Titre : Revue des cultures coloniales
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1900-03-20
Contributeur : Milhe-Poutingon, Albert. Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32858342r
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 5134 Nombre total de vues : 5134
Description : 20 mars 1900 20 mars 1900
Description : 1900/03/20 (A4,N49,T6). 1900/03/20 (A4,N49,T6).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6378353h
Source : CIRAD, 2012-231823
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/08/2013
NOTES SUR LA PHARMACOPÉE DES SAKALAVES 171
NOTES SUR LA PHARMACOPÉE DES SAKALAVES
DU NORD-OUEST DE MADAGASCAR
Les médicaments, aody, employés par les Sakalaves, sont fort nombreux; à
part quelques rares exceptions, comme la fiente de bœuf ou l'argile blanche, ils
sont presque tous d'origine végétale ; ce sont les guérisseurs qui les préparent,
la forme la plus usitée est lapoudre que l'on place soigneusement dans de petites
cornes en bois fermées par un bouchon de cire. Ces médicaments ne sont pas
tous de pure fantaisie ; l'empirisme a fait connaître aux Sakalaves un certain
nombre de plantes d'une réelle efficacité et qu'ils emploient d'une façon très
rationnelle, nous avons pu en essayer quelques-unes : purgatifs, vomitifs, etc.,
qui ont une vertu incontestable etdont la connaissance serait fort utile pour ceux
qui sont appelés à parcourir le pays ou à y résider ; leur étude approfondie avec
analyse minutieuse, serait très intéressante et ferait certainement découvrir les
alcaloïdes utilisables en thérapeutique.
A côté de ces plantes, il en est, bien entendu, un très grand nombre qui sont em-
ployées dans les sortilèges et n'ont aucune valeur médicale; dans ce cas, ce sont
les feuilles que l'on utilise généralement, on les porte au cou, ficelées dans un
morceau de lamba avec des choses bizarres : plumes, becs d'oiseaux, morceaux
d'os, etc. ; on leur prête les mêmes vertus qu'aux gris-gris du Sénégal et elles -
donnent une confiance aussi grande.
Les interventions chirurgicales sont rares, se bornent à quelques incisions
d'abcès ou à quelques scarifications, pas autre chose, même dans les accouche-
ments.
Le régime n'est jamais oublié et joue un grand rôle dans les prescriptions
médicales. La diète est fréquente et de règle après une purgation ou après la
fièvre ; divers aliments, comme le poisson, la volaille, sont interdits dans le
cours de certaines maladies.
La prophylaxie des maladies contagieuses les plus redoutées : variole, lèpre,
syphilis, existe au moyen de mesures d'isolement (1). Quant à l'hygiène, elle ne
compte guère chez les Sakalaves, les villages sont installés auprès des rivières
et sans autre considération que celle de la proximité des cultures, souvent
ils se trouvent dans des bas-fonds à moitié inondés pendant les pluies, très
malsains et infestés de mo-ustiques ou moukafouils. Les cases sont malpropres,
mal tenues, les habitants y vivent pêle-mêle et couverts de vermine.
La région renferme peu d'eaux minérales; la seule source connue'est celle de
Maingindrano dans l'Ankaisinana à une huitaine de jours d'Analalava. C'est une
véritable station thermale très fréquentée par les Hovas, mais fort peu par les
Sakalaves; la source Ranomafana (rano, eau ; ma/an, chaud) est une mare cou-
verte de roseaux; en son milieu elle répand une odeur assez nettement sulfu-
reuse, peut-être due aux décompositions organiques des détritus végétaux nom-
breux qui l'entourent ; sa température pourrait tenir aussi à réchauffement du
sol; quant à ses propriétés thérapeutiques, les ablutions répétées auxquelles se
livrent des malades habitués à la malpropreté les expliqueraient bien ; auprès
de la source est un village de cinq ou six misérables cases entourées de quelques
[ plantations de manioc, de patates et surtout de chanvre indien (2). Étant en
(1) Voir Ann. d'Hyg. el de Méd. col., t. II, p. 491 et suivantes.
(2) Les Ilovas le fument assez volontiers ; les Sakalaves ne l'utilisent pas.
NOTES SUR LA PHARMACOPÉE DES SAKALAVES
DU NORD-OUEST DE MADAGASCAR
Les médicaments, aody, employés par les Sakalaves, sont fort nombreux; à
part quelques rares exceptions, comme la fiente de bœuf ou l'argile blanche, ils
sont presque tous d'origine végétale ; ce sont les guérisseurs qui les préparent,
la forme la plus usitée est lapoudre que l'on place soigneusement dans de petites
cornes en bois fermées par un bouchon de cire. Ces médicaments ne sont pas
tous de pure fantaisie ; l'empirisme a fait connaître aux Sakalaves un certain
nombre de plantes d'une réelle efficacité et qu'ils emploient d'une façon très
rationnelle, nous avons pu en essayer quelques-unes : purgatifs, vomitifs, etc.,
qui ont une vertu incontestable etdont la connaissance serait fort utile pour ceux
qui sont appelés à parcourir le pays ou à y résider ; leur étude approfondie avec
analyse minutieuse, serait très intéressante et ferait certainement découvrir les
alcaloïdes utilisables en thérapeutique.
A côté de ces plantes, il en est, bien entendu, un très grand nombre qui sont em-
ployées dans les sortilèges et n'ont aucune valeur médicale; dans ce cas, ce sont
les feuilles que l'on utilise généralement, on les porte au cou, ficelées dans un
morceau de lamba avec des choses bizarres : plumes, becs d'oiseaux, morceaux
d'os, etc. ; on leur prête les mêmes vertus qu'aux gris-gris du Sénégal et elles -
donnent une confiance aussi grande.
Les interventions chirurgicales sont rares, se bornent à quelques incisions
d'abcès ou à quelques scarifications, pas autre chose, même dans les accouche-
ments.
Le régime n'est jamais oublié et joue un grand rôle dans les prescriptions
médicales. La diète est fréquente et de règle après une purgation ou après la
fièvre ; divers aliments, comme le poisson, la volaille, sont interdits dans le
cours de certaines maladies.
La prophylaxie des maladies contagieuses les plus redoutées : variole, lèpre,
syphilis, existe au moyen de mesures d'isolement (1). Quant à l'hygiène, elle ne
compte guère chez les Sakalaves, les villages sont installés auprès des rivières
et sans autre considération que celle de la proximité des cultures, souvent
ils se trouvent dans des bas-fonds à moitié inondés pendant les pluies, très
malsains et infestés de mo-ustiques ou moukafouils. Les cases sont malpropres,
mal tenues, les habitants y vivent pêle-mêle et couverts de vermine.
La région renferme peu d'eaux minérales; la seule source connue'est celle de
Maingindrano dans l'Ankaisinana à une huitaine de jours d'Analalava. C'est une
véritable station thermale très fréquentée par les Hovas, mais fort peu par les
Sakalaves; la source Ranomafana (rano, eau ; ma/an, chaud) est une mare cou-
verte de roseaux; en son milieu elle répand une odeur assez nettement sulfu-
reuse, peut-être due aux décompositions organiques des détritus végétaux nom-
breux qui l'entourent ; sa température pourrait tenir aussi à réchauffement du
sol; quant à ses propriétés thérapeutiques, les ablutions répétées auxquelles se
livrent des malades habitués à la malpropreté les expliqueraient bien ; auprès
de la source est un village de cinq ou six misérables cases entourées de quelques
[ plantations de manioc, de patates et surtout de chanvre indien (2). Étant en
(1) Voir Ann. d'Hyg. el de Méd. col., t. II, p. 491 et suivantes.
(2) Les Ilovas le fument assez volontiers ; les Sakalaves ne l'utilisent pas.
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