Titre : L'Afrique française : bulletin mensuel du Comité de l'Afrique française et du Comité du Maroc
Auteur : Comité de l'Afrique française. Auteur du texte
Auteur : Comité du Maroc (Paris). Auteur du texte
Éditeur : Comité de l'Afrique française (Paris)
Date d'édition : 1929-01-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32683501s
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 janvier 1929 01 janvier 1929
Description : 1929/01/01 (A39,N1)-1929/12/31 (A39,N12). 1929/01/01 (A39,N1)-1929/12/31 (A39,N12).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k3205837d
Source : CIRAD, 2017-132476
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 17/03/2019
453
DE L’AFRIQUE FRANÇAISE
l’élever moralement et matériellement; quant
à ses possibilité» économiques, elles sont infinies
cl il apparaît nettement que nos industriels, nos
commerçants, nos techniciens, notre épargne et
nos capitaux ont le plus sérieux intérêt à tourner
leurs regards vers I Afrique Equatoriale française.
Henri Bobichon,
Gouverneur honoraire des Colonies.
iimntmniiimn iiimnnm
L'Italie en Afrique
L’ITALIE ET LES MANDATS AFRICAINS
Les débats de Genève sur les diverses ques
tions relatives aux mandats ont été suivis avec
un très vif intérêt dans les milieux politiques
italiens, où l’on dresse l’oreille dès que le mot
mandat est prononcé en quelque lieu et par qui
que ce soit. G’est dire avec quelle vigilance l'Ita
lie surveille les questions d’ordre international
dont une solution sans profit pour elle équivau
drait, d’après la manière de voir de nos voisins,
à une solution contraire à ses intérêts. Aussi ne
doit-on point s’attendre dans pareil cas à la
trouver conciliante et moins encore indifférente.
Ce cas se présente précisément pour les mandats
à la stabilisation desquels elle ne saurait se ré
signer, pas plus qu elle ne saurait admettre que
d’éventuels changements dans leur attribution
puissent s’accomplir sans qu’elle en obtînt au
moins un.
11 nous paraît intéressant de résumer ici les
dernières manifestations de la presse coloniale
et de la presse quotidienne à cet égard, sans
négliger, bien entendu, les manifestations offi
cielles dont les comptes rendus des discussions
de Genève nous ont apporté les échos.
Reprenons tout d’abord les derniers numéros
de VOUremare, qui a consacré une série d’arti
cles à l’examen des positions respectives de l’Ita
lie et de l’Allemagne eu égard à la question des
mandats.
Au cours de la conférence d’experts réunie à
Paris pour la révision du plan Dawes, remplacé
depuis par le plan Young, le délégué de l’Alle
magne, M. Schacht, eut, l’on s’en souvient, une
<( sortie » assez inattendue : il tenta de lier la
question des capacités de paiement de son pays
à celle de la restitution des anciennes colonies
allemandes. Du reste, cet écart du Président de
la Reichsbank a fourni à M. Robert Millet l’oc
casion de nous documenter dans VAfrique Fran
çaise sur les manigances teutones en vue de
ravoir, sous une forme ou sous une autre, les
colonies allemandes passées sous mandat.
C’est à quoi s’est employé également 1 ’Oltre-
mare qui, après avoir publié dans son numéro
de mai une note de caractère plutôt général con
cluant à la revendication du droit de priorité
de l’Italie en cas de révision de l’attribution des
mandats — l’Italie victorieuse devant passer
avant l’Allemagne vaincue, — est revenu sur la
question dans son numéro de juin. Notre con
frère a reproduit alors un très long article paru
dans la revue Paneuropa et dans lequel le comte
Coudenhove-Kalergi — qui n’a désormais plus
besoin de présentations... — préconisait « l’ex
ploitation en commun des colonies par les peu
ples européens, sur la base d’une égalité abso
lue de droits individuels ». Dans cet article dont
VOltremare soulignait maints passages qui
n’étaient certes point pour déplaire aux colonia-
listi. L’apôtre de l’Union Pan-Européenne y plai
dait simultanément la cause de l’Allemagne et
celle de l’Italie : « Pour l’Allemagne comme
pour l'Italie, écrivait-il notamment, le besoin
d’une activité coloniale est évident. Ces deux
pays ont, pour l’avenir, des intérêts communs
si puissants, qu’au lieu de rivaliser et de lutter
entre eux en vue de futurs mandats, ils devraient
coopérer à l’établissement d’un programme com
mun . »
Naturellement, les points sur lesquels VOltre
mare se trouvait d’accord avec M. Coudenhove-
Kalergi, sont ceux où ce dernier mettait en re
lief les besoins d’expansion démographique et
économique de 1 ’Ttalie, et où il préconisait l’éta
blissement entre les grandes puissances coloniales
et les nations démunies de colonies ou insuffi
samment pourvues à leur gré, de cette forme de
<( collaboration » tant soit peu inquiétante dont
nos confrères italiens se sont faits bien souvent
les paladins. Néanmoins, ce bloc enfariné d’une
Pan-Europe africaine ne disait rien de bon à
1 Oltremare. 11 suspectait si fort l’inspiration de
cet article qu’il n’hésitait pas à lui appliquer le
mot attribué à Bismarck : « Ceux qui n’ont pas
le courage de demander pour eux-mêmes deman
dent toujours au nom de l’Europe. »
En août, VOltremare consacrait encore ses pre
mières pages aux aspirations coloniales alleman
des. Dans un long article, M. Morandi, un dis
tingué publiciste italien résidant à Berlin, expo
sait amplement les faits et les raisons qui le
portaient à croire que l’Allemagne ne tarderait
pas à réclamer un mandat — il laissait même
prévoir une nouvelle « offensive » germanique
pour l’automne — cependant que, dans un article
paru récemment dans le Corriere délia Sera et
reproduit à la suite de celui de M. Morandi, M.
Cantalupo se montrait au contraire plutôt en
clin à considérer cette éventualité comme plus
lointaine. De fait, les événements lui ont donné,
raison — pour l’instant — puisque la session
du Conseil de la S. D. N. a pris fin sans que
les prévisions de M. Morandi se vérifiassent .
M. Cantalupo estimait donc que, pour un cer
tain temps encore, E Allemagne, laissant aux au
tres puissances les charges financières de la ges
tion des mandats, préférerait déployer en Afri
que, dans les Etats indépendants plus particu
lièrement, une intense activité économique en
DE L’AFRIQUE FRANÇAISE
l’élever moralement et matériellement; quant
à ses possibilité» économiques, elles sont infinies
cl il apparaît nettement que nos industriels, nos
commerçants, nos techniciens, notre épargne et
nos capitaux ont le plus sérieux intérêt à tourner
leurs regards vers I Afrique Equatoriale française.
Henri Bobichon,
Gouverneur honoraire des Colonies.
iimntmniiimn iiimnnm
L'Italie en Afrique
L’ITALIE ET LES MANDATS AFRICAINS
Les débats de Genève sur les diverses ques
tions relatives aux mandats ont été suivis avec
un très vif intérêt dans les milieux politiques
italiens, où l’on dresse l’oreille dès que le mot
mandat est prononcé en quelque lieu et par qui
que ce soit. G’est dire avec quelle vigilance l'Ita
lie surveille les questions d’ordre international
dont une solution sans profit pour elle équivau
drait, d’après la manière de voir de nos voisins,
à une solution contraire à ses intérêts. Aussi ne
doit-on point s’attendre dans pareil cas à la
trouver conciliante et moins encore indifférente.
Ce cas se présente précisément pour les mandats
à la stabilisation desquels elle ne saurait se ré
signer, pas plus qu elle ne saurait admettre que
d’éventuels changements dans leur attribution
puissent s’accomplir sans qu’elle en obtînt au
moins un.
11 nous paraît intéressant de résumer ici les
dernières manifestations de la presse coloniale
et de la presse quotidienne à cet égard, sans
négliger, bien entendu, les manifestations offi
cielles dont les comptes rendus des discussions
de Genève nous ont apporté les échos.
Reprenons tout d’abord les derniers numéros
de VOUremare, qui a consacré une série d’arti
cles à l’examen des positions respectives de l’Ita
lie et de l’Allemagne eu égard à la question des
mandats.
Au cours de la conférence d’experts réunie à
Paris pour la révision du plan Dawes, remplacé
depuis par le plan Young, le délégué de l’Alle
magne, M. Schacht, eut, l’on s’en souvient, une
<( sortie » assez inattendue : il tenta de lier la
question des capacités de paiement de son pays
à celle de la restitution des anciennes colonies
allemandes. Du reste, cet écart du Président de
la Reichsbank a fourni à M. Robert Millet l’oc
casion de nous documenter dans VAfrique Fran
çaise sur les manigances teutones en vue de
ravoir, sous une forme ou sous une autre, les
colonies allemandes passées sous mandat.
C’est à quoi s’est employé également 1 ’Oltre-
mare qui, après avoir publié dans son numéro
de mai une note de caractère plutôt général con
cluant à la revendication du droit de priorité
de l’Italie en cas de révision de l’attribution des
mandats — l’Italie victorieuse devant passer
avant l’Allemagne vaincue, — est revenu sur la
question dans son numéro de juin. Notre con
frère a reproduit alors un très long article paru
dans la revue Paneuropa et dans lequel le comte
Coudenhove-Kalergi — qui n’a désormais plus
besoin de présentations... — préconisait « l’ex
ploitation en commun des colonies par les peu
ples européens, sur la base d’une égalité abso
lue de droits individuels ». Dans cet article dont
VOltremare soulignait maints passages qui
n’étaient certes point pour déplaire aux colonia-
listi. L’apôtre de l’Union Pan-Européenne y plai
dait simultanément la cause de l’Allemagne et
celle de l’Italie : « Pour l’Allemagne comme
pour l'Italie, écrivait-il notamment, le besoin
d’une activité coloniale est évident. Ces deux
pays ont, pour l’avenir, des intérêts communs
si puissants, qu’au lieu de rivaliser et de lutter
entre eux en vue de futurs mandats, ils devraient
coopérer à l’établissement d’un programme com
mun . »
Naturellement, les points sur lesquels VOltre
mare se trouvait d’accord avec M. Coudenhove-
Kalergi, sont ceux où ce dernier mettait en re
lief les besoins d’expansion démographique et
économique de 1 ’Ttalie, et où il préconisait l’éta
blissement entre les grandes puissances coloniales
et les nations démunies de colonies ou insuffi
samment pourvues à leur gré, de cette forme de
<( collaboration » tant soit peu inquiétante dont
nos confrères italiens se sont faits bien souvent
les paladins. Néanmoins, ce bloc enfariné d’une
Pan-Europe africaine ne disait rien de bon à
1 Oltremare. 11 suspectait si fort l’inspiration de
cet article qu’il n’hésitait pas à lui appliquer le
mot attribué à Bismarck : « Ceux qui n’ont pas
le courage de demander pour eux-mêmes deman
dent toujours au nom de l’Europe. »
En août, VOltremare consacrait encore ses pre
mières pages aux aspirations coloniales alleman
des. Dans un long article, M. Morandi, un dis
tingué publiciste italien résidant à Berlin, expo
sait amplement les faits et les raisons qui le
portaient à croire que l’Allemagne ne tarderait
pas à réclamer un mandat — il laissait même
prévoir une nouvelle « offensive » germanique
pour l’automne — cependant que, dans un article
paru récemment dans le Corriere délia Sera et
reproduit à la suite de celui de M. Morandi, M.
Cantalupo se montrait au contraire plutôt en
clin à considérer cette éventualité comme plus
lointaine. De fait, les événements lui ont donné,
raison — pour l’instant — puisque la session
du Conseil de la S. D. N. a pris fin sans que
les prévisions de M. Morandi se vérifiassent .
M. Cantalupo estimait donc que, pour un cer
tain temps encore, E Allemagne, laissant aux au
tres puissances les charges financières de la ges
tion des mandats, préférerait déployer en Afri
que, dans les Etats indépendants plus particu
lièrement, une intense activité économique en
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