Titre : Bulletin de l'Agence générale des colonies
Auteur : Agence économique des territoires africains sous mandat. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Melun)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1932-10-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb42445178p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 23647 Nombre total de vues : 23647
Description : 01 octobre 1932 01 octobre 1932
Description : 1932/10/01 (A25,N283)-1932/10/31. 1932/10/01 (A25,N283)-1932/10/31.
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k55126806
Source : CIRAD, 2012-231802
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/12/2010
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ÉTUDES GÉNÉRALES 1533
2° Le climat évolue dans le sens désertique. Le réseau
hydrographique est considérablement réduit et des massifs
dunaires s'étendent très loin vers le Sud.
3° Le climat s'améliore et arrive au climat actuel, beaucoup
moins désertique. Les dunes sont fixées par la végétation.
Quant aux modifications récentes du climat, il est difficile
d'en parler. Les observations météorologiques faites actuelle-
ment, le sont parfois dans de telles conditions, qu'il est impru-
dent de les utiliser.
Le lac Faguibine présente des variations périodiques. En
1880, LENZ ne trouve que des mares aux environs de Ras-el Ma ;
en 1894, la nappe d'eau était telle que HOURST considère comme
dangereux d'y naviguer sur une barque non pontée; en 1905,
CHUDEAU trouve le lac à 30 kilomètres cle Ras-el Ma; en 1910,
le Lt. SALVY, le trouve à 40 kilomètres ; en 1914, le lac était
presque à sec; en 1915-1916, les eaux arrivaient tout près cle
Ras-el Ma; puis en 1922 d'après le colonel MANGEOT, elles s'en
éloignent à nouveau de 45 km. Depuis 50 ans, nous voyons donc
le lac Faguibine atteindre périodiquement Ras-el Ma et il ne
semble pas que l'extension de ce grand lac ait changé au
cours de l'époque historique.
Il est certain que la limite des zones de culture a varié
depuis 10 siècles et s'est largement infléchie vers le Sud. J'ai
déjà donné plusieurs fois mon opinion à ce sujet : je crois que
ce recul est la conséquence directe de guerres malheureuses et
cle l'anéantissement du système d'irrigation.
Nous savons par exemple qu'un grand empire noir, l'empire
Soninkô, s'étendait sur le Sahél (Macina et Hodh) et qu'il y
subsistait encore au Xe siècle. En 1076, les Berbères l'envahirent
et pillèrent sa capitale, puis au XIIIe siècle, l'empire fut
complètement détruit par les Mandingues. Depuis cette
époque, le Hodh fut peu à peu abandonné par les cultivateurs,
ainsi qu'une partie du Macina.
Les invasions berbères et autres ont joué un rôle capital
dans la ruine des régions sahéliennnes. Les populations séden-
taires sont parties, non pas parce que le climat avait changé,
mais bien parce que leur territoire était ravagé et que leur
sécurité n'était plus assurée. La brousse et le désert se sont
emparés de ces régions incultes; c'est un phénomène qui s'est
maintes fois répété au cours de l'Histoire et dans diverses
parties du monde.
2° Le climat évolue dans le sens désertique. Le réseau
hydrographique est considérablement réduit et des massifs
dunaires s'étendent très loin vers le Sud.
3° Le climat s'améliore et arrive au climat actuel, beaucoup
moins désertique. Les dunes sont fixées par la végétation.
Quant aux modifications récentes du climat, il est difficile
d'en parler. Les observations météorologiques faites actuelle-
ment, le sont parfois dans de telles conditions, qu'il est impru-
dent de les utiliser.
Le lac Faguibine présente des variations périodiques. En
1880, LENZ ne trouve que des mares aux environs de Ras-el Ma ;
en 1894, la nappe d'eau était telle que HOURST considère comme
dangereux d'y naviguer sur une barque non pontée; en 1905,
CHUDEAU trouve le lac à 30 kilomètres cle Ras-el Ma; en 1910,
le Lt. SALVY, le trouve à 40 kilomètres ; en 1914, le lac était
presque à sec; en 1915-1916, les eaux arrivaient tout près cle
Ras-el Ma; puis en 1922 d'après le colonel MANGEOT, elles s'en
éloignent à nouveau de 45 km. Depuis 50 ans, nous voyons donc
le lac Faguibine atteindre périodiquement Ras-el Ma et il ne
semble pas que l'extension de ce grand lac ait changé au
cours de l'époque historique.
Il est certain que la limite des zones de culture a varié
depuis 10 siècles et s'est largement infléchie vers le Sud. J'ai
déjà donné plusieurs fois mon opinion à ce sujet : je crois que
ce recul est la conséquence directe de guerres malheureuses et
cle l'anéantissement du système d'irrigation.
Nous savons par exemple qu'un grand empire noir, l'empire
Soninkô, s'étendait sur le Sahél (Macina et Hodh) et qu'il y
subsistait encore au Xe siècle. En 1076, les Berbères l'envahirent
et pillèrent sa capitale, puis au XIIIe siècle, l'empire fut
complètement détruit par les Mandingues. Depuis cette
époque, le Hodh fut peu à peu abandonné par les cultivateurs,
ainsi qu'une partie du Macina.
Les invasions berbères et autres ont joué un rôle capital
dans la ruine des régions sahéliennnes. Les populations séden-
taires sont parties, non pas parce que le climat avait changé,
mais bien parce que leur territoire était ravagé et que leur
sécurité n'était plus assurée. La brousse et le désert se sont
emparés de ces régions incultes; c'est un phénomène qui s'est
maintes fois répété au cours de l'Histoire et dans diverses
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