Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, FOL-O3-1424
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 21/08/2012
eLA PLACE DU VILLAGE
Un peu partout des habitations disséminées sans ordre.
Les unes par groupes, les autres isolées. Certaines perchées à l'extrême faîte de montagnes abruptes, d'autres à flanc de coteau sur de petites terrasses péniblement aménagées.
De temps en temps au creux d'un vallon, une importante agglomération de petites cases réparties en rangs serrés autour d'une immense construction : c'est un village de chef grouillant de femmes, d'enfants, de moutons, de cabris et de porcs.
Les cases Bamiléké sont conçues suivant une archi- tecture originale qui leur donne un aspect vraiment parti- culier. Elles constituent une transition nette entre les habitations du Nord argamassées et coniques et celles du Sud, faites de paille mais carrées. Elles ont, en effet, un toit de chaume rond posé sur un corps de bâtiment en pisé et cubique. Toit de chaume gris, murs de terre rouge.
Aucune loi ne semble régir l'emplacement ni l'orienta- tion de ces cases. On les trouve sur tous les versants des collines et regardant indifféremment les quatre points car- dinaux. Sans doute une loi a-t-elle présidé jadis à ce choix : défense facile, versant abrité, fertilité de la terre, proxi- mité du point d'eau, il semble aujourd'hui qu'il n'en reste plus rien. L'accroissement de la population, la pau- vreté relative du sol, la sécurité totale du pays font que les habitations s'éparpillent. Il n'y a point de villages constitués, mais seulement des hameaux dans les- quels se groupent tous les membrès d'une même famille.
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