Titre : L'Océanie française : bulletin mensuel du Comité de l'Océanie française
Auteur : Comité de l'Océanie française. Auteur du texte
Éditeur : Comité de l'Océanie française (Paris)
Date d'édition : 1926-11-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32828039d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 novembre 1926 01 novembre 1926
Description : 1926/11/01 (A22,N93)-1926/12/31. 1926/11/01 (A22,N93)-1926/12/31.
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k32055522
Source : CIRAD, 2019-18526
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 10/03/2019
L’OCEANIE FRANÇAISE
123
des caslcs qui domine la vie sociale de ce pays
pour comprendre que nos religieux ne cu
vaient espérer y faire une aussi belle moisson
spirituelle qu’en Chine.
Grâce aux efforts innombrables et magnifi
ques de nos missionnaires et grâce aussi à des
œuvres officielles, nous exerçons en Extrême-
Orient, particulièrement en Chine, une influence
qui nous assure dans le domaine moral une
place privilégiée par rapport aux autres puis
sance:; de race blanche.
La supériorité que nous possédons, à ce point
de vue, résulte, semble-t-il, des qualités qui
nous sont proprçs : le Français est plus ouvert
que les autres à l’esprit des races indigènes,
parce qu'il a une souplesse de pensée qui lui
permet d’assimiler puis de s’adapter au milieu
psychologique. Il a la curiosité artistique et
intellectuelle et la faculté d’émotion qui le por
tent à déchiffrer le mystère des civilisations
exotiques et anciennes, à pénétrer, autant que
faire se peut, l’âme des peuples. 11 sait encore,
pour se livrer à de telles investigations, se pla
cer, aussi parfaitement que cela lui est loisible,
au point de vue de ceux qu’il souhaite com
prendre. Et ceci au lieu d’envisager choses et
gens sous le seul angle français. Qualités pré
cieuses qui, nous le savons, comportent de gra
ves revers.
Ce sont là, cependant, des avantages qui nous
ont permis de nous approcher, moralement et
intellectuellement parlant, des peuples de cou
leur et, notamment, des peuples d’Extrême-
Orient, avec lesquels nous sommes entrés en
contact
Est-il besoin de dire combien il serait désira
ble que parallèlement au développement de son
influence morale en Extrême-Orient, la France
cherchât à augmenter l’importance des intérêts
matériels qu’elle y possède?
La situation % que nous avons acquise dans
cette partie du globe nous commande, tout
d’abord, de 11e pas nous désintéresser de l'ex
pansion économique, à laquelle est appelé l’Ex
trême-Orient. D’autre part, il ne faut pas ou
blier que les circonstances nées de la guerre
nous mettent dans l’obligation de rénover, pour
ainsi dire, notre commerce extérieur en déve
loppant nos exportations.
Il est donc naturel que nous tournions les
yeux vers l’Extrême-Orient» et que nous nous
efforcions de prendre, dans les échanges inter
nationaux, la part à laquelle nous pouvons pré
tendre en raison des droits que nous tenons
d’une situation matérielle et morale qui est
assez, souvent méconnue pour qu’il me semble
à la fois utile et opportun d’en souligner l’im
portance et la vitalité.
Et si, comme je l’espère, le succès vient cou
ronner les efforts de ceux (pii travaillent à
l’expansion française en Extrême-Orient, il sera,
en grande partie, obtenu grâce à l’existence de
nos colonies et particulièrement de l’Indo-
Chine, dont la possession présente pour nous
un intérêt capital, puisque c’est elle qui cons
titue, en somme, la base de notre action écono
mique. financière et diplomatique en Extrême-
Orient, où nous sommes et devons rester une
grande puissance coloniale, aimée par ses sujets
et respectée par ses voisins.
Conclusion.
Je m’estimerai satisfait si j’ai pu, grâce à
votre aimable attention, sans vous paraître ni
trop aride, ni trop superficiel, vous donner les
seules impressions pouvant résulter pour mes
auditeurs d'un si bref exposé.
J’espère d’abord pouvoir me flatter d’avoir
réussi à éveiller ou réveiller en vous la parfois
si bienfaisante curiosité.
Je souhaite, en outre, que vous sortiez d’ici
avec celle opinion bien arrêtée, nouvelle pour
certains peut-être, confirmée pour d’autres, que
noire pays possède là-bas des intérêts impor
tants el des possibilités très grandes. Qu’il est
de notre devoir de né rien négliger dans ces
régions, de ne rien abandonner. Qu’en dehors
de la valeur actuelle de tout cet ensemble,
l’avenir nous commande, abstraction faite de
toute vanité tirée du passé, à un point de vue
relatif, non seulement de conserver et de pré
server ce patrimoine national, mais de tout
faire pour le développer — car tout ce qui ne
se développe pas diminue.
Qu’on n’aille surtout pas, pour reprendre
une expression qui ne m’est pas sympathique
et dont on ne fait que trop souvent emploi,
mais que j’utilise ici, faute, excusez-m’en,' de
lui trouver un remplaçant convenable, qu’on
11’aille pas, de grâce, parler une fois de plus, à
ce propos, de 1’ impérialisme » français.
Que si, d’aventure, on le faisait, comme il me
serait facile, hélas! de rappeler que nos moyens,
en matière maritime surtout, ne sont malheureu
sement pas toujours en rapport avec nos droits
et surtout nos devoirs. Sans prétendre dominer,
nous souhaitons ne l’être pas, et demeurer. No
tre politique navale montre bien qu’il en est
ainsi, tout juste. Qu’on n’aille pas dire non
plus, comme certains n’auraient que trop ten
dance à le faire, m qu’il s’agit pour nous d'une
ambition exagérée dans les circonstances ac
tuelles, compte tenu surtout de la situation avec
laquelle nous sommes aux prises à la suite de
la grande guerre. Non. bien loin de là. Des dif
ficultés transitoires, si graves soient-elles, 11e
doivent pas faire douter de l’avenir de la France.
Or, la France a et doit continuer d’avoir un ave
nir dans l’Est.
AVIS
Nous serons très vivement reconnaissants â tous
nos membres des listes de propagande quïls voudront
bien nous adresser.
123
des caslcs qui domine la vie sociale de ce pays
pour comprendre que nos religieux ne cu
vaient espérer y faire une aussi belle moisson
spirituelle qu’en Chine.
Grâce aux efforts innombrables et magnifi
ques de nos missionnaires et grâce aussi à des
œuvres officielles, nous exerçons en Extrême-
Orient, particulièrement en Chine, une influence
qui nous assure dans le domaine moral une
place privilégiée par rapport aux autres puis
sance:; de race blanche.
La supériorité que nous possédons, à ce point
de vue, résulte, semble-t-il, des qualités qui
nous sont proprçs : le Français est plus ouvert
que les autres à l’esprit des races indigènes,
parce qu'il a une souplesse de pensée qui lui
permet d’assimiler puis de s’adapter au milieu
psychologique. Il a la curiosité artistique et
intellectuelle et la faculté d’émotion qui le por
tent à déchiffrer le mystère des civilisations
exotiques et anciennes, à pénétrer, autant que
faire se peut, l’âme des peuples. 11 sait encore,
pour se livrer à de telles investigations, se pla
cer, aussi parfaitement que cela lui est loisible,
au point de vue de ceux qu’il souhaite com
prendre. Et ceci au lieu d’envisager choses et
gens sous le seul angle français. Qualités pré
cieuses qui, nous le savons, comportent de gra
ves revers.
Ce sont là, cependant, des avantages qui nous
ont permis de nous approcher, moralement et
intellectuellement parlant, des peuples de cou
leur et, notamment, des peuples d’Extrême-
Orient, avec lesquels nous sommes entrés en
contact
Est-il besoin de dire combien il serait désira
ble que parallèlement au développement de son
influence morale en Extrême-Orient, la France
cherchât à augmenter l’importance des intérêts
matériels qu’elle y possède?
La situation % que nous avons acquise dans
cette partie du globe nous commande, tout
d’abord, de 11e pas nous désintéresser de l'ex
pansion économique, à laquelle est appelé l’Ex
trême-Orient. D’autre part, il ne faut pas ou
blier que les circonstances nées de la guerre
nous mettent dans l’obligation de rénover, pour
ainsi dire, notre commerce extérieur en déve
loppant nos exportations.
Il est donc naturel que nous tournions les
yeux vers l’Extrême-Orient» et que nous nous
efforcions de prendre, dans les échanges inter
nationaux, la part à laquelle nous pouvons pré
tendre en raison des droits que nous tenons
d’une situation matérielle et morale qui est
assez, souvent méconnue pour qu’il me semble
à la fois utile et opportun d’en souligner l’im
portance et la vitalité.
Et si, comme je l’espère, le succès vient cou
ronner les efforts de ceux (pii travaillent à
l’expansion française en Extrême-Orient, il sera,
en grande partie, obtenu grâce à l’existence de
nos colonies et particulièrement de l’Indo-
Chine, dont la possession présente pour nous
un intérêt capital, puisque c’est elle qui cons
titue, en somme, la base de notre action écono
mique. financière et diplomatique en Extrême-
Orient, où nous sommes et devons rester une
grande puissance coloniale, aimée par ses sujets
et respectée par ses voisins.
Conclusion.
Je m’estimerai satisfait si j’ai pu, grâce à
votre aimable attention, sans vous paraître ni
trop aride, ni trop superficiel, vous donner les
seules impressions pouvant résulter pour mes
auditeurs d'un si bref exposé.
J’espère d’abord pouvoir me flatter d’avoir
réussi à éveiller ou réveiller en vous la parfois
si bienfaisante curiosité.
Je souhaite, en outre, que vous sortiez d’ici
avec celle opinion bien arrêtée, nouvelle pour
certains peut-être, confirmée pour d’autres, que
noire pays possède là-bas des intérêts impor
tants el des possibilités très grandes. Qu’il est
de notre devoir de né rien négliger dans ces
régions, de ne rien abandonner. Qu’en dehors
de la valeur actuelle de tout cet ensemble,
l’avenir nous commande, abstraction faite de
toute vanité tirée du passé, à un point de vue
relatif, non seulement de conserver et de pré
server ce patrimoine national, mais de tout
faire pour le développer — car tout ce qui ne
se développe pas diminue.
Qu’on n’aille surtout pas, pour reprendre
une expression qui ne m’est pas sympathique
et dont on ne fait que trop souvent emploi,
mais que j’utilise ici, faute, excusez-m’en,' de
lui trouver un remplaçant convenable, qu’on
11’aille pas, de grâce, parler une fois de plus, à
ce propos, de 1’ impérialisme » français.
Que si, d’aventure, on le faisait, comme il me
serait facile, hélas! de rappeler que nos moyens,
en matière maritime surtout, ne sont malheureu
sement pas toujours en rapport avec nos droits
et surtout nos devoirs. Sans prétendre dominer,
nous souhaitons ne l’être pas, et demeurer. No
tre politique navale montre bien qu’il en est
ainsi, tout juste. Qu’on n’aille pas dire non
plus, comme certains n’auraient que trop ten
dance à le faire, m qu’il s’agit pour nous d'une
ambition exagérée dans les circonstances ac
tuelles, compte tenu surtout de la situation avec
laquelle nous sommes aux prises à la suite de
la grande guerre. Non. bien loin de là. Des dif
ficultés transitoires, si graves soient-elles, 11e
doivent pas faire douter de l’avenir de la France.
Or, la France a et doit continuer d’avoir un ave
nir dans l’Est.
AVIS
Nous serons très vivement reconnaissants â tous
nos membres des listes de propagande quïls voudront
bien nous adresser.
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 88.48%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 88.48%.
- Auteurs similaires Comité de l'Océanie française Comité de l'Océanie française /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Comité de l'Océanie française" or dc.contributor adj "Comité de l'Océanie française")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 7/30
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k32055522/f7.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k32055522/f7.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k32055522/f7.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k32055522
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k32055522
Facebook
Twitter