Titre : Informations de l'Agence économique de Madagascar : bulletin mensuel / Gouvernement général de Madagascar et dépendances
Auteur : Madagascar. Agence économique (France). Auteur du texte
Auteur : Madagascar. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1925-04-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327919860
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 avril 1925 01 avril 1925
Description : 1925/04/01 (A5,N4). 1925/04/01 (A5,N4).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG976 Collection numérique : BIPFPIG976
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k3201496n
Source : CIRAD, 2018-238753
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 10/03/2019
AGENCE ECONOMIQUE DE MADAGASCAR
55
ANJOUAN
Historique. L’île d’An.iouan « N Souani » ou « Ile de la Main »
a été surnommée la perle des Comores parce qu’elle est incontes
tablement la plus fertile.
Elle fut, comme sa voisine la Grande Comore, connue des
Arabes depuis l’hégire. A .partir du X e siècle, les géographes en
parlent sous le nom de « Komr » également appliqué à Madagascar.
D’après une tradition locaïe. une colonie d’Arabes, sectateurs
d’Ali, serait venue s’y fixer! sous la conduite d’un prince de l’Yémen
qui, après avoir soutenu p^sieurs guerres^ aurait vaincu et
obligé de prendre la fuite avec sa famille et une partie de ses
sujets. Presque tous les vaisseaux furent dispersés par une tempête
et trois bâtiments seulement purent se sauver. Le chef se fixa
à Anjouan avec sa famille; ses sujets se dispersèrent dans les autres
îles qui, d’ailleurs, ont toujours reconnu la suprématie d’Anjouan.
Les Persans de Chiraz qui trafiquaient avec la côte d’Afrique,
à Magdochou et Kiloa, débarquèrent aussi aux Comores. Dans les
premiers temps de l’expansion portugaise, Aniouan et la Grande
Comore furent visitées par des navigateurs ; mais les colons pro
prement dits, fugitifs pour la plupart, vinrent de Madagascar et
de la côte Africaine. Ils formèrent avec ceux de l’Arabie une race
croisée offrant toutes les transitions, du Sémite presque pur au
Malgache et au Bantou.
Le trafic a également attiré quelques banyans de Bombay.
Les sultans arabes d’Anjouan, au siècle dernier, se disaient
descendants du prince yéménite. C’est à Anjouan que furent dé
portés, en 1801, à la suite du complot dit. de la « Machine Infer
nale » Rossignol et plusieurs de ses compagnons ; ils moururent
tous en peu de temps. En 1816, le su’tan demanda vainement au
Gouverneur de Bourbon de le protéger contre les incursions de
ses voisins. Lcrs, la ma'heureuse île fut livrée à des déprédations
périodiques. Constamment pillés, les Anjouanais abandonnèrent peu
à peu la culture et tombèrent dans l’apathie, conséquence fré
quente du fatalisme mahométan.
En 1842, Sélim, après une longue lutte, réussit à chasser du
trône son neveu Allaouy, avec l’aide occu’te de l’Angleterre et
régna paisiblement jusqu’à sa mort, en 1855.
Son fils Abdallah réprima tout d’abord une révolte avec succès,
puis entreprit là mise en valeur de son sultanat avec l’aide de
colons anglais et américains ; mais il contracta une dette de
266.000 roupies envers une banque de Maurice et, insolvable, s’éloi
gna de nos rivaux au profit de la France sous la protection de
laquellle il se plaça, le 21 avril 1886, par un traité signé avec M.
Gerville-Réache, venu sur le croiseur français le Chacal, Des enga
gements réciproques très nets furent pris, mais le sultan, par un
revirement fréquent chez les Arabes, chercha à se soustraire à,
notre influence au lendemain de ce traité ; il nous suscita des con
testations et alla jusqu’à refuser notre Résident. Il fallut donc
recourir à la force pour le mettre à la raison et une escadre fran
çaise débarqua quatre compagnies d’infanterie. Devant ce déploie
ment, Abdallah céda et signa, le 2V> mars 1887, un traité qui com
plétait et renforçait le précédent et qui fut remplacé lui-même par
une convention beaucoup plus favcrab’e encore pour la France,
le 15 octobre suivant.
En 1889, 'la présence du Beautemps-Beaupré empêcha une
révolte d’esclavejs. Au lieu de se rapprocher de la France, Abdallah
sembla céder à nos ennemis et mourut en 1891, laissant la situation
très tendue. Aussitôt la guerre civile éclata entre son fiés et son
frère Saïd Othman qui sortit vainqueur de la l'utte et chassa notre
résident. Le Boursain débarqua trois ‘compagnies d’infanterie et
les deux princes anjouanais furent déportés à Mayotte dont le
Gouverneur, M. Papinaud, proclama sultan d’Anjouan le prince
Saïd Omar, frère de Saïd Ali, sultan (de la Grande Comore. Les
relations furent dès lors très cordiales, l’esclavage fut aboli par
Décret du 15 mai 1891 et le traité de protectorat fut complète
ment rendu définitif le 8 janvier 1892 ; celui-ci remplaçait le
conseil des ministres par le Résident français auprès du sultan,
lequel mourut en 1892.
La France préférant ne pas annexer Anjouan, plaça sur le
trône son fils aîné Saïd Mohamed avec lequel nous n’eûmes aucun
démêlé. Le dernier sultan El Sayed Sa’em fut, après l’annexion de
1912, envoyé en résidence au Caire.
Géographie. — Située au centre des Comores, à 9 lieues à l’Est
de Moljléli, à 15 lieues au S.-E. de la Grande Comore, Anjouan
mesure 390 km. C’est un cône volcanique triangulaire de 45 à
50 km. de côté à la base, très régulière, avec des pentes douces
très fertiles. Le p’c central, le Mont M’Tingui s’érige majestueuse
ment à 1576 m. d’altitude, cime volcanique constamment perdue
dans un chhpe.au de nuages formés d’émanations de vapeurs issue/
des profondeurs de son cratère. Un second sommet plus arrondi
surplombe Iconi à 1300 m. Les vallées sont étroites et profondes,
et conduisent à la mer des ruisseaux plus ou moins importants.
Tous les sommets sont très boisés, ainsi que 1 les pentes, et
l'eau abonde partout. Sur beaucoup de points du littoral, le sable
est noir. Les coraux tiennent aux assises de l’île, mais s’étendent
assez loin au large, le long de la côte occidentale. Ailleurs, la côte
tombe à pic dans la mer et donne de grands fonds. Il n’y a aucun
bon port, les côtes étant bordées de falaises 'rectilignes.
Aussi fertile que Mayotte, l’île d'Anjouan est plus saine et
l’on n’y connaît que la dysenterie et la vario’e, a’nsi que les
fièvres paludéennes dans les endroits marécageux.
L’abaissement relatif de sa température peut-être attribué à
l’élévation de son massif et au boisement presque complet de se
montagnes. Bien qu’employé là comme dans les autres îles de l’ar
chipel, le défrichement par le feu n’a pas donné d’aussi désastreux
résultats ; la végétation est aussi riche et a le même aspect qu’à
Mayotte.
La population a plus que doublé sous l’occupation française.
On ne comptait guère que 12.000 habitants en 1885. Il y a aujour
d’hui une population globale de 29 598 habitants se décomposant
ainsi : 131 Français, 15 Anglais ou Mauriciens, 1 Américain, 53
Hindous, 3 Arabes et 29.395 indigènes.
Le climat est constamment humide, des pluies abondantes pres
que toute l’année, chaud au bord de la mer, dans les étroites
vallées, tempéré sur les plateaux de Nioumakélé ; salubre dans
cette région ainsi que dans lie cirque de Patsy.
Administration. — Anjouan forme un district de la province
des Comores souis la juridiction de l’Administrateur Supérieur
résidant à Mayotte. Le chef de district est un administrateur des
colonies résidant à Mutsamudu, capitale de File (3.120 habitants).
Il y a un poste de T. S. F. communiquant avec le réseau de
Madagascar et dépendances.
Les services administratifs sont tous installés sur le plateau
de Hombo, au-dessus de la ville indigène, à 200' m. d’altitude.
La vieille ville arabe de Mutsamudu est enclose dans des murailles
austères et se compose d’un fouillis de cubes massifs de construc
tion en maçonnerie aux toits en terrasse, à l’intérieur desquels
toute la vie se concentre.
Entre ces constructions hostiles d’apparence, que n’égaie mê
me pas la blancheur éclatante des cités sud-africaines, en bas des
murs désespérément gris, serpentent *Ûes ruelles étroites et tor
tueuses, sombres, où l’étranger s’égare comme en un labyrinthe.
Par contre, que de pittoresque dans les fines sculptures des mou
charabieh, des portes, des poutrelles carminées où se lisent des ver
sets du Coran, le curieux minaret dei la mosquée du Vendredi, dans
les échoppes parfumées des commerçants hindous, dans le pittores
que des costumes ; hommes en longues robes jaunes coiffées du fez
rouge ou de la qouffia blanche à broderies. Les ruines d’un vieux
château fort où sommeille Flj|istorique passé d’Anjouan dominent
cette curieuse cité aux portes de laquelle chantent des ruisseaux
à l’ombre des palmiers.
Communications. — Une voie ferrée de 0 m. 60 appartenant
à la Société Coloniale de Bambao réunit les plantations de cette
société le long de la route de Bambao à Domoni. Un bon chemin
charretier réunit Bambao à Mutsamudu. Des routes sillonnent les
domaines de Bambao, Pomoni, M’tsangâny et Patsy. Des chemins
muletiers unissent Mutsamudu à Nioumakélé par Bambao et à
Pomoni, par Page et Vassy. La rade de Mutsamudu est bonne pen
dant la mousson de S.E. ; pendant celle de N O.., de décembre à
mars, les opérations du batelage sont beaucoup plus difficiles et
parfois impossibles. Les longs courriers des Messageries Maritimes
touchent Anjouan environ deux fois par mois. Les exportations et
importations ont lieu par Matsamudu qui, par Poutres, centralise le
trafic.
Les deux autres centres notables de l’île sont Bambao où l’on
remarque le palais de l’ancien sultan Abdallah III. Une des portes
de ce palais, en bois finement sculpté, est au musée de sculpture
comparée du Trocadéro ; et Domoni, qui recèle la première mos
quée Chirazienne d’Anjouan, décorée d’arabesques géométriques en
corail blanc.
Mise en valeur — Elevage. — Les ressources d'Anjouan ne
diffèrent guère de celles de Mayotte. Elle connut aussi, quoique à
un degré moindre, la crise sucrière et possède encore une usine à
sucre à Pomoni (G, Chiris et Cie). A Bambao, une usine électrique
actionne des défibreuses à sisal et à aloès. Il y a aussi une usine
électrique à Mutsamudu.
Les autres ressources sont constituées par la vanille (impor
tants ateliers de préparation), les essences à parfums (quatre dis-
tillerL-s), le coprah, les arbres fruitiers (avocatier, citronnier,
55
ANJOUAN
Historique. L’île d’An.iouan « N Souani » ou « Ile de la Main »
a été surnommée la perle des Comores parce qu’elle est incontes
tablement la plus fertile.
Elle fut, comme sa voisine la Grande Comore, connue des
Arabes depuis l’hégire. A .partir du X e siècle, les géographes en
parlent sous le nom de « Komr » également appliqué à Madagascar.
D’après une tradition locaïe. une colonie d’Arabes, sectateurs
d’Ali, serait venue s’y fixer! sous la conduite d’un prince de l’Yémen
qui, après avoir soutenu p^sieurs guerres^ aurait vaincu et
obligé de prendre la fuite avec sa famille et une partie de ses
sujets. Presque tous les vaisseaux furent dispersés par une tempête
et trois bâtiments seulement purent se sauver. Le chef se fixa
à Anjouan avec sa famille; ses sujets se dispersèrent dans les autres
îles qui, d’ailleurs, ont toujours reconnu la suprématie d’Anjouan.
Les Persans de Chiraz qui trafiquaient avec la côte d’Afrique,
à Magdochou et Kiloa, débarquèrent aussi aux Comores. Dans les
premiers temps de l’expansion portugaise, Aniouan et la Grande
Comore furent visitées par des navigateurs ; mais les colons pro
prement dits, fugitifs pour la plupart, vinrent de Madagascar et
de la côte Africaine. Ils formèrent avec ceux de l’Arabie une race
croisée offrant toutes les transitions, du Sémite presque pur au
Malgache et au Bantou.
Le trafic a également attiré quelques banyans de Bombay.
Les sultans arabes d’Anjouan, au siècle dernier, se disaient
descendants du prince yéménite. C’est à Anjouan que furent dé
portés, en 1801, à la suite du complot dit. de la « Machine Infer
nale » Rossignol et plusieurs de ses compagnons ; ils moururent
tous en peu de temps. En 1816, le su’tan demanda vainement au
Gouverneur de Bourbon de le protéger contre les incursions de
ses voisins. Lcrs, la ma'heureuse île fut livrée à des déprédations
périodiques. Constamment pillés, les Anjouanais abandonnèrent peu
à peu la culture et tombèrent dans l’apathie, conséquence fré
quente du fatalisme mahométan.
En 1842, Sélim, après une longue lutte, réussit à chasser du
trône son neveu Allaouy, avec l’aide occu’te de l’Angleterre et
régna paisiblement jusqu’à sa mort, en 1855.
Son fils Abdallah réprima tout d’abord une révolte avec succès,
puis entreprit là mise en valeur de son sultanat avec l’aide de
colons anglais et américains ; mais il contracta une dette de
266.000 roupies envers une banque de Maurice et, insolvable, s’éloi
gna de nos rivaux au profit de la France sous la protection de
laquellle il se plaça, le 21 avril 1886, par un traité signé avec M.
Gerville-Réache, venu sur le croiseur français le Chacal, Des enga
gements réciproques très nets furent pris, mais le sultan, par un
revirement fréquent chez les Arabes, chercha à se soustraire à,
notre influence au lendemain de ce traité ; il nous suscita des con
testations et alla jusqu’à refuser notre Résident. Il fallut donc
recourir à la force pour le mettre à la raison et une escadre fran
çaise débarqua quatre compagnies d’infanterie. Devant ce déploie
ment, Abdallah céda et signa, le 2V> mars 1887, un traité qui com
plétait et renforçait le précédent et qui fut remplacé lui-même par
une convention beaucoup plus favcrab’e encore pour la France,
le 15 octobre suivant.
En 1889, 'la présence du Beautemps-Beaupré empêcha une
révolte d’esclavejs. Au lieu de se rapprocher de la France, Abdallah
sembla céder à nos ennemis et mourut en 1891, laissant la situation
très tendue. Aussitôt la guerre civile éclata entre son fiés et son
frère Saïd Othman qui sortit vainqueur de la l'utte et chassa notre
résident. Le Boursain débarqua trois ‘compagnies d’infanterie et
les deux princes anjouanais furent déportés à Mayotte dont le
Gouverneur, M. Papinaud, proclama sultan d’Anjouan le prince
Saïd Omar, frère de Saïd Ali, sultan (de la Grande Comore. Les
relations furent dès lors très cordiales, l’esclavage fut aboli par
Décret du 15 mai 1891 et le traité de protectorat fut complète
ment rendu définitif le 8 janvier 1892 ; celui-ci remplaçait le
conseil des ministres par le Résident français auprès du sultan,
lequel mourut en 1892.
La France préférant ne pas annexer Anjouan, plaça sur le
trône son fils aîné Saïd Mohamed avec lequel nous n’eûmes aucun
démêlé. Le dernier sultan El Sayed Sa’em fut, après l’annexion de
1912, envoyé en résidence au Caire.
Géographie. — Située au centre des Comores, à 9 lieues à l’Est
de Moljléli, à 15 lieues au S.-E. de la Grande Comore, Anjouan
mesure 390 km. C’est un cône volcanique triangulaire de 45 à
50 km. de côté à la base, très régulière, avec des pentes douces
très fertiles. Le p’c central, le Mont M’Tingui s’érige majestueuse
ment à 1576 m. d’altitude, cime volcanique constamment perdue
dans un chhpe.au de nuages formés d’émanations de vapeurs issue/
des profondeurs de son cratère. Un second sommet plus arrondi
surplombe Iconi à 1300 m. Les vallées sont étroites et profondes,
et conduisent à la mer des ruisseaux plus ou moins importants.
Tous les sommets sont très boisés, ainsi que 1 les pentes, et
l'eau abonde partout. Sur beaucoup de points du littoral, le sable
est noir. Les coraux tiennent aux assises de l’île, mais s’étendent
assez loin au large, le long de la côte occidentale. Ailleurs, la côte
tombe à pic dans la mer et donne de grands fonds. Il n’y a aucun
bon port, les côtes étant bordées de falaises 'rectilignes.
Aussi fertile que Mayotte, l’île d'Anjouan est plus saine et
l’on n’y connaît que la dysenterie et la vario’e, a’nsi que les
fièvres paludéennes dans les endroits marécageux.
L’abaissement relatif de sa température peut-être attribué à
l’élévation de son massif et au boisement presque complet de se
montagnes. Bien qu’employé là comme dans les autres îles de l’ar
chipel, le défrichement par le feu n’a pas donné d’aussi désastreux
résultats ; la végétation est aussi riche et a le même aspect qu’à
Mayotte.
La population a plus que doublé sous l’occupation française.
On ne comptait guère que 12.000 habitants en 1885. Il y a aujour
d’hui une population globale de 29 598 habitants se décomposant
ainsi : 131 Français, 15 Anglais ou Mauriciens, 1 Américain, 53
Hindous, 3 Arabes et 29.395 indigènes.
Le climat est constamment humide, des pluies abondantes pres
que toute l’année, chaud au bord de la mer, dans les étroites
vallées, tempéré sur les plateaux de Nioumakélé ; salubre dans
cette région ainsi que dans lie cirque de Patsy.
Administration. — Anjouan forme un district de la province
des Comores souis la juridiction de l’Administrateur Supérieur
résidant à Mayotte. Le chef de district est un administrateur des
colonies résidant à Mutsamudu, capitale de File (3.120 habitants).
Il y a un poste de T. S. F. communiquant avec le réseau de
Madagascar et dépendances.
Les services administratifs sont tous installés sur le plateau
de Hombo, au-dessus de la ville indigène, à 200' m. d’altitude.
La vieille ville arabe de Mutsamudu est enclose dans des murailles
austères et se compose d’un fouillis de cubes massifs de construc
tion en maçonnerie aux toits en terrasse, à l’intérieur desquels
toute la vie se concentre.
Entre ces constructions hostiles d’apparence, que n’égaie mê
me pas la blancheur éclatante des cités sud-africaines, en bas des
murs désespérément gris, serpentent *Ûes ruelles étroites et tor
tueuses, sombres, où l’étranger s’égare comme en un labyrinthe.
Par contre, que de pittoresque dans les fines sculptures des mou
charabieh, des portes, des poutrelles carminées où se lisent des ver
sets du Coran, le curieux minaret dei la mosquée du Vendredi, dans
les échoppes parfumées des commerçants hindous, dans le pittores
que des costumes ; hommes en longues robes jaunes coiffées du fez
rouge ou de la qouffia blanche à broderies. Les ruines d’un vieux
château fort où sommeille Flj|istorique passé d’Anjouan dominent
cette curieuse cité aux portes de laquelle chantent des ruisseaux
à l’ombre des palmiers.
Communications. — Une voie ferrée de 0 m. 60 appartenant
à la Société Coloniale de Bambao réunit les plantations de cette
société le long de la route de Bambao à Domoni. Un bon chemin
charretier réunit Bambao à Mutsamudu. Des routes sillonnent les
domaines de Bambao, Pomoni, M’tsangâny et Patsy. Des chemins
muletiers unissent Mutsamudu à Nioumakélé par Bambao et à
Pomoni, par Page et Vassy. La rade de Mutsamudu est bonne pen
dant la mousson de S.E. ; pendant celle de N O.., de décembre à
mars, les opérations du batelage sont beaucoup plus difficiles et
parfois impossibles. Les longs courriers des Messageries Maritimes
touchent Anjouan environ deux fois par mois. Les exportations et
importations ont lieu par Matsamudu qui, par Poutres, centralise le
trafic.
Les deux autres centres notables de l’île sont Bambao où l’on
remarque le palais de l’ancien sultan Abdallah III. Une des portes
de ce palais, en bois finement sculpté, est au musée de sculpture
comparée du Trocadéro ; et Domoni, qui recèle la première mos
quée Chirazienne d’Anjouan, décorée d’arabesques géométriques en
corail blanc.
Mise en valeur — Elevage. — Les ressources d'Anjouan ne
diffèrent guère de celles de Mayotte. Elle connut aussi, quoique à
un degré moindre, la crise sucrière et possède encore une usine à
sucre à Pomoni (G, Chiris et Cie). A Bambao, une usine électrique
actionne des défibreuses à sisal et à aloès. Il y a aussi une usine
électrique à Mutsamudu.
Les autres ressources sont constituées par la vanille (impor
tants ateliers de préparation), les essences à parfums (quatre dis-
tillerL-s), le coprah, les arbres fruitiers (avocatier, citronnier,
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