N°Û— MARS 1902 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 6i
portions environnantes. Ces taches se des-
sèchent et bientôt l'organe meurt.
Le théier de Chine est particulièrement
atteint par ce parasite qui se rencontre dans
l'Inde, à Ceylan et à Java.
Dans le groupe des Aphides, notons le
« Puceron noir a du théier (Ceylonia theœ-
cola) qui se trouve dans les mêmes régions
que le précédent, mais surtout à Ceylan. Ces
pucerons vivant en colonies sont dangereux
par leur abondance et ils couvrent d'une
- couche noire tous les jeunes rejetons. Leur
reprod uction est surtout vivipare; le mâle
n'est pas connu. Ils ont pour ennemis les
larves de plusieurs Coccinelles, dont il
serait utile de faciliter la multiplication-.
Des Coccides sont souvent dommageables
au théier et pour plusieurs raisons : d'abord
par la persistance des écussons, corps d'in-
sectes modifiés, immobiles et fixés sur la
feuille, abritant les œufs et causant au début
au moins un sensible dégât par leurs piqûres
réitérées sur la feuille.
En second lieu, certaines espèces par leurs
sécrétions sucrées amènent la pullulation de
certaines fourmis et souvent aussi l'appari-
tion de moisissures noires, produisant sur la
planie une couche noire ininterrompue qu'on
appelle la fumagine. Ces champignons de la
fumagine qui, pour le théier, n'ont pas été
différenciés nettement, appartiennent au
groupe des Périsporiacées. Ils ne sont pas
parasites, en ce sens que les filaments de
leur mycélium ne pénètrent pas les tissus de
la plante hospitalière; mais la croûte épaisse
dont ils couvrent les organes verts gêne la
fonction de ceux-ci, et particulièrement la
fonction chlorophyllienne. Par suite, l'assi-
milation, la nutrition générale de la plante
ont à en souffrir.
Parmi les coccides, les plus dangereux sont,
Aspidiotus Camelliæ, écussons de couleur
jaunâtre, qui, à Ceylan et dans l'Inde nuit
surtout aux jeunes plantes d'un ou deux ans;
Chionaspis biclavis, à Ceylan et Chio-
naspis Theæ, à Ceylan et dans l'Inde, poux
blancs du Théier, souvent très abondants ;
Lecanium Formicarice, de Ceylan, tou-
jours associé à une fourmi brune du genre
Cremalogaster ;
Lecanium hemisphæricum, cochenille
brune, BROWN BUG en anglais, à écussonsrou-
geâtre fonce, qui est, à Ceylan, la cause-
principale de la fumagine du théier. Les lar-
ves d'une cochenille dévorent les insectes
fixés et un certain nombre d'Hyménoptères
Chalcidides y pondentleurs œufs, qui, déve-
loppés en larves, dévorent le corps des coche-
nilles.
Des termites (Pseudonévroptères), surtout
le Termes taprobanus, établissent, dansl'Inde
anglaise des monticules dans les plantations
de théier, dont les jeunes plantes ont surtout
à souffrir.
Acariens. — Quelques espèces sont nuisi-
bles aux feuilles du théier :
Tetranychus bioculatus, qui est le même
que l'Acarien du Caféier, en anglais RED SPI-Î-
DER (« petite araignée rouge »), se trouve à
Ceylan et en Assam. Ces Acariens habitent
la face supérieure des feuilles et lorsqu'ils
sont très abondants la feuille prend une co-
loration rouge ; ils sont surtout nuisibles par
les temps de sécheresse.
Phytoptus Theœ, de l'Inde; très nombreux
sur les feuilles, de couleur rosée, on les voit
très bien à la loupe. Les feuilles se déco-
lorent, sous l'action de ces Phytoptes et-
deviennent convexes à la face supérieure avec
la marge et les nervures rosées.
Ces deux Acariens et les deux espèces voi-
sines, seront combattus par des insufflations
répétées à la fleurde soufre.
Traitements généraux à appliquer con-
tre les parasites animaux des feuilles et
des jeunes rameaux. — La première indi-
cation à remplir est la récolte aussi complète-
que possible des insectes nuisibles suivie de
leur destruction par le feu. Dans bien des
cas, pour des insectes nocturnes, lépidop-
tères en particulier, on pourra employer les
différents pièges lumi neux et englués. Le
dispositif très simple imaginé par M. NOEL,-
qui ne demande l'emploi d'aucun appareil;
spécial, sinon d'une petite lampe à pétrole ou
plutôt à acétylène munie d'un bon réflecteur
est surtout à recommander. (1)
(1) Voir à ce sujet : Dr DELACROIX, Le s Maladies et
les ennemis dts CaJéiàs, 20 Edit. Paris, Cballamel
1900, p. 128.
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