Titre : L'Afrique française : bulletin mensuel du Comité de l'Afrique française et du Comité du Maroc
Auteur : Comité de l'Afrique française. Auteur du texte
Auteur : Comité du Maroc (Paris). Auteur du texte
Éditeur : Comité de l'Afrique française (Paris)
Date d'édition : 1932-01-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32683501s
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 janvier 1932 01 janvier 1932
Description : 1932/01/01 (A42,N1)-1932/12/31 (A42,N12). 1932/01/01 (A42,N1)-1932/12/31 (A42,N12).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k3201128s
Source : CIRAD, 2017-132476
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 10/02/2019
DE L’AFRIQUE FRANÇAISE
421
vaux et d’outillage qui se monte à 3 milliards
865 millions de francs, dont en première urgence
des travaux à effectuer dans une période de 10
ans, et qui s’élèvent à 1 milliard 835 millions de
francs.
Une séance plénière de la commission d’étu
des économiques et financières s’est tenue le 4
juillet, sous la présidence de M. Manceron, Ré
sident général, assisté de MM. Dubourdieu et
Boissée. Au début de la séance, M. Manceron a
prononcé une allocution :
En vue de donner suite à une initiative que mon pré
décesseur avait annoncé l’intention de réaliser, j’ai cons
titué quelques mois après mon arrivée en Tunisie la Com
mission d’études qui se réunit à nouveau aujourd’hui.
Celle-ci se subdivise en deux sous-commissions: l’une éco
nomique chargée d’élaborer un programme d’outillage
pour la Tunisie, l’autre financière ayant pour mission de
rechercher si la Tunisie est en état de supporter l’effort
fiscal supplémentaire nécessaire pour entamer dès main
tenant la réalisation de ce programme, et sous quelle forme
cet effort fiscal devra 6e présenter pour que la charge
nouvelle 6oit répartie le plus équitablement sur l’ensem
ble des contribuables...
Le travail, terminé en juin 1931, n’a pu voir
le jour qu’un an après, en raison des difficultés
de publication.
Après avoir félicité et remercié de leur con
cours les présidents des deux sous-commissions,
MM. Dubourdieu et Boissée, ainsi que les diffé
rents rapporteurs, MM. Gounot, Omessa et Cou
derc, le Résident général continuait :
L’ensemble des rapports qui viennent d’être publiés cons
titue assurément l’ouvrage le plus complet qui ait été édité
sur l’économie de la Tunisie depuis le début du Protec
torat. C’est un monument important à la fois par l’abon
dance et la richesse des matériaux qui y ont été réunis. Il
ne donnera pas seulement au Gouvernement et aux As
semblées les indications qui les Iguideront dans leurs
travaux, il sera encore pour tous ceux qui, en France,
veulent bien s’intéresser à la Tunisie, une mine précieuse
de renseignements.
Il appartient aujourd’hui à la Commission de dire si
elle est disposée à recommander aux Pouvoirs Publics
l'adoption du programme qui est présenté. Le Gouverne
ment et le Grand Conseil, qui ne manqueront pas de
s’en inspirer, auront ensuite à se prononcer sur l’ordre
d’urgence des travaux, sur les moyens à mettre en œu
vre pour y pourvoir, 6ur les possibilités de contribution
offertes actuellement par la situation économique du pays,
enfin sur le choix du moment opportun pour passer à la
réalisation...
La sagesse commandera au Grand Conseil et au Gouver
nement, pour aborder sans risques graves un programme
de grande envergure, de s’assurer tout d’abord de l’équi
libre réel du budget ordinaire de la Tunisie et aussi de
commencer, suivant un plan préparé à l’avance, l’assai
nissement progressif de la Trésorerie, dans laquelle il a
été puisé avec une grande libéralité depuis un certain
nombre d’années. Il conviendra également d’attacher tou
te notre attention à la recommandation fort judicieuse qui
nous est présentée par la sous-commission financière : la
prudence exige, chaque fois que des crédits sont affectés
à de6 créations, routes, écoles, hôpitaux, etc., la prévi
sion simultanée des ressources ordinaires nécessaires d’une
façon permanente à l’entretien ou au fonctionnement des
établissements nouveaux, et celles-ci doivent, en bien des
cas, dépasser très sensiblement le chiffre même des annui
tés d’amortissement de la construction. Voter les uns sans
assurer les autres serait d’une imprévoyance coupable et
conduirait très rapidement à des impossibilités budgé
taires...
Nous devons avoir confiance dans le développement de
la richesse publique, mais il faut nous garder d’illusions
excessives sur la rapidité de ce mouvement et prévoir des
délais raisonnables entre la semence et la récolte.
L’avantage essentiel que retirera désormais la Tunisie du
travail qui vient d’être accompli, c’est de posséder un
programme d’ensemble d’outillage économique qui lui man
quait jusqu’ici. On a souvent reproché au Protectorat
d’avoir négligé depuis un certain nombre d’années d’amé
liorer son outillage et Je reproche n’est pas fondé; on
pourrait même s’inquiéta des sommes importantes qui y
ont été employées, puisque, dans les cinq dernières an
nées, 700 millions ont été affectés à des emprunts desti
nés aux travaux entrepris par l’Etat, les Régions ou les
différents offices ou au développement des différentes for
mes de crédit. L’augmentation des charges annuelles ins
crites de ce fait au budget de l’Etat dépasse 52 millions,
si l’on y comprend les subventions diverses destinées à
être capitalisées pour le fonds de colonisation, l’office de
crédit agricole indigène, la caisse immobilière, etc... La
seule critique qui paraisse justifiée est d’avoir engagé des
crédits de cette importance dans des dépenses, extrême
ment utiles sans doute, mais en dehors de tout plan d’en
semble. Le travail de la Commission vient à point pour y
apporter l’ordre et la méthode indispensables.
Après des observations complémentaires, pré
sentées par certains membres de cette assem
blée, et notamment par M. M’Hamed Chenik,
président de la chambre de commerce indigène
de Tunis, la commission déclara sa mission ter
minée.
Le cinquantenaire de la mort de Garibaldi. —
Les Italiens de Tunisie ont célébré avec enthou
siasme le cinquantenaire de la mort du grand
patriote Joseph Garibaldi (2 juin 1882).
M. Ezio-Marius Gray, député de Novare, avait
été délégué par le Gouvernement fasciste pour
porter à cette occasion la bonne parole aux ré-
gnicoles de la Régence. Il a profité de son voyage
pour accomplir une tournée de propagande dans
les principaux centres de la Régence, notamment
à Sfax où il a inauguré le monument italien aux
Morts de la guerre (1).
De leur côté, les libéraux Italiens ont égale
ment commémoré Joseph Garibaldi, apôtre de
la liberté. M. Louis Campolonghi, auquel les Au
torités du Protectorat ont accordées les autori
sations nécessaires, est venu spécialement à Tu
nis à cette occasion. Il y a prononcé plusieurs
conférences d’un sentiment patriotique élevé en
même temps que très modérées dans la forme.
Une bombe au siège du quotidien « L’Unione »
à Tunis. — Une bombe placée par des inconnus
a fait explosion sur une des fenêtres de la salle
des machines du quotidien italien L’Unione, le
Il mai dernier, à 21 h. 30.
Beaucoup de bruit, des dégâts matériels insi
gnifiants, aucun accident de personnes heureu
sement.
C’est la troisième de ces manifestations aussi
stupides que bruyantes qui se produit à L’Unione
(1) M. Gray, né à Novare en 1885, est un des fondateurs
du parti nationaliste italien. Il a pris part à la guerre de
Libye et à la journée de Chara-Chat, comme volontaire. Au
teur d’ouvrages anti-allemands, il a été élu député en 1921.
421
vaux et d’outillage qui se monte à 3 milliards
865 millions de francs, dont en première urgence
des travaux à effectuer dans une période de 10
ans, et qui s’élèvent à 1 milliard 835 millions de
francs.
Une séance plénière de la commission d’étu
des économiques et financières s’est tenue le 4
juillet, sous la présidence de M. Manceron, Ré
sident général, assisté de MM. Dubourdieu et
Boissée. Au début de la séance, M. Manceron a
prononcé une allocution :
En vue de donner suite à une initiative que mon pré
décesseur avait annoncé l’intention de réaliser, j’ai cons
titué quelques mois après mon arrivée en Tunisie la Com
mission d’études qui se réunit à nouveau aujourd’hui.
Celle-ci se subdivise en deux sous-commissions: l’une éco
nomique chargée d’élaborer un programme d’outillage
pour la Tunisie, l’autre financière ayant pour mission de
rechercher si la Tunisie est en état de supporter l’effort
fiscal supplémentaire nécessaire pour entamer dès main
tenant la réalisation de ce programme, et sous quelle forme
cet effort fiscal devra 6e présenter pour que la charge
nouvelle 6oit répartie le plus équitablement sur l’ensem
ble des contribuables...
Le travail, terminé en juin 1931, n’a pu voir
le jour qu’un an après, en raison des difficultés
de publication.
Après avoir félicité et remercié de leur con
cours les présidents des deux sous-commissions,
MM. Dubourdieu et Boissée, ainsi que les diffé
rents rapporteurs, MM. Gounot, Omessa et Cou
derc, le Résident général continuait :
L’ensemble des rapports qui viennent d’être publiés cons
titue assurément l’ouvrage le plus complet qui ait été édité
sur l’économie de la Tunisie depuis le début du Protec
torat. C’est un monument important à la fois par l’abon
dance et la richesse des matériaux qui y ont été réunis. Il
ne donnera pas seulement au Gouvernement et aux As
semblées les indications qui les Iguideront dans leurs
travaux, il sera encore pour tous ceux qui, en France,
veulent bien s’intéresser à la Tunisie, une mine précieuse
de renseignements.
Il appartient aujourd’hui à la Commission de dire si
elle est disposée à recommander aux Pouvoirs Publics
l'adoption du programme qui est présenté. Le Gouverne
ment et le Grand Conseil, qui ne manqueront pas de
s’en inspirer, auront ensuite à se prononcer sur l’ordre
d’urgence des travaux, sur les moyens à mettre en œu
vre pour y pourvoir, 6ur les possibilités de contribution
offertes actuellement par la situation économique du pays,
enfin sur le choix du moment opportun pour passer à la
réalisation...
La sagesse commandera au Grand Conseil et au Gouver
nement, pour aborder sans risques graves un programme
de grande envergure, de s’assurer tout d’abord de l’équi
libre réel du budget ordinaire de la Tunisie et aussi de
commencer, suivant un plan préparé à l’avance, l’assai
nissement progressif de la Trésorerie, dans laquelle il a
été puisé avec une grande libéralité depuis un certain
nombre d’années. Il conviendra également d’attacher tou
te notre attention à la recommandation fort judicieuse qui
nous est présentée par la sous-commission financière : la
prudence exige, chaque fois que des crédits sont affectés
à de6 créations, routes, écoles, hôpitaux, etc., la prévi
sion simultanée des ressources ordinaires nécessaires d’une
façon permanente à l’entretien ou au fonctionnement des
établissements nouveaux, et celles-ci doivent, en bien des
cas, dépasser très sensiblement le chiffre même des annui
tés d’amortissement de la construction. Voter les uns sans
assurer les autres serait d’une imprévoyance coupable et
conduirait très rapidement à des impossibilités budgé
taires...
Nous devons avoir confiance dans le développement de
la richesse publique, mais il faut nous garder d’illusions
excessives sur la rapidité de ce mouvement et prévoir des
délais raisonnables entre la semence et la récolte.
L’avantage essentiel que retirera désormais la Tunisie du
travail qui vient d’être accompli, c’est de posséder un
programme d’ensemble d’outillage économique qui lui man
quait jusqu’ici. On a souvent reproché au Protectorat
d’avoir négligé depuis un certain nombre d’années d’amé
liorer son outillage et Je reproche n’est pas fondé; on
pourrait même s’inquiéta des sommes importantes qui y
ont été employées, puisque, dans les cinq dernières an
nées, 700 millions ont été affectés à des emprunts desti
nés aux travaux entrepris par l’Etat, les Régions ou les
différents offices ou au développement des différentes for
mes de crédit. L’augmentation des charges annuelles ins
crites de ce fait au budget de l’Etat dépasse 52 millions,
si l’on y comprend les subventions diverses destinées à
être capitalisées pour le fonds de colonisation, l’office de
crédit agricole indigène, la caisse immobilière, etc... La
seule critique qui paraisse justifiée est d’avoir engagé des
crédits de cette importance dans des dépenses, extrême
ment utiles sans doute, mais en dehors de tout plan d’en
semble. Le travail de la Commission vient à point pour y
apporter l’ordre et la méthode indispensables.
Après des observations complémentaires, pré
sentées par certains membres de cette assem
blée, et notamment par M. M’Hamed Chenik,
président de la chambre de commerce indigène
de Tunis, la commission déclara sa mission ter
minée.
Le cinquantenaire de la mort de Garibaldi. —
Les Italiens de Tunisie ont célébré avec enthou
siasme le cinquantenaire de la mort du grand
patriote Joseph Garibaldi (2 juin 1882).
M. Ezio-Marius Gray, député de Novare, avait
été délégué par le Gouvernement fasciste pour
porter à cette occasion la bonne parole aux ré-
gnicoles de la Régence. Il a profité de son voyage
pour accomplir une tournée de propagande dans
les principaux centres de la Régence, notamment
à Sfax où il a inauguré le monument italien aux
Morts de la guerre (1).
De leur côté, les libéraux Italiens ont égale
ment commémoré Joseph Garibaldi, apôtre de
la liberté. M. Louis Campolonghi, auquel les Au
torités du Protectorat ont accordées les autori
sations nécessaires, est venu spécialement à Tu
nis à cette occasion. Il y a prononcé plusieurs
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même temps que très modérées dans la forme.
Une bombe au siège du quotidien « L’Unione »
à Tunis. — Une bombe placée par des inconnus
a fait explosion sur une des fenêtres de la salle
des machines du quotidien italien L’Unione, le
Il mai dernier, à 21 h. 30.
Beaucoup de bruit, des dégâts matériels insi
gnifiants, aucun accident de personnes heureu
sement.
C’est la troisième de ces manifestations aussi
stupides que bruyantes qui se produit à L’Unione
(1) M. Gray, né à Novare en 1885, est un des fondateurs
du parti nationaliste italien. Il a pris part à la guerre de
Libye et à la journée de Chara-Chat, comme volontaire. Au
teur d’ouvrages anti-allemands, il a été élu député en 1921.
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