Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1932-10-20
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 11726 Nombre total de vues : 11726
Description : 20 octobre 1932 20 octobre 1932
Description : 1932/10/20 (A32,N108). 1932/10/20 (A32,N108).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6380527h
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
(
TRENTE-DEUXIEME ANNEB;* - No 108d LE NUMBRO : 30 CENTIMES JEUDL SOIR. 20 OCTOBRE 1932.
JOUMAL IUOTIDIER
Rédaction & Administration :
h, rn ii NiiMimr
PARIS O*')
TlLim. t LOUVRB 10-37
» RICHELIEU 87-M
Les Annales Coloniales
Les annonce, et réclames sont reçues au
bureau du iournae.
DIRECTEUR-FONDATEUR : Marcel RUEDEL
Tous les articles publiés dans notre iournal ne peuvent
être reproduits qu'en citant les ANNALES COLONIAI.ES.
ABONNEMENTS
avec la Revue illustrée :
UntodMon ; Mois
France et
Colonies 180 » 100 » 50 »
Étranger.. 240 > 125 o 70.
On s'abonne son* frais dan*
tous les bureaux de poste
L'adaptation de l'enseignement
dans les colonies
Tel est le titre d'un ouvrage qui groupe
et permet de comparer dans un même en-
semble toutes les œuvres d'enseignement réa-
lisées par les diverses puissances du monde
dans leurs possessions d'outre-mer. Ainsi,
les travaux remarquables et sans précédents
du Congrès intercolonial de l'Enseignement,
qui s'est tenu au cours de l'Exposition Co-
loniale, porteront leurs fruits.
M. Paul Crouzet, l'actif Inspecteur-Con-
seil de l'Instruction Publique au Ministère
des Colonies depuis une quinzaine d'années,
expose dans une succincte préface l'intérêt
que présente ce livre, « première mine com-
plète de renseignements ouverte sur l'éduca-
tion coloniale P.
L enseignement dans nos colonies ! Ques-
tion de première importance qui ne vise pas
seulement l'avenir de notre expansion colo-
niale, mais aussi la formation, l'améliora-
tion intellectuelle des protégés de la France
destinés à devenir ses collaborateurs immé-
diats.
L'école est une très vieille institution, que
l'Europe n'a pas inventée et qu'on trouve,
plus ou moins embryonnaire, à peu près
partout. Jusque dans les régions les plus
barbares, chez les sociétés animistes de
l'Afrique Tropicale, un enseignement est
organisé, qui surprend, certes, nos esprits
d'Européens accoutumés à des préoccupa-
tions plus réalistes, mais dont il serait im-
prudent de méconnaître la forte emprise mo-
rale. Dans les pays musulmans, c'est l'école
coranique, où le marabout fait apprendre
par cœur les versets du Livre Sacré et
l'étude des sciences islamiques. L'école tra-
ditionnelle d'Extrême-Orient est étroitement
associée à la vie çornmunalc. elle propage les
subtiles civilisations annamite, cambod-
gienne et chinoise.
Mais cet enseignement traditionnel, aussi
bien en Extrême-Asie qu'en Afrique, à Ma-
dagascar, etc., était inadaptable aux condi-
tions du monde moderne, en même temps
qu'il représentait la vie sacrée, la force Stpi-
rituelle de nombreuses populations indigè-
nes. C'est entre les récifs de ces graves pro-
blèmes, auxquels il faut ajouter le degré de
civilisation du milieu, que dut se faire
l'adaptation de notre enseignement. Certes,
au début; bien des fautes furent commises,
dont nous payons peut-être encore les consé-
quences ; l'heure actuelle n'est pas non plus
exempte d'erreurs ; mais un magnifique
effort d'amélioration intellectuelle des mi-
lieux indigènes a été réalisé dans l'ensemble
de nos possessions, dont le présent ouvrage
ipermet de mesurer la grandeur et surtout
l'élan progressif.
Dans la préface de M. Paul Crouzet,
nous trouvons ces renseignements sugges-
tifs :
j a Pour Vensemble des possessions fran-
çaises ¡J' outrf-Ifur dépendant du ministère
des Colonies, voici les statistiques de Im der-
nière décade, 1920-1930 :
Au premier degré, les instituteurs euro-
péens ou créoles sont passés de 1.600 en
1920 à 1.900 en 1924 et à 2.413 en 1930.
D'autre part, les instituteurs indigènes sont
passés de 7.100 en 1920 à 7.800 en 1924 et
à 14.720 en 1930. Quant aux élèves du pre-
mier degré, ils sont passés de 317.300 en
1920 à 361.800 en 1924 et à 629.400 en
*930-
Au-dessus du ier degré, dans les ensei-
gnements primaire supérieur, technique, se-
condaire et supérieur, les maîtres sont passés
de 196 en 1920 à 352 en 1924 et à 894 en
1930, pendant que les élèves passaient de
6.500 en 1920 à 10.800 en 1924 et à 16.000
en 1930.
Au total, les élèves coloniaux sont passés
de 323.800 en 1920 à 372.600 en 1924 et à
645.400 en 1930. »
Ainsi, en ces dix dernières années, l'œu-
vre française d'enseignement aux colonies a,
dans l'ensemble, doublé ses résultats. A ces
résultats, il faut ajouter ceux des possessions
ne dépendant pas du ministère des Colonies
(Algérie, Tunisie, Maroc, Etats du Levant).
Grâce à ce travail groupant les rapports
et compte rendu du congrès intercolonial,
l'effort de la France est mis au point, et
une erreur grave est démentie de la façon la
plus péremptoire. Nous ne nous sommes pas
contentés de transporter tout simplement
dans les colonies les méthodes en usage dans
les écoles de la Mère-Patrie, ainsi que cer-
tains journalistes mal informés se sont plu
à le raconter. L'œuvre accomplie par l'admi-
nistration française en matière d'enseigne-
ment des indigènes a toujours été, au con-
traire, un effort intelligent pour harmoni-
ser, dans chacune de nos possessions, l'ins-
truction donnée et les besoins de la popula-
tion à laquelle on la donnait. Il semble bien
que cette œuvre : l'enseignement spécial aux
indigènes, soit une réussite particulièrement
heureuse et que notre pays, à ce point de
vue, n'a pas manqué au devoir de tutelle
éclairée qui était le sien.
Nous formulons aussi le souhait de M.
Paul Crouzet :
« Puissent ces premiers travaux généraux
être suivis de tableaux plus détaillés et plus
précis 1 Puissent-ils surtout éveiller et ani-
mer le goût des savants et des pédagogues
et les engager à faire, de tous les points qui
y sont sommairement indiqués, les objets de
leurs expériences et de leurs recherches fu-
tures! Puissent-ils, en un mot, promouvoir
un art et une science, qui sont art et science
encore naissants : l'art et la science de
l'Education Coloniale. »
Ernest HauJ.,
Sénateur de la Marne,
Vice-Président de la Commission
des Douanes.
M. Lucien Saint
au Quai d'Orsay
M. Lucien Saint. Résident général de
France au Maroc, venant de Toulouse, est
arrivé hier matin à Paris.
Il a été salué, à son arrivée à la gare d'Or-
say, par le général Noguès, commandant de
la division métropolitaine ; Si Kaddour ben
Ghabrit, directeur de l'Institut musulman ; le
colonel' Juin, chef de son cabinet militaire ;
MM. Nacivet, directeur, et Mourey, sous-di-
recteur de l'Office du Maroc, et par de nom-
breux amis personnels.
M. Edouard Herriot, président du Conseil,
ministre des Affaires étrangères, a reçu, dans
la matinée, M. Lucien Saint.
Au cours de la conversation, M. Herriot a
demandé à M. Lucien Saint s'il accepterait,
le moment venu, c' est-à-dire en janvier, quand
- commencera son mandat à la Haute-Assem-
blée, de rester encore pendant quelque temps à
la tête du protectorat marocain.
M. Lucien Saint, très touché de ce témoi-
gnage de confiance et d'aipitié du président
du Conseil, a répondu qu'il se tenait à sa dis-
position.
Le Résident général en quittant le Minis-
tère, nous a fait la déclaration suivante :
J'ai accepté de rester au Maroc pour une
mission de six mois, afin de pouooir terminer
une tâche à laquelle je me suis donné tout
entier. Il s'agit de la pénétration de l'Atlas
qui est sur le point d'être achevée. Il ne reste
que peu de chose à faire et je voudrais bien
m'en occuper moi-même pour voir la fin d'une
'œuvre qui achèvera la pacification du Maroc.
Jé suis d'ailleurs d'accord en cela avec mes
é lecteurs de la Haute-Garonne, qui compren-
dront parfaitement les sentiments qui m'ani-
ment. D'ailleurs, pendant ces six mois qui
suffiront à la réalisation de tous mes desseins
au Maroc, je ne serai pas plus éloigné de mon
département que je ne le suis en résidant à
Paris. En effet, par avion, de Toulouse à Ca-
sablanca, on met neuf heures.
M. Lucien Saint retournera au Maroc et si
sa succession doit être ouverte, ce ne sera pro-
bablement qu'au mois de juillet prochain.
) (
A LeELYSEE
..1
Le Président de la République a reçu
M. Manceron, Résident général de France en
Tunisie.
Les règlements des séquestres
autro-allemands al Maroc
-ou
Tous les litiges immobiliers existants au
Maroc sont liquidés ; c'est la Société de gé-
rance générale des séquestres de guerre aus-
tro-allemands qui a procédé à cette liquida-
tion.
Il lui reste à poursuivre maintenant le re-
couvrement de nombreuses créances et à ef-
fectuer le règlement définitif des comptes
franco-allemands concernant le Maroc.
En dernier ressort toutes ces opérations
étaient conditionnées par l'annexe spéciale
du plan Young.
Or, ce dernier se trouvant pratiquement
en état de suspension - tout en continuant
à être en vigueur - une situation nouvelle
se crée nécessitant une étude spéciale.
A cet effet, une commission doit se réunir
prochainement au ministère des Affaires
étrangères relativement au règlement do la
question en suspens, concernant les biens et
intérêts privés franco-allemands.
Le Maroc sera représenté au sein de cette
commission par M. Lafont, gérant principal
des séquestres, qui s'embarquera demain
pour la France se rendant à Paris.
) -+-..<
L'antenne coloniale
A Radio-Alger
La station Radio-Alger a décidé d'augmen-
ter la part de ses émissions consacrée aux
œuvres lyriques.
L'orchestre permanent, dont les auditeurs
ont pu apprécier l'excellence donnera une
série de concerts de gala.
En novembre : Messe de Requiem (Péro-
si), des festival consacrés à Grieg, Beetho-
ven, Debussy, à la jnusique russe et à la mu-
sique romantique.
En décembre, un festival Mozart, Chanson
d'amour de Schubert ; VOratorio de Noël, de
Saint-Saëns.
Dans le domaine du Radio-Théâtre, en no-
vembre, Radio-Alger diffusera Manu milita-
ri, Le Pharmacien docteur, La Rente Viagère
Le Luthier de Crémone.
Enfin, Radio-Alger continuera à diffuser
la partie sonore des films projetés sur les
écrans d'Alger.
> (
Le crédit colonial
M. Albert Sarraut, ministre des Colonies,
déposera au début de novembre sur le bu-
reau de la Chambre le projet de loi portant
création du crédit colonial.
Une grande figure
coloniale disparaît
-00
GABRIEL ANGOULVANT,
, 1 riLAIIFÀii
1> 1q 2
-9 lm
Gouverneur général
honoraire des colo-
nies, ancien commis-
saire général de
V Exposition Colo-
niale I nternationale
de 1931, a succombé
brusquement samedi dermer. Il était venu
me voir à mon bureau il y a juste aujourdhui
huit jours, et le jour de sa mort il me télé-
phonait encore dans la matinée. Il était très
fatigué, et son état ne laissait pas d'inquiéter
sa famille et ses amis.
Gabriel Angoulvant, dont nous publions
plus loin la laborieuse carrière, depuis cinq
ans occupait les loisirs que lui avaient laissés
prématurément Vadministration et la politi-
que, en de multiples affaires dont plusieurs
lui causèrent certaines déceptions.
C'est une des grands figures coloniales
qui disparaît. Son nom pourra être inscrit au
palmarès de la France d'Outre-AI er à côté
de ceux de Paul Bert, de Paul Doumer, de
Jonnart et de Van Vollenhoven.
Gros travailleur, connaissant parfaitement
tous les problèmes coloniaux, il eut, dans
l'administration coloniale, une carrière qui
ne lui permit pas de donner toute sa mesure,
bien qu'il eut été gouverneur général à 45
ans à peine; ses grandes qualités l'avaient
admirablement servi, lui permettant d'accé-
der très jeune aux plus hautes situations co-
loniales. Malheureusement, ses dé fauts, que
nous tous ses amis connaissions bien et dé-
plorions, l'avaient durement desservi au
point culminant de sa carrière; il en avait
douloureusement souffert.
Angoulvant a attaché son nom à la pacifi-
cation de la Côte d'Ivoire et à l'organisation
économique de ce fleuron. le plus beau de
notre empire Ouest-Africain. A son déPart,
le pays était en pleine prospérité; il avait
encouragé les populations indigènes à la
culture du café et du cacao, qui enrichit
les collectivités. Grâce à lui, en 1926, les
16.000 habitants du cercle d'Abengourou se
partagèrent plus de 30 millions de béné fices.-
Simultanément, puis successivement, gou-
verneur général de l'A.O.F. et de VA.E.F.,
Angoulvant quitte son poste de Brazzaville
pour devenir commissaire général de l'Expo-
sition de Vincenncs. Pendant cinq ans, il
prépara cette grande manifestation. Il en
fut le véritable organisateur avec autant de
compétence que de désintéressement. C'est
très justement qu'il pouvait rappeler les vers
de Virgile : Sic vos non vobis.
Jusqu'à la veille de sa mort, il fut solli-
cité par les ministres des Colonies Paul Rey-
naudy de Chappedelaine et Albert Sarraut,
qui le tenaient en particulière estime, de
donner des conseils sur les solutions à ap-
porter à la crise économique aux colonies, et
ses avis, toujours écoutés avec profit, furent
souvent suivis.
Marcel Ruedel.
) ..a (
La carrière du gouverneur général
Angoulvant
Angoulvant (Gabriel), né le 8 février 1872,
à Longjumeau (Seixve-et-Oise) , élève breveté
de l'Ecole Colbniale, diplômé de l'Ecole des
Langues orientales vivantes (annamite-chinois);
chancelier stagiaire en Annam-Tonkin, 11 no-
vembre 1894 ; élève. interprète faisant fonc-
tions d'interprète-chancelier du Consulat de
Morytzi, 4 juillet 1897; chargé du vice-consu-
1 A , 1 n. 1
lat de Hokéou, novembre 1897 ; vice-consul
titulaire, 7 octobre 1899 ; sous-chef de cabinet
du ministre des Colonies, 23 juin 1899-13 jan-
vier 1900; secrétaire général de 2° classe des
Colonies à la Côte Française des Somalis,
14 octobre 1899 ; gouverneur p. i. de la Côte
Française des Somalis, 13 avril 1900-6 dé-
cembre 1900 ; consul honoraire, 19 octobre
1901 ; secrétaire crénéral de 2" classe au
Congo, 22 juillet 1901 ; de lrc classe, 25 fé-
vrier 1902 ; commissaire général du Gouver-
nement dans le Congo français p. i., 18-28
juillet 1902 ; secrétaire général à la Guade-
loupe, 14 mai 1903 ; officier d'Académie, of -
ficier du Mérite agricole, 30 janvier 1904 ;
secrétaire général de la Martinique (non ins-
tallé), 22 octobre 1904 ; chef-adjoint du ca-
binet du ministre du Commerce, 26 janvier
1905 ; officier de l' Instruction pubnque,
1er janvier 1905; gouverneur de 3° classe des
colonies à Saint-Pierre et Miquelon, 19 avril
1905 ; gouverneur des Etablissements fran-
çais de l' Inde, 25 août 1906; chevalier de
la Légion d'honneur, 29 mars 1907 ; lieute-
nant-gouverneur de la Côte d'Ivoire, 18 fé-
vrier 1908 ; gouverneur de le classe, 10 avril
1908; officier de la Légion d'honneur, 12 avril
1911; gouverneur de Ir* classe, 5 novembre
1911 ; gouverneur général p. i. de l'Afrique
Occidentale française, 13 juin-7 novembre
1916; gouverneur généraP de r Afrique Equa-
toriale française, 15 mai 1917 ; commandeur
de la Légion d'honneur, 4 juillet 1918 ;
chargé par décret spécial du 22 janvier 1918,
des deux gouvernements généraux de l'Afri-
que Equatoriale et de l'Afrique Occidentale
françaises jusqu'à l'arrivée à Dakar de M.
Merlin ; commissaire général de l'Exposition
en 1920 ; député de llnde, de 1924 à 1928.
> ob+e-<-
RETOUR
'1
Le voyage de M. Ponsot
M. Ponsot est parti d'istambul par le
Taurus-Express pour la Syrie.
La promotion exceptionnelle
de l'Exposition Coloniale
.t. -
Parmi les heureux élus de la promotion de
l'Exposition Coloniale, nous nous réjouis-
sons de féliciter notre sympathique ami
M. Georges Schwob d'Héricourt, président
général de la Section Métropolitaine de l'Ex-
position Coloniale, qui est élevé à la dignité
de Grand'Croix de la Légion d'honneur; et
parmi ceux qui reçoivent la grande plaque de
la Légion d'honneur l'explorateur Binger
dont le nom reste attaché à la conquête de la
Côte d'Ivoire; MM. Pierre Guesde, Résident
supérieur t Commissaire général de la Sec-
tion indochinoise à l'Exposition ; le docteur
Marcboux, dont le nom fait autorité à l'ins-
titut Pasteur; Urbain Blanc, délégué général
à la Résidence du Maroc; Victor Ballot, qui
s'est attaché à la mise en valeur de l'A.O.F.
Parmi les commandeurs, nous relevons
avec plaisir les noms de MM. Lamblin, gou-
verneur général honoraire des Colonies ;
Estèbe, gouverneur général honoraire des
Colonies; Blanchard de la Brosse, Résident
supérieur, directeur de l'Agence Economique
de l'Indoehine; Maitre-Desvallon, inspecteur
général des Travaux publics ait ministère
des Colonies; Mourgnot, directeur général
honoraire des Travaux publics en Tunisie ;
Edmond Philippar, administrateur-délégué
du Crédit Foncier d'Algérie et dg Tunisie ;
Paul Fleurot, conseiller municipal, commis-
saire général adjoint à VExposition Colo-
niale; le docteur Maclaud, dont les travaux
font autorité dans les problèmes d'hygiène et
de santé coloniales. Une mention toute par-
ticulière pour la cravate qui est attribuee à
M. Pierre de Saboulin-Hollcna, directeur
général de la Compagnie des Messageries
Maritimes, dont le nom est une ligne de
loyautét compétence et travail.
Parmi les 180 officiers promusf nos sincè-
res félicitations vont à MAI. Bourgine, gOlt-
verneur des - Colonies ; Vatin-Périiinon. an-
cien secrétaire général de l'Exposition.
Parmi les chevaliers, nous trouvons
également le nom de M. Alfred Chau-
mel, qui reçoit ltiJ la récompense bien méri-
,tée de ses travaux de propagande coloniale
par le film que les lecteurs des Annales
Coloniales connaissent bien.
M. R.
PARMI LES ELUS
1 .'Officiel de dimanche publiera la promo-
tion exceptionnelle de l'Exposition Colo-
niale.
Cette promotion comprend une grand'croix
attribuée à M. Schwob d'Héricourt, prési-
dent général de la section métropolitaine à
l'Exposition Coloniale; quelques plaques de
grand officier, cinquante cravates de com-
mandeur, cent quatre-vingt rosettes d'officier
et quatre cents croix de chevalier.
On nous annonce comme devant recevoir
la plaque de grand-officier : M. Pierre Pas-
quier, gouverneur général de l'Indochine ;
M. Pierre Guesde, résident supérieur, com-
missaire de l'Indochine à l'Exposition Colo-
niale; M. Urbain Blanc, délégué à la Rési-
dence de France à Rabat, deux grands gou-
verneurs généraux, dont le nom est inscrit
dans le livre des conquêtes africaines, l'ex-
directeur Binger le gouverneur Ballot ; le
professeur Marclioux, de l'Institut Pasteur,
le colonel Bernard, administrateur de so-
ciétés indochinoises ; M. Victor Berti, qui fut
l'animateur de la cité des Informations à
l'Exposition Coloniale.
Reçoivent la cravate de commandeur :
MM. Blanchard de la Brosse, ancien gouver-
neur de la Cochinchine, directeur de l'Agen-
ce économique de l'Indochine; Alfassa, se-
crétaire général du gouvernement général de
l'A.E.F. i Estèbc, gouverneur général hono-
raire ; Le Gallcn, ancien gouverneur général
intérimaire de l'Indochine; Léon Bailby, di-
recteur de Y Intransigeant, président de la
presse parisienne; Mme de Vilmorin; MM.
Hachette, éditeur; Jouve, peintre anima-
lier ; du Vivier de Streel, directeur des
congrès a l'Exposition Coloniale; de Cha-
vannes, gouverneur général honoraire ;
Fleurot, conseiller municipal de Paris ;
Tournaire, membre de l'Institut ; Maitre-
Desvallon, inspecteur général des ponts et
chaussées au ministère des Colonies; Mour-
gnot, directeur général honoraire des Tra-
vaux publics de Tunisie; Philippar, admi-
nistrateur du Crédit Foncier d'Algérie et de
Tunisie; Dalhouze, industriel; Marius Blan-
chet, industriel, président de la. Chambre de
commerce de Grenoble ; M. Pierre de Sabou-
lin-Bollena directeur général des Message-
ries Maritimes; M. Lamblin, gouverneur
général honoraire; Docteur Maclaud.
Parmi les officiers citons MM. Vatin-Ptri-
gnon, Roger Homo, Bourgine, gouverneur
des colonies, et parmi les chevaliers,
M. Alfred Chaumel.
) «"Mo (
Un nouveau paquebot
pour l'Algérie
Samedi prochain aura lieu, aux chantiers
de la Seyne, le lancement du paquebot El-
Mansour, construit pour le compte de la
Compagnie de navigation mixte, à Marseille.
Destiné au service des lignes d'Algérie, ce
navire réalisera une vitesse un peu supé-
lieure à celle qui a été obtenue sur le paque-
bot El-Golcel. construit également à La
Seyne, en 1929, pour la même compagnie.
Ses caractéristiques sont les suivantes : lon-
gueur, m m. 70; largeur, 16 m. 40; tonnage
2.400.
) -.- (
le nouveau directeur
de l'icole Coloniale
'1'
M. Georges Hardy, directeur de l'Ecole
coloniale, a été nommé, ainsi que nous
l'avons annoncé il y a deux mois, recteur de
l'Académie d'Alger.
M. CrOUZtt, inspecteur d'Académie, direc-
teur des services de l'Instruction publique, au
ministère des Colonies, prendrait dit-on pro-
chainement la direction de l'établissement
de l'avenue de l'Observatoire, -
Une exposition internationale
des Arts ménagers à Tunis
»♦»
Durant le mois de février 1933, une expo..
sition consacrée aux arts ménagers aura lieu à
Tunis, grâce à l'initiative d'un groupe d'hom-
mes jeunes et actifs, qui ont pensé qu'il valait
mieux agir que de se plaindre. Soulignons leur
courage et leur optimisme en ces temps de crise
et de marasme des affaires. Il faut avoir, en
effet, une certaine audace pour entreprendre
et mettre debout une exposition internationale
dans des conditions de départ difficiles et en
un lieu, somme toute, éloigné des grands cen-
tres de production et de fabrication. Aussi
bien suffit-il quelquefois d'oser et d'avoir foi
pour que le succès réponde à nos efforts. Le
mouvement, on le sait, se démontre en mar-
chant.
Les organisateurs, qui sont sur la brèche
depuis plusieurs mois et qui ont encore devant
eux une tâche considérable, nous ont assuré
qu'il s'agit d'une manifestation d'envergure et
non d'une foire comme on en voit tant. On
veut faire « quelque chose » qui fasse hon-
neur à Tunis et à la Tunisie et qui laissera
en même temps qu'un souvenir durable, les
marques d'un progrès dans les relations com-
merciales de la Régence avec l'a France et
ses colonies et les pays étrangers. L' agréable
et l'utile s'harmoniseront au mieux des intérêts
en cause.
̃ Le programme de l'exposition embrasse
beaucoup plus de choses que la désignation
« arts ménagers » n'indique à première vue,
puisqu it comprend tout ce qui concerne l'ali-
mentation, l'ameublement, la décoration,
l'éclairage, l'hydrothérapie et l'hygiène, l'e
jardin, les jeux d'intérieur et de plein air, ta
musique, la T. S. F., le chauffage et la cui-
sine, la construction et le bâtiment, l outillage
ménager, la parfumerie, les jouets, la linge-
rie, la mode. Cette rapide nomenclature mon-
tre que rien de ce qui concerne le « home »
et le bien-être ménager n' a été omis. On y a
même ajouté les superfluités qui rendent l'exis-
tence supportable aux colonies comme ailleurs.
En somme, toutes les productions et fabrica-
tions, pour peu qu'elles aient quelque affinité
avec les stands énumérés, peuvent prétendre à
une participation effective. On soukaite que la
participation soit aussi abondante que possible.
Le comité d'organisation, s'inspirant des en-
seignements de l'Exposition Coloniale de 1931.
a prévu toute une série de manifestations par-
t-iculières et de réjouissances publiques destinées
à créer autour de l'exposition l' ambiance né-
cessaire.
Faut-il demander que la presse de la métro-
pole fasse en faveur de cettç exposition quel-
que publicité ? Cellerci est indispensable pour
décider la collaboration des producteurs et
faibricants, et plus encore l'a venue des visi-
teurs et touristes. Car il y a la mer à traver-
ser ou à survoler ! De toutes manières, les visi-
teurs ne regretteront pas leur voyage. Outre
l'intérêt de l'exposition et de ses attractions,
ils feront connaissance avec un site incompa-
rable, un climat agréable en hiver, et avec de
braves gens.
Arthur Pellegrin,
Délégué au Grand Conseil de la Tunisie
) ..- - (
Le commerce des fruits
frais à Dakar
Année 1931
D'après les statistiques relatives à l'im-
portation des fruits frais au Sénégal, en
19.31, c'est le marché de Dakar qui a absor-
bé la plus grosse partie des arrivages de
l'extérieur.
Notre grand port ouest africain, en effet,
consomme de plus en plus, non seulement
les fruits des climats tempérés, notamment
les pommes, poires, cerises, fraises, abricots
qui viennent de France et d'Amérique du
Sud mais aussi des fruits tropicaux, origi.
naires des autres colonies tlti groupe, tels
que les dattes du Niger, les bananes et ana-
nas de la Guinée française, les colas de la
Guinée et de la Côte d'Ivoire.
C'est surtout le trafic des bananes qui
constitue le commerce de fruits le plus im-
portant de l'A.O.F., il s'exerce sans inter-
ruption pendant toute l'année. La vente a.
lieu sur les marchés de la place Kermel de
Sandaga et de Médina. Une maison de
commerce qui possède une plantation en
Guinée, en assure également la vente au dé-
tail. Les bananes qui valent 1. 50 le kilo
en gros se vendent à Dakar de 0.20 à 0.35
pièce. Elles proviennent surtout de la Gui-
née Française. En 1931, l'entrée des bana-
nes et ananas venant de cette dernière co-
lonie a atteint le chiffre de 133.467 kilos.
En ce qui concerne les autres fruits, voici
quelle a été la part de Dakar sur la tota-
lité des importations constatées au Sénégal.
31.896 kilogs de citrons et d'oranges sur
34.515 kilos.
85.768 kilogs de pommes et poires sur
95.848 kilogs.
1110.832 kilogs de dattes sur 156.898 kilogs.
33.053 kilogs de noix de colas sur 74.621
kilogs.
47.902 kilogs d'autres fruits frais sur 54 966
kilogs.
Le marché dakarois, on le voit, consomme
la presque totalité des importations de
fruits frais et il forme à ce point de vue un
excellent débouché pour la production gui-
néenne des bananes et pour celle des colas
de la Côte-d'Ivoire. Ce dernier fruit y est
notamment très apprécié des noirs et il se
vend au détail de o, 75 à 1.50 pièce.
Les travaux sur les fonds
de l'emprunt de l'A. 0. F.
Par décret en date du 14 octobre 1932 ont
été autorisés les travaux suivants, ainsi que
l'engagement des dépenses, jusqu'à concur-
rence des sommes ci-après indiquées :
Ports et rivières 28.560.000
A MADAGASCAR
»♦»
LES TRAVAUX DU PORT
DE TAMATAVE
Le Phare de l'Ilot-Prune
Le phare d'atterrissage de l'Ilot-Prune,
situé à proximité du port de Tamatave, a été
mis en service le 15 août dernier.
La construction de cet ouvrage, entreprise!
sur les fonds de l'emprunt, a été rapidement.
menée, malgré les difficultés du transport)
des matériaux entre la côte et l'île ; les tra-
vaux de fondation ont, en effet, commence
en juin 1931 et la réception du phare a été
faite le 28 mai 1932, soit moins d'un an
après.
- L'appareil optique est d'un type puissant
à distance focale de 70 cm. donnant un<
groupe de trois éclats toutes les quinze se-
condes. 11 est monté. sur une tour en béton.
armé de 60 m. de hauteur, ce qui classe le-
phare parmi les plus hauts du monde, et sa.
portée géographique est de 25 milles et demi.
En prévision des cyclones toujours à re-
douter sur cette partie de la côte malgache,
la résistance de l'ouvrage a été calculée d&
telle sorte qu'il puisse supporter une pres-
sion de 800 kgs par mètre carré de surface
plane.
Le nouveau phare permet aux navires d'en-
trer de nuit sur rade, de suivre une route
plus directe et par suite d'économiser une-
quantité appréciable de combustible.
L'achèvement d'un tel ouvrage marque
une étape importante dans les travaux:
d'aménagement du grand port de la Côte-
Est malgache.
LA CONSTITUTION
DE RESERVES FOURRAGERES
DANS LA REGION DE TULEAR
Des résultats très encourageants viennent
d'être obtenus dans les districts du Sud-
Ouest malgache à la suite de la propagande
active poursuivie auprès des indigènes pour
la constitution de réserves fourragères.
En attendant la création de prairies per-
manentes, que faciliteront les importants
travaux d'irrigation envisagés dans le Sud.
de la grande île, les réserves fourragères
permettront d'améliorer la situation particu-
lièrement pénible des troupeaux pendant
les longs mois de sécheresse. Le pays bara,
riche région d'élevage, voit, en effet, dispa-
raître très vite ses vastes pâturages après la.
saison des pluies. Le bétail sous alimenté,
résiste mal aux épizooties et on enregistre
chaque annlc une assez, forte mortalité.
L'intérêt pratique que présente l'effort ac-
tuellement tenté »e double de l'importance
qu'il convient d'attacher au développement
de la notion de prévoyance, chez des popula-
tions hier encore primitives.
Dépêches de l'Indochine
Le départ du régent de Hué
Avant-hier, le régent s'est rendu au pa-
lais pour faire ses adieux à Sa Majesté Bao-
Dai, puis a reçu le flésiacnt supérieur, M.
Chatel, et son cabinet ainsi que les manda-
rin-s de la cour qui lui ont présenté leurs
vœux.
Du riz pour France
Le D'Artagnan. est parti le 17 octobre de
Saigon avec 381 lonnes de ris blanc et 72&
tunne de brisures pour Marseille.
Date de la reunion du Conseil des Intérêts
Economiques et Financiers
Par une décision du Gouverneur géné'raJ..,
prise en commission permanente du Coituf
seil du Gouvernement, la daLe d'ouvertum
de la session ordinaire du tiraïuL Conseil,
des Intérêts économiques et financiers, (te,
l'indocitille est fixée au 2 décembre pro-
chain.
) -..- 1(
Au Conseil d'État
--..
Rejet de la requête d'une institutrice de
l'Enseignement primaire à Luang-Pra-
bang, Laos, Indochine.
Le Conseil d'Etat a rejeté la requête que
Mlle Le Ky Huang, professeur d' enseigne-
ment primaire à Luang-Prabang, Laos, avait
présentée, aux tins (l'annulation, pour excès
de pouvoir d'un arrêté du 17 février 1930,
par lequel le Gouverneur Général de l'lndo-
chinc l'a nommée professeur stagiaire avec
droit à la solde des fonctionnaires asiatiques
d'origine indochinoise.
Dans son pourvoi, la requérante soutenait
que son père, naturalisé français, avait, par
voie de conséquence, acquis la qualité de ci-
toyen français; qu'elle-même, ici depuis.,
cette naturalisation, possédait la qualité de.
française avec tous les droits qui y sont atta-
chés.
Or, en prenant un arrêté spécifiant que le
supplément colonial ne serait pas alloué
x aux fonctionnaires asi,niques d'origine in-
dochinoise, le Gouverneur a désigné par là
les indigènes non citoyens français.
Et la requérante d'ajouter que sa qualitd
de française acquise dans les conditions pré-
citées lui donne droit au supplemeni colo-
nial.
En dépit de cette argumentation, te Con.
seil d'Etat a ainsi que dit rejeté la re-
quête précitée, attendu que l'a-.été dont)
s'agit précise que ce >upplément est unique.
ment destiné à tenir 1 ()1111'11 aux tonction*
naires de leur envoi en seivire ou'te-rner.
> .0 + «--<; -
L'état de santé
de M. Antonetti
«»̃
L'examen radiographiqur et ra».io?.copique
général auquel .1 été soumis dès 51 >n retour K
Brazzaville, M. Antonetti, Gouverneur Géné-
ral de l'Afrique Equatoriale française, n'ai
Pa., ependant
le» méde< ins traitants croient pouvoir dia-
gnostiquer une frniture dans Il. sa.
cio-iliaqtio avec, de larges e,c< hvmoies et des
hématomes en voie de. résolution rapide.
Le blessé n'a pas de température et sou
état général est bon, mais il doit encore gari
der l'immobilité la plus absolue,
TRENTE-DEUXIEME ANNEB;* - No 108d LE NUMBRO : 30 CENTIMES JEUDL SOIR. 20 OCTOBRE 1932.
JOUMAL IUOTIDIER
Rédaction & Administration :
h, rn ii NiiMimr
PARIS O*')
TlLim. t LOUVRB 10-37
» RICHELIEU 87-M
Les Annales Coloniales
Les annonce, et réclames sont reçues au
bureau du iournae.
DIRECTEUR-FONDATEUR : Marcel RUEDEL
Tous les articles publiés dans notre iournal ne peuvent
être reproduits qu'en citant les ANNALES COLONIAI.ES.
ABONNEMENTS
avec la Revue illustrée :
UntodMon ; Mois
France et
Colonies 180 » 100 » 50 »
Étranger.. 240 > 125 o 70.
On s'abonne son* frais dan*
tous les bureaux de poste
L'adaptation de l'enseignement
dans les colonies
Tel est le titre d'un ouvrage qui groupe
et permet de comparer dans un même en-
semble toutes les œuvres d'enseignement réa-
lisées par les diverses puissances du monde
dans leurs possessions d'outre-mer. Ainsi,
les travaux remarquables et sans précédents
du Congrès intercolonial de l'Enseignement,
qui s'est tenu au cours de l'Exposition Co-
loniale, porteront leurs fruits.
M. Paul Crouzet, l'actif Inspecteur-Con-
seil de l'Instruction Publique au Ministère
des Colonies depuis une quinzaine d'années,
expose dans une succincte préface l'intérêt
que présente ce livre, « première mine com-
plète de renseignements ouverte sur l'éduca-
tion coloniale P.
L enseignement dans nos colonies ! Ques-
tion de première importance qui ne vise pas
seulement l'avenir de notre expansion colo-
niale, mais aussi la formation, l'améliora-
tion intellectuelle des protégés de la France
destinés à devenir ses collaborateurs immé-
diats.
L'école est une très vieille institution, que
l'Europe n'a pas inventée et qu'on trouve,
plus ou moins embryonnaire, à peu près
partout. Jusque dans les régions les plus
barbares, chez les sociétés animistes de
l'Afrique Tropicale, un enseignement est
organisé, qui surprend, certes, nos esprits
d'Européens accoutumés à des préoccupa-
tions plus réalistes, mais dont il serait im-
prudent de méconnaître la forte emprise mo-
rale. Dans les pays musulmans, c'est l'école
coranique, où le marabout fait apprendre
par cœur les versets du Livre Sacré et
l'étude des sciences islamiques. L'école tra-
ditionnelle d'Extrême-Orient est étroitement
associée à la vie çornmunalc. elle propage les
subtiles civilisations annamite, cambod-
gienne et chinoise.
Mais cet enseignement traditionnel, aussi
bien en Extrême-Asie qu'en Afrique, à Ma-
dagascar, etc., était inadaptable aux condi-
tions du monde moderne, en même temps
qu'il représentait la vie sacrée, la force Stpi-
rituelle de nombreuses populations indigè-
nes. C'est entre les récifs de ces graves pro-
blèmes, auxquels il faut ajouter le degré de
civilisation du milieu, que dut se faire
l'adaptation de notre enseignement. Certes,
au début; bien des fautes furent commises,
dont nous payons peut-être encore les consé-
quences ; l'heure actuelle n'est pas non plus
exempte d'erreurs ; mais un magnifique
effort d'amélioration intellectuelle des mi-
lieux indigènes a été réalisé dans l'ensemble
de nos possessions, dont le présent ouvrage
ipermet de mesurer la grandeur et surtout
l'élan progressif.
Dans la préface de M. Paul Crouzet,
nous trouvons ces renseignements sugges-
tifs :
j a Pour Vensemble des possessions fran-
çaises ¡J' outrf-Ifur dépendant du ministère
des Colonies, voici les statistiques de Im der-
nière décade, 1920-1930 :
Au premier degré, les instituteurs euro-
péens ou créoles sont passés de 1.600 en
1920 à 1.900 en 1924 et à 2.413 en 1930.
D'autre part, les instituteurs indigènes sont
passés de 7.100 en 1920 à 7.800 en 1924 et
à 14.720 en 1930. Quant aux élèves du pre-
mier degré, ils sont passés de 317.300 en
1920 à 361.800 en 1924 et à 629.400 en
*930-
Au-dessus du ier degré, dans les ensei-
gnements primaire supérieur, technique, se-
condaire et supérieur, les maîtres sont passés
de 196 en 1920 à 352 en 1924 et à 894 en
1930, pendant que les élèves passaient de
6.500 en 1920 à 10.800 en 1924 et à 16.000
en 1930.
Au total, les élèves coloniaux sont passés
de 323.800 en 1920 à 372.600 en 1924 et à
645.400 en 1930. »
Ainsi, en ces dix dernières années, l'œu-
vre française d'enseignement aux colonies a,
dans l'ensemble, doublé ses résultats. A ces
résultats, il faut ajouter ceux des possessions
ne dépendant pas du ministère des Colonies
(Algérie, Tunisie, Maroc, Etats du Levant).
Grâce à ce travail groupant les rapports
et compte rendu du congrès intercolonial,
l'effort de la France est mis au point, et
une erreur grave est démentie de la façon la
plus péremptoire. Nous ne nous sommes pas
contentés de transporter tout simplement
dans les colonies les méthodes en usage dans
les écoles de la Mère-Patrie, ainsi que cer-
tains journalistes mal informés se sont plu
à le raconter. L'œuvre accomplie par l'admi-
nistration française en matière d'enseigne-
ment des indigènes a toujours été, au con-
traire, un effort intelligent pour harmoni-
ser, dans chacune de nos possessions, l'ins-
truction donnée et les besoins de la popula-
tion à laquelle on la donnait. Il semble bien
que cette œuvre : l'enseignement spécial aux
indigènes, soit une réussite particulièrement
heureuse et que notre pays, à ce point de
vue, n'a pas manqué au devoir de tutelle
éclairée qui était le sien.
Nous formulons aussi le souhait de M.
Paul Crouzet :
« Puissent ces premiers travaux généraux
être suivis de tableaux plus détaillés et plus
précis 1 Puissent-ils surtout éveiller et ani-
mer le goût des savants et des pédagogues
et les engager à faire, de tous les points qui
y sont sommairement indiqués, les objets de
leurs expériences et de leurs recherches fu-
tures! Puissent-ils, en un mot, promouvoir
un art et une science, qui sont art et science
encore naissants : l'art et la science de
l'Education Coloniale. »
Ernest HauJ.,
Sénateur de la Marne,
Vice-Président de la Commission
des Douanes.
M. Lucien Saint
au Quai d'Orsay
M. Lucien Saint. Résident général de
France au Maroc, venant de Toulouse, est
arrivé hier matin à Paris.
Il a été salué, à son arrivée à la gare d'Or-
say, par le général Noguès, commandant de
la division métropolitaine ; Si Kaddour ben
Ghabrit, directeur de l'Institut musulman ; le
colonel' Juin, chef de son cabinet militaire ;
MM. Nacivet, directeur, et Mourey, sous-di-
recteur de l'Office du Maroc, et par de nom-
breux amis personnels.
M. Edouard Herriot, président du Conseil,
ministre des Affaires étrangères, a reçu, dans
la matinée, M. Lucien Saint.
Au cours de la conversation, M. Herriot a
demandé à M. Lucien Saint s'il accepterait,
le moment venu, c' est-à-dire en janvier, quand
- commencera son mandat à la Haute-Assem-
blée, de rester encore pendant quelque temps à
la tête du protectorat marocain.
M. Lucien Saint, très touché de ce témoi-
gnage de confiance et d'aipitié du président
du Conseil, a répondu qu'il se tenait à sa dis-
position.
Le Résident général en quittant le Minis-
tère, nous a fait la déclaration suivante :
J'ai accepté de rester au Maroc pour une
mission de six mois, afin de pouooir terminer
une tâche à laquelle je me suis donné tout
entier. Il s'agit de la pénétration de l'Atlas
qui est sur le point d'être achevée. Il ne reste
que peu de chose à faire et je voudrais bien
m'en occuper moi-même pour voir la fin d'une
'œuvre qui achèvera la pacification du Maroc.
Jé suis d'ailleurs d'accord en cela avec mes
é lecteurs de la Haute-Garonne, qui compren-
dront parfaitement les sentiments qui m'ani-
ment. D'ailleurs, pendant ces six mois qui
suffiront à la réalisation de tous mes desseins
au Maroc, je ne serai pas plus éloigné de mon
département que je ne le suis en résidant à
Paris. En effet, par avion, de Toulouse à Ca-
sablanca, on met neuf heures.
M. Lucien Saint retournera au Maroc et si
sa succession doit être ouverte, ce ne sera pro-
bablement qu'au mois de juillet prochain.
) (
A LeELYSEE
..1
Le Président de la République a reçu
M. Manceron, Résident général de France en
Tunisie.
Les règlements des séquestres
autro-allemands al Maroc
-ou
Tous les litiges immobiliers existants au
Maroc sont liquidés ; c'est la Société de gé-
rance générale des séquestres de guerre aus-
tro-allemands qui a procédé à cette liquida-
tion.
Il lui reste à poursuivre maintenant le re-
couvrement de nombreuses créances et à ef-
fectuer le règlement définitif des comptes
franco-allemands concernant le Maroc.
En dernier ressort toutes ces opérations
étaient conditionnées par l'annexe spéciale
du plan Young.
Or, ce dernier se trouvant pratiquement
en état de suspension - tout en continuant
à être en vigueur - une situation nouvelle
se crée nécessitant une étude spéciale.
A cet effet, une commission doit se réunir
prochainement au ministère des Affaires
étrangères relativement au règlement do la
question en suspens, concernant les biens et
intérêts privés franco-allemands.
Le Maroc sera représenté au sein de cette
commission par M. Lafont, gérant principal
des séquestres, qui s'embarquera demain
pour la France se rendant à Paris.
) -+-..<
L'antenne coloniale
A Radio-Alger
La station Radio-Alger a décidé d'augmen-
ter la part de ses émissions consacrée aux
œuvres lyriques.
L'orchestre permanent, dont les auditeurs
ont pu apprécier l'excellence donnera une
série de concerts de gala.
En novembre : Messe de Requiem (Péro-
si), des festival consacrés à Grieg, Beetho-
ven, Debussy, à la jnusique russe et à la mu-
sique romantique.
En décembre, un festival Mozart, Chanson
d'amour de Schubert ; VOratorio de Noël, de
Saint-Saëns.
Dans le domaine du Radio-Théâtre, en no-
vembre, Radio-Alger diffusera Manu milita-
ri, Le Pharmacien docteur, La Rente Viagère
Le Luthier de Crémone.
Enfin, Radio-Alger continuera à diffuser
la partie sonore des films projetés sur les
écrans d'Alger.
> (
Le crédit colonial
M. Albert Sarraut, ministre des Colonies,
déposera au début de novembre sur le bu-
reau de la Chambre le projet de loi portant
création du crédit colonial.
Une grande figure
coloniale disparaît
-00
GABRIEL ANGOULVANT,
, 1 riLAIIFÀii
1> 1q 2
-9 lm
Gouverneur général
honoraire des colo-
nies, ancien commis-
saire général de
V Exposition Colo-
niale I nternationale
de 1931, a succombé
brusquement samedi dermer. Il était venu
me voir à mon bureau il y a juste aujourdhui
huit jours, et le jour de sa mort il me télé-
phonait encore dans la matinée. Il était très
fatigué, et son état ne laissait pas d'inquiéter
sa famille et ses amis.
Gabriel Angoulvant, dont nous publions
plus loin la laborieuse carrière, depuis cinq
ans occupait les loisirs que lui avaient laissés
prématurément Vadministration et la politi-
que, en de multiples affaires dont plusieurs
lui causèrent certaines déceptions.
C'est une des grands figures coloniales
qui disparaît. Son nom pourra être inscrit au
palmarès de la France d'Outre-AI er à côté
de ceux de Paul Bert, de Paul Doumer, de
Jonnart et de Van Vollenhoven.
Gros travailleur, connaissant parfaitement
tous les problèmes coloniaux, il eut, dans
l'administration coloniale, une carrière qui
ne lui permit pas de donner toute sa mesure,
bien qu'il eut été gouverneur général à 45
ans à peine; ses grandes qualités l'avaient
admirablement servi, lui permettant d'accé-
der très jeune aux plus hautes situations co-
loniales. Malheureusement, ses dé fauts, que
nous tous ses amis connaissions bien et dé-
plorions, l'avaient durement desservi au
point culminant de sa carrière; il en avait
douloureusement souffert.
Angoulvant a attaché son nom à la pacifi-
cation de la Côte d'Ivoire et à l'organisation
économique de ce fleuron. le plus beau de
notre empire Ouest-Africain. A son déPart,
le pays était en pleine prospérité; il avait
encouragé les populations indigènes à la
culture du café et du cacao, qui enrichit
les collectivités. Grâce à lui, en 1926, les
16.000 habitants du cercle d'Abengourou se
partagèrent plus de 30 millions de béné fices.-
Simultanément, puis successivement, gou-
verneur général de l'A.O.F. et de VA.E.F.,
Angoulvant quitte son poste de Brazzaville
pour devenir commissaire général de l'Expo-
sition de Vincenncs. Pendant cinq ans, il
prépara cette grande manifestation. Il en
fut le véritable organisateur avec autant de
compétence que de désintéressement. C'est
très justement qu'il pouvait rappeler les vers
de Virgile : Sic vos non vobis.
Jusqu'à la veille de sa mort, il fut solli-
cité par les ministres des Colonies Paul Rey-
naudy de Chappedelaine et Albert Sarraut,
qui le tenaient en particulière estime, de
donner des conseils sur les solutions à ap-
porter à la crise économique aux colonies, et
ses avis, toujours écoutés avec profit, furent
souvent suivis.
Marcel Ruedel.
) ..a (
La carrière du gouverneur général
Angoulvant
Angoulvant (Gabriel), né le 8 février 1872,
à Longjumeau (Seixve-et-Oise) , élève breveté
de l'Ecole Colbniale, diplômé de l'Ecole des
Langues orientales vivantes (annamite-chinois);
chancelier stagiaire en Annam-Tonkin, 11 no-
vembre 1894 ; élève. interprète faisant fonc-
tions d'interprète-chancelier du Consulat de
Morytzi, 4 juillet 1897; chargé du vice-consu-
1 A , 1 n. 1
lat de Hokéou, novembre 1897 ; vice-consul
titulaire, 7 octobre 1899 ; sous-chef de cabinet
du ministre des Colonies, 23 juin 1899-13 jan-
vier 1900; secrétaire général de 2° classe des
Colonies à la Côte Française des Somalis,
14 octobre 1899 ; gouverneur p. i. de la Côte
Française des Somalis, 13 avril 1900-6 dé-
cembre 1900 ; consul honoraire, 19 octobre
1901 ; secrétaire crénéral de 2" classe au
Congo, 22 juillet 1901 ; de lrc classe, 25 fé-
vrier 1902 ; commissaire général du Gouver-
nement dans le Congo français p. i., 18-28
juillet 1902 ; secrétaire général à la Guade-
loupe, 14 mai 1903 ; officier d'Académie, of -
ficier du Mérite agricole, 30 janvier 1904 ;
secrétaire général de la Martinique (non ins-
tallé), 22 octobre 1904 ; chef-adjoint du ca-
binet du ministre du Commerce, 26 janvier
1905 ; officier de l' Instruction pubnque,
1er janvier 1905; gouverneur de 3° classe des
colonies à Saint-Pierre et Miquelon, 19 avril
1905 ; gouverneur des Etablissements fran-
çais de l' Inde, 25 août 1906; chevalier de
la Légion d'honneur, 29 mars 1907 ; lieute-
nant-gouverneur de la Côte d'Ivoire, 18 fé-
vrier 1908 ; gouverneur de le classe, 10 avril
1908; officier de la Légion d'honneur, 12 avril
1911; gouverneur de Ir* classe, 5 novembre
1911 ; gouverneur général p. i. de l'Afrique
Occidentale française, 13 juin-7 novembre
1916; gouverneur généraP de r Afrique Equa-
toriale française, 15 mai 1917 ; commandeur
de la Légion d'honneur, 4 juillet 1918 ;
chargé par décret spécial du 22 janvier 1918,
des deux gouvernements généraux de l'Afri-
que Equatoriale et de l'Afrique Occidentale
françaises jusqu'à l'arrivée à Dakar de M.
Merlin ; commissaire général de l'Exposition
en 1920 ; député de llnde, de 1924 à 1928.
> ob+e-<-
RETOUR
'1
Le voyage de M. Ponsot
M. Ponsot est parti d'istambul par le
Taurus-Express pour la Syrie.
La promotion exceptionnelle
de l'Exposition Coloniale
.t. -
Parmi les heureux élus de la promotion de
l'Exposition Coloniale, nous nous réjouis-
sons de féliciter notre sympathique ami
M. Georges Schwob d'Héricourt, président
général de la Section Métropolitaine de l'Ex-
position Coloniale, qui est élevé à la dignité
de Grand'Croix de la Légion d'honneur; et
parmi ceux qui reçoivent la grande plaque de
la Légion d'honneur l'explorateur Binger
dont le nom reste attaché à la conquête de la
Côte d'Ivoire; MM. Pierre Guesde, Résident
supérieur t Commissaire général de la Sec-
tion indochinoise à l'Exposition ; le docteur
Marcboux, dont le nom fait autorité à l'ins-
titut Pasteur; Urbain Blanc, délégué général
à la Résidence du Maroc; Victor Ballot, qui
s'est attaché à la mise en valeur de l'A.O.F.
Parmi les commandeurs, nous relevons
avec plaisir les noms de MM. Lamblin, gou-
verneur général honoraire des Colonies ;
Estèbe, gouverneur général honoraire des
Colonies; Blanchard de la Brosse, Résident
supérieur, directeur de l'Agence Economique
de l'Indoehine; Maitre-Desvallon, inspecteur
général des Travaux publics ait ministère
des Colonies; Mourgnot, directeur général
honoraire des Travaux publics en Tunisie ;
Edmond Philippar, administrateur-délégué
du Crédit Foncier d'Algérie et dg Tunisie ;
Paul Fleurot, conseiller municipal, commis-
saire général adjoint à VExposition Colo-
niale; le docteur Maclaud, dont les travaux
font autorité dans les problèmes d'hygiène et
de santé coloniales. Une mention toute par-
ticulière pour la cravate qui est attribuee à
M. Pierre de Saboulin-Hollcna, directeur
général de la Compagnie des Messageries
Maritimes, dont le nom est une ligne de
loyautét compétence et travail.
Parmi les 180 officiers promusf nos sincè-
res félicitations vont à MAI. Bourgine, gOlt-
verneur des - Colonies ; Vatin-Périiinon. an-
cien secrétaire général de l'Exposition.
Parmi les chevaliers, nous trouvons
également le nom de M. Alfred Chau-
mel, qui reçoit ltiJ la récompense bien méri-
,tée de ses travaux de propagande coloniale
par le film que les lecteurs des Annales
Coloniales connaissent bien.
M. R.
PARMI LES ELUS
1 .'Officiel de dimanche publiera la promo-
tion exceptionnelle de l'Exposition Colo-
niale.
Cette promotion comprend une grand'croix
attribuée à M. Schwob d'Héricourt, prési-
dent général de la section métropolitaine à
l'Exposition Coloniale; quelques plaques de
grand officier, cinquante cravates de com-
mandeur, cent quatre-vingt rosettes d'officier
et quatre cents croix de chevalier.
On nous annonce comme devant recevoir
la plaque de grand-officier : M. Pierre Pas-
quier, gouverneur général de l'Indochine ;
M. Pierre Guesde, résident supérieur, com-
missaire de l'Indochine à l'Exposition Colo-
niale; M. Urbain Blanc, délégué à la Rési-
dence de France à Rabat, deux grands gou-
verneurs généraux, dont le nom est inscrit
dans le livre des conquêtes africaines, l'ex-
directeur Binger le gouverneur Ballot ; le
professeur Marclioux, de l'Institut Pasteur,
le colonel Bernard, administrateur de so-
ciétés indochinoises ; M. Victor Berti, qui fut
l'animateur de la cité des Informations à
l'Exposition Coloniale.
Reçoivent la cravate de commandeur :
MM. Blanchard de la Brosse, ancien gouver-
neur de la Cochinchine, directeur de l'Agen-
ce économique de l'Indochine; Alfassa, se-
crétaire général du gouvernement général de
l'A.E.F. i Estèbc, gouverneur général hono-
raire ; Le Gallcn, ancien gouverneur général
intérimaire de l'Indochine; Léon Bailby, di-
recteur de Y Intransigeant, président de la
presse parisienne; Mme de Vilmorin; MM.
Hachette, éditeur; Jouve, peintre anima-
lier ; du Vivier de Streel, directeur des
congrès a l'Exposition Coloniale; de Cha-
vannes, gouverneur général honoraire ;
Fleurot, conseiller municipal de Paris ;
Tournaire, membre de l'Institut ; Maitre-
Desvallon, inspecteur général des ponts et
chaussées au ministère des Colonies; Mour-
gnot, directeur général honoraire des Tra-
vaux publics de Tunisie; Philippar, admi-
nistrateur du Crédit Foncier d'Algérie et de
Tunisie; Dalhouze, industriel; Marius Blan-
chet, industriel, président de la. Chambre de
commerce de Grenoble ; M. Pierre de Sabou-
lin-Bollena directeur général des Message-
ries Maritimes; M. Lamblin, gouverneur
général honoraire; Docteur Maclaud.
Parmi les officiers citons MM. Vatin-Ptri-
gnon, Roger Homo, Bourgine, gouverneur
des colonies, et parmi les chevaliers,
M. Alfred Chaumel.
) «"Mo (
Un nouveau paquebot
pour l'Algérie
Samedi prochain aura lieu, aux chantiers
de la Seyne, le lancement du paquebot El-
Mansour, construit pour le compte de la
Compagnie de navigation mixte, à Marseille.
Destiné au service des lignes d'Algérie, ce
navire réalisera une vitesse un peu supé-
lieure à celle qui a été obtenue sur le paque-
bot El-Golcel. construit également à La
Seyne, en 1929, pour la même compagnie.
Ses caractéristiques sont les suivantes : lon-
gueur, m m. 70; largeur, 16 m. 40; tonnage
2.400.
) -.- (
le nouveau directeur
de l'icole Coloniale
'1'
M. Georges Hardy, directeur de l'Ecole
coloniale, a été nommé, ainsi que nous
l'avons annoncé il y a deux mois, recteur de
l'Académie d'Alger.
M. CrOUZtt, inspecteur d'Académie, direc-
teur des services de l'Instruction publique, au
ministère des Colonies, prendrait dit-on pro-
chainement la direction de l'établissement
de l'avenue de l'Observatoire, -
Une exposition internationale
des Arts ménagers à Tunis
»♦»
Durant le mois de février 1933, une expo..
sition consacrée aux arts ménagers aura lieu à
Tunis, grâce à l'initiative d'un groupe d'hom-
mes jeunes et actifs, qui ont pensé qu'il valait
mieux agir que de se plaindre. Soulignons leur
courage et leur optimisme en ces temps de crise
et de marasme des affaires. Il faut avoir, en
effet, une certaine audace pour entreprendre
et mettre debout une exposition internationale
dans des conditions de départ difficiles et en
un lieu, somme toute, éloigné des grands cen-
tres de production et de fabrication. Aussi
bien suffit-il quelquefois d'oser et d'avoir foi
pour que le succès réponde à nos efforts. Le
mouvement, on le sait, se démontre en mar-
chant.
Les organisateurs, qui sont sur la brèche
depuis plusieurs mois et qui ont encore devant
eux une tâche considérable, nous ont assuré
qu'il s'agit d'une manifestation d'envergure et
non d'une foire comme on en voit tant. On
veut faire « quelque chose » qui fasse hon-
neur à Tunis et à la Tunisie et qui laissera
en même temps qu'un souvenir durable, les
marques d'un progrès dans les relations com-
merciales de la Régence avec l'a France et
ses colonies et les pays étrangers. L' agréable
et l'utile s'harmoniseront au mieux des intérêts
en cause.
̃ Le programme de l'exposition embrasse
beaucoup plus de choses que la désignation
« arts ménagers » n'indique à première vue,
puisqu it comprend tout ce qui concerne l'ali-
mentation, l'ameublement, la décoration,
l'éclairage, l'hydrothérapie et l'hygiène, l'e
jardin, les jeux d'intérieur et de plein air, ta
musique, la T. S. F., le chauffage et la cui-
sine, la construction et le bâtiment, l outillage
ménager, la parfumerie, les jouets, la linge-
rie, la mode. Cette rapide nomenclature mon-
tre que rien de ce qui concerne le « home »
et le bien-être ménager n' a été omis. On y a
même ajouté les superfluités qui rendent l'exis-
tence supportable aux colonies comme ailleurs.
En somme, toutes les productions et fabrica-
tions, pour peu qu'elles aient quelque affinité
avec les stands énumérés, peuvent prétendre à
une participation effective. On soukaite que la
participation soit aussi abondante que possible.
Le comité d'organisation, s'inspirant des en-
seignements de l'Exposition Coloniale de 1931.
a prévu toute une série de manifestations par-
t-iculières et de réjouissances publiques destinées
à créer autour de l'exposition l' ambiance né-
cessaire.
Faut-il demander que la presse de la métro-
pole fasse en faveur de cettç exposition quel-
que publicité ? Cellerci est indispensable pour
décider la collaboration des producteurs et
faibricants, et plus encore l'a venue des visi-
teurs et touristes. Car il y a la mer à traver-
ser ou à survoler ! De toutes manières, les visi-
teurs ne regretteront pas leur voyage. Outre
l'intérêt de l'exposition et de ses attractions,
ils feront connaissance avec un site incompa-
rable, un climat agréable en hiver, et avec de
braves gens.
Arthur Pellegrin,
Délégué au Grand Conseil de la Tunisie
) ..- - (
Le commerce des fruits
frais à Dakar
Année 1931
D'après les statistiques relatives à l'im-
portation des fruits frais au Sénégal, en
19.31, c'est le marché de Dakar qui a absor-
bé la plus grosse partie des arrivages de
l'extérieur.
Notre grand port ouest africain, en effet,
consomme de plus en plus, non seulement
les fruits des climats tempérés, notamment
les pommes, poires, cerises, fraises, abricots
qui viennent de France et d'Amérique du
Sud mais aussi des fruits tropicaux, origi.
naires des autres colonies tlti groupe, tels
que les dattes du Niger, les bananes et ana-
nas de la Guinée française, les colas de la
Guinée et de la Côte d'Ivoire.
C'est surtout le trafic des bananes qui
constitue le commerce de fruits le plus im-
portant de l'A.O.F., il s'exerce sans inter-
ruption pendant toute l'année. La vente a.
lieu sur les marchés de la place Kermel de
Sandaga et de Médina. Une maison de
commerce qui possède une plantation en
Guinée, en assure également la vente au dé-
tail. Les bananes qui valent 1. 50 le kilo
en gros se vendent à Dakar de 0.20 à 0.35
pièce. Elles proviennent surtout de la Gui-
née Française. En 1931, l'entrée des bana-
nes et ananas venant de cette dernière co-
lonie a atteint le chiffre de 133.467 kilos.
En ce qui concerne les autres fruits, voici
quelle a été la part de Dakar sur la tota-
lité des importations constatées au Sénégal.
31.896 kilogs de citrons et d'oranges sur
34.515 kilos.
85.768 kilogs de pommes et poires sur
95.848 kilogs.
1110.832 kilogs de dattes sur 156.898 kilogs.
33.053 kilogs de noix de colas sur 74.621
kilogs.
47.902 kilogs d'autres fruits frais sur 54 966
kilogs.
Le marché dakarois, on le voit, consomme
la presque totalité des importations de
fruits frais et il forme à ce point de vue un
excellent débouché pour la production gui-
néenne des bananes et pour celle des colas
de la Côte-d'Ivoire. Ce dernier fruit y est
notamment très apprécié des noirs et il se
vend au détail de o, 75 à 1.50 pièce.
Les travaux sur les fonds
de l'emprunt de l'A. 0. F.
Par décret en date du 14 octobre 1932 ont
été autorisés les travaux suivants, ainsi que
l'engagement des dépenses, jusqu'à concur-
rence des sommes ci-après indiquées :
Ports et rivières 28.560.000
A MADAGASCAR
»♦»
LES TRAVAUX DU PORT
DE TAMATAVE
Le Phare de l'Ilot-Prune
Le phare d'atterrissage de l'Ilot-Prune,
situé à proximité du port de Tamatave, a été
mis en service le 15 août dernier.
La construction de cet ouvrage, entreprise!
sur les fonds de l'emprunt, a été rapidement.
menée, malgré les difficultés du transport)
des matériaux entre la côte et l'île ; les tra-
vaux de fondation ont, en effet, commence
en juin 1931 et la réception du phare a été
faite le 28 mai 1932, soit moins d'un an
après.
- L'appareil optique est d'un type puissant
à distance focale de 70 cm. donnant un<
groupe de trois éclats toutes les quinze se-
condes. 11 est monté. sur une tour en béton.
armé de 60 m. de hauteur, ce qui classe le-
phare parmi les plus hauts du monde, et sa.
portée géographique est de 25 milles et demi.
En prévision des cyclones toujours à re-
douter sur cette partie de la côte malgache,
la résistance de l'ouvrage a été calculée d&
telle sorte qu'il puisse supporter une pres-
sion de 800 kgs par mètre carré de surface
plane.
Le nouveau phare permet aux navires d'en-
trer de nuit sur rade, de suivre une route
plus directe et par suite d'économiser une-
quantité appréciable de combustible.
L'achèvement d'un tel ouvrage marque
une étape importante dans les travaux:
d'aménagement du grand port de la Côte-
Est malgache.
LA CONSTITUTION
DE RESERVES FOURRAGERES
DANS LA REGION DE TULEAR
Des résultats très encourageants viennent
d'être obtenus dans les districts du Sud-
Ouest malgache à la suite de la propagande
active poursuivie auprès des indigènes pour
la constitution de réserves fourragères.
En attendant la création de prairies per-
manentes, que faciliteront les importants
travaux d'irrigation envisagés dans le Sud.
de la grande île, les réserves fourragères
permettront d'améliorer la situation particu-
lièrement pénible des troupeaux pendant
les longs mois de sécheresse. Le pays bara,
riche région d'élevage, voit, en effet, dispa-
raître très vite ses vastes pâturages après la.
saison des pluies. Le bétail sous alimenté,
résiste mal aux épizooties et on enregistre
chaque annlc une assez, forte mortalité.
L'intérêt pratique que présente l'effort ac-
tuellement tenté »e double de l'importance
qu'il convient d'attacher au développement
de la notion de prévoyance, chez des popula-
tions hier encore primitives.
Dépêches de l'Indochine
Le départ du régent de Hué
Avant-hier, le régent s'est rendu au pa-
lais pour faire ses adieux à Sa Majesté Bao-
Dai, puis a reçu le flésiacnt supérieur, M.
Chatel, et son cabinet ainsi que les manda-
rin-s de la cour qui lui ont présenté leurs
vœux.
Du riz pour France
Le D'Artagnan. est parti le 17 octobre de
Saigon avec 381 lonnes de ris blanc et 72&
tunne de brisures pour Marseille.
Date de la reunion du Conseil des Intérêts
Economiques et Financiers
Par une décision du Gouverneur géné'raJ..,
prise en commission permanente du Coituf
seil du Gouvernement, la daLe d'ouvertum
de la session ordinaire du tiraïuL Conseil,
des Intérêts économiques et financiers, (te,
l'indocitille est fixée au 2 décembre pro-
chain.
) -..- 1(
Au Conseil d'État
--..
Rejet de la requête d'une institutrice de
l'Enseignement primaire à Luang-Pra-
bang, Laos, Indochine.
Le Conseil d'Etat a rejeté la requête que
Mlle Le Ky Huang, professeur d' enseigne-
ment primaire à Luang-Prabang, Laos, avait
présentée, aux tins (l'annulation, pour excès
de pouvoir d'un arrêté du 17 février 1930,
par lequel le Gouverneur Général de l'lndo-
chinc l'a nommée professeur stagiaire avec
droit à la solde des fonctionnaires asiatiques
d'origine indochinoise.
Dans son pourvoi, la requérante soutenait
que son père, naturalisé français, avait, par
voie de conséquence, acquis la qualité de ci-
toyen français; qu'elle-même, ici depuis.,
cette naturalisation, possédait la qualité de.
française avec tous les droits qui y sont atta-
chés.
Or, en prenant un arrêté spécifiant que le
supplément colonial ne serait pas alloué
x aux fonctionnaires asi,niques d'origine in-
dochinoise, le Gouverneur a désigné par là
les indigènes non citoyens français.
Et la requérante d'ajouter que sa qualitd
de française acquise dans les conditions pré-
citées lui donne droit au supplemeni colo-
nial.
En dépit de cette argumentation, te Con.
seil d'Etat a ainsi que dit rejeté la re-
quête précitée, attendu que l'a-.été dont)
s'agit précise que ce >upplément est unique.
ment destiné à tenir 1 ()1111'11 aux tonction*
naires de leur envoi en seivire ou'te-rner.
> .0 + «--<; -
L'état de santé
de M. Antonetti
«»̃
L'examen radiographiqur et ra».io?.copique
général auquel .1 été soumis dès 51 >n retour K
Brazzaville, M. Antonetti, Gouverneur Géné-
ral de l'Afrique Equatoriale française, n'ai
Pa., ependant
le» méde< ins traitants croient pouvoir dia-
gnostiquer une frniture dans Il. sa.
cio-iliaqtio avec, de larges e,c< hvmoies et des
hématomes en voie de. résolution rapide.
Le blessé n'a pas de température et sou
état général est bon, mais il doit encore gari
der l'immobilité la plus absolue,
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 75.35%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 75.35%.
- Collections numériques similaires Bibliothèque Francophone Numérique Bibliothèque Francophone Numérique /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "RfnEns0"Numba, la bibliothèque numérique du Cirad Numba, la bibliothèque numérique du Cirad /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "NmBA001" Bibliothèque Diplomatique Numérique Bibliothèque Diplomatique Numérique /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "MAEDIGen0"
- Auteurs similaires Ruedel Marcel Ruedel Marcel /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Ruedel Marcel" or dc.contributor adj "Ruedel Marcel")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/2
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k6380527h/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k6380527h/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k6380527h/f1.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k6380527h
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k6380527h