Titre : La Quinzaine coloniale : organe de l'Union coloniale française / directeur Joseph Chailley-Bert
Auteur : Union coloniale française. Auteur du texte
Éditeur : A. Challamel (Paris)
Date d'édition : 1899-04-25
Contributeur : Chailley-Bert, Joseph (1854-1928). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34425263p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 25 avril 1899 25 avril 1899
Description : 1899/04/25 (A3,N56). 1899/04/25 (A3,N56).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t512983420
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-LC12-208
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 08/10/2023
25 Avril 1899.
Troisième Année
Tome V. — N° 56
LA QUINZAINE
COLONIALE
LES CONCESSIONS AU CONGO
On parle beaucoup, et dans le public et
dans la presse, des concessions territoriales que
le gouvernement français est en train d’accor
der dans la colonie du Congo et des conditions
auxquelles il les accorde. Suivant l’habitude,
les uns louent le gouvernement et les autres le
blâment, sans s’apercevoir que le gouvernement
n’est ici ni à blâmer ni à louer, que ce n’est pas
lui qui est, dans la circonstance, responsable
de ce qu’il fait, mais le public tout entier, ou,
pour mieux dire, l’opinion publique. Le Gou
vernement ne fait, d’une part, que donner
satisfaction aux recommandations de toute une
partie de la presse ; d’autre part, à ce senti
ment très naturel qui veut que, quand un dan
ger nous menace, nous prenions toutes les
Précautions possibles pour parer à ce danger.
Le Congo Français, immense possession, dé
couverte, explorée et donnée à la France par
M. de Brazza, était, pour des raisons trop lon
gues à exposer, demeuré jusqu’ici à peu près
inutilisé. En face de lui, l’Etat Indépendant du
Congo faisait merveilles. Les Belges, capita-
listes qui regorgent d’argent, natures puissantes
qui débordent d’énergie, eurent l’idée de s'instal-
ler sur noire territoire. Ils passèrent le fleuve
et, d’accord avec l’administration, s’établirent
Sur divers points, aux termes généraux de l’acte
de Berlin, sans solliciter, d’ailleurs, aucune con-
cession de terre qui vaille d’être mentionnée. Un
Peu plus tard, ayant obtenu de l’Etat indépendant
immenses concessions territoriales, qui nepeu-
" ents'évaluer qu’en millions d’hectares, ils eurent
l’idée, ou plutôt des Français, qui entendaient
s’associer avec eux, les pressèrent de demander
à notre Gouvernement, dans ce Congo Fran
çais où ils étaient déjà établis à titre de concur-
rents, trafiquant librement dans les conditions
générales que les arrangements internationaux
ont sanctionnées, une vaste concession territo
riale où ils auraient, pendant une période d’en
viron trente ans, le monopole du commerce.
La région où ils sollicitaient cette concession
était celle du Haut-Oubanghi, région de valeur
très inégale, ici riche et là misérable, région où
les droits de la France sont également très
divers, et qui, par son éloignement même, ne
semblait pouvoir tenter, et, en fait, jusqu’ici,
n’avait paru tenter personne ou presque per
sonne, ni parmi nos compatriotes ni parmi les
étrangers.
Le Ministre des Colonies, à qui ils s’adres
sèrent, M. Lebon, ayant débattu avec eux ‘es
conditions du contrat, leur accorda cette con
cession sous réserve de l’approbation du Con
seil d’Etat. Il tomba, d’ailleurs, avant que cette
approbation eût été demandée. Et, son succes
seur, M. Trouillot, trouva l’affaire non solution
née et fut pressé de la solutionner.
Mais, en peu de temps, les choses avaient
changé. Les Belges ont et méritent la réputa
tion d'hommes d’affaires expérimentés et ha-
biles. Leurs sociétés africaines sont dans une
situation prospère. Quand on les vit, avec
quelques Français touchés de leur exemple,
demander une concession dans notre Congo,
on fut persuadé que ces concessions valaient
des mines d’or et aussitôt ce fut un afflux de
demandes semblables. En sorte que M. Trouillot
au lieu de se trouver, comme l’avait été M. Le-
Troisième Année
Tome V. — N° 56
LA QUINZAINE
COLONIALE
LES CONCESSIONS AU CONGO
On parle beaucoup, et dans le public et
dans la presse, des concessions territoriales que
le gouvernement français est en train d’accor
der dans la colonie du Congo et des conditions
auxquelles il les accorde. Suivant l’habitude,
les uns louent le gouvernement et les autres le
blâment, sans s’apercevoir que le gouvernement
n’est ici ni à blâmer ni à louer, que ce n’est pas
lui qui est, dans la circonstance, responsable
de ce qu’il fait, mais le public tout entier, ou,
pour mieux dire, l’opinion publique. Le Gou
vernement ne fait, d’une part, que donner
satisfaction aux recommandations de toute une
partie de la presse ; d’autre part, à ce senti
ment très naturel qui veut que, quand un dan
ger nous menace, nous prenions toutes les
Précautions possibles pour parer à ce danger.
Le Congo Français, immense possession, dé
couverte, explorée et donnée à la France par
M. de Brazza, était, pour des raisons trop lon
gues à exposer, demeuré jusqu’ici à peu près
inutilisé. En face de lui, l’Etat Indépendant du
Congo faisait merveilles. Les Belges, capita-
listes qui regorgent d’argent, natures puissantes
qui débordent d’énergie, eurent l’idée de s'instal-
ler sur noire territoire. Ils passèrent le fleuve
et, d’accord avec l’administration, s’établirent
Sur divers points, aux termes généraux de l’acte
de Berlin, sans solliciter, d’ailleurs, aucune con-
cession de terre qui vaille d’être mentionnée. Un
Peu plus tard, ayant obtenu de l’Etat indépendant
immenses concessions territoriales, qui nepeu-
" ents'évaluer qu’en millions d’hectares, ils eurent
l’idée, ou plutôt des Français, qui entendaient
s’associer avec eux, les pressèrent de demander
à notre Gouvernement, dans ce Congo Fran
çais où ils étaient déjà établis à titre de concur-
rents, trafiquant librement dans les conditions
générales que les arrangements internationaux
ont sanctionnées, une vaste concession territo
riale où ils auraient, pendant une période d’en
viron trente ans, le monopole du commerce.
La région où ils sollicitaient cette concession
était celle du Haut-Oubanghi, région de valeur
très inégale, ici riche et là misérable, région où
les droits de la France sont également très
divers, et qui, par son éloignement même, ne
semblait pouvoir tenter, et, en fait, jusqu’ici,
n’avait paru tenter personne ou presque per
sonne, ni parmi nos compatriotes ni parmi les
étrangers.
Le Ministre des Colonies, à qui ils s’adres
sèrent, M. Lebon, ayant débattu avec eux ‘es
conditions du contrat, leur accorda cette con
cession sous réserve de l’approbation du Con
seil d’Etat. Il tomba, d’ailleurs, avant que cette
approbation eût été demandée. Et, son succes
seur, M. Trouillot, trouva l’affaire non solution
née et fut pressé de la solutionner.
Mais, en peu de temps, les choses avaient
changé. Les Belges ont et méritent la réputa
tion d'hommes d’affaires expérimentés et ha-
biles. Leurs sociétés africaines sont dans une
situation prospère. Quand on les vit, avec
quelques Français touchés de leur exemple,
demander une concession dans notre Congo,
on fut persuadé que ces concessions valaient
des mines d’or et aussitôt ce fut un afflux de
demandes semblables. En sorte que M. Trouillot
au lieu de se trouver, comme l’avait été M. Le-
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