Titre : Revue des cultures coloniales
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1900-10-05
Contributeur : Milhe-Poutingon, Albert. Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32858342r
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 5134 Nombre total de vues : 5134
Description : 05 octobre 1900 05 octobre 1900
Description : 1900/10/05 (A4,N62,T7). 1900/10/05 (A4,N62,T7).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k63783664
Source : CIRAD, 2012-231823
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/08/2013
VARIÉTÉS 589
avec du bois, un bûcher de 90 centimètres à 1 mètre de haut, ils commencent
par le recouvrir d'une couche d'alang-alang ; puis ils entassent dessus, en pyra-
mide, de la terre humifère, en aménageant au centre une cheminée représentée
par un fagot enveloppé d'alang-alang et planté bien droit. A l'embouchure supé- -
rieure de cette cheminée on allume un bon feu à l'aide de ramilles bien sèches,
puis on bouche la cheminée : l'alang-alang au centre du tas prend feu à son
tour, bientôt le bûcher jette la fumée par toutes les pores. Lorsque le feu a
atteint son maximum, on le « couvre » en amenant, avec un rateau, de la terre
vers le bas du tas, de manière à obstruer le tirage. Tous les jours, la couche
externe de terre de la base du tas est enlevée hors de portée du feu, et rem-
placée par une couche nouvelle tirée du haut du tas. Il faut veiller à ce que la
terre ne sorte pas rouge, car dans cet état elle n'a plus qu'une faible partie de
sa valeur comme engrais; la bonne couleur d'une terre brûlée est le brun foncé
ou même le noir.
Lorsque la combustion est terminée, on élimine, au moyen d'un grossier
tamis en bambou ou en rotin, toutes les pierres, morceaux de charbon, etc.,
qui peuvent être restées dans la terre brûlée, et on la transporte dans la plan-
tation, où on l'épand sur le plateau surélevé qui entoure chaque pied; il faut
prendre garde de ne pas en recouvrir la base même de la liane, car la cendre
pourrait facilement tuer la plante. De même, il faut se garder d'épandre du
tanahbakar par un temps sec.
Quelques personnes voient dans les cendres la seule partie du « tanahbakar »
qui ait une valeur réelle comme engrais; nous pensons, au contraire, que du
« tanah bakar » bien préparé pourrait parfaitement représenter à la fois un
engrais azoté, car l'humus à moitié carbonisé devrait bien avoir absorbé au
moins une partie des produits de distillation du bois, dont l'ammoniaque.
Dans la règle, on fait trois à quatre applications de « tanah bakar » par an,
chaque fois à raison d'environ 15 kilos par plante. On a soin, au préalable, de
rendre bien uni le plateau de la butte qui entoure chaque pied.
On prétend que les déchets de la pêche et le poisson pourri sont un excellent
engrais pour'le poivrier; on s'en sert volontiers quand on peut en avoir à
proximité. -
Dans les exploitations où la culture du gambir va de pair avec celle du poivre,
on épand entre les poivriers, en couche assez épaisse, les feuilles de gambir
telles qu'on les retire du chaudron ; il s'agit de savoir s'il faut véritablement
considérer cette pratique comme une fumure; de toute façon, elle exerce divers
effets favorables point douteux: elle préserve l'humus préexistant dans le sol en
mettant la couche humifère à l'abri de l'insolation directe et des dégâts de la
pluie ; elle réduit l'évaporation du sol, ce qui est précieux dans les périodes de
sécheresse prolongée; elle supprime toutes mauvaises herbes et rend ainsi
inutiles les coûteux désherbements.
Je me suis laissé dire que, dans quelques localités de l'archipel de Riouw, les
Chinois, à défaut de feuilles de gambir épuisées, arrivent au même résultat en
épandant sur le sol de la poivrière de la paille d'alang-alang.
Parlons à présent de la cueillette et de la préparation.
Faudra-t-il faire du poivre noir ou du poivre blanc? C'est uniquement une
affaire de marché et de prix. Avec le poivre blanc on économise sur l'emballage
et sur le fret; mais en faisant du poivre noir on ménage considérablement la
plante même, car on cueille plus tôt, à un état de maturité moins avancé ; le poids
avec du bois, un bûcher de 90 centimètres à 1 mètre de haut, ils commencent
par le recouvrir d'une couche d'alang-alang ; puis ils entassent dessus, en pyra-
mide, de la terre humifère, en aménageant au centre une cheminée représentée
par un fagot enveloppé d'alang-alang et planté bien droit. A l'embouchure supé- -
rieure de cette cheminée on allume un bon feu à l'aide de ramilles bien sèches,
puis on bouche la cheminée : l'alang-alang au centre du tas prend feu à son
tour, bientôt le bûcher jette la fumée par toutes les pores. Lorsque le feu a
atteint son maximum, on le « couvre » en amenant, avec un rateau, de la terre
vers le bas du tas, de manière à obstruer le tirage. Tous les jours, la couche
externe de terre de la base du tas est enlevée hors de portée du feu, et rem-
placée par une couche nouvelle tirée du haut du tas. Il faut veiller à ce que la
terre ne sorte pas rouge, car dans cet état elle n'a plus qu'une faible partie de
sa valeur comme engrais; la bonne couleur d'une terre brûlée est le brun foncé
ou même le noir.
Lorsque la combustion est terminée, on élimine, au moyen d'un grossier
tamis en bambou ou en rotin, toutes les pierres, morceaux de charbon, etc.,
qui peuvent être restées dans la terre brûlée, et on la transporte dans la plan-
tation, où on l'épand sur le plateau surélevé qui entoure chaque pied; il faut
prendre garde de ne pas en recouvrir la base même de la liane, car la cendre
pourrait facilement tuer la plante. De même, il faut se garder d'épandre du
tanahbakar par un temps sec.
Quelques personnes voient dans les cendres la seule partie du « tanahbakar »
qui ait une valeur réelle comme engrais; nous pensons, au contraire, que du
« tanah bakar » bien préparé pourrait parfaitement représenter à la fois un
engrais azoté, car l'humus à moitié carbonisé devrait bien avoir absorbé au
moins une partie des produits de distillation du bois, dont l'ammoniaque.
Dans la règle, on fait trois à quatre applications de « tanah bakar » par an,
chaque fois à raison d'environ 15 kilos par plante. On a soin, au préalable, de
rendre bien uni le plateau de la butte qui entoure chaque pied.
On prétend que les déchets de la pêche et le poisson pourri sont un excellent
engrais pour'le poivrier; on s'en sert volontiers quand on peut en avoir à
proximité. -
Dans les exploitations où la culture du gambir va de pair avec celle du poivre,
on épand entre les poivriers, en couche assez épaisse, les feuilles de gambir
telles qu'on les retire du chaudron ; il s'agit de savoir s'il faut véritablement
considérer cette pratique comme une fumure; de toute façon, elle exerce divers
effets favorables point douteux: elle préserve l'humus préexistant dans le sol en
mettant la couche humifère à l'abri de l'insolation directe et des dégâts de la
pluie ; elle réduit l'évaporation du sol, ce qui est précieux dans les périodes de
sécheresse prolongée; elle supprime toutes mauvaises herbes et rend ainsi
inutiles les coûteux désherbements.
Je me suis laissé dire que, dans quelques localités de l'archipel de Riouw, les
Chinois, à défaut de feuilles de gambir épuisées, arrivent au même résultat en
épandant sur le sol de la poivrière de la paille d'alang-alang.
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affaire de marché et de prix. Avec le poivre blanc on économise sur l'emballage
et sur le fret; mais en faisant du poivre noir on ménage considérablement la
plante même, car on cueille plus tôt, à un état de maturité moins avancé ; le poids
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