Titre : Revue des cultures coloniales
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1902-03-20
Contributeur : Milhe-Poutingon, Albert. Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32858342r
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 5134 Nombre total de vues : 5134
Description : 20 mars 1902 20 mars 1902
Description : 1902/03/20 (A6,N97,T10). 1902/03/20 (A6,N97,T10).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6378065p
Source : CIRAD, 2012-231823
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/08/2013
LES SAPIUM A CAOUTCHOUC 171
cauchos précédents. Les ouvriers n'établissent donc aucune différence entre ces
trois arbres.
Nous avons pu nous assurer qu'ils ont raison, car M. Van Isschot nous a envoyé
également quelques échantillons obtenus par la coagulation des trois latex
séparés, et ces échantillons avaient chacun les mêmes caractères que le
produit obtenu par le mélange. Tous trois étaient cassants, bruns, et conte-
naient la même proportion de résine, à peu près.
Ils dégageaient aussi cette odeur nauséabonde de saumure que nous avions
déjà remarquée pour le caucho blanco du littoral.
Cette identité de composition et de propriétés des trois latex serait une preuve
de plus qu3 tous ces cauchos de l'Oriente appartiendraient bien à une seule et
même espèce, comme le pense M. Hemsley.
A un autre point de vue, la conclusion qui se dégagerait des faits précédents
serait que, si les Sapium à caoutchouc sont assez nombreux, les espèces qui
fournissent du caoutchouc supérieur seraient plutôt rares.
On ne peut considérer comme telle le Sapium stylare, et on peut encore moins,
semble-t-il, ranger dans cette catégorie le Sapium Marmieri et les deux variétés
de Sapium biglandulosum que décrivait récemment dans celle revue M. Huber.
En définitive, actuellement, les seuls Sapium connus comme donnant un
caoutchouc véritablement bon seraient : une espèce imprécise, le Sapium tori-
mense ; le Sapimn verum (si l'arbre de montagne dont parle M. Preuss est
bien cette espèce ) , et enrin le 8(1
bien cette espèce), et enfin le Sapium utile et le Sapium decipiens, qui sont, soit
deux espèces distinctes, soit deux formes d'une même espèce.
Il serait intéressant toutefois de savoir si le tapuru, auquel M. Huber fait
une allusion dans son article, ne devrait pas être ajouté à cette liste. Nous ne
serions pas surpris — d'après la description malheureusement purement ver-
bale qui nous en a été faite — que ce fut un Sapium.
Et ce serait alors une bonne espèce caoutchoutifère, au même titre que les
Sapium précédents, car les renseignements très détaillés que nous possédons sur
ce tapuru — et que nous donnerons dans le volume que nous publierons, vers la
fin de cette année sur les Plantes à caoutchouc — nous permettent de dire que son
latex est, de longue date, mélangé par les seringueiros brésiliens avec le latex
des Hevea, et que le caoutchouc qui en résulte est d'assez bonne qualité pour que
les aviadores et les exportateurs de Manaos et de Para ne se soient pas pendant
longtemps doutés de la fraude.
Quand, en installant une estrcida, le seringueiro rencontre un tapuru, il ne le
dédaigne pas et le traite comme une seringa. Il y a même, sur le rio Madeira,
quelques estradas composées uniquement de tapurus.
Ces estradas doivent être exploitées avec plus de prudence et plus rarement
que les estradas de seringas, car le tapuru est relativement peu résistant, aussi
bien aux saignées qu'aux attaques des brocas (Coptotermes Marabitanas Silv.) (1), mais
elles fournissent un caoutchouc enfumé qui est, dit-on, bien supérieur au caucho
(du Castilloa elastica) et vaut sensiblement la borracha (des Hevea).
Si le tapuru est, comme nous le croirions volontiers, un Sapium, ce serait donc
1
(t) Ce sont MM. Michelin qui ont eu l'aimable pensée de nous envoyer ces broca, grands des-
tructeurs des llevea dans le bassin de l'Amazone. M. Bordas, chef des travaux de zoologie à la
Faculté des sciences de Marseille, qui y avait reconnu des termites, a bien voulu nous les faire
déterminer.
i
cauchos précédents. Les ouvriers n'établissent donc aucune différence entre ces
trois arbres.
Nous avons pu nous assurer qu'ils ont raison, car M. Van Isschot nous a envoyé
également quelques échantillons obtenus par la coagulation des trois latex
séparés, et ces échantillons avaient chacun les mêmes caractères que le
produit obtenu par le mélange. Tous trois étaient cassants, bruns, et conte-
naient la même proportion de résine, à peu près.
Ils dégageaient aussi cette odeur nauséabonde de saumure que nous avions
déjà remarquée pour le caucho blanco du littoral.
Cette identité de composition et de propriétés des trois latex serait une preuve
de plus qu3 tous ces cauchos de l'Oriente appartiendraient bien à une seule et
même espèce, comme le pense M. Hemsley.
A un autre point de vue, la conclusion qui se dégagerait des faits précédents
serait que, si les Sapium à caoutchouc sont assez nombreux, les espèces qui
fournissent du caoutchouc supérieur seraient plutôt rares.
On ne peut considérer comme telle le Sapium stylare, et on peut encore moins,
semble-t-il, ranger dans cette catégorie le Sapium Marmieri et les deux variétés
de Sapium biglandulosum que décrivait récemment dans celle revue M. Huber.
En définitive, actuellement, les seuls Sapium connus comme donnant un
caoutchouc véritablement bon seraient : une espèce imprécise, le Sapium tori-
mense ; le Sapimn verum (si l'arbre de montagne dont parle M. Preuss est
bien cette espèce ) , et enrin le 8(1
bien cette espèce), et enfin le Sapium utile et le Sapium decipiens, qui sont, soit
deux espèces distinctes, soit deux formes d'une même espèce.
Il serait intéressant toutefois de savoir si le tapuru, auquel M. Huber fait
une allusion dans son article, ne devrait pas être ajouté à cette liste. Nous ne
serions pas surpris — d'après la description malheureusement purement ver-
bale qui nous en a été faite — que ce fut un Sapium.
Et ce serait alors une bonne espèce caoutchoutifère, au même titre que les
Sapium précédents, car les renseignements très détaillés que nous possédons sur
ce tapuru — et que nous donnerons dans le volume que nous publierons, vers la
fin de cette année sur les Plantes à caoutchouc — nous permettent de dire que son
latex est, de longue date, mélangé par les seringueiros brésiliens avec le latex
des Hevea, et que le caoutchouc qui en résulte est d'assez bonne qualité pour que
les aviadores et les exportateurs de Manaos et de Para ne se soient pas pendant
longtemps doutés de la fraude.
Quand, en installant une estrcida, le seringueiro rencontre un tapuru, il ne le
dédaigne pas et le traite comme une seringa. Il y a même, sur le rio Madeira,
quelques estradas composées uniquement de tapurus.
Ces estradas doivent être exploitées avec plus de prudence et plus rarement
que les estradas de seringas, car le tapuru est relativement peu résistant, aussi
bien aux saignées qu'aux attaques des brocas (Coptotermes Marabitanas Silv.) (1), mais
elles fournissent un caoutchouc enfumé qui est, dit-on, bien supérieur au caucho
(du Castilloa elastica) et vaut sensiblement la borracha (des Hevea).
Si le tapuru est, comme nous le croirions volontiers, un Sapium, ce serait donc
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(t) Ce sont MM. Michelin qui ont eu l'aimable pensée de nous envoyer ces broca, grands des-
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