Titre : La Quinzaine coloniale : organe de l'Union coloniale française / directeur Joseph Chailley-Bert
Auteur : Union coloniale française. Auteur du texte
Éditeur : A. Challamel (Paris)
Date d'édition : 1899-02-10
Contributeur : Chailley-Bert, Joseph (1854-1928). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34425263p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 10 février 1899 10 février 1899
Description : 1899/02/10 (A3,N51). 1899/02/10 (A3,N51).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bd6t51298337p
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 4-LC12-208
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 08/10/2023
10 Février 1899. Troisième'Année Tome V. — N°51
LA QUINZAINE
COLONIALE
LES
TRAVAUX PUBLICS DANS LES COLONIES
i
et l’intervention de l’Etat (1).
(3e article)
expérimenté, au cours d’un demi-siècle, tous
les systèmes connus.
+‘*
Pour pouvoir juger de l’efficacité des sys-
। tèmes anglo-indiens et en tirer pour nous les
! enseignements qu’ils comportent, il faut d’abord
’ savoir que la politique des travaux publics y a
un caractère de durée et de permanence plus que
dans aucune autre colonie. L’Inde est immonde.
Elle est peuplée de300millions d’habitants; elle
1 est vaste comme les deux tiers de l’Europe ;
elle a des besoins multiples. L’Angleterre y a
des devoirs immenses : devoirs de domination,
défendre le pays contre l’ennemi extérieur ;
devoirs d’administration, assurer la sécurité
intérieure, et permettre l’exploitation des res
sources du pays; devoirs d’humanité, protéger
contre la famine des territoires entiers dans les
années de sécheresse. A cause de ces devoirs
multiples, sur ce territoire démesuré, l’Angle
terre estime que la construction de voies fer
rées n’est et ne peut être ni un accident, ni une
besogne temporaire. C’est une tâche dont on
n’entrevoit pas la fin et qui, menée, suivant les
temps, avec plus ou moins d’ardeur, pèse sur ton
tes les générations, présentes et à venir. D’autre
part, elle ne peut se contenter de construire
d’abord les réseaux qui rapportent, en ajour
nant à plus tard ceux qui fatalement doivent
coûter. Son devoir et son intérêt la contraignent
à mener tout de front : lignes stratégiques,
lignes commerciales et lignes de famine. Pour
elle le problème est donc celui-ci (réservant
la question de l’exploitation) : par quel système
assurer à l’Inde, au meilleur compte possible, le
somme moyenne annuelle suffisante pour cons-
Les chemins de fer de l’Inde Anglaise
Continuons notre enquête. Le point à élucider
est celui-ci : peut-on espérer voir l’initiative
privée construire des chemins de fer aux colo
nies, sans que les pouvoirs publics aient à
intervenir pour engager et rassurer les capitaux
par l’offre d’avantages et de sûretés ? Notre
thèse à nous est que ç’a été et que c’est une
espérance vaine. En France même, on n’a pu
constituer les réseaux les plus productifs sans
la garantie de l’Etat. Aux colonies, on le pourra
bien moins encore. Il faudra, pour aboutir, ou
bien faire construire les chemins de fer par
l’Etat, ou bien, si on les demande à l’initiative
privée, offrir aux capitaux une garantie de
recettes ou d’intérêts, réservant la question de
savoir si cette garantie sera fournie par la
colonie ou par la métropole —ce qui est une
Question d’espèce. Jusqu’ici nous avons, pour
défendre notre thèse, invoqué des arguments
de sens commun et de raisonnement. Aujour
d’hui, nous en allons tirer de l’expérience d’un
peuple, l’Angleterre, qui a construit, dans la
Plus importante de ses possessions, aux Indes,
plus de 20.000 milles (32.000 kilomètres) de
chemins de fer, et qui, depuis l’année 18/, a
’—— 1
(1) Voir la Quinzaine Coloniale du. 10 janvier 1899.
LA QUINZAINE
COLONIALE
LES
TRAVAUX PUBLICS DANS LES COLONIES
i
et l’intervention de l’Etat (1).
(3e article)
expérimenté, au cours d’un demi-siècle, tous
les systèmes connus.
+‘*
Pour pouvoir juger de l’efficacité des sys-
। tèmes anglo-indiens et en tirer pour nous les
! enseignements qu’ils comportent, il faut d’abord
’ savoir que la politique des travaux publics y a
un caractère de durée et de permanence plus que
dans aucune autre colonie. L’Inde est immonde.
Elle est peuplée de300millions d’habitants; elle
1 est vaste comme les deux tiers de l’Europe ;
elle a des besoins multiples. L’Angleterre y a
des devoirs immenses : devoirs de domination,
défendre le pays contre l’ennemi extérieur ;
devoirs d’administration, assurer la sécurité
intérieure, et permettre l’exploitation des res
sources du pays; devoirs d’humanité, protéger
contre la famine des territoires entiers dans les
années de sécheresse. A cause de ces devoirs
multiples, sur ce territoire démesuré, l’Angle
terre estime que la construction de voies fer
rées n’est et ne peut être ni un accident, ni une
besogne temporaire. C’est une tâche dont on
n’entrevoit pas la fin et qui, menée, suivant les
temps, avec plus ou moins d’ardeur, pèse sur ton
tes les générations, présentes et à venir. D’autre
part, elle ne peut se contenter de construire
d’abord les réseaux qui rapportent, en ajour
nant à plus tard ceux qui fatalement doivent
coûter. Son devoir et son intérêt la contraignent
à mener tout de front : lignes stratégiques,
lignes commerciales et lignes de famine. Pour
elle le problème est donc celui-ci (réservant
la question de l’exploitation) : par quel système
assurer à l’Inde, au meilleur compte possible, le
somme moyenne annuelle suffisante pour cons-
Les chemins de fer de l’Inde Anglaise
Continuons notre enquête. Le point à élucider
est celui-ci : peut-on espérer voir l’initiative
privée construire des chemins de fer aux colo
nies, sans que les pouvoirs publics aient à
intervenir pour engager et rassurer les capitaux
par l’offre d’avantages et de sûretés ? Notre
thèse à nous est que ç’a été et que c’est une
espérance vaine. En France même, on n’a pu
constituer les réseaux les plus productifs sans
la garantie de l’Etat. Aux colonies, on le pourra
bien moins encore. Il faudra, pour aboutir, ou
bien faire construire les chemins de fer par
l’Etat, ou bien, si on les demande à l’initiative
privée, offrir aux capitaux une garantie de
recettes ou d’intérêts, réservant la question de
savoir si cette garantie sera fournie par la
colonie ou par la métropole —ce qui est une
Question d’espèce. Jusqu’ici nous avons, pour
défendre notre thèse, invoqué des arguments
de sens commun et de raisonnement. Aujour
d’hui, nous en allons tirer de l’expérience d’un
peuple, l’Angleterre, qui a construit, dans la
Plus importante de ses possessions, aux Indes,
plus de 20.000 milles (32.000 kilomètres) de
chemins de fer, et qui, depuis l’année 18/, a
’—— 1
(1) Voir la Quinzaine Coloniale du. 10 janvier 1899.
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 88.4%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 88.4%.
- Auteurs similaires Union coloniale française Union coloniale française /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Union coloniale française" or dc.contributor adj "Union coloniale française")Chailley Bert Joseph Chailley Bert Joseph /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Chailley Bert Joseph" or dc.contributor adj "Chailley Bert Joseph")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/32
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bd6t51298337p/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bd6t51298337p/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bd6t51298337p/f1.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bd6t51298337p
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bd6t51298337p
Facebook
Twitter