Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1938-12-13
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 11726 Nombre total de vues : 11726
Description : 13 décembre 1938 13 décembre 1938
Description : 1938/12/13 (A38,N50). 1938/12/13 (A38,N50).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6272114m
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
-Mprçjt .13 DécemEre 1938
Fondateur : MarceIRUEDEL*
- F : A; • • • - •
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Les Annales Coloniales
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furiboRdtt se rieréir l'unité français*.
Si M. Sayda savait quel smief lai et
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v .- ", Pierre DOMINIQUE
; , (La République)
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DIRECTION :
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I2| ni cU Ptittitf, Paris postau*Paris 147385.
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Cweqmtdmgs Mdkaders dm à" rEm pim et dans las port* df h Métropole. ,
Laa maopaftsnesont pas rendus. “̃ : 1
.,. Les annonces sont reçues à Paris, 12, ,.rue Le Pelehr (t'j, -
par: la Sodété Africaine de Publidtéet d'Editions françaises.
ADMINISTRATION
PUBLICITÉ ",
ABONNEMENTS
France et Colonie».-m.n..j 1 ant 50 franC. «moiaï 3efranc«
Etranger et Colonlei1 an : 70-franca a moiy : 4»'franci
France et Colonies.1 an : 200 francs
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CAMEROUN
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de la Commission
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, des Colonies
des Députes
Au àïbment où le Gouverneur BOISSON quitte Yaoundé pour
prendre le commandement de notre Fédération de l'Afrique occi- -
dentale française, il convient de faire le point de l'œuvre menée
ces dernières années au Cameroun, non pas dans son ensemble
ce qui dépasserait trop largement le cadre de cet article mais
dans quelques-unes des branches maîtresses de. notre activité.
Sur le terrain médical et sanitaire, qui est le plus important à
nos yeux, car notre tâche première est de sauvegarder les races
indigènes, les efforts de l'administration - locale - - méritent d'être
signalés et seront concrétisés ici par des chiffres.
Les dépenses afférentes au fonctionnement du Service de Santé,
qui étaient de 9.200.000 frs en 1936 sont passées à 10.900.000 en
1937 et seront, pour l'année en cours de l'ordre de 14.800.000 frs.
Pour bien nœffjjes ide«§_a^ ce
tujet, précisons que les sommes
sus-énoncées représentent pour
1936 : 37 de l'impôt de capi-
tation ; pour 1937 : 43 %, en-
fin, pour 1938, elles représentent
environ 58 C'est dire qu'ac-
tuellement plus de la moitié de
l'impôt personnel perçu sur la po-
pulation indigène lui est restituée
sous forme d'assistance médicale.
Les services médicaux ont, en
1937, enregistré 4.432.000 consul-
tations, 28.648 hospitalisations,
29.000 examens de laboratoire.
Cela montre la confiance que
nous avons su inspirer aux Ca-
merounais.
(LmE LA SUITE en page trois)
PROPAGANDE
COLONIALE
On a dit, répété et véri-
fié quelles .déplorables fa-
WiH^ c^cuwPnotre paTy»
réservait' aux émigrants
étrangers. On entre vérita-
blement chez nous comme
dans un moulin et pour y
faire de tout, jusques et y
compris de l'agitation po-
litique anti-coloniale.
Il semble que nos Colo-
nies se défendent autre-
ment mieux si nous en
croyons cet écho que nous
apporte un de nos confrè-
res Indochinois. Voici en
effet le cas qui s'est pro-
duit tout récemment à Saï-
gon à bord d'un paquebot
français : les représen-
tants de la police chargés
de vérifier les papiers des
passagers appliquèrent
strictement les règlements,
ce qui les amena à de-
mander à un très haut di-
gnitaire de la Légion
d'Honneur, président du
Conseil d'Administration
d'une des plus grosses fir-
mes Indochinoises qui ve-
nait pour la première fois
à la Colonie, quels étaient
ses moyens d'existence et
ses répondants à Saïgon
pour lui permettre de dé-
barquer.
Or ce voyageur avait re-
çu à Marseille la visite
d'un représentant du Pré-
sident du Conseil venu le
saluer à son départ.
Il est hors de doute que
si la France était aussi
bien gardée contre les
étrangers que l'Indochine
à l'égard des Français, Il se
trouverait sur son terri-
toire infiniment moins d'é-
léments douteux.
(Suite page 3)
Les Souverains Anglais
visiteront le Canada
,.. - ,
Aspect d'un dominion démocratique
De notre correspondant
permanent à Londres
Diana WOOD
L'Empire britannique est un et di-
vers.
C'est pourquoi l'année prochaine les
souverains anglais feront au Canada
une visite qui créera un précédent et
qui aura de vastes répercussions dans
la politique impériale et mondiale.
Le roi George VI est distinctement
roi du Canada, depuis le statut de
Westminster de 1931. Les souverains
vont donc visiter un royaume e* non
pagure ^rtfe4t^ap#y,.d$, CKtapure,
Cette visité "sera une grande leçon :
elle montrera les liens divers qui unis-
sent l'Angleterre aux grandes démo-
craties de la France et des Etats-Unis.
Et ce geste ne manquera pas d'être
interprété comme tel, non seulement
dans les trois pays intéressés, mais
aussi dans tout l'univers.
Quoiqu'une visite aux Etats-Unis ne
fut pas prévue tout au début, l'inté-
rêt que le projet des souverains anglais
a soulevé a travers toute l'Amérique
rendra nécessaire cette rencontre avec
le président Roosevelt, qui sera plus
qu'un symbole: elle sera le lieu de
convergence des sentiments multiples
qui donnent toute sa valeur à un pas-
sé héroïque et tous ses espoirs à un
avenir immédiat et lointain.
Et la France? La province géante
qu'elle a laissée au bord du Saint-
Laurent, et qui conserve la foi, la lan-
gue et les coutumes de ses ancêtres
français, constitue un trait d'union
permanent entre les deux races qui
ont créé le Canada, et dont l'amitié
dépasse l'océan pour se cristalliser
également aux abords de la Manche.
Les souverains anglais trouveront au
Canada un Dominion modèle, avec sa
constitution démocratique, son énorme
développement économique et ses pro-
grès remarquables dans l'ordre sociaL
Mais ils verront aussi un territoire
magnifique que la nature a doté de
mille charmes.
Des provinces, maritimes du Canada,
baignées par l'Atlantique et hantées par
le souvenir d'Evangéline, jusqu'à la
Colombie britannique, caressée par les
flots du Pacifique et jonchée de to-
tems indiens, le paysage change de
façon surprenante, sans que des fron-
tières quelconques aient à intervenir
pour expliquer ces merveilleux chan-
gements. Après les plaines et les val-
Ions des provinces de l'est, c'est la
pittoresque province de Québec, scène
nostalgique de l'épopée de Maria Chap-
delaine. C'est une énorme région au
caractère bien français et qui semble
à elle seule résumer tous les aspects
géographiques du dominion.
(Suite nasre 3)
FI-. '~-.-'r' r-~,_, ",:" ", ., ,'" .", '1- ',', ., ..z, ,~, ,} 'l'
Ha lté - là !
par Jean de BEAUMONT
-. Député de la Cochinchine
Les fermes déclarations du président
Daladier, qui affirma que les frontiè-
res de la. France; étaient les frontières
mêmes de son Empiré, ne semblent pas
avoir découragé les convoitises étran-
gères- , ̃ i--. - - -
A peine s'était éteinte la rumeur des
réclamations coloniales allemandes que
l'Italie jetait le masqué à son tour. On
dirait-quela France, encore minée à
l'intérieur par les menées révolution-
naires, apparaît comme une immense
proie offerte aux nations affamées de
territoires, - selon la forte exprcssion
du Président Roosevelt.
Nous àvons-toujours, ;dans ce jour-
nal. préconisé l'entente franco-italien-
ne. Nous en serons d'autant plus libres
pour exprimer notre regret des inqua-
lifiables manifestations qui se sof.t dé-
roulées à Rome, le 30 novembre7 der-
nier. Le Gouvernement français a ré-
agi comme il le devait, avec prompti-
tude et fermeté, L'crpinion française
a été unanime- dansvson attitude de
résistance. En Corse comme en Tuni-
sie dés manifestations, spontanées se
sont produites, awjbgfr dMaiïe rcom-
prenare a Romené "graVlte de la' faute
commise, et qu'il fallait, de ce côté,
renoncer à toute espérance.
Nous n'avons point coutume, en
France, de céder, à qui menace. Cette
convoitise de terres françaises, bru-
talement exprimée au lendemain mê-
me du jour où, sans contre-partie au-
cune. nous avions consenti à reccnnai-
tre la conquête de l'Ethiopie, risque
de'priver l'Italie de certaines satis-
factions qu'elle pouvait légitimement
ambitionner et de rendre, en fait ca-
duc l'accord anglo-italien.
Elever des prétentions sur la Corse
et sur la Tunisie équivaut, en effet,
à vouloir bouleverser de fond en com-
ble l'équilibre des forces et soumettre
la Méditerranée à la suprématie ita-
lienne. c'est-à-dire à la domination
halo-allemande- :
-^ {(Suite page 31
- ,C" 1
La marine de guerre au service de la marine marchande. Les marins de -
J'Etat qui devaient remplacer sur le paquebot « Paris », "es équipages
défaillants par suite de la grève, sont arrivés au Havre à bord des trois
torpilleurs « La Cordelière P, « Branlebas », « Bouclier ». Voici les matelots
sur le quai, au cours de la manœuvre d'accostage
';-
M. E. F.
1938
fijsle rossourcos
- ',. ,
et faroir
) 7:,' 1 t :
.., par J. TOZZA
,
Fin -d'année, dans chaque colonie* on
fait le point. On mesure la tâche ac-
complie depuis douze mois, on trace
des plans pour l'avenir. :
A Dakar, à Hanoï, à Alger. :dans
tout l'Empire, les comptes sont dressas
u 'elle ~-s 4 s
et la Métropole sait ce qu'elle peut
attendre et espérer. ,
., Le Conseil de Gouvernement, qui de-
vait s'ouvrir à Brazzaville le mois der-
M. le Gouverneur Général RESTE
nier est reporté au *15 décembre. car
le chef de la colonie, le Gouverneur
Général Reste est à Paris, appelé par
M. Mandel.
Excellente occasion pour connaître
avant l'ouverture des délibérations Of-
ficielles, le ; bilan qui sera dressé en
dàtte fin d'année. '.- :-
~~AtMP% Equatoriale ?. ,De^ jwsjrtes^
"tëîfttb'fresi'peftsè-t-on, mais un:clcoïo:"
nie pauvre, qui ne peut équilibrer son
budget, s'empresse - t - on d'ajouter.
Cèndrillon, quoi! r
Le Gouverneur Général Reste s'élè-
vé contre cette réputation mensongè-
re. '1
- Le budget de l'A .E, F. s'équilibre,
nous dit-il. Il suffit de rappeler quel-
ques chiffres : en 1935, l'exercice' se
soldait par un excédent de 2 millions
et demi ; en 1936, il n'y avait que
72.000 francs, car nous avions payé
48 millions de dettes de plus-value,
mais l'an dernier, nous avons tout de
même eu 8 millions, et le budget de
1938 se soldera avec un assez sensible
bénéfice.
- Je me suis toujours attaché à l'équi-
libre du budget et il est donc faux
de présenter l'A.E F. comme une co-
lonie à la charge de la Métropole.
(Suite page 3)
Nourrir les vingt" millions d'habitants
que la population indigène comptera
dans cent ans: c'est le
PROBLEME
MAROCAIN
La solution ?
Une œuvre gigantesque
d'équipement hydrau-
lique, dont le program-
me s'échelonnera sur
un -siècle et portera
sur 5 milliards
de -travaux: tel est
LEPLANNOGUES
« C'est le commencement d'une politique financière
nouvelle, que je voudrais définir en un mot : l'équilibre
budgétaire obtenu non par la compression des dépenses in-
dispensables, ni par l'augmentation de la charge des im-
pôts, mais par la production accrue du pays, par le nombre
plus élevé des contribuables appelés eux-mêmes à plus
d'aisance. »
Général NOGUES.
Conseil de Gouvernement à Rabat
Au Maroc, comme dans tous nos ter-
ritoires, l'heure du budget a senné.
Partout, nos chefs de fédération pré-
sentent leur programme financier
Ici, , c'est avant tout un programme
d équipement social et quel pro-
gramme, puisqu'il embrasse un siècle
d'avenir ! Depuis longtemps, trop long-
temps, l'Afrique du. Nord; côtoie les
désastres alimentaires.-Jusqu'ici, wbtre
action n'a pu être que cùraùve et non:
4'0. l ,," ,',_lin" -t
i th
Dans cent ans le Maroc passera de
six à 20 millions d'habitants. Tel est
le problème capital, le seul prcb',iome,
à la solution. duquel le général No-
guès va dès maintenant grouper tou-
tes les activités du Protectorat-
• C'est.la guerre de l'eau qui continue.
Plus une goutte d'eau à la mer, ni au
désert,! Partout, sur le bled maiocain^
les chantiers de la .vie vont .s'o'ivrirV
prélude de;la pioche-et de 'la- peHa
«vént hr-chatison. des seguina.-.- -
Le cce fnMeo-afeéffen
.,.
par Marcel REGIS, député d'Alger
Est-il permis à un député d'outre-
mer de dire ici sa surprise et son amer-
tume ?. Je ne sais quel humoriste dé-
finissait le François moyen : « Un Mon-
sieur décoré qui redemande du pain ! »
Boutade spirituelle, certes, mais com-
bien incomplète ! On devrait ajouter.
« Un Monsieur casanier, hostile au
voyage, qui a un domaine colonial
magnifique qu'il ne connaît pas et qu'il
ne sait pas exploiter!! »
A
Je ne veux point m'ériger en cen-
seur et en donneur de conseils. Aussi
bien, nos différentes colonies ont en
leurs représentants des avocats qua-
lifiés et je sais leur œuvre au Par-
lement: m'adressant au public fran-
çais je veux chiffres en mains
lui révéler la vie économique de notre
grande et belle Algérie et il com-
prendra peut-être mieux la nécessité
d'avoir, de garder, d'utiliser notre Em-
pire.
J'extrais les chiffres que je vais
fournir du Bulletjn d'octobre 1938 du
Comité régional des conseillers du
commerce extérieur d'Algérie. Ils sont
donc de caractère officiel. ,
<&
Le mouvement commercial de 1 Al-
gérie avec l'extérieur atteint le volu-
me suivant, pour les six premiers mois
de 1938:
Exportation. 2.507.845JXX) fr.
, Importation 1J68.752.000 fr.
: -*
Soit au total .<-4.476.5t7.000 fr.
en augmentation de 564.535000 frs.
sur la période correspondant* de 1937.
Soulignons tout d* suite que notre
balance commerciale est nettement fa-
vorable puisqu'elle fait ressortir un
excédent d'exportation de 540 millions
environ.
Les produits végétaux sont exportés
dans une proportion de 92.% à des-
tination de la France (près de 8 mil-
lions d'hectolitres de vin; des mistelles;
des alcools; des huiles; des blés tendres;
des pommes de terre; des agrumes;
des légumes; du crin végétal; de l'al-
fa).
(Suite page 3)
Réorganiser complètement l'enseignement
:',' et faire mieux aimer la France
Tels ont été les buts de la mission en Indochine v
,! de M. te Recteur BERTRAND
Après avoir passé trois ans en mis-
sion en Indochine, M.1 le recteur
Bertrand, est rentré en France sur le
« Jean-Laborde ». A Marseille, nous
avons accueilli l'éminent voyageur, qui
a bien voulu nous exposer les résul-
tats de (son séjour, dans notre splen-
dide colonie. ,
"-Ma mission, nous, dit-il, avait pour
but une réorganisation complète de
l'enseignement primaire; de l'enseigne-
ment du second degré; de l'enseigne-
ment' supérieur, et de l'enseignement
technique. "*
« La première difficulté a été la
suivante: l'Indochine n'est pas une
colonie comme les autres; les problè-
mes qui s'y posent 'sont-^parfois les
mêmes que dans un pays de- protec-
torat,', - - j ̃
c On se trouve' là-bas' devant une
culture annamite -de forme chinoise
chassée, mais non remplacée complè-
tement. Il s'agit de réaliser la c fu-
sion » avec la culture française. Dans
le domaine scolaire pas de difficulté;
mais dès qu'il s'agit de culture pro-
prement annamite, tout est à faire.
Il--a fallu créer un programme; une
préparation: du personnel, des ma-
nuels; une science.
- Comment a-t-on pu remédier à
la crise de la jeunesse annamite; à
cette sorte de « rupture- » entre h
jeunesse, formée par nos méthodes, et
les anciens tout imbus de la culture
chinoise ?
- En créant, dès l'école, un huma.
nisme nouveau tenant compte du pas-
sé du pays et apportant en même
temps notre esprit. La crise de la jeu-
nesse se marque et dans la littérature,
et' dans la. vie sociale; Au sujet du
mariage, par exemple, .les anciennes
traditions voulaient que le père ma-
riât ses enfants; tandis qu'aujourd'hui,
les jeunes gens demandent la liberté.
c En un mot, nous avons dû réfor-
- par Alain LUBRANO
mer les programmes dans ce sens :
réenracinement de la jeunesse, et fu-
sion. des deux cultures tout en laissant
une part convenable aux traditions et
aux besoins nationaux ».
Avant de poursuivre l'entretien, M.
Bertrand tient à rendre un vibrant
hommage au gouverneur Robin, et
au gouverneur général Brevié, qui ont
accompli une œuvre magnifique, aussi
bien dans le domaine de l'enseigne-
ment que dans, le domaine .éçonojni-
que. Puis il ajoute: c Dans le nou-
veau mouvement de réforme, nous
avons essayé de lutter chez les Anna-
mites contre tout espoir de particu-
larisme, de nationalisme excessif, de
façon à nous les attacher par 'le' cœur.
« D'autre part, on connaissait mal
la France moderne. On apprenait
Corneille; Racine; Molière; mais les
auteurs contemporains restaient dans
l'ombre. Après dix ans d'études, les
jeunes gens ne possédaient presque
pas notre langue. (Suite page 3V
Rives du Son Thuongr au Tonkin.
rions .-
VECBEILLIS
par
,Jean MANI
MAROC
I.
terre d'énergie
et de fierté françaises
« Lorsque, sortant de nos discordes politiques, je suis
arrivé au Maroc et y ai vu l'œuvre française dans toute son
ampleur, il m'a semblé que la dose d'oxygène que je rece-
vais avait doublé ». nous dit M. CHAUMIE,
, Sénateur du Lot et Garonne
Je suis allé en Afrique du Nord
en mission de la Commission de l'Ar-
mée, dont je préside la section relative
aux voies de communications et aux
matières premières. :
J'ai été particulièrement frappé dans
toute l'Afrique du Nord, et plus par-
ticulièrement au Maroc, du prodigieux
résultat de l'effort français.
Le monde entier a été étonné du
miracle marocain, en aucune autre
région du monde un résultat aussi re-
marquable n'a été obtenu en 25 ans.
3n aucun autre endroit des adver-
saires aussi acharnés. ne sont aussi
rapidement devenus des alliés fidèles.
D'autres expériences ont eu lieu en
Afrique du Nord par d'autres peuples
dans le même temps. Nous avons eu
ce mois de septembre la joie profonde
de constater que la seule menace pro-
venant de ceux qui ont fait l'autre
expérience avait pour effet immédiat
de rassembler autour de nous toutes
ces populations qui ont pu mesurer la
prodigieuse différence entre les di-
verses manières de concevoir le trans-
fert de la civilisation européenne à la
terre d'Afrique.
L'expérience de mobilisation de sep-
tembre a été un plébiscite en faveur
du tuteur français. Quand on voit,
dans les montagnes de l'Atlas, com-
mander aujourd'hui en notre nom les
plus courageux de nos adversaires
d'hier, on pense que la politique de
parole tenue que nous avons adoptée
de guerriers à guerriers est plus faite
pour acquérir: des amitié: que les
camps de concentration et la mise à
mort.des chefs valeureux qui venaient
de se soumettre et avaient eu foi dans I
la parole donnée. -
Après avoir conquis les chefs. la
politique française celle du général
Noguès en particulier a conquis les
troupes. La politique d'artisanat et
de paysanat qui a été suivie avec
tant de soins par les trois gouverne-
ments de l'Afrique du Nord "et que
l'habileté du travailleur marocain
rend particulièrement fructueuse, aug-
mente chaque jour les facilités et le
rendement du travail de là population
indigène.
J'ai été particulièrement-frappé, au
point de vue paysanat, de l'effort con-
sidérable de mise en œuvre des terres
dans leur gharb et, comme promesse
d'avenir, du travail si remarquable fait
par 1 accord des cplons et des indigè-
nes et par la Chambre d'Agriculture
en - ce qui touche le coton.
Il faut espérer maintenant, et pour
notre Afrique du Nord, et pour la
France, qu'on se décidera à faire une
campagne efficace avec des moyens
puissants et de larges crédits de re-
cherches" de pétrole.
Seul le Maroc possède à cet égard
une organisation encore sommaire. H
l'a due à. la volonté et à l'énergie de
M. Labonne -et-.la ténacité des. orga-
nismes que aes successeurs - ont. main.
tenus.., ,
La nomination de M. Labonne en
Tunisie nous est un présage qu'il n'a-<
bandonnera pas; l'œuvre, qu'il > a en-
treprise au Maroc et qui doit aboutir,
malgré les obstacles soulevés, à doter
enfin la France des-ressources-en car-
burants liquides, qui. sont pour elle si
nécessaires en; temps de paix - et si im-
périeux, en temps de guerre.
(Suite page 3).
Le Maroc a retrouvé con-
fiance en son avenir et nous
rend confiance dans le RÔ.
tre. Parmi les inquiétudes
de l'heure présente il est bon
de trouver dans un fier pays
des raisons de fierté et d'es.
pérance françaises.
"nous "déclare
M. P. CREYSSEL
Député de la Loire
Au début de 1937. lors de mon
précédent séjour au Maroc, souligne
M. Creyssel, j'avais trouvé le pays
profondément troublé. Je vous ferais
remarquer que cette opinion ne par-
tait point de-sphères officielles. Je
connais assez de vrais Marocains .et
je me suis fait dans ce grand pays
des relations suffisamment précieuses
et sincères depuis vingt ans, poUr sa-
voir où m'adresser quand je désire en
connaître le- moral, Je- puis donc vous
parler de ses inquiétudes passées et
de sa confîanee présente selon des
sources 'sûres. Quant au reste, c'est
bien-la première fois que.je découvre
un .Maroc content depuis que le ma-*
réchal Lyâutey l'a quitté
1 Il (Suite page; 3)
0',., .-..,.::;.: - 1
Fondateur : MarceIRUEDEL*
- F : A; • • • - •
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Les Annales Coloniales
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Si M. Sayda savait quel smief lai et
sts amis nous rinftnt, en vérité, il bri-
mait sa plaint st il irait st mettre au
lit. ',' ,
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- i
DIRECTION :
RÉDACTION
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I2| ni cU Ptittitf, Paris postau*Paris 147385.
-
Cweqmtdmgs Mdkaders dm à" rEm pim et dans las port* df h Métropole. ,
Laa maopaftsnesont pas rendus. “̃ : 1
.,. Les annonces sont reçues à Paris, 12, ,.rue Le Pelehr (t'j, -
par: la Sodété Africaine de Publidtéet d'Editions françaises.
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France et Colonie».-m.n..j 1 ant 50 franC. «moiaï 3efranc«
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France et Colonies.1 an : 200 francs
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f Tft M*
, des Colonies
des Députes
Au àïbment où le Gouverneur BOISSON quitte Yaoundé pour
prendre le commandement de notre Fédération de l'Afrique occi- -
dentale française, il convient de faire le point de l'œuvre menée
ces dernières années au Cameroun, non pas dans son ensemble
ce qui dépasserait trop largement le cadre de cet article mais
dans quelques-unes des branches maîtresses de. notre activité.
Sur le terrain médical et sanitaire, qui est le plus important à
nos yeux, car notre tâche première est de sauvegarder les races
indigènes, les efforts de l'administration - locale - - méritent d'être
signalés et seront concrétisés ici par des chiffres.
Les dépenses afférentes au fonctionnement du Service de Santé,
qui étaient de 9.200.000 frs en 1936 sont passées à 10.900.000 en
1937 et seront, pour l'année en cours de l'ordre de 14.800.000 frs.
Pour bien nœffjjes ide«§_a^ ce
tujet, précisons que les sommes
sus-énoncées représentent pour
1936 : 37 de l'impôt de capi-
tation ; pour 1937 : 43 %, en-
fin, pour 1938, elles représentent
environ 58 C'est dire qu'ac-
tuellement plus de la moitié de
l'impôt personnel perçu sur la po-
pulation indigène lui est restituée
sous forme d'assistance médicale.
Les services médicaux ont, en
1937, enregistré 4.432.000 consul-
tations, 28.648 hospitalisations,
29.000 examens de laboratoire.
Cela montre la confiance que
nous avons su inspirer aux Ca-
merounais.
(LmE LA SUITE en page trois)
PROPAGANDE
COLONIALE
On a dit, répété et véri-
fié quelles .déplorables fa-
WiH^ c^cuwPnotre paTy»
réservait' aux émigrants
étrangers. On entre vérita-
blement chez nous comme
dans un moulin et pour y
faire de tout, jusques et y
compris de l'agitation po-
litique anti-coloniale.
Il semble que nos Colo-
nies se défendent autre-
ment mieux si nous en
croyons cet écho que nous
apporte un de nos confrè-
res Indochinois. Voici en
effet le cas qui s'est pro-
duit tout récemment à Saï-
gon à bord d'un paquebot
français : les représen-
tants de la police chargés
de vérifier les papiers des
passagers appliquèrent
strictement les règlements,
ce qui les amena à de-
mander à un très haut di-
gnitaire de la Légion
d'Honneur, président du
Conseil d'Administration
d'une des plus grosses fir-
mes Indochinoises qui ve-
nait pour la première fois
à la Colonie, quels étaient
ses moyens d'existence et
ses répondants à Saïgon
pour lui permettre de dé-
barquer.
Or ce voyageur avait re-
çu à Marseille la visite
d'un représentant du Pré-
sident du Conseil venu le
saluer à son départ.
Il est hors de doute que
si la France était aussi
bien gardée contre les
étrangers que l'Indochine
à l'égard des Français, Il se
trouverait sur son terri-
toire infiniment moins d'é-
léments douteux.
(Suite page 3)
Les Souverains Anglais
visiteront le Canada
,.. - ,
Aspect d'un dominion démocratique
De notre correspondant
permanent à Londres
Diana WOOD
L'Empire britannique est un et di-
vers.
C'est pourquoi l'année prochaine les
souverains anglais feront au Canada
une visite qui créera un précédent et
qui aura de vastes répercussions dans
la politique impériale et mondiale.
Le roi George VI est distinctement
roi du Canada, depuis le statut de
Westminster de 1931. Les souverains
vont donc visiter un royaume e* non
pagure ^rtfe4t^ap#y,.d$, CKtapure,
Cette visité "sera une grande leçon :
elle montrera les liens divers qui unis-
sent l'Angleterre aux grandes démo-
craties de la France et des Etats-Unis.
Et ce geste ne manquera pas d'être
interprété comme tel, non seulement
dans les trois pays intéressés, mais
aussi dans tout l'univers.
Quoiqu'une visite aux Etats-Unis ne
fut pas prévue tout au début, l'inté-
rêt que le projet des souverains anglais
a soulevé a travers toute l'Amérique
rendra nécessaire cette rencontre avec
le président Roosevelt, qui sera plus
qu'un symbole: elle sera le lieu de
convergence des sentiments multiples
qui donnent toute sa valeur à un pas-
sé héroïque et tous ses espoirs à un
avenir immédiat et lointain.
Et la France? La province géante
qu'elle a laissée au bord du Saint-
Laurent, et qui conserve la foi, la lan-
gue et les coutumes de ses ancêtres
français, constitue un trait d'union
permanent entre les deux races qui
ont créé le Canada, et dont l'amitié
dépasse l'océan pour se cristalliser
également aux abords de la Manche.
Les souverains anglais trouveront au
Canada un Dominion modèle, avec sa
constitution démocratique, son énorme
développement économique et ses pro-
grès remarquables dans l'ordre sociaL
Mais ils verront aussi un territoire
magnifique que la nature a doté de
mille charmes.
Des provinces, maritimes du Canada,
baignées par l'Atlantique et hantées par
le souvenir d'Evangéline, jusqu'à la
Colombie britannique, caressée par les
flots du Pacifique et jonchée de to-
tems indiens, le paysage change de
façon surprenante, sans que des fron-
tières quelconques aient à intervenir
pour expliquer ces merveilleux chan-
gements. Après les plaines et les val-
Ions des provinces de l'est, c'est la
pittoresque province de Québec, scène
nostalgique de l'épopée de Maria Chap-
delaine. C'est une énorme région au
caractère bien français et qui semble
à elle seule résumer tous les aspects
géographiques du dominion.
(Suite nasre 3)
FI-. '~-.-'r' r-~,_, ",:" ", ., ,'" .", '1- ',', ., ..z, ,~, ,} 'l'
Ha lté - là !
par Jean de BEAUMONT
-. Député de la Cochinchine
Les fermes déclarations du président
Daladier, qui affirma que les frontiè-
res de la. France; étaient les frontières
mêmes de son Empiré, ne semblent pas
avoir découragé les convoitises étran-
gères- , ̃ i--. - - -
A peine s'était éteinte la rumeur des
réclamations coloniales allemandes que
l'Italie jetait le masqué à son tour. On
dirait-quela France, encore minée à
l'intérieur par les menées révolution-
naires, apparaît comme une immense
proie offerte aux nations affamées de
territoires, - selon la forte exprcssion
du Président Roosevelt.
Nous àvons-toujours, ;dans ce jour-
nal. préconisé l'entente franco-italien-
ne. Nous en serons d'autant plus libres
pour exprimer notre regret des inqua-
lifiables manifestations qui se sof.t dé-
roulées à Rome, le 30 novembre7 der-
nier. Le Gouvernement français a ré-
agi comme il le devait, avec prompti-
tude et fermeté, L'crpinion française
a été unanime- dansvson attitude de
résistance. En Corse comme en Tuni-
sie dés manifestations, spontanées se
sont produites, awjbgfr dMaiïe rcom-
prenare a Romené "graVlte de la' faute
commise, et qu'il fallait, de ce côté,
renoncer à toute espérance.
Nous n'avons point coutume, en
France, de céder, à qui menace. Cette
convoitise de terres françaises, bru-
talement exprimée au lendemain mê-
me du jour où, sans contre-partie au-
cune. nous avions consenti à reccnnai-
tre la conquête de l'Ethiopie, risque
de'priver l'Italie de certaines satis-
factions qu'elle pouvait légitimement
ambitionner et de rendre, en fait ca-
duc l'accord anglo-italien.
Elever des prétentions sur la Corse
et sur la Tunisie équivaut, en effet,
à vouloir bouleverser de fond en com-
ble l'équilibre des forces et soumettre
la Méditerranée à la suprématie ita-
lienne. c'est-à-dire à la domination
halo-allemande- :
-^ {(Suite page 31
- ,C" 1
La marine de guerre au service de la marine marchande. Les marins de -
J'Etat qui devaient remplacer sur le paquebot « Paris », "es équipages
défaillants par suite de la grève, sont arrivés au Havre à bord des trois
torpilleurs « La Cordelière P, « Branlebas », « Bouclier ». Voici les matelots
sur le quai, au cours de la manœuvre d'accostage
';-
M. E. F.
1938
fijsle rossourcos
- ',. ,
et faroir
) 7:,' 1 t :
.., par J. TOZZA
,
Fin -d'année, dans chaque colonie* on
fait le point. On mesure la tâche ac-
complie depuis douze mois, on trace
des plans pour l'avenir. :
A Dakar, à Hanoï, à Alger. :dans
tout l'Empire, les comptes sont dressas
u 'elle ~-s 4 s
et la Métropole sait ce qu'elle peut
attendre et espérer. ,
., Le Conseil de Gouvernement, qui de-
vait s'ouvrir à Brazzaville le mois der-
M. le Gouverneur Général RESTE
nier est reporté au *15 décembre. car
le chef de la colonie, le Gouverneur
Général Reste est à Paris, appelé par
M. Mandel.
Excellente occasion pour connaître
avant l'ouverture des délibérations Of-
ficielles, le ; bilan qui sera dressé en
dàtte fin d'année. '.- :-
~~AtMP% Equatoriale ?. ,De^ jwsjrtes^
"tëîfttb'fresi'peftsè-t-on, mais un:clcoïo:"
nie pauvre, qui ne peut équilibrer son
budget, s'empresse - t - on d'ajouter.
Cèndrillon, quoi! r
Le Gouverneur Général Reste s'élè-
vé contre cette réputation mensongè-
re. '1
- Le budget de l'A .E, F. s'équilibre,
nous dit-il. Il suffit de rappeler quel-
ques chiffres : en 1935, l'exercice' se
soldait par un excédent de 2 millions
et demi ; en 1936, il n'y avait que
72.000 francs, car nous avions payé
48 millions de dettes de plus-value,
mais l'an dernier, nous avons tout de
même eu 8 millions, et le budget de
1938 se soldera avec un assez sensible
bénéfice.
- Je me suis toujours attaché à l'équi-
libre du budget et il est donc faux
de présenter l'A.E F. comme une co-
lonie à la charge de la Métropole.
(Suite page 3)
Nourrir les vingt" millions d'habitants
que la population indigène comptera
dans cent ans: c'est le
PROBLEME
MAROCAIN
La solution ?
Une œuvre gigantesque
d'équipement hydrau-
lique, dont le program-
me s'échelonnera sur
un -siècle et portera
sur 5 milliards
de -travaux: tel est
LEPLANNOGUES
« C'est le commencement d'une politique financière
nouvelle, que je voudrais définir en un mot : l'équilibre
budgétaire obtenu non par la compression des dépenses in-
dispensables, ni par l'augmentation de la charge des im-
pôts, mais par la production accrue du pays, par le nombre
plus élevé des contribuables appelés eux-mêmes à plus
d'aisance. »
Général NOGUES.
Conseil de Gouvernement à Rabat
Au Maroc, comme dans tous nos ter-
ritoires, l'heure du budget a senné.
Partout, nos chefs de fédération pré-
sentent leur programme financier
Ici, , c'est avant tout un programme
d équipement social et quel pro-
gramme, puisqu'il embrasse un siècle
d'avenir ! Depuis longtemps, trop long-
temps, l'Afrique du. Nord; côtoie les
désastres alimentaires.-Jusqu'ici, wbtre
action n'a pu être que cùraùve et non:
4'0. l ,," ,',_lin" -t
i th
Dans cent ans le Maroc passera de
six à 20 millions d'habitants. Tel est
le problème capital, le seul prcb',iome,
à la solution. duquel le général No-
guès va dès maintenant grouper tou-
tes les activités du Protectorat-
• C'est.la guerre de l'eau qui continue.
Plus une goutte d'eau à la mer, ni au
désert,! Partout, sur le bled maiocain^
les chantiers de la .vie vont .s'o'ivrirV
prélude de;la pioche-et de 'la- peHa
«vént hr-chatison. des seguina.-.- -
Le cce fnMeo-afeéffen
.,.
par Marcel REGIS, député d'Alger
Est-il permis à un député d'outre-
mer de dire ici sa surprise et son amer-
tume ?. Je ne sais quel humoriste dé-
finissait le François moyen : « Un Mon-
sieur décoré qui redemande du pain ! »
Boutade spirituelle, certes, mais com-
bien incomplète ! On devrait ajouter.
« Un Monsieur casanier, hostile au
voyage, qui a un domaine colonial
magnifique qu'il ne connaît pas et qu'il
ne sait pas exploiter!! »
A
Je ne veux point m'ériger en cen-
seur et en donneur de conseils. Aussi
bien, nos différentes colonies ont en
leurs représentants des avocats qua-
lifiés et je sais leur œuvre au Par-
lement: m'adressant au public fran-
çais je veux chiffres en mains
lui révéler la vie économique de notre
grande et belle Algérie et il com-
prendra peut-être mieux la nécessité
d'avoir, de garder, d'utiliser notre Em-
pire.
J'extrais les chiffres que je vais
fournir du Bulletjn d'octobre 1938 du
Comité régional des conseillers du
commerce extérieur d'Algérie. Ils sont
donc de caractère officiel. ,
<&
Le mouvement commercial de 1 Al-
gérie avec l'extérieur atteint le volu-
me suivant, pour les six premiers mois
de 1938:
Exportation. 2.507.845JXX) fr.
, Importation 1J68.752.000 fr.
: -*
Soit au total .<-4.476.5t7.000 fr.
en augmentation de 564.535000 frs.
sur la période correspondant* de 1937.
Soulignons tout d* suite que notre
balance commerciale est nettement fa-
vorable puisqu'elle fait ressortir un
excédent d'exportation de 540 millions
environ.
Les produits végétaux sont exportés
dans une proportion de 92.% à des-
tination de la France (près de 8 mil-
lions d'hectolitres de vin; des mistelles;
des alcools; des huiles; des blés tendres;
des pommes de terre; des agrumes;
des légumes; du crin végétal; de l'al-
fa).
(Suite page 3)
Réorganiser complètement l'enseignement
:',' et faire mieux aimer la France
Tels ont été les buts de la mission en Indochine v
,! de M. te Recteur BERTRAND
Après avoir passé trois ans en mis-
sion en Indochine, M.1 le recteur
Bertrand, est rentré en France sur le
« Jean-Laborde ». A Marseille, nous
avons accueilli l'éminent voyageur, qui
a bien voulu nous exposer les résul-
tats de (son séjour, dans notre splen-
dide colonie. ,
"-Ma mission, nous, dit-il, avait pour
but une réorganisation complète de
l'enseignement primaire; de l'enseigne-
ment du second degré; de l'enseigne-
ment' supérieur, et de l'enseignement
technique. "*
« La première difficulté a été la
suivante: l'Indochine n'est pas une
colonie comme les autres; les problè-
mes qui s'y posent 'sont-^parfois les
mêmes que dans un pays de- protec-
torat,', - - j ̃
c On se trouve' là-bas' devant une
culture annamite -de forme chinoise
chassée, mais non remplacée complè-
tement. Il s'agit de réaliser la c fu-
sion » avec la culture française. Dans
le domaine scolaire pas de difficulté;
mais dès qu'il s'agit de culture pro-
prement annamite, tout est à faire.
Il--a fallu créer un programme; une
préparation: du personnel, des ma-
nuels; une science.
- Comment a-t-on pu remédier à
la crise de la jeunesse annamite; à
cette sorte de « rupture- » entre h
jeunesse, formée par nos méthodes, et
les anciens tout imbus de la culture
chinoise ?
- En créant, dès l'école, un huma.
nisme nouveau tenant compte du pas-
sé du pays et apportant en même
temps notre esprit. La crise de la jeu-
nesse se marque et dans la littérature,
et' dans la. vie sociale; Au sujet du
mariage, par exemple, .les anciennes
traditions voulaient que le père ma-
riât ses enfants; tandis qu'aujourd'hui,
les jeunes gens demandent la liberté.
c En un mot, nous avons dû réfor-
- par Alain LUBRANO
mer les programmes dans ce sens :
réenracinement de la jeunesse, et fu-
sion. des deux cultures tout en laissant
une part convenable aux traditions et
aux besoins nationaux ».
Avant de poursuivre l'entretien, M.
Bertrand tient à rendre un vibrant
hommage au gouverneur Robin, et
au gouverneur général Brevié, qui ont
accompli une œuvre magnifique, aussi
bien dans le domaine de l'enseigne-
ment que dans, le domaine .éçonojni-
que. Puis il ajoute: c Dans le nou-
veau mouvement de réforme, nous
avons essayé de lutter chez les Anna-
mites contre tout espoir de particu-
larisme, de nationalisme excessif, de
façon à nous les attacher par 'le' cœur.
« D'autre part, on connaissait mal
la France moderne. On apprenait
Corneille; Racine; Molière; mais les
auteurs contemporains restaient dans
l'ombre. Après dix ans d'études, les
jeunes gens ne possédaient presque
pas notre langue. (Suite page 3V
Rives du Son Thuongr au Tonkin.
rions .-
VECBEILLIS
par
,Jean MANI
MAROC
I.
terre d'énergie
et de fierté françaises
« Lorsque, sortant de nos discordes politiques, je suis
arrivé au Maroc et y ai vu l'œuvre française dans toute son
ampleur, il m'a semblé que la dose d'oxygène que je rece-
vais avait doublé ». nous dit M. CHAUMIE,
, Sénateur du Lot et Garonne
Je suis allé en Afrique du Nord
en mission de la Commission de l'Ar-
mée, dont je préside la section relative
aux voies de communications et aux
matières premières. :
J'ai été particulièrement frappé dans
toute l'Afrique du Nord, et plus par-
ticulièrement au Maroc, du prodigieux
résultat de l'effort français.
Le monde entier a été étonné du
miracle marocain, en aucune autre
région du monde un résultat aussi re-
marquable n'a été obtenu en 25 ans.
3n aucun autre endroit des adver-
saires aussi acharnés. ne sont aussi
rapidement devenus des alliés fidèles.
D'autres expériences ont eu lieu en
Afrique du Nord par d'autres peuples
dans le même temps. Nous avons eu
ce mois de septembre la joie profonde
de constater que la seule menace pro-
venant de ceux qui ont fait l'autre
expérience avait pour effet immédiat
de rassembler autour de nous toutes
ces populations qui ont pu mesurer la
prodigieuse différence entre les di-
verses manières de concevoir le trans-
fert de la civilisation européenne à la
terre d'Afrique.
L'expérience de mobilisation de sep-
tembre a été un plébiscite en faveur
du tuteur français. Quand on voit,
dans les montagnes de l'Atlas, com-
mander aujourd'hui en notre nom les
plus courageux de nos adversaires
d'hier, on pense que la politique de
parole tenue que nous avons adoptée
de guerriers à guerriers est plus faite
pour acquérir: des amitié: que les
camps de concentration et la mise à
mort.des chefs valeureux qui venaient
de se soumettre et avaient eu foi dans I
la parole donnée. -
Après avoir conquis les chefs. la
politique française celle du général
Noguès en particulier a conquis les
troupes. La politique d'artisanat et
de paysanat qui a été suivie avec
tant de soins par les trois gouverne-
ments de l'Afrique du Nord "et que
l'habileté du travailleur marocain
rend particulièrement fructueuse, aug-
mente chaque jour les facilités et le
rendement du travail de là population
indigène.
J'ai été particulièrement-frappé, au
point de vue paysanat, de l'effort con-
sidérable de mise en œuvre des terres
dans leur gharb et, comme promesse
d'avenir, du travail si remarquable fait
par 1 accord des cplons et des indigè-
nes et par la Chambre d'Agriculture
en - ce qui touche le coton.
Il faut espérer maintenant, et pour
notre Afrique du Nord, et pour la
France, qu'on se décidera à faire une
campagne efficace avec des moyens
puissants et de larges crédits de re-
cherches" de pétrole.
Seul le Maroc possède à cet égard
une organisation encore sommaire. H
l'a due à. la volonté et à l'énergie de
M. Labonne -et-.la ténacité des. orga-
nismes que aes successeurs - ont. main.
tenus.., ,
La nomination de M. Labonne en
Tunisie nous est un présage qu'il n'a-<
bandonnera pas; l'œuvre, qu'il > a en-
treprise au Maroc et qui doit aboutir,
malgré les obstacles soulevés, à doter
enfin la France des-ressources-en car-
burants liquides, qui. sont pour elle si
nécessaires en; temps de paix - et si im-
périeux, en temps de guerre.
(Suite page 3).
Le Maroc a retrouvé con-
fiance en son avenir et nous
rend confiance dans le RÔ.
tre. Parmi les inquiétudes
de l'heure présente il est bon
de trouver dans un fier pays
des raisons de fierté et d'es.
pérance françaises.
"nous "déclare
M. P. CREYSSEL
Député de la Loire
Au début de 1937. lors de mon
précédent séjour au Maroc, souligne
M. Creyssel, j'avais trouvé le pays
profondément troublé. Je vous ferais
remarquer que cette opinion ne par-
tait point de-sphères officielles. Je
connais assez de vrais Marocains .et
je me suis fait dans ce grand pays
des relations suffisamment précieuses
et sincères depuis vingt ans, poUr sa-
voir où m'adresser quand je désire en
connaître le- moral, Je- puis donc vous
parler de ses inquiétudes passées et
de sa confîanee présente selon des
sources 'sûres. Quant au reste, c'est
bien-la première fois que.je découvre
un .Maroc content depuis que le ma-*
réchal Lyâutey l'a quitté
1 Il (Suite page; 3)
0',., .-..,.::;.: - 1
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