Titre : Revue des cultures coloniales
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1900-06-05
Contributeur : Milhe-Poutingon, Albert. Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32858342r
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 5134 Nombre total de vues : 5134
Description : 05 juin 1900 05 juin 1900
Description : 1900/06/05 (A4,N54,T6). 1900/06/05 (A4,N54,T6).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6378358k
Source : CIRAD, 2012-231823
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/08/2013
340 REVUE DES CULTURES COLONIALES
Clitcmdra Henriquesiana et Carpodinus lanceolatus, très vulgaires dans les pays des
Ganguellas, dans la province de Benguella (Afrique occid. portugaise).
Ces plantes produisent une tige subterraine, assez longue, dont l'écorce èst
assez riche en caoutchouc. Les nègres pulvérisent ces tiges, et en les broyant et
en les lavant avec de l'eau, ils séparent le caoutchouc assez pur.
C'est un procédé assez primitif et c'est assez curieux qu'il soit présenté de
nouveau. Perfectionné comme le proposent MM. Arnaud et Verneuil, il sera sans
doute avantageux.
Agréez, Monsieur, l'assurance de ma considération.
A M.-A. MILllE-POUTINGON. Dr J.-A. HENRIQUES,
Directeur du Jardin botanique de l'Université.
LE TALI, POISON D'ÉPREUVE DE LA CASAMANCE
Le Tali, Eryfhrophleum guïneense, légumineuse, est un grand arbre très répandu
en Casamance et en pays Sérère. Son écorce entre dans la composition du poison
d'épreuve des Balantes et renferme un alcaloïde, l'érythrophléine (Gallois et Ilardy),
poison énergique du cœur et qui détermine son arrêt en systole.
Pour fabriquer leur poison, les Balantes emploient l'écorce de cet arbre, la
réduisent en poudre très fine, y ajoutent du verre pilé et de la chair humaine
qui provient des viscères desséchés et pulvérisés de victimes du tali précédent.
Le mélange a lieu séance tenante,on y ajoute un peu d'eau et le poison est donné,
sous forme de pâte, à la dose de deux .cuillerées dans de petites calebasses
remplies au moment du besoin.
Le tali était préparé il y a quelques années par des Diolas dont c'était la spécia-
lité et qui étaient toujours grassement rétribués pour ce genre de travail;
aujourd'hui l'autorité française est mieux assise en Casamance, les Diolas redou-
tent les représailles de l'administration qui défend cette coutume barbare et les
Balantes sont obligés de fabriquer eux-mêmes le poison. L'épreuve est
présidée par un chef d'une autre race, Baniounka, Mandingue, Diola ou Mandiago,
qui doit veiller à sa stricte éxécution, empêcher les fraudes et qui reçoit de
chaque éprouvé une redevance de 1 à 2 francs payée en argent ou en nature
(pagne, riz, poulets, chèvre-, etc.) ; c'est lui qui rétribue le fabricant de tali et
les aides chargés de veiller aux différents détails de la cérémonie.
Le tali se donne individuellement quand un Balante est accusé de jettatore,
de sortilèges, quand un moribond le sent lui ravir son âme et s'en repaître ; dès
que le soupçon s'élève, les liens de famille ou d'amitié n'existent plus, personne
n'hésite à se faire accusateur, le père est dénoncé par son fils, la femme par son
mari ; les chefs et les féticheurs décident, et personne ne recule devant le juge-
ment du tali.
Il y a aussi des épreuves générales auxquelles sont conviés tous les Balantes
et qui durent plusieurs jours, parfois plusieurs semaines. C'est à la suite des
années malheureuses, guerres, épidémies, disettes, etc.: quand on suppose que
les sorciers ont augmenté et qu'il faut les faire disparaître, on pratique « l'épu-
rement de la nation ». Les Balantes, qui nous voient défendre le tali, nous accu-
sent de favoriser les sorciers, de nous rendre complices de leurs méfaits et de
Clitcmdra Henriquesiana et Carpodinus lanceolatus, très vulgaires dans les pays des
Ganguellas, dans la province de Benguella (Afrique occid. portugaise).
Ces plantes produisent une tige subterraine, assez longue, dont l'écorce èst
assez riche en caoutchouc. Les nègres pulvérisent ces tiges, et en les broyant et
en les lavant avec de l'eau, ils séparent le caoutchouc assez pur.
C'est un procédé assez primitif et c'est assez curieux qu'il soit présenté de
nouveau. Perfectionné comme le proposent MM. Arnaud et Verneuil, il sera sans
doute avantageux.
Agréez, Monsieur, l'assurance de ma considération.
A M.-A. MILllE-POUTINGON. Dr J.-A. HENRIQUES,
Directeur du Jardin botanique de l'Université.
LE TALI, POISON D'ÉPREUVE DE LA CASAMANCE
Le Tali, Eryfhrophleum guïneense, légumineuse, est un grand arbre très répandu
en Casamance et en pays Sérère. Son écorce entre dans la composition du poison
d'épreuve des Balantes et renferme un alcaloïde, l'érythrophléine (Gallois et Ilardy),
poison énergique du cœur et qui détermine son arrêt en systole.
Pour fabriquer leur poison, les Balantes emploient l'écorce de cet arbre, la
réduisent en poudre très fine, y ajoutent du verre pilé et de la chair humaine
qui provient des viscères desséchés et pulvérisés de victimes du tali précédent.
Le mélange a lieu séance tenante,on y ajoute un peu d'eau et le poison est donné,
sous forme de pâte, à la dose de deux .cuillerées dans de petites calebasses
remplies au moment du besoin.
Le tali était préparé il y a quelques années par des Diolas dont c'était la spécia-
lité et qui étaient toujours grassement rétribués pour ce genre de travail;
aujourd'hui l'autorité française est mieux assise en Casamance, les Diolas redou-
tent les représailles de l'administration qui défend cette coutume barbare et les
Balantes sont obligés de fabriquer eux-mêmes le poison. L'épreuve est
présidée par un chef d'une autre race, Baniounka, Mandingue, Diola ou Mandiago,
qui doit veiller à sa stricte éxécution, empêcher les fraudes et qui reçoit de
chaque éprouvé une redevance de 1 à 2 francs payée en argent ou en nature
(pagne, riz, poulets, chèvre-, etc.) ; c'est lui qui rétribue le fabricant de tali et
les aides chargés de veiller aux différents détails de la cérémonie.
Le tali se donne individuellement quand un Balante est accusé de jettatore,
de sortilèges, quand un moribond le sent lui ravir son âme et s'en repaître ; dès
que le soupçon s'élève, les liens de famille ou d'amitié n'existent plus, personne
n'hésite à se faire accusateur, le père est dénoncé par son fils, la femme par son
mari ; les chefs et les féticheurs décident, et personne ne recule devant le juge-
ment du tali.
Il y a aussi des épreuves générales auxquelles sont conviés tous les Balantes
et qui durent plusieurs jours, parfois plusieurs semaines. C'est à la suite des
années malheureuses, guerres, épidémies, disettes, etc.: quand on suppose que
les sorciers ont augmenté et qu'il faut les faire disparaître, on pratique « l'épu-
rement de la nation ». Les Balantes, qui nous voient défendre le tali, nous accu-
sent de favoriser les sorciers, de nous rendre complices de leurs méfaits et de
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.96%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.96%.
-
-
Page
chiffre de pagination vue 20/32
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k6378358k/f20.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k6378358k/f20.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k6378358k/f20.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k6378358k
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k6378358k
Facebook
Twitter