Titre : Revue de botanique appliquée et d'agriculture coloniale : bulletin du Laboratoire d'agronomie coloniale / dir. Auguste Chevalier
Auteur : Laboratoire d'agronomie coloniale (Paris). Auteur du texte
Éditeur : Laboratoire d'agronomie coloniale (Paris)
Date d'édition : 1932-05-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34378376w
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 01 mai 1932 01 mai 1932
Description : 1932/05/01 (A8,N83)-1932/05/31. 1932/05/01 (A8,N83)-1932/05/31.
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k1258957d
Source : CIRAD, 8-S-16320
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 19/06/2016
— 98 -
(HANOT.&UX) : la marche vers l'inconnu poussa jadis Crétois et Phé-
niciens dans la Méditerranée préhellénique; Alexandre le Grand
fut le plus grand des coloniaux, et son oeuvre dura mille ans. Quand
vint la réaction de l'Asie contre l'hellénisme, l'Europe ne se relâcha
pas de son effort, pour traverser, puis pour tourner, cet hostile con-
tinent. L expansion éclatante du xixe siècle a là son origine. Et ce
fut comme la rupture d'une digue. En dépit des philosophes et des
sages qui s 'écriaient crime contre l'humanité, crime contre la
patrie qu'on détourne de ses destinées; contre le bon sens, parce
qu une colonie est le plus déplorable des placements. En dépit de
tous les conseils et même de l'indifférence ou de l'hostilité popu-
laires qui eussent dû tout arrêter dans les démocraties, l'œuvre
s'est faite. Elle a dépassé le cadre des histoires nationales et, par là,
nous fut longtemps mal intelligible, et voici qu'aujourd'hui nous
en apparaît la splendeur. Quand la France a invité le monde entier
à contempler la conquête européenne dans son Exposition, elle lui
a présenté la plus magnifique image de l'Europe.
Mais au même instant tombe sur nous la certitude que « l'ère des
terrains vagues..... [des lieux qui ne sont à personne, donc l'ère de
libre expansion est close... Le temps du monde fini commence ».
« A la période de prospection succède une période de relations. »
Relations tellement nouvelles et imprévues qu'elles engendrent
« un désordre de résonances » entre des groupes d'hommes qui
s'ignoraient parfaitement.
L'empire qu'a fondé la petite Europe était fondé sur la science
et la science était le monopole de l'Europe; oui, mais considérez
que la science est essentiellement transmissible. « L'inégalité fondée
sur le pouvoir technique » tend à disparaître. Et nous avons fait
pour la supprimer tout le nécessaire, nous étant, nous Européens,
disputé, avec le désir avoué en secret de nuire à nos concurrents,
l'avantage de vendre nos armes et de prêter notre argent.
Enfin, nous avons apporté avec nous des manières de penser qui
ouvrent aujourd'hui entre nos protégés et nous une grave contro-
verse.
Le contact entre l Orient et l'Occident a détruit presque sans
transition une vie politique séculaire, une vie économique immo-
bile, et, par là, bouleversé toute la vie morale des peuples soumis.
Et des voix s 'élèvent ; entendez-les dans le livre écrit avec un éclat
courageux par un de nos grands coloniaux, M. ALBERT SARRAU-R :
nous avons, disent-elles maintenant, grâce à vous, dont nous n'hé-
(HANOT.&UX) : la marche vers l'inconnu poussa jadis Crétois et Phé-
niciens dans la Méditerranée préhellénique; Alexandre le Grand
fut le plus grand des coloniaux, et son oeuvre dura mille ans. Quand
vint la réaction de l'Asie contre l'hellénisme, l'Europe ne se relâcha
pas de son effort, pour traverser, puis pour tourner, cet hostile con-
tinent. L expansion éclatante du xixe siècle a là son origine. Et ce
fut comme la rupture d'une digue. En dépit des philosophes et des
sages qui s 'écriaient crime contre l'humanité, crime contre la
patrie qu'on détourne de ses destinées; contre le bon sens, parce
qu une colonie est le plus déplorable des placements. En dépit de
tous les conseils et même de l'indifférence ou de l'hostilité popu-
laires qui eussent dû tout arrêter dans les démocraties, l'œuvre
s'est faite. Elle a dépassé le cadre des histoires nationales et, par là,
nous fut longtemps mal intelligible, et voici qu'aujourd'hui nous
en apparaît la splendeur. Quand la France a invité le monde entier
à contempler la conquête européenne dans son Exposition, elle lui
a présenté la plus magnifique image de l'Europe.
Mais au même instant tombe sur nous la certitude que « l'ère des
terrains vagues..... [des lieux qui ne sont à personne, donc l'ère de
libre expansion est close... Le temps du monde fini commence ».
« A la période de prospection succède une période de relations. »
Relations tellement nouvelles et imprévues qu'elles engendrent
« un désordre de résonances » entre des groupes d'hommes qui
s'ignoraient parfaitement.
L'empire qu'a fondé la petite Europe était fondé sur la science
et la science était le monopole de l'Europe; oui, mais considérez
que la science est essentiellement transmissible. « L'inégalité fondée
sur le pouvoir technique » tend à disparaître. Et nous avons fait
pour la supprimer tout le nécessaire, nous étant, nous Européens,
disputé, avec le désir avoué en secret de nuire à nos concurrents,
l'avantage de vendre nos armes et de prêter notre argent.
Enfin, nous avons apporté avec nous des manières de penser qui
ouvrent aujourd'hui entre nos protégés et nous une grave contro-
verse.
Le contact entre l Orient et l'Occident a détruit presque sans
transition une vie politique séculaire, une vie économique immo-
bile, et, par là, bouleversé toute la vie morale des peuples soumis.
Et des voix s 'élèvent ; entendez-les dans le livre écrit avec un éclat
courageux par un de nos grands coloniaux, M. ALBERT SARRAU-R :
nous avons, disent-elles maintenant, grâce à vous, dont nous n'hé-
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