Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1932-10-13
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 13 octobre 1932 13 octobre 1932
Description : 1932/10/13 (A32,N105). 1932/10/13 (A32,N105).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k63805248
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
TRENTE-DEUXIEME ANNEE - N" lOBt i LE NUMERO : 80 CENTIMES JEUDI SOIR, 13 OCTOBRE 1938.
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Rédaction & Administration i
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Les Annales Coloniales
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DlRBGTEUR.Po^6AT»UR i fcflarOOl RUBDBL
- 1
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tous les bureaux de poste.
Le problème ferroviaire à Madagascar
Ir"
Un exempte à suivre
Tandis que le déficit des chemins de fer
devient une question de vie ou de mort pour
les grandes Compagnies de la Métropole et
que le casse-tête ferroviaire, en France, de-x
meure, provisoirement, sans solution, à Ma-
dagascar, M. le Gouverneur Général Cayla,
-avec un grand esprit de décision, s'est atta-
qué à un programme d'exploitation écono-
mique.
A cette fin, il a' demandé et obtenu, l'an
dernier, l'envoi d'un spécialiste du ministère
des Travaux Publics : c'est un ingénieur en
chef des Ponts et Chaussées, le bras droit
de M. Dautry aux Chemins de Fer de
l'Etat, qui fut choisi.
Dans la Grande Ile, comme dans tous les
coins du monde, les chemins de fer ont vu
baisser, dans des proportions alarmantes, le
Volume de leur trafic et de leurs recettes,
tandis qu'au contraire, les chapitres des dé-
penses allaient en croissant sans cesse.
Pourtant, lorsqu'on réfléchit au rôle du
chemin de fer dans la vie sociale et écono-
mique de notre temps, en France comme
dans notre empire colonial, il faut bien
conclure que ce moyen de transport, voya-
geurs et marchandises, devrait être en plein
rendement.
En 1932» on circule énormément, les
trains de marchandises ne roulent pas à vide
et « la route » pas encore équipée ne fait
pas au rail une concurrence morcelle.
Donc, ce qui sonne le glas de la locomo-
tive, ce n'est pas le moteur automobile, mais
des formules désuètes d'exploitation, aussi
bien du personnel que du matériel roulant,
une inadaptation au service rapide, simplifié.
que réclame le pfogrès.
A Le chemin de fer, découverte adulte, n'est
pas encore atteint de sénilité, il peut lutter.
victorieusement contre l'auto, contre
l'avion, si, résolument, au lieu d'entretenir
les lézardes financières avec de constants
étayages d'argent frais, si, au lieu de dégoû-
ter les usagers par des tarifs prohibitifs et
des méthodes de « petite vitesse » antédilu-
viennes, on rebâtit de fond en combles, en
tenant compte des exigences de notre épo-
que et de la situation économique mondiale.
- C'est ce que M. le Gouverneur général
Cayla a compria, si nettement, qu'à l'heure
, actuelle les chemins de fer malgaches sus-
sent - idé- prômês réformes. 0.. -- '-1
L'attention de l'Administration de la
Grande Ile s'est portée plus spécialement
sur les conditions dans lesquelles sont
exploitées les voies ferrées qui assurent l'éva-
cuation des produits des Hauts-Plateaux
vers Tamatave, en attendant l'achèvement
de la voie Fianar à Manakara qui, elle-
même, permettra aux produits pondéreux du
Betsiléo d'être exportés à des conditions
plus rationnelles.
Pour tenter de se rapprocher de J'équili-
bre, les dernières délégations financières
avaient dû sanctionner des réductions, peut.
être excessives,' sur les prévisions d'entretien
du matériel. Ce n'est pas sans appréhension
que les services routiniers du T. C. E. se
sont sentis menacés par le sécateur du Direc-
teur tout provisoire des chemins de fer, mais
Directeur investi d'une entière confiance du
-Gouverneur Général. Celui-ci' a peut-être
scandalisé les agents incrustés dans l'appli-
cation de procédés empiriques, désuets, mais
il n'en est pas moins résulté que, les consta-
tations qui ont pu être faites ont permis de
supprimer nombre d'emplois inutiles qui
grevaient l'exploitation des voies ferrées, et
la colonisation a foi dans la volonté du Gou-
verneur Général pour que l'œuvre ébauchée
ne s'arrête pas.
Ainsi la « comptabilité matière » a été
simplifiée et est aujourd'hui tenue par 25
Rgents, alors qu'il eh fallait auparavant six
fois plus ! La qualité peut remplacer la
quantité et les fiches des statistiques, les
bons d'entrée et de sortie gagnent à la clarté
et à la rapidité de leur établissement par
l'utilisation des méthodes industrielles.
La même observation est valable pour les
ingénieurs, il y en a quatre fois plus que
les services ne le comportent. Du haut en.
bas de l'échelle du personnel roulant, en
effet, les effectifs sont disproportionnés avec
les besoins du trafic.
Il est d'ailleurs vraisemblable qu'un sta-
tut plus souple et un personnel dirigeant
ayant plus d'aisance dans ses attributions
contribueront à donner au réseau malgache
la physionomie qui lui convient, de telle
sorte que l'indigène, au lieu d'en être réduit
comme autrefois à manger les peaux de ses
animaux, ne pouvant les vendre, et à limiter
son effort agricole par suite des cours bas
des matières premières, reprendra le chemin
des maisons de commerce si les tarifs ferro-
viaires baissant, rendent possibles des trans-
actions avec l'extérieur.
Lus vieux Malgaches souhaitent que ltAd-
ministration locale s'engage- plus résolument
encore dans la vole qu'elle s'est tracée si
heureusement, en procédant, service par ser-
vice, à la- révision d'habitudes qui ne cadrent
plus avec les besoins et les nécessités du
présent.
Marcel Raedel.
A la mémoire
de renseigne Ballande
y
Les Annales Coloniales ont annoncé der-
nièrement la cérémonie qui a eu lieu à la
mémoire de l'enseigne Ballande mardi à
Casablanca. Cher souvenir de notre influence
au Maroc.
M. Georges Leygues, ministre de la Mari-
ne, pour donner plus de caractère à, cette
cérémonie, avait demandé que le Surcouf J
pour sa première sortie, se rendît à Casa-
blanca.
M. Urbain Blanc, délégué à la Résidence
générale, a remis à l'amiral Pententenyo de
Kervéréguin, commandant de la marine au
Maroc, en présence de la veuve de l'ensei-
gne venue spécialement au Maroc pour la cé-
rémonie, le sabre que portait l'enseigne en
(907, lorsque, en tête du détachement du
Galiléej il fut blessé en forçant la porte de
la Marine qui défendait l'entrée de Casa-
blanca. Participaient également l'état-ma-
jor et l'équipage du soUs-marin Surcouf ar-
rivé lundi, toutes les autorités civiles et mi-
litaires du Protectorat, et de nombreux grou-
pements et délégations.
Le délégué à la Résidence a prononcé une
allocution résumant le rôle historique de la
marine au Maroc rappelant la vie glorieuse
de l'enseigne Ballande et remerciant Mme
Ballande de ce don généreux fait à la ma-
rine du Maroc. Il salua les survivants fran-
çais de cette époque dont deux y résident
encore. : MM. Agar et Duflaix.
M. Zagúry, le guide de Ballande en août
1907, s'avance alors portant, enveloppé dans
un drapeau tricolore, le sabre de Ballande.
M. Urbain Blanc le prend et le remet, pour
lui en confierla garde, à l'amiral qui l'atta-
che à son ceinturon, dégaine et salue. Une
gerbe de fleurs offerte par la ville de Casa-
blanca est remise à Mme Ballande.
-
A la manière
d'Alain Gerbault
»»*
pologne-llaroc
Sont arrivés dans le port de Brest lundi
deux jeunes Polonais de 20 ans. Wladysian
Wagner et Rudolpli Kornwski, partis en
août de Gdynia (Pologne) avec un petit voi-
lier de 9 mètres. Ils se sont arrêtés dans le
port afin de réparer hâtivement les avaries
causées à la voilure de leur côtre Zyva par
le dernier ouragan et se proposent de partir
dans le plus bref délai pour Bordeaux et le
Maroc.
CHaq jeunes Italiens feront le tour d'Afrique
Cinq jeunes gens, un Romain et quatre
Ligures, doivent partir d'Ostie pour effectuer
Ligures, de l'Afrique à bord d'une chaloupe
le tour
à moteur.
aMDIA COLONIAL
EN TUNISIE
» Les Perles du Dlerld »
Plus bas que Sfax non loin de Tozeur,
dans de nombreuses oasis, les forêts d'oliviers
et de palmiers, se situe Me film Les Perles du
Djérid. Petites maisons blanches tapies le long
de l' Oued.
On voit les Arabes, artisans habiles, travail-
ler au son de leur musique criarde mais com-
bien entraînante.
Le désert et son soleil brûlant sont tout près,
les méharis ruminent paisiblement en attendant
la longue étape qui l'es conduira au bord du
Niger.
Les perles du Djerid est un documentaire
d'un court métrage, mais dont l'intérêt ne se
ralentit pas un instant.
DES SALLES LUXUEUSES SONT
INSTALLEES EN avm, EN ALOElUE,
ET AU MAltoo
La Société qui a installé le Gaumont-Palace
à Paris s'est. vu confier les installations d'une
salle à Beyrouth, du Rialto à Ain-T etnouchent,
et du cinéma des Atçades à Casbah .Tadla.
.-E
Nos Artistes
en Afrique du Nord
.11
Un grand pianiste
Walter Rummel fera au cours de cette sai-
son une tournée de grands concerts en Afri-
que du Nord.
Un clown célèbre
Grock qui prépare à Paris en ce moment
sa rentrée dans son .ancien numéro partira
prochainement pour l'Espagne et l'Afrique
du Nord. -
Le départ de Max Lerel
Max Lerel part le 8 octobre pour l'Algérie,
la Tunisie, le Maroc, pour jouer un sketch
aux côtés d'Henry Garat ainsi que nous
l'avons annoncé mardi dernier.
C'est à Tunis que débutera cette tournée
qui s'annonce comme un gros succès.
M. Henri Ponsot à Paris
M. HeDri rO.80t Pari.
»♦»
Avant de rejoindre son poste, M. Henri
Ponsot, haut-commissaire de la République
française en Syrie, a été reçu par MM. Albert
Lebjpn, président de la République, et
Edouard Herriot, président du Conseil.
y 0 - - 1 -
L'avion, outil marchand
,
, -7«umiz- - -q«
A vitesse ne consti-
tue pas soglomfnt
- une conquête spor-
tive : appliquée
aux affaires, au
moyen d'un outil-
lage moderne, elle
permet à Vhomme
de produire plus,
dans un temps
moindre.
L'amélioration
constante des transports est un des buts 4e
cette lutte où l'aviation doit jouer un rôle de
premier plan, en raison des qualités spécia-
les qu'elle y apporte. De plus en' plus, elle
s'impose dans le domaine des échanges com-
merciaux, surtout aux colonies, où des dis-
tances considérables séparent les centres
d'activité, où 'les moyens de communication
sont encore longs et précaires.
Certains exemples, du reste, donnent les
plus beaux espoirs et font taire les apprécia.
tions pessimistes. C est ainsi, que les. c Gtti-
neas Airway » effectuent, en Nouvelle-Gui-
née, un transport de machines d'un tonnage
total de 2.400 tonnes par éléments indivisi-
sibles de 3 t., machines destinées à une ex-
ploitation aurifère qui trouve son bénéfice à
cette opération! Cas exceptionnel? peut-être,
mais qui n'en constitue pas. moihs une indi-
cation sur les possibilités d* évolution à Ve-
nir. Dès maintenant, on peut faite à l'aviopt,
sans crainte d'anticipation trop hardie, une
place importante dans la vie économique
moderne de nos colonies.
Pour rendre Vavion-outil, marchand, il ne
suffit pas de lui donner une vitesse de mar-
che très supérieure à celle de tout autre
moyen de transport. Il faut que, d'une part,
cette vitesse conduise à une économie de
temps; que les services soient assurés, d'au-
tre part, d'utte régularité suffisante et
qu'enfin leur prÎx de revienCsoit abaissé au
maximum.
Qu'importe qu'un avion vole, comme les
appareils de record à plus de 600 kilom. à
l'heure, s'il ne peut transporter aue quelques
kilogs de marchandises ou s'il doit être sou-
mis à toutes les conditions atmosphériques.
Ce qu'il faut, c'est Id rapidité, certes, mais
accompagnée de régularité et de sécurité.
Or, sur tous ces points, le progrès est indé-
niable.
La vitesse pratique de croisière est aujour-
d'hui de 200 km. à l'heure.
La régularité sur les lignes aériennes at-
teint 05 à 97. Les compagnies ont '/)It.
S orgattiser pour supprimer par des vols de
nuit les coupures dans les trajets.
En 10 ans, le bénéfice apporté par l'avion
dans les transports est devenu une réalité
tangible. En toute saison, le courrier met 50
heures pour aller de Toulouse à Dakar, 17
heures de Paris à Alger, Dans quelques mois
il faudra moins de 5 jours pour gagner Bue-
nos-Ayres et aljà, .atlx Etats-Uttis, les avions
postaux effectuent en 30 heures la liaison
Sali Francisco -New - York. L'avion, outil
marchand, est encore en plein dévelopement
et susceptible d'importants, perfectionne-
ments. Pour avoir confiance et foi il suffit
de mesurer l'étendue des progrès réalisés en
10 ans.
Surtout, gardons-nous d'oublier que le
champ d'action de l'aviation est pratique-
ment illimité dans les territoires immenses
qui constituent notre domaine colonial afri.
cain.
Lucien Gasparin,
Député de La ftéunion. la
Secrétaire de la commission de la
Marine marchande,
) -.- (
L'accident de M. le Gouverneur
Général Antonetti
r..
M. Raphaël Antonetti, Gouverneur, général
de l'A. E. F ., qui fut victime d'un accident
la semaine dernière sur les chantiers du Congo-
Océan en visitant le viaduc de Rondo, a été
transporté de M'Vouti à Pointe-Noire samedi
dernier.
Il se pourrait que très prochainement un avion
de la Sabena vienne prendre le Gouverneur gé-
néral à Pointe-Noire et le ramène à Brazza-
ville.
L'existence d'un langage chimpanzé
1°11
M. Georges Schwidetsky, savant allemand
distingue, a passé douze années à étudier le
tangage des chimpanzés et a publié récemment
en anglais le résultat de ses recherches. Dans
sa théorie, il admet que les singes anthropoïdes,
ancêtres des hommes, leur ont légué un certain
nombre de mots et que le langage humain n'est
que la combinaison de diverses langues ani-
males. C'est ainsi que le mot chimpanzé ngak.
est le prototype du verbe allemand Kracken
(casser, croquer) et se retrouve dans les langues
bantou et des des de la Sonde.
Le dictionnaire chimpanzé comporte des mots
comme : ngakngak, nfyknkak, gak et kak. Le
savant linguiste y voit Nwigine des mots anglais
comme again (de nouveau), can (je peux), kn°ck
(chic), nag (petit cheval), nec k (cou), etc.
« Dans le cas de ngakngak, dit-il, si nous
enlevons le k central et la terminaison afe, nous
arrivons au mot « ngang », or « gang H, en
allemand familier, veut dire se promener, le
mot altemand, suivant M. Geotge ScWâetz.
ky, serait 3e < provenance simiesque au travers
d un vieux langage mongol.
Les savants sont quelquefois des humoristes.
On serait, par surcroît, curieux de savoir com-
ment M. Schwidetzky A fait pour distinguer
ngakngak de nfaMptfe et gak de fyfe.
Le bilan de la récolte Vinicole
̃
France-Algérie
La récolte de vin cette année est défici-
taire, la France et l'Algérie représentent à
l'heure actuelle l'une 40 millions d'hectos,
l'autre 16 millions ainsi que les Annales
Coloniales l'ont précédemment annoncé, ce
qui fait un total de 61 millions d'hectos,
additions faites du stock de 5 millions, pour
une consommation annuelle française de 5b
millions d'hectos. De 1927 à 1931 la récolte
annuelle française était une moyenne de
54 millions d'hectos c'est donc la récolte
algérienne qui comblera cette année le dé-
ficit de la récolte métropolitaine.
Le statut viticole franco-algérien
La Chambre de commerce d'Alger, réunie
sous la présidence de M. Louis Morard, a
adopté et transformé en délibération la mo-
tion suivante dont M. Ch. Simian, vice-pré-
sident, est l'auteur :
Nous ne savons que. trop de quelle âPre. et
injuste manière on a exploité jusqu à ce jour
le thème de l'Algérie, concurrente indésira-
ble du Midi viticole.
Tout a été dit pour l'établissement de nos
droits imprescriptibles dans le cadre de
l'unité nationale et de l'unité économiquet
que notre argumentation décisive ait été pui-
sée dans nos letres patentes, aux sources de
la logique ou à celles des sentiments.
Il est un point cependant qui n'a peut-être
pas été mis suffisamment en lumière :
Si producteurs et commerçants sont inté-
ressés au problème viticole franco-algérienj
le consommateur métropolitain peut-il y être
indiffèrentî
La réponse est facile.
En raison des intempéries et de leurs ré-
percussions dans le développement des mala-
dies cryptogamiques) la production vinicole
méridionale va. se trouver très sensiblement
réduite.
Importations étrangères. que l'on ne peut
et que l'on ne doit considérer que comme
complémentaires des approvisionnements mé-
tropolitains et algériens réunis mises à part,
l'Algérie devra donc faire l'appoint.
Cet appoint aura pour heureux effet d'em-
pêcher une ascension prohibitive des cours
des vins dont la France pourra delle seule
disposer et de permettre à la masse consotlt-
matrice de ne pas être privée de la saine et
réconfortante boisson nationale à laouelle
elle s'est accoutumée. Bielt mieux, M servira
les intérêts futurs et communs de l'Algérie
et du Midi en conservant pour le vin une
clientèle qui, à défaut) rechercherait des bois-
sons nouvelles auxquelles elle pourrait ac-
corder sa laveur définitive.
- , Souhaitée et bienvenue - dans des périodes
d'insuffisance métropolitainet la production
algérienne serait-elle donc refoulée impi-
toyablement dans des circonstances différen-
tes 1
, Quels esprits avertis, impartiaux et sou-
cieux de l'économie générale envisageraient
pareille alternative?
Ne croyes-vous pas, mes chers collèguesf
que cet aspect de la question de l'écoule-
ment des vins algériens en France, en fonc-
tion de l'intérêt du consommateur} est à
considérer, sans parler de cet autre grave
problème que nous pouvons àinsi contribuer
à résoudre, celui de la déflation des prix et
de l'abaissement tant désiré et si difficile à
obtemr du coût de la vie t
N'oublions pas que les Français de Tuni-
sie ont planté beaucoup d'hectares en vignes
dans la Régence et parce qu'ils ont le mal-
heur de vivre sous le régime du Protectorat
l'administration de la Métropole contingente
au compte goutte les entrées en franchise des
vins de Tunisie en France. Ils auront droit
eux aussi à une part plus importante que les
années précédentes à l'entrée en France de
leurs produits exonérés de tous droits de
douane.
Dépêches de l'Indochine
à
Exportations de riz
Les exportations de jiz do Saïgon pendant
U1 première décade d'octobre ont été de
31.063 tonnes.
Indopacifi.
) -+. - (
La mort du R. P. Froc
» ♦ 1
Le R. P. Froc, de la Compagnie de Jésus,
officier de la Légion d'honneur, grand savant,
connu en Extrême-Orient sous le nom de (( Père
des Typhons » ou « Père Tourne fe Vent »,
est mort hier à Paris. De 1892 à 1931, le
R. P. Froc fut directeur de l'Observatoire de
Changhaï que les pères jésuites ont installé là
en 1672 et qui rend de si grands services aux
capitaines de navires dans une région où les
cyclones et les typhons sont fréquents. Depuis
cinquante ans, cet observatoire a prévu et suivi
plus de mille typhons, sauvant ainsi du nau-
frage de nombreuses vies humaines et des mil-
liers - de tonnes de marchandises.
En 1899, M. Doumer, Gouverneur général
de l'Indochine, avait fait venir le R. P. Froc
au Tonkin pour étudier la position la pllus favo-
rable pour un observatoire.
L'année dernière, le R. P. Froc rentrait
en France, et M. Paul Doumer, alors Prési-
dent de la République, voulut le recevoir à
l'Elysée. C'est au cours de cette visite que
M. Doumer nomma officier de la Légion
d'honneur le jésuite qui, durant sa vie, a u si
bien servi - suivant la propre expression du
Président - en Extrême-Orient r Eglise, la
science, l'humanité et l'a France ».
Les obsèques ont lieu demain en l'église
Saint-Lambert.
LIRE mN SECONDE PAGE :
Répertoire de l'Officiel.
A l'Officiel.
La bataille des questions écrites : à la
ehmYllbre.
Le ipain au manioc à Cuba et en Nouvel-
le-Calédonie.
La question des budgets
régionaux à Madagascar
«4»
Un décret tout récent - il porte la date
du 6 septembre 1932 a précisé certains
détails de l'organisation financière des gran-
des régions à Madagascar.
Que la région, découpant dans l'île de.
vastes territoires, réalise une décentralisation
heureuse, nous avons été des premiers à le
reconnaître.
Nous occupons le pays depuis trente-cinq
ans. Là comme ailleurs, le temps a fait son
œuvre. La pacification est complète. Les
besoins généraux de la colonisation sont au-
jourd'hui définis. Surtout les routes et les
chemins de fer ont simplement rapproché
les uns des autres, et du chef-lieu, des cen-
tres autrefois séparés par des mois de
voyage. Ces progrès appelaient une conclu.
sion : la grande région. Faisant plus,
M. CayLa a supprimé la province. C'est
parfait.
Ainsi, dans notre grande possession de la
mer des Indes, l'administration répartissant
les initiatives et les responsabilités entre un
nombre restreint d'agents qualifiés, se pré-
sente sous cette forme plus simple où l'on
voudrait bien la trouver partout.
Mais, à propos de cette organisation lo-
gique, n'est-il pas permis, en nous mainte-
nant précisément dans le plan de la logique,
d'apercevoir des conséquences possibles dont
le système adopté risque de se trouver vicie.
Il ne suffit pas de découper une colonie.
pleine évolution en huit ou dix circonscrip-
tions pour faire que du même coup les recet-
tes de chacune d'elles correspondent exacte-
ment aux dépenses. A côté de certaines, où
l'équilibre pourra se réaliser, il s'en trouvera
d'autres obérées. d'n déficit chronique au-
quel il conviendra de parer par des subven-
tions venues d'ailleurs. Et voici de caisse
régionale à caisse régionale, pour finalement
aboutir au budget général, la navette des
contributions et des ristournes.
D'autre part, cet administrateur supérieur
qu'on souhaiterait toujours en route, surveil-
lant, comme Un inspecteur, ses collabora-
teurs européens et indigènes, ne deviendra-t-
il pas, avalil tout, un ordonnateur chargé de
l'absorbant souci de la gestion, non seule-
ment de son budget, mais des autres budgets
locaux. A son bureau des finances ne fau-
dra-t-il pas du renfort? Et aux agences spé-
ciales qui peuvent encore exister çà et là,
évitera-t-on de substituer des paieries oné-
reuses ?
C'est à 1928, époque antérieurè à l'arrivée
du Gouverneur Général actuel, que remonte
l'institution des grandes régions. La crise,
alors, n'était pas ce qu'elle est devenue ; la
situation financière permettait les concep-
tions larges comportant aussi bien utilités
que commodités. 31 n'en va plus de même
aujourd'hui que dans tous les domaines s'im-
posent des gênes et des restrictions. Et. dam
ce sens, peut-être eut-il été préférable, en
créant la région, de ne pas lui donner l'au-
tonomie budgétaire.
Une expérience constante démontre qu'à
toute institution d'organisme administratif
nouveau correspond infailliblement un ac-
croissement du nombre des fonctionnaires.
La grande région malgache pourra-t-ellc
constituer une exception à cette régler
On sait que M. Cayla est homme d'énergie
et de décision. Se trouvant en face d'une si-
tuation qu'il doit subir, et puisqu'aussi bien
il vient de procéder à une compression du
personnel des différents cadres locaux, il
saura sans aucun aoute éviter des écueils
qu'avant nous il a certainement vus,
P.-C. Georges Frailaçoup
Gouverneur honoraire des Colonies.
: ) -.- (
La production mondiale
et comparée du froment
«♦*
1930-1932
L'Institut international d'agriculture pu-
blie le tableau suivant (en millions de quin-
taux métriques) :
Europe occidentale :
1932 1931 1930
Royaume-Uni. 11 3 9 7 11 3
France 90 1 73 3 62 9
Belgique , 41 37 36
Pays-Bas 3 6 18 1 0
Europe centrale :
Allemagne. ol 3 4S 6 37 8
Suisse 15 14
Autriche 3 3 25 32
Tchécoslovaquie 1. i: 5 10 4 131 7
Pologne 15 2 20 6 22 4
Europe méridionale :
Espagne. 49 1 36 6 39 4
Italie 72 3 06 8 58
Grèce , , 5 3 3 3 3
Yougoslavie 17 G 27 24 2
Europe orientale :
Roumanie 20 36 8 35
Bulgarie 146 16 6 15 6
Hongrie. 15 8 17 8 1T) 9
Europe septentrionale :
Suède 7 fi 3 5 8
Norvège. Il 0 2 0 2
Danemark Il Il 2 8
Finlande 03 0 3 03
Lettonie » 0 9 0 1
Lithuanie 2 2 2 3 3
EsLhonie 0 5 ;) 0 4
Afrique du Nord :
Algérie 87 G 9 87
Tunisie. i 2 ai 8 2 0
:Maroc. 6 8 o 7
Amérique dui Nord :
Etats-Unis, hiver.. t203 214 9 166
printemps 76 4 88 5 68 3
Canada 121 1 82 7 108 7
Mexique * i 4 a 3
Indes britanniques 91 7 94 5 106 3
L'Aviation Coloniale
60
Beau circuit aérien 1
La.n:\ur, pilote amateur algérois, a par-
Lamur, 4.160 kilomètres en six jours, dont
couru
plus de la moitié au-dessua de régions dé-
sertiques ou montagneuses tel l'Atlas maro-
cain.
11 a couvert le circuit Alger-Tunis-Gabès-
Biskra-Laghpuat - Colomb-Bécbar-Casablan-
ca-Fez-Sidi-Bel-Abbès-Alger avec son Far-
man 231.
Le courrier Amérique du Sud-Dakar-France
Le courrier Amérique du Sud-France, de
l'Aéropostale, parti de Santiago du Chili le
vendredi 30 septembre et de Buenos-Ayres
le 1er octobre, retardé trois jours au Bré-
sil par le mauvais temps, est arrivé à Da-
kar lundi, à 10 heures 46, et à Agadir à 19
heures 45. Il était à Toulouse hier.
Le courrier Amérique du Sud-France,
parti de Santiago du Chili le 7 octobre, est
arrivé à Natal lundi.
Le départ de Bossoutrot et Rossi,
Mermoz et Mailloux
Bossoutrot-Rossi, Mermoz-Mailloux, qui
devaient-prendre hier leur vol pour tenter
le record du monde en ligne droite, en di-
rection de l'Amérique du Sud, ont fait con-
naître, vers 22 heures 45, qu'ils ajourne-
raient leur tentative à ce matin. Les cir-
constances atmosphériques ne sont pas fa-
vorables sur l'itinéraire qu'ils comptent
suivre. Ils espèrent qu'elles s'amélioreront.
ç
Le mouvement commercial
des colonies de l'Afrique
Occidentale pendant le premier
semestre de 1932
T. T
Le mouvement commercial des colonies
de l'Afrique occidentale pendant le pret-
mier trimestre de 1932.
Sénégal
Le mouvement commercial du Sénégal
(commerce spécial) s'est élevé, pendant le
premier semestre 1932, à 266.107.000 fr.
dont 160.769.000 fr. aux importations et
105.338.000 fr. aux exportations. Ces chif-
fres représentent un tonnage total de
2438.540 tonnes, dont 139.021 tonnes à l'en-
trée et 129.519 tonnes à la sortie.
Pendant les six premiers mois de 1931.
le trafic extérieur de la colonie avait at-
teint 4SI.1X72.000 fr. (533.-G52 tonnes), dont
215,318,000 fr. (170.796 tonnes) de marchan.
dises importées et 266.654.000 fr. (362.856
- Uinnes) de produits exportés.
*nb ons l'ensemble des échanges commer.
cieux du premier semestre 1932, la part de
la France et de ses colonies a été de
169.200.000 fr. (89.459.000 fr. aux importa-
tions et 79.741.000 fr. aux exportations) et
celle de l'étranger de 96.907.000 fr. (71 mil-
lions 310.000 fr. aux entrées et 25.597.000
francs aux sorties).
Guinée
Le mouvement commercial de la Guinée
française (commerce spécial) s'est élevé,
pendant le premier semestre 1932. à 52
millions 688.000 fr., dont 28.136.000 fr. aux
importations et 24.552.000 fr. aux exporta-
tions. Ces chiffres représentent un tonnage
total de 22.016 tonnes, dont 10.265 tonnes
a l'entrée ef 11.751 tonnes h la sortie.
Pendant les six premiers mois de 1931,
le trafic extérieur de la colonie avait été
de 58.339.000 fr. (21.832 tonnes), dont 36
millions 144.000 fr. nu.&ifl tnnnpsrt /)n mqr.
-- --- \---.----- -"--'-I .- .-.
chandises importées et 22.195.000 fr. (11.592
tonnes) de produits exportés.
Dans l'ensemble du trafic du premier se-
mestre 1932, illl part de la France et de ses
colonies a été de 30.30tO()O fr. (13.004.000
francs ti l'importation et 17.299.000 fr. à
l'exportation), et celle do l'étranger de 22
millions 385.000 fr. (15.132.000 fr. à l'en-
trée et 7.253.000 fr. à la sortie).
Dahomey
Le mouvement commercial du Dahomey
(commerce spécial s'est élevé, pendant le
premier semestre 1932, à 60.148.000 francs,
dont 35.887.000 francs aux importations
et 24.261,000 francs aux exportations.
.Ces chiffres correspondent à un tonnage
total de 52.413 tonnes, dont 15.664 tonnes à
l'entrée et 36.749 tonnes A la sortie.
Pendant la période correspondante dr
1931, le trafic extérieur de la colonie avaîVt
été de 106.420.000 francs (74.509 tonnes),
dont 58.053.000 francs (29.730 tonnes) de
marchandises importées et 18.367.000 francs
(4i'.779 tonnes) de produits exportés.
Dans l'ensemble du trafic des six pre-
miers mois de 1932, la part de la France et
de ses colonies a été de 13.693.000 francs
(9.339.000 francs ù l'importation et 4.354.000
francs à l'exportation) et celle de l'étranger
de 46.455.000 francs (26.548.000 francs aux
entrées et 19.007.000 francs aux sorties).
Les exportations du Soudan pendant les 7
sept. premiers mois de 1932, se sont élevées
à 15,193.781 francs.
Haute-Volta
Le mouvement commercial de la Ilante-
Volta s'est élevé, pendant le premier se-
mestre 1932, à 8.214.86f. fr. (4.216 tonnes),
dont 2.356.426 francs (74 lonnes) aux impor-
talions et 5.858.438 francs, (-'i.ll2 lonnes) aux
exportations. Pendant la. période correspon-
dante de 1931. le trafic extérieur de la co-
lonie avait été do : 10.052.731 francs (5.34a
tonnes), dont 2.S12.590 francs (131 tonnes)
à l'entrée et 7.240.141 francs (5.218 tonnes)
à la sortie.
Côte d'Ivoire
Pour le premier semestre 1932, lo trafic
commercial de la Côte d'Ivoire (commerce
spécial) s'est élevé à IM.940.000 francs, dont
43.361.000 fr. à l'importation et 8l.5V9.OOO
francs à l'exportation. Ces chiffres corres-
pondent à un tonnage total de 51.761 tonnes,
dont HtOOi. tonnes à l'entrée et 40.897 ton.
nés à la sortie.
Pendant la période correspondante de
1931. le commerce extérieur de la colonie
avait été de 161.875.000 fr. (76.842 tonnes),
dont 67.111.000 francs (29.:390 tonnes), de'
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Rédaction & Administration i
M, RM M NÉtf-TftaMr
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Les Annales Coloniales
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DlRBGTEUR.Po^6AT»UR i fcflarOOl RUBDBL
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être reproduits qu'en citant les ANNALES CoLONIAUI,
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Étranger..240» 126 1 le 9
On s'abonne sans frais dam
tous les bureaux de poste.
Le problème ferroviaire à Madagascar
Ir"
Un exempte à suivre
Tandis que le déficit des chemins de fer
devient une question de vie ou de mort pour
les grandes Compagnies de la Métropole et
que le casse-tête ferroviaire, en France, de-x
meure, provisoirement, sans solution, à Ma-
dagascar, M. le Gouverneur Général Cayla,
-avec un grand esprit de décision, s'est atta-
qué à un programme d'exploitation écono-
mique.
A cette fin, il a' demandé et obtenu, l'an
dernier, l'envoi d'un spécialiste du ministère
des Travaux Publics : c'est un ingénieur en
chef des Ponts et Chaussées, le bras droit
de M. Dautry aux Chemins de Fer de
l'Etat, qui fut choisi.
Dans la Grande Ile, comme dans tous les
coins du monde, les chemins de fer ont vu
baisser, dans des proportions alarmantes, le
Volume de leur trafic et de leurs recettes,
tandis qu'au contraire, les chapitres des dé-
penses allaient en croissant sans cesse.
Pourtant, lorsqu'on réfléchit au rôle du
chemin de fer dans la vie sociale et écono-
mique de notre temps, en France comme
dans notre empire colonial, il faut bien
conclure que ce moyen de transport, voya-
geurs et marchandises, devrait être en plein
rendement.
En 1932» on circule énormément, les
trains de marchandises ne roulent pas à vide
et « la route » pas encore équipée ne fait
pas au rail une concurrence morcelle.
Donc, ce qui sonne le glas de la locomo-
tive, ce n'est pas le moteur automobile, mais
des formules désuètes d'exploitation, aussi
bien du personnel que du matériel roulant,
une inadaptation au service rapide, simplifié.
que réclame le pfogrès.
A Le chemin de fer, découverte adulte, n'est
pas encore atteint de sénilité, il peut lutter.
victorieusement contre l'auto, contre
l'avion, si, résolument, au lieu d'entretenir
les lézardes financières avec de constants
étayages d'argent frais, si, au lieu de dégoû-
ter les usagers par des tarifs prohibitifs et
des méthodes de « petite vitesse » antédilu-
viennes, on rebâtit de fond en combles, en
tenant compte des exigences de notre épo-
que et de la situation économique mondiale.
- C'est ce que M. le Gouverneur général
Cayla a compria, si nettement, qu'à l'heure
, actuelle les chemins de fer malgaches sus-
sent - idé- prômês réformes. 0.. -- '-1
L'attention de l'Administration de la
Grande Ile s'est portée plus spécialement
sur les conditions dans lesquelles sont
exploitées les voies ferrées qui assurent l'éva-
cuation des produits des Hauts-Plateaux
vers Tamatave, en attendant l'achèvement
de la voie Fianar à Manakara qui, elle-
même, permettra aux produits pondéreux du
Betsiléo d'être exportés à des conditions
plus rationnelles.
Pour tenter de se rapprocher de J'équili-
bre, les dernières délégations financières
avaient dû sanctionner des réductions, peut.
être excessives,' sur les prévisions d'entretien
du matériel. Ce n'est pas sans appréhension
que les services routiniers du T. C. E. se
sont sentis menacés par le sécateur du Direc-
teur tout provisoire des chemins de fer, mais
Directeur investi d'une entière confiance du
-Gouverneur Général. Celui-ci' a peut-être
scandalisé les agents incrustés dans l'appli-
cation de procédés empiriques, désuets, mais
il n'en est pas moins résulté que, les consta-
tations qui ont pu être faites ont permis de
supprimer nombre d'emplois inutiles qui
grevaient l'exploitation des voies ferrées, et
la colonisation a foi dans la volonté du Gou-
verneur Général pour que l'œuvre ébauchée
ne s'arrête pas.
Ainsi la « comptabilité matière » a été
simplifiée et est aujourd'hui tenue par 25
Rgents, alors qu'il eh fallait auparavant six
fois plus ! La qualité peut remplacer la
quantité et les fiches des statistiques, les
bons d'entrée et de sortie gagnent à la clarté
et à la rapidité de leur établissement par
l'utilisation des méthodes industrielles.
La même observation est valable pour les
ingénieurs, il y en a quatre fois plus que
les services ne le comportent. Du haut en.
bas de l'échelle du personnel roulant, en
effet, les effectifs sont disproportionnés avec
les besoins du trafic.
Il est d'ailleurs vraisemblable qu'un sta-
tut plus souple et un personnel dirigeant
ayant plus d'aisance dans ses attributions
contribueront à donner au réseau malgache
la physionomie qui lui convient, de telle
sorte que l'indigène, au lieu d'en être réduit
comme autrefois à manger les peaux de ses
animaux, ne pouvant les vendre, et à limiter
son effort agricole par suite des cours bas
des matières premières, reprendra le chemin
des maisons de commerce si les tarifs ferro-
viaires baissant, rendent possibles des trans-
actions avec l'extérieur.
Lus vieux Malgaches souhaitent que ltAd-
ministration locale s'engage- plus résolument
encore dans la vole qu'elle s'est tracée si
heureusement, en procédant, service par ser-
vice, à la- révision d'habitudes qui ne cadrent
plus avec les besoins et les nécessités du
présent.
Marcel Raedel.
A la mémoire
de renseigne Ballande
y
Les Annales Coloniales ont annoncé der-
nièrement la cérémonie qui a eu lieu à la
mémoire de l'enseigne Ballande mardi à
Casablanca. Cher souvenir de notre influence
au Maroc.
M. Georges Leygues, ministre de la Mari-
ne, pour donner plus de caractère à, cette
cérémonie, avait demandé que le Surcouf J
pour sa première sortie, se rendît à Casa-
blanca.
M. Urbain Blanc, délégué à la Résidence
générale, a remis à l'amiral Pententenyo de
Kervéréguin, commandant de la marine au
Maroc, en présence de la veuve de l'ensei-
gne venue spécialement au Maroc pour la cé-
rémonie, le sabre que portait l'enseigne en
(907, lorsque, en tête du détachement du
Galiléej il fut blessé en forçant la porte de
la Marine qui défendait l'entrée de Casa-
blanca. Participaient également l'état-ma-
jor et l'équipage du soUs-marin Surcouf ar-
rivé lundi, toutes les autorités civiles et mi-
litaires du Protectorat, et de nombreux grou-
pements et délégations.
Le délégué à la Résidence a prononcé une
allocution résumant le rôle historique de la
marine au Maroc rappelant la vie glorieuse
de l'enseigne Ballande et remerciant Mme
Ballande de ce don généreux fait à la ma-
rine du Maroc. Il salua les survivants fran-
çais de cette époque dont deux y résident
encore. : MM. Agar et Duflaix.
M. Zagúry, le guide de Ballande en août
1907, s'avance alors portant, enveloppé dans
un drapeau tricolore, le sabre de Ballande.
M. Urbain Blanc le prend et le remet, pour
lui en confierla garde, à l'amiral qui l'atta-
che à son ceinturon, dégaine et salue. Une
gerbe de fleurs offerte par la ville de Casa-
blanca est remise à Mme Ballande.
-
A la manière
d'Alain Gerbault
»»*
pologne-llaroc
Sont arrivés dans le port de Brest lundi
deux jeunes Polonais de 20 ans. Wladysian
Wagner et Rudolpli Kornwski, partis en
août de Gdynia (Pologne) avec un petit voi-
lier de 9 mètres. Ils se sont arrêtés dans le
port afin de réparer hâtivement les avaries
causées à la voilure de leur côtre Zyva par
le dernier ouragan et se proposent de partir
dans le plus bref délai pour Bordeaux et le
Maroc.
CHaq jeunes Italiens feront le tour d'Afrique
Cinq jeunes gens, un Romain et quatre
Ligures, doivent partir d'Ostie pour effectuer
Ligures, de l'Afrique à bord d'une chaloupe
le tour
à moteur.
aMDIA COLONIAL
EN TUNISIE
» Les Perles du Dlerld »
Plus bas que Sfax non loin de Tozeur,
dans de nombreuses oasis, les forêts d'oliviers
et de palmiers, se situe Me film Les Perles du
Djérid. Petites maisons blanches tapies le long
de l' Oued.
On voit les Arabes, artisans habiles, travail-
ler au son de leur musique criarde mais com-
bien entraînante.
Le désert et son soleil brûlant sont tout près,
les méharis ruminent paisiblement en attendant
la longue étape qui l'es conduira au bord du
Niger.
Les perles du Djerid est un documentaire
d'un court métrage, mais dont l'intérêt ne se
ralentit pas un instant.
DES SALLES LUXUEUSES SONT
INSTALLEES EN avm, EN ALOElUE,
ET AU MAltoo
La Société qui a installé le Gaumont-Palace
à Paris s'est. vu confier les installations d'une
salle à Beyrouth, du Rialto à Ain-T etnouchent,
et du cinéma des Atçades à Casbah .Tadla.
.-E
Nos Artistes
en Afrique du Nord
.11
Un grand pianiste
Walter Rummel fera au cours de cette sai-
son une tournée de grands concerts en Afri-
que du Nord.
Un clown célèbre
Grock qui prépare à Paris en ce moment
sa rentrée dans son .ancien numéro partira
prochainement pour l'Espagne et l'Afrique
du Nord. -
Le départ de Max Lerel
Max Lerel part le 8 octobre pour l'Algérie,
la Tunisie, le Maroc, pour jouer un sketch
aux côtés d'Henry Garat ainsi que nous
l'avons annoncé mardi dernier.
C'est à Tunis que débutera cette tournée
qui s'annonce comme un gros succès.
M. Henri Ponsot à Paris
M. HeDri rO.80t Pari.
»♦»
Avant de rejoindre son poste, M. Henri
Ponsot, haut-commissaire de la République
française en Syrie, a été reçu par MM. Albert
Lebjpn, président de la République, et
Edouard Herriot, président du Conseil.
y 0 - - 1 -
L'avion, outil marchand
,
, -7«umiz- - -q«
A vitesse ne consti-
tue pas soglomfnt
- une conquête spor-
tive : appliquée
aux affaires, au
moyen d'un outil-
lage moderne, elle
permet à Vhomme
de produire plus,
dans un temps
moindre.
L'amélioration
constante des transports est un des buts 4e
cette lutte où l'aviation doit jouer un rôle de
premier plan, en raison des qualités spécia-
les qu'elle y apporte. De plus en' plus, elle
s'impose dans le domaine des échanges com-
merciaux, surtout aux colonies, où des dis-
tances considérables séparent les centres
d'activité, où 'les moyens de communication
sont encore longs et précaires.
Certains exemples, du reste, donnent les
plus beaux espoirs et font taire les apprécia.
tions pessimistes. C est ainsi, que les. c Gtti-
neas Airway » effectuent, en Nouvelle-Gui-
née, un transport de machines d'un tonnage
total de 2.400 tonnes par éléments indivisi-
sibles de 3 t., machines destinées à une ex-
ploitation aurifère qui trouve son bénéfice à
cette opération! Cas exceptionnel? peut-être,
mais qui n'en constitue pas. moihs une indi-
cation sur les possibilités d* évolution à Ve-
nir. Dès maintenant, on peut faite à l'aviopt,
sans crainte d'anticipation trop hardie, une
place importante dans la vie économique
moderne de nos colonies.
Pour rendre Vavion-outil, marchand, il ne
suffit pas de lui donner une vitesse de mar-
che très supérieure à celle de tout autre
moyen de transport. Il faut que, d'une part,
cette vitesse conduise à une économie de
temps; que les services soient assurés, d'au-
tre part, d'utte régularité suffisante et
qu'enfin leur prÎx de revienCsoit abaissé au
maximum.
Qu'importe qu'un avion vole, comme les
appareils de record à plus de 600 kilom. à
l'heure, s'il ne peut transporter aue quelques
kilogs de marchandises ou s'il doit être sou-
mis à toutes les conditions atmosphériques.
Ce qu'il faut, c'est Id rapidité, certes, mais
accompagnée de régularité et de sécurité.
Or, sur tous ces points, le progrès est indé-
niable.
La vitesse pratique de croisière est aujour-
d'hui de 200 km. à l'heure.
La régularité sur les lignes aériennes at-
teint 05 à 97. Les compagnies ont '/)It.
S orgattiser pour supprimer par des vols de
nuit les coupures dans les trajets.
En 10 ans, le bénéfice apporté par l'avion
dans les transports est devenu une réalité
tangible. En toute saison, le courrier met 50
heures pour aller de Toulouse à Dakar, 17
heures de Paris à Alger, Dans quelques mois
il faudra moins de 5 jours pour gagner Bue-
nos-Ayres et aljà, .atlx Etats-Uttis, les avions
postaux effectuent en 30 heures la liaison
Sali Francisco -New - York. L'avion, outil
marchand, est encore en plein dévelopement
et susceptible d'importants, perfectionne-
ments. Pour avoir confiance et foi il suffit
de mesurer l'étendue des progrès réalisés en
10 ans.
Surtout, gardons-nous d'oublier que le
champ d'action de l'aviation est pratique-
ment illimité dans les territoires immenses
qui constituent notre domaine colonial afri.
cain.
Lucien Gasparin,
Député de La ftéunion. la
Secrétaire de la commission de la
Marine marchande,
) -.- (
L'accident de M. le Gouverneur
Général Antonetti
r..
M. Raphaël Antonetti, Gouverneur, général
de l'A. E. F ., qui fut victime d'un accident
la semaine dernière sur les chantiers du Congo-
Océan en visitant le viaduc de Rondo, a été
transporté de M'Vouti à Pointe-Noire samedi
dernier.
Il se pourrait que très prochainement un avion
de la Sabena vienne prendre le Gouverneur gé-
néral à Pointe-Noire et le ramène à Brazza-
ville.
L'existence d'un langage chimpanzé
1°11
M. Georges Schwidetsky, savant allemand
distingue, a passé douze années à étudier le
tangage des chimpanzés et a publié récemment
en anglais le résultat de ses recherches. Dans
sa théorie, il admet que les singes anthropoïdes,
ancêtres des hommes, leur ont légué un certain
nombre de mots et que le langage humain n'est
que la combinaison de diverses langues ani-
males. C'est ainsi que le mot chimpanzé ngak.
est le prototype du verbe allemand Kracken
(casser, croquer) et se retrouve dans les langues
bantou et des des de la Sonde.
Le dictionnaire chimpanzé comporte des mots
comme : ngakngak, nfyknkak, gak et kak. Le
savant linguiste y voit Nwigine des mots anglais
comme again (de nouveau), can (je peux), kn°ck
(chic), nag (petit cheval), nec k (cou), etc.
« Dans le cas de ngakngak, dit-il, si nous
enlevons le k central et la terminaison afe, nous
arrivons au mot « ngang », or « gang H, en
allemand familier, veut dire se promener, le
mot altemand, suivant M. Geotge ScWâetz.
ky, serait 3e < provenance simiesque au travers
d un vieux langage mongol.
Les savants sont quelquefois des humoristes.
On serait, par surcroît, curieux de savoir com-
ment M. Schwidetzky A fait pour distinguer
ngakngak de nfaMptfe et gak de fyfe.
Le bilan de la récolte Vinicole
̃
France-Algérie
La récolte de vin cette année est défici-
taire, la France et l'Algérie représentent à
l'heure actuelle l'une 40 millions d'hectos,
l'autre 16 millions ainsi que les Annales
Coloniales l'ont précédemment annoncé, ce
qui fait un total de 61 millions d'hectos,
additions faites du stock de 5 millions, pour
une consommation annuelle française de 5b
millions d'hectos. De 1927 à 1931 la récolte
annuelle française était une moyenne de
54 millions d'hectos c'est donc la récolte
algérienne qui comblera cette année le dé-
ficit de la récolte métropolitaine.
Le statut viticole franco-algérien
La Chambre de commerce d'Alger, réunie
sous la présidence de M. Louis Morard, a
adopté et transformé en délibération la mo-
tion suivante dont M. Ch. Simian, vice-pré-
sident, est l'auteur :
Nous ne savons que. trop de quelle âPre. et
injuste manière on a exploité jusqu à ce jour
le thème de l'Algérie, concurrente indésira-
ble du Midi viticole.
Tout a été dit pour l'établissement de nos
droits imprescriptibles dans le cadre de
l'unité nationale et de l'unité économiquet
que notre argumentation décisive ait été pui-
sée dans nos letres patentes, aux sources de
la logique ou à celles des sentiments.
Il est un point cependant qui n'a peut-être
pas été mis suffisamment en lumière :
Si producteurs et commerçants sont inté-
ressés au problème viticole franco-algérienj
le consommateur métropolitain peut-il y être
indiffèrentî
La réponse est facile.
En raison des intempéries et de leurs ré-
percussions dans le développement des mala-
dies cryptogamiques) la production vinicole
méridionale va. se trouver très sensiblement
réduite.
Importations étrangères. que l'on ne peut
et que l'on ne doit considérer que comme
complémentaires des approvisionnements mé-
tropolitains et algériens réunis mises à part,
l'Algérie devra donc faire l'appoint.
Cet appoint aura pour heureux effet d'em-
pêcher une ascension prohibitive des cours
des vins dont la France pourra delle seule
disposer et de permettre à la masse consotlt-
matrice de ne pas être privée de la saine et
réconfortante boisson nationale à laouelle
elle s'est accoutumée. Bielt mieux, M servira
les intérêts futurs et communs de l'Algérie
et du Midi en conservant pour le vin une
clientèle qui, à défaut) rechercherait des bois-
sons nouvelles auxquelles elle pourrait ac-
corder sa laveur définitive.
- , Souhaitée et bienvenue - dans des périodes
d'insuffisance métropolitainet la production
algérienne serait-elle donc refoulée impi-
toyablement dans des circonstances différen-
tes 1
, Quels esprits avertis, impartiaux et sou-
cieux de l'économie générale envisageraient
pareille alternative?
Ne croyes-vous pas, mes chers collèguesf
que cet aspect de la question de l'écoule-
ment des vins algériens en France, en fonc-
tion de l'intérêt du consommateur} est à
considérer, sans parler de cet autre grave
problème que nous pouvons àinsi contribuer
à résoudre, celui de la déflation des prix et
de l'abaissement tant désiré et si difficile à
obtemr du coût de la vie t
N'oublions pas que les Français de Tuni-
sie ont planté beaucoup d'hectares en vignes
dans la Régence et parce qu'ils ont le mal-
heur de vivre sous le régime du Protectorat
l'administration de la Métropole contingente
au compte goutte les entrées en franchise des
vins de Tunisie en France. Ils auront droit
eux aussi à une part plus importante que les
années précédentes à l'entrée en France de
leurs produits exonérés de tous droits de
douane.
Dépêches de l'Indochine
à
Exportations de riz
Les exportations de jiz do Saïgon pendant
U1 première décade d'octobre ont été de
31.063 tonnes.
Indopacifi.
) -+. - (
La mort du R. P. Froc
» ♦ 1
Le R. P. Froc, de la Compagnie de Jésus,
officier de la Légion d'honneur, grand savant,
connu en Extrême-Orient sous le nom de (( Père
des Typhons » ou « Père Tourne fe Vent »,
est mort hier à Paris. De 1892 à 1931, le
R. P. Froc fut directeur de l'Observatoire de
Changhaï que les pères jésuites ont installé là
en 1672 et qui rend de si grands services aux
capitaines de navires dans une région où les
cyclones et les typhons sont fréquents. Depuis
cinquante ans, cet observatoire a prévu et suivi
plus de mille typhons, sauvant ainsi du nau-
frage de nombreuses vies humaines et des mil-
liers - de tonnes de marchandises.
En 1899, M. Doumer, Gouverneur général
de l'Indochine, avait fait venir le R. P. Froc
au Tonkin pour étudier la position la pllus favo-
rable pour un observatoire.
L'année dernière, le R. P. Froc rentrait
en France, et M. Paul Doumer, alors Prési-
dent de la République, voulut le recevoir à
l'Elysée. C'est au cours de cette visite que
M. Doumer nomma officier de la Légion
d'honneur le jésuite qui, durant sa vie, a u si
bien servi - suivant la propre expression du
Président - en Extrême-Orient r Eglise, la
science, l'humanité et l'a France ».
Les obsèques ont lieu demain en l'église
Saint-Lambert.
LIRE mN SECONDE PAGE :
Répertoire de l'Officiel.
A l'Officiel.
La bataille des questions écrites : à la
ehmYllbre.
Le ipain au manioc à Cuba et en Nouvel-
le-Calédonie.
La question des budgets
régionaux à Madagascar
«4»
Un décret tout récent - il porte la date
du 6 septembre 1932 a précisé certains
détails de l'organisation financière des gran-
des régions à Madagascar.
Que la région, découpant dans l'île de.
vastes territoires, réalise une décentralisation
heureuse, nous avons été des premiers à le
reconnaître.
Nous occupons le pays depuis trente-cinq
ans. Là comme ailleurs, le temps a fait son
œuvre. La pacification est complète. Les
besoins généraux de la colonisation sont au-
jourd'hui définis. Surtout les routes et les
chemins de fer ont simplement rapproché
les uns des autres, et du chef-lieu, des cen-
tres autrefois séparés par des mois de
voyage. Ces progrès appelaient une conclu.
sion : la grande région. Faisant plus,
M. CayLa a supprimé la province. C'est
parfait.
Ainsi, dans notre grande possession de la
mer des Indes, l'administration répartissant
les initiatives et les responsabilités entre un
nombre restreint d'agents qualifiés, se pré-
sente sous cette forme plus simple où l'on
voudrait bien la trouver partout.
Mais, à propos de cette organisation lo-
gique, n'est-il pas permis, en nous mainte-
nant précisément dans le plan de la logique,
d'apercevoir des conséquences possibles dont
le système adopté risque de se trouver vicie.
Il ne suffit pas de découper une colonie.
pleine évolution en huit ou dix circonscrip-
tions pour faire que du même coup les recet-
tes de chacune d'elles correspondent exacte-
ment aux dépenses. A côté de certaines, où
l'équilibre pourra se réaliser, il s'en trouvera
d'autres obérées. d'n déficit chronique au-
quel il conviendra de parer par des subven-
tions venues d'ailleurs. Et voici de caisse
régionale à caisse régionale, pour finalement
aboutir au budget général, la navette des
contributions et des ristournes.
D'autre part, cet administrateur supérieur
qu'on souhaiterait toujours en route, surveil-
lant, comme Un inspecteur, ses collabora-
teurs européens et indigènes, ne deviendra-t-
il pas, avalil tout, un ordonnateur chargé de
l'absorbant souci de la gestion, non seule-
ment de son budget, mais des autres budgets
locaux. A son bureau des finances ne fau-
dra-t-il pas du renfort? Et aux agences spé-
ciales qui peuvent encore exister çà et là,
évitera-t-on de substituer des paieries oné-
reuses ?
C'est à 1928, époque antérieurè à l'arrivée
du Gouverneur Général actuel, que remonte
l'institution des grandes régions. La crise,
alors, n'était pas ce qu'elle est devenue ; la
situation financière permettait les concep-
tions larges comportant aussi bien utilités
que commodités. 31 n'en va plus de même
aujourd'hui que dans tous les domaines s'im-
posent des gênes et des restrictions. Et. dam
ce sens, peut-être eut-il été préférable, en
créant la région, de ne pas lui donner l'au-
tonomie budgétaire.
Une expérience constante démontre qu'à
toute institution d'organisme administratif
nouveau correspond infailliblement un ac-
croissement du nombre des fonctionnaires.
La grande région malgache pourra-t-ellc
constituer une exception à cette régler
On sait que M. Cayla est homme d'énergie
et de décision. Se trouvant en face d'une si-
tuation qu'il doit subir, et puisqu'aussi bien
il vient de procéder à une compression du
personnel des différents cadres locaux, il
saura sans aucun aoute éviter des écueils
qu'avant nous il a certainement vus,
P.-C. Georges Frailaçoup
Gouverneur honoraire des Colonies.
: ) -.- (
La production mondiale
et comparée du froment
«♦*
1930-1932
L'Institut international d'agriculture pu-
blie le tableau suivant (en millions de quin-
taux métriques) :
Europe occidentale :
1932 1931 1930
Royaume-Uni. 11 3 9 7 11 3
France 90 1 73 3 62 9
Belgique , 41 37 36
Pays-Bas 3 6 18 1 0
Europe centrale :
Allemagne. ol 3 4S 6 37 8
Suisse 15 14
Autriche 3 3 25 32
Tchécoslovaquie 1. i: 5 10 4 131 7
Pologne 15 2 20 6 22 4
Europe méridionale :
Espagne. 49 1 36 6 39 4
Italie 72 3 06 8 58
Grèce , , 5 3 3 3 3
Yougoslavie 17 G 27 24 2
Europe orientale :
Roumanie 20 36 8 35
Bulgarie 146 16 6 15 6
Hongrie. 15 8 17 8 1T) 9
Europe septentrionale :
Suède 7 fi 3 5 8
Norvège. Il 0 2 0 2
Danemark Il Il 2 8
Finlande 03 0 3 03
Lettonie » 0 9 0 1
Lithuanie 2 2 2 3 3
EsLhonie 0 5 ;) 0 4
Afrique du Nord :
Algérie 87 G 9 87
Tunisie. i 2 ai 8 2 0
:Maroc. 6 8 o 7
Amérique dui Nord :
Etats-Unis, hiver.. t203 214 9 166
printemps 76 4 88 5 68 3
Canada 121 1 82 7 108 7
Mexique * i 4 a 3
Indes britanniques 91 7 94 5 106 3
L'Aviation Coloniale
60
Beau circuit aérien 1
La.n:\ur, pilote amateur algérois, a par-
Lamur, 4.160 kilomètres en six jours, dont
couru
plus de la moitié au-dessua de régions dé-
sertiques ou montagneuses tel l'Atlas maro-
cain.
11 a couvert le circuit Alger-Tunis-Gabès-
Biskra-Laghpuat - Colomb-Bécbar-Casablan-
ca-Fez-Sidi-Bel-Abbès-Alger avec son Far-
man 231.
Le courrier Amérique du Sud-Dakar-France
Le courrier Amérique du Sud-France, de
l'Aéropostale, parti de Santiago du Chili le
vendredi 30 septembre et de Buenos-Ayres
le 1er octobre, retardé trois jours au Bré-
sil par le mauvais temps, est arrivé à Da-
kar lundi, à 10 heures 46, et à Agadir à 19
heures 45. Il était à Toulouse hier.
Le courrier Amérique du Sud-France,
parti de Santiago du Chili le 7 octobre, est
arrivé à Natal lundi.
Le départ de Bossoutrot et Rossi,
Mermoz et Mailloux
Bossoutrot-Rossi, Mermoz-Mailloux, qui
devaient-prendre hier leur vol pour tenter
le record du monde en ligne droite, en di-
rection de l'Amérique du Sud, ont fait con-
naître, vers 22 heures 45, qu'ils ajourne-
raient leur tentative à ce matin. Les cir-
constances atmosphériques ne sont pas fa-
vorables sur l'itinéraire qu'ils comptent
suivre. Ils espèrent qu'elles s'amélioreront.
ç
Le mouvement commercial
des colonies de l'Afrique
Occidentale pendant le premier
semestre de 1932
T. T
Le mouvement commercial des colonies
de l'Afrique occidentale pendant le pret-
mier trimestre de 1932.
Sénégal
Le mouvement commercial du Sénégal
(commerce spécial) s'est élevé, pendant le
premier semestre 1932, à 266.107.000 fr.
dont 160.769.000 fr. aux importations et
105.338.000 fr. aux exportations. Ces chif-
fres représentent un tonnage total de
2438.540 tonnes, dont 139.021 tonnes à l'en-
trée et 129.519 tonnes à la sortie.
Pendant les six premiers mois de 1931.
le trafic extérieur de la colonie avait at-
teint 4SI.1X72.000 fr. (533.-G52 tonnes), dont
215,318,000 fr. (170.796 tonnes) de marchan.
dises importées et 266.654.000 fr. (362.856
- Uinnes) de produits exportés.
*nb ons l'ensemble des échanges commer.
cieux du premier semestre 1932, la part de
la France et de ses colonies a été de
169.200.000 fr. (89.459.000 fr. aux importa-
tions et 79.741.000 fr. aux exportations) et
celle de l'étranger de 96.907.000 fr. (71 mil-
lions 310.000 fr. aux entrées et 25.597.000
francs aux sorties).
Guinée
Le mouvement commercial de la Guinée
française (commerce spécial) s'est élevé,
pendant le premier semestre 1932. à 52
millions 688.000 fr., dont 28.136.000 fr. aux
importations et 24.552.000 fr. aux exporta-
tions. Ces chiffres représentent un tonnage
total de 22.016 tonnes, dont 10.265 tonnes
a l'entrée ef 11.751 tonnes h la sortie.
Pendant les six premiers mois de 1931,
le trafic extérieur de la colonie avait été
de 58.339.000 fr. (21.832 tonnes), dont 36
millions 144.000 fr. nu.&ifl tnnnpsrt /)n mqr.
-- --- \---.----- -"--'-I .- .-.
chandises importées et 22.195.000 fr. (11.592
tonnes) de produits exportés.
Dans l'ensemble du trafic du premier se-
mestre 1932, illl part de la France et de ses
colonies a été de 30.30tO()O fr. (13.004.000
francs ti l'importation et 17.299.000 fr. à
l'exportation), et celle do l'étranger de 22
millions 385.000 fr. (15.132.000 fr. à l'en-
trée et 7.253.000 fr. à la sortie).
Dahomey
Le mouvement commercial du Dahomey
(commerce spécial s'est élevé, pendant le
premier semestre 1932, à 60.148.000 francs,
dont 35.887.000 francs aux importations
et 24.261,000 francs aux exportations.
.Ces chiffres correspondent à un tonnage
total de 52.413 tonnes, dont 15.664 tonnes à
l'entrée et 36.749 tonnes A la sortie.
Pendant la période correspondante dr
1931, le trafic extérieur de la colonie avaîVt
été de 106.420.000 francs (74.509 tonnes),
dont 58.053.000 francs (29.730 tonnes) de
marchandises importées et 18.367.000 francs
(4i'.779 tonnes) de produits exportés.
Dans l'ensemble du trafic des six pre-
miers mois de 1932, la part de la France et
de ses colonies a été de 13.693.000 francs
(9.339.000 francs ù l'importation et 4.354.000
francs à l'exportation) et celle de l'étranger
de 46.455.000 francs (26.548.000 francs aux
entrées et 19.007.000 francs aux sorties).
Les exportations du Soudan pendant les 7
sept. premiers mois de 1932, se sont élevées
à 15,193.781 francs.
Haute-Volta
Le mouvement commercial de la Ilante-
Volta s'est élevé, pendant le premier se-
mestre 1932, à 8.214.86f. fr. (4.216 tonnes),
dont 2.356.426 francs (74 lonnes) aux impor-
talions et 5.858.438 francs, (-'i.ll2 lonnes) aux
exportations. Pendant la. période correspon-
dante de 1931. le trafic extérieur de la co-
lonie avait été do : 10.052.731 francs (5.34a
tonnes), dont 2.S12.590 francs (131 tonnes)
à l'entrée et 7.240.141 francs (5.218 tonnes)
à la sortie.
Côte d'Ivoire
Pour le premier semestre 1932, lo trafic
commercial de la Côte d'Ivoire (commerce
spécial) s'est élevé à IM.940.000 francs, dont
43.361.000 fr. à l'importation et 8l.5V9.OOO
francs à l'exportation. Ces chiffres corres-
pondent à un tonnage total de 51.761 tonnes,
dont HtOOi. tonnes à l'entrée et 40.897 ton.
nés à la sortie.
Pendant la période correspondante de
1931. le commerce extérieur de la colonie
avait été de 161.875.000 fr. (76.842 tonnes),
dont 67.111.000 francs (29.:390 tonnes), de'
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