Revue des cultures coloniales

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32 pages

Titre : Revue des cultures coloniales

Éditeur : [s.n.] (Paris)

Date d'édition : 1902-07-20

Contributeur : Milhe-Poutingon, Albert. Éditeur scientifique

Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32858342r

Type : texte texte

Type : publication en série imprimée publication en série imprimée

Langue : français

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Description : 20 juillet 1902 20 juillet 1902

Description : 1902/07/20 (A6,N105,T11). 1902/07/20 (A6,N105,T11).

Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad

Droits : Consultable en ligne

Identifiant : ark:/12148/bpt6k63780737

Source : CIRAD, 2012-231823

Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France

Date de mise en ligne : 12/08/2013

40 REVUE DES CULTURES COLONIALES

AGAVE COCCINEA

Je complète les observations que j'ai présentées antérieurement à la Société
d'acclimatation sur cette belle espèce dont j'ai signalé le remarquable dévelop-
pement, le grand diamètre, le nombre considérable de ses longues feuilles et la
puissance de sa hampe.

Les fleurs, peu connues, viennent d'être étudiées par M. le Dr Weber sur des
échantillons frais adressés du Hamma, mais au point de vue morphologique nos
observations sur cette espèce ont un intérêt tout particulier en ce sens qu'elles
la rattachent au groupe si rare des espèces à hampe portant des bourgeons vivi-
pares, caractère que l'on croyait spécial à Y Agave vivipara ainsi qu'à l'Agave
rigida et à ses nombreuses pousses.

Cette viviparité, qui ne paraît pas normale, se présente différemment. Ainsi,
tous les Agave coccinea qui avaient fleuri au Jardin d'Essai depuis trente ans por-
taient des hampes avec fleurs et capsules à grains fertiles. Le drageonnement
du pied était nul, mais, accidentellement, à la base de la hampe se trouvaient
quelquefois deux ou trois rejetons qui permettaient de multiplier l'espèce autre-
ment que par la voie lente du semis.

En 1899, une puissante hampe se chargea de bourgeons vivipares réunis en
masses compactes et pesantes qui y vécurent deux ans et finirent, sous leur
poids, par se détacher avec fracas. Une de ces grosses agglomérations a été mon-
trée à la Société d'acclimatation et les bulbilles bien formées, réparties entre
nos collègues et le Jardin colonial de Vincennes. Actuellement cette hampe est
presque desséchée et contient encore un grand nombre de bulbilles à peu près
sèches.

Dans le courant de l'année 1900 deux autres pieds émirent leur hampe qui,
cette fois, ne porta que des fleurs, sans aucune trace de bulbilles, mais con-
trairement à l'état normal de cette espèce de nombreux rejetons sortirent autour
du pied et quoique jeunes, à peine formés, lancèrent de petites hampes ayant
des fleurs et en même temps des bourgeons vivipares. Dans le plus grand nombre
des cas les capsules contenaient des graines stériles, mais les bourgeons étaient
parfaitement constitués.

Cependant, dans les derniers temps de la vie de la plante, trois ou quatre gros
drageons non floraux se développèrent sans reproduire exactement le type de la
plante : on dirait presque de jeunes Agave salmiana, tant leurs feuilles sont
longues, tourmentées et peu nombreuses.

L'observation en est là. La plante est en dépérissement : c'est une ruine
gigantesque de 5 mètres de diamètrè et d'une centaine de feuilles affaissées et
flétries au milieu desquelles végètent, peut-être temporairement, tous ces petits
drageons munis de leur hampe souvent minuscule.

Cette floraison générale d'un Agave à nombreux drageons n'est pas un fait nor-
mal, mais cependant il a été déjà constaté sur Y Agave americana en Algérie et dans
quelques cultures en France et, dans une étude en 1888 (Algérie agricole), je
l'ai décrite sous le nom de diathèse florale.

Ce phénomène n'est pas spécial aux Agaves, on le remarque sur certains Ourgeta
et notamment dans le groupe des Bambous où cependant l'évolution finale n'est

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