Presse et revues
42 pages
Titre : Revue des cultures coloniales
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1902-01-05
Contributeur : Milhe-Poutingon, Albert. Éditeur scientifique
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32858342r
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 5134 Nombre total de vues : 5134
Description : 05 janvier 1902 05 janvier 1902
Description : 1902/01/05 (A6,N92,T10). 1902/01/05 (A6,N92,T10).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6378060m
Source : CIRAD, 2012-231823
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/08/2013
MALADIE VERMICULAIRE DES CAFÉIERS A MADAGASCAR 13
caféeries naissantes de la nouvelle colonie, il faut que tous, particuliers et service
technique, s'unissent pour l'extirper et ne pas permettre qu'il puisse subsister,
par ignorance ou incurie, des foyers partiels de pestilence qui, sans cela, infec-
teraient l'île entière et rendraient inutiles tous les efforts faits ailleurs, quels
qu'ils soient.
DEVILLE DE SARDELYS.
Plantation d'Ampetika (Mahanoro, Madagascar), le 15 novembre 1901.
Les documents qui précèdent appelaient, sur plus d'un point, le contrôle d'un spécialiste en la
matière. Nous nous sommes donc empressés de les soumettre au jugement de M. le Dr DELACROIX,
directeur de la station de pathologie végétale, l'auteur de la savante étude sur les maladies du
caféier qui a paru dans la Revue en 1898-1899 (1). M. Delacroix a consigné ses observations dans la
lettre suivante qu'il a bien voulu nous adresser :
Paris, 29 décembre 1901.
A JI, Milhe-Poutingon, directeur de la « Revue des Cultures Colonia7es ».
Cher Monsieur,
Vous avez bien voulu m'envoyer une épreuve de l'article de M. Deville de Sar-
delys et me demander à ce sujet mon opinion.
Je rends pleine justice aux bonnes intentions de M. Deville de Sardelys et suis
entièrement d'accord avec lui sur la gravité du fléau et le danger menaçant de
son extension.
Je me permettrai simplement de relever quelques erreurs sans grande impor-
tance, bien excusables pour qui ne possède pas une bibliothèque très complète
et un matériel micrographique suffisant. En même temps, je complèterai et pré-
ciserai les indicationsde traitement déjà formulées. Je prie M. Devillede Sardelys
de m'excuser et je ne pense pas qu'il m'en garde rancune.
Je dirai d'abord que la maladie vermiculaire des racines à laquelle il est fait
ici allusion n'était jusqu'ici signalée qu'au Brésil par le Dr Jobert d'abord, puis
le Dr Gœldi, et à la Martinique par A. Thierry. Le parasite est une anguillule,
Heterodera radicicola, appelée par le Dr Gœldi, qui ne connaissait pas cette
espèce, Meloidogyne exigua. Mais à ce moment (1887), Heterodera radicicola était
bien connue en Europe par les travaux de Schmidt, Müller, Frank,
Prillieux, etc. L'identification entre l'anguillule du caféier du Brésil et Hetero-
dera radicicola a été faite avec certitude par Ritzema Bos, d'Amsterdam, le très
distingué spécialisle en matière d'anguillules. Or, cette identification a une
grande importance en ce sens qu'elle permet d'expliquer l'apparition de la
maladie, sans qu'il soit nécessaire d'invoquer une importation quelconque.
L Heterodera radicicola se rencontre aussi bien dans les régions tempérées et
tropicales, et il attaque une foule de plantes cultivées ou sauvages, vigne,
tomate, pomme de terre, tabac, melon, oeillet, pissenlit, laitue, chicorée, carotte,
carvi, poirier, pêcher, plusieurs trèfles, Soyahispida, Bouvardia, Erythrina, Dipsacus,
clématites, bananiers, théiers, caféiers, Strèhtzia, poivrier, poivrier Bétel, etc.
Or, si Heterodera radicicola constitue des races distinctes pour chacune des
plantes qu'il atteint, il a été démontré par Ritzema Bos que, sur une plante
donnée, une race de cette anguillule provenant d'une plante différente, peut s'éta-
(1) Une deuxième édition de ce remarquable travail a été publiée depuis lors. Elle a été couronnée
par l'Académie des sciences. 1
caféeries naissantes de la nouvelle colonie, il faut que tous, particuliers et service
technique, s'unissent pour l'extirper et ne pas permettre qu'il puisse subsister,
par ignorance ou incurie, des foyers partiels de pestilence qui, sans cela, infec-
teraient l'île entière et rendraient inutiles tous les efforts faits ailleurs, quels
qu'ils soient.
DEVILLE DE SARDELYS.
Plantation d'Ampetika (Mahanoro, Madagascar), le 15 novembre 1901.
Les documents qui précèdent appelaient, sur plus d'un point, le contrôle d'un spécialiste en la
matière. Nous nous sommes donc empressés de les soumettre au jugement de M. le Dr DELACROIX,
directeur de la station de pathologie végétale, l'auteur de la savante étude sur les maladies du
caféier qui a paru dans la Revue en 1898-1899 (1). M. Delacroix a consigné ses observations dans la
lettre suivante qu'il a bien voulu nous adresser :
Paris, 29 décembre 1901.
A JI, Milhe-Poutingon, directeur de la « Revue des Cultures Colonia7es ».
Cher Monsieur,
Vous avez bien voulu m'envoyer une épreuve de l'article de M. Deville de Sar-
delys et me demander à ce sujet mon opinion.
Je rends pleine justice aux bonnes intentions de M. Deville de Sardelys et suis
entièrement d'accord avec lui sur la gravité du fléau et le danger menaçant de
son extension.
Je me permettrai simplement de relever quelques erreurs sans grande impor-
tance, bien excusables pour qui ne possède pas une bibliothèque très complète
et un matériel micrographique suffisant. En même temps, je complèterai et pré-
ciserai les indicationsde traitement déjà formulées. Je prie M. Devillede Sardelys
de m'excuser et je ne pense pas qu'il m'en garde rancune.
Je dirai d'abord que la maladie vermiculaire des racines à laquelle il est fait
ici allusion n'était jusqu'ici signalée qu'au Brésil par le Dr Jobert d'abord, puis
le Dr Gœldi, et à la Martinique par A. Thierry. Le parasite est une anguillule,
Heterodera radicicola, appelée par le Dr Gœldi, qui ne connaissait pas cette
espèce, Meloidogyne exigua. Mais à ce moment (1887), Heterodera radicicola était
bien connue en Europe par les travaux de Schmidt, Müller, Frank,
Prillieux, etc. L'identification entre l'anguillule du caféier du Brésil et Hetero-
dera radicicola a été faite avec certitude par Ritzema Bos, d'Amsterdam, le très
distingué spécialisle en matière d'anguillules. Or, cette identification a une
grande importance en ce sens qu'elle permet d'expliquer l'apparition de la
maladie, sans qu'il soit nécessaire d'invoquer une importation quelconque.
L Heterodera radicicola se rencontre aussi bien dans les régions tempérées et
tropicales, et il attaque une foule de plantes cultivées ou sauvages, vigne,
tomate, pomme de terre, tabac, melon, oeillet, pissenlit, laitue, chicorée, carotte,
carvi, poirier, pêcher, plusieurs trèfles, Soyahispida, Bouvardia, Erythrina, Dipsacus,
clématites, bananiers, théiers, caféiers, Strèhtzia, poivrier, poivrier Bétel, etc.
Or, si Heterodera radicicola constitue des races distinctes pour chacune des
plantes qu'il atteint, il a été démontré par Ritzema Bos que, sur une plante
donnée, une race de cette anguillule provenant d'une plante différente, peut s'éta-
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