Titre : Revue des cultures coloniales
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1902-09-05
Contributeur : Milhe-Poutingon, Albert. Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32858342r
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 5134 Nombre total de vues : 5134
Description : 05 septembre 1902 05 septembre 1902
Description : 1902/09/05 (A6,N108,T11). 1902/09/05 (A6,N108,T11).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6378076g
Source : CIRAD, 2012-231823
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/08/2013
146' REVUE DES CULTURES COLONIALES
Le nombre des arbres surveillés par un Chinois varie beaucoup, de 500 à
1.500. On peut admettre qu'un Javanais et sa femme peuvent récolter et surveiller
1.000 arbres, en ayant leur maison au milieu du jardin.
Suivant les Malais, l'arbre donne deux récoltes par an et quelques auteurs
disent trois récoltes. Les Chinois assurent que de la floraison à la maturité il
faut huit mois, ce qui donne une récolte et demie par an. Comme l'arbre fleurit
et fructifie toute l'année, pour être bien fixé, il faudrait noter le jour de la flo-
raison et celui de la maturité. La quantité de fruits par arbre peut aller jusqu'à
20.000. Admettons 2.000 seulement par an avec un poids moyen de 134 noix au
kilo, soit un poids moyen de 15 kilos de noix et deux kilos de macis à 1 dollar
par kilo de noix et 2 dollars par kilo de macis, ce qui donnerait un rendement
par arbre de 19 dollars. On peut négliger la valeur des muscades tombées avant
maturité.
Les indigènes consomment aussi la chair cuite et sucrée du fruit de diverses
façons et en confitures; mangée crue, c'est une substance acerbe, acide, qui
attaque vite les dents, mais qui désaltère promptement.
Le bois est aromatique, veiné et pourrait faire des petits meubles, armoires,
coffrets, qui éloigneraient la vermine, mais dans le pays il y a mieux avec le
camphrier. ,-
La noix muscade est une excellente épice qui a une action efficace sur l'esto-
mac et les intestins.
L'huile est employée en friction contre les rhumatismes et paralysies.
Les Indiens emploient la noix comme masticatoire. La médecine et la phar-
macie s'en servent comme aromatique et stimulant excellent.
Par distillation de la noix, on obtient 25 d'une matière grasse dite leurre de
muscade, 2 à 3 d'huile volatile, de l'acide myristique, de l'amidon, etc.
A la distillation, le macis donne 8,2 d'huile essentielle,, 2-4,5 d'un baume
épais, aromatique, formé de résine et d'huile essentielle à demi résinifiée.
Dans le commerce, les muscades de la Malaisie sont préférées ; c'est la muscade
des Moluques (Myristica fragram), sillonnée légèrement, ovoïde-ronde, lourde,
brun jaunâtre cendré. La coupure est veinée de noir marbrée et répand un
arome agréable. La muscade de Cayenne et de Bourbon est plus longue, plus
claire. Le macis est aussi plus clair, plus mince dans cette dernière variété.
Il y a d'autres espèces de muscadiers; une des plus importantes est le Myris-
tica sebifera, Muscadier à suif. Toutes les parties de ce végétal, qui habite la
Guyane, sont aromatiques. Le fruit, de la grosseur d'un gros raisin, plongé dans
l'eau bouillante, laisse surnager 26 d'une matière grasse jaunâtre, odorante,
cristalline, qui sert à faire des bougies ou des savons parfumés. L'écorce de
l'arbre est employée comme astringent. Du tronc exsude par incision un suc
rougeâtre, âcre, gluant, qui, exposé à l'air, devient résineux. Quand il est récent,
il sert à cautériser les aphtes : un fragment de coton cardé, imprégné de ce suc
et tassé dans la cavité des dents cariées, annihile la douleur. Les fruits sont
employés comme condiments. Ils sont légèrement aromatiques.
Le M. spuria est spécial aux îles Philippines. Son écorce fournit un suc qui,
parfois, remplace le sang-dragon. 9
Le M. otoba de la Colombie répand une odeur assez fétide. Le JI. biuhyba pré-
sente une arille très aromatique. *
.1
Le nombre des arbres surveillés par un Chinois varie beaucoup, de 500 à
1.500. On peut admettre qu'un Javanais et sa femme peuvent récolter et surveiller
1.000 arbres, en ayant leur maison au milieu du jardin.
Suivant les Malais, l'arbre donne deux récoltes par an et quelques auteurs
disent trois récoltes. Les Chinois assurent que de la floraison à la maturité il
faut huit mois, ce qui donne une récolte et demie par an. Comme l'arbre fleurit
et fructifie toute l'année, pour être bien fixé, il faudrait noter le jour de la flo-
raison et celui de la maturité. La quantité de fruits par arbre peut aller jusqu'à
20.000. Admettons 2.000 seulement par an avec un poids moyen de 134 noix au
kilo, soit un poids moyen de 15 kilos de noix et deux kilos de macis à 1 dollar
par kilo de noix et 2 dollars par kilo de macis, ce qui donnerait un rendement
par arbre de 19 dollars. On peut négliger la valeur des muscades tombées avant
maturité.
Les indigènes consomment aussi la chair cuite et sucrée du fruit de diverses
façons et en confitures; mangée crue, c'est une substance acerbe, acide, qui
attaque vite les dents, mais qui désaltère promptement.
Le bois est aromatique, veiné et pourrait faire des petits meubles, armoires,
coffrets, qui éloigneraient la vermine, mais dans le pays il y a mieux avec le
camphrier. ,-
La noix muscade est une excellente épice qui a une action efficace sur l'esto-
mac et les intestins.
L'huile est employée en friction contre les rhumatismes et paralysies.
Les Indiens emploient la noix comme masticatoire. La médecine et la phar-
macie s'en servent comme aromatique et stimulant excellent.
Par distillation de la noix, on obtient 25 d'une matière grasse dite leurre de
muscade, 2 à 3 d'huile volatile, de l'acide myristique, de l'amidon, etc.
A la distillation, le macis donne 8,2 d'huile essentielle,, 2-4,5 d'un baume
épais, aromatique, formé de résine et d'huile essentielle à demi résinifiée.
Dans le commerce, les muscades de la Malaisie sont préférées ; c'est la muscade
des Moluques (Myristica fragram), sillonnée légèrement, ovoïde-ronde, lourde,
brun jaunâtre cendré. La coupure est veinée de noir marbrée et répand un
arome agréable. La muscade de Cayenne et de Bourbon est plus longue, plus
claire. Le macis est aussi plus clair, plus mince dans cette dernière variété.
Il y a d'autres espèces de muscadiers; une des plus importantes est le Myris-
tica sebifera, Muscadier à suif. Toutes les parties de ce végétal, qui habite la
Guyane, sont aromatiques. Le fruit, de la grosseur d'un gros raisin, plongé dans
l'eau bouillante, laisse surnager 26 d'une matière grasse jaunâtre, odorante,
cristalline, qui sert à faire des bougies ou des savons parfumés. L'écorce de
l'arbre est employée comme astringent. Du tronc exsude par incision un suc
rougeâtre, âcre, gluant, qui, exposé à l'air, devient résineux. Quand il est récent,
il sert à cautériser les aphtes : un fragment de coton cardé, imprégné de ce suc
et tassé dans la cavité des dents cariées, annihile la douleur. Les fruits sont
employés comme condiments. Ils sont légèrement aromatiques.
Le M. spuria est spécial aux îles Philippines. Son écorce fournit un suc qui,
parfois, remplace le sang-dragon. 9
Le M. otoba de la Colombie répand une odeur assez fétide. Le JI. biuhyba pré-
sente une arille très aromatique. *
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