L’ARTISANAT RURAL EN HAUTE VOLTA
ET AU NIGER /
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Deux rapports ont été rédigés par les Experts de la Société d’Aide Technique et de Coopération
(S. A. TE. C.) sur l’Artisanat Rural en Haute-Volta (janvier 64), puis au Niger (avril 64). Ils sont
suffisamment proches l’un de l’autre, aussi bien dans le temps que dans leur sujet, et ils présentent
aux yeux de la rédaction de « Machinisme Agricole Tropical » un intérêt tel qu’il a semblé justifié d’en
publier de larges extraits sous la forme d’un seul article.
A l’heure où, dans la plupart des pays bénéficiant de l’Assistance Technique on constate, ou on
espère, un « démarrage » de l’économie nationale, on se rend justement compte que ce progrès sera tri-
butaire, au premier chef, du développement de l’économie rurale.
Celle-ci, à son tour, dépend avant tout de la production agricole proprement dite, donc des
moyens, traditionnels ou nouveaux, rassemblés pour en assurer le développement. C’est à ce stade
qu’apparaît l’importance de l’artisanat rural, en ce qu’il constitue l’un des seuls appuis de toutes les
actions à entreprendre concernant — de près ou de loin —- la mécanisation agricole, que cette expression
s’applique à la simple diffusion d’outils à main perfectionnés, au lancement d’opérations de culture
attelée, ou, même à des expériences mettant en oeuvre la motorisation.
Ces rapports ont été établis pour le compte des Pays intéressés, à la demande du Ministère de la
Coopération française, que nous remercions ici, ainsi que la S. A. TE. C., d’avoir autorisé cette publica-
tion. Ils présentent un certain caractère de « reportage » fort intéressant ; mais leur véritable but est de
dégager les moyens à mettre en oeuvre pour développer et harmoniser différentes branches de l’artisanat
afin que l’économie rurale et plus particulièrement celle agricole puissent compter, au fur et à mesure
de leur développement, sur un secteur artisanal ayant lui-même amélioré ses techniques et augmenté
ses moyens de production. Ainsi les agriculteurs auront-ils la possibilité : d’acquérir des outils à main
perfectionnés et robustes, de faire réparer leurs équipements de culture attelée (machines et harnache-
ments) et, dans un avenir assez proche espérons-le, de se voir proposer (par des unités de production
artisanales rationnellement équipées) des instruments relativement complexes, montés ou fabriqués sur
place, ce dernier stade constituant alors une ébauche d’industrialisation.
Dans les pages qui vont suivre, on trouvera, après une introduction définissant la physionomie
générale de l’artisanat, une étude sur les différentes corporations artisanales. Cependant/ tenant compte
du fait que nos Lecteurs sont plus spécialement intéressés par les activités directement rattachées à
l’agriculture, il nous a semblé bon de détailler surtout les chapitres traitant de l’artisanat du métal
(essentiellement les forgerons), et de la bourrellerie.
Pour chacun de ces chapitres, les Auteurs ont d’abord dressé le bilan des moyens actuellement
mis en oeuvre et des principales productions. Puis, partant de cet existant, ils ont défini les grandes
lignes de l’évolution, souhaitable et possible, des techniques et des productions. Ceci les a conduits à
dégager les actions à entreprendre : perfectionnement des techniques et de l’outillage traditionnels,
initiation à de nouvelles techniques, création de mouvements coopératifs, création d’unités de produc-
tion ; enfin un projet précis d’Assistance Technique est proposé pour trois zones du Niger, comportant
la présence de moniteurs spécialisés et d’équipements mobiles ou fixes.
En ce qui concerne les autres chapitres consacrés aux tanneurs, maroquiniers, selliers et cordon-
niers, ainsi qu’à la partie des rapports traitant de la poterie, une brève analyse in fine, a été jugée
suffisante, eu égard à notre spécialisation.
Les photographies et croquis nous ont été obligeamment communiqués par la SATEC.
C. E. E.M. A. T.
PHYSIONOMIE GÉNÉRALE
DE L’ARTISANAT
L’artisanat Voltaïque ou Nigérien est une activité
familiale et saisonnière se pratiquant pendant la
saison sèche, de décembre à avril. Les entreprises
ne fonctionnent donc que temporairement, per-
mettant à leurs promoteurs de compléter leurs
ressources de base qui proviennent de l’activité
agricole. On enregistre, cependant, quelques excep-
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