Titre : Journal d'agriculture tropicale : agricole, scientifique et commercial / dir. Jean Vilbouchevitch
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1906-05-31
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb343782789
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 31 mai 1906 31 mai 1906
Description : 1906/05/31 (A6,N59). 1906/05/31 (A6,N59).
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Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6378379r
Source : CIRAD, 2012-235759
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
N° 59 - MAI 1906 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 143
- et ceci nous ramène à notre point de dé-
part, — le dattier dit sauvage, de l'Inde, dont
les dattes sont un bien pauvre régal, mais
dont la sève, exploitée pour le sucre (« jag-
gery » des statistiques anglo-indiennes) ali-
mente une industrie indigène immense.
D'après SEMLER, 1er vol., 2e éd., p. 686, il y
a dans l'Inde plus de 100.000 acres plantés
de ce palmier, fournissant 4.000.000 maunds,
soit près de 150.000.000 kg. de sucre. La
plante dont il s'agit, est difficile à séparer
botaniquement du Phœnix dcictylifcra, le pal-
mier-dattier, celui-là même dont traite la note
du Dr LOIR. — N. D. L. R.
*
* #
Dans le nord de l'Afrique, chez les indi-
gènes algériens ou tunisiens, on récolte le
lagmi ou jus sucré de palmier-dattier. Le
liquide est consommé à l'état naturel, mais
il fermente rapidement et bientôt on a un
« vin » qui, en Tunisie, est consommé en
grand.
A Sfax, àKerkenah, à Djerba, on voit des
indigènes ivres de vin de palme. L'ivresse
produite par ce liquide fermenté est vio-
lente, mais dure peu. ,
La sève du palmier est, sous le nom de
lagmi, l'objet d'un commerce assez impor-
tant en Tunisie. Dans le Nefzaoua, par exem-
ple, on récolte le lagmi sur environ 3.500
palmiers chaque année. Quand la récolte
de blé et de dattes a été mauvaise, on aug-
mente encore la récolte de lagmi. Pour une
période de 2 mois et demi, à. raison de 9
litres par jour et par arbre, cela donne,
pour le Nefzaoua seul 2.362.500 litres de
lagmi, qui se vend 0 fr. 10 à 0 fr. 20 le litre.
Aux environs de Tunis, le lagmi qu'on
récolte est peu sucré,; ainsi nous n'avons
jamais trouvé dans cette région de vin de
palme ayant plus de 40 d'alcool; mais, dans
le sud, il n'en est pas de même, et c'est un
liquide fortement alcoolique.
Sur un palmier de taille ordinaire de 6
mètres de hauteur, on récolte le lagmi deux
fois par jour, et voici comment l'on opère :
On laisse les deux rangées de feuilles les
plus basses et on enlève toutes'les autres.
On coupe en forme de cône le sommet de
l'arbre, mettant ainsi à nu le cœur du pal-
mier, et l'on creuse tout autour une rigole
circulaire. Sur un point de cette rigole, » on
fait une entaille dans laquelle on place un
roseau qui sert de déversoir au liquide. Ce
liquide va tomber dans une gargoulette atta-
chée à l'arbre: Pour permettre l'écoulement
du lagmi dans la rigole circulaire, on rase
tous les jours le sommet du tronc en déta-
chant une très légère couche du cœur de l'ar-
bre, de l'épaisseur d'une feuille de papier.
Le roseau n'est généralement pas renouvelé
pendant toute la durée de la récolte.
Lorsqu'on a tiré le lagmi d'un palmier,
une fois la récolte terminée, on panse la
plaie en recouvrant le cœur de l'arbre d'un
linge, puis de terre mouillée, et le tout d'un
panier ou couffin. Les nouvelles pousses
prennent naissance dans l'excavation qui
servait primitivement de réservoir et dépas-
sent le manchon de terre qui, peu à peu
finit par tomber. Le palmier repousse en-
suite, et un - léger étranglement du tronc
indique que l'arbre a été utilisé pour le
lagmi. On le laisse reposer pendant deux
ans au moins et on ne peut lui faire pro-
duire de nouveau lagmi que la troisième
année. L'arbre né donne des dattes .que
tous les deux ans, et, si une récolte de lagmi
l'a trop épuisé, il peut mourir; un palmier
sur quinze environ meurt ainsi en séchant
sur pied ; cela dépend souvent de l'opérateur
qui pousse trop loin la récolte.
On boit le lagmi immédiatement après la
récolte, alors il est doux. On le conserve aussi
quelques heures jusqu'à la fermentation, on
le boit alors à l'état de vin de palme. Beau-
coup d'indigènes préfèrent le lagmi doux
au vin de palme. Ils cherchent, en effet, en
buvant ce jus sucré, à se procurer un ali-
ment.
Le lagmi - fermente sousTinfluence de
levures qui sont apportées par les insectes,
mouches, abeilles, etc., — qui viennent se
noyer dans le lagmi où elles sont attirées
par le liquide sucré et où on les retrouve
en grande quantité. Puisque le lagmi est,
d'ordinaire, pcéféré au vin de palme, on
pourrait retarder le début de la fermenta-
tion en assurant la propreté des récipients
- et ceci nous ramène à notre point de dé-
part, — le dattier dit sauvage, de l'Inde, dont
les dattes sont un bien pauvre régal, mais
dont la sève, exploitée pour le sucre (« jag-
gery » des statistiques anglo-indiennes) ali-
mente une industrie indigène immense.
D'après SEMLER, 1er vol., 2e éd., p. 686, il y
a dans l'Inde plus de 100.000 acres plantés
de ce palmier, fournissant 4.000.000 maunds,
soit près de 150.000.000 kg. de sucre. La
plante dont il s'agit, est difficile à séparer
botaniquement du Phœnix dcictylifcra, le pal-
mier-dattier, celui-là même dont traite la note
du Dr LOIR. — N. D. L. R.
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* #
Dans le nord de l'Afrique, chez les indi-
gènes algériens ou tunisiens, on récolte le
lagmi ou jus sucré de palmier-dattier. Le
liquide est consommé à l'état naturel, mais
il fermente rapidement et bientôt on a un
« vin » qui, en Tunisie, est consommé en
grand.
A Sfax, àKerkenah, à Djerba, on voit des
indigènes ivres de vin de palme. L'ivresse
produite par ce liquide fermenté est vio-
lente, mais dure peu. ,
La sève du palmier est, sous le nom de
lagmi, l'objet d'un commerce assez impor-
tant en Tunisie. Dans le Nefzaoua, par exem-
ple, on récolte le lagmi sur environ 3.500
palmiers chaque année. Quand la récolte
de blé et de dattes a été mauvaise, on aug-
mente encore la récolte de lagmi. Pour une
période de 2 mois et demi, à. raison de 9
litres par jour et par arbre, cela donne,
pour le Nefzaoua seul 2.362.500 litres de
lagmi, qui se vend 0 fr. 10 à 0 fr. 20 le litre.
Aux environs de Tunis, le lagmi qu'on
récolte est peu sucré,; ainsi nous n'avons
jamais trouvé dans cette région de vin de
palme ayant plus de 40 d'alcool; mais, dans
le sud, il n'en est pas de même, et c'est un
liquide fortement alcoolique.
Sur un palmier de taille ordinaire de 6
mètres de hauteur, on récolte le lagmi deux
fois par jour, et voici comment l'on opère :
On laisse les deux rangées de feuilles les
plus basses et on enlève toutes'les autres.
On coupe en forme de cône le sommet de
l'arbre, mettant ainsi à nu le cœur du pal-
mier, et l'on creuse tout autour une rigole
circulaire. Sur un point de cette rigole, » on
fait une entaille dans laquelle on place un
roseau qui sert de déversoir au liquide. Ce
liquide va tomber dans une gargoulette atta-
chée à l'arbre: Pour permettre l'écoulement
du lagmi dans la rigole circulaire, on rase
tous les jours le sommet du tronc en déta-
chant une très légère couche du cœur de l'ar-
bre, de l'épaisseur d'une feuille de papier.
Le roseau n'est généralement pas renouvelé
pendant toute la durée de la récolte.
Lorsqu'on a tiré le lagmi d'un palmier,
une fois la récolte terminée, on panse la
plaie en recouvrant le cœur de l'arbre d'un
linge, puis de terre mouillée, et le tout d'un
panier ou couffin. Les nouvelles pousses
prennent naissance dans l'excavation qui
servait primitivement de réservoir et dépas-
sent le manchon de terre qui, peu à peu
finit par tomber. Le palmier repousse en-
suite, et un - léger étranglement du tronc
indique que l'arbre a été utilisé pour le
lagmi. On le laisse reposer pendant deux
ans au moins et on ne peut lui faire pro-
duire de nouveau lagmi que la troisième
année. L'arbre né donne des dattes .que
tous les deux ans, et, si une récolte de lagmi
l'a trop épuisé, il peut mourir; un palmier
sur quinze environ meurt ainsi en séchant
sur pied ; cela dépend souvent de l'opérateur
qui pousse trop loin la récolte.
On boit le lagmi immédiatement après la
récolte, alors il est doux. On le conserve aussi
quelques heures jusqu'à la fermentation, on
le boit alors à l'état de vin de palme. Beau-
coup d'indigènes préfèrent le lagmi doux
au vin de palme. Ils cherchent, en effet, en
buvant ce jus sucré, à se procurer un ali-
ment.
Le lagmi - fermente sousTinfluence de
levures qui sont apportées par les insectes,
mouches, abeilles, etc., — qui viennent se
noyer dans le lagmi où elles sont attirées
par le liquide sucré et où on les retrouve
en grande quantité. Puisque le lagmi est,
d'ordinaire, pcéféré au vin de palme, on
pourrait retarder le début de la fermenta-
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