Presse et revues
32 pages
Titre : Revue des cultures coloniales
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1900-04-05
Contributeur : Milhe-Poutingon, Albert. Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32858342r
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 5134 Nombre total de vues : 5134
Description : 05 avril 1900 05 avril 1900
Description : 1900/04/05 (A4,N50,T6). 1900/04/05 (A4,N50,T6).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6378354x
Source : CIRAD, 2012-231823
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/08/2013
198 REVUE DES CULTURES COLONIALES
Enfin j'ai confié une certaine quantité de ces fruits à M. le Dr Loir, directeur
de l'Institut Pasteur, à Tunis, afin de compléter les indications cliniques, déjà si
nettes cependant, que fournit M. le Dr Mougeot dans le rapport résumant ses
observations. Bénéficiant des données fournies par les nombreuses autopsies
qui ont été pratiquées par les soins du Dr Phisalix, elles pourront aider à déter-
miner plus nettement l'action utile de ce médicament.
SUR LA COMPOSITION CHIMIQUE DU KÔ-SAM
Par M. Gab. BERTRAND.
Comme complément naturel des intéressants détails que M. Dybowski vient
de donner sur le Kô-sam, j'ajouterai quelques mots sur les premiers résultats
que j'ai obtenus en faisant l'analyse chimique de ce fruit.
Quelques dosages préliminaires ont d'abord montré que cent parties de Kô-
sam renferment :
Eau 9.15
Huile grasse. 19.50
Extrait alcoolique 4.30
Tissu et matières azotées.,. 61.46
Cendres.,.. 6.59
Je me suis ensuite assuré, à l'aide d'essais physiologiques exécutés sur la
Grenouille, que l'activité du médicament réside dans l'amande, laquelle repré-
sente seulement 39 centièmes du poids total du Kô-sam. L'huile, tout entière
renfermée dans cette amande et dont la couleur verte, due à une petite quantité
de chlorophylle, est, comme le péricarpe, dépourvue d'action spécifique (1). C'est
dans les substances extraites par l'alcool qu'on trouve le principe actif, la kosa-
mine, comme je propose de l'appeler.
Malgré son amertume extraordinaire, la kosamine n'est pas un alcaloïde; elle
se range bien plutôt au voisinage de ces corps qu'on désigne habituellement
sous le nom de glucosides, parce qu'ils engendrent urr sucre réducteur ou glu-
cose quand on les dédouble, notamment par ébullition, avec les acides étendus;
cependant, je ne suis pas encore fixé sur ses produits de dédoublement.
La kosamine est pratiquement insoluble dans la plupart des dissolvants an-
hydres : l'éther de pétrole, le sulfure de carbone, le chloroforme, etc. Elle se
dissout facilement, au contraire, dans l'eau distillée et l'alcool aqueux (même à
95 p. 100). Elle n'est précipitée ni par l'acétate neutre, ni par le sous-acétate de
plomb, etc. C'est en se basant sur ces propriétés qu'on peut séparer successive-
ment la kosamine des diverses substances : huile, résine, acides, etc., qui l'ac-
compagnent dans l'amande.
Je n'insisterai pas davantage aujourd'hui sur les propriétés chimiques de la
kosamine, espérant y revenir quand une provision suffisante de fruits m'aura
permis d'en compléter l'étude. Jusqu'ici, le Kô-sam est encore une drogue rare.
Ce que je viens d'en dire suffit pour arrêter les meilleures formes pharmaceu-
tiques, sous lesquelles on doit l'employer, et j'ai cru plus utile, au lieu de satis-
faire ma curiosité de chimiste, par des réactions toujours destructrices, de re-
mettre ce que j'avais extrait de principe actif à M. le docteur Phisalix, pour
qu'il en détermine les principales propriétés physiologiques.
(1) En réalité, une trace de principe amer existe dans l'huile et dans le péricarpe des plus jeunes
fruits. En épuisant l'huile par l'eau alcoolisée, évaporant à sec dans le vide et reprenant le petit
résidu par l'eau, on obtient en solution un corps tout au moins analogue à la quassine. Peut-être,
une petite quantité de quassine accompagne-t- elle la kosamine.
Enfin j'ai confié une certaine quantité de ces fruits à M. le Dr Loir, directeur
de l'Institut Pasteur, à Tunis, afin de compléter les indications cliniques, déjà si
nettes cependant, que fournit M. le Dr Mougeot dans le rapport résumant ses
observations. Bénéficiant des données fournies par les nombreuses autopsies
qui ont été pratiquées par les soins du Dr Phisalix, elles pourront aider à déter-
miner plus nettement l'action utile de ce médicament.
SUR LA COMPOSITION CHIMIQUE DU KÔ-SAM
Par M. Gab. BERTRAND.
Comme complément naturel des intéressants détails que M. Dybowski vient
de donner sur le Kô-sam, j'ajouterai quelques mots sur les premiers résultats
que j'ai obtenus en faisant l'analyse chimique de ce fruit.
Quelques dosages préliminaires ont d'abord montré que cent parties de Kô-
sam renferment :
Eau 9.15
Huile grasse. 19.50
Extrait alcoolique 4.30
Tissu et matières azotées.,. 61.46
Cendres.,.. 6.59
Je me suis ensuite assuré, à l'aide d'essais physiologiques exécutés sur la
Grenouille, que l'activité du médicament réside dans l'amande, laquelle repré-
sente seulement 39 centièmes du poids total du Kô-sam. L'huile, tout entière
renfermée dans cette amande et dont la couleur verte, due à une petite quantité
de chlorophylle, est, comme le péricarpe, dépourvue d'action spécifique (1). C'est
dans les substances extraites par l'alcool qu'on trouve le principe actif, la kosa-
mine, comme je propose de l'appeler.
Malgré son amertume extraordinaire, la kosamine n'est pas un alcaloïde; elle
se range bien plutôt au voisinage de ces corps qu'on désigne habituellement
sous le nom de glucosides, parce qu'ils engendrent urr sucre réducteur ou glu-
cose quand on les dédouble, notamment par ébullition, avec les acides étendus;
cependant, je ne suis pas encore fixé sur ses produits de dédoublement.
La kosamine est pratiquement insoluble dans la plupart des dissolvants an-
hydres : l'éther de pétrole, le sulfure de carbone, le chloroforme, etc. Elle se
dissout facilement, au contraire, dans l'eau distillée et l'alcool aqueux (même à
95 p. 100). Elle n'est précipitée ni par l'acétate neutre, ni par le sous-acétate de
plomb, etc. C'est en se basant sur ces propriétés qu'on peut séparer successive-
ment la kosamine des diverses substances : huile, résine, acides, etc., qui l'ac-
compagnent dans l'amande.
Je n'insisterai pas davantage aujourd'hui sur les propriétés chimiques de la
kosamine, espérant y revenir quand une provision suffisante de fruits m'aura
permis d'en compléter l'étude. Jusqu'ici, le Kô-sam est encore une drogue rare.
Ce que je viens d'en dire suffit pour arrêter les meilleures formes pharmaceu-
tiques, sous lesquelles on doit l'employer, et j'ai cru plus utile, au lieu de satis-
faire ma curiosité de chimiste, par des réactions toujours destructrices, de re-
mettre ce que j'avais extrait de principe actif à M. le docteur Phisalix, pour
qu'il en détermine les principales propriétés physiologiques.
(1) En réalité, une trace de principe amer existe dans l'huile et dans le péricarpe des plus jeunes
fruits. En épuisant l'huile par l'eau alcoolisée, évaporant à sec dans le vide et reprenant le petit
résidu par l'eau, on obtient en solution un corps tout au moins analogue à la quassine. Peut-être,
une petite quantité de quassine accompagne-t- elle la kosamine.
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