Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1932-12-20
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 11726 Nombre total de vues : 11726
Description : 20 décembre 1932 20 décembre 1932
Description : 1932/12/20 (A32,N134). 1932/12/20 (A32,N134).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6380550r
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
rrRBNTB-DEUXIBME ANNEE. N* 134. JEU lquum 1 W CtMnMM MARDI SOIR, 20 DECEMBRE 1992. -
JWMII JUITIIIEI
JRidadi« & A dministrmti– t
u.mmmm-rmÊf
paris an
lÉlm iininrmr il it
- RIONBklKU IMI
Les Annales Coloniales
Lm mmoncêt et réclamés «mi reçue» m
.,.
DlRBCTIUll.FONDA'nHHI : MlNll RUEDeL
r. III tif"
",.,.,.
âMMMMM
mm U Mteut ilhufràt :
from et
MtniM IN* t.
ÙMMM 241. Mtt JI t
On Êfebcbm ani M» ém
loua las bureaux 4» pwte.
L'exploitation forestière
au Gabon -..
ai m * M
L'exploitation forestière au Gabon tra-
verse en ce moment une crise. Le fait est
grave puisque le oommerce du bois repré-
sente environ 95 de la valeur des pro-
duits exportés.
La forêt est en effet la grande ressource
de cette colonie. Elle s'étend sans autre
solution de continuité que les lacs, les ma-
récages, les rivières et quelques médiocres
étendues de savane, sur environ 35.000.000
d'hectares. Elle n'est d'ailleurs pas uni-
forme, comme on tend à se l'imaginer. La
haute futaie d'arbres gigantesques, aux mul-
tiples essences alterne avec des parties
où le bois est moins épais sans que, pour
cela, la forêt soit d'accès plus facile, parce
qu'à la faveur des coupes qui ont été faites
une végétation fort riche s'est développée
avec une vigueur inouïe.
L'exploitation du bois au Gabon remonte
à kles temps assez lointains. Les essences qui,
les premières, attirèrent les coupeurs furent
l'ébène et les bois de teinture que l'on ven-
dait facilement. Les progrès et les découver-
ces de la chimie ont tué le commerce de ces
derniers, que l'on a remplacés par des pro-
duits synthétiques. Quant à l'ébène, il tend à
se raréfier. On ne le trouve plus en formation
dense. Comme il a été pendant longtemps
l'objet d'une exploitation intensive et sans
mesure et que, d autre part, il croit très len-
tement, il s'ensuit qu'il a à peu près dis-
paru dans les régions d'où on avait l'habi-
tude de le tirer. Il existe bien encore sur
Hivers points de la colonie, mais dans des
lieux reculés d'où il est fort difficile de
d'évacuer. Aussi n'en exporte-t-on mainte-
nant que de faibles quantités à peu près un
millier de tonnes par an.
Jusqu'à la fin du dernier siècle, l'expor-
tation des bois du Gabon avait quelque peu
végété. Ce n'est, en effet, que depuis une
trentaine d'années qu'on les voit arriver en
quantités croissantes dans les ports de
France, du Nord de l'Europe et, en parti-
culier, dans ceux de la mer du Nord. Re-
montant le Rhin, ils pénètrent dans l'inté-
rieur de l'Allemagne. Dusseldorf devient un
de leurs marchés importants.
Ces progrès de l'exportation coïncident
avec la fortune grandissante de l'okoumé.
Dès qu'en Europe on en connut des échan-
tillons, il fut recherché avec un intérêt tou-
jours plus marqué. Il y eut comme une
ruée des coupeurs vers cet arbre qu'on ve-
nait de découvrir. La recherche de l'okoumé
absorba la grande majorité de la main-
d'œuvre indigène de la colonie.
Deux faits expliquent cet engouement :
tout d'abord, ses qualités ; en second lieu,
son abondance. On le trouve partout au Ga-
bon, d'où certaines facilités pour l'exporta-
tion.
Aussi celle-ci se développe-t-elle avec une
rapidité inoute. En 1913, la production at-
teignait 150.000 tonnes. La guerre l'arrêta
partiellement. Les débouchés européens
s'étaient pour la plupart fermés. En 1918,
on n'en abat que 2.080 tonnes. Mais le ré-
veil se produisit avec la paix. En 1921, les
statistiques indiquent 55.000 tonnes, en 1922
112.186 et, en 1924, 198.893.
Cette progression presque vertigineuse
finit par émouvoir l'administration, qui com-
mense à s'inquiéter de l'avenir de la forêt.
Il ne veut pas laisser se renouveler en
Afrique Equatoriale ces phénomènes de des-
truction qu on a constatés aux Etats-Unis :
elle se préoccupe de réglementer la cadence
de l'abatage. Elle veut mettre les indigènes
à l'abri des dangers que présenterait pour
eux une déforestation sans frein du pays.
C'est pourquoi elle leur réserve en vue de
l'exploitation familiale des coupes de 500
hectares. Elle délivre des permis de coupe
pour 2.500 hectares et elle accorde des
concessions qui peuvent atteindre 10.000 hec-
tares. Ces concessions ne sont pas gratuites.
Elles comportent plusieurs taxes : taxe
territoriale (payable tous les ans et propor-
tionnelle à la superficie concédée, et taxe de
repeuplement, payahle d'après le tonnage
au moment de l'ahatage.
Ces mesures n'arrêtent pas l'élan donné.
La ruée se poursuit et même s'intensifie. On
put croire un moment que le défaut de
main-d'œuvre la paralyserait. Aux ouvriers
qui manquaient on substitua les machines et
la production continua à progresser. On crut
bon d'augmenter la redevance territoriale et
d'assurer ainsi à la colonie une participation
aux bénéfices que faisaient les particuliers.
Mais l'activité ne se trouva pas ralentie et
il fallut délivrer de nouveaux permis de
coupe.
Un chiffre donne une idée de la progres-
sion de l'exploitation de l'okoumé : en 1928,
l'exportation atteint 269.812 tonnes, près de
100.000 tonnes de plus qu'en 1924.
Mais ce qui était à peu près fatal ne tairia
pas à se produire. Il y eut bientôt dispro-
portion entre cette production, folle pourrait-
on dire, et la consommation. Elles n'allaient
pas l'une et l'autre du même pu. Dans les
ports, le bois s'empile, des stocks se consti-
tuent et gmnimnt. Les coups néchissent. La
crise s'annonce, conséquence d'une exploita-
tion désordonnée.
L'administration est alertée et elle prend
quelques dispositions susceptibles d'écarter
les malheurs qui s'annoncent à l'horicon.
Elle limite la production. On augmente le
Icliamètre des arbres qui peuvent être abat-
tus. Elle suspend la délivrance des pennis
de coupe. On suggère de remplacer l'okoumé
par d'autres essences aussi humée pour la
menuiserie et l'ébénisterie. La production
augmente toujours. En 1930, 381.000 tonnes
sont embarquées à destination de l'étranger.
La catastrophe finit par se produire. Dans
les ports, 150.000 tonnes d'okoumé sont en-
tassées et personne n'en veut. Les cours bais-
sent brusquement de 50 Les banques sus-
pendent les crédits. Pour beaucoup de cou-
peurs, c'est la perspective de la ruine. Bien
plus, que va devenir cette main-d'œuvre in-
digène amenée sur place au prix de grandes
difficultés ? Le Gouvernement s'en inquiète
et il a raison, car sa responsabilité est grave.
Des mesures pour rétablir l'équilibre sont
prises et leurs effets se font peu à peu sen-
tir. Certains voient déjà la crise conjurée, et
prophétisent le retour à l'état normal pour
1933. Cet optimisme est excessif. Sans
doute, à Hambourg et à Brème, qui sont
deux des plus grands marchés de l'okoumé,
plus active, sans qu'on puisse parler d'affai-
res suivies et satisfaisantes. Ainsi s'exprimé
un document officiel. La bonne qualité s'est
écoulée à des prix très bas. La qualité
moyenne a été négligée. A Dusseldorf, le
marché a été meilleur, sans être bon.
L'amélioration se poursuit en août et en
septembre, mais à une très faible allure, et
ainsi les stocks diminuent peu à peu. Mais
c'est très lent.
Il ne faut pas, d'un autre côté, verser dan*
un pessimisme qui ne serait pas justifié.
L'avenir n'est pas mauvais. Les richesses
forestières du Gabon persistent. Il suffit
d'en organiser l'exploitation d'une façon
plus méthodique et plus rationnelle. Et ainsi
la crise aura au moins servi à quelque chose.
Henry Fontanier,
Député du Cantal.
Membre de la commission de l'Algérie,
des colonies et protectorats.
Dans les Commissions
A LA C H A MB MIE
A LA COIIIIISSION DE L'ALGERIE
DES COLONIES ET PROTECTORATS
Nomination de rapporteur
La Commission de l'Algérie, des Colonies
et Protectorats se réunira demain, mercredi
21 décembre, à 14 h. 30, local du 5" bureau.
A l'ordre du jour :
1° Nomination d'un rapporteur pour avi.
du projet de loi n° 1069 attribuant à la co-
lonie de la Guyane le bénéfice des billets de
la Banque de la Guyane non présentés au
remboursement ;
20 Examen de la situation agricole de l'In-
dochine ;
3° Affaires diverses.
>
une commission supérieure
des économies
est constltuée an Maroc
Le Résident général, s'inspirant de l'exem-
ple de la France, des suggestions qui ont été
portées devant lui et de ses propres obser-
vations, a décidé la constitution immédiate
de commissions tripartites, composées de
représentants de l'administration, du person-
nel et des usagers, qui auraient pour mis-
sion de rechercher auprès des Directeurs gé-
néraux et des services si de nouvelles éco-
nomies et compressions pourraient être réa-
lisées grâce à une organisation plus ration-
nelle du travail.
Une Commission supérieure, dite « des
économies » rassemblera et coordonnera les
travaux de ces commissions tripartistes. M.
Zeys, président de Chambre à la Cour
d'Appel, dont on connaît le rôle actif joué
dans le règlement des litiges immobiliers
d'Agadir, a été désigné pour remplir les
fonctions de rapporteur auprès de la Com-
mission supérieure.
Les arrêtés créant ces différentes commis-
sions paraîtront incessamment.
) «M*M-<-
M. Antonetti
rentre en France
M. Antonetti, Gouverneur général de
l'Afrique Equatoriale française, a quitté
Brazzaville dimanche matin pour s'embar-
qur à Pointe-Noire à boni du paquebot
sie.
M. Antonetti rentre en France pour quel-
ques mois afin de mettre au point avec le
Département des Colonies un certain nombre
de problèmes intéressant le développement
de l'A.E.F. Il compte profiter de son voyage
pour régler en même temps que les questions
concernant la construction du chemin de fer
Congo-Océan, les travaux en cours au port
de Pointe-Noire.
Un grand nombre de personnalités s'était
rendu à la gare de Brazzaville pour saluei
le Gouverneur Général avant son départ. On
remarquait notamment le corps consulaire de
Léopoldville et toutes les autorités civiles et
militaires de Brazzaville.
> M- (
Une Micheline à Madagascar
.f.
Samedi dernier. 17 décembre, le Gouver-
neur général de Madagascar, M. Léon Cayla,
a inauguré le premier voyage de la Miche-
line entre Tamatave et Tananarive. Le tra-
jet a duré huit heures au ffeu de quatorze
heures par le train. Sur tout le parcours, il
y avait une grande afffuence.
Aviation Coloniale
Nlu' À M
fFe
c.
1CTOIRE de Mrs
Mollison, vol vers
Saigon de René
Tefèvre 1 ces ad-
mirables coups
d'ailes populari -
sent l'aviation, du
ciel, elle descend
sur la terre où
elle apprivoise les craintes.
De telles rétissites, il faut grandement
nous réjouir, car le continu de Vaventure aé-
rienne marquera de plus en plus l'histoire
du développement économique et social de
nos colonies.
Les liaisons inter-continentales qui sillon-
nent la Terre et le Ciel de notre empire
d'outre-Iller apportent, chaque jour, davan-
tage, la vie à ce bloc, resté en certains en-
droits, impénétrable à l'action massive de la
Civilisa/io".
Aujourd'hui, la vision d'ensemble des
grandes routes de l'air de notre réseau colo-
nial, est très réconfortante. En dépit de tou-
tes les critiques, une œuvre a été réalisée,
quelques exemples permettront d'en mesurer
l'importance.
Indochine. -- Une seule ligne commer-
ciale dessert notre Extrême-Asie, elle a été
révélée au public par les voyages rapides du
Gouverneur Général Pasquier. Saigon est à
huit jours de Marseille et la Syrie bénéficie
de ces longs courriers.
Indépendamment dIt travail militaire et
de l'établissement de cartes, spécialement
dans la région montagneuse du Sud-Annam,
l'aviation indochinoise a réalisé une œuvre
remarquable, celle du réseau sanitaire. Dans
chacun des Etats, Cambodge, Cochinchine,
Annam. Laos et Tonkin un établissement
hospitalier dispose, à proximité immédiate,
d'un terrain d'atterrissage. Des avions spé-
cialement aménagés assurent le drainage des
blessés et des malades, suivant les itinérai-
res jalonnés et le rayon du centre sanitaire
tonkinois englobe même le territoire de
Quang-T chéou-W an.
Afrique Occidentale française. -- Notre
il. O. F. possède un grand nombre de ter-
rains aménagés. Le centre militaire est ins-
tallé à Bamako. Un aérodrome civil existe
à Souga, À71 kilomètres au sud de Saint-
Louis sur la voie ferrée de Dakar à Saint-
Louis. La capitale de nos possessions est
desservie par VAéropostale et sert au trans-
bordement du courrier à bord des avisos qui
accomplissent la traversée de l'Atlantique
Sud. Les confins militaires du Tchad, du
Banghimt, du Tibesti ont pour centre aéro-
nautique la base de Bangui. La mise tn
service de la grande ligne franco-belge
Bruxelles-Paris-Madagascar est imminente.
T.'itinéraire est jalonné par Oran, Reggan,
Gao, Niamey, Bangui, vers le littoral de
l'Océan Indien.
Afrique du Nord. - Plusieurs fois, dans
les Annales Coloniales, j'ai exposé le présent
et l'avenir de l'aviation nord-africaine,
sujet trop vaste pour ces quelques lignes
d'éditorial qui ne sont qu'une brève évoca-
tion de notre réseau colonial.
L'Algérie doit servir de base de départ
aux lignes régulières qui desserviront non
seulement le Congo belge et Madagascar,
mais aussi. qui sait, l'Angola et la Colonie
du Cap.
Madagascar. n- la Grande lie, depuis
un an est dotée de la base aérienne d'ivato
dans la banlieue de Tananarive. Déjà l'es-
cadrille militaire a rendu des services in-
comparables. Son doublement sera néces-
saire. Avec la mise en service du courrier
postal vers la France, Madagascar poil de-
venir rapidement un centre important de na
vivait on aaérienne.
Voici cités quelques ronds-points-étoiles
de nos grandes routes aériennes coloniales.
Miracle des ailes qui tend à rapprocher
de mieux eu mieux, les a France. des cinq
parties du ntotide !
Lucien GGllparin,
Député de La Réunion,
secrétaire de la Comisaion
de la Marine marchande.
- - ( –-
Au grand conseil de Tunisie
»♦ 1
Les séances plénières du Grand Conseil
ont commencé par la lecture du rapport de
la Commission des Finances, qui a apporté
quelques modifications au projet du Gouver-
nement.
Les impôts nouveaux et les majorations de
dépenses atteignent une somme de 10 mil-
lions 81Q.500 fr. Les dégrèvements sont de
l'ordre de 2.255.800 d'où une charge nouvelle
de 3.563.700 francs.
Le budget se présente ainsi remanié : re-
cettes, 621.918.450 fr. ; dépenses, 621.900.767
francs. La Commission n'a pas augmenté la
taxe graduée sur revenus. Elle a créé cepen-
dant une tranche supplémentaire au-dessus
de 125.000 fr., correspondant à un impôt de
2.000 francs, augmenté d'un décime.
Au cours de la discussion générale, M.
Manceron a rappelé que les économies pro-
posées cette année étaient de 23 millions. A
signaler que la Commission des Finances
n'est pas d'avis de contracter un emprunt
pour l'outillage, alors que la Commission
d'outillage aurait nécessité des charges nou-
velles pour les contribuables.
) ..a t
L'antenne coloniale
040
Le poste de Saint-Pler ro-ei-Miquelon
fonctionne
A Saint-Pierrt-Miquelon, un poste émet-
teur travaillant sur 52^ m. vient d'entrer en
fonctionnement. Il est construit pour cap-
ter et retransmettre les émissions de la sta-
tion coloniale de Pontoise.
L'Agriculture Tunisienne
est-tlle en péril?
Si la situation des paysans indigènes ap-
pellent des mesures de redressement qu il
convient de déterminer en toute objectivité
et dans le plus bref délai, celle des colons
français n'est pas non plus sans présenter
des sujets d'inquiétude à la suite du fléchis-
sement des cours des céréales, des huiles et
du bétail et du contingentement des vins.
Disons tout de suite que les colons en gé-
néral ont pu ou su résister aux conséquences
de la crise avec plus de vigueur que ne l'a
fait la paysannerie indigène qui vit au jour
le jour et a abusé du crédit usuraire.
On sait qu'il faut distinguer, en Tunisie,
la colonisation libre, c'est-à-dire celle qui
s'est créée et développée par ses propre*
moyens à ses risques et périls, et la coloni-
sation dite officielle ainsi dénommée parce
ce qu'elle est tout entière l'œuvre de l'Ad-
ministration du Protectorat. Ce sont des
agriculteurs d'origine professionnelle diverse
que la Direction générale de l'Agriculture
et de la Colonisation a pris en tutelle en
leur accordant la terre, des facilités de paie-
ment et des crédits d'exploitation.
Quelle est exactement la situation de ces
deux catégories de colons?
En thèse générale, on peut affirmer que la
colonisation libre, bien qu'assez gênée on
nous assure que toutes les propriétés rurales
sont grevées d'hypothèques - a des possibi-
lités de résistance certaines qu'elle doit à sa
technique, à la qualité des terres cultivées,
à l'organisation du crédit et à son potentiel
de rendement. De ce côté-là, il semble bien
que l'avenir soit moins sombre qu'on ne l'a
cru à la suite de la mévente des produits
agricoles.
La situation serait beaucoup plus inquié-
tante en ce qui concerne les colons « offi-
ciels n pour des raisons particulières qu'il
convient de souligner.
Nombre de ces colons ont été recrutés un
peu dans toutes les professions sauf peut-
être dans celle qui est logiquement la meil-
leure pour se tirer d'affaires, le métier de
cultivateur. Ils avaient beaucoup de bonne
volonté, de grandes illusions et un capital-
argent souvent dérisoire. Et trop souvent
l'Administration les installe sur des lots
d'une superficie insuffisante et situés dans
des régions arides et d'un accès difficile. De
sorte que les insuccès et les déchets furent
nombreux malgré les mesures salvatrices pri-
ses par l'Administration. Il ne faut donc pas
confondre les effets de la crise agricole avec
l'insuffisance manifeste de certaines attribu-
tions de lots de colonisation.
Parmi les mesures gouvernementales des-
tinées au sauvetage des colons les plus in-
téressants signalons les opérations de re-
groupement des lotissements qui ont pour
but soit d'agrandir le lot existant, soit de ra-
cheter le lot mis en valeur par l'attributaire,
soit de recaser celui-ci dans de meilleures
conditions. Le coût de l'ensemble de ces
opérations qui sont en cours actuellement
s'élève à 61 millions récupérables d'ailleurs
par la revente des lots. En outre, des accords
passés entre l'Etat tunisien et le Crédit Fon-
cier d'Algérie et de Tunisie ont permis la
consolidation des dettes agricoles contrac-
tées par les colons « officiels » auprès de
leurs fournisseurs et de la caisse régionale
de Crédit Agricole. Cela sans préjudice des
prêts de campagne qui sont consentis à taux
réduits par les caisses de crédit agricole lo-
cales.
Cette catégorie de colons se trouve être
ainsi largement assistée par l'Etat. Dans
quelle mesure l'Etat pourra-t-il continuer un
effort onéreux pour les finances publiques,
l'avenir nous l'apprendra.
Qu'il nous soit permis avant de conclure
que si la situation actuelle de la colonisation
française est mauvaise comparée à la période
de réelle prospérité qui s'est étendue de iqiq
à 1929, cette situation est beaucoup moins
mauvaise par rapport à celle que nous avons
connue avant la guerre. Jadis le colon, dans
des conditions d'existence extrêmement du-
res, devait déployer pour réussir des qualités
de travail et d'économie qui s'échelonnaient
sur de longues années. Ça n'a pas été le cas
durant la période d'après guerre où le mirage
du profit immédiat agissant sur la mentalité
de chacun a fait perdre de vue que le tra-
vail de la terre est un travail ingrat. La
crise économique que nous traversons aura
certainement pour effet de remettre à leur
place réelle les qualités requises qui s'ap-
pellent la technique, la méthode, l'épargne,
en plus d'un capital-argent suffisant pour la
mise en route. En attendant que ce « recase-
ment des valeurs Il s'effectue dans les idées
et les faits, il convient de prendre des mesu-
res de salut.
Nous avons vu dans notre précédent arti-
cle celles qui semblent s'imposer pour la
paysannerie indigène, la plus éprouvée, la
plus malheureuse à tous les points de vue, il
en est aussi pour les cultivateurs français.
Nous les voyons ces mesures dans une exten-
sion très prudente des œuvres de crédit et
dans un développement beaucoup plus large
des coopératives, du warrantage des céréales
et des huiles, par l'organisation d'offices de
vente et d'exportation et enfin dans une
union douanière intégrale avec la Métropole.
sans contingentements ni restrictions.
Faisons confiance, pour l'instant, à la mis-
sion Tardy qui est à la recherche d'une so-
lution devant permettre à l'agriculture tuni-
sienne de se prémunir contre la crise qui
menace de l'emporter et avec elle l'économie
du pays.
Arthur Pellogrin.
DéUgllé au Grand. Conseil de la Tunisie.
} <
le cMtiafteit des latinesm
el semiles te Médir est atteint
•+ 1
Les exportateurs et minotiers du Maroc
sont avisés que le contingent de 60.000 qtx
de semoules et de farine de blé dur admissi-
ble en franchise en France et en Algérie est
atteint.
Si des certificats d'origine sont demandés
pour de nouvelles exportations, le service
des Douanes les revêtira de la mention fi hors
contingent » et ces produits ne sont admis à
l'exportation en France que sur autorisation
spéciales et nominatives et moyennant paie-
ment des droits.
Le Ministère Paul-Boncour
g «ui O» "M ,J
MINI8TRBS
Présidence du Conseil et AI- MM.
laires étrangères PAUL-BONCOUR, sénateur du Loir-et-Cher, non ÍnscriLt
Justice et vice-présidence du
ConseiL. Abel GARDEY, sénateur du Gers, gauche démocratique*
Intérieur Camille CHAUTEMPS, député du Loir-et-Cher, radical-
socialiste.
Guerre Edouard DALADIER, député du Vaucluse, radical-socia-
liste.
Marine. Georges LEYGUES, député du Lot-et-Garonne, non inscrit.-
Air Paul PAINLEVE, député de l'Ain, républicain socialiste,.
Finances Henry CHERON, sénateur du Calvados, non inscrit.
Travaux publics. Georges BONNET, député de la Dordogne, radical-socia-
liste.
Education Nationale. A. de MONZIE, député du Lot, socialiste français.
Colonies Albert SARRAUT, sénateur de l'Aude, gauche démocra-
tique.
Travail. Albert DALIMIER, député de Seine-et-OJse, radical-eocia-
liste.
Pensions. MIELLET, député de Belfort, radical-socialiste.
Agriculture Henri QUEUILLE, député de la Corrèze, radical-socialiste.
P. T. T. LAURENX-EYNAC député de la Haute-Loire, gauche radi-
cale.
Santé publique DANIELOU, député du Finistère, gauche radicale.
Commerce Julien DURAND, député du Doubs, radical-socialiste.
Marine marchande. Léon MEYER, député de la Seine-Inférieure, radical-eocia.
liste.
SOUS-SECR-ETAIRKS D'ETAT
MM.
Présutence du ConseiL. Eugène FROT. député dq Loiret, non inscrit.
Affaires étrangères Pierre COT, député de la Savoie, radical-aocialtste-
Economies Naltonate R. PATENOTRE, député de Seine-et-Oise, indépendant de
gauche.
Intérieur ISRAËL sénateur de l'Aube, gauche démocratique.
Beaux-Arts NtISTLÈâ, député de l'Aude, radical-socialiste.
Air Paul BERNIER. député d'Indre-et-Loire, radical-socialiste.
Enseignement technique. Hippolyte DUCOS, député de la Haute-Garonne, radical-
socialiste
Education physique. MARCOMBES, député du Puy-de-Dôme, radical-socialiste.
Colonies Gratien CANDACÈ, député de la Guadeloupe, gauche ra-
dicale.
Guerre G. LA CHAMBRE, député d'Ille-et-Vilaine, gauche indé-
pendante.
Trouait. Fruncoie de TESSAN, député de SeiDe-et-Marne radical-
socialiste.
Agriculture ;. JAUBERT, député de la Corrèze, radical-socialiste.
) (
Lo premier ministère Paul-Boncour est
constitué. Il a tenu son premier conseil de
cabinet hier après-midi et se présentera
jeudi devant les Chambres. Un débat s'ou-
vrira immédiatement après la lecture de
la déclaration minislérielle.
Physionomie
Le cabinet Herriot démissionnairo com-
prenait dix-huit ministres et onze sous-
secrétaires d'Etat.
Celui quo vient de constituer M. Paul-
Boncour, et qui est le premier qu'il pré-
side, compte dix-sept ministres et douze
sous^secrétaires d'Etat.
Sur les dix-huit ministres et les onze
sous-secrétaires d'Etat qui constituaient le
ministère Herriot, douze ministres et sept
sous-secrétaires d'Etat restent dans le ca-
binet Paul-Boneour.
Quatre d'entre eux ont changé de porte-
feuille. Ce sont : MM. Paul-Boncour, qui
passe de la Guerre aux Affaires étran-
gères ; Gardey, de l'Agriculture à la Jus-
tice ; Daladier, des Travaux publics à la
Guerre, et Queuille, des P. T. T. à l'Agri-
culture.
Les ministres qui s'en vont avec M. Her-
riot sont MM. René Honoult, fîermain-
Martin, Maurice Polmadc, Herthotl et Jus-
tin Godart.
Les sous-secrétaires d'Etat qui suivent
M. Ilerriot dans sa retraite sont MM. Paul
Murchandeuu, Joseph Paganon, Margaine
et Gourdeau.
Les nouveaux ministres sont MM. Henry
Chéron, qui va dirigea* les deux départe-
ments des Finances et du Budget ; Geor-
ges Bonnet, Miellet., Daniélou et I.aurrnt-
Eynac.
Les nouveaux sous-secrétaires d'Etat
sont MM. Frot, Pierre Cot, .Tn.lIbrt., Guy
La Chambre et François de Tessa.n.
Trois sous-sccrétariats nouveaux sont
créés t la Guerre, au Travail ft, à l'Agri-
enlture.
Par contre, les sous-secrétariats d'Etat,
aux travaux publics et au Tourisme sont
supprimés.
Cmq membres du nouveau ministère ap-
partiennent à la Hante Assemblée : MM.
Paul-Boncour, Abel Gardey, Henry Ché-
ron, Albert Sarrant et Israôl.
Parmi les membres du nouveau cabinet,
trois Rfmt d'anciens présidents du Conseil:
MM. Camille C.hautemps, Georges fjcygues
et Painlevé.
Tous les autres ont précédemment dé-
tenu des portefeuilles ou ont été sous-se-
crétairo d'Etat, à l'exception de MM. Miel-
let., Frot, Jaubert, de Tessan, Guy La
Chambre et Pierre Cot, qui débutent dans
les conseils du gouvernement.
Les professions dans le nouveau cabinet
Quant à leurs professions, les nouveaux
titulaires se classent ainsi :
12 avocats : MM. Paul-Boncour. Gardey,
ChaulcmpH, Chéron. de Monzie, Dalimier,
nurnnd, l^iurent-Eynac, Frot, Miellct, La
Chambre et Bernicr.
(I universitaires : MM. Daladier, Pain-
levé, Cot, Mistler Condace et Ducos.
5 hommes de lettres : MM. LfygUCS, Sar-
raut, Daniélou, Israël et de Tessan.
2 médecins: MM. Queuille et Marcom-
bes.
1 ingénieur agronome : M. Jaubert.
1 négociant : M. I-éon Meyer.
1 maître des requêtes au ConRi1 d'FAat:
M. Georges nonnet.
1 directeur do journaux : M. Patenôtre.
Ajoutons qu'un ministre appartient à
nnatitut : M. Painlevé.
Les partis représentés
Sénateurs
2 non inscrits ; M. Paul-Boncour (preRi-
dent du Conseil), ministre des Affaires
étrangères) et Henry Chéron, ministre deR
financos).
3 gauche démocratique : MM. Gnmdoy, Al-
bert Sarraut (minitres), Israél (sons-secré-
taire d'Etat).
DÉrtJTKfl
1 ltépubiicamqortatigte : M P. Painlevé
(ministre).
1 Socialiste français : M. de Monzio (mi-
nistre).
15 lladicaux-socialistes : MM. Georges
Bonnet, Camille Chautemps, Edouard Da-
ladier, Albert Dalimier, Julien Durand,
Léon Meyer, Miellet, Queuille, ministres) ;
MM. Dernier, Pierre Cet, Ducos, Jaubert,
Marcombes, Mistler, de 'fessan, (sous-se-
crétaires d'Etat).
1 Indépendant de gauche M. Raymond
Patenotre, (sous-secrétaire d'Etat).
3 Gauche radicale : MM. Daniélou, Lau-
ront-Eynac (ministres); M. Candaco, (sous-
secrétaire d'Etat).
1 Gauche indépendante : M. Guy La.
Chambre (sous-secrétaire d'Etat).
2 Non inscrits : M. Georges Leygues (mi-
.nistre) ; M. Eugène Frot (sous-sec ré taire
d'Etat).
Ce« deux non inscrits s'apparentent
ainsi : M. Georges Lcygues aux répu-
cuins de gauche, M. Frot aux républicains
socialistes.
Régions et départements représentés
Ckntke
Loir-et-Cher : MM. Pllul-BoncoUJr, séna-
teur; Camille Chautemps,' député de
Blois.
lrulre-et-Loire : M. Bernicr, députô de
Loehcs.
Corvcze : MM. Queuille député d'Ussel;
Jaubert, député de Brive, circonscription.
Haute-Ivoire : M. Laurent-Eynac, député
du Puy, 2° circonscription.
IMràt. : M. Eugène Frot, député de
Montargis.
f*uy-de-l)ôme : M. Marcombes, député de
C.lermont-Fcrrund, lro circonscription.
REGION PAHISIKNN1
Seinc-ct-Oisc : MM. Dalimier, député de
Corbeil, l™ circonscription ; Patanôtre, dé-
puté de Rambouillet.
Seine-et-Marne : M. de Tessan, député de
Meaux, 2" circonscription.
Ouest
Calvados : M. Henry (:héron, sénateur.
Seine-Inférieure : M. Léon Meyer, dé-
puté du Havre. lra circonscription.
Finistère : M. Daniélou, déjputé de Cha-
teaulin, lro circonscription.
IIle-et-Vilaine : M. Guy La Chambre, dé-
puté- de Saint-Malo, 2° chconscription.
Sud-OI KST
Hers : M. Abel Gardey, sénateur.
Lot : M. de Monzio, député de Figeac.
Dordogne : M. Georges Bonnet, député
de Périgueux, lrc circonscription.
Haute-Garonne : AI. rlCOS, député dt,
Spint-Galldcns.
.\ud.e : M. Albert Sarraut, sénateur ;
Mistler, député de C.asU>lnuudary.
Est
\11he, : M. Israël, sénateur.
Haut-I\hin : M. Miellet, député de Bel-
fort, lro circonscription.
nouus : M. Julien Durand, député de
Besançon, lro circonscription.
Sud-Est
Ain : M. Painlevé, député de Nantua-
Gex.
Vaucluse : M. Dakulier, député d'Oran-
ge.
Savoie : M. Pierre. Col, député de Cham-
brry, 20 circonscription.
COLONIES
Guadeloupe : M. Candace, député de la
Guadeloupe, lro circonscription.
Particularités
Notons avec regret qu'ancnn représen-
tant de F Aigrie ne fait partie du cabinet
Paul-Bonoour ; cela, no vout cependant pea
dire que le nouveau président du Consel
se désintéresse do notre l«Yance africaine.
Pour la première fois depuis le départ
de M. Léon Perrier de la rue Oudinot. MM.
Albert Sarraut ot ('.aridace restent ministre
et sous-socrétoire d'état dans doux cabi-
Il nets successifs. M. Paul-Ronootir a tenu fi
marquer do cette façon aa volonté de conti-
nuité dans les directives eokmàele&
JWMII JUITIIIEI
JRidadi« & A dministrmti– t
u.mmmm-rmÊf
paris an
lÉlm iininrmr il it
- RIONBklKU IMI
Les Annales Coloniales
Lm mmoncêt et réclamés «mi reçue» m
.,.
DlRBCTIUll.FONDA'nHHI : MlNll RUEDeL
r. III tif"
",.,.,.
âMMMMM
mm U Mteut ilhufràt :
from et
MtniM IN* t.
ÙMMM 241. Mtt JI t
On Êfebcbm ani M» ém
loua las bureaux 4» pwte.
L'exploitation forestière
au Gabon -..
ai m * M
L'exploitation forestière au Gabon tra-
verse en ce moment une crise. Le fait est
grave puisque le oommerce du bois repré-
sente environ 95 de la valeur des pro-
duits exportés.
La forêt est en effet la grande ressource
de cette colonie. Elle s'étend sans autre
solution de continuité que les lacs, les ma-
récages, les rivières et quelques médiocres
étendues de savane, sur environ 35.000.000
d'hectares. Elle n'est d'ailleurs pas uni-
forme, comme on tend à se l'imaginer. La
haute futaie d'arbres gigantesques, aux mul-
tiples essences alterne avec des parties
où le bois est moins épais sans que, pour
cela, la forêt soit d'accès plus facile, parce
qu'à la faveur des coupes qui ont été faites
une végétation fort riche s'est développée
avec une vigueur inouïe.
L'exploitation du bois au Gabon remonte
à kles temps assez lointains. Les essences qui,
les premières, attirèrent les coupeurs furent
l'ébène et les bois de teinture que l'on ven-
dait facilement. Les progrès et les découver-
ces de la chimie ont tué le commerce de ces
derniers, que l'on a remplacés par des pro-
duits synthétiques. Quant à l'ébène, il tend à
se raréfier. On ne le trouve plus en formation
dense. Comme il a été pendant longtemps
l'objet d'une exploitation intensive et sans
mesure et que, d autre part, il croit très len-
tement, il s'ensuit qu'il a à peu près dis-
paru dans les régions d'où on avait l'habi-
tude de le tirer. Il existe bien encore sur
Hivers points de la colonie, mais dans des
lieux reculés d'où il est fort difficile de
d'évacuer. Aussi n'en exporte-t-on mainte-
nant que de faibles quantités à peu près un
millier de tonnes par an.
Jusqu'à la fin du dernier siècle, l'expor-
tation des bois du Gabon avait quelque peu
végété. Ce n'est, en effet, que depuis une
trentaine d'années qu'on les voit arriver en
quantités croissantes dans les ports de
France, du Nord de l'Europe et, en parti-
culier, dans ceux de la mer du Nord. Re-
montant le Rhin, ils pénètrent dans l'inté-
rieur de l'Allemagne. Dusseldorf devient un
de leurs marchés importants.
Ces progrès de l'exportation coïncident
avec la fortune grandissante de l'okoumé.
Dès qu'en Europe on en connut des échan-
tillons, il fut recherché avec un intérêt tou-
jours plus marqué. Il y eut comme une
ruée des coupeurs vers cet arbre qu'on ve-
nait de découvrir. La recherche de l'okoumé
absorba la grande majorité de la main-
d'œuvre indigène de la colonie.
Deux faits expliquent cet engouement :
tout d'abord, ses qualités ; en second lieu,
son abondance. On le trouve partout au Ga-
bon, d'où certaines facilités pour l'exporta-
tion.
Aussi celle-ci se développe-t-elle avec une
rapidité inoute. En 1913, la production at-
teignait 150.000 tonnes. La guerre l'arrêta
partiellement. Les débouchés européens
s'étaient pour la plupart fermés. En 1918,
on n'en abat que 2.080 tonnes. Mais le ré-
veil se produisit avec la paix. En 1921, les
statistiques indiquent 55.000 tonnes, en 1922
112.186 et, en 1924, 198.893.
Cette progression presque vertigineuse
finit par émouvoir l'administration, qui com-
mense à s'inquiéter de l'avenir de la forêt.
Il ne veut pas laisser se renouveler en
Afrique Equatoriale ces phénomènes de des-
truction qu on a constatés aux Etats-Unis :
elle se préoccupe de réglementer la cadence
de l'abatage. Elle veut mettre les indigènes
à l'abri des dangers que présenterait pour
eux une déforestation sans frein du pays.
C'est pourquoi elle leur réserve en vue de
l'exploitation familiale des coupes de 500
hectares. Elle délivre des permis de coupe
pour 2.500 hectares et elle accorde des
concessions qui peuvent atteindre 10.000 hec-
tares. Ces concessions ne sont pas gratuites.
Elles comportent plusieurs taxes : taxe
territoriale (payable tous les ans et propor-
tionnelle à la superficie concédée, et taxe de
repeuplement, payahle d'après le tonnage
au moment de l'ahatage.
Ces mesures n'arrêtent pas l'élan donné.
La ruée se poursuit et même s'intensifie. On
put croire un moment que le défaut de
main-d'œuvre la paralyserait. Aux ouvriers
qui manquaient on substitua les machines et
la production continua à progresser. On crut
bon d'augmenter la redevance territoriale et
d'assurer ainsi à la colonie une participation
aux bénéfices que faisaient les particuliers.
Mais l'activité ne se trouva pas ralentie et
il fallut délivrer de nouveaux permis de
coupe.
Un chiffre donne une idée de la progres-
sion de l'exploitation de l'okoumé : en 1928,
l'exportation atteint 269.812 tonnes, près de
100.000 tonnes de plus qu'en 1924.
Mais ce qui était à peu près fatal ne tairia
pas à se produire. Il y eut bientôt dispro-
portion entre cette production, folle pourrait-
on dire, et la consommation. Elles n'allaient
pas l'une et l'autre du même pu. Dans les
ports, le bois s'empile, des stocks se consti-
tuent et gmnimnt. Les coups néchissent. La
crise s'annonce, conséquence d'une exploita-
tion désordonnée.
L'administration est alertée et elle prend
quelques dispositions susceptibles d'écarter
les malheurs qui s'annoncent à l'horicon.
Elle limite la production. On augmente le
Icliamètre des arbres qui peuvent être abat-
tus. Elle suspend la délivrance des pennis
de coupe. On suggère de remplacer l'okoumé
par d'autres essences aussi humée pour la
menuiserie et l'ébénisterie. La production
augmente toujours. En 1930, 381.000 tonnes
sont embarquées à destination de l'étranger.
La catastrophe finit par se produire. Dans
les ports, 150.000 tonnes d'okoumé sont en-
tassées et personne n'en veut. Les cours bais-
sent brusquement de 50 Les banques sus-
pendent les crédits. Pour beaucoup de cou-
peurs, c'est la perspective de la ruine. Bien
plus, que va devenir cette main-d'œuvre in-
digène amenée sur place au prix de grandes
difficultés ? Le Gouvernement s'en inquiète
et il a raison, car sa responsabilité est grave.
Des mesures pour rétablir l'équilibre sont
prises et leurs effets se font peu à peu sen-
tir. Certains voient déjà la crise conjurée, et
prophétisent le retour à l'état normal pour
1933. Cet optimisme est excessif. Sans
doute, à Hambourg et à Brème, qui sont
deux des plus grands marchés de l'okoumé,
res suivies et satisfaisantes. Ainsi s'exprimé
un document officiel. La bonne qualité s'est
écoulée à des prix très bas. La qualité
moyenne a été négligée. A Dusseldorf, le
marché a été meilleur, sans être bon.
L'amélioration se poursuit en août et en
septembre, mais à une très faible allure, et
ainsi les stocks diminuent peu à peu. Mais
c'est très lent.
Il ne faut pas, d'un autre côté, verser dan*
un pessimisme qui ne serait pas justifié.
L'avenir n'est pas mauvais. Les richesses
forestières du Gabon persistent. Il suffit
d'en organiser l'exploitation d'une façon
plus méthodique et plus rationnelle. Et ainsi
la crise aura au moins servi à quelque chose.
Henry Fontanier,
Député du Cantal.
Membre de la commission de l'Algérie,
des colonies et protectorats.
Dans les Commissions
A LA C H A MB MIE
A LA COIIIIISSION DE L'ALGERIE
DES COLONIES ET PROTECTORATS
Nomination de rapporteur
La Commission de l'Algérie, des Colonies
et Protectorats se réunira demain, mercredi
21 décembre, à 14 h. 30, local du 5" bureau.
A l'ordre du jour :
1° Nomination d'un rapporteur pour avi.
du projet de loi n° 1069 attribuant à la co-
lonie de la Guyane le bénéfice des billets de
la Banque de la Guyane non présentés au
remboursement ;
20 Examen de la situation agricole de l'In-
dochine ;
3° Affaires diverses.
>
une commission supérieure
des économies
est constltuée an Maroc
Le Résident général, s'inspirant de l'exem-
ple de la France, des suggestions qui ont été
portées devant lui et de ses propres obser-
vations, a décidé la constitution immédiate
de commissions tripartites, composées de
représentants de l'administration, du person-
nel et des usagers, qui auraient pour mis-
sion de rechercher auprès des Directeurs gé-
néraux et des services si de nouvelles éco-
nomies et compressions pourraient être réa-
lisées grâce à une organisation plus ration-
nelle du travail.
Une Commission supérieure, dite « des
économies » rassemblera et coordonnera les
travaux de ces commissions tripartistes. M.
Zeys, président de Chambre à la Cour
d'Appel, dont on connaît le rôle actif joué
dans le règlement des litiges immobiliers
d'Agadir, a été désigné pour remplir les
fonctions de rapporteur auprès de la Com-
mission supérieure.
Les arrêtés créant ces différentes commis-
sions paraîtront incessamment.
) «M*M-<-
M. Antonetti
rentre en France
M. Antonetti, Gouverneur général de
l'Afrique Equatoriale française, a quitté
Brazzaville dimanche matin pour s'embar-
qur à Pointe-Noire à boni du paquebot
sie.
M. Antonetti rentre en France pour quel-
ques mois afin de mettre au point avec le
Département des Colonies un certain nombre
de problèmes intéressant le développement
de l'A.E.F. Il compte profiter de son voyage
pour régler en même temps que les questions
concernant la construction du chemin de fer
Congo-Océan, les travaux en cours au port
de Pointe-Noire.
Un grand nombre de personnalités s'était
rendu à la gare de Brazzaville pour saluei
le Gouverneur Général avant son départ. On
remarquait notamment le corps consulaire de
Léopoldville et toutes les autorités civiles et
militaires de Brazzaville.
> M- (
Une Micheline à Madagascar
.f.
Samedi dernier. 17 décembre, le Gouver-
neur général de Madagascar, M. Léon Cayla,
a inauguré le premier voyage de la Miche-
line entre Tamatave et Tananarive. Le tra-
jet a duré huit heures au ffeu de quatorze
heures par le train. Sur tout le parcours, il
y avait une grande afffuence.
Aviation Coloniale
Nlu' À M
fFe
c.
1CTOIRE de Mrs
Mollison, vol vers
Saigon de René
Tefèvre 1 ces ad-
mirables coups
d'ailes populari -
sent l'aviation, du
ciel, elle descend
sur la terre où
elle apprivoise les craintes.
De telles rétissites, il faut grandement
nous réjouir, car le continu de Vaventure aé-
rienne marquera de plus en plus l'histoire
du développement économique et social de
nos colonies.
Les liaisons inter-continentales qui sillon-
nent la Terre et le Ciel de notre empire
d'outre-Iller apportent, chaque jour, davan-
tage, la vie à ce bloc, resté en certains en-
droits, impénétrable à l'action massive de la
Civilisa/io".
Aujourd'hui, la vision d'ensemble des
grandes routes de l'air de notre réseau colo-
nial, est très réconfortante. En dépit de tou-
tes les critiques, une œuvre a été réalisée,
quelques exemples permettront d'en mesurer
l'importance.
Indochine. -- Une seule ligne commer-
ciale dessert notre Extrême-Asie, elle a été
révélée au public par les voyages rapides du
Gouverneur Général Pasquier. Saigon est à
huit jours de Marseille et la Syrie bénéficie
de ces longs courriers.
Indépendamment dIt travail militaire et
de l'établissement de cartes, spécialement
dans la région montagneuse du Sud-Annam,
l'aviation indochinoise a réalisé une œuvre
remarquable, celle du réseau sanitaire. Dans
chacun des Etats, Cambodge, Cochinchine,
Annam. Laos et Tonkin un établissement
hospitalier dispose, à proximité immédiate,
d'un terrain d'atterrissage. Des avions spé-
cialement aménagés assurent le drainage des
blessés et des malades, suivant les itinérai-
res jalonnés et le rayon du centre sanitaire
tonkinois englobe même le territoire de
Quang-T chéou-W an.
Afrique Occidentale française. -- Notre
il. O. F. possède un grand nombre de ter-
rains aménagés. Le centre militaire est ins-
tallé à Bamako. Un aérodrome civil existe
à Souga, À71 kilomètres au sud de Saint-
Louis sur la voie ferrée de Dakar à Saint-
Louis. La capitale de nos possessions est
desservie par VAéropostale et sert au trans-
bordement du courrier à bord des avisos qui
accomplissent la traversée de l'Atlantique
Sud. Les confins militaires du Tchad, du
Banghimt, du Tibesti ont pour centre aéro-
nautique la base de Bangui. La mise tn
service de la grande ligne franco-belge
Bruxelles-Paris-Madagascar est imminente.
T.'itinéraire est jalonné par Oran, Reggan,
Gao, Niamey, Bangui, vers le littoral de
l'Océan Indien.
Afrique du Nord. - Plusieurs fois, dans
les Annales Coloniales, j'ai exposé le présent
et l'avenir de l'aviation nord-africaine,
sujet trop vaste pour ces quelques lignes
d'éditorial qui ne sont qu'une brève évoca-
tion de notre réseau colonial.
L'Algérie doit servir de base de départ
aux lignes régulières qui desserviront non
seulement le Congo belge et Madagascar,
mais aussi. qui sait, l'Angola et la Colonie
du Cap.
Madagascar. n- la Grande lie, depuis
un an est dotée de la base aérienne d'ivato
dans la banlieue de Tananarive. Déjà l'es-
cadrille militaire a rendu des services in-
comparables. Son doublement sera néces-
saire. Avec la mise en service du courrier
postal vers la France, Madagascar poil de-
venir rapidement un centre important de na
vivait on aaérienne.
Voici cités quelques ronds-points-étoiles
de nos grandes routes aériennes coloniales.
Miracle des ailes qui tend à rapprocher
de mieux eu mieux, les a France. des cinq
parties du ntotide !
Lucien GGllparin,
Député de La Réunion,
secrétaire de la Comisaion
de la Marine marchande.
- - ( –-
Au grand conseil de Tunisie
»♦ 1
Les séances plénières du Grand Conseil
ont commencé par la lecture du rapport de
la Commission des Finances, qui a apporté
quelques modifications au projet du Gouver-
nement.
Les impôts nouveaux et les majorations de
dépenses atteignent une somme de 10 mil-
lions 81Q.500 fr. Les dégrèvements sont de
l'ordre de 2.255.800 d'où une charge nouvelle
de 3.563.700 francs.
Le budget se présente ainsi remanié : re-
cettes, 621.918.450 fr. ; dépenses, 621.900.767
francs. La Commission n'a pas augmenté la
taxe graduée sur revenus. Elle a créé cepen-
dant une tranche supplémentaire au-dessus
de 125.000 fr., correspondant à un impôt de
2.000 francs, augmenté d'un décime.
Au cours de la discussion générale, M.
Manceron a rappelé que les économies pro-
posées cette année étaient de 23 millions. A
signaler que la Commission des Finances
n'est pas d'avis de contracter un emprunt
pour l'outillage, alors que la Commission
d'outillage aurait nécessité des charges nou-
velles pour les contribuables.
) ..a t
L'antenne coloniale
040
Le poste de Saint-Pler ro-ei-Miquelon
fonctionne
A Saint-Pierrt-Miquelon, un poste émet-
teur travaillant sur 52^ m. vient d'entrer en
fonctionnement. Il est construit pour cap-
ter et retransmettre les émissions de la sta-
tion coloniale de Pontoise.
L'Agriculture Tunisienne
est-tlle en péril?
Si la situation des paysans indigènes ap-
pellent des mesures de redressement qu il
convient de déterminer en toute objectivité
et dans le plus bref délai, celle des colons
français n'est pas non plus sans présenter
des sujets d'inquiétude à la suite du fléchis-
sement des cours des céréales, des huiles et
du bétail et du contingentement des vins.
Disons tout de suite que les colons en gé-
néral ont pu ou su résister aux conséquences
de la crise avec plus de vigueur que ne l'a
fait la paysannerie indigène qui vit au jour
le jour et a abusé du crédit usuraire.
On sait qu'il faut distinguer, en Tunisie,
la colonisation libre, c'est-à-dire celle qui
s'est créée et développée par ses propre*
moyens à ses risques et périls, et la coloni-
sation dite officielle ainsi dénommée parce
ce qu'elle est tout entière l'œuvre de l'Ad-
ministration du Protectorat. Ce sont des
agriculteurs d'origine professionnelle diverse
que la Direction générale de l'Agriculture
et de la Colonisation a pris en tutelle en
leur accordant la terre, des facilités de paie-
ment et des crédits d'exploitation.
Quelle est exactement la situation de ces
deux catégories de colons?
En thèse générale, on peut affirmer que la
colonisation libre, bien qu'assez gênée on
nous assure que toutes les propriétés rurales
sont grevées d'hypothèques - a des possibi-
lités de résistance certaines qu'elle doit à sa
technique, à la qualité des terres cultivées,
à l'organisation du crédit et à son potentiel
de rendement. De ce côté-là, il semble bien
que l'avenir soit moins sombre qu'on ne l'a
cru à la suite de la mévente des produits
agricoles.
La situation serait beaucoup plus inquié-
tante en ce qui concerne les colons « offi-
ciels n pour des raisons particulières qu'il
convient de souligner.
Nombre de ces colons ont été recrutés un
peu dans toutes les professions sauf peut-
être dans celle qui est logiquement la meil-
leure pour se tirer d'affaires, le métier de
cultivateur. Ils avaient beaucoup de bonne
volonté, de grandes illusions et un capital-
argent souvent dérisoire. Et trop souvent
l'Administration les installe sur des lots
d'une superficie insuffisante et situés dans
des régions arides et d'un accès difficile. De
sorte que les insuccès et les déchets furent
nombreux malgré les mesures salvatrices pri-
ses par l'Administration. Il ne faut donc pas
confondre les effets de la crise agricole avec
l'insuffisance manifeste de certaines attribu-
tions de lots de colonisation.
Parmi les mesures gouvernementales des-
tinées au sauvetage des colons les plus in-
téressants signalons les opérations de re-
groupement des lotissements qui ont pour
but soit d'agrandir le lot existant, soit de ra-
cheter le lot mis en valeur par l'attributaire,
soit de recaser celui-ci dans de meilleures
conditions. Le coût de l'ensemble de ces
opérations qui sont en cours actuellement
s'élève à 61 millions récupérables d'ailleurs
par la revente des lots. En outre, des accords
passés entre l'Etat tunisien et le Crédit Fon-
cier d'Algérie et de Tunisie ont permis la
consolidation des dettes agricoles contrac-
tées par les colons « officiels » auprès de
leurs fournisseurs et de la caisse régionale
de Crédit Agricole. Cela sans préjudice des
prêts de campagne qui sont consentis à taux
réduits par les caisses de crédit agricole lo-
cales.
Cette catégorie de colons se trouve être
ainsi largement assistée par l'Etat. Dans
quelle mesure l'Etat pourra-t-il continuer un
effort onéreux pour les finances publiques,
l'avenir nous l'apprendra.
Qu'il nous soit permis avant de conclure
que si la situation actuelle de la colonisation
française est mauvaise comparée à la période
de réelle prospérité qui s'est étendue de iqiq
à 1929, cette situation est beaucoup moins
mauvaise par rapport à celle que nous avons
connue avant la guerre. Jadis le colon, dans
des conditions d'existence extrêmement du-
res, devait déployer pour réussir des qualités
de travail et d'économie qui s'échelonnaient
sur de longues années. Ça n'a pas été le cas
durant la période d'après guerre où le mirage
du profit immédiat agissant sur la mentalité
de chacun a fait perdre de vue que le tra-
vail de la terre est un travail ingrat. La
crise économique que nous traversons aura
certainement pour effet de remettre à leur
place réelle les qualités requises qui s'ap-
pellent la technique, la méthode, l'épargne,
en plus d'un capital-argent suffisant pour la
mise en route. En attendant que ce « recase-
ment des valeurs Il s'effectue dans les idées
et les faits, il convient de prendre des mesu-
res de salut.
Nous avons vu dans notre précédent arti-
cle celles qui semblent s'imposer pour la
paysannerie indigène, la plus éprouvée, la
plus malheureuse à tous les points de vue, il
en est aussi pour les cultivateurs français.
Nous les voyons ces mesures dans une exten-
sion très prudente des œuvres de crédit et
dans un développement beaucoup plus large
des coopératives, du warrantage des céréales
et des huiles, par l'organisation d'offices de
vente et d'exportation et enfin dans une
union douanière intégrale avec la Métropole.
sans contingentements ni restrictions.
Faisons confiance, pour l'instant, à la mis-
sion Tardy qui est à la recherche d'une so-
lution devant permettre à l'agriculture tuni-
sienne de se prémunir contre la crise qui
menace de l'emporter et avec elle l'économie
du pays.
Arthur Pellogrin.
DéUgllé au Grand. Conseil de la Tunisie.
} <
le cMtiafteit des latinesm
el semiles te Médir est atteint
•+ 1
Les exportateurs et minotiers du Maroc
sont avisés que le contingent de 60.000 qtx
de semoules et de farine de blé dur admissi-
ble en franchise en France et en Algérie est
atteint.
Si des certificats d'origine sont demandés
pour de nouvelles exportations, le service
des Douanes les revêtira de la mention fi hors
contingent » et ces produits ne sont admis à
l'exportation en France que sur autorisation
spéciales et nominatives et moyennant paie-
ment des droits.
Le Ministère Paul-Boncour
g «ui O» "M ,J
MINI8TRBS
Présidence du Conseil et AI- MM.
laires étrangères PAUL-BONCOUR, sénateur du Loir-et-Cher, non ÍnscriLt
Justice et vice-présidence du
ConseiL. Abel GARDEY, sénateur du Gers, gauche démocratique*
Intérieur Camille CHAUTEMPS, député du Loir-et-Cher, radical-
socialiste.
Guerre Edouard DALADIER, député du Vaucluse, radical-socia-
liste.
Marine. Georges LEYGUES, député du Lot-et-Garonne, non inscrit.-
Air Paul PAINLEVE, député de l'Ain, républicain socialiste,.
Finances Henry CHERON, sénateur du Calvados, non inscrit.
Travaux publics. Georges BONNET, député de la Dordogne, radical-socia-
liste.
Education Nationale. A. de MONZIE, député du Lot, socialiste français.
Colonies Albert SARRAUT, sénateur de l'Aude, gauche démocra-
tique.
Travail. Albert DALIMIER, député de Seine-et-OJse, radical-eocia-
liste.
Pensions. MIELLET, député de Belfort, radical-socialiste.
Agriculture Henri QUEUILLE, député de la Corrèze, radical-socialiste.
P. T. T. LAURENX-EYNAC député de la Haute-Loire, gauche radi-
cale.
Santé publique DANIELOU, député du Finistère, gauche radicale.
Commerce Julien DURAND, député du Doubs, radical-socialiste.
Marine marchande. Léon MEYER, député de la Seine-Inférieure, radical-eocia.
liste.
SOUS-SECR-ETAIRKS D'ETAT
MM.
Présutence du ConseiL. Eugène FROT. député dq Loiret, non inscrit.
Affaires étrangères Pierre COT, député de la Savoie, radical-aocialtste-
Economies Naltonate R. PATENOTRE, député de Seine-et-Oise, indépendant de
gauche.
Intérieur ISRAËL sénateur de l'Aube, gauche démocratique.
Beaux-Arts NtISTLÈâ, député de l'Aude, radical-socialiste.
Air Paul BERNIER. député d'Indre-et-Loire, radical-socialiste.
Enseignement technique. Hippolyte DUCOS, député de la Haute-Garonne, radical-
socialiste
Education physique. MARCOMBES, député du Puy-de-Dôme, radical-socialiste.
Colonies Gratien CANDACÈ, député de la Guadeloupe, gauche ra-
dicale.
Guerre G. LA CHAMBRE, député d'Ille-et-Vilaine, gauche indé-
pendante.
Trouait. Fruncoie de TESSAN, député de SeiDe-et-Marne radical-
socialiste.
Agriculture ;. JAUBERT, député de la Corrèze, radical-socialiste.
) (
Lo premier ministère Paul-Boncour est
constitué. Il a tenu son premier conseil de
cabinet hier après-midi et se présentera
jeudi devant les Chambres. Un débat s'ou-
vrira immédiatement après la lecture de
la déclaration minislérielle.
Physionomie
Le cabinet Herriot démissionnairo com-
prenait dix-huit ministres et onze sous-
secrétaires d'Etat.
Celui quo vient de constituer M. Paul-
Boncour, et qui est le premier qu'il pré-
side, compte dix-sept ministres et douze
sous^secrétaires d'Etat.
Sur les dix-huit ministres et les onze
sous-secrétaires d'Etat qui constituaient le
ministère Herriot, douze ministres et sept
sous-secrétaires d'Etat restent dans le ca-
binet Paul-Boneour.
Quatre d'entre eux ont changé de porte-
feuille. Ce sont : MM. Paul-Boncour, qui
passe de la Guerre aux Affaires étran-
gères ; Gardey, de l'Agriculture à la Jus-
tice ; Daladier, des Travaux publics à la
Guerre, et Queuille, des P. T. T. à l'Agri-
culture.
Les ministres qui s'en vont avec M. Her-
riot sont MM. René Honoult, fîermain-
Martin, Maurice Polmadc, Herthotl et Jus-
tin Godart.
Les sous-secrétaires d'Etat qui suivent
M. Ilerriot dans sa retraite sont MM. Paul
Murchandeuu, Joseph Paganon, Margaine
et Gourdeau.
Les nouveaux ministres sont MM. Henry
Chéron, qui va dirigea* les deux départe-
ments des Finances et du Budget ; Geor-
ges Bonnet, Miellet., Daniélou et I.aurrnt-
Eynac.
Les nouveaux sous-secrétaires d'Etat
sont MM. Frot, Pierre Cot, .Tn.lIbrt., Guy
La Chambre et François de Tessa.n.
Trois sous-sccrétariats nouveaux sont
créés t la Guerre, au Travail ft, à l'Agri-
enlture.
Par contre, les sous-secrétariats d'Etat,
aux travaux publics et au Tourisme sont
supprimés.
Cmq membres du nouveau ministère ap-
partiennent à la Hante Assemblée : MM.
Paul-Boncour, Abel Gardey, Henry Ché-
ron, Albert Sarrant et Israôl.
Parmi les membres du nouveau cabinet,
trois Rfmt d'anciens présidents du Conseil:
MM. Camille C.hautemps, Georges fjcygues
et Painlevé.
Tous les autres ont précédemment dé-
tenu des portefeuilles ou ont été sous-se-
crétairo d'Etat, à l'exception de MM. Miel-
let., Frot, Jaubert, de Tessan, Guy La
Chambre et Pierre Cot, qui débutent dans
les conseils du gouvernement.
Les professions dans le nouveau cabinet
Quant à leurs professions, les nouveaux
titulaires se classent ainsi :
12 avocats : MM. Paul-Boncour. Gardey,
ChaulcmpH, Chéron. de Monzie, Dalimier,
nurnnd, l^iurent-Eynac, Frot, Miellct, La
Chambre et Bernicr.
(I universitaires : MM. Daladier, Pain-
levé, Cot, Mistler Condace et Ducos.
5 hommes de lettres : MM. LfygUCS, Sar-
raut, Daniélou, Israël et de Tessan.
2 médecins: MM. Queuille et Marcom-
bes.
1 ingénieur agronome : M. Jaubert.
1 négociant : M. I-éon Meyer.
1 maître des requêtes au ConRi1 d'FAat:
M. Georges nonnet.
1 directeur do journaux : M. Patenôtre.
Ajoutons qu'un ministre appartient à
nnatitut : M. Painlevé.
Les partis représentés
Sénateurs
2 non inscrits ; M. Paul-Boncour (preRi-
dent du Conseil), ministre des Affaires
étrangères) et Henry Chéron, ministre deR
financos).
3 gauche démocratique : MM. Gnmdoy, Al-
bert Sarraut (minitres), Israél (sons-secré-
taire d'Etat).
DÉrtJTKfl
1 ltépubiicamqortatigte : M P. Painlevé
(ministre).
1 Socialiste français : M. de Monzio (mi-
nistre).
15 lladicaux-socialistes : MM. Georges
Bonnet, Camille Chautemps, Edouard Da-
ladier, Albert Dalimier, Julien Durand,
Léon Meyer, Miellet, Queuille, ministres) ;
MM. Dernier, Pierre Cet, Ducos, Jaubert,
Marcombes, Mistler, de 'fessan, (sous-se-
crétaires d'Etat).
1 Indépendant de gauche M. Raymond
Patenotre, (sous-secrétaire d'Etat).
3 Gauche radicale : MM. Daniélou, Lau-
ront-Eynac (ministres); M. Candaco, (sous-
secrétaire d'Etat).
1 Gauche indépendante : M. Guy La.
Chambre (sous-secrétaire d'Etat).
2 Non inscrits : M. Georges Leygues (mi-
.nistre) ; M. Eugène Frot (sous-sec ré taire
d'Etat).
Ce« deux non inscrits s'apparentent
ainsi : M. Georges Lcygues aux répu-
cuins de gauche, M. Frot aux républicains
socialistes.
Régions et départements représentés
Ckntke
Loir-et-Cher : MM. Pllul-BoncoUJr, séna-
teur; Camille Chautemps,' député de
Blois.
lrulre-et-Loire : M. Bernicr, députô de
Loehcs.
Corvcze : MM. Queuille député d'Ussel;
Jaubert, député de Brive, circonscription.
Haute-Ivoire : M. Laurent-Eynac, député
du Puy, 2° circonscription.
IMràt. : M. Eugène Frot, député de
Montargis.
f*uy-de-l)ôme : M. Marcombes, député de
C.lermont-Fcrrund, lro circonscription.
REGION PAHISIKNN1
Seinc-ct-Oisc : MM. Dalimier, député de
Corbeil, l™ circonscription ; Patanôtre, dé-
puté de Rambouillet.
Seine-et-Marne : M. de Tessan, député de
Meaux, 2" circonscription.
Ouest
Calvados : M. Henry (:héron, sénateur.
Seine-Inférieure : M. Léon Meyer, dé-
puté du Havre. lra circonscription.
Finistère : M. Daniélou, déjputé de Cha-
teaulin, lro circonscription.
IIle-et-Vilaine : M. Guy La Chambre, dé-
puté- de Saint-Malo, 2° chconscription.
Sud-OI KST
Hers : M. Abel Gardey, sénateur.
Lot : M. de Monzio, député de Figeac.
Dordogne : M. Georges Bonnet, député
de Périgueux, lrc circonscription.
Haute-Garonne : AI. rlCOS, député dt,
Spint-Galldcns.
.\ud.e : M. Albert Sarraut, sénateur ;
Mistler, député de C.asU>lnuudary.
Est
\11he, : M. Israël, sénateur.
Haut-I\hin : M. Miellet, député de Bel-
fort, lro circonscription.
nouus : M. Julien Durand, député de
Besançon, lro circonscription.
Sud-Est
Ain : M. Painlevé, député de Nantua-
Gex.
Vaucluse : M. Dakulier, député d'Oran-
ge.
Savoie : M. Pierre. Col, député de Cham-
brry, 20 circonscription.
COLONIES
Guadeloupe : M. Candace, député de la
Guadeloupe, lro circonscription.
Particularités
Notons avec regret qu'ancnn représen-
tant de F Aigrie ne fait partie du cabinet
Paul-Bonoour ; cela, no vout cependant pea
dire que le nouveau président du Consel
se désintéresse do notre l«Yance africaine.
Pour la première fois depuis le départ
de M. Léon Perrier de la rue Oudinot. MM.
Albert Sarraut ot ('.aridace restent ministre
et sous-socrétoire d'état dans doux cabi-
Il nets successifs. M. Paul-Ronootir a tenu fi
marquer do cette façon aa volonté de conti-
nuité dans les directives eokmàele&
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 84.75%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 84.75%.
- Auteurs similaires Jardin d'agronomie tropicale Jardin d'agronomie tropicale /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Jardin d'agronomie tropicale" or dc.contributor adj "Jardin d'agronomie tropicale")Institut national d'agronomie de la France d'outre mer Institut national d'agronomie de la France d'outre mer /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Institut national d'agronomie de la France d'outre mer" or dc.contributor adj "Institut national d'agronomie de la France d'outre mer") France France /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "France" or dc.contributor adj "France")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/2
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k6380550r/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k6380550r/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k6380550r/f1.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k6380550r
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k6380550r
Facebook
Twitter