216 REVUE DES CULTURES COLONIALES
deux; on peut alors l'enlever par couches et le rouler en boules, mais ce travail
fait par des femmes, payées à raison de 6 deniers par jour, est lent; j'ai évalué
le coût de la récolte à environ 5 shillings par livre, le produit ne valant guère
qu'environ 2 shillings la livre. Il est évident que si l'on trouvait un procédé d'ex-
traction plus rapide, le rendement pourrait devenir rémunérateur.
Le caoutchouc se trouve dans l'arbre en bonne quantité, mais la question est
de savoir comment l'extraire.
Voici mes idées à ce sujet : planter les arbres par rangées, à 12 pieds et plus
de distance, comme de larges haies, et après deux ou trois ans quand les arbres
ont atteint un diamètre suffisant et au moment où la sève monte, au printemps
ou au commencement de l'été, couper les petites branches et les feuilles, les
broyer dans un moulin à sucre à vapeur, et laisser le latex s'écouler dans un
baquet d'eau.
Le résidu des branches et des feuilles serait alors mis dans une presse hydrau-
lique avec la vapeur extérieure et pressé aussi longtemps qu'il y a écoulement
de latex. Le latex se coagulerait dans l'eau et le caoutchouc serait enlevé à la
main, pressé, roulé en boules, puis séché. Par cette méthode, les arbres seraient
dépouillés et rapetissés et pourraient être taillés et épuisés une ou deux fois par
an, comme on le jugerait à propos. Il serait nécessaire de labourer et de sarcler le
sol entre les rangs, tout dépendant du soin mis à la culture. Si le pays est mon-
tagneux, les rangées devraient cependant être tracées de niveau pour que la
cultrure puisse se faire économiquement avec des chevaux ou des mules.
Il y a beaucoup d'autres plantes qui, si elles étaient traitées de cette manière
et bien cultivées, pourraient donner du bon caoutchouc. Le Beaunzontia, une
liane à fleurs blanches de la famille des Apocynacées, la liane à caoutchouc de
Bornéo, se développe bien au Natal, et je suis certain que beaucoup de plantes
indigènes pourraient fournir du bon caoutchouc. Si ce plan d'extraction du latex
pouvait répondre à mon attente, il révolutionnerait le commerce du caoutchouc
d'ici quelques années : le caoutchoutier pourrait être cultivé sur une grande
échelle, comme la canne à sucre. De plus, la production de caoutchouc diminue,
grâce à la destruction des arbres, tandis que la demande pour cet article, appliqué
maintenant à tant d'usages divers, augmente constamment et il n'y a pas de
raison pour craindre que les stocks deviennent trop considérables. Le caoutchouc,
un produit valant de 200 à 300 livres la tonne, peut être la source de grands
profits. f-
Je recommanderais cette culture à tout homme jeune et énergique, voulant
faire quelque chose, et essayer une nouvelle industrie; mais je lui rappellerais
cet avis américain très sage : « Soyez certain d'avoir raison, alors en avant ! » Je
suis sûr qu'il y a là de l'argent à gagner.
ANTONY WILKINSON.
deux; on peut alors l'enlever par couches et le rouler en boules, mais ce travail
fait par des femmes, payées à raison de 6 deniers par jour, est lent; j'ai évalué
le coût de la récolte à environ 5 shillings par livre, le produit ne valant guère
qu'environ 2 shillings la livre. Il est évident que si l'on trouvait un procédé d'ex-
traction plus rapide, le rendement pourrait devenir rémunérateur.
Le caoutchouc se trouve dans l'arbre en bonne quantité, mais la question est
de savoir comment l'extraire.
Voici mes idées à ce sujet : planter les arbres par rangées, à 12 pieds et plus
de distance, comme de larges haies, et après deux ou trois ans quand les arbres
ont atteint un diamètre suffisant et au moment où la sève monte, au printemps
ou au commencement de l'été, couper les petites branches et les feuilles, les
broyer dans un moulin à sucre à vapeur, et laisser le latex s'écouler dans un
baquet d'eau.
Le résidu des branches et des feuilles serait alors mis dans une presse hydrau-
lique avec la vapeur extérieure et pressé aussi longtemps qu'il y a écoulement
de latex. Le latex se coagulerait dans l'eau et le caoutchouc serait enlevé à la
main, pressé, roulé en boules, puis séché. Par cette méthode, les arbres seraient
dépouillés et rapetissés et pourraient être taillés et épuisés une ou deux fois par
an, comme on le jugerait à propos. Il serait nécessaire de labourer et de sarcler le
sol entre les rangs, tout dépendant du soin mis à la culture. Si le pays est mon-
tagneux, les rangées devraient cependant être tracées de niveau pour que la
cultrure puisse se faire économiquement avec des chevaux ou des mules.
Il y a beaucoup d'autres plantes qui, si elles étaient traitées de cette manière
et bien cultivées, pourraient donner du bon caoutchouc. Le Beaunzontia, une
liane à fleurs blanches de la famille des Apocynacées, la liane à caoutchouc de
Bornéo, se développe bien au Natal, et je suis certain que beaucoup de plantes
indigènes pourraient fournir du bon caoutchouc. Si ce plan d'extraction du latex
pouvait répondre à mon attente, il révolutionnerait le commerce du caoutchouc
d'ici quelques années : le caoutchoutier pourrait être cultivé sur une grande
échelle, comme la canne à sucre. De plus, la production de caoutchouc diminue,
grâce à la destruction des arbres, tandis que la demande pour cet article, appliqué
maintenant à tant d'usages divers, augmente constamment et il n'y a pas de
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un produit valant de 200 à 300 livres la tonne, peut être la source de grands
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ANTONY WILKINSON.
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