Titre : Bulletin de l'Agence générale des colonies
Auteur : Agence économique des territoires africains sous mandat. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Melun)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1932-12-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb42445178p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 23647 Nombre total de vues : 23647
Description : 01 décembre 1932 01 décembre 1932
Description : 1932/12/01 (A25,N285)-1932/12/31. 1932/12/01 (A25,N285)-1932/12/31.
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k55575489
Source : CIRAD, 2012-231802
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/12/2010
- Aller à la page de la table des matièresNP
- SOMMAIRE: 25e Année. N° 285. Décembre 1932.
- .......... Page(s) .......... 1824
- Chronique cinématographique, Bibliographie, Statistiques, etc...(Voir sommaire détaillé, p. 1759)
- SOMMAIRE DETAILLE: 25e Année. N° 285 Décembre 1932.
- Etudes générales (Voir couverture).
- .......... Page(s) .......... 1851
- .......... Page(s) .......... 1854
- Statistiques. - Rapports:
- Etablissements français dans l'Inde:
- .......... Page(s) .......... 1869
- Nouvelle-Calédonie et dépendances:
- .......... Page(s) .......... 1871
- Guadeloupe et dépendances:
- .......... Page(s) .......... 1877
- .......... Page(s) .......... 1878
- Guyane française:
- .......... Page(s) .......... 1879
- Renseignements divers:
- .......... Page(s) .......... 1880
- .......... Page(s) .......... 1890
1826 BULLETIN DE L'AGENCE GÉNÉRALE DÉS COLONIES
coeur d'assurer la perpétuité à cette littérature de notre Afrique
noire. Quelle besogne souvent,ingrate où la patience est dure-
ment mise à l'épreuve, quelle close de psychologie, quelle diplo-
matie, quelle confiance inspirée aux noirs, implique cette sorte
d'incursion dans le cerveau et l'âme d'indigènes peu enclins à
livrer leurs traditions, aux yeux desquels la curiosité d'autrui
est objet de méfiance, difficiles à convaincre d'une intention qui
ne peut en quoi que ce soit leur causer le moindre dommage
moral.
Qu'il ne soit permis de rendre hommage à ces folkloristes qui
ont nom : Charles MONTEIL, Maurice DELAFOSSE, BÉRENGER-
FÉRAUD, FROGER, DESPLAGNES, lieutenant LANREZAC, ARCIN,
DUPUIS-YACOUBA, EQUILBECQ, FRANTZ DE ZELTNER et plus près
de nous les docteurs CRÉMER et TRAUTMANN, ce dernier ayant,
pour une grande part, contribué à la diffusion de la littérature
populaire à la Côte des Esclaves.
*
* *
Retournons vers nos rhapsodes africains connus sous le
nom de « dieli » baptisés par le blanc « les griots », sortes de
troubadours, de baladins, de trouvères, de bouffons qui consti-
tuent la caste littéraire de ces pays. Notons en passant, ce
détail curieux, à savoir que la majorité de ces créateurs et
colporteurs de la pensée se recrutent chez les forgerons, arti-
sans formant un clan à part dans la cellule sociale considérés
un peu comme des sorciers par le fait qu'ils manient le feu,
élément sacré, et font surgir des flammes et des charbons incan-
descents, des formes imprimées au fer.
Aussi ne soyons pas surpris do Tcpithôte qui s'attache à cette
littérature orale dite « merveilleuse ».
La vraie signification, le sens de ce vocable se dégageront
nettement lorsque nous aurons situé le cadre où ces broderies
de l'esprit ont pris naissance et se sont propagées. C'est au sein
do la brousse africaine, en des coins reculés, à la faveur des
ténèbres, aux lueurs vascillantes de torches faites de tiges do
mil (pie les noirs, poussés par un instinct très prononcé de
sociabilité, viennent se grouper et attardent leur veillées à
écouter maints récits où ils puisent un charme infini. Car ce
« merveilleux » ne s'accomode guère du plein jour, de la vive
coeur d'assurer la perpétuité à cette littérature de notre Afrique
noire. Quelle besogne souvent,ingrate où la patience est dure-
ment mise à l'épreuve, quelle close de psychologie, quelle diplo-
matie, quelle confiance inspirée aux noirs, implique cette sorte
d'incursion dans le cerveau et l'âme d'indigènes peu enclins à
livrer leurs traditions, aux yeux desquels la curiosité d'autrui
est objet de méfiance, difficiles à convaincre d'une intention qui
ne peut en quoi que ce soit leur causer le moindre dommage
moral.
Qu'il ne soit permis de rendre hommage à ces folkloristes qui
ont nom : Charles MONTEIL, Maurice DELAFOSSE, BÉRENGER-
FÉRAUD, FROGER, DESPLAGNES, lieutenant LANREZAC, ARCIN,
DUPUIS-YACOUBA, EQUILBECQ, FRANTZ DE ZELTNER et plus près
de nous les docteurs CRÉMER et TRAUTMANN, ce dernier ayant,
pour une grande part, contribué à la diffusion de la littérature
populaire à la Côte des Esclaves.
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Retournons vers nos rhapsodes africains connus sous le
nom de « dieli » baptisés par le blanc « les griots », sortes de
troubadours, de baladins, de trouvères, de bouffons qui consti-
tuent la caste littéraire de ces pays. Notons en passant, ce
détail curieux, à savoir que la majorité de ces créateurs et
colporteurs de la pensée se recrutent chez les forgerons, arti-
sans formant un clan à part dans la cellule sociale considérés
un peu comme des sorciers par le fait qu'ils manient le feu,
élément sacré, et font surgir des flammes et des charbons incan-
descents, des formes imprimées au fer.
Aussi ne soyons pas surpris do Tcpithôte qui s'attache à cette
littérature orale dite « merveilleuse ».
La vraie signification, le sens de ce vocable se dégageront
nettement lorsque nous aurons situé le cadre où ces broderies
de l'esprit ont pris naissance et se sont propagées. C'est au sein
do la brousse africaine, en des coins reculés, à la faveur des
ténèbres, aux lueurs vascillantes de torches faites de tiges do
mil (pie les noirs, poussés par un instinct très prononcé de
sociabilité, viennent se grouper et attardent leur veillées à
écouter maints récits où ils puisent un charme infini. Car ce
« merveilleux » ne s'accomode guère du plein jour, de la vive
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