Titre : Revue des cultures coloniales
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1900-01-05
Contributeur : Milhe-Poutingon, Albert. Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32858342r
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 5134 Nombre total de vues : 5134
Description : 05 janvier 1900 05 janvier 1900
Description : 1900/01/05 (A4,N44,T6). 1900/01/05 (A4,N44,T6).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k63783486
Source : CIRAD, 2012-231823
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/08/2013
8 REVUE DES CULTURES COLONIALES
appropriation commerciale, si l'on considère la culture faite par un Européen ou
pour son compte.
Il n'en va pas de même pour l'indigène. J'ai assez parcouru de cultures de
cette plante en Indo-Chine, où elle existe de temps immémorial, pour dire
qu'elle est rémumératrice pour l'indigène, ruineuse pour l'Européen. Simple
question d'économie rurale!
L'indigène exploite en famille. Ce sont des femmes, des enfants qui enlèvent
l'écorce avec un couteau, la font sécher, la dépouillent de sa gangue et la rendent
propre à la vente. De quoi vivent ces indigènes? De très peu, quoique très bien
pour leur climat et leur constitution. A quoi ces femmes et ces enfants eussent-ils
employé le temps consacré à cette besogne? A rien! Relativement donc, il est
juste de dire que le champ planté en ortie a été producteur. Mais l'eût-il été
pour l'Européen ? Je le crois aussi, à la condition d'une bonne machine !
Toute la question de l'extension de l'ortie de Chine est là. Encore faudra-t-il
que le négociant français y mette un bon prix, car cette fibre est très demandée
en Chine, soit pour la Chine même, soit pour l'Angleterre. Or, l'intermédiaire
forcé entre le producteur indigène et l'Européen est toujours le Chinois! Vasse-
lage dont nous ne nous débarrasserons jamais; vasselage dont devra toujours
tenir compte le négociant-ou le colon français.
Veuillez agréer, cher Monsieur, l'assurance des meilleurs sentiments de votre
tout dévoué, L. PIERRE.
LA CULTURE ET LA PHÉPAHATION DU GINGEMBRE
(Suite et fin)
Le commerce du gingembre est important. L'Inde en exportait, en 1885,
4.000 tonnes. Aujourd'hui son exportation doit avoir doublé. Voici le tableau des
dernières exportations de la Jamaïque et de leur valeur :
1887.,. 346.000 kilogr. 444.725 francs.
188 8 460.000 »• 486.525 »
188 9 413.000 » 445.400 »
1890 1/2 année. 123.000 » 278.325 »
1891. 490.000 » 612.350 »
1892.,. 732.000 » 1.017.000 »
1893 613.000 » 981.000 »
1894.,. 672.000 » 1.120.000 »
1895. 784.000 » 1.568.600 »
1896., 882.000 » 1.763.000 »
1897. 666.000 » 1.332.000 »
La valeur de la récolte de gingembre dépend de beaucoup de facteurs. En
première ligne vient le sol, ensuite le soleil, la pluie, le mode de plantation et de
récolte. La préparation et le séchage influent grandement sur la valeur et le prix
obtenu varie, suivant les soins apportés à la préparation et sa réussite, du sim-
ple au triple. Par hectare, on peut obtenir de 1.000 à 1.500 kilos; exceptionnel-
lement la récolte peut atteindre 2.000 kilos. Le coùt de la production est très
difficile à évaluer et elle paraît peu rémunératrice. Cependant, on ne doit pas
oublier que le gingembre est surtout cultivé par les petits planteurs qui utilisent
appropriation commerciale, si l'on considère la culture faite par un Européen ou
pour son compte.
Il n'en va pas de même pour l'indigène. J'ai assez parcouru de cultures de
cette plante en Indo-Chine, où elle existe de temps immémorial, pour dire
qu'elle est rémumératrice pour l'indigène, ruineuse pour l'Européen. Simple
question d'économie rurale!
L'indigène exploite en famille. Ce sont des femmes, des enfants qui enlèvent
l'écorce avec un couteau, la font sécher, la dépouillent de sa gangue et la rendent
propre à la vente. De quoi vivent ces indigènes? De très peu, quoique très bien
pour leur climat et leur constitution. A quoi ces femmes et ces enfants eussent-ils
employé le temps consacré à cette besogne? A rien! Relativement donc, il est
juste de dire que le champ planté en ortie a été producteur. Mais l'eût-il été
pour l'Européen ? Je le crois aussi, à la condition d'une bonne machine !
Toute la question de l'extension de l'ortie de Chine est là. Encore faudra-t-il
que le négociant français y mette un bon prix, car cette fibre est très demandée
en Chine, soit pour la Chine même, soit pour l'Angleterre. Or, l'intermédiaire
forcé entre le producteur indigène et l'Européen est toujours le Chinois! Vasse-
lage dont nous ne nous débarrasserons jamais; vasselage dont devra toujours
tenir compte le négociant-ou le colon français.
Veuillez agréer, cher Monsieur, l'assurance des meilleurs sentiments de votre
tout dévoué, L. PIERRE.
LA CULTURE ET LA PHÉPAHATION DU GINGEMBRE
(Suite et fin)
Le commerce du gingembre est important. L'Inde en exportait, en 1885,
4.000 tonnes. Aujourd'hui son exportation doit avoir doublé. Voici le tableau des
dernières exportations de la Jamaïque et de leur valeur :
1887.,. 346.000 kilogr. 444.725 francs.
188 8 460.000 »• 486.525 »
188 9 413.000 » 445.400 »
1890 1/2 année. 123.000 » 278.325 »
1891. 490.000 » 612.350 »
1892.,. 732.000 » 1.017.000 »
1893 613.000 » 981.000 »
1894.,. 672.000 » 1.120.000 »
1895. 784.000 » 1.568.600 »
1896., 882.000 » 1.763.000 »
1897. 666.000 » 1.332.000 »
La valeur de la récolte de gingembre dépend de beaucoup de facteurs. En
première ligne vient le sol, ensuite le soleil, la pluie, le mode de plantation et de
récolte. La préparation et le séchage influent grandement sur la valeur et le prix
obtenu varie, suivant les soins apportés à la préparation et sa réussite, du sim-
ple au triple. Par hectare, on peut obtenir de 1.000 à 1.500 kilos; exceptionnel-
lement la récolte peut atteindre 2.000 kilos. Le coùt de la production est très
difficile à évaluer et elle paraît peu rémunératrice. Cependant, on ne doit pas
oublier que le gingembre est surtout cultivé par les petits planteurs qui utilisent
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