Titre : Revue des cultures coloniales
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1900-07-20
Contributeur : Milhe-Poutingon, Albert. Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32858342r
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 5134 Nombre total de vues : 5134
Description : 20 juillet 1900 20 juillet 1900
Description : 1900/07/20 (A4,N57,T7). 1900/07/20 (A4,N57,T7).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k63783612
Source : CIRAD, 2012-231823
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/08/2013
VARIÉTÉS 441
Comme je l'ai dit ailleurs, il existe entre l'acacia Lebbek et le caféier une de
ces mystérieuses affinités, une sorte de symbiose,-que de récentes découvertes
viennent subitement d'expliquer.
L'enfouissement en vert des légumineuses (luzernes, lupins, etc.) a été, de
tout temps, employé pour régénérer les terres fatiguées. Cette pratique agricole
date de plus de deux mille ans, puisqu'elle était déjà recommandée par Caton
l'Ancien. Les recherches auxquelles je viens de faire allusion donnent la raison
d'un procédé empirique si universellement adopté. Elles ont montré que les
racines de la plupart des légumineuses abritent des microbes d'espèces variées,
vivant de l'azote emprunté à l'air circulant dans le sol. Les substances azotées
qu'ils condensent ainsi s'accumulent, avec leurs restes, dans les nodosités radi-
cales où vivent ces infiniment petits, et finissent par constituer un engrais
puissant à la portée du végétal qui les abrite et des plantes voisines.
Il est inutile de relater ici les expériences qui ont mis en évidence des faits
aussi imprévus, ouvrant à l'agriculture de nouveaux horizons. Déjà l'on vend
couramment en Allemagne des cultures de ces microbes appropriées aux
diverses plantations.
Les racines du bois noir, qui est une légumineuse mimosée, et celles des
érythrines qui sont des papilionacées, nourrissent indubitablement le bienfai-
sant microbe. Et ainsi s'explique et se justifie leur utile emploi dans les caféières.
Mon avis sur le différend qui divise les tenants de l'érythrine et les défen-
• seurs du bois noir se résumera donc ainsi : aux érythrines, la mission médicale
d'abriter les caféiers venus soit en terres humides, soit, comme à Java, en
climats trop pluvieux et, sans leur assistance condamnés à misérablement végéter;
aux bois noirs le rôle hygiénique d'ombrager, dans notre atmosphère sèche, les
caféiers d3s vallées et des coteaux plantés en sol bien choisi.
Je ne me donnerai pas le ridicule de conseiller à de nouveaux colons de planter
leurs terres en bois noirs et d'attendre plusieurs années leur ombrage avant d'y
introduire les caféiers. Mais, sur des plantations déjà établies et en voie de déve-
loppement, je ne saurais trop recommander d'ombrager le sol bien avant la mise
en terre du précieux arbuste.
Je le répéterai ici encore une fois : une très importante partie du sol de la
colonie est propre à la culture du caféier, surtout ces terrains ferrugineux, cette
terra rossa, si recherchée ailleurs et, dans la colonie, si injustement dédaignée;
même encore ces vastes étendues de schistes aisément effritables, à sous-sol
argileux ou non, abandonnées jusqu'ici au stérilisant niaouli. Au point de vue
chimique, l'argile est une terre d'élection pour le café. Sauf dans les forêts, il y
pousse cependant très mal et finit par périr. Et pourquoi? Parce que, sans un
puissant ombrage, le caféier dans des terres argileuses, tantôt gonflées par les
pluies, tantôt fendues à de grandes profondeurs par les sécheresses, voit ses
racines tour à tour comprimées ou écartelées ; que des terres argileuses exposées
au soleil des tropiques se dessèchent rapidement dans leurs couches supérieures
et laissent périr d'inanition les plantes délicates qui les couvrent. Mais vienne
à ces terres le double bienfait d'un ombrage puissant et de l'épais tapis de feuilles
mortes et humides que fournit l'acacia Lebbek; qu'on réalise, en un mot, sous
un abri végétal protecteur, les effets du puits artésien, alors le spectacle chan-
gera. Et ces terres aujourd'hui négligées donneront, sinon peut-être en bois et en
feuillage, du moins en fruits, des résultats supérieurs à ceux des plus riches
alluvions de nos vallées.
Comme je l'ai dit ailleurs, il existe entre l'acacia Lebbek et le caféier une de
ces mystérieuses affinités, une sorte de symbiose,-que de récentes découvertes
viennent subitement d'expliquer.
L'enfouissement en vert des légumineuses (luzernes, lupins, etc.) a été, de
tout temps, employé pour régénérer les terres fatiguées. Cette pratique agricole
date de plus de deux mille ans, puisqu'elle était déjà recommandée par Caton
l'Ancien. Les recherches auxquelles je viens de faire allusion donnent la raison
d'un procédé empirique si universellement adopté. Elles ont montré que les
racines de la plupart des légumineuses abritent des microbes d'espèces variées,
vivant de l'azote emprunté à l'air circulant dans le sol. Les substances azotées
qu'ils condensent ainsi s'accumulent, avec leurs restes, dans les nodosités radi-
cales où vivent ces infiniment petits, et finissent par constituer un engrais
puissant à la portée du végétal qui les abrite et des plantes voisines.
Il est inutile de relater ici les expériences qui ont mis en évidence des faits
aussi imprévus, ouvrant à l'agriculture de nouveaux horizons. Déjà l'on vend
couramment en Allemagne des cultures de ces microbes appropriées aux
diverses plantations.
Les racines du bois noir, qui est une légumineuse mimosée, et celles des
érythrines qui sont des papilionacées, nourrissent indubitablement le bienfai-
sant microbe. Et ainsi s'explique et se justifie leur utile emploi dans les caféières.
Mon avis sur le différend qui divise les tenants de l'érythrine et les défen-
• seurs du bois noir se résumera donc ainsi : aux érythrines, la mission médicale
d'abriter les caféiers venus soit en terres humides, soit, comme à Java, en
climats trop pluvieux et, sans leur assistance condamnés à misérablement végéter;
aux bois noirs le rôle hygiénique d'ombrager, dans notre atmosphère sèche, les
caféiers d3s vallées et des coteaux plantés en sol bien choisi.
Je ne me donnerai pas le ridicule de conseiller à de nouveaux colons de planter
leurs terres en bois noirs et d'attendre plusieurs années leur ombrage avant d'y
introduire les caféiers. Mais, sur des plantations déjà établies et en voie de déve-
loppement, je ne saurais trop recommander d'ombrager le sol bien avant la mise
en terre du précieux arbuste.
Je le répéterai ici encore une fois : une très importante partie du sol de la
colonie est propre à la culture du caféier, surtout ces terrains ferrugineux, cette
terra rossa, si recherchée ailleurs et, dans la colonie, si injustement dédaignée;
même encore ces vastes étendues de schistes aisément effritables, à sous-sol
argileux ou non, abandonnées jusqu'ici au stérilisant niaouli. Au point de vue
chimique, l'argile est une terre d'élection pour le café. Sauf dans les forêts, il y
pousse cependant très mal et finit par périr. Et pourquoi? Parce que, sans un
puissant ombrage, le caféier dans des terres argileuses, tantôt gonflées par les
pluies, tantôt fendues à de grandes profondeurs par les sécheresses, voit ses
racines tour à tour comprimées ou écartelées ; que des terres argileuses exposées
au soleil des tropiques se dessèchent rapidement dans leurs couches supérieures
et laissent périr d'inanition les plantes délicates qui les couvrent. Mais vienne
à ces terres le double bienfait d'un ombrage puissant et de l'épais tapis de feuilles
mortes et humides que fournit l'acacia Lebbek; qu'on réalise, en un mot, sous
un abri végétal protecteur, les effets du puits artésien, alors le spectacle chan-
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