Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1928-06-05
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 05 juin 1928 05 juin 1928
Description : 1928/06/05 (A29,N87). 1928/06/05 (A29,N87).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k64512632
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
lG r.UVIEME ANNJŒ. N* 87.
es mnewo : 10 CENTIMES
MAHDI bUIK, à joIN Hl2.
JHRMLJMTIMEI
Rédaction & Administration ;
M, inUMM-naiir
, PARIS art
ili tru T Leuvm ig-w
RICMHJBU 17-M
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Les Annales Coloniales
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bureau du tournai.
DIMCTIURS : Maroal RUEDEi. et L.-G. THÊBAULT
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Colonie* 120. Mt M*
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L'ENSEIGNEMENT EN ANNAl.
t 1.1
La question de l'enseignement tradition-,
nel en Annam reste toujours posée. Nous
avons vu la dernière fois comment et pour-
quoi.
M. Albert Maybon nous a conduits jus-
qu'en 1906, date à laquelle le Gouverneur
général. M; Paul Beau, réforme l'enseigne-
ment, en ouvrant la porte aux idées, aux
notions, aux méthodes occidentales, et jus-
qu'en 1918, date à laquelle M. Albert Sar-
raut inaugure l'Université d'Hanoi.
Depuis 1906, les plus acharnés défen-
seurs de l'étude des caractères chinois ont
dû reconnaître que cette étude conduisait les
élèves à des coqs-à-l'âne, à des anachronis-
més extraordinaires, lorsqu'ils devaient faire
des compositions d'histoire et de géographie,
suivant les méthodes occidentales, mais en
langue chinoise. Contradiction évidente : le
rationalisme latin, fnnçais, européen, dé.
gage les contours de l'idée - la rhétorique
chinoise l'emprisonne. On ne peut cepen-
dant pas, malgré tout, arrêter cette entre-
prise de longue haleine qui consiste à faire
leur part aux deux enseignements, occiden-
tal et oriental, aux deux cultures, française
et chinoise. On procède par retouches, par
Modifications provisoires. On accommode
tant bien que mal.
Et toujours revient le raisonnement de
l'élite annamite : que les Blancs aient acquis
sur les jaunes une supériorité marquée pour
tout ce qui concerne les sciences appliquées,
nous le reconnaissons ; mais pour tout ce qui
touche à la littérature, à la philosophie, à
la morale, nous n'avons rien à apprendre
d'eux, rien à leur envier.
Raisonnement que l'on retrouve chez tous
ceux qui font pour « l'Asiatisme » une pro-
pagande que j'ai maintes fois signalée.
On essaye de répondre à ces affirmations
en instituant l'enseignement des belles let-
tres françaises ; mais les adversaires de la
haute culture européenne sont vigilants ;
comme ils avaient obtenu en 1907 la ferme-
ture de l'Université Indochinoise, ils pro-
testent contre l'institution chargée d'incul-
quer la littérature, la philosophie, l'histoire,
la morale de l'Occident à des cerveaux qui
ne pourront jamais les atteindre : en 1924,
l'école de droit et d'administration, l'école
supérieure des lettres sont remplacées par
une école des Hautes Etudes.
a 11 y a vingt ans, le fait de se déclarer
Contre l'enseignement supérieur occidental
impliquait une préférence pour les discipli.
nes chinoises j aujourd'hui, il entraîne pres-
oue une condamnation de celles-ci mêmes. 1
Pourquoi ? Parce que là aussi le réalisme
* fait son œuvre, parce qu'on a compris
qu'il ne s'agissait pas, pour mettre en va-
leur une colonie, d'y fabriquer des esprits
nourris de littérature, de philosophie et d'his-
toire, mais qu'il fallait, avant tout, la doter
de techniciens, comme on dit aujourd'hui.
Bref, l'enseignement pratique et profes-
sionnel prend le pas sur les autres, pourvu
qu'il ne tue pas, en même teqips fjue les en-
seignements de haute culture, le goût des
Annamites pour les bienfaits d'une civilisa-
nte qui s'est proposé, quoi qu'on en viense,
îtift autre idéal que celui de faire des contre -
maitres habiles et des mécaniciens adroits!
Autre débat toujours en suspens : En 1917,
on a décidé oue le véhicule de l'enseignement
moderne serait le français. A l'usage, on
Constate que l'étude du français dans l'école
primaire aboutit à ce résultat que les jeunes
indochinois ne savent ni le français ni l'an-
namite. Sept ans après, un arrêté stipule que
la langue annamite, notée en lettre latines
(le quoc ngu), sera seule employée dans l'en-
seignement primaire. C'est un tort, déclarent
beaucoup de gens; il n'est jamais trop tôt
pour habituer les écoliers aux idées de la
civilisation occidentale; il faudrait le faire,
dès le début, en leur apprenant le français.
'Arguments pour et contre seront longtemps
échangés.
Est-ce un bien, est-ce un mal ? Cette in-
certitude est-elle fâcheuse pour notre œuvre?
Est-elle, au contraire, la preuve que nous
Voulons suivre avec une intelligente attention
le flux et le reflux des ids et des sentiments
en Indochine ? M. Albert Maybon est. de
cette opinion optimiste. Il constate surtout
que ce désâcoord n'a pas empêché l'œuvre
scolaire de se poursuivre sans s'écarter du
dessein général : multiplication des écoles
primaires et de la population qui les fré-
quente j dans l'enseignement secondaire,
substitution de la culture nationale à la cul-
ture chinoise, de sorte que les jeunes gens
connaissent non plus l'histoire et la vie éco-
nomique de la CMne, mais les traditions et
les mœurs de l'Annam ; adjonction aux
écoles techniques créées en 1918 Q'une école
sunérieure des Beaux-Arts destinés à contri-
buer à l'évolution artistique de l'Indochine
et qui, tenant compte du passé, du milieu,
es tendances de la race, se gardera bien
imposer nos conceptions européennes à une
nation que cette méthode conduisait au style
baroque, véritable mascarade du génie indo-
chinois ; publication de manuels, en carac-
tères chinois, en quoc ngu, instruments né-
cessaires à cette culture mi-annamite, mi-
française, dont l'application est si délicate.
Reste le oroblème de la morale, car, mal-
gré - tout, les t réalistes. ne l'ont pas sup-
primé. On verra, dans le livre de François
de Tcssan, comment lei Japonais, comment
les Chinois ont tenté de le résoudre. Morale
orientale du devoir, morale occidentale du
libre examen, comment amalgamer cela ? En
regardant de près ce que font, ce qu'essaient
de faire les Chinois et les japonais. Ce que
deviendront les règles morales de l'Asie, a
jnesure que la vie économique se transforme
Hdicalement, on peut le présumer. Il est à
peu près certain qu elles céderont la place à
d'autres. Lesquelles ? A celles d'une morale
de producteur, conforme aux caractères gé-
néraux de la race, insinue M. Albert May-
bon. C'est bien vague, mais qui voudrait,
en cette circonstance, être précis ?
La part de la science, dans l'élaboration
d'une culture mixte, on la voit fort bien :
elle consiste à mettre en œuvre les données
ethniques, philosophiques, historiques, socio-
logiques ; oui, mais pas seulement celles
qu'on trouve dans les livres, celles qu'on re-
cueille dans la fréquentation assidue, affec-
tueuse, confiante des hommes. Matière vi-
vante entre toutes : qui ne voit la difficulté ?
Et je retrouve avec joie, je l'avoue, dans
l'étude de M. Albert Maybon, cette idée
qu'il est nécessaire, indispensable que nous
liOyions a plus prodigues de notre propre
substance P. Or, notre propre substance, elle
n'est pas tout entière dans l'enseignement
professionnel : on a supprimé l'école des
belles-lettres, on a donné aux écoles grpu-
pées dans l'Université d'Hanoi un caractère
technique, c'est insuffisant ; la dette de la
France est plus importante : elle doit à
l'Annam l'enseignement de l'œuvre artisti-
que, littéraire, philosophique, historique, qui
est la gloire, que dis-je? la raison d'être de
notre pays. Ce que traduisent les éditeurs en
quoc ngu, ce sont des romans chinois ! Quand
engagerons-nous les lettrés à traduire des
romans français, incontestablement supé-
rieurs ? Quelle accusation grave, doulou-
reuse, surprenante même que celle qui est
rapportée ici : « Sous le régime français, la
pensée annamite ne produit rien, ne mani-
feste rien. Cette observation conduit ceux
d'entre nous qui ne réfléchissent pas à vous
accuser de ne pas cultiver, de ne pas édu-
quer les indigènes! » Cet ami de la France
ajoute devant M. Albert Maybon que ce som-
meil est dû au scrupule exagéré de la France
qui ne veut pas appliquer là-bas les méthodes
de l'assimilation. Scrupule condamnable s'il
a pour conséquence de faire taire la voix
annamite dans le concert intellectuel des
peuples de l'Extrême-Orient.
- Il y a une concurrence. culturelle 1 non
moins âpre que la concurrence économique.
M. Albert Maybon a raison de le rappeler à
nos ultra-réalistes, que le réalisme rend
sourds et aveugles. Je renvoie encore au
livre de François de Tessan ceux qui veu-
lent voir quelle soif d'apprendre, de con-
naître, dévore le Japon. Même remarque
pour la Chine où, sur les ruines de la vieille
morale confucéenne, s'élabore une morale so-
ciale inspirée par l'esprit nouveau ; les intel-
lectuels chinois ne cherchent pas dans notre
civilisation ce qui a fait sa supériorité maté-
rielle, mais ce qui a constitué sa supériorité
spirituelle ; c'est moins à l'étude des sciences
appliquées qu'à l'étude de la science qu'ils
s'adonnent, moins à l'étuoe des civilisations
occidentales qu'à l'étude de la civilisation.
Par quelle. barrière invisible et miracu-
leuse l'Annam serait-il défendu contre la
propagation île ces mouvements qui entraî-
nent l'Asie vers des destinées inconnues ?
C'est là-dessus que se termine l'article de la
Grande Revue, qui doit nous faire réfléchir.
J'aurai l'occasion de revenir sur tout cela,
ne serait-ce que parce que de ces aspirations,
de ces mouvements, de ces impatiences, je
vois très souvent des manifestations dans le
journal La Tribune /ndoc h in ois e-et dans les
correspondances qui m'arrivent de là-bas.
Mais je tiens avant tout à féliciter M. Al-
bert Maybon d'avoir si bien mis en lumière
que, dans un pays comme l'Annam, les be-
soins intellectuels et moraux passent avant
les besoins matériels.
MÊmmêm AMMiMi
Sénateur de l'Hérault, ancien ministre
Vice-président de ta Commission
sénatoriale des CdUmtes.
Le cacao de nos colonies
Pour l'année 1927, lisons-nous dans le nu-
méro d'avril 1928 de VAgronomie Coloniale,
la production totale du cacao, dans les colo-
nies françaises et les territoires sous mandat,
semble avoir atteint 25.000 tonnes, soit 5.000
tonnes de plus qu'en 1926. Or, pour la pe-
riode 1921-1925, la consommation moyenne
annuelle du cacao en fèves, en France, a été
Je 31.172 tonnes (36.417 tonnes en 1925 ;
37.021 tonnes en 1926).
Si la production du cacao colonial conti-
nue à s'accroître, et rien jusqu'ici ne permet
d'en douter, les besoins du marché français
pourraient être satisfaits assez rapidement,
même en tenant compte d'une augmentation
dans la consommation métropolitaine. -- A - ce
propos, il faut signaler qu'en 1927 la con-
sommation du cacao, en France, est descen-
rue à 27.617 tonnes, c'est-à-dire à un chiffre
voisin de celui d'avant-guerre. Or, à ce mo-
ment, la détaxe douanière ne jouera plus pour
l'excédent de la production coloniale.
Il semble donc que, dès maintenant, -on
pourrait laisser les plantations de cacao se
développer librement, en songeant toutefois
qu'au bout de t8 ans, le sol d'une plantation
de cacao est épuist, -
Il en est autrement, on le sait, pour la
production du caf4
En face d'une production coloniale de
5.000 tonnes, la France en a consommé an-
nuellement 166.000 tonnes en moyenne, pOur
la période 1921-1925.
On peut donc, par tous les moyens possi-
bles, sans avoir à craindre de surproduction
coloniale, eu égard aux besoins de la métro-
pole, pousser sans crainte au développement
de la production caféière dans toutes celles
de nos possessions où elle peut donner ces
rendements intéressants.
Ajoutons qu'à la Côte d'Ivoire, dans la ré-
RIos d'Assinie, il y a de fort belles plata-
tions de café. Celui du Dahomey peut sup-
porter la comparaison avec les meilleures
sortes du Brésil. Tout a été dit sur la qualité
de nos cafés du Tonkin, de la Nouvelle-Ca-
lédonie, du Togo et du Cameroun.
ucrtttmnMctti
'1'
Le caodaisme, dont la presse de
Cochinchine s'est occupée l'anttie
dernière et adèuel sembléht vou-.
loir s'intéreçser les journaux de la ,,¡tt;ii,.,,;.
est aùe véritabe farce que des aigrefins plus
fréoccufés de faire des recettes que de Mo-
raliser des populations ont qualifiée de reli-
gion en faisant une mixture informe de toutes
celles existant déjà en Indochine.
C'est à Tayninh, en Cochinchine, que la
farce a été conque et c'est à Ninh-Than-Loi,
dans la province de Cantho, que le cao-
daisme a été rendu macabre par des prosé-
lytes cambodgiens fanatises et qui, convain-
cas d'invulnérabilité, ont été massacrés.
Pour donner de l'extension à la nouvelle
secte, des énergumènes ont mis à profit le
mécontentement des cultivateurs indigènes,
les ttha-qui, auxquels on a enlevé des ter-
res mises déjà en valeur par eux pour en
faire bénéficier de nouveaux concession-
naires.
D'après un usage fort ancien, le Gouver-
nement de la Cochinchine tolérait que les
terrains en brousse, sans propriétaires, fus-
sent occupés Par des indigènes qui les défri-
chaient et en faisaient des rizières dont ils
tiraient tout le parti qu'ils pouvaient sans
avoir aucun titre pour en justifier la posses-
sion. En 1925, beaucoup de ces terrains fu-
rent demandés en concession. Le gouverneur
les accorda te ceux qui les occupaient durent'
les abandonner. Ol comprendra facilement
le mécontentement qui s'ensuivit. Il y eut
des morts et 'des condan:nést
Ce mécontentement permit aux exploiteurs
du caodaïsme de faire des prosélytes et
beaucoup de personnes sont convaincues en
Cochinchine que l'insurrection des Cambod-
giens de Ninh-Than-Loi et leur fanatisme
devaient être attribués à la crainte qu'avaient
ces cultivateurs de se voir enlever les terres
sur lesquelles ils vivaient.
En réunissant toutes les doctrines et tou-
tes les religions, le fondateur du caodaïsme
semblait vouloir établir un culte unique qui
aurait mis d'accord les préceptes de Poud-
dah, de Confucius, de Jésus-Christ, de Ma-
homet.
Il établit le siège de son entreprise à
Tayninh, à proximité des principales races
de l'Indochine.. Annamites, Cambodgiens et
Laotiens. Une pagode provisoire y fut cons.
truite et une abondante distribution de bro-
chures et de tracts fit connaitre la nouvelle
religion. Des adeptes furent d'abord recher-
chés parmi les fonctionnaires indigènes et
les notables pour constituer des cadres qui
devaient entraîner les paysans. Des places
de dignitaires furent réservées aux Euro-
péens. Mais ceux-ci n'ont assisté qu'en cu-
rieux aux cérémonies du nouveau culte qui
devait amener Vémancipation universelle
C'est au Cambodge que le caodaïsme a
trouvé le plus grand nombre d'adeptes. Des
pèlerins cambodgiens sont venus à Tayninh
par milliers de tous les poitrts du Cambodge.
Les Annamites méfiants se sont montrés ré-
servés et les Laotiens indifférents n'ont pas
été convaincus. De nombreux bonzes du Cam-
bodge étaient devenus des adeptes de la nou-
velle religion, tout en continuant le culte
bouddhique. Mais, comme les prêtres caodais-
tes annonçaient toujours des jours meilleurs
et que des pratiques devenaient suspectes
(telles que la vente d'une eau ayant des pro-
priétés mystérieuses pouvant guérir tous les
maux, la lèpre comprise, ou un système d'of-
frandes obtemtes par des moyens relevant
beaucoup plus de la police correctionnelle
que de la foi des donateurs), le chef des
bonzes de Plitiom-Penit interdit à ses ressor-
tissants de se rendre à Tayninh, où le but
moralisateur et désintéressé du fondateur
avait été remplacé par des buts plus inté-
ressés et plus lucratifs. Cette mesure enraya
le recrutement des adeptes et les dirigeants
caodaïstes durent trouver de nouveaux moyens
pour frapper les esprits simples et naïfs. A
cet effet, ils ont organisé, à côté de la pa-
gode, une maison où se tiennent des séances
de spiritisme et où les initiés sont seuls ad-
mis.
Le caodchsme est actuellement dirigé par
le haut dignitaire Le-V an-Trung et un nom-
mé Cao-Huynh-Cu, auquel un de ses parents
sert de médium,
Dans ces derniers temps, les ministres du
nouveau culte ayant annoncé qu'un nouveau
roi devait apparaître aux Cambodgiens à
Tayninh, ceux-ci arrivèrent en grand nom-
bre : près de dix mille hommes armés de
sabres. le Gouverneur de la Cochinchine,
M. de la Brosse, s'y est rendu avec un re-
présentant du roi Monivong et les chefs de
la sûreté de la Cochinchine et du Cambodge.
M. de la Brosse fit appeler le haut digni-
taire Le-Van-Trung et lui intima l'ordre de
démentir au'un nouveau roi devait a pparoitre
en le rendant responsable de tous les événe-
ments qui pourraient se produire. L'ordre
fut exécuté et la tranquillité n'a pas été
troublée. -
Toutes ces manifestations ont fait nmre
une légitime inquiétude parmi les popula-
tions française et annamite de Tayntnh,
dont la sécurité ne pourrait être assurée avec
les quelques miliciens et les rares gendarmes
qui y résident si le fanatisme des eaodcïstes
donnait lieu à des événements imprévus.
iedkmard JVéren,
Sénateur de la Haute-Loirt,
Vice-président de la cmmien"
des uomnss.'
L« HMri–»«• h M.
Le pèlerinage annuel, qui 'a rêunl p.
d'un demi-million de pèlerinâ des divers
pays istamiques. s'est passé sans
accident ou incident, grâce au* meswjs
prises par les autorités pour assurer lortre
la sécurité et l'hygiène dans la ville aainte.
ARCHIVES COLONIALES
En inaugurant hier après-midi l'Exposition
de 4a Société des Amis des Archives Colo-
niales, M. Léon Power, nunûire des Colo-
a dft n^MMr, eaauDe&hmeun visiteur»,
nies. il É'y ait. gne 37 vues ou plans offerts à la
curiosité da public. Car tout en haut, daDa les
combles du Ministère deb CoIODiet, il J. a,
puait-il, une collection considérable de docu-
ments analogues que consulteraient avec profit
tous ceux que l'histoire de nos colonies inté-
resse.
Nou* avons néanmoins pu admirer un plan
de Cayenne fortifiée à la Vauban (1690), un
de Fott-Desaix de la Martinique (1807), une
aquarelle de l'archipel des Saintes, prise des
hauteurs du quartier des Trois Rivières, une
vue perspective fort curieuse de Trisir à Pally
(Trichinopoli) pour la conquête de laauelle be
livrèrent tant de combats au temps de Dupleix.
Une vue également perspective du fort d Ar-
guin (1666) a tout particulièrement attiré mon
attentiOll. On y voit la source ou citerne (à
une bonne portée de mousquet du fort), citerne
dont l'eau était potable, bien que située à
proximité de la aate. Cette tle d'Aquin fut,
il nv a pas très lonstempe, la proprifté d'une
famille sénégalaise. Les pêcheries de la cete
mauritanienne peuvent donner de nouveau quel-
que notoriété à ces parages que le naufrage de
la Méduse a tristement rendus célèbres.
La gravure n° 36 donne un avant-goût de
nos wharfs de la côte occidemale d. Afn..
t'est un pont volant fait par M. de La Baur.
donnais à Saint-Denis ae la Réunion pour
rembarquement des cafés.
Et sous vitrine, un état des passagers em-
barqués le 8 juillet 1815 en rade de risle-
d'Aix.
En tête de la colonne, nous avons lu : Na-
poléon lor, Empereur, débarqué à l'Isle-d'Aix,
de l' le Amphitrite » passé sur.
Suivent les noms des personnes qui accom-
pagnèrent l'Empereur sur le Bellerophon à
destination de Sainte-Hélène.
Panni les amis de& Archives coloniales, nous
avons noté M. Martial Merlin, Gouverneur
Général honoraire des Colonies, MM. les
Gouverneurs Fourneau, Giraud. directeur de
l'Agence Economique de t' A.O.F. ; M. Du.
chêne, conseiller d Etat ; M. André Hesse,
ancien ministre des Colonies ; M. Alcide Del-
mont, député de la Martinique, et la plupart
des députés coloniaux qui tous ont encouragé
cette initiative de la Société des Amis des Ar-
chives coloniales de divulguer ces documents
rueti et précieux où la prospérité économique
de notre empire colonial peut recueillir d'heu-
reuses indications.
Ssap#st« AciMiMjr.
I.f
LI Aviation Coloniale
De Paria ans bides
Devant l'impossibilité de continuer son
raid par suite du mauvais temps en Asie
Mineure, le capitaine Arrachard a dû atter-
rir à Constantinople.
Après avoir vidangé l'essence, ils font le
nécessaire pour se procurer du benzol pour
Je retour.
France-Amérique du Sud
Le courrier postal aérien de l'Amérique
du Sud, parti vendredi dernier de Toulouse
à 5 h. 30, est arrivé le lendemain samedi,
a Dakar, à 21 h. 15, après avoir accompli
le parcours de 4.696 kilomètres en 39 li. 45,
y compris les escales et les relais de Casa-
blanca, Agadir, Cap Juby, Villa-Cisneros et
Port-Etienne.
Le freinage des avions à l'atterrissage
M. Hateau a lu à l'Académie des Scien-
ces une communication de M. Louis Bré-
guet sur les divers modes de freinage des
avions.
Sons dispositifs de freinage un avion at-
terrissant à une vitesse de 91 kilomètres à
l'heure et parcourant en roulant sur le sol
une longueur de 3 H) mètres, voit ces chif-
fres réduits à 64 kilomètres et à 51 mètres
en utilisant le freinage par les roues et la
béquille et sur l'air par des ailes défor-
mables. Ces résultats sont particulièrement
importants maintenant que les vitesses des
avions ont été très augmentées et on a
d'ailleurs le plus grand intérêt à' réduire
le parcours des avions non seulement pour
108 atterrissages imprévus en campagne,
mois aussi pour les terrains préparés.
La traversée du Pacifique
De San Francisco, l'aviateur Kingsford
Smith et ses trois compagnons ont atteint
Honolulu, dans les Hawaï, puis en une se-
conde étape de 4.800 kilomètres ils sont arri-
vés à Suva (lies Fidji) le 5 juin à 5 heures.
-000
On a déménagé le Sultan
o.
Un scandale considérable qui met en
cause l'une des plus hautes personnalités
du Mflghzen chérifien, le IIailh Taba". Aba-
bou, précédemment grand chambellan de
S. M. Moulaïf Youssef, vient d'éclater à
Fet.
Ces j ours derniers, le sultan Sidi Moha-
med fut prévenu que les plus belles pièces
de l'argenterie et de l'orfèvrerie du service
impérial avaient disparu.
Des pei'quisilions opérées aussitôt au do-
micile de t'ancien hajib permirent de décou-
vrir des pendules par dizaines des lits, des
canapés, des lauteuils etc. Parmi ces pte-
tes uniques, certaines portaient la mention
« Don de l'Empereur des Français, Napo-
léon. au sultan du Maroc ».
On découvrit encore des services de por-
celaine de Sèvres, des colliers de perles
fines, un solitaire monté sur platine de très
grande oaleur, des quintaux de bois d'am-
bre et de santal, des caisses entières de
veilles monnaies d'or et d'argent.
Le haiib, qui est en traitement dans la
clinique du docteur Cousin, de Rabat, n'a
pas été arrêté, mais il a été placé sous la
surveillance de la police.
Pour sa dé fense, t'ancien hajib prétend
que ces objets sont des cadeaux qui lui ont
été offerts par l'ancien Sultan.
Il serait envoyé dans une résidence for-
cée, soit dans le Sud du Maroc, soit dans le
sud 'Al,rfen. (Par dépêche.)
Dépêches de l'Indochine
à-
Abadie et Vairat à Tavoï
Abadie et Vairat sont arrivés à Tavoï le
31 mal, après avoir démonté Leur voiture
peur franchir les sentiers de momOflne.
- (Indopacifl.)
8.1
La crise du logement
en Cochinchine
«i»
2.4M logis vont être construits
Des mesures vont être prises, en Cochin-
claine, pour favoriser la construction des ha.
bitations économiques. Mesures sages tant au
point de vue hygiène qu'au point de vue po-
litique.
Dans les grands centres cochinchinois, la
crise du logement sévit aussi sévèrement que
dans la métropole.
Le fonctionnaire européen gagnant 4 à 500
piastres par mois, doit prélever mensuelle-
ment en moyenne 150 piastres pour son lo-
geur.
Qu'on juge de sa situation.
Pour les indigènes fonctionnaires ou sa-
lariés, ils résolvent le problème en s'étouf-
fant à cinq ou six ménages dans un étroit
logis à peine aéré pour un seul. La contagion
des maladies epidémiques présente en de
telles conditions une gravité redoutable, et
ne facilité nullement, d'autre part, le main-
tien de l'ordre public.
Toutes ces raisons ont amené le Gouver-
nement local à demander l'introduction en
Cochinchine, après adaptation, des textes
métropolitains sur les habitations à bon mar-
ché.
Un règlement, approuvé par le Gouver-
neur Général va donc permettre prochaine-
ment de construire, à frais réduits, des habi-
tations pour les Européens et les indigènes.
On a prévu la construction de :
Deux mille logements ouvriers à 500 pias.
tres l'un, soit un million de piastres ;
Trois cents logements pour secrétaires et
petits fonctionnaires indigènes à 2.500 pias-
tres l'un.
Cent maisons pour Européens au prix
moyen de 6.500 piastres t'une.
Ce programme qui entraîne une dépense
totale de 2.400.000 piastres, est à réaliser en
quatre ans.
Les banques, les différents budgets de la
colonie, les sociétés privées d'habitations
économiques feront les avances nécessaires.
Ces foncfa seront gérés par un office public
doté de la personnalité civile. Par son en-
tremise, un intérêt de 4 sera versé aux
bailleurs de fonds.
Félicitons l'Administration de cette excel-
lente initiative qui sauvegardera la santé des
citadins de Cochinchine.
–-–– .11
U FOttE MOL FIMES
- .1'
400 i éléphs, des tigres, des panthères, dM
crocodi les, des serpents et des singes en très
grand nombre ont été récemment groupés dans
le Darlac.
Une foule d'acheteurs étrangers et indigènes
s'y sont rendus. On remarqua parmi les visi-
teurs connus, MM. Hagenbeck, de Hamboura;
Reeds. de San-Francisco, et Chapmann, venu
faire des achats importants pour le « Zoo »
de Londres.
Les transactions ont dépassé 5 millions. Le
succès remporté par cette foire a décidé les
organisateurs à créer un marché permanent de
fauves dont le prochain se tiendra vers Pâques
1929. Nul doute que les Nemrods des deux
émisphères s' y donnent rendez-vous.
Par ailleurs, une organisation plus parfaite
est prévue : grandes installations, cages mo-
dernes. eau courante, seigneurs nombreux et
expérimentés. Le Gouverneur Général a pro-
mis que le budget général de F Indochine y
contribuera.
Le Darlac est donc appelé à devenir sous
peu le centre mondia l pour la vente des grands
fauves vivants.
.,.
Au Nord de l'Indochine.
-– .8.
Un oivil rhinois a jeté une bombe sur la
train -dans loqnol avait pris place Tchang Tso
Lin. Iimmicfml a eié légèrement blessé ainsi
que On Choun Chang, gouverneur du Het-
Loung. Plusieurs personnes de sa suite ont été
tuées.
Le maréchal Tchang Tso Lin est arrivé hier
mnlin, à six heures, à Moukden, sans autre in-
cident.
Selon le correspondant du Times à Ohang-
Haï, l'opinion générale, dans cette grande mé-
tropole commerciale do la Chiue, est que le dé-
part de rv-kin de Tchan Tso Lin signilie le re-
tour au règne des gouverneurs militaires pur et
simple dans le nord de la Chine.
TAUX DE LA PIASTRE
-.-
Le Gouverneur général de l'Indochine vient
de faire connaître au ministre des Colonies
qu'à la date du 3 juin 192W, le taux ofliciel de
la piastre était de 13 fr.
Le Gouverneur général de l'Indochine vient de
faire connaître au ministre des Colonies qu'à
la date du 4 juin 1988, le taux officiel de la
piastre était do 12 fr.'lfe.
MORT DE M. AUBER
On annonce le décès ce matin à Paris,
dans sa soixantième année, de M. Jules
Auber, sénateur de la Réunion.
Le défunt avait remplacé au Palais-Bour-
bon, en 1904, M. Louis Brunet lors de son
élection au Sénat. Il avait alors pour concur-
rent notre collaborateur et ami M. Lucien
Gasparrin qui le battit dix-huit mois plus
tard en 1006.
M. Jules Auber était entré au Sénat le
18 janvier 1920 au décès de M. Crépin et
avait été réélu au renouvellement de 1921.
Docteur en médecine, ancien maire de
Saint-Denis, M. Jules Auber était membre
de la Commission des Affaires Etrangères,
de la Commission des nouanes, de la Com-
mission des Comptes Définitifs des Colonies
et de la Commission des Colonies.
Les obsèques de M. Jules Auber seront
célébrées jeudi à midi en l'églisç Saint-
Jacques-du-Haut-Pal.,
Une exposition à T uanuive
8"0
M. Vidal, professeur de dessin au Lycée
Galliéni, a fait ces temps demien à Taaaaa-
rive une intéressante exposition de ses œUMI..
On pouvait y admirer une série de charmas*
pas empruntés à toutes les Iles de l'Océan
ien.
M. Vidal est, en même temps qu'un des-
sinateur consciencieux, un bon coloriste. U
possède même de l'impressionnisme certaine»
qualités qui rendent ses toiles CJriciaalet,
On ne peut tout citer, mais en ce qui con-
cerne Madagascar, les tableaux suivants ont
été particulièrement remarqués :
Saboby, qui donne bien l'impression d' un
coin de campagne malgache, le soir, après une
chaude journée ;
A mbatolampy, dont la tonalité générale pa-
raît bien locale et s'harmonise avec le sujet
lui-même ;
Gîte d'étape à Betajo, hospitalier et repo-
sant par son sol moins rouge que nature.
Des lies Seychelles, M. Vidal a gardé des
impressions agréables et parfaitement rendues.
La plus intéressante de ces études par la cou-
leur et le relief est celle des Rochm Je la
Salle d'Armes. !k valent mieux que certains
rochers de Belle-Isle accrochés aux mun de
la Salle Caillebotte du Luxembourg. Ces rocs
violacés et jaunâtres se dressant au grand soleil
sur un fond bleu de mer calme. font vraiment
bel effet !
Le Trou aux Biches, de Maurice, attire
aussi l' attention. Il mérite qu'on s'y urtte.
C'est une jolie baie de sable blanc et de mer
tranquille, sur laquelle nagent une infinité de
barques de pêche.
Les souvenirs de La Réunion sont aussi
nombreux. Le Bassin du Bemica fait songer
tout naturellement à I* admirable poésie de
Leconte de Lisle.
La France n'a pa* été oubliée par M. Vi..
dal. Le public en a su gré à l'artiste. La meil-
leure toile de son exposition a pour sujet Les
Pyrénées. Ce vallon silencieux, que dominent
de hauts pics. au fond duquel coule un frais
ruisseau, très bien peint, aux rives garnies
d'une végétation grisaille, laisse une impression
de charme particulier. L'artiste a fortement
ressenti et exprimé avec délicatesse cette sen-
sation de bonheur qu'on éprouve, revenant des
colonies, au spectacle de la belle nature de
France.
M. Vidal a reçu de toutes parts de vives
félicitations pour l'ensemble de son ceifvre faite
de clarté. de vie et de poésie.
La case aux livres
-0-
Ecrivains coloniaux. et (Taillens
HISTOIRE DE LA GUADELOUPE
80U8 L'ANCIBN REGIME
par Maurice Sa tin eau
C'est un lieu commun de soutenir que les
Français n'ont pas le génie colonisateur.
M. Maurice Satineau, dès les premières pa-
ges de son étude sur la Guadeloupe, remar-
quablement documentée, donne un éclatant
démenti à une appréciation qui ne convient
qu'aux inepties du règne honteux de
Louis XV. Nos premières tentativt's de colo-
nisation aux Antilles, à la Guadeloupe en
l'occurrence, exaltent au plus haut degré
l'esprit d'aventure, d'énergie, de sacrifice,
d'endurance, de bonne humeur, de De l'Oli-
ve, de Du Plessis et de leurs associés durant
cinq années d'affreuses misères, famines, épi
demies, embuscades ! x C'est grâct: au génie
colonisateur de ces premiers colons que la
Guadeloupe est devenue française. »
Nul, avant M. Maurice Satineau, n'avait
tenté d'écrire une étude complète et appro-
fondie de la vie coloniale sous l'ancien ré-
gime. Cet essai ressuscite tout un passé,
d'autant plus intéressant qu'il est devenu par
ses répercussions profondes, la trame du
tissu dont est faite la vie actuelle des An-
tilles. Tous ces documents non révélés ou
peu connus, portés à la connaissance du lec-
teur par la plume vivante d'une historien
infiniment soucieux de la vérité des textes et
du sens critique de leur interprétation, pro-
jettent sur le pacte colonial et l'esclavage
une lumière qui permet de comprendre l'es-
sor ou la régression de la situation économi-
que de l'Ile d'Emeraude.
M. Maurice Satineau a brossé une fresque
magistrale, aussi vivante dans l'ensemble que
nuancée dans les moindres détails, de ce
qu'était l'existence aux « lies », pour les dif-
férentes catégories de Français qui débar-
quaient après des mois de traversée. Certes,
la vieille marine à voiles, les fitites, les
bricks, les corvettes, les brigantins et les goé-
lettes. chers encore à la romance et à la
fioésie, ne brillaient au xvno siècle, ni par
la propreté ni par le confort!. Un passa-
ger, en 1I640, note que le vaisseau était si
rempli de voyageurs et de marchandises, le
tout arrimé pêle-mêle, « qu'à peine pouvait-
on trouver une place pour se coucher tout
le long », et le Père Du Tertre hésite à dé-
crire l'infection -- épouvantable, - le fâcheux
embarras des femmes, la vermine, les con-
serves pourries et l'eau puante!. Il est pro-
bable qu'un ressuscité de l'époque refuserait
de croire au miracle du transatlantique, ma-
gnifique évolution de la marine marchande
qui va de la première galère phénicienne non
pontée, à nos villes flottantes pourvues du
dernier confort !.
A l'existence des riches propriétaires, Mau.
rice Satineau oppose dans de bien curieux
chapitres, la condition matérielle et morale
des Caraïbes tôt disparus, des noir*, des mé-
tis, de toute la population de couleur, escla-
ves intimement liés aux blancs dans la vie
quotidienne, et c'est l'explication de rania-
gonisme profond des races <1 dont on retrouva
la survivance dans la société antillaise ».
Le problème de la main-d'œuvre, ausi aiJrt
au xvn* siècle qu'au xx., l'volurton de l'in-
dustrie sucrière, le développement des plan-
tations caféières, sont exposés dans cet ou-
vrage avec maints détails pittoresques ap.
puyés sur d'éloquentes statistiques.
Du présent d'hier, nous arrivons à aujou,..
d'hui et surtout, nous entrevoyons ce demain,
qui doit être la haute raison de nos vigou-
reux efforts. Or, Maurice Satineau met le
doigt sur la vieille plaie, conséquence de
es mnewo : 10 CENTIMES
MAHDI bUIK, à joIN Hl2.
JHRMLJMTIMEI
Rédaction & Administration ;
M, inUMM-naiir
, PARIS art
ili tru T Leuvm ig-w
RICMHJBU 17-M
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Les Annales Coloniales
Les annonces et rtclame. sont reçue.
bureau du tournai.
DIMCTIURS : Maroal RUEDEi. et L.-G. THÊBAULT
Tous les articles publiés dans notre journal ne peuvent
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Uatn Moi. 8 Mel.
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Colonie* 120. Mt M*
Étrtnfer.. 110 » NO » Mt
On s'abonne sans frais daJ8
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L'ENSEIGNEMENT EN ANNAl.
t 1.1
La question de l'enseignement tradition-,
nel en Annam reste toujours posée. Nous
avons vu la dernière fois comment et pour-
quoi.
M. Albert Maybon nous a conduits jus-
qu'en 1906, date à laquelle le Gouverneur
général. M; Paul Beau, réforme l'enseigne-
ment, en ouvrant la porte aux idées, aux
notions, aux méthodes occidentales, et jus-
qu'en 1918, date à laquelle M. Albert Sar-
raut inaugure l'Université d'Hanoi.
Depuis 1906, les plus acharnés défen-
seurs de l'étude des caractères chinois ont
dû reconnaître que cette étude conduisait les
élèves à des coqs-à-l'âne, à des anachronis-
més extraordinaires, lorsqu'ils devaient faire
des compositions d'histoire et de géographie,
suivant les méthodes occidentales, mais en
langue chinoise. Contradiction évidente : le
rationalisme latin, fnnçais, européen, dé.
gage les contours de l'idée - la rhétorique
chinoise l'emprisonne. On ne peut cepen-
dant pas, malgré tout, arrêter cette entre-
prise de longue haleine qui consiste à faire
leur part aux deux enseignements, occiden-
tal et oriental, aux deux cultures, française
et chinoise. On procède par retouches, par
Modifications provisoires. On accommode
tant bien que mal.
Et toujours revient le raisonnement de
l'élite annamite : que les Blancs aient acquis
sur les jaunes une supériorité marquée pour
tout ce qui concerne les sciences appliquées,
nous le reconnaissons ; mais pour tout ce qui
touche à la littérature, à la philosophie, à
la morale, nous n'avons rien à apprendre
d'eux, rien à leur envier.
Raisonnement que l'on retrouve chez tous
ceux qui font pour « l'Asiatisme » une pro-
pagande que j'ai maintes fois signalée.
On essaye de répondre à ces affirmations
en instituant l'enseignement des belles let-
tres françaises ; mais les adversaires de la
haute culture européenne sont vigilants ;
comme ils avaient obtenu en 1907 la ferme-
ture de l'Université Indochinoise, ils pro-
testent contre l'institution chargée d'incul-
quer la littérature, la philosophie, l'histoire,
la morale de l'Occident à des cerveaux qui
ne pourront jamais les atteindre : en 1924,
l'école de droit et d'administration, l'école
supérieure des lettres sont remplacées par
une école des Hautes Etudes.
a 11 y a vingt ans, le fait de se déclarer
Contre l'enseignement supérieur occidental
impliquait une préférence pour les discipli.
nes chinoises j aujourd'hui, il entraîne pres-
oue une condamnation de celles-ci mêmes. 1
Pourquoi ? Parce que là aussi le réalisme
* fait son œuvre, parce qu'on a compris
qu'il ne s'agissait pas, pour mettre en va-
leur une colonie, d'y fabriquer des esprits
nourris de littérature, de philosophie et d'his-
toire, mais qu'il fallait, avant tout, la doter
de techniciens, comme on dit aujourd'hui.
Bref, l'enseignement pratique et profes-
sionnel prend le pas sur les autres, pourvu
qu'il ne tue pas, en même teqips fjue les en-
seignements de haute culture, le goût des
Annamites pour les bienfaits d'une civilisa-
nte qui s'est proposé, quoi qu'on en viense,
îtift autre idéal que celui de faire des contre -
maitres habiles et des mécaniciens adroits!
Autre débat toujours en suspens : En 1917,
on a décidé oue le véhicule de l'enseignement
moderne serait le français. A l'usage, on
Constate que l'étude du français dans l'école
primaire aboutit à ce résultat que les jeunes
indochinois ne savent ni le français ni l'an-
namite. Sept ans après, un arrêté stipule que
la langue annamite, notée en lettre latines
(le quoc ngu), sera seule employée dans l'en-
seignement primaire. C'est un tort, déclarent
beaucoup de gens; il n'est jamais trop tôt
pour habituer les écoliers aux idées de la
civilisation occidentale; il faudrait le faire,
dès le début, en leur apprenant le français.
'Arguments pour et contre seront longtemps
échangés.
Est-ce un bien, est-ce un mal ? Cette in-
certitude est-elle fâcheuse pour notre œuvre?
Est-elle, au contraire, la preuve que nous
Voulons suivre avec une intelligente attention
le flux et le reflux des ids et des sentiments
en Indochine ? M. Albert Maybon est. de
cette opinion optimiste. Il constate surtout
que ce désâcoord n'a pas empêché l'œuvre
scolaire de se poursuivre sans s'écarter du
dessein général : multiplication des écoles
primaires et de la population qui les fré-
quente j dans l'enseignement secondaire,
substitution de la culture nationale à la cul-
ture chinoise, de sorte que les jeunes gens
connaissent non plus l'histoire et la vie éco-
nomique de la CMne, mais les traditions et
les mœurs de l'Annam ; adjonction aux
écoles techniques créées en 1918 Q'une école
sunérieure des Beaux-Arts destinés à contri-
buer à l'évolution artistique de l'Indochine
et qui, tenant compte du passé, du milieu,
es tendances de la race, se gardera bien
imposer nos conceptions européennes à une
nation que cette méthode conduisait au style
baroque, véritable mascarade du génie indo-
chinois ; publication de manuels, en carac-
tères chinois, en quoc ngu, instruments né-
cessaires à cette culture mi-annamite, mi-
française, dont l'application est si délicate.
Reste le oroblème de la morale, car, mal-
gré - tout, les t réalistes. ne l'ont pas sup-
primé. On verra, dans le livre de François
de Tcssan, comment lei Japonais, comment
les Chinois ont tenté de le résoudre. Morale
orientale du devoir, morale occidentale du
libre examen, comment amalgamer cela ? En
regardant de près ce que font, ce qu'essaient
de faire les Chinois et les japonais. Ce que
deviendront les règles morales de l'Asie, a
jnesure que la vie économique se transforme
Hdicalement, on peut le présumer. Il est à
peu près certain qu elles céderont la place à
d'autres. Lesquelles ? A celles d'une morale
de producteur, conforme aux caractères gé-
néraux de la race, insinue M. Albert May-
bon. C'est bien vague, mais qui voudrait,
en cette circonstance, être précis ?
La part de la science, dans l'élaboration
d'une culture mixte, on la voit fort bien :
elle consiste à mettre en œuvre les données
ethniques, philosophiques, historiques, socio-
logiques ; oui, mais pas seulement celles
qu'on trouve dans les livres, celles qu'on re-
cueille dans la fréquentation assidue, affec-
tueuse, confiante des hommes. Matière vi-
vante entre toutes : qui ne voit la difficulté ?
Et je retrouve avec joie, je l'avoue, dans
l'étude de M. Albert Maybon, cette idée
qu'il est nécessaire, indispensable que nous
liOyions a plus prodigues de notre propre
substance P. Or, notre propre substance, elle
n'est pas tout entière dans l'enseignement
professionnel : on a supprimé l'école des
belles-lettres, on a donné aux écoles grpu-
pées dans l'Université d'Hanoi un caractère
technique, c'est insuffisant ; la dette de la
France est plus importante : elle doit à
l'Annam l'enseignement de l'œuvre artisti-
que, littéraire, philosophique, historique, qui
est la gloire, que dis-je? la raison d'être de
notre pays. Ce que traduisent les éditeurs en
quoc ngu, ce sont des romans chinois ! Quand
engagerons-nous les lettrés à traduire des
romans français, incontestablement supé-
rieurs ? Quelle accusation grave, doulou-
reuse, surprenante même que celle qui est
rapportée ici : « Sous le régime français, la
pensée annamite ne produit rien, ne mani-
feste rien. Cette observation conduit ceux
d'entre nous qui ne réfléchissent pas à vous
accuser de ne pas cultiver, de ne pas édu-
quer les indigènes! » Cet ami de la France
ajoute devant M. Albert Maybon que ce som-
meil est dû au scrupule exagéré de la France
qui ne veut pas appliquer là-bas les méthodes
de l'assimilation. Scrupule condamnable s'il
a pour conséquence de faire taire la voix
annamite dans le concert intellectuel des
peuples de l'Extrême-Orient.
- Il y a une concurrence. culturelle 1 non
moins âpre que la concurrence économique.
M. Albert Maybon a raison de le rappeler à
nos ultra-réalistes, que le réalisme rend
sourds et aveugles. Je renvoie encore au
livre de François de Tessan ceux qui veu-
lent voir quelle soif d'apprendre, de con-
naître, dévore le Japon. Même remarque
pour la Chine où, sur les ruines de la vieille
morale confucéenne, s'élabore une morale so-
ciale inspirée par l'esprit nouveau ; les intel-
lectuels chinois ne cherchent pas dans notre
civilisation ce qui a fait sa supériorité maté-
rielle, mais ce qui a constitué sa supériorité
spirituelle ; c'est moins à l'étude des sciences
appliquées qu'à l'étude de la science qu'ils
s'adonnent, moins à l'étuoe des civilisations
occidentales qu'à l'étude de la civilisation.
Par quelle. barrière invisible et miracu-
leuse l'Annam serait-il défendu contre la
propagation île ces mouvements qui entraî-
nent l'Asie vers des destinées inconnues ?
C'est là-dessus que se termine l'article de la
Grande Revue, qui doit nous faire réfléchir.
J'aurai l'occasion de revenir sur tout cela,
ne serait-ce que parce que de ces aspirations,
de ces mouvements, de ces impatiences, je
vois très souvent des manifestations dans le
journal La Tribune /ndoc h in ois e-et dans les
correspondances qui m'arrivent de là-bas.
Mais je tiens avant tout à féliciter M. Al-
bert Maybon d'avoir si bien mis en lumière
que, dans un pays comme l'Annam, les be-
soins intellectuels et moraux passent avant
les besoins matériels.
MÊmmêm AMMiMi
Sénateur de l'Hérault, ancien ministre
Vice-président de ta Commission
sénatoriale des CdUmtes.
Le cacao de nos colonies
Pour l'année 1927, lisons-nous dans le nu-
méro d'avril 1928 de VAgronomie Coloniale,
la production totale du cacao, dans les colo-
nies françaises et les territoires sous mandat,
semble avoir atteint 25.000 tonnes, soit 5.000
tonnes de plus qu'en 1926. Or, pour la pe-
riode 1921-1925, la consommation moyenne
annuelle du cacao en fèves, en France, a été
Je 31.172 tonnes (36.417 tonnes en 1925 ;
37.021 tonnes en 1926).
Si la production du cacao colonial conti-
nue à s'accroître, et rien jusqu'ici ne permet
d'en douter, les besoins du marché français
pourraient être satisfaits assez rapidement,
même en tenant compte d'une augmentation
dans la consommation métropolitaine. -- A - ce
propos, il faut signaler qu'en 1927 la con-
sommation du cacao, en France, est descen-
rue à 27.617 tonnes, c'est-à-dire à un chiffre
voisin de celui d'avant-guerre. Or, à ce mo-
ment, la détaxe douanière ne jouera plus pour
l'excédent de la production coloniale.
Il semble donc que, dès maintenant, -on
pourrait laisser les plantations de cacao se
développer librement, en songeant toutefois
qu'au bout de t8 ans, le sol d'une plantation
de cacao est épuist, -
Il en est autrement, on le sait, pour la
production du caf4
En face d'une production coloniale de
5.000 tonnes, la France en a consommé an-
nuellement 166.000 tonnes en moyenne, pOur
la période 1921-1925.
On peut donc, par tous les moyens possi-
bles, sans avoir à craindre de surproduction
coloniale, eu égard aux besoins de la métro-
pole, pousser sans crainte au développement
de la production caféière dans toutes celles
de nos possessions où elle peut donner ces
rendements intéressants.
Ajoutons qu'à la Côte d'Ivoire, dans la ré-
RIos d'Assinie, il y a de fort belles plata-
tions de café. Celui du Dahomey peut sup-
porter la comparaison avec les meilleures
sortes du Brésil. Tout a été dit sur la qualité
de nos cafés du Tonkin, de la Nouvelle-Ca-
lédonie, du Togo et du Cameroun.
ucrtttmnMctti
'1'
Le caodaisme, dont la presse de
Cochinchine s'est occupée l'anttie
dernière et adèuel sembléht vou-.
loir s'intéreçser les journaux de la ,,¡tt;ii,.,,;.
est aùe véritabe farce que des aigrefins plus
fréoccufés de faire des recettes que de Mo-
raliser des populations ont qualifiée de reli-
gion en faisant une mixture informe de toutes
celles existant déjà en Indochine.
C'est à Tayninh, en Cochinchine, que la
farce a été conque et c'est à Ninh-Than-Loi,
dans la province de Cantho, que le cao-
daisme a été rendu macabre par des prosé-
lytes cambodgiens fanatises et qui, convain-
cas d'invulnérabilité, ont été massacrés.
Pour donner de l'extension à la nouvelle
secte, des énergumènes ont mis à profit le
mécontentement des cultivateurs indigènes,
les ttha-qui, auxquels on a enlevé des ter-
res mises déjà en valeur par eux pour en
faire bénéficier de nouveaux concession-
naires.
D'après un usage fort ancien, le Gouver-
nement de la Cochinchine tolérait que les
terrains en brousse, sans propriétaires, fus-
sent occupés Par des indigènes qui les défri-
chaient et en faisaient des rizières dont ils
tiraient tout le parti qu'ils pouvaient sans
avoir aucun titre pour en justifier la posses-
sion. En 1925, beaucoup de ces terrains fu-
rent demandés en concession. Le gouverneur
les accorda te ceux qui les occupaient durent'
les abandonner. Ol comprendra facilement
le mécontentement qui s'ensuivit. Il y eut
des morts et 'des condan:nést
Ce mécontentement permit aux exploiteurs
du caodaïsme de faire des prosélytes et
beaucoup de personnes sont convaincues en
Cochinchine que l'insurrection des Cambod-
giens de Ninh-Than-Loi et leur fanatisme
devaient être attribués à la crainte qu'avaient
ces cultivateurs de se voir enlever les terres
sur lesquelles ils vivaient.
En réunissant toutes les doctrines et tou-
tes les religions, le fondateur du caodaïsme
semblait vouloir établir un culte unique qui
aurait mis d'accord les préceptes de Poud-
dah, de Confucius, de Jésus-Christ, de Ma-
homet.
Il établit le siège de son entreprise à
Tayninh, à proximité des principales races
de l'Indochine.. Annamites, Cambodgiens et
Laotiens. Une pagode provisoire y fut cons.
truite et une abondante distribution de bro-
chures et de tracts fit connaitre la nouvelle
religion. Des adeptes furent d'abord recher-
chés parmi les fonctionnaires indigènes et
les notables pour constituer des cadres qui
devaient entraîner les paysans. Des places
de dignitaires furent réservées aux Euro-
péens. Mais ceux-ci n'ont assisté qu'en cu-
rieux aux cérémonies du nouveau culte qui
devait amener Vémancipation universelle
C'est au Cambodge que le caodaïsme a
trouvé le plus grand nombre d'adeptes. Des
pèlerins cambodgiens sont venus à Tayninh
par milliers de tous les poitrts du Cambodge.
Les Annamites méfiants se sont montrés ré-
servés et les Laotiens indifférents n'ont pas
été convaincus. De nombreux bonzes du Cam-
bodge étaient devenus des adeptes de la nou-
velle religion, tout en continuant le culte
bouddhique. Mais, comme les prêtres caodais-
tes annonçaient toujours des jours meilleurs
et que des pratiques devenaient suspectes
(telles que la vente d'une eau ayant des pro-
priétés mystérieuses pouvant guérir tous les
maux, la lèpre comprise, ou un système d'of-
frandes obtemtes par des moyens relevant
beaucoup plus de la police correctionnelle
que de la foi des donateurs), le chef des
bonzes de Plitiom-Penit interdit à ses ressor-
tissants de se rendre à Tayninh, où le but
moralisateur et désintéressé du fondateur
avait été remplacé par des buts plus inté-
ressés et plus lucratifs. Cette mesure enraya
le recrutement des adeptes et les dirigeants
caodaïstes durent trouver de nouveaux moyens
pour frapper les esprits simples et naïfs. A
cet effet, ils ont organisé, à côté de la pa-
gode, une maison où se tiennent des séances
de spiritisme et où les initiés sont seuls ad-
mis.
Le caodchsme est actuellement dirigé par
le haut dignitaire Le-V an-Trung et un nom-
mé Cao-Huynh-Cu, auquel un de ses parents
sert de médium,
Dans ces derniers temps, les ministres du
nouveau culte ayant annoncé qu'un nouveau
roi devait apparaître aux Cambodgiens à
Tayninh, ceux-ci arrivèrent en grand nom-
bre : près de dix mille hommes armés de
sabres. le Gouverneur de la Cochinchine,
M. de la Brosse, s'y est rendu avec un re-
présentant du roi Monivong et les chefs de
la sûreté de la Cochinchine et du Cambodge.
M. de la Brosse fit appeler le haut digni-
taire Le-Van-Trung et lui intima l'ordre de
démentir au'un nouveau roi devait a pparoitre
en le rendant responsable de tous les événe-
ments qui pourraient se produire. L'ordre
fut exécuté et la tranquillité n'a pas été
troublée. -
Toutes ces manifestations ont fait nmre
une légitime inquiétude parmi les popula-
tions française et annamite de Tayntnh,
dont la sécurité ne pourrait être assurée avec
les quelques miliciens et les rares gendarmes
qui y résident si le fanatisme des eaodcïstes
donnait lieu à des événements imprévus.
iedkmard JVéren,
Sénateur de la Haute-Loirt,
Vice-président de la cmmien"
des uomnss.'
L« HMri–»«• h M.
Le pèlerinage annuel, qui 'a rêunl p.
d'un demi-million de pèlerinâ des divers
pays istamiques. s'est passé sans
accident ou incident, grâce au* meswjs
prises par les autorités pour assurer lortre
la sécurité et l'hygiène dans la ville aainte.
ARCHIVES COLONIALES
En inaugurant hier après-midi l'Exposition
de 4a Société des Amis des Archives Colo-
niales, M. Léon Power, nunûire des Colo-
a dft n^MMr, eaauDe&hmeun visiteur»,
nies. il É'y ait. gne 37 vues ou plans offerts à la
curiosité da public. Car tout en haut, daDa les
combles du Ministère deb CoIODiet, il J. a,
puait-il, une collection considérable de docu-
ments analogues que consulteraient avec profit
tous ceux que l'histoire de nos colonies inté-
resse.
Nou* avons néanmoins pu admirer un plan
de Cayenne fortifiée à la Vauban (1690), un
de Fott-Desaix de la Martinique (1807), une
aquarelle de l'archipel des Saintes, prise des
hauteurs du quartier des Trois Rivières, une
vue perspective fort curieuse de Trisir à Pally
(Trichinopoli) pour la conquête de laauelle be
livrèrent tant de combats au temps de Dupleix.
Une vue également perspective du fort d Ar-
guin (1666) a tout particulièrement attiré mon
attentiOll. On y voit la source ou citerne (à
une bonne portée de mousquet du fort), citerne
dont l'eau était potable, bien que située à
proximité de la aate. Cette tle d'Aquin fut,
il nv a pas très lonstempe, la proprifté d'une
famille sénégalaise. Les pêcheries de la cete
mauritanienne peuvent donner de nouveau quel-
que notoriété à ces parages que le naufrage de
la Méduse a tristement rendus célèbres.
La gravure n° 36 donne un avant-goût de
nos wharfs de la côte occidemale d. Afn..
t'est un pont volant fait par M. de La Baur.
donnais à Saint-Denis ae la Réunion pour
rembarquement des cafés.
Et sous vitrine, un état des passagers em-
barqués le 8 juillet 1815 en rade de risle-
d'Aix.
En tête de la colonne, nous avons lu : Na-
poléon lor, Empereur, débarqué à l'Isle-d'Aix,
de l' le Amphitrite » passé sur.
Suivent les noms des personnes qui accom-
pagnèrent l'Empereur sur le Bellerophon à
destination de Sainte-Hélène.
Panni les amis de& Archives coloniales, nous
avons noté M. Martial Merlin, Gouverneur
Général honoraire des Colonies, MM. les
Gouverneurs Fourneau, Giraud. directeur de
l'Agence Economique de t' A.O.F. ; M. Du.
chêne, conseiller d Etat ; M. André Hesse,
ancien ministre des Colonies ; M. Alcide Del-
mont, député de la Martinique, et la plupart
des députés coloniaux qui tous ont encouragé
cette initiative de la Société des Amis des Ar-
chives coloniales de divulguer ces documents
rueti et précieux où la prospérité économique
de notre empire colonial peut recueillir d'heu-
reuses indications.
Ssap#st« AciMiMjr.
I.f
LI Aviation Coloniale
De Paria ans bides
Devant l'impossibilité de continuer son
raid par suite du mauvais temps en Asie
Mineure, le capitaine Arrachard a dû atter-
rir à Constantinople.
Après avoir vidangé l'essence, ils font le
nécessaire pour se procurer du benzol pour
Je retour.
France-Amérique du Sud
Le courrier postal aérien de l'Amérique
du Sud, parti vendredi dernier de Toulouse
à 5 h. 30, est arrivé le lendemain samedi,
a Dakar, à 21 h. 15, après avoir accompli
le parcours de 4.696 kilomètres en 39 li. 45,
y compris les escales et les relais de Casa-
blanca, Agadir, Cap Juby, Villa-Cisneros et
Port-Etienne.
Le freinage des avions à l'atterrissage
M. Hateau a lu à l'Académie des Scien-
ces une communication de M. Louis Bré-
guet sur les divers modes de freinage des
avions.
Sons dispositifs de freinage un avion at-
terrissant à une vitesse de 91 kilomètres à
l'heure et parcourant en roulant sur le sol
une longueur de 3 H) mètres, voit ces chif-
fres réduits à 64 kilomètres et à 51 mètres
en utilisant le freinage par les roues et la
béquille et sur l'air par des ailes défor-
mables. Ces résultats sont particulièrement
importants maintenant que les vitesses des
avions ont été très augmentées et on a
d'ailleurs le plus grand intérêt à' réduire
le parcours des avions non seulement pour
108 atterrissages imprévus en campagne,
mois aussi pour les terrains préparés.
La traversée du Pacifique
De San Francisco, l'aviateur Kingsford
Smith et ses trois compagnons ont atteint
Honolulu, dans les Hawaï, puis en une se-
conde étape de 4.800 kilomètres ils sont arri-
vés à Suva (lies Fidji) le 5 juin à 5 heures.
-000
On a déménagé le Sultan
o.
Un scandale considérable qui met en
cause l'une des plus hautes personnalités
du Mflghzen chérifien, le IIailh Taba". Aba-
bou, précédemment grand chambellan de
S. M. Moulaïf Youssef, vient d'éclater à
Fet.
Ces j ours derniers, le sultan Sidi Moha-
med fut prévenu que les plus belles pièces
de l'argenterie et de l'orfèvrerie du service
impérial avaient disparu.
Des pei'quisilions opérées aussitôt au do-
micile de t'ancien hajib permirent de décou-
vrir des pendules par dizaines des lits, des
canapés, des lauteuils etc. Parmi ces pte-
tes uniques, certaines portaient la mention
« Don de l'Empereur des Français, Napo-
léon. au sultan du Maroc ».
On découvrit encore des services de por-
celaine de Sèvres, des colliers de perles
fines, un solitaire monté sur platine de très
grande oaleur, des quintaux de bois d'am-
bre et de santal, des caisses entières de
veilles monnaies d'or et d'argent.
Le haiib, qui est en traitement dans la
clinique du docteur Cousin, de Rabat, n'a
pas été arrêté, mais il a été placé sous la
surveillance de la police.
Pour sa dé fense, t'ancien hajib prétend
que ces objets sont des cadeaux qui lui ont
été offerts par l'ancien Sultan.
Il serait envoyé dans une résidence for-
cée, soit dans le Sud du Maroc, soit dans le
sud 'Al,rfen. (Par dépêche.)
Dépêches de l'Indochine
à-
Abadie et Vairat à Tavoï
Abadie et Vairat sont arrivés à Tavoï le
31 mal, après avoir démonté Leur voiture
peur franchir les sentiers de momOflne.
- (Indopacifl.)
8.1
La crise du logement
en Cochinchine
«i»
2.4M logis vont être construits
Des mesures vont être prises, en Cochin-
claine, pour favoriser la construction des ha.
bitations économiques. Mesures sages tant au
point de vue hygiène qu'au point de vue po-
litique.
Dans les grands centres cochinchinois, la
crise du logement sévit aussi sévèrement que
dans la métropole.
Le fonctionnaire européen gagnant 4 à 500
piastres par mois, doit prélever mensuelle-
ment en moyenne 150 piastres pour son lo-
geur.
Qu'on juge de sa situation.
Pour les indigènes fonctionnaires ou sa-
lariés, ils résolvent le problème en s'étouf-
fant à cinq ou six ménages dans un étroit
logis à peine aéré pour un seul. La contagion
des maladies epidémiques présente en de
telles conditions une gravité redoutable, et
ne facilité nullement, d'autre part, le main-
tien de l'ordre public.
Toutes ces raisons ont amené le Gouver-
nement local à demander l'introduction en
Cochinchine, après adaptation, des textes
métropolitains sur les habitations à bon mar-
ché.
Un règlement, approuvé par le Gouver-
neur Général va donc permettre prochaine-
ment de construire, à frais réduits, des habi-
tations pour les Européens et les indigènes.
On a prévu la construction de :
Deux mille logements ouvriers à 500 pias.
tres l'un, soit un million de piastres ;
Trois cents logements pour secrétaires et
petits fonctionnaires indigènes à 2.500 pias-
tres l'un.
Cent maisons pour Européens au prix
moyen de 6.500 piastres t'une.
Ce programme qui entraîne une dépense
totale de 2.400.000 piastres, est à réaliser en
quatre ans.
Les banques, les différents budgets de la
colonie, les sociétés privées d'habitations
économiques feront les avances nécessaires.
Ces foncfa seront gérés par un office public
doté de la personnalité civile. Par son en-
tremise, un intérêt de 4 sera versé aux
bailleurs de fonds.
Félicitons l'Administration de cette excel-
lente initiative qui sauvegardera la santé des
citadins de Cochinchine.
–-–– .11
U FOttE MOL FIMES
- .1'
400 i éléphs, des tigres, des panthères, dM
crocodi les, des serpents et des singes en très
grand nombre ont été récemment groupés dans
le Darlac.
Une foule d'acheteurs étrangers et indigènes
s'y sont rendus. On remarqua parmi les visi-
teurs connus, MM. Hagenbeck, de Hamboura;
Reeds. de San-Francisco, et Chapmann, venu
faire des achats importants pour le « Zoo »
de Londres.
Les transactions ont dépassé 5 millions. Le
succès remporté par cette foire a décidé les
organisateurs à créer un marché permanent de
fauves dont le prochain se tiendra vers Pâques
1929. Nul doute que les Nemrods des deux
émisphères s' y donnent rendez-vous.
Par ailleurs, une organisation plus parfaite
est prévue : grandes installations, cages mo-
dernes. eau courante, seigneurs nombreux et
expérimentés. Le Gouverneur Général a pro-
mis que le budget général de F Indochine y
contribuera.
Le Darlac est donc appelé à devenir sous
peu le centre mondia l pour la vente des grands
fauves vivants.
.,.
Au Nord de l'Indochine.
-– .8.
Un oivil rhinois a jeté une bombe sur la
train -dans loqnol avait pris place Tchang Tso
Lin. Iimmicfml a eié légèrement blessé ainsi
que On Choun Chang, gouverneur du Het-
Loung. Plusieurs personnes de sa suite ont été
tuées.
Le maréchal Tchang Tso Lin est arrivé hier
mnlin, à six heures, à Moukden, sans autre in-
cident.
Selon le correspondant du Times à Ohang-
Haï, l'opinion générale, dans cette grande mé-
tropole commerciale do la Chiue, est que le dé-
part de rv-kin de Tchan Tso Lin signilie le re-
tour au règne des gouverneurs militaires pur et
simple dans le nord de la Chine.
TAUX DE LA PIASTRE
-.-
Le Gouverneur général de l'Indochine vient
de faire connaître au ministre des Colonies
qu'à la date du 3 juin 192W, le taux ofliciel de
la piastre était de 13 fr.
Le Gouverneur général de l'Indochine vient de
faire connaître au ministre des Colonies qu'à
la date du 4 juin 1988, le taux officiel de la
piastre était do 12 fr.'lfe.
MORT DE M. AUBER
On annonce le décès ce matin à Paris,
dans sa soixantième année, de M. Jules
Auber, sénateur de la Réunion.
Le défunt avait remplacé au Palais-Bour-
bon, en 1904, M. Louis Brunet lors de son
élection au Sénat. Il avait alors pour concur-
rent notre collaborateur et ami M. Lucien
Gasparrin qui le battit dix-huit mois plus
tard en 1006.
M. Jules Auber était entré au Sénat le
18 janvier 1920 au décès de M. Crépin et
avait été réélu au renouvellement de 1921.
Docteur en médecine, ancien maire de
Saint-Denis, M. Jules Auber était membre
de la Commission des Affaires Etrangères,
de la Commission des nouanes, de la Com-
mission des Comptes Définitifs des Colonies
et de la Commission des Colonies.
Les obsèques de M. Jules Auber seront
célébrées jeudi à midi en l'églisç Saint-
Jacques-du-Haut-Pal.,
Une exposition à T uanuive
8"0
M. Vidal, professeur de dessin au Lycée
Galliéni, a fait ces temps demien à Taaaaa-
rive une intéressante exposition de ses œUMI..
On pouvait y admirer une série de charmas*
pas empruntés à toutes les Iles de l'Océan
ien.
M. Vidal est, en même temps qu'un des-
sinateur consciencieux, un bon coloriste. U
possède même de l'impressionnisme certaine»
qualités qui rendent ses toiles CJriciaalet,
On ne peut tout citer, mais en ce qui con-
cerne Madagascar, les tableaux suivants ont
été particulièrement remarqués :
Saboby, qui donne bien l'impression d' un
coin de campagne malgache, le soir, après une
chaude journée ;
A mbatolampy, dont la tonalité générale pa-
raît bien locale et s'harmonise avec le sujet
lui-même ;
Gîte d'étape à Betajo, hospitalier et repo-
sant par son sol moins rouge que nature.
Des lies Seychelles, M. Vidal a gardé des
impressions agréables et parfaitement rendues.
La plus intéressante de ces études par la cou-
leur et le relief est celle des Rochm Je la
Salle d'Armes. !k valent mieux que certains
rochers de Belle-Isle accrochés aux mun de
la Salle Caillebotte du Luxembourg. Ces rocs
violacés et jaunâtres se dressant au grand soleil
sur un fond bleu de mer calme. font vraiment
bel effet !
Le Trou aux Biches, de Maurice, attire
aussi l' attention. Il mérite qu'on s'y urtte.
C'est une jolie baie de sable blanc et de mer
tranquille, sur laquelle nagent une infinité de
barques de pêche.
Les souvenirs de La Réunion sont aussi
nombreux. Le Bassin du Bemica fait songer
tout naturellement à I* admirable poésie de
Leconte de Lisle.
La France n'a pa* été oubliée par M. Vi..
dal. Le public en a su gré à l'artiste. La meil-
leure toile de son exposition a pour sujet Les
Pyrénées. Ce vallon silencieux, que dominent
de hauts pics. au fond duquel coule un frais
ruisseau, très bien peint, aux rives garnies
d'une végétation grisaille, laisse une impression
de charme particulier. L'artiste a fortement
ressenti et exprimé avec délicatesse cette sen-
sation de bonheur qu'on éprouve, revenant des
colonies, au spectacle de la belle nature de
France.
M. Vidal a reçu de toutes parts de vives
félicitations pour l'ensemble de son ceifvre faite
de clarté. de vie et de poésie.
La case aux livres
-0-
Ecrivains coloniaux. et (Taillens
HISTOIRE DE LA GUADELOUPE
80U8 L'ANCIBN REGIME
par Maurice Sa tin eau
C'est un lieu commun de soutenir que les
Français n'ont pas le génie colonisateur.
M. Maurice Satineau, dès les premières pa-
ges de son étude sur la Guadeloupe, remar-
quablement documentée, donne un éclatant
démenti à une appréciation qui ne convient
qu'aux inepties du règne honteux de
Louis XV. Nos premières tentativt's de colo-
nisation aux Antilles, à la Guadeloupe en
l'occurrence, exaltent au plus haut degré
l'esprit d'aventure, d'énergie, de sacrifice,
d'endurance, de bonne humeur, de De l'Oli-
ve, de Du Plessis et de leurs associés durant
cinq années d'affreuses misères, famines, épi
demies, embuscades ! x C'est grâct: au génie
colonisateur de ces premiers colons que la
Guadeloupe est devenue française. »
Nul, avant M. Maurice Satineau, n'avait
tenté d'écrire une étude complète et appro-
fondie de la vie coloniale sous l'ancien ré-
gime. Cet essai ressuscite tout un passé,
d'autant plus intéressant qu'il est devenu par
ses répercussions profondes, la trame du
tissu dont est faite la vie actuelle des An-
tilles. Tous ces documents non révélés ou
peu connus, portés à la connaissance du lec-
teur par la plume vivante d'une historien
infiniment soucieux de la vérité des textes et
du sens critique de leur interprétation, pro-
jettent sur le pacte colonial et l'esclavage
une lumière qui permet de comprendre l'es-
sor ou la régression de la situation économi-
que de l'Ile d'Emeraude.
M. Maurice Satineau a brossé une fresque
magistrale, aussi vivante dans l'ensemble que
nuancée dans les moindres détails, de ce
qu'était l'existence aux « lies », pour les dif-
férentes catégories de Français qui débar-
quaient après des mois de traversée. Certes,
la vieille marine à voiles, les fitites, les
bricks, les corvettes, les brigantins et les goé-
lettes. chers encore à la romance et à la
fioésie, ne brillaient au xvno siècle, ni par
la propreté ni par le confort!. Un passa-
ger, en 1I640, note que le vaisseau était si
rempli de voyageurs et de marchandises, le
tout arrimé pêle-mêle, « qu'à peine pouvait-
on trouver une place pour se coucher tout
le long », et le Père Du Tertre hésite à dé-
crire l'infection -- épouvantable, - le fâcheux
embarras des femmes, la vermine, les con-
serves pourries et l'eau puante!. Il est pro-
bable qu'un ressuscité de l'époque refuserait
de croire au miracle du transatlantique, ma-
gnifique évolution de la marine marchande
qui va de la première galère phénicienne non
pontée, à nos villes flottantes pourvues du
dernier confort !.
A l'existence des riches propriétaires, Mau.
rice Satineau oppose dans de bien curieux
chapitres, la condition matérielle et morale
des Caraïbes tôt disparus, des noir*, des mé-
tis, de toute la population de couleur, escla-
ves intimement liés aux blancs dans la vie
quotidienne, et c'est l'explication de rania-
gonisme profond des races <1 dont on retrouva
la survivance dans la société antillaise ».
Le problème de la main-d'œuvre, ausi aiJrt
au xvn* siècle qu'au xx., l'volurton de l'in-
dustrie sucrière, le développement des plan-
tations caféières, sont exposés dans cet ou-
vrage avec maints détails pittoresques ap.
puyés sur d'éloquentes statistiques.
Du présent d'hier, nous arrivons à aujou,..
d'hui et surtout, nous entrevoyons ce demain,
qui doit être la haute raison de nos vigou-
reux efforts. Or, Maurice Satineau met le
doigt sur la vieille plaie, conséquence de
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