Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1928-06-21
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 21 juin 1928 21 juin 1928
Description : 1928/06/21 (A29,N96). 1928/06/21 (A29,N96).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k64512721
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
VINGT-NEUVIEME ANNEE. - Ne 96U CE NUMERO : M CENTIMES JEUDI SOIR, 21 JUIN 185M.
JOIIMIlJjJiOTIDIEI
Rédaction & Administration :
M, m m mm-mm
PARIS Cl-)
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RICMBLIKU «7-M
1 e 0
Les Annales Coloniales
CM MMMMMM et Ncklme. sont reçue. au
bureau du ourncal.
DIRECTEURS : Marotl RUEDEL et L..G. THÊBAULT
Tou. les article, publiés dans notre tournaI ne peuvent
être reproduits qu'en citant les ANNALES COLONIALES.
IIOMEMENTS
iHt U tuppUmtnt illustré:
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On s'abonne sans trais dall
tous les bureaux de poste.
LE RECRUTEMEN r MIUTAIRE AUX COLONIES
Il y a peu de 'problèmes plus graves que
celui du recrutement militaire aux colooies. Il
en est peu qu'on doive aborder avec plut de
circonspection et plus de prudence. Mais la
prudence. poussée au delà de certaines limites,
fa circonspection, quand elle dépasse certaines
bornes, sont l'une de la lâcheté, l'autre de
l'hypocrisie. Il faut considérer la question, pré-
cisément parce qu' elle est des plus graves, avec
franchise. avec courage. C'ellt le meilleur
moyen d y porter de la clarté, c' est le procédé
le plus sûr pour démasquer des exagérations
fâcheuses et arrêter certaines campagnes qui
n'ont jamais plus de force que lorsqu' on semble
avoir quelque chose à cacher.
Je prends mon exemple à Madagascar, puis-
que j'ai reçu de là-bas des documents dont tout
me fait croire qu'ils sont sérieux et exacts. J' en
ai de différentes sources. Or, il y a une vérité
qui apparaît, quelle que soit l'origine des ren-
seignements qui nous arrivent. L indigène de
Madagascar n a aucun goût pour, la vie mili-
taire. Ah 1 quel plaisir d'être soldat ! n'est
pas un refrain malgache. On se rappelle la
définition restée justement célèbre : est pékin
tout ce qui n est pas militaire. Dans la Grande
lie, tout le monde a une vocation irrésistible
pour l'état de pékin.
Si, d'autre part, on cause avec des Euro-
péens installés dans la colonie depuis quelques
années, voire même avec des administrateurs qui
ont mis longtemps la main à la pte. on s'aper-
çoit vite qu ils trouvent qu il vaudrait beaucoup
mieux que cette aversion de l'indigène pour le
noble métier des armes fût généralement res-
pectée, que dis-je ? encouragée, louée. Il n'est
pas rare d' entendre des raisonnements de ce
genre (encore une fois. il est vain, il est dan-
gereux de cacher ou d altérer la réalité) : « L'in-
dignc manque avant tout -d'esprit critique. Le
tirailleur, qui vient en France, ne retient que
ee qui frappe son imagination, et son imagina-
tion est frappée parce qu'il voit de trop près
des Luropéeiis très différents pc ceux qu'il
avait appris à respecter, à admirer dans la co-
Ionie. Il y a. en Europe, des misères qui sou-
lèvent le coeur et qu'il ne connaissait pas, des
pauvres diables aussi malheureux et parfois
aussi illettrés que ceux de sa contrée lointaine,
des femmes blanches chez lesquelles le besoin
de vivre a triomphé depuis longtemps du pré-
jugé des races, des hommes publics qu'on mal-
mine vigoureusement, des esprits téméraires
cui dénoncent violemment le colonialisme et
cf autres qui reprochent à la France de n'être
plus la patrie des droits de l'homme et - du ci-
toyen. Comment voulez-vous que notre homme
sépare le bon grain de l'ivraie, qu'il distingue
derrière ces manifestations tumultueuses d'une
pensée dont il ne peut suivre ni les origines ni
le jeu. les assises séculaires sur lesquelles repose
cette civilisation dont nous prétendons être les
apôtres dans son pays ? »
Réfléchissons un instant, et nous verrons vite
tout ce qu'il y a de sérieux, de profond, d'in-
quiétant aussi dans des raisonnements de ce
genre. Et il n'est pas rare non plus que ceux
qui les tiennent finissent par vous déclarer :
le L indigène qui revient - d'Europe, après un
assez long séjour, se croit, dit-on, supérieur à
tous ceux qui, comme lui, n'ont pas fait un
long voyage, et regarde avec dédain ses frères
de race qui sont restés enracinés au sol natal.
C est trop peu dire : nous voyons qu'il se croit
supérieur à ces Européens, dont il s'était fait
une idée infiniment plus avantageuse, et dont
tant de faits mal interprétés, tant d'observations
mal dir;géc:I, lui ont fait perdre le respect. Com-
ment ne pourrions-nous pas voir là une des
causes de la décadence de notre influence colo-
nisatrice ) n
Voilà pourquoi, concluent-ils, la conscriP-
tion militaire n'est pas une bonne opération. En
particulier, le décret du 4 décembre 1919 qui
l organire à Madagascar est prématuré, surtout
dans les régionf du Sud, de l'Ouest, de rEst
et du Nord, où les Malgaches ignorent absolu-
ment ce qu' est « la patrie » ; le sentiment
ile la famille lui-même est chez ceux-là encore
(crt incertain ; allez donc leur parler de devoir
militaire !
Il Vous n'ignorez pas cependant, ai-je répli-
qué plus d'une fois, que la nbuvelle réglemen-
tation a pour résultat de permettre pour les
Français de la métropole cette réduction du
survice militaire à laquelle nous sommes tous
trôs attachés ? - Apparemment, mais conten-
tez-vous, du moins, des engagements volon-
hircs. - Contradiction évidente, vous préten-
dez vous-même que le Malgache n a aucun
Eofit pour le métier de soldat. - Pardon ! cette
répulsion est générale, mais elle cède devant
des arguments irrésistibles. Il s'agit de payer.
Les habitants se réunissent, organisent une sous-
cription publique et le produit est destiné à ceux
qui veulent mon contracter un engagement. Une
prime de 5 ou 600 francs décide les jeunes
hommes à s'enrôler. - Et vous trouvez cela
démocratique? - Non, mais je voudrais qu'à
l' abri de ce mot. vous ne vous lanciez pas,
comme tant d'autres, dans des considérations
quelque peu déplacées.
Combien y a-t-il de siècles que le « rem-
placement » a été supprimé en France ? Si mes
souvenirs sont exacts, c'est en 1872 qu'a cessé
ce système, lequel s'était appuyé, d'ailleurs,
pendant de très longues années, sur la pratique
honteuse des agences ou Compagnies, vérita-
bles repaires de fripons. J'ai connu, moi qui
vous parle, le volontariat d un an, qui n'avait
tien de démocratique. Est-ce que les Malga-
ches, à l'heure présente, sont dans un état de
civilisation aussi avancé que l'était la France en
1872 ?
Raisonnement bien dangereux, car il peut
servir de prétexte à la consécration d'abus que
la France a supprimés chez elle et qu'elle n'a
pas le droit de tolérer dans ses provinces loin-
taines !
- Il me suffira alors de vous montrer com-
ment fonctionne le reenrtement obligatoire dans
des pays où l'état civil est réduit à sa plus
simple expreuion, où je vous défie de savoir
exactement l'âge des jeunes hommes, où la
conscription donae lieu à des commerces ébon-
tés entre les chefs indigènes qui n'ont pu, en
lIénéral, la probité de Salomon, et les familles
des adolescents, lesquelles désirent soustraire
leur progéniture au devoir militaire. Caricature
de conscription, vous dis-je. Selon que vous
serez puissant ou misérable, que vous aurez de
quoi ou que vous serez sans sou ni maille, vous
échapperez au recrutement ou vous n'y coupe-
rez pas. J'aime autant rengagement volontaire :
- .1' _8
au moins celui qui est sans sou m maille retire
un profit de son sacriifce, et la justice distribu-
tive y gagne, tout compte fait. »
Avais-je raison d'affirmer que le problème
était des plus graves ? 11 n'est pas de ceux
qu'on peut examiner dans un article ni même
dans deux. Il y faudra revenir.
Mcrfo JKOMsfan,
Sénateur de l'Hérault, ancien ministre
Vice-président de ta Commission
ténatoriale des Colotal.
- 8.8
AU SEMAT
DEBATS
Les travaux de recherches des mines
Au cours de sa séunce du mardi 19 juin,
le Sénat a adopté le projet voté par la
Chumbre des députés, tendant à compléter
la loi du 10 décembre mit sur les truvuux
de recherches de mines.
M. Chuftnuud, rapporteur, a exposé que
la Commission des Travaux publics deman-
dait au Sénut de substituer au texte impri-
mé de l'article 2 du projet une nouvelle
rédaction portant qu'en Algérie la cession
ou la transmission des primes de recher-
ches de pétrole et de gaz combustibles est
autorisée par l'arrêté du Gouverneur Gé-
néral pris en Conseil du Gouvernement.
Le Sénat a udopté cette disposition.
I.e projet a été voté avec des modifica-
tions qui l'obligent a retourner devant la
Chambre.
Le vote des femmes
Invité à se prononcer sur la fixation ay
G juillet de lu discussion du projet uccor-
ilunt aux femmes le droit de vote et l'éli-
gibilité, le Sénat a refusé par 176 voix con-
tre l?.1, de fixer une date pour un débat
biir ce n ru jet..
COMMISSION DES COLONIEB
Le privilège de la Banque de l'A. 0.
La Commission des Colonies s'est réunie
mardi 19 juin, sous la présidence de M.
Messimy.
lille a eutendu M. Léon Perrior, ministre
des Colonies, qui a insisté près d'elle pour
que le projet adopté par la Chambre des
députés, portant renouvellement du privi-
lège d'émission de la Banque de l'Afrique
Occcidentule, fut rapidement rapporté et
voté par le Sénat avant la séparation du
Parlement.
Le Ministre a profité de cette circonstance
pour faire un exuosé de la situation rlp.
l'A. O. F. et déclarer que la terrible épi-
démie de fièvre jaune qui s'y était déclarée
était heureusement en notable régression
Après le départ du ministre des Colo-
nies, la Commission a accepté le projet re-
latif au privilège de la Manque de l'Afrique
Occidentale et confié le rapport sur ce
projet à M. Jean Philip, sénateur du Gers.
M. llenry Hérenger a été nommé ratp-
porteur du projet relatif a l'application de
l'nticle ÎH.1 du Code d'Instruction Crimi-
nelle à la Guadeloupe, à la Martinique et
à la Héunion.
COMMISSION DES FINANCES
Les conventions maritimes entre la France
et l'Algérie
La eoinniissiou sénatoriale des finances
s est réunie mercredi 20 juin sous la prési-
dence de M. Uémcnld.
Kl le il examiné le projet adopté par la
Chambre dos députés portant approbation
des charges-parties relatives aux services
maritimes entre la France, l'Algérie et la
Tunisie. lii ,'rzitice, 1' .Igérie et la
M. Albert Mathieu a fait nn exposé du
projet. La commission a décidé d'entendre
à l'e sujet le ministre des Travaux publics.
Le Transsaharien
La commission s'est occupée également
du projet adopté par la Chambre des dépu-
tés ayant pour objet d'approuver la création
d'un office des études du chemin de fer
traiiissahrien.
Après une longue discussion a laquelle
ont. pris p-urt. outre le président et le rap-
porteur général MM. Selurameck, Albert
M-nhiou, Jeanneney, Marraud et Bienvenu-
Marlin, la commission a décidé que l'ex-
posé de M. Hervey lui serait, distribué et
qu'elle entendrait ensuite, avant de se pro-
noncer. les ministres des Finnnccs, des Tra-
vnux publies et des Colonies.
COMMISSION DES AFFAIRES
CTRANGERES
.Cession d'un terrain au Congo belge
La Commission sénatoriale des Affaires
étrangères s'est, réunie mercredi 20 juin,
sous la; présidence de M. Lucien Hubert.
Elle a adopté un rapport de M. Lémery
sur le projet voté par la Clwirribre des dé-
putés autorisant le ministre des Affaires
étrangères à sérier a titre gratuit a la co-
lonie du Congo belge une parcelle de ter-
rain de 1.810 mètres carrés sise en bordure
du terrain affecté au consulat de France à
Kinshasa.
T. terrain consulaire dont cette parcelle
représente moins d'un rinqnièmc, n été
donné ;, la France par la colonie en 1902.
T1 est beaucoup plus vaste qu'il ne serait
nécessaire et la rétrocession demandée, ne
comporte aucun inconvénient pour nos ser-
vices.
T J\ colonie du Congo belge désire obtenir
relie session pour Compléter remplacement
Qu'elle destine A l'installation d'un palai8
e justice.
Pierre T AlmNGER
Préside* DE la COWSSMMI de l'Algérie,
les Coloues et des Protectorats
Notre fidèle collaborateur et
ami Pierre l'aittinge" député de
Paris, qui, depuis huit ans, était
premier vice-président de la Commission de
l'Algérie, des colonies et des protectorats,
en a été élu avant-hier Président.
C'est un beau succès personnel dont nous
nous réjouissons, car dans cette grande fa-
mille qu'est notre journal où les opinions
politiques le plus diverses reçoivent l'hospi-
talité la plus large et où chacun exprime li-
brement son programme sur les grandes
questions coloniales, tous se félicitent de
voir un de ceux qui apportent l'autorité de
leur plume dans nos colonnes accécter à un
poste envié, dont l'importance grandit cha-
que jour.
Depuis six ans, Pierre Taittinger donne
aux Annales Coloniales une collaboration
agissante.
A peine âgé de quarante ans, le nouveau
président de la Commission de l'Algérie, des
colonies et des protectorats représente Paris
depuis 1924 et le 1" arrondissement de Pa-
ris depuis les élections dit 22 avril dernier.
En 1919, il avait été élu pour la première
fois député dans la Charente-Inférieure.
Grand, élancé, l'abord sympathique et cor-
dial, Pierre Taittinger est bien connu pour
l'active propagande qu'il a menée en faveur
de ses idées, pour la vigueur de ses interven-
tions; il est unanimement estimé de ses col-
lègues, sans distinction de nl/ances, pour la
loyauté de son caractère, le courage de ses
opinions et aussi pour l'aménité de ses rap-
ports, une fois la lutte terminée.
Faut-il se rappeler que Pierre Taittinger
est monté plusieurs fois à la tribune au cours
des deux dernières législatures, notamment
lorsque des débats coloniaux se déroulaient
en séance, et en dernier lieu, il y a un peu
plus d'un an, lors de Vinterpellation de
MM. Marcel Cachin et Ernest Outrey sur
l'Indochine.
Il fut un des rares orateurs qui, ce jour-
là, surent s'élever au-dessus de mesquines
querelles qui n avaient qu'un but de la fart
des interpellateurs : discréditer le rôle colo-
nial de la France en Extrême-Orient.
Il dit simplement ce que tous les Fran
çais pensaient, exhaussant l' rrlr' ,':' l'
trice de nos pionniers, civils et militaires, sur
les quatre continents, apportant au cours
d'une tempête un peu de réconfortante lu-
rnière.
Nous sommes certains qu'à la présidence
de la Commission de l'Algérie, des Colonies
et des protectorats, Pierre Taittinger fera
une oeuvre de concorde, utile et féconde.
MÊcsrce! Ruedel.
La Commission des Colonies
D*
L'ordre du jour de la séance de mardi à
la Chambre appelait la nomination des
grandes commissions permanentes instituées
par l'article 11 du règlement.
Aucune oprwsition n'ayant été formulée
au sujet des candidats désignés par les grou-
pes, ces candidats ont été proclamés mem-
bres des commissions.
La séance, ouverte à quinze heures, a été
levée à quinze heures dix minutes.
Aussitôt après la proclamation de la com-
position des grandes commissions, les prin-
cipatca rentre elles se sont réunies pour
constituer leur bureau
La Commission de l'Algérie, des Colonies
et des Protectorats a procédé comme il suit
à l'élection de son président, de ses vice-
présidents et de ses secrétaire.
Au premier tour, M. Taittinger (Union
républicair e démocratique), a obtenu 17
voix, M. Diagne (groupe républicain socia-
liste), 9; M. -- Alexandre Varenne (indépen-
dants de gauche), 6; M. Roux-Freissineng
(gauche radicale), 4 et M. Thomson (gauche
radicale), l,
Le second tour a donné 20 voix à M. Tait-
tinger, 17 à M. Diagne et 2 à M. Roux-Freis-
sineng.
M. Taittinirer a été élu prrsidnzt.
Le bureau est ainsi constitué :
Vice-présidents : MM. Nouelle (groupe du
parti socialiste S. F. 1. 0-), Roux-Freissi-
neng, Pcrrcau-Pradicr (groupe des républi-
cains de gauche), Henry Fougère (union ré-
publicaine démocratique), Proust (groupe ré-
publicain radical et radical-socialiste), Ou-
trey (gauche radicale).
Secrétaires: MM. Lambert (groupe répu-
blicain radical et radical-socialiste), Paul
Poncet (député n'appartenant à aucun
eroupe) Pezct (groupe des démocrates po-
pu) sures), Ricci (action dctnocratujuc et so-
ciale), Coponat (groupe républicain radical
ctradicat-sociatiste), Frossard (parti socia-
liste S. F. I. O.), et Desbons (député n'ap-
partenant à aucun groupe).
Exposition coloniale et internationale de Paril
-60
Ut première séance de la Commission de
documentation et d'information s'est réu-
nie cette après-midi iï 15 h. 1/ià, sous lo
présidence de M. Léon llérnrd.
La production du vin
en Afrique du Nord
»♦»
Dans tous les pays européens la surface
des terres en vignobles a diminué, cepen-
dant que la production du vin a été consi-
dérable en 1927.
Cepcndnnt, dans les régions viticolcs du
nord de l'Afrique, Il Alger et à Tunia, on
enregistre également en général une dimi-
nution de la surface des vignobles et de la
production par rapport à 1926. Toutefois,
dans les principaux vignobles, ainsi A Al-
ger, leur étendue est encore de 12.9 0/0 plus
grande que la moyenne dès années 1921-25.
A L,A CHAMBRE
LES BUREAUX
DES GRANDES COMMISSIONS
Gnmmi–|on des Finances
M. Malvy (groupe républicain radical et
radical socialiste), a été1 réélu président de
lu commission des finances à la majorité de
27 voix contre 14 à M. CJwssaigne-Goyon
(union républicaine dénfyocratique), et 2 bul-
letins blancs.
Ont été élus vice-présidents de la commie-
sion des finances :
MM. Due08 (groupe républicain radical et
radical socialiste), Archimbaud (groupe ré-
publicain radical et radical socialiste),
Chllssaignc-Goyoo, Barety (républicain ce
gauche). Locquin (parti socialiste g,F.I.O,).
Viollcttc (groupe républicain socialiste) ; -
Secrétaires : MM. Deyris (groupe républi-
cain radical et radical-socialiste), Antonelli
(parti socialiste S.F.I.O.), Fould (union ré-
publicaine démocratique), Rothschild (n'ap-
partenant à aucun groupe), Spinasse (parti
socialiste S.F.I.O.).
(M. Chussuigne-Coyon a donné sa démis-
sion de vice-président).
M. de Chnppedelaine (gauche radicale), a
été réélu rapporteur général de la Commis-
sion des Finances par 27 voix contre 17 à
M. Pictri. républicain de gnudle.
Cette commission a désigné : M. Anto-
nelli (groupe sociuliste 8. F. 1. O.), comme
rapporteur du budget de l'Algérie et de la
Tunisie et du Maroc ;
M. Archimbaud (givupe républicain ra-
dical et 'l'udkal-HociahHlcl. comme rappor-
teur du budget des colonies.
M. Bouillùux-Lufont (glllldu radicale;,
.) (I. vu attribuer le rapport de la guerre ;
M. Luurent-Kyiiuede l'aér<>nauiti<|in' ; M. ItHiaiiger (député
n'appartenant igliii. celui de la
mai iiic iiuirchande.
Commission des Affaires Etrangères
M. Paul-lloncour panti soriiilish* S.F.I.O.)
a été réélu président de la Commission
des Aliaires clrang«'Tcs |»ar acclamations.
MM. lierthod groupe républicain radicaJ
et radical-socialiste), Mastid (groupe répu-
blicain radical et radical-socialiste). Mistral
(parti socialiste S.F,I.O.), de Castellane
(groupe des républicains de gauche), Lau-
iier groupe républic-ain radical et radical-
socialiste1, et tïucrnier guuche radicale) ont
été élus vice-présidents.
Commission de la Marine Marchande
La commission de lu Marine marchande
a nommé l'résilient notre collaborateur et
IIllIi M. Moriuaud g-auche unioniste et so-
cinle).
MM. Tasso parti socialiste S.F.I.O.),
William Bertrand groupe républicain ra-
dical et radical-socialiste), Rimbert (gauche
rudiculp), Masson (parti socialiste S.KI.O.),
Pignac (groupe des républicains de gau-
che), notre collaborateur et ami lloux-
Freyssineng (gnudlc rndicu1c\.Coly groupe
des républicains de gauche) et Mégis (groupe
des républicains de gauche) ont t"I{. élus
vice-prcsiilcnts.
Commission des Douanes
M. llenry Fougère union i cpublicaine dé-
mocratique.* a été nommé président de la
Commission des nnllillll's. Ont été élus
virr-fiirsiilrttls de celle Commission MM.
Le Mire (union républicaine démocratique',
Marthe (parti socialiste S. F. I. O.), C.ainu-
Zf-t (gauche unioniste et sociale), Mégis
(groupe des républicains de gauche), Mur-
bier groupe d'ildillll démocratique cl so-
ciale1 et Molinié député n'appartenant à au-
cun groupe 1
Commission des Mines
et de la Force motrice
A la Commission des mines, notre ami,
M. Charles Maron socialiste S. F. L O.; a
lis
(lents : MM. Chariot (gauche radicale ), Ma-
zile t-t
socialiste , de Wetidel union républicaine
démocratique', Morinuud (gnn'clie unio-
niste et sociale". C^ulot parti socialiste S.F.
L OJ, Thivrier parti socialiste S. F. L O.)
et Brom démocrale populaire).
Commission des Travaux publics
et des moyens de communication
M. le Trocquer gauche radicale' a éié élu
président de la Commission des Travaux
publics. Ont été élus vire-jirésiilfuls : MM.
Moncelle union républicaine démocratique),
Mazile et F.mile Morel (radicaux-socialistes),
(iourdeau gauche radiealei, Lorin nctinn
démocratique et socialei, :\Iarqllf't (parti so-
cialiste s. F. I. O.
LA PRESIDENCE
DES GRANDES COMMISSIONS
Au point de vue politique, les présiden-
ces des grandes Commissions se répartis-
sent ainsi :
Gauche
:\ socialistes :
Paul-Moncour (Tarn) (sortant) : Affaires
étrangères.
Fiancette (Paris) (nouveau) : Adminis-
tration générale.
Charles Maron (Basses-Aines^ (sortante :
Mines.
ti radicaux socialistes :
Malvy (Lot) (sortant) : Finances.
Lalanne (Landes) (nouveau): Agriculture.
André liesse (Charente-Inférieure) : Lé-
gislation civile et criminelle.
Cazals (Ariogc) : Eneignement..
Durufour (Loire) : Travail.
ll-auet (Aisne) : Comptes définitifs.
Gauche radicale : 2
Daniélou (Finistère) : Marine militaire.
Mallarmé (Alger) : Alsace-Lorrainc.
Droite
Trois autres membres de la gauche ra-
dicale ont été dus présidents de grandes
Commissions.
Comme le dit si justement notre confrère
Canclille, à part de très rares exceptions,
telles que nos amis BouUloux-Lnfont, L)a-
niéloll, Moux-Kreissineng, tous ceux qui siè-
gent dans ce groupe dopuis le début de la
législature 1924, époque qi laquelle il a été
fondé, ou qui y sont venus en 11108 comme
M. Mallarmé qui ne s'est inscrit à aucun
des groupes républicains socialistes, sont
des mécontents de tous les partis qui ont
trouvé là leur lieu de ralliement.
Au reste, des 3 autres présidents de
gruiides Commissions appartenant à la
guuche radicale, un, M. Emile Vincent,
quoique appartenant au parti radical so-
cialiste valoisiell, éiu en liJ19 sur une liste
de Ibloc national, après avoir durant la lé-
gislature 1919-19124 siégé au groupe du
parti, pour venir en 1924 à la gaudie ra-
dicale, élu dans la Côte-d'Or sur la liste du
Bloc national ; un autre, M. Gonnet, après
un séjour de huit ans aux républicains de
gauche, est inscrit depuis un mois à la
gauche radicale. Quant au troisième, M.
Le Trocquer, c'est une véritalbde toupie hol-
landaise de la politique ; membre du grou-
pe des républicains de gauche en 1919 et
en 1921, il fonde un grand groupe de 12
membres en 1920 qui! appelle gauche indé-
pendante (indépendante surtout visooà-vil
des principes républicains), puis les 9/10
de l'effectif de son groupe ayant mordu la
poussière le 22 avril 1928, il entre par la
porte de service du groupe de la gauche ra-
dicale.
Tous trois ont été élus, il y a deux mois,
par la Droite, contre des candidats républI-
cains.
3 gauche radicale :
Gonnet (Somme), Régions libérées.
Emile Vinrent (Côted'Or), Hygiène.
Le Trocquer (Côtes-du-Nord), Travaux
publics.
1 gaucho unioniste :
Morinaud (Constantine), Marine Mar-
chande.
1 union républicaine démocratique :
Taittinger Seine, Algérie, Culonies, Pro-
tectorats.
*t républicains de gauche :
Crinda 'Alpes-Maritimes;, Assurances et
Prévoyance Sociales.
Mollin 1,Seine), Commerce et Illùustrie.
Etienne Fougère (Luire), Douanes.
1 action démocratique et sociale :
Maginot Meuse), Armée.
m *
Deux nouveaux députés seuls ont réussi
en raison de leur compétence ù être élus
présidents de grafides Commissions :
M. l'iullcelte. député de Paris, rapporteur
général -du budget de la Seine à lu Com-
mission de l'Aniinigtiation géllérule, et
M. Etienne Fougère, ancien membre du Co-
mité des Experts, à la Commission des
Douanes.
Citons enfin, parmi les députés coloniaux
ou qui, ù des degrés divers, ont servi et
serviront assurément encore la cause colo-
niale :
Notre ami M. Danielou (gauche radicale),
ancien sous-secrétaire d'Etat à la marine
marchande, désigné comme président de la
commission de la marine militaire ; M. Ma-
ginot action démocrallique et sociale), an-
( ien ministre des Colonies, élu président
de la. commission de l'armée : M. Mallarmé
(gauche radicale), député d'Alger, élu prési-
dent de la commission d'Alsace-Lorraine ;
M. I «ilanue groupe républicain, radical et
radical-socialiste)., député dés louâtes, dé-
légué de Madagascar au Conseil supérieur
des Colonies ;et frère de M. Lalanne, pro-
cureur général à Taiianarive), élu prési-
dent de la commission de l'agriculture ;
M. André liesse (groupe républicain radi-
cal et t'¿lIlidll-!.;¡wialis\f'), le sympathique
ancien ministre des Colonies, élu président
de la commission de législation civile et
criminelle, et M. Mallarmé, élu vice-prési-
dent de celte même commission, ainsi que
M. Alcidc Delmonl (indépendant de gau-
che; ; nuire collaborateur et ami M. Coude
(parti sociaPiste S. F. I. O. , élu vice-prési-
dent de la commission de la niniiiu- mili-
taire.
L'Aviation Coloniale
Soudan français
t'no mission composée de deux appareils
de la Compagnie (iénérule .\,"o["-,sl;lle pi-
lotés par MM. Lullnt d (iuillaumel, vient
d'arriver à Tombouctou.
Cette mission est chargée d'étudier l'or-
ganisai ion des liaisons aériennes entre la
France e| ses Colonies de l'Afrique blllato-
1 iah* Française et du C.-ingo décidée à un
récent Conseil des ministres.
Belgique-Congo
Le Conseil les ministres dumenl Mclge a approuvé le rapport présenté
par l'iligéuieui en chef, Nl. Allard. et ap-
prouvé par le général Yan Crombrugge, di-
recteur général de l'aéronautique civile et
commerciale, au sujet de la liaison par air
entre la Melgi pie et le Congo.
Certaines hautes personnalités politiques
préconisaient la liaison Melgique-Congo via
le Nil. Mais les techniciens belges ont dé-
montré que la liaison Melgique-Congo doit
être réalisée par la France et ses colonies
françaises d'Afrique. De plus, la coopéra-
tion avec l'aviation française ne peut que
faciliter l'établissement quc-C.ongo. CV-q. ce à quoi répond du reste
la mission dont, nous relatons ci-dessus
l'arrivée à Tombouctou.
Académie des sciences
.»«
Il est incontestable (|ue le Sahara possède
dans la chaleur solaire une source d'énergie
extraordinaire ; aussi sont nombicux les es-
sais de captation de cette chaleur.
L'A< adéinie des Sciences a piis connais-
sance d'un travail de M. Pasteur sur un ap-
pareil de réception et d'utilisation de la ra-
diation solaire, dont 1rs- perfectionnements
permettent l'emploi san-, mécanisme spécial
ni modifications, pour tous les usages de la
chaleur : cuisine, distillation, moteurs, fu-
sion des métaux, etc. Il permet d'obtenir
des températures très élevées et d'alimenter
complètement, par roupies thermoéleetri-
ques, un appareil récepteur de T. S. F. à
8 lamp('.
A bord de ma jonque
Tout autour du monde
*
d Titayna vient de jeter dans ma jonque son
dernier récit de grande voyageuse : Mon Tour
du Monde.
Je vous ai aimées, jonques « décoratives,
tt élégantes et barbares courbées sous vos voiles
« dans le vent de la mer. Je vous ai aimées.
« ailes repliées, avançant lentement. »
Titayna a-t-elle aimé autant l Indochine )
Il n'y paraît pas.
Elle dixa :
« Indochine que j'ignore, des liens d'au-
« trefois m' attacheraient par mille fibres à tes
u forêts, tes rizières et tes larges fleuves. »
« Mais Saigon. »
Saigoo a déçu la jeune errante des grande.
routes du monde.
« On y vit entre un café du Commerce et
un salon de coiffure pour dames, le tout relié
par des histoires d' adul tère ou des potins
d'avancement. »
N'est-ce pas là un tableau que pourrait tracer
de Saïgon le crayon amer d'un vieux colonial
dégoûté et blasé du métier ?
Et pourtant avec quelle tendresse Titayna
n'évoque-t-elle pas les villes d'or et de pour-
pre, de poésie et de travail assises ou debout
à tous les carrefours du globe où la France a
planté$on drapeau. -
« Alger la pure, Tunis la paresseuse, tout
d mon adorable Maroc, Madagascar aux belles
« houves, Calédonie mauve et dorée, Nou-
-1 velles-Hébrides travailleuses, Tahiti eniin,
<< qui endormit mon cœur d'une chanson, colo-
» ni de France, je vous ai aimées. Il
Oui, elle les a aimées. Cela se sent bien.
tout autour du monde, elle a regardé, étu-
dié, compris ce qu'elle a daigné regarder, étu-
dier, comprendre.
Beaucoup de gens. Beaucoup de choses.
Le long voyaRe effectué en carso, en avion.
en auto, à cheval, fixé aujourd hui hors du
temps et de l' espace dans les cinq cents pages
d'un volume, est mieux et plus qu'une « rela-
tion ». C'est l'aventure vivante de la vivante
Titayna.
Sous sa plume, les mots sont des coursiers
rapides ou des pierres lancées à toute volée.
Les premiers nous apportent des contrées con-
nues ou inconnues, des tapis de fleurs teintées
par tous les ciels, des joyaux marins si clairs
d' avoir été puisés au grand large, des parfums
vierges conservant intacte leur suavité fraîche
ou brûlante.
Et tout cela évoque des hommes, blancs ou
multicolores, des maisons. des villes, des vil-
lages, des forêts, des fleuves sans nombre.
Les secondes, cherchant moins à blesser qu'à
atteindre un but. Adresse d'esprit. Exercices
d'observation. C'est tout.
Mais ce n'est pas sans regret que nous avons
vu - dans une iuste émotion - la charmante
voyageuse lapidée à son tour avec toutes les
pierres saintes d'Angkor. qui ne sont ni à
vendre ni à prendre.
Si péché avoué est à moité pardonné, péché
expié ne peut-il recevoir complet pardon ?
Mme Titayna, invitée à la table du Gou-
verneur de la Cochinchine, comme première
punition, s'est vue non seulement priver de
dessert, mais encore de chner.
Quand son crime fut connu du Gouverneur,
en effet, celui-ci lui envoya dire et comment !
Je souhaite cependant qu'on ne soit pas plus
sévère pour la jeune femme moderne qu'on ne
le fût - qu'on ne l'est encore - pour Salomé
qui demanda et obtint la tête de Jean-Baptiste.
il est vrai que Titayna ne demanda rien du
tout avant de s'offrir la tête de pierre du boud-
dah sacré. E.t elle ne dansa ni pour le roi, ni
pour le Gouverneur de la Cochinchine, ni même
pour le Résident du Cambodge.
Mais laissons nos regrets de voir aux ,doigtt
de cette Françai se les taches indélébiles de son
passage à Angkor-Vat.
Mon Tour du Monde ne manquera pas de
passionner tous les grands voyageurs et même
les amoureux des beaux voyages qui se font,
l'hiver, auprès de l'âtre o à la clarté des lam-
pes x. Et qui sait si quelque jeune lecteur n' y
puisera pas l'amour des belles entreprises co-
loniales.
La grande aventure courue par cette jeune
femme qui, dans un corps d' adolescente, porte
une âme faite à la vaste taille du monde, est
crânement vécue, sobrement écrite. Elle res-
tera une saine et magnifique leçon d' énergie
(Ankor en moins).
C'est ce qui explique le bruit que fait au-
tour de l'œuvre de Titavna. la renommée aux
cent bouches d'or.
iratic--.fforcef. t- îJ
Dépêches de l'Indochine
1 '1
Couronnement de S. M. Monivonq
Les jé/es dit ronronnement de S. M. Mo-
nir<»ui sr dérouleront à l'nom-Penh du
tvi juillet.
lllclnpnhlL
- e'8 -----
Un drame étrange
dans l'Océan indien
I n drame de lu mer, sur lequel on 11e possède
encore <|iie des détails txè.s \lignes, est ,-u tram
de -e dérouler dans l'Océan Indien à bord du na-
(pmbol. /('n is'-Rdj/, se rendant d'Australie en \n-
irMerre avec <100 passagers et un équipage de 120
hommes. Le croiseur britannique /̃r»»/erpns<\ qui
se trouve au larjie de Colombo, a capté hier
matin un message émanant du paquebot et di-
sant
.< Avons des difficultés avec huit hommes dan-
gereux qui se sont embarqués subrepticement h
bord. Y a-t-il un navire do glli'IT, sur notre mute?
1.7X0 nulles marins il l'est et 42 au nord de (ïallo.
FaiMins roule vers (".oloinbo. »
(ïalle est un port forlilié sur la côte sud-ouest
de <>> lanV
I .'Kntfirprisfi a répondu :
n U n'y a pas .le navire de guerre dans votre
1 voisinage, lbtes-nous si la situation est sérieuse.»
Depuis, le Jcrris-Pity n'a plus donné de ses
nouvelles.
JOIIMIlJjJiOTIDIEI
Rédaction & Administration :
M, m m mm-mm
PARIS Cl-)
TtUTM. t LOUVM 1»*F
RICMBLIKU «7-M
1 e 0
Les Annales Coloniales
CM MMMMMM et Ncklme. sont reçue. au
bureau du ourncal.
DIRECTEURS : Marotl RUEDEL et L..G. THÊBAULT
Tou. les article, publiés dans notre tournaI ne peuvent
être reproduits qu'en citant les ANNALES COLONIALES.
IIOMEMENTS
iHt U tuppUmtnt illustré:
Un M 6 Moi* 8 Mtli
Frame et
colonia 120 » Ut SI •
ttranger.. 180 9 Wt 10
On s'abonne sans trais dall
tous les bureaux de poste.
LE RECRUTEMEN r MIUTAIRE AUX COLONIES
Il y a peu de 'problèmes plus graves que
celui du recrutement militaire aux colooies. Il
en est peu qu'on doive aborder avec plut de
circonspection et plus de prudence. Mais la
prudence. poussée au delà de certaines limites,
fa circonspection, quand elle dépasse certaines
bornes, sont l'une de la lâcheté, l'autre de
l'hypocrisie. Il faut considérer la question, pré-
cisément parce qu' elle est des plus graves, avec
franchise. avec courage. C'ellt le meilleur
moyen d y porter de la clarté, c' est le procédé
le plus sûr pour démasquer des exagérations
fâcheuses et arrêter certaines campagnes qui
n'ont jamais plus de force que lorsqu' on semble
avoir quelque chose à cacher.
Je prends mon exemple à Madagascar, puis-
que j'ai reçu de là-bas des documents dont tout
me fait croire qu'ils sont sérieux et exacts. J' en
ai de différentes sources. Or, il y a une vérité
qui apparaît, quelle que soit l'origine des ren-
seignements qui nous arrivent. L indigène de
Madagascar n a aucun goût pour, la vie mili-
taire. Ah 1 quel plaisir d'être soldat ! n'est
pas un refrain malgache. On se rappelle la
définition restée justement célèbre : est pékin
tout ce qui n est pas militaire. Dans la Grande
lie, tout le monde a une vocation irrésistible
pour l'état de pékin.
Si, d'autre part, on cause avec des Euro-
péens installés dans la colonie depuis quelques
années, voire même avec des administrateurs qui
ont mis longtemps la main à la pte. on s'aper-
çoit vite qu ils trouvent qu il vaudrait beaucoup
mieux que cette aversion de l'indigène pour le
noble métier des armes fût généralement res-
pectée, que dis-je ? encouragée, louée. Il n'est
pas rare d' entendre des raisonnements de ce
genre (encore une fois. il est vain, il est dan-
gereux de cacher ou d altérer la réalité) : « L'in-
dignc manque avant tout -d'esprit critique. Le
tirailleur, qui vient en France, ne retient que
ee qui frappe son imagination, et son imagina-
tion est frappée parce qu'il voit de trop près
des Luropéeiis très différents pc ceux qu'il
avait appris à respecter, à admirer dans la co-
Ionie. Il y a. en Europe, des misères qui sou-
lèvent le coeur et qu'il ne connaissait pas, des
pauvres diables aussi malheureux et parfois
aussi illettrés que ceux de sa contrée lointaine,
des femmes blanches chez lesquelles le besoin
de vivre a triomphé depuis longtemps du pré-
jugé des races, des hommes publics qu'on mal-
mine vigoureusement, des esprits téméraires
cui dénoncent violemment le colonialisme et
cf autres qui reprochent à la France de n'être
plus la patrie des droits de l'homme et - du ci-
toyen. Comment voulez-vous que notre homme
sépare le bon grain de l'ivraie, qu'il distingue
derrière ces manifestations tumultueuses d'une
pensée dont il ne peut suivre ni les origines ni
le jeu. les assises séculaires sur lesquelles repose
cette civilisation dont nous prétendons être les
apôtres dans son pays ? »
Réfléchissons un instant, et nous verrons vite
tout ce qu'il y a de sérieux, de profond, d'in-
quiétant aussi dans des raisonnements de ce
genre. Et il n'est pas rare non plus que ceux
qui les tiennent finissent par vous déclarer :
le L indigène qui revient - d'Europe, après un
assez long séjour, se croit, dit-on, supérieur à
tous ceux qui, comme lui, n'ont pas fait un
long voyage, et regarde avec dédain ses frères
de race qui sont restés enracinés au sol natal.
C est trop peu dire : nous voyons qu'il se croit
supérieur à ces Européens, dont il s'était fait
une idée infiniment plus avantageuse, et dont
tant de faits mal interprétés, tant d'observations
mal dir;géc:I, lui ont fait perdre le respect. Com-
ment ne pourrions-nous pas voir là une des
causes de la décadence de notre influence colo-
nisatrice ) n
Voilà pourquoi, concluent-ils, la conscriP-
tion militaire n'est pas une bonne opération. En
particulier, le décret du 4 décembre 1919 qui
l organire à Madagascar est prématuré, surtout
dans les régionf du Sud, de l'Ouest, de rEst
et du Nord, où les Malgaches ignorent absolu-
ment ce qu' est « la patrie » ; le sentiment
ile la famille lui-même est chez ceux-là encore
(crt incertain ; allez donc leur parler de devoir
militaire !
Il Vous n'ignorez pas cependant, ai-je répli-
qué plus d'une fois, que la nbuvelle réglemen-
tation a pour résultat de permettre pour les
Français de la métropole cette réduction du
survice militaire à laquelle nous sommes tous
trôs attachés ? - Apparemment, mais conten-
tez-vous, du moins, des engagements volon-
hircs. - Contradiction évidente, vous préten-
dez vous-même que le Malgache n a aucun
Eofit pour le métier de soldat. - Pardon ! cette
répulsion est générale, mais elle cède devant
des arguments irrésistibles. Il s'agit de payer.
Les habitants se réunissent, organisent une sous-
cription publique et le produit est destiné à ceux
qui veulent mon contracter un engagement. Une
prime de 5 ou 600 francs décide les jeunes
hommes à s'enrôler. - Et vous trouvez cela
démocratique? - Non, mais je voudrais qu'à
l' abri de ce mot. vous ne vous lanciez pas,
comme tant d'autres, dans des considérations
quelque peu déplacées.
Combien y a-t-il de siècles que le « rem-
placement » a été supprimé en France ? Si mes
souvenirs sont exacts, c'est en 1872 qu'a cessé
ce système, lequel s'était appuyé, d'ailleurs,
pendant de très longues années, sur la pratique
honteuse des agences ou Compagnies, vérita-
bles repaires de fripons. J'ai connu, moi qui
vous parle, le volontariat d un an, qui n'avait
tien de démocratique. Est-ce que les Malga-
ches, à l'heure présente, sont dans un état de
civilisation aussi avancé que l'était la France en
1872 ?
Raisonnement bien dangereux, car il peut
servir de prétexte à la consécration d'abus que
la France a supprimés chez elle et qu'elle n'a
pas le droit de tolérer dans ses provinces loin-
taines !
- Il me suffira alors de vous montrer com-
ment fonctionne le reenrtement obligatoire dans
des pays où l'état civil est réduit à sa plus
simple expreuion, où je vous défie de savoir
exactement l'âge des jeunes hommes, où la
conscription donae lieu à des commerces ébon-
tés entre les chefs indigènes qui n'ont pu, en
lIénéral, la probité de Salomon, et les familles
des adolescents, lesquelles désirent soustraire
leur progéniture au devoir militaire. Caricature
de conscription, vous dis-je. Selon que vous
serez puissant ou misérable, que vous aurez de
quoi ou que vous serez sans sou ni maille, vous
échapperez au recrutement ou vous n'y coupe-
rez pas. J'aime autant rengagement volontaire :
- .1' _8
au moins celui qui est sans sou m maille retire
un profit de son sacriifce, et la justice distribu-
tive y gagne, tout compte fait. »
Avais-je raison d'affirmer que le problème
était des plus graves ? 11 n'est pas de ceux
qu'on peut examiner dans un article ni même
dans deux. Il y faudra revenir.
Mcrfo JKOMsfan,
Sénateur de l'Hérault, ancien ministre
Vice-président de ta Commission
ténatoriale des Colotal.
- 8.8
AU SEMAT
DEBATS
Les travaux de recherches des mines
Au cours de sa séunce du mardi 19 juin,
le Sénat a adopté le projet voté par la
Chumbre des députés, tendant à compléter
la loi du 10 décembre mit sur les truvuux
de recherches de mines.
M. Chuftnuud, rapporteur, a exposé que
la Commission des Travaux publics deman-
dait au Sénut de substituer au texte impri-
mé de l'article 2 du projet une nouvelle
rédaction portant qu'en Algérie la cession
ou la transmission des primes de recher-
ches de pétrole et de gaz combustibles est
autorisée par l'arrêté du Gouverneur Gé-
néral pris en Conseil du Gouvernement.
Le Sénat a udopté cette disposition.
I.e projet a été voté avec des modifica-
tions qui l'obligent a retourner devant la
Chambre.
Le vote des femmes
Invité à se prononcer sur la fixation ay
G juillet de lu discussion du projet uccor-
ilunt aux femmes le droit de vote et l'éli-
gibilité, le Sénat a refusé par 176 voix con-
tre l?.1, de fixer une date pour un débat
biir ce n ru jet..
COMMISSION DES COLONIEB
Le privilège de la Banque de l'A. 0.
La Commission des Colonies s'est réunie
mardi 19 juin, sous la présidence de M.
Messimy.
lille a eutendu M. Léon Perrior, ministre
des Colonies, qui a insisté près d'elle pour
que le projet adopté par la Chambre des
députés, portant renouvellement du privi-
lège d'émission de la Banque de l'Afrique
Occcidentule, fut rapidement rapporté et
voté par le Sénat avant la séparation du
Parlement.
Le Ministre a profité de cette circonstance
pour faire un exuosé de la situation rlp.
l'A. O. F. et déclarer que la terrible épi-
démie de fièvre jaune qui s'y était déclarée
était heureusement en notable régression
Après le départ du ministre des Colo-
nies, la Commission a accepté le projet re-
latif au privilège de la Manque de l'Afrique
Occidentale et confié le rapport sur ce
projet à M. Jean Philip, sénateur du Gers.
M. llenry Hérenger a été nommé ratp-
porteur du projet relatif a l'application de
l'nticle ÎH.1 du Code d'Instruction Crimi-
nelle à la Guadeloupe, à la Martinique et
à la Héunion.
COMMISSION DES FINANCES
Les conventions maritimes entre la France
et l'Algérie
La eoinniissiou sénatoriale des finances
s est réunie mercredi 20 juin sous la prési-
dence de M. Uémcnld.
Kl le il examiné le projet adopté par la
Chambre dos députés portant approbation
des charges-parties relatives aux services
maritimes entre la France, l'Algérie et la
Tunisie. lii ,'rzitice, 1' .Igérie et la
M. Albert Mathieu a fait nn exposé du
projet. La commission a décidé d'entendre
à l'e sujet le ministre des Travaux publics.
Le Transsaharien
La commission s'est occupée également
du projet adopté par la Chambre des dépu-
tés ayant pour objet d'approuver la création
d'un office des études du chemin de fer
traiiissahrien.
Après une longue discussion a laquelle
ont. pris p-urt. outre le président et le rap-
porteur général MM. Selurameck, Albert
M-nhiou, Jeanneney, Marraud et Bienvenu-
Marlin, la commission a décidé que l'ex-
posé de M. Hervey lui serait, distribué et
qu'elle entendrait ensuite, avant de se pro-
noncer. les ministres des Finnnccs, des Tra-
vnux publies et des Colonies.
COMMISSION DES AFFAIRES
CTRANGERES
.Cession d'un terrain au Congo belge
La Commission sénatoriale des Affaires
étrangères s'est, réunie mercredi 20 juin,
sous la; présidence de M. Lucien Hubert.
Elle a adopté un rapport de M. Lémery
sur le projet voté par la Clwirribre des dé-
putés autorisant le ministre des Affaires
étrangères à sérier a titre gratuit a la co-
lonie du Congo belge une parcelle de ter-
rain de 1.810 mètres carrés sise en bordure
du terrain affecté au consulat de France à
Kinshasa.
T. terrain consulaire dont cette parcelle
représente moins d'un rinqnièmc, n été
donné ;, la France par la colonie en 1902.
T1 est beaucoup plus vaste qu'il ne serait
nécessaire et la rétrocession demandée, ne
comporte aucun inconvénient pour nos ser-
vices.
T J\ colonie du Congo belge désire obtenir
relie session pour Compléter remplacement
Qu'elle destine A l'installation d'un palai8
e justice.
Pierre T AlmNGER
Préside* DE la COWSSMMI de l'Algérie,
les Coloues et des Protectorats
Notre fidèle collaborateur et
ami Pierre l'aittinge" député de
Paris, qui, depuis huit ans, était
premier vice-président de la Commission de
l'Algérie, des colonies et des protectorats,
en a été élu avant-hier Président.
C'est un beau succès personnel dont nous
nous réjouissons, car dans cette grande fa-
mille qu'est notre journal où les opinions
politiques le plus diverses reçoivent l'hospi-
talité la plus large et où chacun exprime li-
brement son programme sur les grandes
questions coloniales, tous se félicitent de
voir un de ceux qui apportent l'autorité de
leur plume dans nos colonnes accécter à un
poste envié, dont l'importance grandit cha-
que jour.
Depuis six ans, Pierre Taittinger donne
aux Annales Coloniales une collaboration
agissante.
A peine âgé de quarante ans, le nouveau
président de la Commission de l'Algérie, des
colonies et des protectorats représente Paris
depuis 1924 et le 1" arrondissement de Pa-
ris depuis les élections dit 22 avril dernier.
En 1919, il avait été élu pour la première
fois député dans la Charente-Inférieure.
Grand, élancé, l'abord sympathique et cor-
dial, Pierre Taittinger est bien connu pour
l'active propagande qu'il a menée en faveur
de ses idées, pour la vigueur de ses interven-
tions; il est unanimement estimé de ses col-
lègues, sans distinction de nl/ances, pour la
loyauté de son caractère, le courage de ses
opinions et aussi pour l'aménité de ses rap-
ports, une fois la lutte terminée.
Faut-il se rappeler que Pierre Taittinger
est monté plusieurs fois à la tribune au cours
des deux dernières législatures, notamment
lorsque des débats coloniaux se déroulaient
en séance, et en dernier lieu, il y a un peu
plus d'un an, lors de Vinterpellation de
MM. Marcel Cachin et Ernest Outrey sur
l'Indochine.
Il fut un des rares orateurs qui, ce jour-
là, surent s'élever au-dessus de mesquines
querelles qui n avaient qu'un but de la fart
des interpellateurs : discréditer le rôle colo-
nial de la France en Extrême-Orient.
Il dit simplement ce que tous les Fran
çais pensaient, exhaussant l' rrlr' ,':' l'
trice de nos pionniers, civils et militaires, sur
les quatre continents, apportant au cours
d'une tempête un peu de réconfortante lu-
rnière.
Nous sommes certains qu'à la présidence
de la Commission de l'Algérie, des Colonies
et des protectorats, Pierre Taittinger fera
une oeuvre de concorde, utile et féconde.
MÊcsrce! Ruedel.
La Commission des Colonies
D*
L'ordre du jour de la séance de mardi à
la Chambre appelait la nomination des
grandes commissions permanentes instituées
par l'article 11 du règlement.
Aucune oprwsition n'ayant été formulée
au sujet des candidats désignés par les grou-
pes, ces candidats ont été proclamés mem-
bres des commissions.
La séance, ouverte à quinze heures, a été
levée à quinze heures dix minutes.
Aussitôt après la proclamation de la com-
position des grandes commissions, les prin-
cipatca rentre elles se sont réunies pour
constituer leur bureau
La Commission de l'Algérie, des Colonies
et des Protectorats a procédé comme il suit
à l'élection de son président, de ses vice-
présidents et de ses secrétaire.
Au premier tour, M. Taittinger (Union
républicair e démocratique), a obtenu 17
voix, M. Diagne (groupe républicain socia-
liste), 9; M. -- Alexandre Varenne (indépen-
dants de gauche), 6; M. Roux-Freissineng
(gauche radicale), 4 et M. Thomson (gauche
radicale), l,
Le second tour a donné 20 voix à M. Tait-
tinger, 17 à M. Diagne et 2 à M. Roux-Freis-
sineng.
M. Taittinirer a été élu prrsidnzt.
Le bureau est ainsi constitué :
Vice-présidents : MM. Nouelle (groupe du
parti socialiste S. F. 1. 0-), Roux-Freissi-
neng, Pcrrcau-Pradicr (groupe des républi-
cains de gauche), Henry Fougère (union ré-
publicaine démocratique), Proust (groupe ré-
publicain radical et radical-socialiste), Ou-
trey (gauche radicale).
Secrétaires: MM. Lambert (groupe répu-
blicain radical et radical-socialiste), Paul
Poncet (député n'appartenant à aucun
eroupe) Pezct (groupe des démocrates po-
pu) sures), Ricci (action dctnocratujuc et so-
ciale), Coponat (groupe républicain radical
ctradicat-sociatiste), Frossard (parti socia-
liste S. F. I. O.), et Desbons (député n'ap-
partenant à aucun groupe).
Exposition coloniale et internationale de Paril
-60
Ut première séance de la Commission de
documentation et d'information s'est réu-
nie cette après-midi iï 15 h. 1/ià, sous lo
présidence de M. Léon llérnrd.
La production du vin
en Afrique du Nord
»♦»
Dans tous les pays européens la surface
des terres en vignobles a diminué, cepen-
dant que la production du vin a été consi-
dérable en 1927.
Cepcndnnt, dans les régions viticolcs du
nord de l'Afrique, Il Alger et à Tunia, on
enregistre également en général une dimi-
nution de la surface des vignobles et de la
production par rapport à 1926. Toutefois,
dans les principaux vignobles, ainsi A Al-
ger, leur étendue est encore de 12.9 0/0 plus
grande que la moyenne dès années 1921-25.
A L,A CHAMBRE
LES BUREAUX
DES GRANDES COMMISSIONS
Gnmmi–|on des Finances
M. Malvy (groupe républicain radical et
radical socialiste), a été1 réélu président de
lu commission des finances à la majorité de
27 voix contre 14 à M. CJwssaigne-Goyon
(union républicaine dénfyocratique), et 2 bul-
letins blancs.
Ont été élus vice-présidents de la commie-
sion des finances :
MM. Due08 (groupe républicain radical et
radical socialiste), Archimbaud (groupe ré-
publicain radical et radical socialiste),
Chllssaignc-Goyoo, Barety (républicain ce
gauche). Locquin (parti socialiste g,F.I.O,).
Viollcttc (groupe républicain socialiste) ; -
Secrétaires : MM. Deyris (groupe républi-
cain radical et radical-socialiste), Antonelli
(parti socialiste S.F.I.O.), Fould (union ré-
publicaine démocratique), Rothschild (n'ap-
partenant à aucun groupe), Spinasse (parti
socialiste S.F.I.O.).
(M. Chussuigne-Coyon a donné sa démis-
sion de vice-président).
M. de Chnppedelaine (gauche radicale), a
été réélu rapporteur général de la Commis-
sion des Finances par 27 voix contre 17 à
M. Pictri. républicain de gnudle.
Cette commission a désigné : M. Anto-
nelli (groupe sociuliste 8. F. 1. O.), comme
rapporteur du budget de l'Algérie et de la
Tunisie et du Maroc ;
M. Archimbaud (givupe républicain ra-
dical et 'l'udkal-HociahHlcl. comme rappor-
teur du budget des colonies.
M. Bouillùux-Lufont (glllldu radicale;,
.) (I. vu attribuer le rapport de la guerre ;
M. Luurent-Kyiiue
n'appartenant igliii. celui de la
mai iiic iiuirchande.
Commission des Affaires Etrangères
M. Paul-lloncour panti soriiilish* S.F.I.O.)
a été réélu président de la Commission
des Aliaires clrang«'Tcs |»ar acclamations.
MM. lierthod groupe républicain radicaJ
et radical-socialiste), Mastid (groupe répu-
blicain radical et radical-socialiste). Mistral
(parti socialiste S.F,I.O.), de Castellane
(groupe des républicains de gauche), Lau-
iier groupe républic-ain radical et radical-
socialiste1, et tïucrnier guuche radicale) ont
été élus vice-présidents.
Commission de la Marine Marchande
La commission de lu Marine marchande
a nommé l'résilient notre collaborateur et
IIllIi M. Moriuaud g-auche unioniste et so-
cinle).
MM. Tasso parti socialiste S.F.I.O.),
William Bertrand groupe républicain ra-
dical et radical-socialiste), Rimbert (gauche
rudiculp), Masson (parti socialiste S.KI.O.),
Pignac (groupe des républicains de gau-
che), notre collaborateur et ami lloux-
Freyssineng (gnudlc rndicu1c\.Coly groupe
des républicains de gauche) et Mégis (groupe
des républicains de gauche) ont t"I{. élus
vice-prcsiilcnts.
Commission des Douanes
M. llenry Fougère union i cpublicaine dé-
mocratique.* a été nommé président de la
Commission des nnllillll's. Ont été élus
virr-fiirsiilrttls de celle Commission MM.
Le Mire (union républicaine démocratique',
Marthe (parti socialiste S. F. I. O.), C.ainu-
Zf-t (gauche unioniste et sociale), Mégis
(groupe des républicains de gauche), Mur-
bier groupe d'ildillll démocratique cl so-
ciale1 et Molinié député n'appartenant à au-
cun groupe 1
Commission des Mines
et de la Force motrice
A la Commission des mines, notre ami,
M. Charles Maron socialiste S. F. L O.; a
lis
(lents : MM. Chariot (gauche radicale ), Ma-
zile t-t
socialiste , de Wetidel union républicaine
démocratique', Morinuud (gnn'clie unio-
niste et sociale". C^ulot parti socialiste S.F.
L OJ, Thivrier parti socialiste S. F. L O.)
et Brom démocrale populaire).
Commission des Travaux publics
et des moyens de communication
M. le Trocquer gauche radicale' a éié élu
président de la Commission des Travaux
publics. Ont été élus vire-jirésiilfuls : MM.
Moncelle union républicaine démocratique),
Mazile et F.mile Morel (radicaux-socialistes),
(iourdeau gauche radiealei, Lorin nctinn
démocratique et socialei, :\Iarqllf't (parti so-
cialiste s. F. I. O.
LA PRESIDENCE
DES GRANDES COMMISSIONS
Au point de vue politique, les présiden-
ces des grandes Commissions se répartis-
sent ainsi :
Gauche
:\ socialistes :
Paul-Moncour (Tarn) (sortant) : Affaires
étrangères.
Fiancette (Paris) (nouveau) : Adminis-
tration générale.
Charles Maron (Basses-Aines^ (sortante :
Mines.
ti radicaux socialistes :
Malvy (Lot) (sortant) : Finances.
Lalanne (Landes) (nouveau): Agriculture.
André liesse (Charente-Inférieure) : Lé-
gislation civile et criminelle.
Cazals (Ariogc) : Eneignement..
Durufour (Loire) : Travail.
ll-auet (Aisne) : Comptes définitifs.
Gauche radicale : 2
Daniélou (Finistère) : Marine militaire.
Mallarmé (Alger) : Alsace-Lorrainc.
Droite
Trois autres membres de la gauche ra-
dicale ont été dus présidents de grandes
Commissions.
Comme le dit si justement notre confrère
Canclille, à part de très rares exceptions,
telles que nos amis BouUloux-Lnfont, L)a-
niéloll, Moux-Kreissineng, tous ceux qui siè-
gent dans ce groupe dopuis le début de la
législature 1924, époque qi laquelle il a été
fondé, ou qui y sont venus en 11108 comme
M. Mallarmé qui ne s'est inscrit à aucun
des groupes républicains socialistes, sont
des mécontents de tous les partis qui ont
trouvé là leur lieu de ralliement.
Au reste, des 3 autres présidents de
gruiides Commissions appartenant à la
guuche radicale, un, M. Emile Vincent,
quoique appartenant au parti radical so-
cialiste valoisiell, éiu en liJ19 sur une liste
de Ibloc national, après avoir durant la lé-
gislature 1919-19124 siégé au groupe du
parti, pour venir en 1924 à la gaudie ra-
dicale, élu dans la Côte-d'Or sur la liste du
Bloc national ; un autre, M. Gonnet, après
un séjour de huit ans aux républicains de
gauche, est inscrit depuis un mois à la
gauche radicale. Quant au troisième, M.
Le Trocquer, c'est une véritalbde toupie hol-
landaise de la politique ; membre du grou-
pe des républicains de gauche en 1919 et
en 1921, il fonde un grand groupe de 12
membres en 1920 qui! appelle gauche indé-
pendante (indépendante surtout visooà-vil
des principes républicains), puis les 9/10
de l'effectif de son groupe ayant mordu la
poussière le 22 avril 1928, il entre par la
porte de service du groupe de la gauche ra-
dicale.
Tous trois ont été élus, il y a deux mois,
par la Droite, contre des candidats républI-
cains.
3 gauche radicale :
Gonnet (Somme), Régions libérées.
Emile Vinrent (Côted'Or), Hygiène.
Le Trocquer (Côtes-du-Nord), Travaux
publics.
1 gaucho unioniste :
Morinaud (Constantine), Marine Mar-
chande.
1 union républicaine démocratique :
Taittinger Seine, Algérie, Culonies, Pro-
tectorats.
*t républicains de gauche :
Crinda 'Alpes-Maritimes;, Assurances et
Prévoyance Sociales.
Mollin 1,Seine), Commerce et Illùustrie.
Etienne Fougère (Luire), Douanes.
1 action démocratique et sociale :
Maginot Meuse), Armée.
m *
Deux nouveaux députés seuls ont réussi
en raison de leur compétence ù être élus
présidents de grafides Commissions :
M. l'iullcelte. député de Paris, rapporteur
général -du budget de la Seine à lu Com-
mission de l'Aniinigtiation géllérule, et
M. Etienne Fougère, ancien membre du Co-
mité des Experts, à la Commission des
Douanes.
Citons enfin, parmi les députés coloniaux
ou qui, ù des degrés divers, ont servi et
serviront assurément encore la cause colo-
niale :
Notre ami M. Danielou (gauche radicale),
ancien sous-secrétaire d'Etat à la marine
marchande, désigné comme président de la
commission de la marine militaire ; M. Ma-
ginot action démocrallique et sociale), an-
( ien ministre des Colonies, élu président
de la. commission de l'armée : M. Mallarmé
(gauche radicale), député d'Alger, élu prési-
dent de la commission d'Alsace-Lorraine ;
M. I «ilanue groupe républicain, radical et
radical-socialiste)., député dés louâtes, dé-
légué de Madagascar au Conseil supérieur
des Colonies ;et frère de M. Lalanne, pro-
cureur général à Taiianarive), élu prési-
dent de la commission de l'agriculture ;
M. André liesse (groupe républicain radi-
cal et t'¿lIlidll-!.;¡wialis\f'), le sympathique
ancien ministre des Colonies, élu président
de la commission de législation civile et
criminelle, et M. Mallarmé, élu vice-prési-
dent de celte même commission, ainsi que
M. Alcidc Delmonl (indépendant de gau-
che; ; nuire collaborateur et ami M. Coude
(parti sociaPiste S. F. I. O. , élu vice-prési-
dent de la commission de la niniiiu- mili-
taire.
L'Aviation Coloniale
Soudan français
t'no mission composée de deux appareils
de la Compagnie (iénérule .\,"o["-,sl;lle pi-
lotés par MM. Lullnt d (iuillaumel, vient
d'arriver à Tombouctou.
Cette mission est chargée d'étudier l'or-
ganisai ion des liaisons aériennes entre la
France e| ses Colonies de l'Afrique blllato-
1 iah* Française et du C.-ingo décidée à un
récent Conseil des ministres.
Belgique-Congo
Le Conseil les ministres du
par l'iligéuieui en chef, Nl. Allard. et ap-
prouvé par le général Yan Crombrugge, di-
recteur général de l'aéronautique civile et
commerciale, au sujet de la liaison par air
entre la Melgi pie et le Congo.
Certaines hautes personnalités politiques
préconisaient la liaison Melgique-Congo via
le Nil. Mais les techniciens belges ont dé-
montré que la liaison Melgique-Congo doit
être réalisée par la France et ses colonies
françaises d'Afrique. De plus, la coopéra-
tion avec l'aviation française ne peut que
faciliter l'établissement
la mission dont, nous relatons ci-dessus
l'arrivée à Tombouctou.
Académie des sciences
.»«
Il est incontestable (|ue le Sahara possède
dans la chaleur solaire une source d'énergie
extraordinaire ; aussi sont nombicux les es-
sais de captation de cette chaleur.
L'A< adéinie des Sciences a piis connais-
sance d'un travail de M. Pasteur sur un ap-
pareil de réception et d'utilisation de la ra-
diation solaire, dont 1rs- perfectionnements
permettent l'emploi san-, mécanisme spécial
ni modifications, pour tous les usages de la
chaleur : cuisine, distillation, moteurs, fu-
sion des métaux, etc. Il permet d'obtenir
des températures très élevées et d'alimenter
complètement, par roupies thermoéleetri-
ques, un appareil récepteur de T. S. F. à
8 lamp('.
A bord de ma jonque
Tout autour du monde
*
d Titayna vient de jeter dans ma jonque son
dernier récit de grande voyageuse : Mon Tour
du Monde.
Je vous ai aimées, jonques « décoratives,
tt élégantes et barbares courbées sous vos voiles
« dans le vent de la mer. Je vous ai aimées.
« ailes repliées, avançant lentement. »
Titayna a-t-elle aimé autant l Indochine )
Il n'y paraît pas.
Elle dixa :
« Indochine que j'ignore, des liens d'au-
« trefois m' attacheraient par mille fibres à tes
u forêts, tes rizières et tes larges fleuves. »
« Mais Saigon. »
Saigoo a déçu la jeune errante des grande.
routes du monde.
« On y vit entre un café du Commerce et
un salon de coiffure pour dames, le tout relié
par des histoires d' adul tère ou des potins
d'avancement. »
N'est-ce pas là un tableau que pourrait tracer
de Saïgon le crayon amer d'un vieux colonial
dégoûté et blasé du métier ?
Et pourtant avec quelle tendresse Titayna
n'évoque-t-elle pas les villes d'or et de pour-
pre, de poésie et de travail assises ou debout
à tous les carrefours du globe où la France a
planté$on drapeau. -
« Alger la pure, Tunis la paresseuse, tout
d mon adorable Maroc, Madagascar aux belles
« houves, Calédonie mauve et dorée, Nou-
-1 velles-Hébrides travailleuses, Tahiti eniin,
<< qui endormit mon cœur d'une chanson, colo-
» ni de France, je vous ai aimées. Il
Oui, elle les a aimées. Cela se sent bien.
tout autour du monde, elle a regardé, étu-
dié, compris ce qu'elle a daigné regarder, étu-
dier, comprendre.
Beaucoup de gens. Beaucoup de choses.
Le long voyaRe effectué en carso, en avion.
en auto, à cheval, fixé aujourd hui hors du
temps et de l' espace dans les cinq cents pages
d'un volume, est mieux et plus qu'une « rela-
tion ». C'est l'aventure vivante de la vivante
Titayna.
Sous sa plume, les mots sont des coursiers
rapides ou des pierres lancées à toute volée.
Les premiers nous apportent des contrées con-
nues ou inconnues, des tapis de fleurs teintées
par tous les ciels, des joyaux marins si clairs
d' avoir été puisés au grand large, des parfums
vierges conservant intacte leur suavité fraîche
ou brûlante.
Et tout cela évoque des hommes, blancs ou
multicolores, des maisons. des villes, des vil-
lages, des forêts, des fleuves sans nombre.
Les secondes, cherchant moins à blesser qu'à
atteindre un but. Adresse d'esprit. Exercices
d'observation. C'est tout.
Mais ce n'est pas sans regret que nous avons
vu - dans une iuste émotion - la charmante
voyageuse lapidée à son tour avec toutes les
pierres saintes d'Angkor. qui ne sont ni à
vendre ni à prendre.
Si péché avoué est à moité pardonné, péché
expié ne peut-il recevoir complet pardon ?
Mme Titayna, invitée à la table du Gou-
verneur de la Cochinchine, comme première
punition, s'est vue non seulement priver de
dessert, mais encore de chner.
Quand son crime fut connu du Gouverneur,
en effet, celui-ci lui envoya dire et comment !
Je souhaite cependant qu'on ne soit pas plus
sévère pour la jeune femme moderne qu'on ne
le fût - qu'on ne l'est encore - pour Salomé
qui demanda et obtint la tête de Jean-Baptiste.
il est vrai que Titayna ne demanda rien du
tout avant de s'offrir la tête de pierre du boud-
dah sacré. E.t elle ne dansa ni pour le roi, ni
pour le Gouverneur de la Cochinchine, ni même
pour le Résident du Cambodge.
Mais laissons nos regrets de voir aux ,doigtt
de cette Françai se les taches indélébiles de son
passage à Angkor-Vat.
Mon Tour du Monde ne manquera pas de
passionner tous les grands voyageurs et même
les amoureux des beaux voyages qui se font,
l'hiver, auprès de l'âtre o à la clarté des lam-
pes x. Et qui sait si quelque jeune lecteur n' y
puisera pas l'amour des belles entreprises co-
loniales.
La grande aventure courue par cette jeune
femme qui, dans un corps d' adolescente, porte
une âme faite à la vaste taille du monde, est
crânement vécue, sobrement écrite. Elle res-
tera une saine et magnifique leçon d' énergie
(Ankor en moins).
C'est ce qui explique le bruit que fait au-
tour de l'œuvre de Titavna. la renommée aux
cent bouches d'or.
iratic--.fforcef. t- îJ
Dépêches de l'Indochine
1 '1
Couronnement de S. M. Monivonq
Les jé/es dit ronronnement de S. M. Mo-
nir<»ui sr dérouleront à l'nom-Penh du
tvi juillet.
lllclnpnhlL
- e'8 -----
Un drame étrange
dans l'Océan indien
I n drame de lu mer, sur lequel on 11e possède
encore <|iie des détails txè.s \lignes, est ,-u tram
de -e dérouler dans l'Océan Indien à bord du na-
(pmbol. /('n is'-Rdj/, se rendant d'Australie en \n-
irMerre avec <100 passagers et un équipage de 120
hommes. Le croiseur britannique /̃r»»/erpns<\ qui
se trouve au larjie de Colombo, a capté hier
matin un message émanant du paquebot et di-
sant
.< Avons des difficultés avec huit hommes dan-
gereux qui se sont embarqués subrepticement h
bord. Y a-t-il un navire do glli'IT, sur notre mute?
1.7X0 nulles marins il l'est et 42 au nord de (ïallo.
FaiMins roule vers (".oloinbo. »
(ïalle est un port forlilié sur la côte sud-ouest
de <>> lanV
I .'Kntfirprisfi a répondu :
n U n'y a pas .le navire de guerre dans votre
1 voisinage, lbtes-nous si la situation est sérieuse.»
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