Titre : L'Océanie française : bulletin mensuel du Comité de l'Océanie française
Auteur : Comité de l'Océanie française. Auteur du texte
Éditeur : Comité de l'Océanie française (Paris)
Date d'édition : 1912-01-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32828039d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 janvier 1912 01 janvier 1912
Description : 1912/01/01 (A8,N7)-1912/12/31 (A8,N18). 1912/01/01 (A8,N7)-1912/12/31 (A8,N18).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k3205611g
Source : CIRAD, 2019-18526
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 17/03/2019
L’OCEANIE FRANÇAISE
/
une grande plaine alluviale, coupée de nom
breux cours d’eau; les montagnes qui se dres
sent à une certaine distance de la côte, dirigées
de l’est à l’ouest, constituent un grand obstacle
à la pénétration dans l’intérieur de Elle.
Cette fructueuse campagne venait de s’ache
ver «à la fin de l’année 1909, quand, au début
de 1910, un nouveau voyage fut entrepris,
dans la partie de la Nouvelle-Guinée située
à l’ouest de la région étudiée par M. Lorentz,
par une expédition anglaise dirigée par le capi
taine Rawling, qui a obtenu, elle aussi, des
résultats du plus haut intérêt(l).
C’est à la Société ornithologique britannique
que revient l’honneur d’avoir organisé cette en
treprise, extrêmement dure et laborieuse, à
laquelle ont pris part, outre son chef, MM.Good-
fellow, YVollaslon, Marshall, Shortridge et
Stalker. La région visitée s’étend le long des
fleuves Mimika, Kaparé et Kamura et de leurs
aflluents. L’expédition n’a pu atteindre au nord
le relief neigeux de l’ile; en revanche, elle a
visité, au prix de mille difficultés, les avant-
monts qui l’entourent au sud. Elle a même pu
donner d’intéressants renseignements sur les
montagnes du centre, les monts Nassau, qui
font suite à l’ouest à la chaîne à laquelle appar
tient le mont Wilhelmine, gravi par le D r Lo
rentz (2).
Mais la découverte la plus curieuse faite par
l'expédition anglaise est, à coup sûr, celle d’une
population de pygmées habitant au pied et sur
le flanc des avant-monts. Leur taille moyenne
est de 1 m. 446, ils sont bruns, avec des che
veux noirs, et la plupart vivent complètement
nus. On ne sait si l’on est en présence d’une
véritable race, mais l’anthropologiste lladdon
affirme que ces indigènes sont de même race
que ceux de la plaine, et que leur petite taille
est due à un genre de vie plus pénible et à
une alimentation moins abondante.
On voit que l’intérieur de la colonie hollan
daise commence à peine à être connu et il ne
semble pas résulter des explorations faites
qu’elle puisse se prêter facilement à la colonisa
tion. Elle est la plus vaste des trois possessions
européennes, son étendue étant de 394.789 kilo
mètres carrés, et elle est peut-être celle qui offre
le moins d’avenir. Aussi n’a-t-elle pris jusque-là
qu’une importance très secondaire au point de
vue politique et économique. Elle est adminis
trée par le résident de Ternate,dans les Molu-
ques. Les Hollandais n’y ont fondé aucun éta
blissement de durée et le gouvernement se
borne toujours à envoyer, chaque année, des
navires de guerre sur les côtes pour montrer
le pavillon aux indigènes et protéger le com
merce des traitants qui leur achètent de la nacre,
(1) Captain C. G. Rawling, Explorations in Dutch New Guinea
(The Geographical Journal, septembre 1911, p. 233-254, avec gra
vures et 1 carte). — Voir l’article de M. J. Deniker, Explora
tion dans la Nouvelle-Guinée hollandaise dans : La Géographie,
15 novembre 1911, p. 319-321.
(2) Dutch New Guinea : central Range ( The Geographical Jour
nal, décembre 1911, p. 592-594).
des perles, des écailles de tortue, des holothu
ries, des nids de salanganes. Ce commerce
atteint à peine 500.000 francs. La population
parait s’élever à 240.000 habitants environ.
Mais si tout le bassin du Mamberano, au
nord des montagnes neigeuses et celui des nom
breuses rivières qui descendent vers le sud,
sont inhabitables pour l’Européen et sans va
leur pour n’importe quelle exploitation, il
semble au contraire que l’on puisse entrevoir
quelques perspectives de mise en valeur pour
la péninsule de Berau au-dessus du golfe de
Mac Cluer, à l’extrémité nord-ouest de l’ile.
Quelques comptoirs, Amberbaken, Doreh, se
sont établis sur la côte nord. La péninsule, qui
est traversée par la chaîne des monts Arfak,
offre au sud une plaine très fertile, à l’exception
de quelques bandes marécageuses le long des
côtes. La population est comparativement assez
dense, le climat favorable. Une administration
régulière ayant été établie, les incursions de
tribus hostiles qui ravageaient les villages,
ont pris lin. On vient de découvrir une couche
de charbon qui traverse la presqu’île dans sa
largeur et qui paraît d’assez bonne qualité (1).
*
* *
Ce sont les Anglais qui ont certainement le
meilleur lot à la Nouvelle-Guinée ; ils en possè
dent la partie la plus riche et la plus fertile. La
colonie anglaise vient en deuxième rang par
l’étendue territoriale qui est de 229.102 kilomè
tres carrés. On estime sa population à 350.000ha-
bitants environ; elle est assez dense, 1,3 par
kilomètre carré, tandis que celle de la Nouveile-
Guinée hollandaise n’est que de 0,6 pour la
même superficie.
Ap rès le traité de 1885 déterminant leurs
possessions, les Anglais en ont poussé la recon
naissance avec une très grande activité. Diver
ses explorations eurent lieu dès la fin de cette
année, celles de IL Ch. Everill dans le bassin
de la rivière Fly; du capitaine John Strachan et
de Kerry et Poett qui remontèrent le Maï-Kassa
ou Baxter, découvert en 1875 par le mission
naire Mac Farlane à l’ouest du vaste delta de la
rivière Fly: de IL O. Forbes autour de Port-
Moresbyetdes montsOwen-Stanley(2). En 1887,
Ilunter et Hartmann atteignirent la crête de
POwen-Stanley.
En 1889, l’administrateur de la Nouvelle-
Guinée anglaise, sir William Mac Gregor,
affronta à son tour la chaîne des Owen-Stanlev
et gravit les 4.000 mètres du massif dominant,
le mont Victoria. De novembre 1889 à fé
vrier 1890, il parcourut la rivière Fly que d’Al-
bertis avait explorée en 1876. En 1891, il visita
les archipels situés au sud-est de la grande île.
De 1893 à 1896, il entreprit l’exploration métho-
(1) La Dépêche coloniale, 9 décembre 1911.
(2) A. G. Maunoir, Rapports annuels sur les progrès de la géo
graphie, t. III, p. 191-195.
/
une grande plaine alluviale, coupée de nom
breux cours d’eau; les montagnes qui se dres
sent à une certaine distance de la côte, dirigées
de l’est à l’ouest, constituent un grand obstacle
à la pénétration dans l’intérieur de Elle.
Cette fructueuse campagne venait de s’ache
ver «à la fin de l’année 1909, quand, au début
de 1910, un nouveau voyage fut entrepris,
dans la partie de la Nouvelle-Guinée située
à l’ouest de la région étudiée par M. Lorentz,
par une expédition anglaise dirigée par le capi
taine Rawling, qui a obtenu, elle aussi, des
résultats du plus haut intérêt(l).
C’est à la Société ornithologique britannique
que revient l’honneur d’avoir organisé cette en
treprise, extrêmement dure et laborieuse, à
laquelle ont pris part, outre son chef, MM.Good-
fellow, YVollaslon, Marshall, Shortridge et
Stalker. La région visitée s’étend le long des
fleuves Mimika, Kaparé et Kamura et de leurs
aflluents. L’expédition n’a pu atteindre au nord
le relief neigeux de l’ile; en revanche, elle a
visité, au prix de mille difficultés, les avant-
monts qui l’entourent au sud. Elle a même pu
donner d’intéressants renseignements sur les
montagnes du centre, les monts Nassau, qui
font suite à l’ouest à la chaîne à laquelle appar
tient le mont Wilhelmine, gravi par le D r Lo
rentz (2).
Mais la découverte la plus curieuse faite par
l'expédition anglaise est, à coup sûr, celle d’une
population de pygmées habitant au pied et sur
le flanc des avant-monts. Leur taille moyenne
est de 1 m. 446, ils sont bruns, avec des che
veux noirs, et la plupart vivent complètement
nus. On ne sait si l’on est en présence d’une
véritable race, mais l’anthropologiste lladdon
affirme que ces indigènes sont de même race
que ceux de la plaine, et que leur petite taille
est due à un genre de vie plus pénible et à
une alimentation moins abondante.
On voit que l’intérieur de la colonie hollan
daise commence à peine à être connu et il ne
semble pas résulter des explorations faites
qu’elle puisse se prêter facilement à la colonisa
tion. Elle est la plus vaste des trois possessions
européennes, son étendue étant de 394.789 kilo
mètres carrés, et elle est peut-être celle qui offre
le moins d’avenir. Aussi n’a-t-elle pris jusque-là
qu’une importance très secondaire au point de
vue politique et économique. Elle est adminis
trée par le résident de Ternate,dans les Molu-
ques. Les Hollandais n’y ont fondé aucun éta
blissement de durée et le gouvernement se
borne toujours à envoyer, chaque année, des
navires de guerre sur les côtes pour montrer
le pavillon aux indigènes et protéger le com
merce des traitants qui leur achètent de la nacre,
(1) Captain C. G. Rawling, Explorations in Dutch New Guinea
(The Geographical Journal, septembre 1911, p. 233-254, avec gra
vures et 1 carte). — Voir l’article de M. J. Deniker, Explora
tion dans la Nouvelle-Guinée hollandaise dans : La Géographie,
15 novembre 1911, p. 319-321.
(2) Dutch New Guinea : central Range ( The Geographical Jour
nal, décembre 1911, p. 592-594).
des perles, des écailles de tortue, des holothu
ries, des nids de salanganes. Ce commerce
atteint à peine 500.000 francs. La population
parait s’élever à 240.000 habitants environ.
Mais si tout le bassin du Mamberano, au
nord des montagnes neigeuses et celui des nom
breuses rivières qui descendent vers le sud,
sont inhabitables pour l’Européen et sans va
leur pour n’importe quelle exploitation, il
semble au contraire que l’on puisse entrevoir
quelques perspectives de mise en valeur pour
la péninsule de Berau au-dessus du golfe de
Mac Cluer, à l’extrémité nord-ouest de l’ile.
Quelques comptoirs, Amberbaken, Doreh, se
sont établis sur la côte nord. La péninsule, qui
est traversée par la chaîne des monts Arfak,
offre au sud une plaine très fertile, à l’exception
de quelques bandes marécageuses le long des
côtes. La population est comparativement assez
dense, le climat favorable. Une administration
régulière ayant été établie, les incursions de
tribus hostiles qui ravageaient les villages,
ont pris lin. On vient de découvrir une couche
de charbon qui traverse la presqu’île dans sa
largeur et qui paraît d’assez bonne qualité (1).
*
* *
Ce sont les Anglais qui ont certainement le
meilleur lot à la Nouvelle-Guinée ; ils en possè
dent la partie la plus riche et la plus fertile. La
colonie anglaise vient en deuxième rang par
l’étendue territoriale qui est de 229.102 kilomè
tres carrés. On estime sa population à 350.000ha-
bitants environ; elle est assez dense, 1,3 par
kilomètre carré, tandis que celle de la Nouveile-
Guinée hollandaise n’est que de 0,6 pour la
même superficie.
Ap rès le traité de 1885 déterminant leurs
possessions, les Anglais en ont poussé la recon
naissance avec une très grande activité. Diver
ses explorations eurent lieu dès la fin de cette
année, celles de IL Ch. Everill dans le bassin
de la rivière Fly; du capitaine John Strachan et
de Kerry et Poett qui remontèrent le Maï-Kassa
ou Baxter, découvert en 1875 par le mission
naire Mac Farlane à l’ouest du vaste delta de la
rivière Fly: de IL O. Forbes autour de Port-
Moresbyetdes montsOwen-Stanley(2). En 1887,
Ilunter et Hartmann atteignirent la crête de
POwen-Stanley.
En 1889, l’administrateur de la Nouvelle-
Guinée anglaise, sir William Mac Gregor,
affronta à son tour la chaîne des Owen-Stanlev
et gravit les 4.000 mètres du massif dominant,
le mont Victoria. De novembre 1889 à fé
vrier 1890, il parcourut la rivière Fly que d’Al-
bertis avait explorée en 1876. En 1891, il visita
les archipels situés au sud-est de la grande île.
De 1893 à 1896, il entreprit l’exploration métho-
(1) La Dépêche coloniale, 9 décembre 1911.
(2) A. G. Maunoir, Rapports annuels sur les progrès de la géo
graphie, t. III, p. 191-195.
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