Titre : L'Afrique française : bulletin mensuel du Comité de l'Afrique française et du Comité du Maroc
Auteur : Comité de l'Afrique française. Auteur du texte
Auteur : Comité du Maroc (Paris). Auteur du texte
Éditeur : Comité de l'Afrique française (Paris)
Date d'édition : 1940-01-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32683501s
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 janvier 1940 01 janvier 1940
Description : 1940/01/01 (A50,N1)-1940/03/31 (A50,N3). 1940/01/01 (A50,N1)-1940/03/31 (A50,N3).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k3201778r
Source : CIRAD, 2017-132476
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 17/02/2019
DE L’AFRIQUE FRANÇAISE
9
gages ou certains avantages territoriaux, j’ai trouvé
cela naturel et je ne me suis pas insurgé contre ce
fait. J’ai toujours professé que ce qui était sacré pour
les intérêts de la France, c’était avant tout le maintien
du statu quo territorial en Europe, quitte à faire des
concessions ailleurs; j’ai toujours professé qu’il fallait
à tout prix empêcher l’Allemagne d’avancer d’un
centimètre en territoire étranger, parce que, si elle
arrivait à ébranler une pierre du mur qui l’entoure,
tout s’écroulerait autour d’elle.
Cette politique est d’ailleurs celle que M. Caillaux
avait faite avant 1914 pour le « bec de canard ».
C’était la politique des concessions. Mais rien en
Europe !
M. Gratien Candace. — Les coloniaux apprécieront
peu vos paroles ! (Applaudissements).
M. Gaston Monnerville. — Vous remerciez singu
lièrement les coloniaux qui ont volé au secours de la
mère-patrie. (Applaudissements.)
M. le Président. — La Chambre enregistre vos
protestations.
M. Paul Saurin. — L’Afrique du Nord vous
remercie, Monsieur de Kerillis ! Depuis votre arrivée
à la tribune, vous cherchez à instituer un procès de
pendance contre un certain nombre de collègues qui
auraient soutenu des thèses se rencontrant en certains
t oints avec celles de la propagande allemande. Mais,
par ailleurs, vous avez vous-même parlé de redistri
bution coloniale, et vous vous donnez l’absolution.
C’était peut-être votre droit Mais alors laissez vos
collègues tranquilles.
L’état d’esprit dont témoignent les paroles
qui ont soulevé les protestations de MM. Candace,
Monnerville, Saurin et auxquelles s’est associé
M. Herriot, autant que son expression, sont
inadmissibles.
L’orateur confond les « antennes » congolaises
cédées par la France à l’Allemagne, le 4 no
vembre 1911, avec le « Bec de Canard » cédé par
l’Allemagne à la France (Cf. Af. Fr., 1938,
Rens. Col. p. 261).
N’ayant rien retenu des événements qui se
sont déroulés depuis vingt ans, depuis la Confé
rence de Spa au lendemain de l’Armistice, il
est encore de ceux qui croient à l’efficacité des
concessions. Pourtant, c’est sans aucun profit
et toujours à son détriment que la France a
lâché à l’Allemagne la proie pour l’ombre :
réparations, abandon de Mayence, remnitari-
sation de la zone rhénane, etc., etc...
Le précédent invoqué, même si discuté qu’il
eût été et qu’il apparaisse encore, n’est pas
recevable. Si M. Caillaux peut faire état de la
liberté obtenue par la France au Maroc, du
moins la concession consentie n’a pas sauvé la
paix : 1 er juillet 1911, Agadir, 2 août 14...
La notion et la réalité de l’Empire échappent
à l’orateur, lequel aux« quelques arpents de
neige » qui nous coûtèrent un premier domaine
colonial, semble consentir à ajouter « quelques
arpents de brousse ».
Aussi bien, en ressuscitant une manière de
traite des nègres, c’est attenter à cette « indis
soluble unité de l’Empire » affirmée par le Pré
sident Daladier le 14 juillet de rni( r. Admettre 1 ;
maquignonnage de la « redistribution coloniale »,
c’est ignorer l’esprit même qui anime la colo
nisation française, c’est aussi se rendre complice
des revendications allemandes, et, en pie ine guerre,
nier le loyalisme de populations qui, dans le
moment même, apportent à la Mère - Patrie
la courage de leur cœur et les ressources de leur
travail.
Dans l’expression, enfin, se marque une
coïncidence bien... fâcheuse.
On sait comment, pour maintenir sous un
camouflage astuci ux les revendica 1 ions colo
niales du Reich, M. Hitler, dans son discours du
20 février 1938, au R r ischtag, avait joué de
l’équivoque In Europa (Af. Fr., 1938, p. 342).
Or, dans les mêmes termes, M. de Kérhlis
préconise le statu quo en Europe.
In Europa, En Europe, à propos de concessions
coloniales à recevoir par les uns, à accorder par
les autres, au lendemain même de la révé ation
par M. Ward Price (Daily Mail, 12 décembre,
d’après le Bulletin quotidien de Politique étrangère,
19 décembre) d’un plan de « paix » dans laquelle
l’Allemagne inscrivait comme première condi
tion « l’annexion de la majeure partie des empires
coloniaux britannique et français », constitue
une rencontre... singulière
Il fallait la noter, ne fût-ce que pour affirmer
qu’En Europe, Hors d’Europe, l’heure des
concessions est désormais close.
J. Ladreit de Lacharrière.
Madagascar
et l’Afrique Tropicale
en guerre
La propagande allemande assurait qu’aux
premiers symptômes de crise, tous les peuples
de l’Empire saisiraient avec empressement l’occa
sion, tant attendue par eux, de se libérer d’un
joug tyrannique. Les événements ont démenti
ces prévisions.
A MADAGASCAR
La Grande Ile abrite une population intelligente
qui a largement profité des avantages apportés
par la tutelle et l’administration françaises. Ses
habitants plus évolués et plus compréhensifs
que ceux de certaines régions lointaines de
l’Afrique tropicale ont pourtant réagi exactement
comme eux, ainsi que le montrent les témoignages
de solidarité et de loyalisme parvenus de tous
les points du territoire, enregistrés par les
rapports de l’autorité locale et reproduits par la
presse française. La mobilisation s’est opérée ici
dans le plus grand ordre et au milieu d’un enthou
siasme général ; elle a été achevée souvent en
avance sur l’horaire qui avait été prévu. D’ailleurs,
pour se former une opinion de l’ambiance qui
régnait dans cette possession française dans les
premiers jours de septembre, il n’est besoin que
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gages ou certains avantages territoriaux, j’ai trouvé
cela naturel et je ne me suis pas insurgé contre ce
fait. J’ai toujours professé que ce qui était sacré pour
les intérêts de la France, c’était avant tout le maintien
du statu quo territorial en Europe, quitte à faire des
concessions ailleurs; j’ai toujours professé qu’il fallait
à tout prix empêcher l’Allemagne d’avancer d’un
centimètre en territoire étranger, parce que, si elle
arrivait à ébranler une pierre du mur qui l’entoure,
tout s’écroulerait autour d’elle.
Cette politique est d’ailleurs celle que M. Caillaux
avait faite avant 1914 pour le « bec de canard ».
C’était la politique des concessions. Mais rien en
Europe !
M. Gratien Candace. — Les coloniaux apprécieront
peu vos paroles ! (Applaudissements).
M. Gaston Monnerville. — Vous remerciez singu
lièrement les coloniaux qui ont volé au secours de la
mère-patrie. (Applaudissements.)
M. le Président. — La Chambre enregistre vos
protestations.
M. Paul Saurin. — L’Afrique du Nord vous
remercie, Monsieur de Kerillis ! Depuis votre arrivée
à la tribune, vous cherchez à instituer un procès de
pendance contre un certain nombre de collègues qui
auraient soutenu des thèses se rencontrant en certains
t oints avec celles de la propagande allemande. Mais,
par ailleurs, vous avez vous-même parlé de redistri
bution coloniale, et vous vous donnez l’absolution.
C’était peut-être votre droit Mais alors laissez vos
collègues tranquilles.
L’état d’esprit dont témoignent les paroles
qui ont soulevé les protestations de MM. Candace,
Monnerville, Saurin et auxquelles s’est associé
M. Herriot, autant que son expression, sont
inadmissibles.
L’orateur confond les « antennes » congolaises
cédées par la France à l’Allemagne, le 4 no
vembre 1911, avec le « Bec de Canard » cédé par
l’Allemagne à la France (Cf. Af. Fr., 1938,
Rens. Col. p. 261).
N’ayant rien retenu des événements qui se
sont déroulés depuis vingt ans, depuis la Confé
rence de Spa au lendemain de l’Armistice, il
est encore de ceux qui croient à l’efficacité des
concessions. Pourtant, c’est sans aucun profit
et toujours à son détriment que la France a
lâché à l’Allemagne la proie pour l’ombre :
réparations, abandon de Mayence, remnitari-
sation de la zone rhénane, etc., etc...
Le précédent invoqué, même si discuté qu’il
eût été et qu’il apparaisse encore, n’est pas
recevable. Si M. Caillaux peut faire état de la
liberté obtenue par la France au Maroc, du
moins la concession consentie n’a pas sauvé la
paix : 1 er juillet 1911, Agadir, 2 août 14...
La notion et la réalité de l’Empire échappent
à l’orateur, lequel aux« quelques arpents de
neige » qui nous coûtèrent un premier domaine
colonial, semble consentir à ajouter « quelques
arpents de brousse ».
Aussi bien, en ressuscitant une manière de
traite des nègres, c’est attenter à cette « indis
soluble unité de l’Empire » affirmée par le Pré
sident Daladier le 14 juillet de rni( r. Admettre 1 ;
maquignonnage de la « redistribution coloniale »,
c’est ignorer l’esprit même qui anime la colo
nisation française, c’est aussi se rendre complice
des revendications allemandes, et, en pie ine guerre,
nier le loyalisme de populations qui, dans le
moment même, apportent à la Mère - Patrie
la courage de leur cœur et les ressources de leur
travail.
Dans l’expression, enfin, se marque une
coïncidence bien... fâcheuse.
On sait comment, pour maintenir sous un
camouflage astuci ux les revendica 1 ions colo
niales du Reich, M. Hitler, dans son discours du
20 février 1938, au R r ischtag, avait joué de
l’équivoque In Europa (Af. Fr., 1938, p. 342).
Or, dans les mêmes termes, M. de Kérhlis
préconise le statu quo en Europe.
In Europa, En Europe, à propos de concessions
coloniales à recevoir par les uns, à accorder par
les autres, au lendemain même de la révé ation
par M. Ward Price (Daily Mail, 12 décembre,
d’après le Bulletin quotidien de Politique étrangère,
19 décembre) d’un plan de « paix » dans laquelle
l’Allemagne inscrivait comme première condi
tion « l’annexion de la majeure partie des empires
coloniaux britannique et français », constitue
une rencontre... singulière
Il fallait la noter, ne fût-ce que pour affirmer
qu’En Europe, Hors d’Europe, l’heure des
concessions est désormais close.
J. Ladreit de Lacharrière.
Madagascar
et l’Afrique Tropicale
en guerre
La propagande allemande assurait qu’aux
premiers symptômes de crise, tous les peuples
de l’Empire saisiraient avec empressement l’occa
sion, tant attendue par eux, de se libérer d’un
joug tyrannique. Les événements ont démenti
ces prévisions.
A MADAGASCAR
La Grande Ile abrite une population intelligente
qui a largement profité des avantages apportés
par la tutelle et l’administration françaises. Ses
habitants plus évolués et plus compréhensifs
que ceux de certaines régions lointaines de
l’Afrique tropicale ont pourtant réagi exactement
comme eux, ainsi que le montrent les témoignages
de solidarité et de loyalisme parvenus de tous
les points du territoire, enregistrés par les
rapports de l’autorité locale et reproduits par la
presse française. La mobilisation s’est opérée ici
dans le plus grand ordre et au milieu d’un enthou
siasme général ; elle a été achevée souvent en
avance sur l’horaire qui avait été prévu. D’ailleurs,
pour se former une opinion de l’ambiance qui
régnait dans cette possession française dans les
premiers jours de septembre, il n’est besoin que
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