Titre : Revue de botanique appliquée et d'agriculture coloniale : bulletin du Laboratoire d'agronomie coloniale / dir. Auguste Chevalier
Auteur : Laboratoire d'agronomie coloniale (Paris). Auteur du texte
Éditeur : Laboratoire d'agronomie coloniale (Paris)
Date d'édition : 1931-01-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34378376w
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 01 janvier 1931 01 janvier 1931
Description : 1931/01/01 (T11)-1931/08/31. 1931/01/01 (T11)-1931/08/31.
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k1263637b
Source : CIRAD, 8-S-16320
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 01/08/2016
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- SOMMAIRE du N° 113
- Revue de Botanique appliquée et d'Agriculture tropicale
- NOTES & ACTUALITÉS
- .......... Page(s) .......... 36
- .......... Page(s) .......... 37
- .......... Page(s) .......... 39
- .......... Page(s) .......... 40
- SEDDON (H. R.); BELSCHNER. (H. G.).
Sur une Ciccadée dont les graines sont toxiques pour les Moutons.......... Page(s) .......... 42 - .......... Page(s) .......... 44
- .......... Page(s) .......... 45
- .......... Page(s) .......... 49
— il —
souvent recueilli en grande quantité, mis à fermenter dans des troncs
creusés faisant l'office de cuve, puis distillé à l'aide d'un appareil des
plus rudimentaires. L'alcool ainsi obtenu n'a pas mauvais goût. Il est
sans contredit infiniment moins nuisible et bien meilleur que les
alcools de traite, mais ce n'est point pour cette raison que les Malgaches
le trouvent infiniment supérieur à ces derniers. Il ne coûte rien; sa
fabrication est des plus aisée; un vieux canon de fusil, quelques roseaux,
quelques marmites, et quelques troncs creusés suffisent pour établir
une distillerie ; sous les palmes, dans les bas-fonds où se plaît le Raphia,
on peut faire en paix, sans se soucier du fisc, des centaines de litres de
cette merveilleuse boisson ; elle est vendue facilement aux alentours
et procure ainsi d'inappréciables ressources; enfin et surtout l'on peut
en boire tout à son aise, sans aucun contrôle... sauf celui, parfois, de
la Mort !
Extraction du vin de palme et distillation clandestine sont naturelle-
ment interdits par de sévères arrêtés. Amonta tisy lily, dans la
brousse il n'y a pas de lois, disent en souriant les Sakalaves auxquels
on rappelle ces textes draconiens. Et, en effet, que peut bien signifier
une telle prose dans un pays où le gendarme, le garde-champêtre et le
garde-forestier sont totalement inconnus? où la police est assurée par
des miliciens indigènes, qui, bien souvent, usent et abusent eux-mêmes
de cet alcool ou tirent profit des distilleries clandestines qu'ils décou-
vrent (1)? où les agents européens chargés de la répression de ces
délits, occupés par de multiples fonctions, n'ayant d'ailleurs ni le
temps ni les moyens de circuler en dehors des routes, sont obligés
eux-mêmes de fermer les yeux? En fait, non seulement ces lois sont
restées lettres mortes, mais les mesures que l'on a prises ptmr res-
treindre la consommation des alcools de traite ont eu pour effet de
multiplier les distilleries clandestines et d'accroître, là où la surveil-
lance n'est pas effective, les méfaits de l'alcoolisme. L'Administration
s'en est d'ailleurs aperçu, car ce développement de la fabrication de
l'alcool de fraude au fur et à mesure que l'on restreignait la vente des
alcools de traite, a été une des causes qui a empêché la suppression
complète de ces derniers, mesure qui pourtant s'impose à Madagascar.
Il est d'ailleurs facile de se rendre compte, en même temps, et des
(1.) Nous avons même vu mieux que cela : En 1922, aux alentours de Kandreho
nous avons trouvé un détachement de prisonniers, surveilles par des Tirailleurs
Malgaches, qui se livraient aux joies de cette fabrication ! Envoyés fréquemment
en corvée dans ce bois de Raphia, pour y recueillir des fibres et des rachis, ils
avaient établi, d'un commun accord et sans doute à l'insu du Chef de Poste, leur
petite usine et se montraient très satisfaits de son rendement!
souvent recueilli en grande quantité, mis à fermenter dans des troncs
creusés faisant l'office de cuve, puis distillé à l'aide d'un appareil des
plus rudimentaires. L'alcool ainsi obtenu n'a pas mauvais goût. Il est
sans contredit infiniment moins nuisible et bien meilleur que les
alcools de traite, mais ce n'est point pour cette raison que les Malgaches
le trouvent infiniment supérieur à ces derniers. Il ne coûte rien; sa
fabrication est des plus aisée; un vieux canon de fusil, quelques roseaux,
quelques marmites, et quelques troncs creusés suffisent pour établir
une distillerie ; sous les palmes, dans les bas-fonds où se plaît le Raphia,
on peut faire en paix, sans se soucier du fisc, des centaines de litres de
cette merveilleuse boisson ; elle est vendue facilement aux alentours
et procure ainsi d'inappréciables ressources; enfin et surtout l'on peut
en boire tout à son aise, sans aucun contrôle... sauf celui, parfois, de
la Mort !
Extraction du vin de palme et distillation clandestine sont naturelle-
ment interdits par de sévères arrêtés. Amonta tisy lily, dans la
brousse il n'y a pas de lois, disent en souriant les Sakalaves auxquels
on rappelle ces textes draconiens. Et, en effet, que peut bien signifier
une telle prose dans un pays où le gendarme, le garde-champêtre et le
garde-forestier sont totalement inconnus? où la police est assurée par
des miliciens indigènes, qui, bien souvent, usent et abusent eux-mêmes
de cet alcool ou tirent profit des distilleries clandestines qu'ils décou-
vrent (1)? où les agents européens chargés de la répression de ces
délits, occupés par de multiples fonctions, n'ayant d'ailleurs ni le
temps ni les moyens de circuler en dehors des routes, sont obligés
eux-mêmes de fermer les yeux? En fait, non seulement ces lois sont
restées lettres mortes, mais les mesures que l'on a prises ptmr res-
treindre la consommation des alcools de traite ont eu pour effet de
multiplier les distilleries clandestines et d'accroître, là où la surveil-
lance n'est pas effective, les méfaits de l'alcoolisme. L'Administration
s'en est d'ailleurs aperçu, car ce développement de la fabrication de
l'alcool de fraude au fur et à mesure que l'on restreignait la vente des
alcools de traite, a été une des causes qui a empêché la suppression
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Il est d'ailleurs facile de se rendre compte, en même temps, et des
(1.) Nous avons même vu mieux que cela : En 1922, aux alentours de Kandreho
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