Revue des cultures coloniales

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32 pages

Titre : Revue des cultures coloniales

Éditeur : [s.n.] (Paris)

Date d'édition : 1900-05-20

Contributeur : Milhe-Poutingon, Albert. Éditeur scientifique

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32858342r

Type : texte texte

Type : publication en série imprimée publication en série imprimée

Langue : français

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Description : 20 mai 1900 20 mai 1900

Description : 1900/05/20 (A4,N53,T6). 1900/05/20 (A4,N53,T6).

Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad

Droits : Consultable en ligne

Identifiant : ark:/12148/bpt6k63783575

Source : CIRAD, 2012-231823

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 12/08/2013

290 REVUE DES CULTURES COLONIALES

qui s'y trouveraient en quantité suffisante pour motiver une exploitation éco-
nomique.

Le principe du traitement consiste dans la défécation et la stérilisation préa-
lables des moûts et leur ensemencement par une levure de vin, de grande race
cultivée et pure, permettant d'obtenir d'emblée, sans rectification ultérieure de
l'alcool éthylique bon goût. La note présentée à l'Académie des sciences contient
d'ailleurs toutes indications sur le détail du mode opératoire.

Mais avant de signaler les alcools mauvais goût obtenus de certaines plantes
spontanées, il convient d'aborder l'examen d'un fruit de grande valeur, produit
d'un arbre vivant à l'état naturel, quelquefois cultivé : cet arborescent précieux,
c'est le Caroubier, dont la principale exploitation provient de la région kabyle,
pour ne parler que de l'Algérie.

CAROUBIER.

Cette Légumineuse arborescente (Ceratuniasiliqua) produit un fruit siliquiforme,
la caroube, plus ou moins développé et très sucré.

Souvent l'exsudation saccharine à la surface de la silique provoque un com-
mencement de fermentation, quand la conservation de ce fruit n'est pas en-
tourée de soins spéciaux.

La grande richesse saccharine de la caroube provenant de certaines régions
se traduit par environ 41 kilogrammes de sucre total pour 100 kilogrammes de
siliques sèches et sans leurs graines :

Saccharose 21.46
Glucose 19.62

qui peuvent se convertir en plus de 20 litres d'alcool absolu, c'est-à-dire une
quarantaine de litres d'alcool à 50°.

Les échantillons de cet alcool que j'ai présentés dans différentes sociétés
savantes ont une grande finesse et se trouvent déjà en' partie débarrassés des
odeurs et goûts particuliers qui font assigner à ce produit un emploi spécial et
limité. Cependant cet alcool conserve un parfum non désagréable que la rec-
tification atténue, mais qu'il y aurait intérêt à supprimer complètement.

Dans ces expériences, la stérilisation semblerait avoir été trop tardive, car les
ferments naturels paraîtraient avoir agi déjà sur des fruits à exsudation sucrée,
s'échautïant en tas et ordinairement assez mal conservés. En effet, cet alcool,
avec une odeur de fruit, très parfumée, a des exhalaisons d'éthers butyrique,
valérianiques, etc.., par trop prononcées.

La stérilisation complète avant toute fermentation accidentelle est donc à
pratiquer, mais elle n'est pas sans difficulté, étant donné le mode de récolte et
de conservation de la caroube qui mûrit à la fin de l'été.

La récolte de cette silique est principalement faite par les Kabyles qui la ven-
dent sur les marchés, où elle est achetée, puis mise en magasin.

Pour éviter les fermentations accidentelles, si ce fruit devait avoir un emploi
dans l'industrie, il faudrait, dès la maturité absolue, le recueillir, l'étendre à
mi-ombre, le retourner de temps à autre et ne le mettre en tas qu'après une
dessiccation complète.

Conservés en lieu sec, ces tas devraient être pelletés de temps à autre : on
éviterait ainsi l'échauffement dû au revêtement sucré des siliques et on éloi-
gnerait aussi des insectes attirés par les matières saccharifères. Les fourmis

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