Titre : Bulletin du Syndicat des planteurs de caoutchouc de l'Indochine
Auteur : Syndicat des planteurs de caoutchouc de l'Indochine. Auteur du texte
Éditeur : Association du Syndicat (Saigon)
Date d'édition : 1928-08-08
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32728330z
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 8481 Nombre total de vues : 8481
Description : 08 août 1928 08 août 1928
Description : 1928/08/08 (A19,FASC113). 1928/08/08 (A19,FASC113).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6362257p
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-68657
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 23/12/2013
juillkt BULLETIN DU SYNDICAT DES PLANTEURS DE CAOUTCHOUC 137
qui, grosso modo, correspondent à des aptitude-
,- eaoutchoutifères. Mais, dans les descriptions botanis
ques, on ne doit pas tenir compte de la couleur de
l'écorce du tronc et des grosses branches, qui semble
devoir déterminer l'appellation « Seringueira branca »
ou « prêta ». Dan un seul cas connu de nous, un
botaniste a pu établir une corrélation entre la cou-
leur de l'écorce et l'espèce Et, dan& ce cas, on est
arrivé à une conclusion qui serait paradoxale, si l'on
ne pouvait se rendre compte, en parcourant le bassin
de l'Amazone, que ces désignations empiriques des
seringueiros sont toujours relatives et lQcales.
Dans les immenses forêts de l'énorme bassin (celui-
ci couvre environ 1.900.000 kilomètres carrés, c'est-à-
dire plus de 2 fois 112 toute l'Union Indochinoise),il y a
des localisations de ces espèces.Les unes -- rarement --
vivent isolées, les autres, sans être en mélange intime,
font partie d'associations végétales dans lesquelles
leur répartition est plus ou moins diffuse (J. Huber
n'a pas eu le temps, avant sa mort, d'établir cette ré-
partition géographique des espèces d'Hévéa ; depuis,
cette étude n'a pas été reprise à notre connaissance).
Dans une zone comportant, par exemple, quatre espè-
ces d'hévéa, disséminées parmi les arbres de la grande
forêt. le seringueiro pratiquant (chaque seringueiro
ne connait qu'une, au plus deux zones) distingue un
hévéa branco, un hévéa preto. Non qu'il soit blanc
ou noir : l'un est seulement d'écorce plus foncée que
l'autre. Dans une autre zone plus ou moins distante,
il y aura généralement aussi une espèce blanche et
une espèce noire, qui, botaniqueuient et économique-
ment, peuvent appartenir à des espèces différentes
des premières.
Hévéa blanc ou noir n'a donc de sens que si le
qualificatif est suivi de la région dans laquelle se
trouve l'arbre. M. Hipeau a raison quand il parle de
J'flévéa noir du Haut Amazone, puisqu'il délimite l'ex-
tension de cette région en plan et en altitude. Parler
d'Hévéa noir sans cette précision ne veut rien dire.
Et si, bien souvent, Hévéa noir veut dire « bon
caoutclioutier », cela ne veut pas dire forcément
« meilleur caoutclioutier » de tout l'Amazone.
On sait exactement où sir H. Wickham a pris les
graines qui sont à l'origine des plantations de Malai-
sie. C'est une région qui fournit d'excellent caout-
chouc, quand il îïcsl pas fralldé, c'est donc (et on le
sait par J. Hubert, qu'y existe la « seringueira verda-
deira ». Il parait d'ailleurs invraisemblable, comme
nous avons déjà eu l'occasion de l'écrire, il y a huit
ans, que ce spécialiste averti se soit trompé et n'ait
pas pris les semences du meilleur type rencontré.
Nous estimons que, jusqu'à ce qu'on administre la
preuve du contraire, on doit considérer la souche des
Hévéa de Malaisie comme étant de la bonne espèce :
Hévéa brasiliensis.
Un des arguments en faveur de notre opinion est
queJ. Huber, après son voyage en Malaisie (1912),
n'a jamais signalé ni dans son rapport, ni dans ses
écrits, que les Hévéa de Malaisie fussent d'une variété
inférieure.
En ce qui concerne « l'exportation en cachette » de
-graines de « caoutchouc noir », nous n'en avons
recueilli aucun écho en Amazonie, ce qui est d'ailleurs
une condition essentielle pour qu'une sortie soit clan-
destine. Nous pouvons dire que, jusqu'en >9Ki, lesex-
portateurs ayant réussi étaient peu nombreux, connus
semblable, à qui connaît les difficultés présentées par
le pays, celles qu'a dû surmonter sir H. Wickam,
qu'une exportation clandestine efficace soit possible.
Mais nous nous abstiendrons de nier, puisque le vrai
peut n'être pas vraisemblable. Cependant, il serait
si simple de donner le nom de ce « Français entre-
prenant » et l'année de son exploit, maintenant
qu'il a réussi !
30 juillet 1928. (,
Signé: CA YLA.
Donnant quelques explications complémen-
taires, M. Cayla indique que, dès 1904, a été
publiée, en France, une note, d'après des ob-
servations d'Eugène Poisson, sur l'hévéa noir
et l'hévéa blanc de la région située au Nord
du fleuve Amazone, à proximité de la mer
l'étude botanique, J. Huber, a montré que l'hé-
véa blanc était Hévéa brasiliensis (le bon
caoutchoutier) et l'hévéa noir, Hévéa guyanen-
sis, que, dans ces régions, le seringueiro
dédaigne de saigner.
M. F. Ripeau, qui a surtout répandu hors
du Brésil la réputation de l'hévéa noir, a écrit,
à la suite de son voyage en Indo-Malaisie
(1913),que les hévéas des plantations orientales
n'étaient pas de l'espèce (ou variété) noire.
Mais, pour lui, l'hévéa noir est du Haut Ama-
zone où il a vécu. Cette région possède, peut-
être, des hévéa à plus grand rendement (ce
n'est pas démontré) et qui donnent un caout-
chouc vendu plus cher. Mais nous avons de
fortes raisons de croire que ces plus hauts prix
ont pour cause des raisons commerciales (et
peut-être technologiques) et non la variété de
la plante productrice. -:
En tout cas, la couleur qui qualifie ces
hévéa, dans le langage courant des « seringuei-
ros », n'est pas liée à une espèce ou variété de
l'arbre à caoutchouc. -
Le seul Français qui, avant 1924, ait pu rap-
porter des semences d'hévéa de l'Amazone est
E. Poisson (vers 1898-1900). Elles provenaient
du bas Amazone. On sait où sont allées ces
graines. Il n'a jamais été question de Java.
Les distinctions d'espèce, dit M. Cayla, ne
peuvent être établies que selon les caractères
botaniques de ces arbres.
M. Cayla signale que l'étude la plus complè-
te du botaniste J. Huber décrit vingt et une
espèces ou variétés d'hévéa, mais, dans le der-
nier mémoire qu'il a publié avant sa mort, iL; £ >
indique que plus il possède d'échantillons
botaniques d'hévéa, plus ily aurait lieu defaire
de nouvelles espèces intermédiaires entre
qui, grosso modo, correspondent à des aptitude-
,- eaoutchoutifères. Mais, dans les descriptions botanis
ques, on ne doit pas tenir compte de la couleur de
l'écorce du tronc et des grosses branches, qui semble
devoir déterminer l'appellation « Seringueira branca »
ou « prêta ». Dan un seul cas connu de nous, un
botaniste a pu établir une corrélation entre la cou-
leur de l'écorce et l'espèce Et, dan& ce cas, on est
arrivé à une conclusion qui serait paradoxale, si l'on
ne pouvait se rendre compte, en parcourant le bassin
de l'Amazone, que ces désignations empiriques des
seringueiros sont toujours relatives et lQcales.
Dans les immenses forêts de l'énorme bassin (celui-
ci couvre environ 1.900.000 kilomètres carrés, c'est-à-
dire plus de 2 fois 112 toute l'Union Indochinoise),il y a
des localisations de ces espèces.Les unes -- rarement --
vivent isolées, les autres, sans être en mélange intime,
font partie d'associations végétales dans lesquelles
leur répartition est plus ou moins diffuse (J. Huber
n'a pas eu le temps, avant sa mort, d'établir cette ré-
partition géographique des espèces d'Hévéa ; depuis,
cette étude n'a pas été reprise à notre connaissance).
Dans une zone comportant, par exemple, quatre espè-
ces d'hévéa, disséminées parmi les arbres de la grande
forêt. le seringueiro pratiquant (chaque seringueiro
ne connait qu'une, au plus deux zones) distingue un
hévéa branco, un hévéa preto. Non qu'il soit blanc
ou noir : l'un est seulement d'écorce plus foncée que
l'autre. Dans une autre zone plus ou moins distante,
il y aura généralement aussi une espèce blanche et
une espèce noire, qui, botaniqueuient et économique-
ment, peuvent appartenir à des espèces différentes
des premières.
Hévéa blanc ou noir n'a donc de sens que si le
qualificatif est suivi de la région dans laquelle se
trouve l'arbre. M. Hipeau a raison quand il parle de
J'flévéa noir du Haut Amazone, puisqu'il délimite l'ex-
tension de cette région en plan et en altitude. Parler
d'Hévéa noir sans cette précision ne veut rien dire.
Et si, bien souvent, Hévéa noir veut dire « bon
caoutclioutier », cela ne veut pas dire forcément
« meilleur caoutclioutier » de tout l'Amazone.
On sait exactement où sir H. Wickham a pris les
graines qui sont à l'origine des plantations de Malai-
sie. C'est une région qui fournit d'excellent caout-
chouc, quand il îïcsl pas fralldé, c'est donc (et on le
sait par J. Hubert, qu'y existe la « seringueira verda-
deira ». Il parait d'ailleurs invraisemblable, comme
nous avons déjà eu l'occasion de l'écrire, il y a huit
ans, que ce spécialiste averti se soit trompé et n'ait
pas pris les semences du meilleur type rencontré.
Nous estimons que, jusqu'à ce qu'on administre la
preuve du contraire, on doit considérer la souche des
Hévéa de Malaisie comme étant de la bonne espèce :
Hévéa brasiliensis.
Un des arguments en faveur de notre opinion est
queJ. Huber, après son voyage en Malaisie (1912),
n'a jamais signalé ni dans son rapport, ni dans ses
écrits, que les Hévéa de Malaisie fussent d'une variété
inférieure.
En ce qui concerne « l'exportation en cachette » de
-graines de « caoutchouc noir », nous n'en avons
recueilli aucun écho en Amazonie, ce qui est d'ailleurs
une condition essentielle pour qu'une sortie soit clan-
destine. Nous pouvons dire que, jusqu'en >9Ki, lesex-
portateurs ayant réussi étaient peu nombreux, connus
semblable, à qui connaît les difficultés présentées par
le pays, celles qu'a dû surmonter sir H. Wickam,
qu'une exportation clandestine efficace soit possible.
Mais nous nous abstiendrons de nier, puisque le vrai
peut n'être pas vraisemblable. Cependant, il serait
si simple de donner le nom de ce « Français entre-
prenant » et l'année de son exploit, maintenant
qu'il a réussi !
30 juillet 1928. (,
Signé: CA YLA.
Donnant quelques explications complémen-
taires, M. Cayla indique que, dès 1904, a été
publiée, en France, une note, d'après des ob-
servations d'Eugène Poisson, sur l'hévéa noir
et l'hévéa blanc de la région située au Nord
du fleuve Amazone, à proximité de la mer
l'étude botanique, J. Huber, a montré que l'hé-
véa blanc était Hévéa brasiliensis (le bon
caoutchoutier) et l'hévéa noir, Hévéa guyanen-
sis, que, dans ces régions, le seringueiro
dédaigne de saigner.
M. F. Ripeau, qui a surtout répandu hors
du Brésil la réputation de l'hévéa noir, a écrit,
à la suite de son voyage en Indo-Malaisie
(1913),que les hévéas des plantations orientales
n'étaient pas de l'espèce (ou variété) noire.
Mais, pour lui, l'hévéa noir est du Haut Ama-
zone où il a vécu. Cette région possède, peut-
être, des hévéa à plus grand rendement (ce
n'est pas démontré) et qui donnent un caout-
chouc vendu plus cher. Mais nous avons de
fortes raisons de croire que ces plus hauts prix
ont pour cause des raisons commerciales (et
peut-être technologiques) et non la variété de
la plante productrice. -:
En tout cas, la couleur qui qualifie ces
hévéa, dans le langage courant des « seringuei-
ros », n'est pas liée à une espèce ou variété de
l'arbre à caoutchouc. -
Le seul Français qui, avant 1924, ait pu rap-
porter des semences d'hévéa de l'Amazone est
E. Poisson (vers 1898-1900). Elles provenaient
du bas Amazone. On sait où sont allées ces
graines. Il n'a jamais été question de Java.
Les distinctions d'espèce, dit M. Cayla, ne
peuvent être établies que selon les caractères
botaniques de ces arbres.
M. Cayla signale que l'étude la plus complè-
te du botaniste J. Huber décrit vingt et une
espèces ou variétés d'hévéa, mais, dans le der-
nier mémoire qu'il a publié avant sa mort, iL; £ >
indique que plus il possède d'échantillons
botaniques d'hévéa, plus ily aurait lieu defaire
de nouvelles espèces intermédiaires entre
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