Titre : Revue des cultures coloniales
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1900-03-20
Contributeur : Milhe-Poutingon, Albert. Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32858342r
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 5134 Nombre total de vues : 5134
Description : 20 mars 1900 20 mars 1900
Description : 1900/03/20 (A4,N49,T6). 1900/03/20 (A4,N49,T6).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6378353h
Source : CIRAD, 2012-231823
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/08/2013
LE RHUM A LA MARTINIQUE 165
à des résultats commerciaux absolument favorables. Il faudra apporter les plus
grands soins à l'emballage. Le mode qui devra être adopté est celui qui con-
sistera à envelopper chaque fruit dans du papier de soie, puis aie placer dans de
petites caisses remplies de sciure fine, dans lesquelles ils seront rangés et seront
.disposés sur deux rangs au plus. A leur sortie de la glacière, au Havre, les cais-
settes seront réunies en fardeaux ou mises dans des caisses à claire-voie et
expédiées sur Paris. Il est à recommander d'une façon absolue d'apporter le
plus grand soin au choix des fruits qui doivent être expédiés. Ils devront être
de première qualité, ne porter aucune meurtrissure : ce que l'on n'obtiendra
qu'en les cueillant à la main sur les arbres. Ils ne doivent être ni trop mûrs
parce qu'ils ne supporteraient pas le voyage, ni trop verts parce que, au lieu de
mûrir, ils se flétriraient et se rideraient.
Nous espérons que ces indications serviront à ceux que les questions
d'importation de fruits peuvent intéresser. Ils trouveront d'ailleurs au Jardin
Colonial des renseignements complémentaires sur tous les points qui leur paraî-
traient insuffisamment décidés, et le dossier de la question pourra leur être
communiqué.
Qu'il nous soit permis, en terminant, d'adresser nos vifs remercîments aux
éclairés directeurs de la Compagnie Transatlantique qui n'ont pas hésité à consentir
à des sacrifices matériels, pour essayer d'arriver à apporter une solution à une
question d'intérêt général, à la résolution de laquelle la fortune commerciale
de nos colonies peut être si directement intéressée.
J. DYBOWSKI.
LE RHUM A LA MARTINIQUE
La fabrication du tafia à la Martinique remonte aux premiers âges de la culture
de la canne; mais, à cette époque lointaine, on cherchait à obtenir une boisson
alcoolique plutôt que l'alcool lui-même et le jus de la canne n'était pas la seule
matière soumise à la fermentation. Le P. Labat nous a laissé des recettes dont
quelques-unes sont oubliées, mais valent cependant d'être rapportées dans une
note comme celle-ci.
La boisson la plus répandue de son temps était l'onycou : c'était un sous-
produit de l'industrie du manioc. Les déchets qui ne pouvaient être passé&à la
groge étaient séchés à la poêle et pilés dans un mortier ou bien pétris en une grosse
galette qu'on cuisait à la façon ordinaire sur une plaque de fer. On prenait alors
un grand canari, sorte de vase en terre, d'une contenance de 60 à 80 pots (environ
150 litres); il était rempli d'eau jusqu'à 5-6 pouces du bord et on y mettait deux
grosses galettes de cassave, une douzaine de patates coupées en morceaux,
trois ou quatre pots de gros sirop de canne ou, àJa place, une douzaine de cannes
coupées et écrasées, enfin une douzaine de bananes bien mûres écrasées. Cela
fait, le canari était couvert et abandonné à lui-même; on l'écumait de temps en
temps et au bout de deux ou trois jours on avait une liqueur rougeâtre, très
alcoolique.
Le maby d'autrefois n'est plus celui d'aujourd'hui. On mettait dans un grand
canari 20 ou 30 pots d'eau, 2 pots de sirop clarifié, 12 patates rouges, dites
à des résultats commerciaux absolument favorables. Il faudra apporter les plus
grands soins à l'emballage. Le mode qui devra être adopté est celui qui con-
sistera à envelopper chaque fruit dans du papier de soie, puis aie placer dans de
petites caisses remplies de sciure fine, dans lesquelles ils seront rangés et seront
.disposés sur deux rangs au plus. A leur sortie de la glacière, au Havre, les cais-
settes seront réunies en fardeaux ou mises dans des caisses à claire-voie et
expédiées sur Paris. Il est à recommander d'une façon absolue d'apporter le
plus grand soin au choix des fruits qui doivent être expédiés. Ils devront être
de première qualité, ne porter aucune meurtrissure : ce que l'on n'obtiendra
qu'en les cueillant à la main sur les arbres. Ils ne doivent être ni trop mûrs
parce qu'ils ne supporteraient pas le voyage, ni trop verts parce que, au lieu de
mûrir, ils se flétriraient et se rideraient.
Nous espérons que ces indications serviront à ceux que les questions
d'importation de fruits peuvent intéresser. Ils trouveront d'ailleurs au Jardin
Colonial des renseignements complémentaires sur tous les points qui leur paraî-
traient insuffisamment décidés, et le dossier de la question pourra leur être
communiqué.
Qu'il nous soit permis, en terminant, d'adresser nos vifs remercîments aux
éclairés directeurs de la Compagnie Transatlantique qui n'ont pas hésité à consentir
à des sacrifices matériels, pour essayer d'arriver à apporter une solution à une
question d'intérêt général, à la résolution de laquelle la fortune commerciale
de nos colonies peut être si directement intéressée.
J. DYBOWSKI.
LE RHUM A LA MARTINIQUE
La fabrication du tafia à la Martinique remonte aux premiers âges de la culture
de la canne; mais, à cette époque lointaine, on cherchait à obtenir une boisson
alcoolique plutôt que l'alcool lui-même et le jus de la canne n'était pas la seule
matière soumise à la fermentation. Le P. Labat nous a laissé des recettes dont
quelques-unes sont oubliées, mais valent cependant d'être rapportées dans une
note comme celle-ci.
La boisson la plus répandue de son temps était l'onycou : c'était un sous-
produit de l'industrie du manioc. Les déchets qui ne pouvaient être passé&à la
groge étaient séchés à la poêle et pilés dans un mortier ou bien pétris en une grosse
galette qu'on cuisait à la façon ordinaire sur une plaque de fer. On prenait alors
un grand canari, sorte de vase en terre, d'une contenance de 60 à 80 pots (environ
150 litres); il était rempli d'eau jusqu'à 5-6 pouces du bord et on y mettait deux
grosses galettes de cassave, une douzaine de patates coupées en morceaux,
trois ou quatre pots de gros sirop de canne ou, àJa place, une douzaine de cannes
coupées et écrasées, enfin une douzaine de bananes bien mûres écrasées. Cela
fait, le canari était couvert et abandonné à lui-même; on l'écumait de temps en
temps et au bout de deux ou trois jours on avait une liqueur rougeâtre, très
alcoolique.
Le maby d'autrefois n'est plus celui d'aujourd'hui. On mettait dans un grand
canari 20 ou 30 pots d'eau, 2 pots de sirop clarifié, 12 patates rouges, dites
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