N° 8 - Flh. 19°2 JOURNAL D'AGRICULTURE TROPICALE 63
combinaisons solubles normales de caféine
et de théobromine deviennent insolubles.
« Le suc frais renferme non seulement la
kolanine, c'est-à-dire les combinaisons caféi-
ques solubles, mais la koloxydase, les phos-
phates de chaux, de potasse, de fer, de man-
ganese.
« Pour préserver les propriétés de la noix,
il faudra la conserver dans le sucre. La meil-
leure des préparations est une pulpe formée
de parties égales de fruit frais et de sucre.
« L'air et la chaleur n'ont, dans ces condi -
tions, aucune action sur la pulpe, et le sucre
ajouté est un aliment respiratoire qui a sa
valeur.
« On peut aussi faire un sirop vineux et un
élixir, mais ces deux préparations sont moins
bonnes »
Cette note, extraite d'un récent numéro du
Bulletin de la SOCIÉTÉ D'ETUDES COLONIALES de
Bruxelles, nous rappelle, par association d'idées,
le départ annoncé, pour ume nouvelle mission en
Afrique, de M. BERNEGAU, pharmacien militaire
allemand qui se livre depuis plusieurs années à
l'étude phsrmacologique et agronomique de la
noix de kola dans sa patrie.
M. BERNEGAU sera subventionné par le « Kolo-
nial-Wirtschaftliches Komitee ». En même temps
que la kola, il se propose d'envisager quelques
autres cultures existantes ou à créer, telles que
l'arachide, les gommiers, les acacias à tan, etc.
Mission agricole française dans l'Amé-
rique du Sud (Mission Fauchère)
M. FAUCHÈRE, sous-inspecteur de l'agri-
culture à Madagascar, directeur de la station
agronomique de Nanisana, s'est embarqué
à Majunga le ier décembre dernier, à desti-
nation du Brésil où il visitera les provinces
de Rio, de Santos et de Sao-Paulo (culture
du caféier), ainsi que celles de Bahia, de Per-
nambuco, de Ceara et de Manaos (caout-
chouc et cacao); il séjournera ensuite dans
la Guyane hollandaise, à Trinidad, au Véné-
zuéla et en Colombie, où le cacaoyer est
également cultivé avec le plus grand soin. A
la Jamaïque, il recueillera des indications sur
la culture et le commerce des fruits en vue
de leur exportation en Europe. A Cuba, il
étudiera la culture et la préparation du tabac.
Enfin, il complètera ses investigations en
visitant les Antilles françaises, où il est chargé
de se rendre compte plus particulièrement
des résultats du greffage du caféier et du
cacaoyer, pratiqué à la Martinique par
M. THIERRY.
Un important crédit a été mis à la dispo-
sition de la mission, pour lui permettre d'en-
voyer à Madagascar des semences et des
plants.
M. FAUCHÈRE se propose d'être de retour à son
poste avant la fin de l'année 1902; il ne dispose
donc que de peu de temps pour voir tant de cho-
ses. Néanmoins, il y a tout lieu d'espérer qu'il
saura tirer bon parti de son voyage, car c'est un
agronome très habile et actif. Ancien élève de
l'Ecole d'Horticulture de Versailles, il a publié des
rapports d'un haut intérêt sur les cultures pota-
gères en Emyrne. C'est lui qui a rédigé également
le petit Manuel du Cultivateur à Madagascar, in-
séré dans VAnnuaire de cette colonie.
La mission F AUCHÈRH apparaît comme le com-
plément nécessaire de celle que M. PRUDHOMME,
directeur de l'Agriculture à Madagascar, a effectuée
en Asie (Java, Ceylan, Inde méridionale, etc).
-
CAFÉ. Alternance des récoltes bonnes et
mauvaises. Différence sous se rapport
entre le caféier d'Arabie et le caféier de
Libéria.
Un correspondant du « INDIAN GARDENING &
PLANTING » écrit (1) :
« Tous ceux qui cultivent le caféier d'Arabie
« savent que, lorsqu'il a produit une forte récolte
« une année, il produit peu l'année d'après; la fai-
« blesse de la fructification est compensée par un
« accroissement d'autant plus considérable du
« bois. Le caféier de Libéria se uurnporte différem-
u ment, sa fructification ne subit point cette alter-
« nance, du moins pas dans la même mesure que
« celle du caféier d'Arabie. »
Quelqu'un des lecteurs du « Journal d'Agri-
culture Tropicale » aurait-il constaté cette dif-
férence entre les deux espèces de caféiers?
L'alternance de récoltes abondantes avec des
récoltes maigres est un fait bien connu des arbo-
riculteurs des pays tempérés. Mais n'arrive-t-on
pas à des récoltes très sensiblement égales d'une
année à l'autre, par un emploi judicieux de la
taille et des fumures?
Nous aimerions provoquer sur ces questions un
échange d'opinions parmi nos lecteurs.
Il est probable qu'il y a lieu d'envisager, dans la
circonstance, leclimat et la situation géographique
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