Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1938-09-26
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 26 septembre 1938 26 septembre 1938
Description : 1938/09/26 (A38,N39). 1938/09/26 (A38,N39).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6272103t
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
- 0- .-.. -. -.
Lund: 26 septembre ) 938. Fondateur : Marcel RUEDEL. Edition hebdomadaire. - Prix du numéro : Un franc 38' année. N 39.
« Us gouvernements britannique
et français avaient à cholslr-entre-
le déshonneur et la guerre, lis ont
choisi le déshonno&fr et ils auront la
guerre. » ..,.;
WINSTON CHURCHILL. -:
Les Anna les ,'" ,', Co loniales
,; ~-- -- es
l' :.' , -'
- * FÔNDEES EN 1900 *
12, rue Le Peletièr».Paris f08)i Téléphone : Provence 49.81 et 82. - C. C. postaux Paris 147385.
DIRECTION
RÉDACTION
Correspondants particuliers dans tout l'Em pire et dans les ports de - la MétroDOle.
Les manuscrits ne-sont pas rendus. ,
Les annonces sont reçues à Paris, 12, rue Le Peletier (9*),
par la Société Africaine de Publicité et d'Editions françaises.
ADMINISTRATION
PUBLICITÉ
ARnNNFMFNTC France et Colonies..1 an : 50 francs 6 mois : 30 franea
IjPylllTClTIlili 1JEtranger et Colonies.1 an : 70 francs 6 mois : -40 francs - -
LE ; PLUS -- PARISIEN
LE PLUS COLONIAL
France et Colonies. 1 an : 200 francs par 5
Etranger et Colonies. i 1 an: 300 francs numéro* r PADAUrDlfAufwAlNWfl^BI
MIEUX VAUDRAIT L'ABSENCE QUE LE RIDICULE !
r
LA FRANCE
- ET L'INDOCHINE
A -, L'EXPOSITION
-= DE
SAN FRANCISCO
1
Par Jean de BEAUMONT,
Député de la Cochinchine
Au mois de février 1939 s'ouvrira, à San Francisco, une exposi-
tion internationale, dite de la « Golden gate », qui devancera de trois
mois l'Exposition internationale de New York. Les Etats-Unis
d'Amérique sont, à coup sûr, le seul Etat dans le monde qui puisse
se payer le luxe d'organiser, la même année, deux expositions inter-
nationales sur son territoire.
Mais, si l'on y réfléchit bien, ces deux expositions seront com-
plémentaires plutôt que concurrentes : l'une ouvrira ses portes au
seuil de l'Atlantique et l'autre au seuil du Pacifique, les deux mon-
des océaniques que domine l'orgueil du pavillon étoilé.
La France sera présente à New York aussi bien qu'à San Fran-
cisco. Il fallait qu'il en soit ainsi, car la France, qui est au premier
chef une puissance atlantique, est également, par son empire d'Indo-
chine, une grande puissance du Pacifique.
San Francisco, reine du Pacifique
Seul élu au Parlement de l'Indochine française, j'ai été désigné
pour la représenter alors que mon collègue et ami Gounin, repré-
sentera la France et son effort touristique. Il est nécessaire que
notre patrie soit dignement représentée en cette Californie où rési-
dent tant de nos compatriotes, plus proche de nous peut-être, par ses
mœurs, ses goûts et sa culture, que tous les autres pays dont la fédé-
ration constitue les Etats-Unis d'Amérique.
Dans le cadre merveilleux de San Francisco, reine du Pacifique,
l'Empire britannique des Indes et l'Empire hollandais de l'Insulinde
seront, soyons-en certains, magnifiquement représentés. Ni l'un ni
J'autre ne voudront être absents de cette grande manifestation inter-
nationale ioù s'affirmeront la jichessQ^ la yJtalité fa^fluissansçè i
- érExtiême-Oiient. ..-
Mais nous, Français, qu'avons-nous prévu comme crédits pour y
tenir dignement notre place ?
Dix millions pour la France et seulement un million trois cent
soixante mille pour l'Indochine.
Bien peu de chose, en réalité ; somme à peine peut-être néces-
saire pour transporter et réédifier à San Francisco le pavillon indo-
chinois que les Parisiens ont pu admirer en 1931, lors de l'Exposition
coloniale à Vincennes. Aussi, devant l'ampleur de la tâche à remplir
et l'exiguité des moyens mis à leur disposition, une véritable angoisse
assaillit ceux qui ont la responsabilité d'y représenter la France.
L'oeuvre à réaliser pour l'Indochine
Il ne suffit pas, en effet, de réédifier le Pavillon de l'Indochine,
symbole de l'Empire français d'Asie. Il faut de quoi organiser des
stands où seront offerts nos produits coloniaux, nos produits d'ex-
portation, surtout : riz, caoutchouc, maïs, coprah, minerais de toutes
sortes, etc., qui peuvent soutenir la comparaison avec les produits
similaires de l'étranger et même, pour certains d'entre eux, s'impo-
ser par leurs exceptionnelles qualités.
Il faut, en outre, par une propagande intelligente, résumée en
images et en graphiques, montrer et pour ainsi dire matériali-
ser aux yeux des visiteurs le magnifique effort poursuivi par laj
- France, depuis plus d'un demi-siècle, pour la mise en valeur - de
son Empire d'Indochine. Il fau-
drait enfin, pour que le pavillon
indochinois constitue l'une des
attractions les plus visitées de
l'Exposition, que l'on puisse y
mener les magnifiques groupes
ethniques symbolisant les diver-
ses races peuplant notre Empire
d'Asie, et qui eurent un si grand
succès lors des fêtes récemment
organisées à Saigon pour l'inau-
guration du Transindochinois, ce
que je compte obtenir sans même
faire appel à une subvention du
Gouvernement général de TIndo-
chine. L'Exposition de San Fran-
cisco doit être une occasion ar-
demment saisie pour organiser
aux Etats-Unis une large publi-
cité touristique et commerciale
pour notre colonie, du Pacifique.
(LIRE LA SUITE PAGE TROI8)
LA XVIe CONFERENCE
DES CHAMBRES
DE COMMERCE FRANÇAISES
DU BASSIN
DE LA MEDITERRANEE
La 16' conférence des Chambres de
commerce françaises du bassin de la
Méditerranée s'ouvrira le 1" octobre à
Marseille.
Nous croyons savoir que cette im-
portante manifestation sera présidée,
comme la dernière, par M. Lécuyer, di-
recteur au ministère du Commerce.
Parmi les questions portées à l'ordre
du jour figurent : le renouvellement de
la 'flotte marchande, les relations avec
l'Afrique du Nord, les échanges avec
divers pays étrangers, le tourisme au
Maroc, etc. -
Nos compatriotes de Conakry n'ont rien à nous envier des joies de la mer. Voici la jolie plage de
Camayenne, rendez-vous de la société élégante de la capitale guinéenne. (Cliché Akbkouk).
Nous allons donc transformer en alcool une partie de notre récolte de blé.
Nul ne songe qu'en 1937 nos colonies ont acheté à l'étranger 443.609 quintaux
DE FARtylE, soit 65 p. 100 de leur consommation. L'A. 0. F., à elle seule, en importait
40.000 quintaux d'Amérique, encore que la métropole continua d'absorber ses arachides
et ses cafés. -,'
: Ne serait-il point raisonnable d'accorder à nos producteurs la prime leur permet-
tant de concurrencer les farines étrangères dans nos colonies ? Cela reviendrait moins
cher que d'onéreuses dénaturations. Notre balance commerciale en serait favorisée
et, surtout, des populations sous-afimentées y trouveraient une amélioration apréciable
de leurs conditions de vie. - .- - - ,., --n,,,
Mais quand aurons-nous une économie d'Empire ?
L'ISLAM FIDÈLE
ET DÉCIDÉ
« L'Islam conservera son at-
tachement à la France parce
qu'il apprécie en Elle, SON AC-
CUEIL SIMPLE, exempt de
toute morgue et ce bien su-
périeur, dépassant la puissance
des canons comme la rigueur
des statistiques commerciales :
LE SENS DE L'AMITIE. »
Nous déclare S. Exc. SI KAD-
DOUR BEN-GHABRIT, directeur:
du Protocole de Sa Majesté Chéri-
rienne, Président de la Société des
Habous des Lieux Saints de l'ls- ¡
lam.
Au cours des journées angoissantes
qu'elle vient de vivre, la France a reçu
de toutes les parties de son Empire des
témoignages émouvants de fidélité.
Ceux lui venant en' particulier d'une
Afrique du Nord; encore si !*écemmçnt
troublée, ne lui ont pas été parmi les
moins^préaieiix: - A-ussi; et opréa ? ma-1
gnifique message du sultan du Maroc,
proclamant qu'en cas de conflit euro-
péen son pays tout entier serait aux
côtés de la nation protectrice, nous
avons voulu demander à l'une' des plus
hautes personnalités musulmanes fran-
çaises, S.E. Si Kaddour Ben-Ghabrit,
de vouloir bien commenter pour nos
lecteurs la portée profonde de pareils
gestes :
Le message de Sa Majesté Ché-
rifienne, nous déclare notre éminent
interlocuteur n'a pu surprendre que
ceux qui, à l'étranger, avaient cru pou-
voir spéculer sur certaines agitations
de surface pour qu'en cas de crise, les
musulmans marocains, algériens ou
tunisiens, se. révoltent contre la France.
« L'événement a déjoué ces calculs.
Partout, de Rabat à Alger et à Tunis,
les plus hautes autorités confessionnel-
les ou politiques ont apporté à la Fran-
ce le témoignage justifié de leur fidé-
lité..
c Les troubles passés, comme les re-
vendications subsistantes n'intéressent
qu'une certaine manière de vivre, soit
sociale, soit matérielle, dans le cadre
du monde français, elles ne mettent
pas en question l'autorité de la France
dans les pays intéressés.
« Un proverbe arabe dit qu'on ne con-
naît ses vrais amis que dans les mo-
ments difficiles. L'Afrique du Nord
tout entière vient, n'est-ce pas, de le
prouver une fois de plus, car déjà en
19,14., ,
jSi Ka rfdftHr nJaehév»-potot. -11 n'eat
"ëh '"véfïtÇpai besoin qu'il achève :
- .Cette fidélité émouvante assurée,
il n'en demeure pas moins des tâches
à parfaire ?
Sans doute, mais n'est-ce point le
sort de toutes les entreprises humai-
nes ? .Ces tâches auxquelles vous fai-
tes allusion sont d'ailleurs très diffé-
rentes suivant qu'on s'adresse à tel
ou tel pays nord-africain.
: < Etroitement unie à la métropole
depuis un siècle, l'Algérie, par exemple,
tend à se fondre plus intimement dans
sa vie politique par l'octroi de plus en
plus étendu des droits de citoyenneté.
« La Tunisie, par contre, ayant con-
servé son statut d'Etat traditionnel, ne
peut se transformer que dans le cadre
même de ce statut. La présence d'une
nombreuse population étrangère y pose
en outre des problèmes spéciaux.
« Quant au Maroc » •.
Si Kaddour prend un temps, comme
pour revivre la prodigieuse histoire
S. Exc. Si Kaddour ben Ghabrit
dont il a été l'un des plus actifs, l'un
des plus ardents artisans :
Vingt années durant j'ai connu le
vieux Maroc, et l'ancien Maghzen. J'ai
vu ce pays, fermé au monde, s'enfon-
cer lentement dans l'anarchie et la mi-
sère, et disputer contre toutes les con-
voitises, les vestiges d'un Etat qui
avait été glorieux. Vingt-cinq années
encore j'ai travaillé au Maroc nouveau,
issu de la géniale compréhension du
maréchal Lyautey. Je puis donc com-
parer ce qui était à ce qui - est : en
vingt-six ans, le Maroc est devenu un
grand pays équipé à la moderne ! Ce-
pendant ses traditions ont été respec-
tées, l'autorité et le prestige du sultan
ont été considérablement renforcés,
l'ancien Maghzen décadent a été trans-
formé en une administration digne de
ce nom.
(LIRE LA SUITE PAGE TROIS)
PAROLES
de souverains
« Quoi qu'il advienne, en cas de
conflit, et si le pire doit arriver, je puis
vous affirmer hautement que le sul-
tan du Maroc et tous ses sujets se
dresseront aux côtés de la France. Mes
sujets et moi considérons celle-ci
comme une seconde grande patrie, de
même que vous avez dit souvent vous-
même que le Maroc était devenu votre
seconde patrie. »
(Le Sultan du Maroc.)
« Je peux affirmer comme héritier
de la tradition d'amitié que m'ont lé-
guée mes prédécesseurs que l'attache-
ment de la population tunisienne irait
jusqu'au sacrifice suprême au cas où la
France serait engagée malgré elle dans
un conflit car c'est un même cœur qui
bat dans la poitrine des Tunisiens com-
me dans celles des Français et c'est
la même volonté qui anime les uns et
les autres. »
(Le Bey de Tunis.)
« Au moment où la tension interna-
tionale s'aggrave en Occident et réu-
nit en un faisceau toutes les énergies
françaises, je tiens, en mon nom per-
sonnel et au nom de tous mes sujets
annamites, à vous apporter l'assurance
de notre profond attachement et de no-
tre indéfectible dévouement à la gran-
de nation protectrice et je vous prie
de vouloir bien en transmettre l'expres-
sion au gouvernement français. »
(L'Empereur d'Annam.)
« Je vous demande de transmettre
au gouvernement français l'expression
de mon dévouement loyal et l'assurance
de l'attachement fidèle de mon peuple.
La France peut compter sur notre
concours total dans les circonstances
actuelles et dans toute éventualité pou-
vant en découler. »
( (Le Roi du Cambodge.)
Appel aux nationalistes
indigènes
Par A.-M. TAO KIM HAI
- -- ♦ ♦ ♦
C'est à vous tous, nationalistes indi-
gènes. mes frères, que cet appel
s'adresse. Que vous soyez du Maroc,
de l'Algérie, de la Tunisie, de Mada-,
gascar, d'Afrique ou d'Indochine,
n'oubliez pas que nous vivons tous, par
les hasards de l'Histoire, , sous le -même
drapeau tricolore, que nous avons tous
les mêmes aspirations et que, malgré
la différence de races et les distances
qui nous séparent, nous devons être
solidaires les uns des autres.
Le soussigné n'est pas un admira-
teur aveugle de la colonisation fran-
çaise. Dans le domaine économique, il
a dénoncé l'égoïsme à courte vue de la
métropole et .réclamé. le droit aux co-
lonies de s'industrialiser. Dans le do-
maine politique,, il s'est dressé contre
toute tentative de centralisation et
d'assimilation, depuis la suppression
éventuelle des. administrations indigè-
nes jusqu'au décret de M: Marius Mou-
tet du 15 octobre 1936 sur la natura-
---------------------------
lisation. (Voir notamment les Annales
Coloniales du 23 avril 1937.) Dans le
domaine miltaire, il a lutté depuis des
années pour que sa petite patrie pos-
sède Une véritable armée nationale et
n'a pas hésité à écrire, au sujet des
mesures militaires de M. Georges Man-
del : « Nous ne pouvons même pas
parler de demi-mesure, pas même de
quart de- mesure ou de dixième de me-
sure, car non seulement le chiffre de
20.000 nous parait dérisoire mais,' de
plus, les méthodes de recrutement que
nous condamnons ne paraissent pas
sur le point d'être abandonnées. » (Lire
La Patrie Annamite du 11 juin 1938).
Dans ses causeries à la radio, il a
aussi critiqué ouvertément les timidités
de la politique coloniale française et
réclamé l'industrialisation du Tonkin
(le 14 mai dernier, à Radio-Paris) et
la constitution d'une véritable armée
nationale indochinoise (au même poste
le 27 août dernier). Il n'est ni un thu-
riféraire du ministère des Colonies, ni
un révolutionnaire' en chambre, mais
un indigène qui aime son pays et qui
ose le défendre publiquement.
Dans les conjonctures internatio-
nales actuelles, cette défense est plus
que jamais nécessaire et personne d'en-
tre nous n'a à y renoncer pour renfor-
cer la solidarité franco-coloniale.
Mais l'actualité menaçante nous im-
pose un autre ton et nous devons, de-
vant l'imminence du danger, aller au
plus pressé. Et le plus pressé, actuel-
lement, c'est la défense de tout l'Em-
pire français, la France y comprise.
(LIRE LA SUITE PAGE CINQ)
ADRESSE DE LOYALISME'
De Papeete :
Les délégations économiques et finan-
cières, réunies en session annuelle, ont
prié le gouverneur des Etablissements
français de l'Océanie, de transmettre
au ministre des Colonies l'expression
de leur profond dévouement à la mère-
patrie.
M. Georges Mandel a chargé à son
tour ce haut fonctionnaire de remercier
l'assemblée locale des sentiments ainsi
exprimés ét de lui donner l'assurance
que nos établissements d'Océanie peu-
vent compter sur son concours le plus
actif.
LA PROSPÉRITÉ
de notre EMPIRE
- ,
ET L'ACTIVITÉ
de la MÉTROPOLE
Par A. LUBRANO.
La ville de Marseille, qui a organisé
les deux premières expositions natio-
nales coloniales, voit ouvrir chaque
année avec satisfaction sa foire inter-
nationale, synthèse de toutes les acti-
vités.
Actuellement, cette manifestation
connaît un brillant résultat, dépassant
celui des années précédentes. On cons-
tate la présence de cinq puissances
étrangères qui ont adhéré pour leur
propagande touristique.
De son côté, la Chambre de com-
merce a organisé dans son pavillon
une rétrospective à l'occasion du ving-
tième anniversaire de la mise en ex-
ploitation de l'aviation commerciale.
Tout un programme susceptible d'éclai-
rer le grand public sur le rôle de Mar-
seille en matière aéronautique a été
réalisé.
Des améliorations incessantes ont
été apportées au Musée des Colonies
françaises, afin de vulgariser, en parti-
culier parmi la jeunesse, la notion de
la grandeur de l'Empire.
Coloniale et méditerranéenne, telle
est donc la marque essentielle de cette
foire à propos de laquelle M. Camille
Grand-Dufas, premier vice-président
de la Chambre de commerce, représen-
tant le président Antoine Bonde, di-
sait :
« Si la prospérité de nos colonies, si
un harmonieux règlement de leurs rap-
ports entre elles et avec la métropole est
une. condition essentielle, du. cuvaloppe-
mentécopomiqae-de;Hotre«mpirë, tmn-
bien aussi ne doit-on pas affirmer avec
persévérance et énergie que cette
prospérité de l'Empire français est
avant tout conditionnée par l'activité
des différentes branches industrielles
agricoles et commerciales de cet em-
pire et, en premier lieu, de la métro-
pole, dont l'exemple ne peut manquer
d'influencer toutes les parties de notre
domaine colonial !
« Du relèvement de ces activités en-
DEMAIN.
que lepondfez-yous f?
Dans notre numéro précédent nous
écrivions qu'après le discours de Nu-
remberg, la question coloniale était
réservée.
Après les entrevues de Berchtesga-
den et de Godesberg nous la croyons
effectivement posée.
Pour reprendre une formule connue
nous dirons que les traités de 1919
formaient un bloc. A ce bloc, bien des
atteintes, certes, avaient été portées,
mais des atteintes de principe. L'Ans-
chluss lui-même pouvait apparaître
comme un phénomène intérieur alle-
mand, que la République de Weimar
avait dès 1920 inscrit à son pro-
gramme.
La véritable révision des traités
vient seulement' de commencer avec le
démembrement prévu de la Tchécoslo-
vaquie. Le doigt est dans l'engrenage
tout le corps y passera. Le sacrifice
de la Tchécoslovaquie ne saurait en
effet assurer à lui seul le statut euro-
péen : au lendemain même de l'entre-
vue de Berchtesgaden, on nous a laissé
entrevoir que le règlement à intervenir
devrait porter sur tous les problèmes
affectant le maintien de la paix.
Nous tenons pour assuré que le pro-
blème colonial sera de ceux-là.
(LIRE LA SUITE PAGE TROIS)
SOUDAN-MONTMARTRE
Si le seul nom de Bamako évoquait
jadis le seuil un peu mystérieux du Sou-
dan, il sera bientôt celui d'une des plus
actives et des plus vivantes capitales
de -- notre - Empire.
Il y a quelques jours, la Société Sou-
dan-Montmartre, dont le nom/seul est
tout un programme, donnait sa soirée
inaugurale au Soudan-Club. Entrée
gratuite, buffet (payant, il est vrai), ti-
rage de tombola, grand bal, etc., con-
viaient les coloniaux à unir dans une
belle soirée des souvenirs légers à une
réalité pour une fois moins austère.
Est-ce ce parisianisme placé sous la
double invocation de l'Afrique -et de
Montmartre qui agit sur la gent fémi-
nine de - Bamako ?
Voici qu'une. petite alliée de la ca-
pitale soudanaise vient de * corriger
d'importance un client peu généreux,
au point d'avoir mailles à partir avec
la justice.
Diable ! Aminata Touré c'est le
nom de la jeune personne serait
mieux dans un corps d'ajnazones que
dans les bataillons de Cythère. Elle
prouve en tout cas qu'elle peut se pas-
ser. de protecteur.
Bamako s'éjouit. le Soudan s'ou-
vre au progrès. Espérons, toutefois,
qu'il n'ira pas trop loin dans l'imitation
de certaines mœurs européennes. ou
montmartroises. j
core trop réduites aujourd'hui dépend
la sauvegarde de notre monnaie, la sta-
bilité de nos échanges et, comme con-
séquence de cette stabilité et de la
confiance qui y est liée, le progrès des
libres initiatives sans lesquelles rien de
grand, rien d'utile au pays ne peut être
entrepris.
« Il est réconfortant pour nous d8
constater l'identité de vues absolue qui
règne entre les organisations de la mé-
tropole et celles des colonies sur les
principes qui conditionnent le redresse-
ment de notre économie. »
Telle est la haute portée des assises
économiques de Marseille. Il en est une
autre plus immédiate. Tous les groupe-
ments de la cité, les collectivités ré-
gionales commencent leur visite de la
Foire par une station au Musée des
Colonies. Ils s'imprègnent de cette idée
d'Empire qui est à la base, si l'on veut
bien y penser, de toute puissance éco-
nomique. Voilà un beau résultat, et le
point de départ de multiples espé-
rances.
L'ACTUALITÉ
COLONIALE
_.J ,
A PARIS ,: :',
Sjx lauréats du Concours général
de l'Indochine viennent d'arriver en
voyage d'étude. Parmi, eux se trouve
le fils de S. E. Pham Quynh, ministre
de l'Education nationale de l'Annam.
A PHILIPPEVILLE
En raison de la situation Internatio-
nale les fêtes du centenaire fixées au
8 octobre sont reportées à une date
ultérieure.
A CONSTANTINE
M. J. Giuii, candidat Union républi-
caine, est élu conseiller général de ,1/1'.
33* circonscription de Constantine.
A FEZ
Arrivé inopinément par avion, le gé-
néral Noguès a inspecté les travaux
d'urbanisme en cours. La population
lui a fait l'accueil le plus chaleureux.
A ATAR
Le colonel Pelletier d'Oisy, comman-
dant de l'Air de l'A: O. F. et les autori-
tés de l'Adrar ont présidé aux fête*
données en !'honneur de l'Emir Ould
Moktar Ould Aîda.
A SAINT-LOUIS
Les élections partielles au Conseil
colonial du Sénégal ont donné la majo-
rité à la liste patrenée par le maire de-
Saint-Louis.
A YAOUNDE
Le commissaire de la République a
ordonné un recensement général des
métis en vue des mesures à prendre
pour leur instruction et leur recla.
ment social.
A BRAZZAVILLE
Le professeur Achard, membre de
l'Institut, chargé d'étudier la réorga-
nisation sanitaire de l'A. E. F. a ga-
gné l'Oubanghi-Chari par avion.
A DJIBOUTI
Un comité s'est formé en vue de la
célébration cette année du cinquante-
naire de la fondation de la ville par le
gouverneur Lagarde en 1888.
A PNOM PENH
S. M. Sissovath Monivong a adres-
sé J'assurance de son loyalisme au gou-
vernement français.
A HANOI
Le professeur Salomon, président de
la Commission de l'Argentine pour la
protection de la faune, vient de quit-
ter l'Indochine après un séjour d'étu-
des de six mois. :)
A NOUMEA V
La Pan-American Airway étudie
l'installation d'une escale à Nouméa
pour sa future ligne Honolulu-Auck-
land. La Nouvelle-Calédonie serait
ainsi reliée en 1939 au réseau aérien
mondial via Sydney.
A SAINT-PIERRE
Des travaux viennent d'être entre-
pris pour l'aménagement du port en
base d'hydravion de la future ligne
Atlantique-Nord.
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guerre. » ..,.;
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A -, L'EXPOSITION
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SAN FRANCISCO
1
Par Jean de BEAUMONT,
Député de la Cochinchine
Au mois de février 1939 s'ouvrira, à San Francisco, une exposi-
tion internationale, dite de la « Golden gate », qui devancera de trois
mois l'Exposition internationale de New York. Les Etats-Unis
d'Amérique sont, à coup sûr, le seul Etat dans le monde qui puisse
se payer le luxe d'organiser, la même année, deux expositions inter-
nationales sur son territoire.
Mais, si l'on y réfléchit bien, ces deux expositions seront com-
plémentaires plutôt que concurrentes : l'une ouvrira ses portes au
seuil de l'Atlantique et l'autre au seuil du Pacifique, les deux mon-
des océaniques que domine l'orgueil du pavillon étoilé.
La France sera présente à New York aussi bien qu'à San Fran-
cisco. Il fallait qu'il en soit ainsi, car la France, qui est au premier
chef une puissance atlantique, est également, par son empire d'Indo-
chine, une grande puissance du Pacifique.
San Francisco, reine du Pacifique
Seul élu au Parlement de l'Indochine française, j'ai été désigné
pour la représenter alors que mon collègue et ami Gounin, repré-
sentera la France et son effort touristique. Il est nécessaire que
notre patrie soit dignement représentée en cette Californie où rési-
dent tant de nos compatriotes, plus proche de nous peut-être, par ses
mœurs, ses goûts et sa culture, que tous les autres pays dont la fédé-
ration constitue les Etats-Unis d'Amérique.
Dans le cadre merveilleux de San Francisco, reine du Pacifique,
l'Empire britannique des Indes et l'Empire hollandais de l'Insulinde
seront, soyons-en certains, magnifiquement représentés. Ni l'un ni
J'autre ne voudront être absents de cette grande manifestation inter-
nationale ioù s'affirmeront la jichessQ^ la yJtalité fa^fluissansçè i
- érExtiême-Oiient. ..-
Mais nous, Français, qu'avons-nous prévu comme crédits pour y
tenir dignement notre place ?
Dix millions pour la France et seulement un million trois cent
soixante mille pour l'Indochine.
Bien peu de chose, en réalité ; somme à peine peut-être néces-
saire pour transporter et réédifier à San Francisco le pavillon indo-
chinois que les Parisiens ont pu admirer en 1931, lors de l'Exposition
coloniale à Vincennes. Aussi, devant l'ampleur de la tâche à remplir
et l'exiguité des moyens mis à leur disposition, une véritable angoisse
assaillit ceux qui ont la responsabilité d'y représenter la France.
L'oeuvre à réaliser pour l'Indochine
Il ne suffit pas, en effet, de réédifier le Pavillon de l'Indochine,
symbole de l'Empire français d'Asie. Il faut de quoi organiser des
stands où seront offerts nos produits coloniaux, nos produits d'ex-
portation, surtout : riz, caoutchouc, maïs, coprah, minerais de toutes
sortes, etc., qui peuvent soutenir la comparaison avec les produits
similaires de l'étranger et même, pour certains d'entre eux, s'impo-
ser par leurs exceptionnelles qualités.
Il faut, en outre, par une propagande intelligente, résumée en
images et en graphiques, montrer et pour ainsi dire matériali-
ser aux yeux des visiteurs le magnifique effort poursuivi par laj
- France, depuis plus d'un demi-siècle, pour la mise en valeur - de
son Empire d'Indochine. Il fau-
drait enfin, pour que le pavillon
indochinois constitue l'une des
attractions les plus visitées de
l'Exposition, que l'on puisse y
mener les magnifiques groupes
ethniques symbolisant les diver-
ses races peuplant notre Empire
d'Asie, et qui eurent un si grand
succès lors des fêtes récemment
organisées à Saigon pour l'inau-
guration du Transindochinois, ce
que je compte obtenir sans même
faire appel à une subvention du
Gouvernement général de TIndo-
chine. L'Exposition de San Fran-
cisco doit être une occasion ar-
demment saisie pour organiser
aux Etats-Unis une large publi-
cité touristique et commerciale
pour notre colonie, du Pacifique.
(LIRE LA SUITE PAGE TROI8)
LA XVIe CONFERENCE
DES CHAMBRES
DE COMMERCE FRANÇAISES
DU BASSIN
DE LA MEDITERRANEE
La 16' conférence des Chambres de
commerce françaises du bassin de la
Méditerranée s'ouvrira le 1" octobre à
Marseille.
Nous croyons savoir que cette im-
portante manifestation sera présidée,
comme la dernière, par M. Lécuyer, di-
recteur au ministère du Commerce.
Parmi les questions portées à l'ordre
du jour figurent : le renouvellement de
la 'flotte marchande, les relations avec
l'Afrique du Nord, les échanges avec
divers pays étrangers, le tourisme au
Maroc, etc. -
Nos compatriotes de Conakry n'ont rien à nous envier des joies de la mer. Voici la jolie plage de
Camayenne, rendez-vous de la société élégante de la capitale guinéenne. (Cliché Akbkouk).
Nous allons donc transformer en alcool une partie de notre récolte de blé.
Nul ne songe qu'en 1937 nos colonies ont acheté à l'étranger 443.609 quintaux
DE FARtylE, soit 65 p. 100 de leur consommation. L'A. 0. F., à elle seule, en importait
40.000 quintaux d'Amérique, encore que la métropole continua d'absorber ses arachides
et ses cafés. -,'
: Ne serait-il point raisonnable d'accorder à nos producteurs la prime leur permet-
tant de concurrencer les farines étrangères dans nos colonies ? Cela reviendrait moins
cher que d'onéreuses dénaturations. Notre balance commerciale en serait favorisée
et, surtout, des populations sous-afimentées y trouveraient une amélioration apréciable
de leurs conditions de vie. - .- - - ,., --n,,,
Mais quand aurons-nous une économie d'Empire ?
L'ISLAM FIDÈLE
ET DÉCIDÉ
« L'Islam conservera son at-
tachement à la France parce
qu'il apprécie en Elle, SON AC-
CUEIL SIMPLE, exempt de
toute morgue et ce bien su-
périeur, dépassant la puissance
des canons comme la rigueur
des statistiques commerciales :
LE SENS DE L'AMITIE. »
Nous déclare S. Exc. SI KAD-
DOUR BEN-GHABRIT, directeur:
du Protocole de Sa Majesté Chéri-
rienne, Président de la Société des
Habous des Lieux Saints de l'ls- ¡
lam.
Au cours des journées angoissantes
qu'elle vient de vivre, la France a reçu
de toutes les parties de son Empire des
témoignages émouvants de fidélité.
Ceux lui venant en' particulier d'une
Afrique du Nord; encore si !*écemmçnt
troublée, ne lui ont pas été parmi les
moins^préaieiix: - A-ussi; et opréa ? ma-1
gnifique message du sultan du Maroc,
proclamant qu'en cas de conflit euro-
péen son pays tout entier serait aux
côtés de la nation protectrice, nous
avons voulu demander à l'une' des plus
hautes personnalités musulmanes fran-
çaises, S.E. Si Kaddour Ben-Ghabrit,
de vouloir bien commenter pour nos
lecteurs la portée profonde de pareils
gestes :
Le message de Sa Majesté Ché-
rifienne, nous déclare notre éminent
interlocuteur n'a pu surprendre que
ceux qui, à l'étranger, avaient cru pou-
voir spéculer sur certaines agitations
de surface pour qu'en cas de crise, les
musulmans marocains, algériens ou
tunisiens, se. révoltent contre la France.
« L'événement a déjoué ces calculs.
Partout, de Rabat à Alger et à Tunis,
les plus hautes autorités confessionnel-
les ou politiques ont apporté à la Fran-
ce le témoignage justifié de leur fidé-
lité..
c Les troubles passés, comme les re-
vendications subsistantes n'intéressent
qu'une certaine manière de vivre, soit
sociale, soit matérielle, dans le cadre
du monde français, elles ne mettent
pas en question l'autorité de la France
dans les pays intéressés.
« Un proverbe arabe dit qu'on ne con-
naît ses vrais amis que dans les mo-
ments difficiles. L'Afrique du Nord
tout entière vient, n'est-ce pas, de le
prouver une fois de plus, car déjà en
19,14., ,
jSi Ka rfdftHr nJaehév»-potot. -11 n'eat
"ëh '"véfïtÇpai besoin qu'il achève :
- .Cette fidélité émouvante assurée,
il n'en demeure pas moins des tâches
à parfaire ?
Sans doute, mais n'est-ce point le
sort de toutes les entreprises humai-
nes ? .Ces tâches auxquelles vous fai-
tes allusion sont d'ailleurs très diffé-
rentes suivant qu'on s'adresse à tel
ou tel pays nord-africain.
: < Etroitement unie à la métropole
depuis un siècle, l'Algérie, par exemple,
tend à se fondre plus intimement dans
sa vie politique par l'octroi de plus en
plus étendu des droits de citoyenneté.
« La Tunisie, par contre, ayant con-
servé son statut d'Etat traditionnel, ne
peut se transformer que dans le cadre
même de ce statut. La présence d'une
nombreuse population étrangère y pose
en outre des problèmes spéciaux.
« Quant au Maroc » •.
Si Kaddour prend un temps, comme
pour revivre la prodigieuse histoire
S. Exc. Si Kaddour ben Ghabrit
dont il a été l'un des plus actifs, l'un
des plus ardents artisans :
Vingt années durant j'ai connu le
vieux Maroc, et l'ancien Maghzen. J'ai
vu ce pays, fermé au monde, s'enfon-
cer lentement dans l'anarchie et la mi-
sère, et disputer contre toutes les con-
voitises, les vestiges d'un Etat qui
avait été glorieux. Vingt-cinq années
encore j'ai travaillé au Maroc nouveau,
issu de la géniale compréhension du
maréchal Lyautey. Je puis donc com-
parer ce qui était à ce qui - est : en
vingt-six ans, le Maroc est devenu un
grand pays équipé à la moderne ! Ce-
pendant ses traditions ont été respec-
tées, l'autorité et le prestige du sultan
ont été considérablement renforcés,
l'ancien Maghzen décadent a été trans-
formé en une administration digne de
ce nom.
(LIRE LA SUITE PAGE TROIS)
PAROLES
de souverains
« Quoi qu'il advienne, en cas de
conflit, et si le pire doit arriver, je puis
vous affirmer hautement que le sul-
tan du Maroc et tous ses sujets se
dresseront aux côtés de la France. Mes
sujets et moi considérons celle-ci
comme une seconde grande patrie, de
même que vous avez dit souvent vous-
même que le Maroc était devenu votre
seconde patrie. »
(Le Sultan du Maroc.)
« Je peux affirmer comme héritier
de la tradition d'amitié que m'ont lé-
guée mes prédécesseurs que l'attache-
ment de la population tunisienne irait
jusqu'au sacrifice suprême au cas où la
France serait engagée malgré elle dans
un conflit car c'est un même cœur qui
bat dans la poitrine des Tunisiens com-
me dans celles des Français et c'est
la même volonté qui anime les uns et
les autres. »
(Le Bey de Tunis.)
« Au moment où la tension interna-
tionale s'aggrave en Occident et réu-
nit en un faisceau toutes les énergies
françaises, je tiens, en mon nom per-
sonnel et au nom de tous mes sujets
annamites, à vous apporter l'assurance
de notre profond attachement et de no-
tre indéfectible dévouement à la gran-
de nation protectrice et je vous prie
de vouloir bien en transmettre l'expres-
sion au gouvernement français. »
(L'Empereur d'Annam.)
« Je vous demande de transmettre
au gouvernement français l'expression
de mon dévouement loyal et l'assurance
de l'attachement fidèle de mon peuple.
La France peut compter sur notre
concours total dans les circonstances
actuelles et dans toute éventualité pou-
vant en découler. »
( (Le Roi du Cambodge.)
Appel aux nationalistes
indigènes
Par A.-M. TAO KIM HAI
- -- ♦ ♦ ♦
C'est à vous tous, nationalistes indi-
gènes. mes frères, que cet appel
s'adresse. Que vous soyez du Maroc,
de l'Algérie, de la Tunisie, de Mada-,
gascar, d'Afrique ou d'Indochine,
n'oubliez pas que nous vivons tous, par
les hasards de l'Histoire, , sous le -même
drapeau tricolore, que nous avons tous
les mêmes aspirations et que, malgré
la différence de races et les distances
qui nous séparent, nous devons être
solidaires les uns des autres.
Le soussigné n'est pas un admira-
teur aveugle de la colonisation fran-
çaise. Dans le domaine économique, il
a dénoncé l'égoïsme à courte vue de la
métropole et .réclamé. le droit aux co-
lonies de s'industrialiser. Dans le do-
maine politique,, il s'est dressé contre
toute tentative de centralisation et
d'assimilation, depuis la suppression
éventuelle des. administrations indigè-
nes jusqu'au décret de M: Marius Mou-
tet du 15 octobre 1936 sur la natura-
---------------------------
lisation. (Voir notamment les Annales
Coloniales du 23 avril 1937.) Dans le
domaine miltaire, il a lutté depuis des
années pour que sa petite patrie pos-
sède Une véritable armée nationale et
n'a pas hésité à écrire, au sujet des
mesures militaires de M. Georges Man-
del : « Nous ne pouvons même pas
parler de demi-mesure, pas même de
quart de- mesure ou de dixième de me-
sure, car non seulement le chiffre de
20.000 nous parait dérisoire mais,' de
plus, les méthodes de recrutement que
nous condamnons ne paraissent pas
sur le point d'être abandonnées. » (Lire
La Patrie Annamite du 11 juin 1938).
Dans ses causeries à la radio, il a
aussi critiqué ouvertément les timidités
de la politique coloniale française et
réclamé l'industrialisation du Tonkin
(le 14 mai dernier, à Radio-Paris) et
la constitution d'une véritable armée
nationale indochinoise (au même poste
le 27 août dernier). Il n'est ni un thu-
riféraire du ministère des Colonies, ni
un révolutionnaire' en chambre, mais
un indigène qui aime son pays et qui
ose le défendre publiquement.
Dans les conjonctures internatio-
nales actuelles, cette défense est plus
que jamais nécessaire et personne d'en-
tre nous n'a à y renoncer pour renfor-
cer la solidarité franco-coloniale.
Mais l'actualité menaçante nous im-
pose un autre ton et nous devons, de-
vant l'imminence du danger, aller au
plus pressé. Et le plus pressé, actuel-
lement, c'est la défense de tout l'Em-
pire français, la France y comprise.
(LIRE LA SUITE PAGE CINQ)
ADRESSE DE LOYALISME'
De Papeete :
Les délégations économiques et finan-
cières, réunies en session annuelle, ont
prié le gouverneur des Etablissements
français de l'Océanie, de transmettre
au ministre des Colonies l'expression
de leur profond dévouement à la mère-
patrie.
M. Georges Mandel a chargé à son
tour ce haut fonctionnaire de remercier
l'assemblée locale des sentiments ainsi
exprimés ét de lui donner l'assurance
que nos établissements d'Océanie peu-
vent compter sur son concours le plus
actif.
LA PROSPÉRITÉ
de notre EMPIRE
- ,
ET L'ACTIVITÉ
de la MÉTROPOLE
Par A. LUBRANO.
La ville de Marseille, qui a organisé
les deux premières expositions natio-
nales coloniales, voit ouvrir chaque
année avec satisfaction sa foire inter-
nationale, synthèse de toutes les acti-
vités.
Actuellement, cette manifestation
connaît un brillant résultat, dépassant
celui des années précédentes. On cons-
tate la présence de cinq puissances
étrangères qui ont adhéré pour leur
propagande touristique.
De son côté, la Chambre de com-
merce a organisé dans son pavillon
une rétrospective à l'occasion du ving-
tième anniversaire de la mise en ex-
ploitation de l'aviation commerciale.
Tout un programme susceptible d'éclai-
rer le grand public sur le rôle de Mar-
seille en matière aéronautique a été
réalisé.
Des améliorations incessantes ont
été apportées au Musée des Colonies
françaises, afin de vulgariser, en parti-
culier parmi la jeunesse, la notion de
la grandeur de l'Empire.
Coloniale et méditerranéenne, telle
est donc la marque essentielle de cette
foire à propos de laquelle M. Camille
Grand-Dufas, premier vice-président
de la Chambre de commerce, représen-
tant le président Antoine Bonde, di-
sait :
« Si la prospérité de nos colonies, si
un harmonieux règlement de leurs rap-
ports entre elles et avec la métropole est
une. condition essentielle, du. cuvaloppe-
mentécopomiqae-de;Hotre«mpirë, tmn-
bien aussi ne doit-on pas affirmer avec
persévérance et énergie que cette
prospérité de l'Empire français est
avant tout conditionnée par l'activité
des différentes branches industrielles
agricoles et commerciales de cet em-
pire et, en premier lieu, de la métro-
pole, dont l'exemple ne peut manquer
d'influencer toutes les parties de notre
domaine colonial !
« Du relèvement de ces activités en-
DEMAIN.
que lepondfez-yous f?
Dans notre numéro précédent nous
écrivions qu'après le discours de Nu-
remberg, la question coloniale était
réservée.
Après les entrevues de Berchtesga-
den et de Godesberg nous la croyons
effectivement posée.
Pour reprendre une formule connue
nous dirons que les traités de 1919
formaient un bloc. A ce bloc, bien des
atteintes, certes, avaient été portées,
mais des atteintes de principe. L'Ans-
chluss lui-même pouvait apparaître
comme un phénomène intérieur alle-
mand, que la République de Weimar
avait dès 1920 inscrit à son pro-
gramme.
La véritable révision des traités
vient seulement' de commencer avec le
démembrement prévu de la Tchécoslo-
vaquie. Le doigt est dans l'engrenage
tout le corps y passera. Le sacrifice
de la Tchécoslovaquie ne saurait en
effet assurer à lui seul le statut euro-
péen : au lendemain même de l'entre-
vue de Berchtesgaden, on nous a laissé
entrevoir que le règlement à intervenir
devrait porter sur tous les problèmes
affectant le maintien de la paix.
Nous tenons pour assuré que le pro-
blème colonial sera de ceux-là.
(LIRE LA SUITE PAGE TROIS)
SOUDAN-MONTMARTRE
Si le seul nom de Bamako évoquait
jadis le seuil un peu mystérieux du Sou-
dan, il sera bientôt celui d'une des plus
actives et des plus vivantes capitales
de -- notre - Empire.
Il y a quelques jours, la Société Sou-
dan-Montmartre, dont le nom/seul est
tout un programme, donnait sa soirée
inaugurale au Soudan-Club. Entrée
gratuite, buffet (payant, il est vrai), ti-
rage de tombola, grand bal, etc., con-
viaient les coloniaux à unir dans une
belle soirée des souvenirs légers à une
réalité pour une fois moins austère.
Est-ce ce parisianisme placé sous la
double invocation de l'Afrique -et de
Montmartre qui agit sur la gent fémi-
nine de - Bamako ?
Voici qu'une. petite alliée de la ca-
pitale soudanaise vient de * corriger
d'importance un client peu généreux,
au point d'avoir mailles à partir avec
la justice.
Diable ! Aminata Touré c'est le
nom de la jeune personne serait
mieux dans un corps d'ajnazones que
dans les bataillons de Cythère. Elle
prouve en tout cas qu'elle peut se pas-
ser. de protecteur.
Bamako s'éjouit. le Soudan s'ou-
vre au progrès. Espérons, toutefois,
qu'il n'ira pas trop loin dans l'imitation
de certaines mœurs européennes. ou
montmartroises. j
core trop réduites aujourd'hui dépend
la sauvegarde de notre monnaie, la sta-
bilité de nos échanges et, comme con-
séquence de cette stabilité et de la
confiance qui y est liée, le progrès des
libres initiatives sans lesquelles rien de
grand, rien d'utile au pays ne peut être
entrepris.
« Il est réconfortant pour nous d8
constater l'identité de vues absolue qui
règne entre les organisations de la mé-
tropole et celles des colonies sur les
principes qui conditionnent le redresse-
ment de notre économie. »
Telle est la haute portée des assises
économiques de Marseille. Il en est une
autre plus immédiate. Tous les groupe-
ments de la cité, les collectivités ré-
gionales commencent leur visite de la
Foire par une station au Musée des
Colonies. Ils s'imprègnent de cette idée
d'Empire qui est à la base, si l'on veut
bien y penser, de toute puissance éco-
nomique. Voilà un beau résultat, et le
point de départ de multiples espé-
rances.
L'ACTUALITÉ
COLONIALE
_.J ,
A PARIS ,: :',
Sjx lauréats du Concours général
de l'Indochine viennent d'arriver en
voyage d'étude. Parmi, eux se trouve
le fils de S. E. Pham Quynh, ministre
de l'Education nationale de l'Annam.
A PHILIPPEVILLE
En raison de la situation Internatio-
nale les fêtes du centenaire fixées au
8 octobre sont reportées à une date
ultérieure.
A CONSTANTINE
M. J. Giuii, candidat Union républi-
caine, est élu conseiller général de ,1/1'.
33* circonscription de Constantine.
A FEZ
Arrivé inopinément par avion, le gé-
néral Noguès a inspecté les travaux
d'urbanisme en cours. La population
lui a fait l'accueil le plus chaleureux.
A ATAR
Le colonel Pelletier d'Oisy, comman-
dant de l'Air de l'A: O. F. et les autori-
tés de l'Adrar ont présidé aux fête*
données en !'honneur de l'Emir Ould
Moktar Ould Aîda.
A SAINT-LOUIS
Les élections partielles au Conseil
colonial du Sénégal ont donné la majo-
rité à la liste patrenée par le maire de-
Saint-Louis.
A YAOUNDE
Le commissaire de la République a
ordonné un recensement général des
métis en vue des mesures à prendre
pour leur instruction et leur recla.
ment social.
A BRAZZAVILLE
Le professeur Achard, membre de
l'Institut, chargé d'étudier la réorga-
nisation sanitaire de l'A. E. F. a ga-
gné l'Oubanghi-Chari par avion.
A DJIBOUTI
Un comité s'est formé en vue de la
célébration cette année du cinquante-
naire de la fondation de la ville par le
gouverneur Lagarde en 1888.
A PNOM PENH
S. M. Sissovath Monivong a adres-
sé J'assurance de son loyalisme au gou-
vernement français.
A HANOI
Le professeur Salomon, président de
la Commission de l'Argentine pour la
protection de la faune, vient de quit-
ter l'Indochine après un séjour d'étu-
des de six mois. :)
A NOUMEA V
La Pan-American Airway étudie
l'installation d'une escale à Nouméa
pour sa future ligne Honolulu-Auck-
land. La Nouvelle-Calédonie serait
ainsi reliée en 1939 au réseau aérien
mondial via Sydney.
A SAINT-PIERRE
Des travaux viennent d'être entre-
pris pour l'aménagement du port en
base d'hydravion de la future ligne
Atlantique-Nord.
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