Titre : Revue des cultures coloniales
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1900-01-05
Contributeur : Milhe-Poutingon, Albert. Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32858342r
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 5134 Nombre total de vues : 5134
Description : 05 janvier 1900 05 janvier 1900
Description : 1900/01/05 (A4,N44,T6). 1900/01/05 (A4,N44,T6).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k63783486
Source : CIRAD, 2012-231823
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/08/2013
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LES ARBRES D'ABRI POUR LES PLANTATIONS DE CAFÉIERS 7
Après quelques années de végétation, c'est là qu'on pourrait cultiver aussi les
lianes à caoutchouc. Rien n'empêcherait d'ailleurs la culture, à l'ombre de cette
bande forestière, des Ignames, de certains Amomum, des Caladum, etc., plantes
qui jouent un certain rôle dans l'économie d'une exploitation.
J'ai ajouté cette note afin de donner l'idée du côté complexe de toute
exploitation coloniale un peu importante. J'aurais dû m'étendre quelque peu sur
ce fait que,dans certaines régions telles que Java, par exemple, il n'est pas pos-
sible d'établir une règle générale pour la protection des caféiers. En effet, dans
les pays de plaine de faible élévation, on comprend la nécessité d'abriter quelque
peu les caféiers contre la réverbération solaire. De là la plantation des Kapok.
— choix, je le répète, assez malheureux, si on considère le but proposé. Mais,
dans l'intérieur de l'île, les conditions ne sont plus les mêmes. Les effets de la
réverbération solaire ne sont pas à redouter. Dans les montagnes de Salak, dans
celles du Préanger, à Tungkou-ban-prau par exemple, la culture des caféiers se
fait sans abris, sans arbres de protection au milieu des plantations. Cependant
j'ai observé que le principe de l'association d'autres espèces à celle de la culture
du caféier que je préconise plus haut, était, particulièrement dans les cultures
indigènes, d'une application assez constante. Je parle de la plaine élevée de
Bandoeng et des flancs des montagnes voisines. Or, le même fait existait à l'île
de la Réunion et à l'île Maurice, quand ces îles, il y a 60 ans, étaient couvertes
de caféeries. Il n'est pas inutile d'ajouter que dans une grande plantation où les
caféiers, étaient exclusifs et avaient une hauteur de 5 à 6 mètres, et sur les flancs
de la montagne Salak, près de Buitenzorg, tous les arbres sans exception étaient
dévorés par les parasites. Je dois ajouter néanmoins que, dans les monts de
Nilghirris, j'ai vu des plantations immenses, âgées de 6 à 8 ans, en plein rapport,
plantations non protégées par des arbres, dans un état tout à fait satisfaisant.
Mais que sont devenues ces plantations plus tard? C'est ce qu'il serait curieux de
rechercher, si on ne savait que l'Himetelia a été, depuis mon passage, un fléau
pour les Nilghirris.
Je ne veux pas terminer avant de vous dire l'intérêt avec lequel j'ai lu dans
votre Revue les discussions relatives à la ramie. Il y a 23 ans j'ai fait des essais
de culture du Bœhmeria nivea à la ferme des Mares, à Saigon. Les cultures ont
donné un magnifique résultat dans un sol relativement bon. Trois coupes ont
été faites d'avril à septembre, mais tout décorticage à la machine, soit à l'état
de tiges vertes, soit de tiges sèches, a échoué. La machine était de fabrication
française et était considérée comme la plus perfectionnée de toutes celles en
usage en Europe et dans l'Inde.
Je relate ce fait pour vous dire que la culture de l'ortie de Chine n'est pas plus
dispendieuse que toute autre, qu'elle n'exige pas, si on tient compte du nombre
d'années, 3 à 4 ans, pendant lesquelles elle occupe le sol, une fumure plus dis-
pendieuse que celle de la canne à sucre, par exemple. Ce qu'on appelle épuise-
ment du sol, après cette culture, m'a paru moindre qu'après la culture du maïs
par exemple. La raison en est très simple. L'ortie de Chine a des racines souter-
raines tuberculées qui ameublissent le sol; elle ombrage le sol pendant 10 mois
sur 12 et dépose sur le sol une grande quantité de feuilles qui sont un détritus ré-
parateur, sinon pour la plante elle-même, du moins pour les cultures qui, suivent
celle de l'ortie, pour le maïs, par exemple, ou pour les haricots ou pourle riz sec.
Il n'y a pas d'aléa de ce côté. La plante vient admirablement dans les sols bien
aménagés. Toute la difficulté est dans l'extraction de la fibre ou dans son
LES ARBRES D'ABRI POUR LES PLANTATIONS DE CAFÉIERS 7
Après quelques années de végétation, c'est là qu'on pourrait cultiver aussi les
lianes à caoutchouc. Rien n'empêcherait d'ailleurs la culture, à l'ombre de cette
bande forestière, des Ignames, de certains Amomum, des Caladum, etc., plantes
qui jouent un certain rôle dans l'économie d'une exploitation.
J'ai ajouté cette note afin de donner l'idée du côté complexe de toute
exploitation coloniale un peu importante. J'aurais dû m'étendre quelque peu sur
ce fait que,dans certaines régions telles que Java, par exemple, il n'est pas pos-
sible d'établir une règle générale pour la protection des caféiers. En effet, dans
les pays de plaine de faible élévation, on comprend la nécessité d'abriter quelque
peu les caféiers contre la réverbération solaire. De là la plantation des Kapok.
— choix, je le répète, assez malheureux, si on considère le but proposé. Mais,
dans l'intérieur de l'île, les conditions ne sont plus les mêmes. Les effets de la
réverbération solaire ne sont pas à redouter. Dans les montagnes de Salak, dans
celles du Préanger, à Tungkou-ban-prau par exemple, la culture des caféiers se
fait sans abris, sans arbres de protection au milieu des plantations. Cependant
j'ai observé que le principe de l'association d'autres espèces à celle de la culture
du caféier que je préconise plus haut, était, particulièrement dans les cultures
indigènes, d'une application assez constante. Je parle de la plaine élevée de
Bandoeng et des flancs des montagnes voisines. Or, le même fait existait à l'île
de la Réunion et à l'île Maurice, quand ces îles, il y a 60 ans, étaient couvertes
de caféeries. Il n'est pas inutile d'ajouter que dans une grande plantation où les
caféiers, étaient exclusifs et avaient une hauteur de 5 à 6 mètres, et sur les flancs
de la montagne Salak, près de Buitenzorg, tous les arbres sans exception étaient
dévorés par les parasites. Je dois ajouter néanmoins que, dans les monts de
Nilghirris, j'ai vu des plantations immenses, âgées de 6 à 8 ans, en plein rapport,
plantations non protégées par des arbres, dans un état tout à fait satisfaisant.
Mais que sont devenues ces plantations plus tard? C'est ce qu'il serait curieux de
rechercher, si on ne savait que l'Himetelia a été, depuis mon passage, un fléau
pour les Nilghirris.
Je ne veux pas terminer avant de vous dire l'intérêt avec lequel j'ai lu dans
votre Revue les discussions relatives à la ramie. Il y a 23 ans j'ai fait des essais
de culture du Bœhmeria nivea à la ferme des Mares, à Saigon. Les cultures ont
donné un magnifique résultat dans un sol relativement bon. Trois coupes ont
été faites d'avril à septembre, mais tout décorticage à la machine, soit à l'état
de tiges vertes, soit de tiges sèches, a échoué. La machine était de fabrication
française et était considérée comme la plus perfectionnée de toutes celles en
usage en Europe et dans l'Inde.
Je relate ce fait pour vous dire que la culture de l'ortie de Chine n'est pas plus
dispendieuse que toute autre, qu'elle n'exige pas, si on tient compte du nombre
d'années, 3 à 4 ans, pendant lesquelles elle occupe le sol, une fumure plus dis-
pendieuse que celle de la canne à sucre, par exemple. Ce qu'on appelle épuise-
ment du sol, après cette culture, m'a paru moindre qu'après la culture du maïs
par exemple. La raison en est très simple. L'ortie de Chine a des racines souter-
raines tuberculées qui ameublissent le sol; elle ombrage le sol pendant 10 mois
sur 12 et dépose sur le sol une grande quantité de feuilles qui sont un détritus ré-
parateur, sinon pour la plante elle-même, du moins pour les cultures qui, suivent
celle de l'ortie, pour le maïs, par exemple, ou pour les haricots ou pourle riz sec.
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