Titre : Revue des cultures coloniales
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1900-03-05
Contributeur : Milhe-Poutingon, Albert. Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32858342r
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 5134 Nombre total de vues : 5134
Description : 05 mars 1900 05 mars 1900
Description : 1900/03/05 (A4,N48,T6). 1900/03/05 (A4,N48,T6).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k63783523
Source : CIRAD, 2012-231823
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/08/2013
LA CULTURE DU CACAOYER A LA MARTINIQUE 137
LA CULTURE DU CACAOYER A LA MARTINIQUE
Cette étude se borne à la description de la culture du cacaoyer à la Martinique.
Cette culture affecte, en effet, dans cette île,un aspect spécial dont la raison d'être
se trouve déterminée par les circonstances locales et on ne serait pas autorisé à
appliquer à la Martinique ce qui se pratique dans une autre île très rapprochée,
la Grenade.
Néanmoins j'espère que les lecteurs de la Revue pourront lire avec intérêt
cette étude et y trouver des renseignements qu'ils auront peut-être l'occasion
d'utiliser.
Tandis qu'à la Guyane hollandaise les cultures des cacaoyers occupent de
grandes étendues de terrains plats et inondables, qu'elles y sont abritées par des
« bois immortels » et qu'à la Trinidad, les cacaoyères, également abritées, sont
le plus souvent, situées sur des terrains plus accidentés, alluvions de petites
rivières ou pente des collines; qu'à la Grenade, elles s'étagent sur le flanc des
collines qui bordent la mer et ne sont pas abritées, à la Martinique, les planta-
tions de cacaoyers ne se rencontrent que dans des gorges humides et chaudes,
ne s'élèvent qu'à une très faible altitude et ne couvrent jamais les plateaux, sauf
de rares et récentes exceptions. Tandis que, partout ailleurs, les plantations sont
régulières, tirées au cordeau, que les arbres sont soigneusement taillés et ne
présentent qu'une seule tige, ces plantations, dans notre île, sont irrégulières, les
arbres ne sont pas taillés et généralement présentent plusieurs tiges s'étalant en
bouquet. Enfin, tandis que nos voisins tâchent de protéger leurs arbres contre
les maladies et s'occupent avec soin de la fermentation des graines, dans notre
île, on ne lutte point contre les maladies et la fermentation est peu connue.
La différence est donc incontestable ; mais il nous faut en donner la raison
d'être et montrer que les cultures se sont adaptées naturellement aux conditions
qui se sont présentées.
Ce fut un juif, Benjamin Dacosta, qui,en 1661, le premier,fit une plantation de
cacaoyers à la Martinique. Il en avait apporté les graines de la Côte-ferme. Le
cacaoyer, en effet, n'est pas une plante indigène de notre île et le prétendu
Theobroma sylvestris qu'on y a signalé, ainsi qu'à la Jamaïque, n'existe ni dans
l'une ni dans l'autre de ces îles. Les cacaoyers se rencontrent à l'état spontané
dans les plaines de la Guyane qui nous présentent le vrai Theobroma sylvestris
d'Aublet, sur les bords de l'Amazone, dans les montagnes de la Colombie et au
Nicaragua où croissent différentes espèces.
Cette culture prit d'abord une extension rapide, car elle était recommandée
par le roi qui, dans ses instructions au gouverneur de la Varenne, s'exprimait
ainsi :
« Comme rien n'est plus avantageux, pour les colonies, que d'y établir toutes
, que d'y établir toutes
les différentes sortes de cultures que la terre y peut produire, Sa Majesté souhaite
que les sieurs de la Varenne et de Ricouart y aient une attention particulière ;
mais, comme la seule excitation n'y suffira point, puisque depuis .trente ans elle
a été inutile, les habitants n'ayant d'autres vues que de parvenir à établir une
sucrerie dès qu'ils ont le moyen de le faire, et le nombre n'en étant déjà que trop
grand dans les colonies françaises, il paraît nécessaire à Sa Majesté de défendre
l'établissement d'aucune nouvelle sucrerie aux îles du Vent, et d'ordonner à
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LA CULTURE DU CACAOYER A LA MARTINIQUE
Cette étude se borne à la description de la culture du cacaoyer à la Martinique.
Cette culture affecte, en effet, dans cette île,un aspect spécial dont la raison d'être
se trouve déterminée par les circonstances locales et on ne serait pas autorisé à
appliquer à la Martinique ce qui se pratique dans une autre île très rapprochée,
la Grenade.
Néanmoins j'espère que les lecteurs de la Revue pourront lire avec intérêt
cette étude et y trouver des renseignements qu'ils auront peut-être l'occasion
d'utiliser.
Tandis qu'à la Guyane hollandaise les cultures des cacaoyers occupent de
grandes étendues de terrains plats et inondables, qu'elles y sont abritées par des
« bois immortels » et qu'à la Trinidad, les cacaoyères, également abritées, sont
le plus souvent, situées sur des terrains plus accidentés, alluvions de petites
rivières ou pente des collines; qu'à la Grenade, elles s'étagent sur le flanc des
collines qui bordent la mer et ne sont pas abritées, à la Martinique, les planta-
tions de cacaoyers ne se rencontrent que dans des gorges humides et chaudes,
ne s'élèvent qu'à une très faible altitude et ne couvrent jamais les plateaux, sauf
de rares et récentes exceptions. Tandis que, partout ailleurs, les plantations sont
régulières, tirées au cordeau, que les arbres sont soigneusement taillés et ne
présentent qu'une seule tige, ces plantations, dans notre île, sont irrégulières, les
arbres ne sont pas taillés et généralement présentent plusieurs tiges s'étalant en
bouquet. Enfin, tandis que nos voisins tâchent de protéger leurs arbres contre
les maladies et s'occupent avec soin de la fermentation des graines, dans notre
île, on ne lutte point contre les maladies et la fermentation est peu connue.
La différence est donc incontestable ; mais il nous faut en donner la raison
d'être et montrer que les cultures se sont adaptées naturellement aux conditions
qui se sont présentées.
Ce fut un juif, Benjamin Dacosta, qui,en 1661, le premier,fit une plantation de
cacaoyers à la Martinique. Il en avait apporté les graines de la Côte-ferme. Le
cacaoyer, en effet, n'est pas une plante indigène de notre île et le prétendu
Theobroma sylvestris qu'on y a signalé, ainsi qu'à la Jamaïque, n'existe ni dans
l'une ni dans l'autre de ces îles. Les cacaoyers se rencontrent à l'état spontané
dans les plaines de la Guyane qui nous présentent le vrai Theobroma sylvestris
d'Aublet, sur les bords de l'Amazone, dans les montagnes de la Colombie et au
Nicaragua où croissent différentes espèces.
Cette culture prit d'abord une extension rapide, car elle était recommandée
par le roi qui, dans ses instructions au gouverneur de la Varenne, s'exprimait
ainsi :
« Comme rien n'est plus avantageux, pour les colonies, que d'y établir toutes
, que d'y établir toutes
les différentes sortes de cultures que la terre y peut produire, Sa Majesté souhaite
que les sieurs de la Varenne et de Ricouart y aient une attention particulière ;
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a été inutile, les habitants n'ayant d'autres vues que de parvenir à établir une
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grand dans les colonies françaises, il paraît nécessaire à Sa Majesté de défendre
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