Titre : Revue de botanique appliquée et d'agriculture coloniale : bulletin du Laboratoire d'agronomie coloniale / dir. Auguste Chevalier
Auteur : Laboratoire d'agronomie coloniale (Paris). Auteur du texte
Éditeur : Laboratoire d'agronomie coloniale (Paris)
Date d'édition : 1932-05-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34378376w
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 11286 Nombre total de vues : 11286
Description : 01 mai 1932 01 mai 1932
Description : 1932/05/01 (A8,N83)-1932/05/31. 1932/05/01 (A8,N83)-1932/05/31.
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k1258957d
Source : CIRAD, 8-S-16320
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 19/06/2016
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une mentalité grégaire les rendant incapables de progrès. Ils restent
les représentants d'une race inférieure, comme l'avait reconnu le
Comte DE GOBINEAU.
Sans discuter au fond cette thèse encore trop répandue, je signa-
lerai une de ses erreurs capitales. Certes l'observation superficielle
parait attester l'existence d'un bien familial commun reçu des an-
cêtres et qui devra être transmis aux descendants. Il est constitué
par des valeurs diverses, celles des champs, des récoltes placées
dans les greniers, des troupeaux, des armes, des outils, des parures,
des vêtements, du numéraire, etc... il est administré par le pa-
triarche contrôlé et conseillé par les vieillards. On admet qu'il s'en-
tretient et s'augmente par le travail des membres de la commu-
nauté.
Mais on ignore en général que cette obligation de labeur en com-
mun est strictement limitée.
Les gens de la famille doivent leur activité productrice ou con-
servatrice au groupe pendant quatre ou cinq jours par semaine, le
reste du temps ils sont libres d'accomplir des tâches de leur choix
sur des champs individuels ou ailleurs. C'est làain fait capital, car
cette latitude leur permet d'acquérir et d'augmenter un pécule per-
sonnel, dont ils ont l'entière disposition. En fait il existe donc, à
côté du bien familial commun, des biens de ménages et des biens
individuels.
L 'Europe moderne a connu des économies pareilles. La ^cidruga.
serbe en est le type classique, son étude montre comment elle a
succombé à partir du moment où le pécule s'est répandu parmi les
Slaves du Sud. L'Afrique tropicale subit en ce moment le même
phénomène. Nous n'avons déjà plus le droit d'y parler de famille
communautaire, parce que les sociétés sont déjà parvenues au stade
du simple ménage et s'acheminent avec rapidité vers l'individua-
lisme, sous l'influence des facteurs nouveaux apportés par la colo-
nisation.
A n 'en pas douter, la paix imposée par les puissances tutrices et
les opportunités offertes par les entreprises européennes ont préci-
pité une évolution fatale. Dès l'instant où l'indigène a pu circuler
en sûreté et s embaucher à son gré dans des régions proches ou
éloignées de son village, l'ancienne famille de type étendu et groupé
a commencé à se désagréger.
En outre, la possession du pécule a permis de satisfaire les be-
soins nouveaux, suscités par l'offre, dans les boutiques, de produits
Colonies-Sciences . 5"
une mentalité grégaire les rendant incapables de progrès. Ils restent
les représentants d'une race inférieure, comme l'avait reconnu le
Comte DE GOBINEAU.
Sans discuter au fond cette thèse encore trop répandue, je signa-
lerai une de ses erreurs capitales. Certes l'observation superficielle
parait attester l'existence d'un bien familial commun reçu des an-
cêtres et qui devra être transmis aux descendants. Il est constitué
par des valeurs diverses, celles des champs, des récoltes placées
dans les greniers, des troupeaux, des armes, des outils, des parures,
des vêtements, du numéraire, etc... il est administré par le pa-
triarche contrôlé et conseillé par les vieillards. On admet qu'il s'en-
tretient et s'augmente par le travail des membres de la commu-
nauté.
Mais on ignore en général que cette obligation de labeur en com-
mun est strictement limitée.
Les gens de la famille doivent leur activité productrice ou con-
servatrice au groupe pendant quatre ou cinq jours par semaine, le
reste du temps ils sont libres d'accomplir des tâches de leur choix
sur des champs individuels ou ailleurs. C'est làain fait capital, car
cette latitude leur permet d'acquérir et d'augmenter un pécule per-
sonnel, dont ils ont l'entière disposition. En fait il existe donc, à
côté du bien familial commun, des biens de ménages et des biens
individuels.
L 'Europe moderne a connu des économies pareilles. La ^cidruga.
serbe en est le type classique, son étude montre comment elle a
succombé à partir du moment où le pécule s'est répandu parmi les
Slaves du Sud. L'Afrique tropicale subit en ce moment le même
phénomène. Nous n'avons déjà plus le droit d'y parler de famille
communautaire, parce que les sociétés sont déjà parvenues au stade
du simple ménage et s'acheminent avec rapidité vers l'individua-
lisme, sous l'influence des facteurs nouveaux apportés par la colo-
nisation.
A n 'en pas douter, la paix imposée par les puissances tutrices et
les opportunités offertes par les entreprises européennes ont préci-
pité une évolution fatale. Dès l'instant où l'indigène a pu circuler
en sûreté et s embaucher à son gré dans des régions proches ou
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a commencé à se désagréger.
En outre, la possession du pécule a permis de satisfaire les be-
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