Titre : Revue des cultures coloniales
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1902-07-05
Contributeur : Milhe-Poutingon, Albert. Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32858342r
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 5134 Nombre total de vues : 5134
Description : 05 juillet 1902 05 juillet 1902
Description : 1902/07/05 (A6,N104,T11). 1902/07/05 (A6,N104,T11).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6378072t
Source : CIRAD, 2012-231823
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/08/2013
L'ÉLEVAGE SUR.LA COTE OUEST DE MADAGASCAR 3
tàricè de cet endroit. Le mpamolak'omby continue son manège pendant près de
trois mois, habituant les animaux à l'odeur de la fumée, essayant ensuite de les
conduire, couchant avec eux, les accompagnant partout, le tout avec une patience
et une prudence admirables. Ordinairement, dans le troisième mois, ses aides
peuvent s'approcher des bœufs sans qu'ils s'enfuient, et dans la fin de ce mois
ils peuvent parvenir sans trop de difficultés à les faire pénétrer dans le pare.
Une fois dans le parc, les bœufs sont laissés quatre jours sans boire ni manger,
les gardiens couchant autour du parc pour les habituer encore à la présence de
l'homme. Le cinquième jour, le troupeau, très affaibli, est mené au pàturage ; on
ne l'y laisse que très peu de temps pour le premier jour, un temps un peu plus
long chaque jour ensuite, puis au bout d'une semaine le troupeau peut être faci-
lement dirigé ailleurs comme un troupeau ordinaire.
On peut se procurer par ce moyen des bœufs magnifiques et n'ayant pas trop
souffert du dressage, mais pendant une année encore après leur prise, ces bœufs
doivent être tout particulièrement gardés, car ils ont toujours une tendance à
revenir dans les lieux où on les a pris et, une fois qu'ils y sont rendus, on ne
peut plus s'en rendre maître qu'en organisant une nouvelle chasse.
Le nombre des bœufs « malia », existant encore en ce moment sur la côte
-ouest, peut être évalué à plus de 25.000. Les « baria », n'ayant jamais été domes-
tiqués, ne peuvent être pris par ce moyen. La manière de les chasser est plus
simple; cette chasse donne des résultats immédiats, mais on a toujours, quelques
soins qu'on prenne, une perte de 40 à déplorer pendant le dressage des ani-
maux.
Voici comment on opère : Il faut, pour réussir dans cette chasse, réunir tout
d'abord au moins une centaine de Sakalaves jeunes, robustes et habitués à ce
travail, ce qui est d'ordinaire assez facile. Arrivés sur le terrain de chasse, ces
Sakalaves se rassemblent sur une éminence qui leur permet de découvrir la
plaine, se consultent et se partagent en trois groupes inégaux en nombre.
Le plus nombreux de ces groupes s'égrène le long des crêtes des collines, aux
débouchés des passées; les deux autres s'éloignent à droite et à gauche pour
rabattre sur le groupe principal les bœufs qu'ils vont chercher quelquefois à plus
de 10 kilomètres de là. Dès qu'ils aperçoivent des bœufs, les rabatteurs les
poussent vers leurs camarades en jetant de grands cris et en brûlant les herbes
sèches. Àffolés, les bœufs se précipitent sur la ligne des chasseurs qui s'emparent
assez facilement des vaches et des jeunes bêtes, d'ailleurs fatiguées par une
longue course. Saisi par la-queue, les cornes et les jambes, l'animal pris est
renversé en un tour de main sur le sol, très adroitement par les quatre pieds et
laissé là jusqu'à la fin de la chasse. La chasse finie, et elle ne dure ordinairement
pas plus de deux heures, les Sakalaves conduisent leurs prises dans leur campe-
ment et les attachent tout auprès par le cou à un arbre dont ils ont préala-
blement enlevé l'écorce pour éviter l'usure de la corde. Pendant trois ou quatre
jours l'animal reste ainsi attaché; de temps à autre, le Sakalave qui l'a pris
s'approche et lui offre à manger ou à boire à la main. Lorsqu'il ne donne plus
aucun signe de colère ou d'effroi et qu'il a commencé à s'habituer à manger dans
la main de son maître, on le détache et on lui fixe au cou un morceau de bois ou
« kara», plus ou moins lourd suivant la force de l'animal. Il est ensuite emparqué,
soigné comme un bœuf ordinaire, mais le « kara » ne lui est enlevé qu'un mois
plus tard.
On ne prend guère au moyen de cette chasse que des vaches, des génisses et
tàricè de cet endroit. Le mpamolak'omby continue son manège pendant près de
trois mois, habituant les animaux à l'odeur de la fumée, essayant ensuite de les
conduire, couchant avec eux, les accompagnant partout, le tout avec une patience
et une prudence admirables. Ordinairement, dans le troisième mois, ses aides
peuvent s'approcher des bœufs sans qu'ils s'enfuient, et dans la fin de ce mois
ils peuvent parvenir sans trop de difficultés à les faire pénétrer dans le pare.
Une fois dans le parc, les bœufs sont laissés quatre jours sans boire ni manger,
les gardiens couchant autour du parc pour les habituer encore à la présence de
l'homme. Le cinquième jour, le troupeau, très affaibli, est mené au pàturage ; on
ne l'y laisse que très peu de temps pour le premier jour, un temps un peu plus
long chaque jour ensuite, puis au bout d'une semaine le troupeau peut être faci-
lement dirigé ailleurs comme un troupeau ordinaire.
On peut se procurer par ce moyen des bœufs magnifiques et n'ayant pas trop
souffert du dressage, mais pendant une année encore après leur prise, ces bœufs
doivent être tout particulièrement gardés, car ils ont toujours une tendance à
revenir dans les lieux où on les a pris et, une fois qu'ils y sont rendus, on ne
peut plus s'en rendre maître qu'en organisant une nouvelle chasse.
Le nombre des bœufs « malia », existant encore en ce moment sur la côte
-ouest, peut être évalué à plus de 25.000. Les « baria », n'ayant jamais été domes-
tiqués, ne peuvent être pris par ce moyen. La manière de les chasser est plus
simple; cette chasse donne des résultats immédiats, mais on a toujours, quelques
soins qu'on prenne, une perte de 40 à déplorer pendant le dressage des ani-
maux.
Voici comment on opère : Il faut, pour réussir dans cette chasse, réunir tout
d'abord au moins une centaine de Sakalaves jeunes, robustes et habitués à ce
travail, ce qui est d'ordinaire assez facile. Arrivés sur le terrain de chasse, ces
Sakalaves se rassemblent sur une éminence qui leur permet de découvrir la
plaine, se consultent et se partagent en trois groupes inégaux en nombre.
Le plus nombreux de ces groupes s'égrène le long des crêtes des collines, aux
débouchés des passées; les deux autres s'éloignent à droite et à gauche pour
rabattre sur le groupe principal les bœufs qu'ils vont chercher quelquefois à plus
de 10 kilomètres de là. Dès qu'ils aperçoivent des bœufs, les rabatteurs les
poussent vers leurs camarades en jetant de grands cris et en brûlant les herbes
sèches. Àffolés, les bœufs se précipitent sur la ligne des chasseurs qui s'emparent
assez facilement des vaches et des jeunes bêtes, d'ailleurs fatiguées par une
longue course. Saisi par la-queue, les cornes et les jambes, l'animal pris est
renversé en un tour de main sur le sol, très adroitement par les quatre pieds et
laissé là jusqu'à la fin de la chasse. La chasse finie, et elle ne dure ordinairement
pas plus de deux heures, les Sakalaves conduisent leurs prises dans leur campe-
ment et les attachent tout auprès par le cou à un arbre dont ils ont préala-
blement enlevé l'écorce pour éviter l'usure de la corde. Pendant trois ou quatre
jours l'animal reste ainsi attaché; de temps à autre, le Sakalave qui l'a pris
s'approche et lui offre à manger ou à boire à la main. Lorsqu'il ne donne plus
aucun signe de colère ou d'effroi et qu'il a commencé à s'habituer à manger dans
la main de son maître, on le détache et on lui fixe au cou un morceau de bois ou
« kara», plus ou moins lourd suivant la force de l'animal. Il est ensuite emparqué,
soigné comme un bœuf ordinaire, mais le « kara » ne lui est enlevé qu'un mois
plus tard.
On ne prend guère au moyen de cette chasse que des vaches, des génisses et
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