Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1932-10-15
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 15 octobre 1932 15 octobre 1932
Description : 1932/10/15 (A32,N106). 1932/10/15 (A32,N106).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6380525p
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
TRENTE-DEUXIEME ANNEE. - N° 106. LE NUMBRO : 30 CENTIMES
SAMEDI SOIR, 15 OCTOBRE 1932.
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PARIS CM
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Les Annales Coloniales
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Les Chefferies
en Afrique Occidentale française
- C O B
Une grande institution procure à l'Afri-
que Occidentale l'xançaise la paix et la dis-
cipline en même temps qu'elle guide les di-
verses sociétés indigènes dans la voie du pro-
grès. Ce sont les Chefferies indigènes. Et il
n'en est pas non plus qui soit liée davantage
à l'action quotidienne des administrateurs
coloniaux, de sorte qu'à l'étudier, on exa-
mine ipso facto la manière dont ceux-ci doi-
vent entendre leur métier pour qu'il soit efli-
cace.
11 ne s 'agit pas ici de traiter des théories
qui ont cours sur l'organisation des Cheffe-
ries, ni même de relater tout ce qui a été
fait en Afrique Occidentale française pour
fonder ces institutions et pour les amener au
point où elles sont aujourd'hui. On se bor-
nera à marquer les idées nouvelles qui pré-
sident à leur fonctionnement et les actes
récents qui viennent d'y apporter des modi-
fications significatives.
On constatera, à cette occasion, pour peu
que l'on soit au courant de l'histoire admi-
nistrative de l'Afrique Occidentale l'ran-
çaise, qu'il n'y a pas à proprement parler
changement d'orientation dans notre politi-
que coloniale, mais développement naturel
des principes directeurs qui étaient depuis
longtemps établis et qui peuvent s'énoncer
en un mot : association - association avec
les indigènes. Et l'on reconnaîtra que le
Gouvernement général, loin de varier, pour-
suit toujours ses efforts dans le même sens.
Pour prendre tout de suite des exemples,
l'on citera les passages concernant les Chefs
dans le discours de M. Jules Brévié au Con-
seil de Gouvernement de 1930 et le décret
du 3 décembre 1931 relatif à la réorganisa-
tion de la iustice indiuène. M. - Jules Brévié.
parlant des Chefs, adapte aux circonstances
les règles posées en premier par Faidherbe
et rappelées notamment par Koume, l'onty,
Vollenhoven, Merlin, Carde, règles qui
constituent moins un corps de doctrine qu un-
faisceau de vues pratiques et qui appartien-
nent moins à un homme, si féconde que fût
sa conduite des affaires, qu'au génie même
de notre colonisation.
Ces brèves considérations étant exposées,
il convient maintenant de mettre en lumière
un fait de grande valeur, à savoir que le
Gouvernement général, dans la question des
Chefferies, a toujours maintenu l'égalité
parmi les indigènes. Hors le cas, prévu par
a loi, de l'accession au statut de citoyen
français, il n'y a pas, en Afrique Occiden-
tale Française, d'indigènes qui soient pri-
vilégiés devant les chefs.
Il n'a pas manqué, en effet, surtout en
ces dernières années, de projets séduisants
qui, sous prétexte de sanctionner le succès
d'individus, méritoirenient ou heureusement
parvenus à un degré de civilisation plus
voisin du nôtre que celui d'où ils étaient
partis, eussent créé des a classes. qui fus-
sent vite devenues privilégiées en politique
et en droit. Certes, il semble contradictoire
de pousser un indigène aux études, de lui
décerner des diplômes universitaires, de
l'installer dans un emploi public ou privé
tel qu'il collabore étroitement avec nos fonc-
tionnaires ou nos commerçants et, tout en lui
faisant ainsi une vie spéciale, de le laisser
justiciable des tribunaux indigènes et tenu
au moins à la déférence envers les chefs
indigènes. N'est-ce pas le reléguer au rang
des paysans les moins évolués ? Non, et la
contradiction précitée n'existe qu'en appa-
rence. Ce n'est pas humilier ni décourager
l'indigène « évolué. que ne pas le séparer
de son milieu natal et le sort du plus grand
nombre serait alors décourageant et humi-
liant si on essayait d'y soustraire une mino-
rité, si intéressante soit-elle. Que cette mino-
rité constitue souvent une élite, je ne le con-
tredis pas. Mais, afin qu'elle joue pleine-
ment son rôle et qu'ele ne s'énerve pas
dans un rêve de caste, il faut qu'elle de-
meure liée aux masses. C'est à ce prix
qu'elle fera progresser ces institutions indi-
gènes que sont les chefferies.
Et nous allons voir justement que cel-
les-ci ne sont pas les gardiennes d'une tra-
dition morte mais qu'elles se meuvent au
contraire vers l'avenir.
Tout a été dit sur la nécessité des chefs
indigènes. Elle existe par rapport au monde
indigène et par rapport à l'Afrique Occi-
dentale Française : ils sont nécessaires à
leurs peuples, ils le sont à la colonie. Dans
les régions musulmanes, ils cumulent souvent
le temporel et le spirituel et ils gardent les
croyants de trop prêter d'attention aux pè-
lerins et aux marabouts ambulants. Dans des
contrées dites primitives, ils constituent
réellement les centres nerveux faute de quoi
les individus ne seraient plus que des cellu-
les amorphes. Dans les pays dits évolués, ils
sont - où ils devraient être à la tête de
l'évolution. Dans la plupart des cantons de
l'Afrique Occidentale Française, ils ont une
fonction sociale telle qu'on ne conçoit pas,
non seulement le commandement mais l'exis-
tence même de la Société sans eux.
Et comment, sans eux, nos administra-
teurs rempliraient-ils les devoirs de leur
charge ? Une circonscription compte cou-
ramment 50.000 âmes. A supposer que, par
un afflux vraiment extraordinaire de person-
nel européen, l'Administration pût se pas-
ser du chef indigène pour porter les ordres,
il reste à savoir si elle pourrait les faire
pénétrer dans la population. La preuve pa-
raît bien être faite qu'ils ne seront acceptés
-et pratiqués qu'à la condition d'avoir été
entendus au préalable par un chef qualifié,
Cette condition n'est pas si simple. Elle
n'est susceptible d'être remplie que si le chef
est d'abord l'homme du pays. Nous retrou-
vons là par un détour singulier ce principe
d'égalité dont il a été question plus haut. Il
n'y a pas en Afrique Occidentale Française
de race privilégiée, et dans un pays donné
c'est la loi du nombre qui fait les chefs. On
a bien vu des chefs issus d'une minorité mu-
sulmane et conquérante régenter quelque
temps une majorité fétichiste et autochtone.
Il y avait là une faute et qui n'a pas laissé
de provoquer du malaise et des troubles. Si
l'on cite ce cas, ce n'est pas pour mettre en
cause la religion islamique qui a droit à
notre respect tant qu'elle ne dégénère pas
en ce cléricalisme musulman, dénoncé en
1912 par le Gouverneur général Clozel ;
mais il est certain que toute une école consi-
dérait l'Islam comme un progrès souhaita-
ble sur le fétichisme et, par conséquent,
comme un séminaire de chefs. Cette opinion
n'a plus cours et on demande avant tout à
un chef indigène de représenter le peuple,
de tenir au peuple par la race, la religion,
la coutume et l'antiquité de la famille.
La valeur du chef est moins dans des qua-
lités individuelles que dans les racines loca-
les qui l'implantent dans le peuple. Ni l'âge
et les infirmités, ni l'imbécillité d'esprit ou
les vices privés, ne rendent indésirable un
chef ainsi enraciné. A nous de le pourvoir
d'un bon coadjuteur tout en utilisant la
vertu de son nom de maison.
Le maniement des chefs indigènes devient
de plus en plus délicat. Il y faut quelque
psychologie. La mode a donné un nom à
cette politique : la politique « d'égards P.
Toutefois, il y atrait un grand danger à
croire qu'il suffirait d'entourer les chefs
d'égards pour que la masse fût émue et ga-
gnée. Et il ne s'agit pas non plus de vouloir
faire revivre la féodalité indigène, ce serait
le moyen le plus sûr de perdre la confiance
du peuple et de discréditer en même temps
les chefs. Les entourer d'égards ne signifie
pas qu'on les tient à l'écart de notre admi-
nistration et du progrès. C'est par eux qu'il
convient d'agir et il importe qu'ils soient
actifs et non passifs et isolég dans un céré-
monial de parade.
C'est surtout dans 1 ordre économique et
social, en ce qui concerne la propagande
pour la production, l'épargne vivrière,
l'amélioration des méthodes culturales, les
campagnes sanitaires, que les chefs doivent
être placés, par nos soins, à la tête du mou-
vement que nous voulons imprimer à leur
peuple. Il y aurait intérêt à constituer, tout
en tenant compte des situations acquises,
des chefferies supérieures occupées par des
individus intelligents, qui seraient nos zéla-
teurs auprès des autres. Il semble que ce
"renient e f fi rai-e. Edu-
moyen serait particulièrement efficace. Edu-
quer les chefs par les meilleurs d'entre eux,
voilà, si l'on veut, une définition de la poli-
tique préconisée.
La politique des chefs et notamment la
politique des grands chefs zélateurs, a pour
corollaire la consultation du conseil des no-
tables dans les villages. Ces conseils, qui
existent en puissance à peu près partout (et
qu'il ne faut pas confondre avec la création
administrative du même nom, création excel-
lente mais forcément réduite à quelques
chefs de canton), donneront, soutenus par
nous, plus de vie au village, et renseigne-
ront davantage nos administrateurs sur les
coutumes et les desiderata des populations.
Ceux des indigènes qui ne peuvent pas de-
venir chefs de village et de canton et oui
ont cependant de l'ambition, trouveront là
un aliment à leurs désirs. Le conseil des
notables, enfin, atténuera ce que la politique
des chefs pourrait impliquer de despotisme
éclairé.
Léon Archimbaud,
Député de la Drônie.
Ancien Sims-Seerétaire d'Etat îles Colonies.
Rapporteur du budget dt's colonies,
Vice-président de lu commission de r.-ll-
flérie, des colonies r! protectorats.
) .+
Au Conseil d-ttat
Tramways d'Oran
Le Conseil d'Etat a adopté un projet de
décret approuvant l'avenant intervenu entre
la ville d'Oran et la Compagnie des tram-
ways électriques d'Oran pouT modifier les
tarifs maxima applicables sur ce réseau.
Service du cadastre à Pnom-Penh
(Cambodge)
Le Conseil d'Etat a rejeté la requête que
M. 'Bru, chef de service du cadastre à Pnon-
Penh, avait présentée aux fins d'annulation
d'un arrêté en date du 21 juillet 1926, par
lequel le Conseil du Contentieux adminis-
tratif de l'Indochine a rejeté «a demande
tendant à l'allocation d'une indemnité re-
présentant la différence entre la somme qui
lui avait été payée et celle par lui réclamée
pour la rémunération de travaux de triangu-
lation effectués pour le compte de la Co-
chinchine.
.Attendu qu'il ressort tant de l'art. 5 et
2 des arrêtés du Gouverneur général en date
de 1Q12 et 1916 que les indemnités fixes cor-
respondent seulement à la rémunération de
journées passées sur le terrain.
Par suite l'article 2 de l'arrêté du Gou-
verneur général en date du icr juillet 1918
a eu en vue les indemnités fixes à l'exclu-
sion des indemnités proportionnelles.
.Dès lors M. Bru ne saurait se prévaloir
de droits autres que ceux résultant pour
lui des textes régissant son statut.
D'oit rejet de sa requête.
1
Les stations océaniques
du Maroc
N aurait pu croire que
la crise financière
actuelle reléguait
quelque peu les
questions concer-
lIa lIt le tourisme
derrière d'autres
problèmes, surtout
lorsqu'il évoque les
possibilités de villégiatures estivales ou hiver-
noies, toujours somptuaires.
Il parait n'en être rien puisque pendant
les trois mois d'été, les journaux ont célé-
bré à l'euvi Vafflttence des hôtes dans toutes
les stations de la Côte d'Azur où la chroni-
que a trouvé ample matière de drames et de
scandales.
Nous n'avons donc aucun motif d'éluder
ce thème en ce qui concerne notre domaine
d'outre-mer et notamment cette Afrique du
Nord qui se trouve si bien à la portée des
visiteurs venant de France. Nous signale-
rons donc à l'attention de ceux qui peuvent
aller chercher un climat plus doux pour y
passer la saison des frimas, les délicieuses
stations trop peu connues qui jalonnent la
Côte occidcntale du Maroc, sur l'Océan
Atlantique.
Certes, le climat général du Maroc est.
chaud, trop chaud pour que l'on puisse pré-
tendre que le séjour en est toujours agréable;
mais le littoral atlantique est tous les jours
caressé par la brise du large qui tempère sur
une largeur d'environ dix kilomètres la ri-
gueur de l'été. Si bien que tous les centres
de la côte peuvent être habités ett toute sai-
son avec agrémnlt. Rabat, Fedhala, Casa-
blanca sont agréables l'hiver et très suppor-
tables l'été.
Maist plus au sud, Mazagati, Sa fi, Moga-
dor, Agadir jouissent d'un climat encore
plus tempéré et sont susceptibles de devenir
d'excellentes stations aussi bien estivales
qu'hivernales. La température y oscille en-
tre 140 et 180 en hiver et ne dépasse pas en
été un maximum rarement atteint de 30".
Il est à remarquer que ces stations ne sont
pas desservies par le rail. Mais, aujourd'hui,
Vautomobile n'est-elle pas le véhicule tout
indiqué pour le tourisme f Or, soit qu'ils
amènent leur voiture, soit qu'ils en prennent
une en location à Casablanca, les touristes
qui voudront se diriger vers les centres que
nous avons désignés, trouveront de très bon-
lies rotttes, abondantes en sites intéressants
au'ils pourront admirer à leur aise.
C'est d'abord vers Mazagan qu'ils se dttr
gérant. Presque ait sortir de Casablanca, ILs
passeront devant la Ferme expérimentale, an-
cienne propriété A mieux, achetée par l'Ad-
ministration du Protectorat en 1919. Tout
auprès, ils admireront les installations im-
portantes du Camp d'aviation, avec ses bat-
teries d'avions, ses hangars à dirigeables, ses
immenses ateliers, où s'élabore et s'entre-
tient la puissance aérienne qui contribue pour
une grande part à assurer la pacification du
Maroc, par se surveillance et, au besoin, par
soit intervention.
Hiclltât, ils arriveront sur la rive droite
de l'Oued Azemmour qui forme, à trois kilo-
métrés de son embouchure, un estuaire qu'il
y a quelques années à peine, ils auraient dû
traverser sur un bac, mais sur lequel un font
a été construit depuis peu. Ils s'arrêteront
tour contempler la ville étrange qui s'élève
au-d essus d'une falaise abrupte, sur plombant
le fleuve où se mirent ses rochers rouges et
dominant l'Océan de ses maisons blanches et
de ses jardins toujours verts d'où se répand
au loin l'arôme puissant des ormngers et des
citronniers.
Azemmour jouij. d'un climat très doux,
mais ce centre est resté absolument indigène
et des touristes français n'y auraient pas les
commodités de vie auxquelles ils sont accou-
tumés.
Ils pousseront donc jusqu'à Mazagan 15
kilomètres plus bas, i'j, reviendrai dans un
prochain papier.
Lucien Gasparin,
Député de La Réunion.
Secrétaire de la commission de la
Marine marchande.
) -+--<
A l'Académie des Sciences
moraleA et politiques
-
Centième anniversaire
1."Académie des sciences morales et poli-
tiques célébrera le centenaire de son réta-
blissement le 17, 18 et 19 octobre.
+
A r Académie des Inscriptions
et Belles-Lettres
Les 80 ans de M. Cagnat
Une touchante manifestafTon a ouvert
hier la séance de l'Académie des Inscriptions
et Belles-Lettres. Le secrétaire perpétuel de
cette Compagnie, M. René Cagnat, vient en
effet d'entrer dans sa quatre-vingt-unième
année. Il est né le 10 octobre 1852. Le pré-
sident, M. Michon, lui a apporté les félici-
tations d'usage en y joignant l'expression
de la « déférente affection » de tous ses
confrères pour les « hautes qualités de dé-
cision et de prudente sagesse » de leur se-
crétaire perpétuel.
M. Cagnat a remercié en termes émus
unissant cependant l'humour à la bonho-
mie.
M. Cagnat est professeur au Collège de
France et connu par ses travaux sur la co-
lonisation romaine de l'Afrique du Nord,
par son exploration archéologique de la Tu-
nisie. Il appartient depuis 1895 à l'Acadé.
mie, dont il est le secrétaire perpétuel de-
puis 1916.
Notre action au Maroc
Les futures opérations militaires
Les dernières opérations qui mettront sous
notre protectorat l'ensemble du Maroc, du
Sahara à l'Océan, auront lieu au printemps
prochain.
Elles auront pour objectif la région saha-
rienne entre Tignit et l'Ouest Draa, qui sé-
pare le Rio del Oro espagnol de la zone d'in-
fluence française.
> <
Nos Artistes
en Afrique du Nord
Francis Carco fera des conférences
Le 4 novembre Francis Carco, l'écrivain
et l'artiste bien connu, partira pour une
tournée de conférences en Tunisie et Al-
gérie.
Suzy Vernon au théâtre
Mlle Suzy Vernon, vedette du cinéma,
fera, en janvier prochain, ses débuts au
théâtre, au cours d'une tournée qui la mè-
nera en Afrique du Nord.
FMVM des sens Blanches
en Afrique du Nord
»♦»
Les Sœur:; Blanches dont l'ouvre de bonté,
le dévouement et le courage ont été si appré-
cies en Afrique viennent de faire tourner en
film leurs (l'uvres civilisatrises et charitables.
Prochainement ce film sera représenté à Pa-
ris officiellement,
––-–-– - + -
II duchesse MMte
preudra part à de grandes chasses
en Alriqae
•+«
Rentrant d'un voyage en Tripolitaine, la
duchesse d'Aoste, belle-sœur du roi d'Italie,
est arrivée à Marseille hier après-midi par
le paquebot Àlliistabha-11, courrier de Tunis.
La duchesse s'est embarquée ce matin à
11 heures, à bord du paquebot Maréchal-
Lyautey, à destination de Tanger. Après
avoir visité le Maroc, elle gagnera l'Afrique
Occidentale où elle se propose d'organiser
de grandes chasses.
) .+
Nouvelles récentes sur l'accident
survenu à M. Antonetti
l L'état de santé de M. Antonetti
Depuis samedi, date de son arrivée à
Pointe-Noire, l'état de santé du Gouverneur
général Antonetti n'a pas cessé de s'amélio-
rer. Il doit cependant continuer à garder la
chambre, car ses contusions sont toujours
douloureuses et les conséquences de sa chute
le contraignent encore à l'immobilité ;
d'après certains on-dits, M. Antonetti au-
rait deux côtes défoncées.
Le blessé s'embarquera probablement au-
jourd'hui à bord de l'avion de la Sabena,
qui est allé le chercher à Pointe-Noire, afin
de le ramener à Brazzaville.
Précisions sur l'accident
Notre correspondant de M'Vouti nous
communique les précisions suivantes sur les
circonstances de l'accident survenu vendredi
dernier au Gouverneur général de l'Afrique
Euuatoriale française.
Comme on - le sait, M. Antonetti avait dé-
cidé de consacrer cette journée du 7 octobre
à la visite des travaux de construction de
l'itnportant viaduc qui doit permettre à la
voie du chemin de fer Congo-Océan, d'en-
jamber, à un« hauteur de 15 mètres, la val-
lée de la rivière Rondo, à quelques kilo-
mètres de M'Vouti dans le Mayumbe fran-
çais.
Le Gouverneur Général se trouvait sur les
échafaudages où il écoutait les explications
des ingénieurs chargés de la construction du
viaduc, lorsque, une planche en porte à
faux, se déroba sous ses pas le précipitant
dans le vide.
Par un hasard vraiment providentiel,
M. Antonetti tomba sur un second échafau-
dage établi huit mètres plus bas, échafau-
dage dont les planches plièrent sous le
choc, heureusement sans céder, et arrêtèrent
sa chute tout en l'amortissant.
Plusieurs médecins se trouvaient sur les
lieux et prodiguèrent aussitôt leurs soins
au blessé. Après un examen approfondi, ils
ont reconnu que le Gouverneur général por-
tait des contusions sérieuses sur tout le
corps mais que celles-ci paraissaient heu-
reusement sans gravité.
Comme nous l'avons rapporté, l'état de
santé du blessé s'étant amélioré dans la
matinée de samedi, il a pu être transporté
à Pointe-Noire.
Dès qu'il eut appris la nouvelle de l'ac.
cident, le Gouverneur Alfassa, secrétaire gé-
néral du gouvernement de l'A.E.F. a quitté
Brazzaville pour se rendre auprès du blessé
et lui présenter ses vœux que toute la po-
pulation de Brazzaville forme pour son
prompt et complet rétablissement.
Un avion de la Sabeua a quitté Léopold-
ville pour Pointe-Noire où il prendra à son
bord M. Antonetti afin de le ramener à
Brazzaville.
) -.- (
PHILATÉLIE
•+•
Vente de timbres-poste rue Drouot
Hier a commencé, salle q, la vente d'une
très belle collection de timbres-poste de
France et de ses colonies.
Cette vente se poursuit cet après-midi.
> -
Dépêches de l'Indochine
.♦*
Arrivée du courrier aérien
L'avion est arrivé à Saigon avec 56 ki-
logs 272 de courrier et 9 kg. 940 de frét.
L'antenne coloniale
le
Nouveau poste de T. S. F. à Brazzaville
On procède actuellement à Brazzaville,
aux essais du nouveau poste à ondes cour-
tes d'une puissance de 5 kwtts, qui vient
d'être monté dans la capitale de l'Afrique
Equatoriale française pour assurer la liai-
son directe avec la France.
Ces essais se poursuivent dans de bonnes
conditions et des négociations sont enta-
mées avec l'administration métropolitaine
afin d'obtenir des heures de vacations qui
permettent en cas de nécessité de télégra-
phier le matin à un correspondant métropo-
litain et d'en recevoir la réponse le soir
même.
) (
Les bois du Gabon
Pendant le mois de septembre, les expor-
tations de bois du Gabon se sont élevées à
16.540 tonnes.
) - -. <–
Le Congrès de la Société
coloniale' allemande
t..
Ainsi que les Annales Coloniales l'ont an-
noncé précédemment, en ce moment, a lieu
à Berlin le Congrès de la Société coloniale
allemande.
La presse invite tous les Allemands qui
s'intéressent aux questions coloniales à par-
ticiper au Congrès et les journaux protes-
tent une fois de plus contre le Traité de
Versailles qui a privé l'Allemagne de ses
colonies; ils expriment l'espoir qu'elles lui
seront prochainement rendues, « le système
des mandats ne pouvant se prolonger et se
transformer et une institution définitive ».
,La Deutsche AUgemeinc Zeitung s'élève
contre le mensonge de l'incapacité coloniale
allemande et déclare que puisque tant d'Al-
lemands sont sans travail dans la métropole,
le gouvernement a le devoir d'inculquer au
peuple l'idée coloniale.
Le docteur Sclinee a reçu hier après-midi
les membres du Congrès habitant Berlin où
déjà arrivés dans la capitale : anciens fonc-
tionnaires coloniaux, agriculteurs et com-
merçants ayant travaillé autrefois au Togo
et au Cameroun.
L'aviation sanitaire
au Tchad
Un avion sanitaire de l'escadrille mili-
taire du Tchad est allé chercher à Fort-
Lamy, un malade gravement atteint et l'a
ramené sans encombre le lendemain à l'hô-
pital de Bangui. Cette première expérience
de transport rapide de malade, à une grande
distance, a donc donné un résultat des plus
satisfaisant.
> (
Pour l'elploltltlol
des liaisons aériennes
Création d'une Commission
Par décret rendu sur la proposition du mi-
nistre de l'Air il est institué une commission
chargée de l'étude de la situation actuelle et
des conditions d'exploitation de la liaison
aérienne entre la France, le Maroc, l'Afri-
que Occidentale française et l'Amérique du
Sud, ainsi que des mesures propres à assurer
le maintien et la continuité de cette exploita-
tion.
Cette Commission est composée de :
MM. Jules Gautier, président de section ho-
noraire au Conseil d'Etat, président; Hede-
rer, contrôleur de Z8 classe de l'administra-
tion de la Marine ; Pauquet, chef de bureau
des lignes aériennes à l'administration cen-
trale du ministère de 1 Air ; Haguenin, di-
recteur du budget et du contrôle financier,
avec faculté de se faire représenter par
M. Georges Picot, sous-directeur; M. Ri-
chard, inspecteur des Finances.
Cette Commission établira un rapport ex-
posant les conclusions de son étude, rap-
port qu'elle remettra aux ministres de l'Air
et du Budget.
> * 1-
L'Aviation Coloniale
Bossoutrot et Rossi retardent leur départ
En raison des conditions atmosphériques
nettement défavorables, Bossoutrot et Rossi
n'ont pu prendre leur départ hier matin
comme ils l'espéraient.
Bossoutrot et Rossi pensent toutefois que
leur attente sera maintenant de courte du-
rée, et qu'ils partiront ce matin.
L'aviateur Albert Pinot
se tue en essayant un avion
Ln télégramme arrivé hier à Clermonl-
l'errand, annonce que l'aviateur Albert Pi-
not, s'est tue mercredi dernier à Port-
Etienne (Mauritanie) eu procédant à ,1a
mise au point d'un avion.
C'est l'aviateur Albert Pinot, pilote de la
ligne Casablanca-Dakar, qui ayan t h bord
de son avion le consul d'Italie à Fez, lo
radiotélégraphiste Neri ainsi qu'un inter-
prète maure avait dû atierrir loin de Cap-
,Juhy, à l'intérieur des terres et en puys
dissident, le 30 décembre 1930, par suite
du brouillard, Lui et ses compagnons
furent faits prisonniers par une tribu mau-
re, et furent libérés après versement d'une
rançon.
Acte de banditisme en mer
oo- -
Le vapeur leliken affrété par Davnl />.
de Saïgon, en roule de lIong-Kong pour
Salgon, avec fOo passagers a été pris par
des pirates el emmené à Bias-nau, Le
cargo a été pillé et 5 passagers ont été em-
menés comme otages. Le vapeur est revenu
à Hong-Kong hier.
M. Albert Sarraut a inaiguré
une exposition lahilieine
M. Albert Sarraut, ministre des Co l onies, a
assisté, cet après-midi, au vernissage de T Ex-
position Yvonne de Saint-Cyr, à la galerie
Georges Petit.
L'exposition est une série de peintures, types
et paysages, réalisés dans l'Océanie française
et notamment à Tahiti, l'île enchantée.
) -m+
Un monument à Pierre Loti à Tahiti
La Société des études océaniennes dont le
siège est à Tahiti, avait étudié, il y a deux
ans, le projet d'élever à Papeete un monu-
ment à Pierre Loti. Ce projet vient d'être
repris par M. Ropitcau) qui a constitué un
comité placé sous la présidence d'honneur
du commandant des forces navales françai-
ses dans l'Océan Pacifique.
D'après les statuts du Comité, le monu-
ment, très simple, représenterait un buste de
Pierre Loti en jeune officier de marine, posé
sur une stèle décorée entouré de fleurs, dans
un coin calme et aussi tabitien que possible
de Papeele.
Le comité Pierre Loti a déjà recueilli la
somme de 13.000 fr.
) -+. (
La viande de boucherie
à Madagascar
Au cours de l'année 1931 les usines fonc-
tionnant à Madagascar ont abattu 75.902
bueufs et 17.558 porcs.
Les exportations d'animaux (par tête) ont
été les suivantes : 6.782 ba-ufs, 200 moutons
et 172 porcs.
La consommation locale en viande de
boucherie a été de 98.089 bœufs, 44.328 porcs,
8.072 moutons et 386 chèvres abattus dans
les tueries inspectées. Elle a été pour tes
tueries indigènes non inspectées, de 335.042
hccufs, 44.290 porcs, 1. 529 moutons et 1.148
chèvres.
Comme on le voit, l'indigène à Madagas-
car est bien nourri.
.::
Les missionnaires presbytériens
aux Nouvelles-Hébrides
00
Dans ces dernières années les missionnai-
res presbytériens qui combattent par tous les
moyens, depuis une soixantaine d'années la
colonisation française aux Nouvelles-Hébri-
des semblaient s'être résignés à la tolérer et
avaient diminué leur activité. Un grand
nombre de pasteurs avaient quitté l'archipel
et le pasteur Paton lui-même, animateur de
l'influence australienne et presbytérienne
aux Nouvelles-Hébrides, contre celle de la
France, avait quitté ce pays.
Nous apprenons que ce missionnaire vient
d'y revenir, en même temps que les jour-
naux australiens, profitant des difficultés
créées à la colonisation française par la crise
économique qui y sévit comme ailleurs, font
un grand effort pour y développer leur in-
fluence et déterminer l'intervention de l'Aus-
tralie.
Cette nouvelle offensive des missionnaires
presbytériens nous impose l'obligation de
soutenir la colonisation fiançaise contre
leurs attaques et leur propagande.
+ - -–
Tu te rends compte.
ECLIPSE DE SOLEIL 1
On se souvient de l'histoire de bigamie pour
laquelle un beau pègre martiniquais, Ange So-
leil, jut condamné le 15 juin 1932 à deux ans
de prison. Ayant fait quelques mois de préven-
tion avant sa condamnation. Ange Soleil vient
de retrouver la liberté ; mais, hélas ! la vie ne
fut pas facile à deux - elle l'était plus à quatre
- et Mme Soleil signifia ces jours-ci à son
mari qu'elle voulait divorcer.
Se présenter devant les juges pour Ange So-
leil sembla impossible, et quand sa femme pé-
nétra jeudi matin dans la chambre de son
époux, celui-ci, fort mal en point, gisait, ago-
nisant. sur son lit.
A son chevet, une lettre dont voici le texte
émouvant :
Dans différentes pharmacies, avait écrit Ange
Soleil, j'ai acheté douze cachets de véronal,
j'en ai pris quatre cette nuit et le reste ce ma-
tin. C'est pour éviter de me présenter en récidi-
viste devant la justice comme mauvais époux, ce
dont je ne me crois pas coupable, que je me
donne la mort.
A l'hôpital Saint-Louis où il a été trans-
porté, on assure qu'Ange en sera quitte pour
quelques heures de sommeil.
Espérons que Mme Soleil pardonnera.
F. J.
>+---<
Vers l'Indochine
La croisière du T. C. F.
M. Chaix, président du Touring-Club de
France et les cinq participants île la croisière
inclochinoisc du T.C. F ont quitté Marseille
pour notre grande possession extrême-orien-
tale.
Cette manifestation touristique qui fait
suite à celle de l'an dernier au travers du
Continent Noir par le Sud-Algérien, le Sa-
hara et l'Afrique Occidentale se fera prin-
cipalement en voiture à travers le Cam-
bodge, l'Annam, le Laos, le Tonkin et le
Siam dont les trésors touristiques et artis-
tiques sont merveilleux et encore si peu
connus.
Le retour est prévu vers le 21 janvier à
Paris.
SAMEDI SOIR, 15 OCTOBRE 1932.
MMMLCMTttHM
féiaction &Adm inistration ;
14, m n nm-TMMr
PARIS CM
«tliPH. I LOUVRE 1t-S7
948CHILLIEU 87.
Les Annales Coloniales
Lit ënnonces et réciames tous rqws M
bureau du fou mal.
DIRECTEUR.PONOATSUR : Marcel RUEDEL
Tout les articles publiés dans notre iournal ne peuvent
être reproduits qu'en citant les AnALII COLONIALU.
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Les Chefferies
en Afrique Occidentale française
- C O B
Une grande institution procure à l'Afri-
que Occidentale l'xançaise la paix et la dis-
cipline en même temps qu'elle guide les di-
verses sociétés indigènes dans la voie du pro-
grès. Ce sont les Chefferies indigènes. Et il
n'en est pas non plus qui soit liée davantage
à l'action quotidienne des administrateurs
coloniaux, de sorte qu'à l'étudier, on exa-
mine ipso facto la manière dont ceux-ci doi-
vent entendre leur métier pour qu'il soit efli-
cace.
11 ne s 'agit pas ici de traiter des théories
qui ont cours sur l'organisation des Cheffe-
ries, ni même de relater tout ce qui a été
fait en Afrique Occidentale française pour
fonder ces institutions et pour les amener au
point où elles sont aujourd'hui. On se bor-
nera à marquer les idées nouvelles qui pré-
sident à leur fonctionnement et les actes
récents qui viennent d'y apporter des modi-
fications significatives.
On constatera, à cette occasion, pour peu
que l'on soit au courant de l'histoire admi-
nistrative de l'Afrique Occidentale l'ran-
çaise, qu'il n'y a pas à proprement parler
changement d'orientation dans notre politi-
que coloniale, mais développement naturel
des principes directeurs qui étaient depuis
longtemps établis et qui peuvent s'énoncer
en un mot : association - association avec
les indigènes. Et l'on reconnaîtra que le
Gouvernement général, loin de varier, pour-
suit toujours ses efforts dans le même sens.
Pour prendre tout de suite des exemples,
l'on citera les passages concernant les Chefs
dans le discours de M. Jules Brévié au Con-
seil de Gouvernement de 1930 et le décret
du 3 décembre 1931 relatif à la réorganisa-
tion de la iustice indiuène. M. - Jules Brévié.
parlant des Chefs, adapte aux circonstances
les règles posées en premier par Faidherbe
et rappelées notamment par Koume, l'onty,
Vollenhoven, Merlin, Carde, règles qui
constituent moins un corps de doctrine qu un-
faisceau de vues pratiques et qui appartien-
nent moins à un homme, si féconde que fût
sa conduite des affaires, qu'au génie même
de notre colonisation.
Ces brèves considérations étant exposées,
il convient maintenant de mettre en lumière
un fait de grande valeur, à savoir que le
Gouvernement général, dans la question des
Chefferies, a toujours maintenu l'égalité
parmi les indigènes. Hors le cas, prévu par
a loi, de l'accession au statut de citoyen
français, il n'y a pas, en Afrique Occiden-
tale Française, d'indigènes qui soient pri-
vilégiés devant les chefs.
Il n'a pas manqué, en effet, surtout en
ces dernières années, de projets séduisants
qui, sous prétexte de sanctionner le succès
d'individus, méritoirenient ou heureusement
parvenus à un degré de civilisation plus
voisin du nôtre que celui d'où ils étaient
partis, eussent créé des a classes. qui fus-
sent vite devenues privilégiées en politique
et en droit. Certes, il semble contradictoire
de pousser un indigène aux études, de lui
décerner des diplômes universitaires, de
l'installer dans un emploi public ou privé
tel qu'il collabore étroitement avec nos fonc-
tionnaires ou nos commerçants et, tout en lui
faisant ainsi une vie spéciale, de le laisser
justiciable des tribunaux indigènes et tenu
au moins à la déférence envers les chefs
indigènes. N'est-ce pas le reléguer au rang
des paysans les moins évolués ? Non, et la
contradiction précitée n'existe qu'en appa-
rence. Ce n'est pas humilier ni décourager
l'indigène « évolué. que ne pas le séparer
de son milieu natal et le sort du plus grand
nombre serait alors décourageant et humi-
liant si on essayait d'y soustraire une mino-
rité, si intéressante soit-elle. Que cette mino-
rité constitue souvent une élite, je ne le con-
tredis pas. Mais, afin qu'elle joue pleine-
ment son rôle et qu'ele ne s'énerve pas
dans un rêve de caste, il faut qu'elle de-
meure liée aux masses. C'est à ce prix
qu'elle fera progresser ces institutions indi-
gènes que sont les chefferies.
Et nous allons voir justement que cel-
les-ci ne sont pas les gardiennes d'une tra-
dition morte mais qu'elles se meuvent au
contraire vers l'avenir.
Tout a été dit sur la nécessité des chefs
indigènes. Elle existe par rapport au monde
indigène et par rapport à l'Afrique Occi-
dentale Française : ils sont nécessaires à
leurs peuples, ils le sont à la colonie. Dans
les régions musulmanes, ils cumulent souvent
le temporel et le spirituel et ils gardent les
croyants de trop prêter d'attention aux pè-
lerins et aux marabouts ambulants. Dans des
contrées dites primitives, ils constituent
réellement les centres nerveux faute de quoi
les individus ne seraient plus que des cellu-
les amorphes. Dans les pays dits évolués, ils
sont - où ils devraient être à la tête de
l'évolution. Dans la plupart des cantons de
l'Afrique Occidentale Française, ils ont une
fonction sociale telle qu'on ne conçoit pas,
non seulement le commandement mais l'exis-
tence même de la Société sans eux.
Et comment, sans eux, nos administra-
teurs rempliraient-ils les devoirs de leur
charge ? Une circonscription compte cou-
ramment 50.000 âmes. A supposer que, par
un afflux vraiment extraordinaire de person-
nel européen, l'Administration pût se pas-
ser du chef indigène pour porter les ordres,
il reste à savoir si elle pourrait les faire
pénétrer dans la population. La preuve pa-
raît bien être faite qu'ils ne seront acceptés
-et pratiqués qu'à la condition d'avoir été
entendus au préalable par un chef qualifié,
Cette condition n'est pas si simple. Elle
n'est susceptible d'être remplie que si le chef
est d'abord l'homme du pays. Nous retrou-
vons là par un détour singulier ce principe
d'égalité dont il a été question plus haut. Il
n'y a pas en Afrique Occidentale Française
de race privilégiée, et dans un pays donné
c'est la loi du nombre qui fait les chefs. On
a bien vu des chefs issus d'une minorité mu-
sulmane et conquérante régenter quelque
temps une majorité fétichiste et autochtone.
Il y avait là une faute et qui n'a pas laissé
de provoquer du malaise et des troubles. Si
l'on cite ce cas, ce n'est pas pour mettre en
cause la religion islamique qui a droit à
notre respect tant qu'elle ne dégénère pas
en ce cléricalisme musulman, dénoncé en
1912 par le Gouverneur général Clozel ;
mais il est certain que toute une école consi-
dérait l'Islam comme un progrès souhaita-
ble sur le fétichisme et, par conséquent,
comme un séminaire de chefs. Cette opinion
n'a plus cours et on demande avant tout à
un chef indigène de représenter le peuple,
de tenir au peuple par la race, la religion,
la coutume et l'antiquité de la famille.
La valeur du chef est moins dans des qua-
lités individuelles que dans les racines loca-
les qui l'implantent dans le peuple. Ni l'âge
et les infirmités, ni l'imbécillité d'esprit ou
les vices privés, ne rendent indésirable un
chef ainsi enraciné. A nous de le pourvoir
d'un bon coadjuteur tout en utilisant la
vertu de son nom de maison.
Le maniement des chefs indigènes devient
de plus en plus délicat. Il y faut quelque
psychologie. La mode a donné un nom à
cette politique : la politique « d'égards P.
Toutefois, il y atrait un grand danger à
croire qu'il suffirait d'entourer les chefs
d'égards pour que la masse fût émue et ga-
gnée. Et il ne s'agit pas non plus de vouloir
faire revivre la féodalité indigène, ce serait
le moyen le plus sûr de perdre la confiance
du peuple et de discréditer en même temps
les chefs. Les entourer d'égards ne signifie
pas qu'on les tient à l'écart de notre admi-
nistration et du progrès. C'est par eux qu'il
convient d'agir et il importe qu'ils soient
actifs et non passifs et isolég dans un céré-
monial de parade.
C'est surtout dans 1 ordre économique et
social, en ce qui concerne la propagande
pour la production, l'épargne vivrière,
l'amélioration des méthodes culturales, les
campagnes sanitaires, que les chefs doivent
être placés, par nos soins, à la tête du mou-
vement que nous voulons imprimer à leur
peuple. Il y aurait intérêt à constituer, tout
en tenant compte des situations acquises,
des chefferies supérieures occupées par des
individus intelligents, qui seraient nos zéla-
teurs auprès des autres. Il semble que ce
"renient e f fi rai-e. Edu-
moyen serait particulièrement efficace. Edu-
quer les chefs par les meilleurs d'entre eux,
voilà, si l'on veut, une définition de la poli-
tique préconisée.
La politique des chefs et notamment la
politique des grands chefs zélateurs, a pour
corollaire la consultation du conseil des no-
tables dans les villages. Ces conseils, qui
existent en puissance à peu près partout (et
qu'il ne faut pas confondre avec la création
administrative du même nom, création excel-
lente mais forcément réduite à quelques
chefs de canton), donneront, soutenus par
nous, plus de vie au village, et renseigne-
ront davantage nos administrateurs sur les
coutumes et les desiderata des populations.
Ceux des indigènes qui ne peuvent pas de-
venir chefs de village et de canton et oui
ont cependant de l'ambition, trouveront là
un aliment à leurs désirs. Le conseil des
notables, enfin, atténuera ce que la politique
des chefs pourrait impliquer de despotisme
éclairé.
Léon Archimbaud,
Député de la Drônie.
Ancien Sims-Seerétaire d'Etat îles Colonies.
Rapporteur du budget dt's colonies,
Vice-président de lu commission de r.-ll-
flérie, des colonies r! protectorats.
) .+
Au Conseil d-ttat
Tramways d'Oran
Le Conseil d'Etat a adopté un projet de
décret approuvant l'avenant intervenu entre
la ville d'Oran et la Compagnie des tram-
ways électriques d'Oran pouT modifier les
tarifs maxima applicables sur ce réseau.
Service du cadastre à Pnom-Penh
(Cambodge)
Le Conseil d'Etat a rejeté la requête que
M. 'Bru, chef de service du cadastre à Pnon-
Penh, avait présentée aux fins d'annulation
d'un arrêté en date du 21 juillet 1926, par
lequel le Conseil du Contentieux adminis-
tratif de l'Indochine a rejeté «a demande
tendant à l'allocation d'une indemnité re-
présentant la différence entre la somme qui
lui avait été payée et celle par lui réclamée
pour la rémunération de travaux de triangu-
lation effectués pour le compte de la Co-
chinchine.
.Attendu qu'il ressort tant de l'art. 5 et
2 des arrêtés du Gouverneur général en date
de 1Q12 et 1916 que les indemnités fixes cor-
respondent seulement à la rémunération de
journées passées sur le terrain.
Par suite l'article 2 de l'arrêté du Gou-
verneur général en date du icr juillet 1918
a eu en vue les indemnités fixes à l'exclu-
sion des indemnités proportionnelles.
.Dès lors M. Bru ne saurait se prévaloir
de droits autres que ceux résultant pour
lui des textes régissant son statut.
D'oit rejet de sa requête.
1
Les stations océaniques
du Maroc
N aurait pu croire que
la crise financière
actuelle reléguait
quelque peu les
questions concer-
lIa lIt le tourisme
derrière d'autres
problèmes, surtout
lorsqu'il évoque les
possibilités de villégiatures estivales ou hiver-
noies, toujours somptuaires.
Il parait n'en être rien puisque pendant
les trois mois d'été, les journaux ont célé-
bré à l'euvi Vafflttence des hôtes dans toutes
les stations de la Côte d'Azur où la chroni-
que a trouvé ample matière de drames et de
scandales.
Nous n'avons donc aucun motif d'éluder
ce thème en ce qui concerne notre domaine
d'outre-mer et notamment cette Afrique du
Nord qui se trouve si bien à la portée des
visiteurs venant de France. Nous signale-
rons donc à l'attention de ceux qui peuvent
aller chercher un climat plus doux pour y
passer la saison des frimas, les délicieuses
stations trop peu connues qui jalonnent la
Côte occidcntale du Maroc, sur l'Océan
Atlantique.
Certes, le climat général du Maroc est.
chaud, trop chaud pour que l'on puisse pré-
tendre que le séjour en est toujours agréable;
mais le littoral atlantique est tous les jours
caressé par la brise du large qui tempère sur
une largeur d'environ dix kilomètres la ri-
gueur de l'été. Si bien que tous les centres
de la côte peuvent être habités ett toute sai-
son avec agrémnlt. Rabat, Fedhala, Casa-
blanca sont agréables l'hiver et très suppor-
tables l'été.
Maist plus au sud, Mazagati, Sa fi, Moga-
dor, Agadir jouissent d'un climat encore
plus tempéré et sont susceptibles de devenir
d'excellentes stations aussi bien estivales
qu'hivernales. La température y oscille en-
tre 140 et 180 en hiver et ne dépasse pas en
été un maximum rarement atteint de 30".
Il est à remarquer que ces stations ne sont
pas desservies par le rail. Mais, aujourd'hui,
Vautomobile n'est-elle pas le véhicule tout
indiqué pour le tourisme f Or, soit qu'ils
amènent leur voiture, soit qu'ils en prennent
une en location à Casablanca, les touristes
qui voudront se diriger vers les centres que
nous avons désignés, trouveront de très bon-
lies rotttes, abondantes en sites intéressants
au'ils pourront admirer à leur aise.
C'est d'abord vers Mazagan qu'ils se dttr
gérant. Presque ait sortir de Casablanca, ILs
passeront devant la Ferme expérimentale, an-
cienne propriété A mieux, achetée par l'Ad-
ministration du Protectorat en 1919. Tout
auprès, ils admireront les installations im-
portantes du Camp d'aviation, avec ses bat-
teries d'avions, ses hangars à dirigeables, ses
immenses ateliers, où s'élabore et s'entre-
tient la puissance aérienne qui contribue pour
une grande part à assurer la pacification du
Maroc, par se surveillance et, au besoin, par
soit intervention.
Hiclltât, ils arriveront sur la rive droite
de l'Oued Azemmour qui forme, à trois kilo-
métrés de son embouchure, un estuaire qu'il
y a quelques années à peine, ils auraient dû
traverser sur un bac, mais sur lequel un font
a été construit depuis peu. Ils s'arrêteront
tour contempler la ville étrange qui s'élève
au-d essus d'une falaise abrupte, sur plombant
le fleuve où se mirent ses rochers rouges et
dominant l'Océan de ses maisons blanches et
de ses jardins toujours verts d'où se répand
au loin l'arôme puissant des ormngers et des
citronniers.
Azemmour jouij. d'un climat très doux,
mais ce centre est resté absolument indigène
et des touristes français n'y auraient pas les
commodités de vie auxquelles ils sont accou-
tumés.
Ils pousseront donc jusqu'à Mazagan 15
kilomètres plus bas, i'j, reviendrai dans un
prochain papier.
Lucien Gasparin,
Député de La Réunion.
Secrétaire de la commission de la
Marine marchande.
) -+--<
A l'Académie des Sciences
moraleA et politiques
-
Centième anniversaire
1."Académie des sciences morales et poli-
tiques célébrera le centenaire de son réta-
blissement le 17, 18 et 19 octobre.
+
A r Académie des Inscriptions
et Belles-Lettres
Les 80 ans de M. Cagnat
Une touchante manifestafTon a ouvert
hier la séance de l'Académie des Inscriptions
et Belles-Lettres. Le secrétaire perpétuel de
cette Compagnie, M. René Cagnat, vient en
effet d'entrer dans sa quatre-vingt-unième
année. Il est né le 10 octobre 1852. Le pré-
sident, M. Michon, lui a apporté les félici-
tations d'usage en y joignant l'expression
de la « déférente affection » de tous ses
confrères pour les « hautes qualités de dé-
cision et de prudente sagesse » de leur se-
crétaire perpétuel.
M. Cagnat a remercié en termes émus
unissant cependant l'humour à la bonho-
mie.
M. Cagnat est professeur au Collège de
France et connu par ses travaux sur la co-
lonisation romaine de l'Afrique du Nord,
par son exploration archéologique de la Tu-
nisie. Il appartient depuis 1895 à l'Acadé.
mie, dont il est le secrétaire perpétuel de-
puis 1916.
Notre action au Maroc
Les futures opérations militaires
Les dernières opérations qui mettront sous
notre protectorat l'ensemble du Maroc, du
Sahara à l'Océan, auront lieu au printemps
prochain.
Elles auront pour objectif la région saha-
rienne entre Tignit et l'Ouest Draa, qui sé-
pare le Rio del Oro espagnol de la zone d'in-
fluence française.
> <
Nos Artistes
en Afrique du Nord
Francis Carco fera des conférences
Le 4 novembre Francis Carco, l'écrivain
et l'artiste bien connu, partira pour une
tournée de conférences en Tunisie et Al-
gérie.
Suzy Vernon au théâtre
Mlle Suzy Vernon, vedette du cinéma,
fera, en janvier prochain, ses débuts au
théâtre, au cours d'une tournée qui la mè-
nera en Afrique du Nord.
FMVM des sens Blanches
en Afrique du Nord
»♦»
Les Sœur:; Blanches dont l'ouvre de bonté,
le dévouement et le courage ont été si appré-
cies en Afrique viennent de faire tourner en
film leurs (l'uvres civilisatrises et charitables.
Prochainement ce film sera représenté à Pa-
ris officiellement,
––-–-– - + -
II duchesse MMte
preudra part à de grandes chasses
en Alriqae
•+«
Rentrant d'un voyage en Tripolitaine, la
duchesse d'Aoste, belle-sœur du roi d'Italie,
est arrivée à Marseille hier après-midi par
le paquebot Àlliistabha-11, courrier de Tunis.
La duchesse s'est embarquée ce matin à
11 heures, à bord du paquebot Maréchal-
Lyautey, à destination de Tanger. Après
avoir visité le Maroc, elle gagnera l'Afrique
Occidentale où elle se propose d'organiser
de grandes chasses.
) .+
Nouvelles récentes sur l'accident
survenu à M. Antonetti
l L'état de santé de M. Antonetti
Depuis samedi, date de son arrivée à
Pointe-Noire, l'état de santé du Gouverneur
général Antonetti n'a pas cessé de s'amélio-
rer. Il doit cependant continuer à garder la
chambre, car ses contusions sont toujours
douloureuses et les conséquences de sa chute
le contraignent encore à l'immobilité ;
d'après certains on-dits, M. Antonetti au-
rait deux côtes défoncées.
Le blessé s'embarquera probablement au-
jourd'hui à bord de l'avion de la Sabena,
qui est allé le chercher à Pointe-Noire, afin
de le ramener à Brazzaville.
Précisions sur l'accident
Notre correspondant de M'Vouti nous
communique les précisions suivantes sur les
circonstances de l'accident survenu vendredi
dernier au Gouverneur général de l'Afrique
Euuatoriale française.
Comme on - le sait, M. Antonetti avait dé-
cidé de consacrer cette journée du 7 octobre
à la visite des travaux de construction de
l'itnportant viaduc qui doit permettre à la
voie du chemin de fer Congo-Océan, d'en-
jamber, à un« hauteur de 15 mètres, la val-
lée de la rivière Rondo, à quelques kilo-
mètres de M'Vouti dans le Mayumbe fran-
çais.
Le Gouverneur Général se trouvait sur les
échafaudages où il écoutait les explications
des ingénieurs chargés de la construction du
viaduc, lorsque, une planche en porte à
faux, se déroba sous ses pas le précipitant
dans le vide.
Par un hasard vraiment providentiel,
M. Antonetti tomba sur un second échafau-
dage établi huit mètres plus bas, échafau-
dage dont les planches plièrent sous le
choc, heureusement sans céder, et arrêtèrent
sa chute tout en l'amortissant.
Plusieurs médecins se trouvaient sur les
lieux et prodiguèrent aussitôt leurs soins
au blessé. Après un examen approfondi, ils
ont reconnu que le Gouverneur général por-
tait des contusions sérieuses sur tout le
corps mais que celles-ci paraissaient heu-
reusement sans gravité.
Comme nous l'avons rapporté, l'état de
santé du blessé s'étant amélioré dans la
matinée de samedi, il a pu être transporté
à Pointe-Noire.
Dès qu'il eut appris la nouvelle de l'ac.
cident, le Gouverneur Alfassa, secrétaire gé-
néral du gouvernement de l'A.E.F. a quitté
Brazzaville pour se rendre auprès du blessé
et lui présenter ses vœux que toute la po-
pulation de Brazzaville forme pour son
prompt et complet rétablissement.
Un avion de la Sabeua a quitté Léopold-
ville pour Pointe-Noire où il prendra à son
bord M. Antonetti afin de le ramener à
Brazzaville.
) -.- (
PHILATÉLIE
•+•
Vente de timbres-poste rue Drouot
Hier a commencé, salle q, la vente d'une
très belle collection de timbres-poste de
France et de ses colonies.
Cette vente se poursuit cet après-midi.
> -
Dépêches de l'Indochine
.♦*
Arrivée du courrier aérien
L'avion est arrivé à Saigon avec 56 ki-
logs 272 de courrier et 9 kg. 940 de frét.
L'antenne coloniale
le
Nouveau poste de T. S. F. à Brazzaville
On procède actuellement à Brazzaville,
aux essais du nouveau poste à ondes cour-
tes d'une puissance de 5 kwtts, qui vient
d'être monté dans la capitale de l'Afrique
Equatoriale française pour assurer la liai-
son directe avec la France.
Ces essais se poursuivent dans de bonnes
conditions et des négociations sont enta-
mées avec l'administration métropolitaine
afin d'obtenir des heures de vacations qui
permettent en cas de nécessité de télégra-
phier le matin à un correspondant métropo-
litain et d'en recevoir la réponse le soir
même.
) (
Les bois du Gabon
Pendant le mois de septembre, les expor-
tations de bois du Gabon se sont élevées à
16.540 tonnes.
) - -. <–
Le Congrès de la Société
coloniale' allemande
t..
Ainsi que les Annales Coloniales l'ont an-
noncé précédemment, en ce moment, a lieu
à Berlin le Congrès de la Société coloniale
allemande.
La presse invite tous les Allemands qui
s'intéressent aux questions coloniales à par-
ticiper au Congrès et les journaux protes-
tent une fois de plus contre le Traité de
Versailles qui a privé l'Allemagne de ses
colonies; ils expriment l'espoir qu'elles lui
seront prochainement rendues, « le système
des mandats ne pouvant se prolonger et se
transformer et une institution définitive ».
,La Deutsche AUgemeinc Zeitung s'élève
contre le mensonge de l'incapacité coloniale
allemande et déclare que puisque tant d'Al-
lemands sont sans travail dans la métropole,
le gouvernement a le devoir d'inculquer au
peuple l'idée coloniale.
Le docteur Sclinee a reçu hier après-midi
les membres du Congrès habitant Berlin où
déjà arrivés dans la capitale : anciens fonc-
tionnaires coloniaux, agriculteurs et com-
merçants ayant travaillé autrefois au Togo
et au Cameroun.
L'aviation sanitaire
au Tchad
Un avion sanitaire de l'escadrille mili-
taire du Tchad est allé chercher à Fort-
Lamy, un malade gravement atteint et l'a
ramené sans encombre le lendemain à l'hô-
pital de Bangui. Cette première expérience
de transport rapide de malade, à une grande
distance, a donc donné un résultat des plus
satisfaisant.
> (
Pour l'elploltltlol
des liaisons aériennes
Création d'une Commission
Par décret rendu sur la proposition du mi-
nistre de l'Air il est institué une commission
chargée de l'étude de la situation actuelle et
des conditions d'exploitation de la liaison
aérienne entre la France, le Maroc, l'Afri-
que Occidentale française et l'Amérique du
Sud, ainsi que des mesures propres à assurer
le maintien et la continuité de cette exploita-
tion.
Cette Commission est composée de :
MM. Jules Gautier, président de section ho-
noraire au Conseil d'Etat, président; Hede-
rer, contrôleur de Z8 classe de l'administra-
tion de la Marine ; Pauquet, chef de bureau
des lignes aériennes à l'administration cen-
trale du ministère de 1 Air ; Haguenin, di-
recteur du budget et du contrôle financier,
avec faculté de se faire représenter par
M. Georges Picot, sous-directeur; M. Ri-
chard, inspecteur des Finances.
Cette Commission établira un rapport ex-
posant les conclusions de son étude, rap-
port qu'elle remettra aux ministres de l'Air
et du Budget.
> * 1-
L'Aviation Coloniale
Bossoutrot et Rossi retardent leur départ
En raison des conditions atmosphériques
nettement défavorables, Bossoutrot et Rossi
n'ont pu prendre leur départ hier matin
comme ils l'espéraient.
Bossoutrot et Rossi pensent toutefois que
leur attente sera maintenant de courte du-
rée, et qu'ils partiront ce matin.
L'aviateur Albert Pinot
se tue en essayant un avion
Ln télégramme arrivé hier à Clermonl-
l'errand, annonce que l'aviateur Albert Pi-
not, s'est tue mercredi dernier à Port-
Etienne (Mauritanie) eu procédant à ,1a
mise au point d'un avion.
C'est l'aviateur Albert Pinot, pilote de la
ligne Casablanca-Dakar, qui ayan t h bord
de son avion le consul d'Italie à Fez, lo
radiotélégraphiste Neri ainsi qu'un inter-
prète maure avait dû atierrir loin de Cap-
,Juhy, à l'intérieur des terres et en puys
dissident, le 30 décembre 1930, par suite
du brouillard, Lui et ses compagnons
furent faits prisonniers par une tribu mau-
re, et furent libérés après versement d'une
rançon.
Acte de banditisme en mer
oo- -
Le vapeur leliken affrété par Davnl />.
de Saïgon, en roule de lIong-Kong pour
Salgon, avec fOo passagers a été pris par
des pirates el emmené à Bias-nau, Le
cargo a été pillé et 5 passagers ont été em-
menés comme otages. Le vapeur est revenu
à Hong-Kong hier.
M. Albert Sarraut a inaiguré
une exposition lahilieine
M. Albert Sarraut, ministre des Co l onies, a
assisté, cet après-midi, au vernissage de T Ex-
position Yvonne de Saint-Cyr, à la galerie
Georges Petit.
L'exposition est une série de peintures, types
et paysages, réalisés dans l'Océanie française
et notamment à Tahiti, l'île enchantée.
) -m+
Un monument à Pierre Loti à Tahiti
La Société des études océaniennes dont le
siège est à Tahiti, avait étudié, il y a deux
ans, le projet d'élever à Papeete un monu-
ment à Pierre Loti. Ce projet vient d'être
repris par M. Ropitcau) qui a constitué un
comité placé sous la présidence d'honneur
du commandant des forces navales françai-
ses dans l'Océan Pacifique.
D'après les statuts du Comité, le monu-
ment, très simple, représenterait un buste de
Pierre Loti en jeune officier de marine, posé
sur une stèle décorée entouré de fleurs, dans
un coin calme et aussi tabitien que possible
de Papeele.
Le comité Pierre Loti a déjà recueilli la
somme de 13.000 fr.
) -+. (
La viande de boucherie
à Madagascar
Au cours de l'année 1931 les usines fonc-
tionnant à Madagascar ont abattu 75.902
bueufs et 17.558 porcs.
Les exportations d'animaux (par tête) ont
été les suivantes : 6.782 ba-ufs, 200 moutons
et 172 porcs.
La consommation locale en viande de
boucherie a été de 98.089 bœufs, 44.328 porcs,
8.072 moutons et 386 chèvres abattus dans
les tueries inspectées. Elle a été pour tes
tueries indigènes non inspectées, de 335.042
hccufs, 44.290 porcs, 1. 529 moutons et 1.148
chèvres.
Comme on le voit, l'indigène à Madagas-
car est bien nourri.
.::
Les missionnaires presbytériens
aux Nouvelles-Hébrides
00
Dans ces dernières années les missionnai-
res presbytériens qui combattent par tous les
moyens, depuis une soixantaine d'années la
colonisation française aux Nouvelles-Hébri-
des semblaient s'être résignés à la tolérer et
avaient diminué leur activité. Un grand
nombre de pasteurs avaient quitté l'archipel
et le pasteur Paton lui-même, animateur de
l'influence australienne et presbytérienne
aux Nouvelles-Hébrides, contre celle de la
France, avait quitté ce pays.
Nous apprenons que ce missionnaire vient
d'y revenir, en même temps que les jour-
naux australiens, profitant des difficultés
créées à la colonisation française par la crise
économique qui y sévit comme ailleurs, font
un grand effort pour y développer leur in-
fluence et déterminer l'intervention de l'Aus-
tralie.
Cette nouvelle offensive des missionnaires
presbytériens nous impose l'obligation de
soutenir la colonisation fiançaise contre
leurs attaques et leur propagande.
+ - -–
Tu te rends compte.
ECLIPSE DE SOLEIL 1
On se souvient de l'histoire de bigamie pour
laquelle un beau pègre martiniquais, Ange So-
leil, jut condamné le 15 juin 1932 à deux ans
de prison. Ayant fait quelques mois de préven-
tion avant sa condamnation. Ange Soleil vient
de retrouver la liberté ; mais, hélas ! la vie ne
fut pas facile à deux - elle l'était plus à quatre
- et Mme Soleil signifia ces jours-ci à son
mari qu'elle voulait divorcer.
Se présenter devant les juges pour Ange So-
leil sembla impossible, et quand sa femme pé-
nétra jeudi matin dans la chambre de son
époux, celui-ci, fort mal en point, gisait, ago-
nisant. sur son lit.
A son chevet, une lettre dont voici le texte
émouvant :
Dans différentes pharmacies, avait écrit Ange
Soleil, j'ai acheté douze cachets de véronal,
j'en ai pris quatre cette nuit et le reste ce ma-
tin. C'est pour éviter de me présenter en récidi-
viste devant la justice comme mauvais époux, ce
dont je ne me crois pas coupable, que je me
donne la mort.
A l'hôpital Saint-Louis où il a été trans-
porté, on assure qu'Ange en sera quitte pour
quelques heures de sommeil.
Espérons que Mme Soleil pardonnera.
F. J.
>+---<
Vers l'Indochine
La croisière du T. C. F.
M. Chaix, président du Touring-Club de
France et les cinq participants île la croisière
inclochinoisc du T.C. F ont quitté Marseille
pour notre grande possession extrême-orien-
tale.
Cette manifestation touristique qui fait
suite à celle de l'an dernier au travers du
Continent Noir par le Sud-Algérien, le Sa-
hara et l'Afrique Occidentale se fera prin-
cipalement en voiture à travers le Cam-
bodge, l'Annam, le Laos, le Tonkin et le
Siam dont les trésors touristiques et artis-
tiques sont merveilleux et encore si peu
connus.
Le retour est prévu vers le 21 janvier à
Paris.
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