Titre : Revue des cultures coloniales
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1900-05-20
Contributeur : Milhe-Poutingon, Albert. Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32858342r
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 5134 Nombre total de vues : 5134
Description : 20 mai 1900 20 mai 1900
Description : 1900/05/20 (A4,N53,T6). 1900/05/20 (A4,N53,T6).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k63783575
Source : CIRAD, 2012-231823
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/08/2013
300 REVUE DES CULTURES COLONIALES
vernage, puis le mil, le riz et les pastèques au commencement de la saison des
pluies. ,
Malheureusement, les Gabibis et Songrays qui se livrent à ces cultures doivent
abandonner la presque totalité de leurs récoltes aux chefs dont ils relèvent :
Choboun, Baba, etc., ainsi qu'aux tribus maures et touaregs qui font des incur-
sions dans le pays. Il arrive ainsi que les noirs d'une des régions les plus fertiles
du Soudan sont réduits à vivre des herbes de la brousse pendant la plus grande
partie de l'année.
Les Diènonkès et les Bambaras des Etats de Sansanding sont également de bons
cultivateurs. Le chef de ce dernier pays, notre dévoué ami Mademba, s'est attaché
avec un soin particulier à développer l'agriculture dans ses États. Etant lui-
même propriétaire de lougans importants comme tous les chefs du pays et con-
naissant parfaitement les procédés de culture indigène, il s'est appliqué à les
améliorer. En deux années, il a introduit et répandu dans ses États le tabac de
Virginie. Il se livre maintenant à d'intéressants essais de culture de cotonniers
américains et de caoutchoutiers Ceara, et lors de notre passage à Sansanding
il nous disait que son plus vif désir était de voir entrer son fils aîné dans une de
nos Ecoles d'agriculture de France afin qu'il pût devenir dans son pays un bon
sénetigui, c'est-à-dire un bon chef de cultures. Cette aspiration d'un chef noir
nous a paru intéressante à rapporter, car nous sommes persuadés que son
exemple ne restera pas isolé. A mesure que l'indigène du Soudan prendra con-
tact avec l'Européen, ses besoins augmenteront et, pour les satisfaire, il aura
; recours à l'agriculture, qu'il aime infiniment plus que le Wolof, qui pourtant est
devenu, en un temps relativement court, un grand producteur d'arachides.
(/I suivre.)
VARIÉTÉS
NOTE SUR UN BANANIER DU CONGO FRANÇAIS (1)
En septembre 1899, je recevais de M. Tréchot des graines d'un Bananier
provenant de la haute Sangha.
Dans la lettre qui accompagnait cet envoi, M. Tréchot disait que les graines
qu'il m'envoyait provenaient d'une plante remarquable par son beau feuillage
qui résiste aux vents sans se déchirer. Les Noirs, en raison de son port majes-
tueux, bien que la plante ne donne pas de fruits comestibles, la cultivent au
voisinage des cases et l'entourent, comme tout ce qui frappe leur imagination,
d'une certaine vénération; ils la considèrent comme fétiche. Cette plante, en
effet, leur paraît extraordinaire en raison de ce fait, qu'au lieu de donner des
bananes comestibles, elle porte des fruits secs séminifères : or, pour eux, toute
banane normale doit être charnue et sans semences.
J'ai eu l'occasion de voir, dans la région de l'Oubangui, des pieds de cette
plante qui est fort belle et rappelle, par son aspect, le Musa e/isete, dont elle se
(1) Extrait du Bulletin du Muséum d'histoire naturelle.
vernage, puis le mil, le riz et les pastèques au commencement de la saison des
pluies. ,
Malheureusement, les Gabibis et Songrays qui se livrent à ces cultures doivent
abandonner la presque totalité de leurs récoltes aux chefs dont ils relèvent :
Choboun, Baba, etc., ainsi qu'aux tribus maures et touaregs qui font des incur-
sions dans le pays. Il arrive ainsi que les noirs d'une des régions les plus fertiles
du Soudan sont réduits à vivre des herbes de la brousse pendant la plus grande
partie de l'année.
Les Diènonkès et les Bambaras des Etats de Sansanding sont également de bons
cultivateurs. Le chef de ce dernier pays, notre dévoué ami Mademba, s'est attaché
avec un soin particulier à développer l'agriculture dans ses États. Etant lui-
même propriétaire de lougans importants comme tous les chefs du pays et con-
naissant parfaitement les procédés de culture indigène, il s'est appliqué à les
améliorer. En deux années, il a introduit et répandu dans ses États le tabac de
Virginie. Il se livre maintenant à d'intéressants essais de culture de cotonniers
américains et de caoutchoutiers Ceara, et lors de notre passage à Sansanding
il nous disait que son plus vif désir était de voir entrer son fils aîné dans une de
nos Ecoles d'agriculture de France afin qu'il pût devenir dans son pays un bon
sénetigui, c'est-à-dire un bon chef de cultures. Cette aspiration d'un chef noir
nous a paru intéressante à rapporter, car nous sommes persuadés que son
exemple ne restera pas isolé. A mesure que l'indigène du Soudan prendra con-
tact avec l'Européen, ses besoins augmenteront et, pour les satisfaire, il aura
; recours à l'agriculture, qu'il aime infiniment plus que le Wolof, qui pourtant est
devenu, en un temps relativement court, un grand producteur d'arachides.
(/I suivre.)
VARIÉTÉS
NOTE SUR UN BANANIER DU CONGO FRANÇAIS (1)
En septembre 1899, je recevais de M. Tréchot des graines d'un Bananier
provenant de la haute Sangha.
Dans la lettre qui accompagnait cet envoi, M. Tréchot disait que les graines
qu'il m'envoyait provenaient d'une plante remarquable par son beau feuillage
qui résiste aux vents sans se déchirer. Les Noirs, en raison de son port majes-
tueux, bien que la plante ne donne pas de fruits comestibles, la cultivent au
voisinage des cases et l'entourent, comme tout ce qui frappe leur imagination,
d'une certaine vénération; ils la considèrent comme fétiche. Cette plante, en
effet, leur paraît extraordinaire en raison de ce fait, qu'au lieu de donner des
bananes comestibles, elle porte des fruits secs séminifères : or, pour eux, toute
banane normale doit être charnue et sans semences.
J'ai eu l'occasion de voir, dans la région de l'Oubangui, des pieds de cette
plante qui est fort belle et rappelle, par son aspect, le Musa e/isete, dont elle se
(1) Extrait du Bulletin du Muséum d'histoire naturelle.
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