Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1928-01-10
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 11726 Nombre total de vues : 11726
Description : 10 janvier 1928 10 janvier 1928
Description : 1928/01/10 (A29,N6). 1928/01/10 (A29,N6).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6451193v
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
INGT-NEUVIEME ANNEE. N* - 6 -- -
LE NUMERO : 8) CENTIMES
-
MARDI SOIR, 10 JANVIER 19e».
lë 0 J %*
L AI' C' .::;.,,-
Les Annales ColoniatëÀ
La amumus a récîmus MW rqm m
tttfMI» éi lovrMi.
Dimotiuiis 1 Marotl RUEDeL et L-0. THÉrBAULT
1..
Tem Itt arUoUê piMlit dm MW
iàra r»pii*illi ««*•• oMMl lit AmmWQMCm
nommit eloyiolER
Rédaction & Administration :
84, IN M ̃MA-IHHr
PARIS OT
TtitTII < LOUVMI IMF
- RICHULIKU lY-M
ABQMEBEITS
«« k supplément Qimstri:
Usas • Mate SIM»
Fmm et
COIMIM 110 • Il 1 K »
Étrupr. - lu b tub Mt
On rabmm - tmfa âuN
imm les bonui te finit
Beldellelt iidislriel des agata algérieua
8.8
Nous avons montré précédemment que
nous avons en Algérie des plantations im-
portantes d'espèces sélectionnées permettant
la création rapide de vastes sisaleraies,
grâce au nombre considérable ede bulbilles
qu'elles produisent. Nous avons aussi indi-
qué que nombreux sont les terrains qui se
prêteraient à l'établissement de ces sisale-
raies.
Nous avons maintenant à étudier de très
près les rendements industriels que peut
donner, dans le Nord de l'Afrique, la cul-
ture des agaves. Rappelons en passant que
le traitement des agaves doit nous donner
deux produits importants : la fibre et l'al-
cool, et un sous-produit qui n'est pas à
dédaigner : le combustible.
Les chiffres donnés sur la question par
la mission Fouque sont évidemment des
chiffres moyens. Ils ont été établis d'après
les données d'expériences multiples; mais
on peut les considérer comme des minima,
car les chiffres trop particulièrement favo-
rables ont été systématiquement éliminés.
D'autre part, l'outillage rudimentaire dont
disposait la mission a certainement donné
des résultats inférieurs à ceux que donne.
rait l'industrialisation des opérations effec-
tuées.
Examinons tout d'abord la production
des feuilles sur un hectare. Nous constatons
les résultats suivants :
10 Nombre de feuilles à l'hectare, 2.000.
20 Nombre de feuilles à récolter par an
et par pied à partir de la 5" année, 18;
30 Poids moyen des feuilles en hiver, 900
granunes ;
40 Longueur des feuilles, 1 m. 15 à 1 m. ;
50 Durée des plantes : plantation Callot,
18 à 20 ans; plantation de la Calle, 10 à
12 ans;
6° Poids des feuilles par hectare et par
an, 30.000 kilos.
Dans la deuxième mission que M. Fou.
que a accomplie en Algérie, les résultats
ont été un peu différents. C'était en saison
d'été, et le poids moyen des feuilles était
assez notoirement inférieur à 900 grammes.
Par ooatre, la certitude que le nombre des
feuilles à récolter par pied et par an
pourrait être largement supérieur à 18 a été
acouise.
Par conséquent, l'évaluation de 30 ton-
nes de feuilles par hectare et par an reste
donc un minimum de la production normale
de feuilles. Notons que ce chiffre est nette-
ment inférieur à celui de tous les pays pro-
ducteurs d'agave : 80 tonnes aux Philip-
pines, 60 tonnes au Yucatan, 50 tonnes à
Madagascar.
Nous en arrivons à la production en
fibres. La teneur en fibres des feuilles oscille
eptre 4,2 en hiver et 6 en été. Le
travail d'extraction de la fibre a été fait
à la main, par des ouvriers peu familiarisés
avec ce travail. Aussi un déchet assez con-
sidérable a été constaté, beaucoup plus
grand pour les feuilles d'été que pour les
feuilles d'hiver. Pour ces dernières, il a été
d'environ 30 En résumé, la production
nette a été d'environ par hectare et par an
de 900 kilogrammes de fibre de qualité
moyennement bonne.
Soulignons en passant ce fait qu'une
défibreuse moderne peut traiter en moyenne
100 tonnes de feuilles par jour, c'est-à-dire
environ 30.000 tonnes par an. Cela repré-
sente bien la production normale d'une
sisaleraie de 1.000 hectares, et nous pou-
vons ainsi affirmer à nouveau que ce nombre
représente l'unité d'exploitation de sisal
au-dessous de laquelle on ne peut espérer
rien faire de sérieux.
Passons à la production en alcool. Les
produits traités par double pressage ont
donné une proportion de jus de 86 en
moyenne. Ce jus est assez fortement acide
(acidité moyenne, 7,25 %) et contient une
assez forte proportion de matières azotées
(3,21 %). Le rendement moyen en alcool
peut être évalué, en hiver à 4 %, ce qui
correspond à une production probable mi-
nima d'alcool de 1.200 litres par hectare
et par an.
Enfin, comme dernier résultat acquis, si-
gnalons que ioo kilogrammes de feuilles
traitées ont donné 11 kilos de tourteau,
poids ramené à 4 kg. 7 après déshydratation
à l'étuve, ce qui correspond à un pouvoir
calorifique de 1.600 calories.
Cette étude serait incomplète si on ne
signalait une difficulté sérieuse que l'on
rencontre inévitablement dans la production
de l'alcool à partir des agaves. Cette diffi-
culté résulte de ce que le jus d'agave, du
moins en Algérie, ne donne pas lieu spon-
tanément à une fermentation alcoolique, et
ceci à cause des gommes, * des matières albu-
minoïdes et surtout des acides qu'il con-
tient. D'autre part, il se produit une fer-
mentation microbienne très intense dans les
jus frais.
- La mission Fouque, après de nombreuses
études et après de remarquables travaux
dus à M. Moreau, a pu évincer en grande
partie toutes ces difficultés. En particulier,
grâce à une stérilisation des jus à 1200,
grâce à un ensemencement des jus stérili-
sés avec des levures sélectionnées, elle a à
peu iprès résolu (industriellement le pro-
blème de la fermentation alcoolique des
jus d'agave.
Nous clôturons dcwic cette étude de la
culture de l'agave en Algérie par une con-
clusion des plus optimiste. Cette crwclu-
sion sera d'ailleurs celle qui termine le rap-
port de M. Fouque. Nous nous plaisons à
la reproduire en son entier ;
a Sans entrer dans les détails industriels
et financiers qui sortiraient du cadre de ce
rapport, nous pouvons signaler que le prix
de revient de la fibre de sisal en Algérie,
comparé au prix de vente actuel, laisse une
marge suffisante pour rendre l'exploitation
du sisal très rémunératrice.
Ceci a les conséquences les plus heu-
reuses pour la production d'alcool carburant;
les frais d'exploitation, l'amortissement du
matériel et du capital, les frais de main-
d'œuvre, les frais généraux, etc. et les légi-
times bénéfices que les industriels doivent
attendre de leurs efforts, seront supportés
par la fibre.
Dans ces conditions, le prix de revient de
l'alcool produit sera très bas, assurément
au-dessous de 100 francs l'hectolitre.
L'avenir d'une industrie du sisal en
Afrique du Nord est considérable. Sans
avilir le prix de ventre la fibre, les exploi-
tations culturales du sisal peuvent se déve-
lopper jusqu'à un plafond que nous esti-
mons devoir être d'environ* 100.000 bec.
tares. Dans ces conditions, les exploitations
de sisal peuvent produire entre 1.200.000
et 1.600.000 hectolitres d'alcool (compté à
zoo") qui, vendu à bas prix, améliorera
considérablement la situation du carburant
national. »
Georgea Nouelle, j
Député de SaÓne-et-Loire, Secrétaire de ta
Commission des Colonies, Membre de la
Commission des Mines et de la Force Mo-
trice.
BROUSSES
& BROUTILLES
Avis aux garçonnes
Une jeune fille, trouvant le noir distingué,
avait fait avec un beau militaire sénégalais
ce à quoi, généralement, aboutit le vague à
l'âme, ou l'énervement d'un jour d'orage,
ou un repas trop épicé, ou encore une curio-
sité, en somme, bien légitime.
- Oui, elle avait fait ça, et puis elle se sen-
--- , ---- -,-- ---- -, r-- ---- -- ---
tit toute chose, et puis elle prit un embon-
point on ne peut plus naturel, mais qui ris-
quait de passer pour scandaleux.
Mais, écrit la Rumeur, « aux environs de
Vanves se trouve un discret établissement
où, moyennant la bagatelle de 80.000 francs,
une jeune fille qui a eu une erreur senti-
mentale, peut, au bout de six à neuf mois,
obvier à toutes ses conséquences. L'enfant
est confié à un orphelinat religieux voisin et
on n'en entend plus parler ».
C'est là, paraît-il, que l'amie passagère du
Sénégalais se délivra de son secret, cepen-
dant qu'on la croyait en croisière en Médi-
terranée.
Or, cet établissement n'est pas unique en
son genre. 11 pu existe au moins un autre,
dans les paraget celui-là, de Saint-Cloud.
Mais les enfants qui en sortent ne sont pas
élevés ad majorem dei gloriam. Ils sont con-
fiés à des ménages stériles autant qu'avides
de progéniture et qui, en échange, font un
don au médecin directeur de cette institu-
tion philanthropique.
Sans rire ! Il s'agit ici de philanthro-
pie. Le directeur en question est personnel-
lement fort riche, et les sommes qu'il reçoit
lui sont indispensables pour entretenir et éle-
ver les « fruits défendus » qui lui restent
pour compte. Ce bon docteur, étant un scien-
tifique, gratifie chaque loupiot mis au monde
par ses soins, d'un pedigree scrupuleusement
établi qui lui permet de garantir aux parents
adoptifs la santé physique et morale des pa-
rents naturels. Et tout le monde 'st bien
content : le ménage stérile, le couple qui
ne le fut pas et le loupiot garanti sur fac-
ture.
Mais que ferait notre philanthrope en pré-
sence d'un nouveau-né couleur d'ébène ou
résolument asiatique? D'abord, la rédaction
du pedigree offrirait de sérieuses difficultés.
Aller chercher les grands parents paternels
au haut du cocotier que hante Halaoo, ou
bien dans une cagna de rizière, ne serait
vraiment pas pratique. Pourtant, les races
se rapprochent de plus en plus, et les jeunes
filles sont de plus en plus curieuses. Comme
les enfants de ces petites folles risqueraient
d'augmenter le nombre des laissés pour
compte du bon docteur, nous conseillons
Saint-Cloud nour les oublis commis en col-
laboration - avec des blancs, et Vanves pour
les œuvres « noir sur blanc », qui sont les
plus voyantes. Vanves a fort bien compris
que le bon Dieu, lui, ne fait plus de diffé-
rence entre les fils de Noé.
Audion
i
L'avènement de Sidi Mohamed
----0-0-
L'entrée solennelle à Fez
L'entrée solennelle à Fez du sultan Sidi
Mohamed aura lieu le 11 janvier. Bien que
le souverain ait été proclamé à Fez, la tradition
exige qu'il visite toutes les capitales, puis tou-
tes les grandes villes de son Empire, particu-
lièrement Fez, capitale religieuse. Sidi Moha-
med est accompagné dans son voyage par M.
Steeg.
L entrée du sultan se fera en grand apparat :
il pénétrera dans la ville, à cheval, entouré de
ses ministres, et il sera reçu devant la salle du
trône par le Résident Général, entouré des
autorités françaises.
-ci ---.
Tanger-Gibraltar
–0-0 » ̃
Mlle Gleitae, la nageuse anglaise, avait
l'intention de se mettre à l'eau ce matin de
bonne heure au cap Spartel, afin de tenter
à nouveau la traversée à la nage du détroit
de Gibraltar.
Devant le marchand de dattes
1"
Nous nous sommes arrêtés de-
vant le marchand de dattes. Ce
sont certainement les plus beau#
frrnts que nous ayons rencontrés.- Mon com-
pagnon engage avec le marchand une longue
conversation en oropie, où il est question de
teum'meur, d'ard'ioun, de dsoflkor et de
nakkela. « Non, ait-il, ce ne sont pas des
« doglet nour o : nous autres, Tunisiens,
nous ne nous pouvons pas là-dessus être
trompés. - '*« -_
Mon compagnon est un Tunisien, amateur
de dattes excellentes. Pendant que nous
nous éloignons du marchand très empressé
auprès d'un client de premier choix, il me
fait l'éloge du dattier, l'éloge fervent, en-
thousiaste.
Sans doute, il a besoin d'une humidité
souterraine considérable, mais il est moins
difficile sur la qualité que sur la quantité.
Des eaux qui tueraient d'autres arbres que
lui suffisent à le rendre prospère, et il est
le seul qui résiste à l'implacable chaleur du
soleil dans certaines régions sahariennes. Il
fournit plusieurs régimes 'dont le poids peut
atteindre 15, 20 ou 25 kilogrammes. On a
dit, non sans raison, que la richesse 'd'une
oasis. se mesure au nombre de ses dattiers.
« Mais ce qui fait que chez nous le dat-
tier paraît un véritable don de la Provi-
dence, c'est qu'il n'est pas aux yeux de nos
concitoyens un arbre destiné à fournir des
desserts. C'est le véritable arbre à pain, et
qui nous permet, d'être moins inquiets pen-
dant les années de sécheresse où les céréa-
les font défaut. Vous connaissez la farine
de dattes, mais les fruits eux-mêmes consti-
tuent la base même de Valimentation dans
plus d'une région qui m'est familière.
Ce n'est pas tout. Je laisse de côté la pré-
paration du breuvage nommé lagnu., que les
Arabes préparent avec la sève du dattier
recueillie par des incisions circulaires dans
le tronc, et l'alcool qu'on petit tirer des
dattes par distillation, alcool de qualité,
croyez-moi. Rien n'est perdu dans le dat-
tier. Le bois très dur et très résistent est
employé tel quel, après Varrachage, pour
servir de poutres, d'étais, de colonnes de
support, sans compter qu'on l'utilise pour
de nombreux usages domestiques.
Nous faisons macerer tes feuilles aans
l'eau, et elles acquièrent alors, sans perdre
de leur solidité, une souplesse si grande
qu'on les emploie à faire des tapis, des
paniers, des cannes et même des chapeaux.
La base élargie des pétioles donne des fibres
assez fortes pour qu'on en fabrique des cor-
dages et des filets.
Comprenez-vous à présent pourquoi le
Pllfrnix nous apparaît comme l'arbre du bon
Dieu 1 - Mais alors comment ri a-t-on pas
développé cette source de richesse pour la
Régence ? -- On l'a développée en fait. les
palmiers dattiers de Gabès, de l'île de
Djerba et de Zar^is, ceux du littoral dit
Sud-Tunisien, de l'intérieur de l'Extrême -
Sud sont en pleine prospérité. C'est surtout
dans les régions du Sud, oit. je TOUS le ré-
pète, c'est le seul arbre qui tiemle bon contre
le coup de feu du soleil, qu'on s'efforce
d'augmenter le nombre des palmiers dattiers.
De 1914 à nos jours, la production tuni-
sienne a doublé, 100.000 tonnes par ail, dont
20.000 de « doglet nour D. - C'est-à-dire ?
- C'est-à-dire de la qualité la plus estimée,
car il y a plus d'une centaine de variétés
de dattes, dont les plus fines et les plus
étoiles sont les plus prisées Cil Europe.
-
- L'exportation atteint présentement
quelle somme? -- 15 millions de francs à
peu près, Mais elle pourrait atteindre une
somme beaucoup plus considérable. On pré
tend qu'il y a 2 millions de dattiers eu
Tmzisie. Nous a7>ons la conviction qu'on
augmctl/era ce chiffre dans des proportions
très importantes : V administration du Pro-
tectorat. s* y emploie activement. Et ce ne
sera pas un des moindres services que notre
chère France nous alira rendus. »
Mario Roustan,
Sénateur de VHérault, ancien ministre
Vice-président de la Commission
sénatorial* des cotontes.
Prochain voyage de M. Steeg
---()-o--
La situation des régions inondées s'étant
beaucoup améliorée, M. Steeg s'embarquera le
15 janvier pour la France.
Il passera à Paris environ vingt jours.
k 4»
A l'Institut musulman
–0-0–
Le dispensaire de l'Institut musulman, ins-
tallé dans les locaux de la mosquée, au coin
des rues Daubenton et Quatrefages, a été re-
mis hier à l'Office d'hygiène sociale de la
Préfecture de la Seine, qui présidera désor-
mais à son fonctionnement. Ainsi s'établit
entre l'administration parisienne et l'Institut
musulman une liaison qui ne saurait être que
profitable à celui-ci.
Cette « transmission de pouvoirs » fut
effectuée, à 17 h. 30, par ai Kaddour hen
Ghabrit, ministre plénipotentiaire du sultan
du Maroc, et M. Rober-Raynaud, secrétaire
général de l'Institut musulman, lorsqu'ils re-
çurent, dans les salles du dispensaire, leurs
hôtes officiels : MM. Pierre Godin, ancien
président du Conseil municipal - qui s'in-
téresse à toutes les œuvres musulmanes, -
Paul Fleurot. et Becquet, conseillers muni-
cipaux; Ginoux, directeur de l'Office d'hy-
giène sociale; Constanzi, chef de bureau au
même service; Gérolami, directeur du ser-
vice des affaires indigènes. Etaient égale-
ment présents : Mme Le Jars, les docteurs
Machtout et Rousseau, et les infirmières du
dispensaire de la rue Lecomte, que dirigent
Mmes Beaumont, Plessis et Darcy.
Après avoir parcouru les salles d'opération,
de stérilisation et de visite, dont ils louè-
rent la parfaite ordonnance, les visiteurs al-
lèrent prendre une tasse de thé à la menthe
au café maure de Si Brahim.
Le Transsaharien
M. Poincaré, président ,du Conseil et
M. André Tardieu, ministre des Travaux
publics, viennent par un échange de lettres,
de se mettre d'accord pour la création d'un
a Office du Transçaharien P. 1
Cet Office d'Etat groupera des person-
nalités officielles et techniques choisies pour
leur autorité et leur compétence.
Dans le projet de loi qui sera soumis au
Parlement et, par conséquent, l'objet d'un
important débat avant la fin de la présente
législature, on prévoit l'intervention de
l'Etat français pour 4 millions (en deux
annuités de 2 millions en 1928 et 1929), de
l'Algérie pour 3 rr.ilîicrs (en deux annuités
analogues), du Maroc pour 1 million (deux
annuités), de la Tunisie pour 500.000
francs (deux annuités), de l'Afrique Occi-
dentale pour 1 million (deux annuités), de
telle manière que la dépense échelonnée sera
peu .sensible à ces divers budgets. A ces
contributions s'ajouteraient celles des ro-
seaux de Paris-Lyon Méditerranée, de Pa-
ris à Orléans et du Midi, chacun pour un
million.
Les études pourront commencer dès le
mois d'octobre prochain pour être terminées
en avril 1929.
A ce moment, en possession de toutes les
données du problème, le gouvernement choi-
sira la Société concessionnaire appelée à
construire le Transsaharien et à en assurer
l'exploitation. C'est probablement l'ensem-
ble des grands réseaux français qui recevra
cette mission.
Cinq cents colons de l'Afrique du Nord,
à l'étroit dans leurs domaines, manifeste-
raient déjà l'intention, dès que le Trans-
saharien sera commencé et sans même en
attendre l'achèvement, d'aller s'installer
dans la boucle du Niger.
Les inondations
en Afrique du Nord
NouveUes crues en Oranie
Depuis dimanche, des pluies torrentielles
tombent à nouveau sur les régions de Bel-Ab-
bès, de Mascara et de Saïda, provoquant de
nouvelles crues des oueds et des inondations.
A Saint-Denis-du-Sig, l'oued Krouf roule
des flots furieux. Les eaux ont submergé la
route de Bou-Henni. Une passerelle provisoire
a été tournée par les eaux, et le remblai a été
emporté. Les communications par la route sont
de nouveau interrompues.
D'autre part, on mande de Dublineau que
le pont sur l'oued Hamman, par lequel passe
la route de Mascara, précédemment emporté,
reconstruit et à peine terminé, a été emporté
hier soir à 17 heures par une violente crue
arrivant de Saïda.
(Par dépêche.)
L'Aviation Coloniale
Randonnée airicaine
Le commandant Gama qui avait quitte
Dakar hier a 7 h. est arrivé a Kaves à
10 li. iU) ayant couvert une distance de 750
Il it tiii-
jourd'hui pour continuer .sur Niamey et
Tombouclou.
Depuis le ;) jallvier on n'a reçu aucune
nouvelle di' l'avion du pilote Lafannechère.
Il avait quitté Agadir à cette date. L'inquié-
L cette (litte.
tude est très grande, et. cela se conçoit.
Séville-Cap Juby
Le capitaine Jnnenez et loC capitaine Igle-
sias accomplissaient le raid Séville-Cap .Juby
et. retour sans escale. Hier, ils avaient viré
na cap Juby et avaient pris le chemin du
retour, lorsqu'une panne les a obligés d'at-
terrir il Sali à 17 heures. Ils ont été dépan-
nés par l'aviation militaire française.
Une croisière anglaise
L'aviation anglaise a fait construire trois
grands hydravions entièrement métalli-
Ci; iUU'MK) inities autour d'une partie do
ques qui doivent entreprendre une croisière
t'Asie et de tout le littoral africain.
La vocation du petit noir
Le marquis de Pinède (lui-même le ra-
-
conte dans ses mémoires), se trouvant à
Bolam, dans la Nouvelle-Guinée portugaise,
devait prendre son vol au-dessus de l'At-
lantique et passer d'Afrique au Brésil. Pour
l'ailler à nettoyer l'appareil, M. de Pinedo
avait engagé un. négrillon. Celui-ci deman-
da à l'aviateur de l'emmcner jusqu'en
Amérique, mais le marquis crût bon de ne
pas attacher trop d'importance au souhait
du netit nètnc
Le moment de partir étant arrivé, l'avia-
teur de Pinc fut surpris de ne pas trouver le négrillon
auprès de l'appareil dont il lui avait confié
la garde. Examinant avec soin les diffé-
1 entes parties de l'avion sur lequel il allait
tenter la grande aventure, de Pinedo dé-
couvrit parmi les réservoirs d'essence, l'en-
fant qui se dissimulait et ne bougeait pas,
bien qu'il fut très incommodé par l'odeur
du combustible. Le négrillon fut tiré de sa
cachette, mais ce 11e fut pas sans résis-
tance, ni cris déchirants.
8.a
AU LUXEMBOURG
L'exposition Gauguin
L'exposition des œuvres sculptées, mode-
lées et gravées par Paul Gauguin, s'est ou-
verte aujourd'hui au musée du Luxembourg.
On y peut voir, dans cet ensemble magni-
fique, quarante gravures admirables qui,
toutes, ont été exécutées soit à la Martini-
que, soit à Tahiti.
C'est d'ailleurs sous ces ciels enchanteurs,
dont il ressentait si profondément le charme
magique, que l'artiste exécuta son œuvre
presque entière, si l'on excepte le séjour
qu'il fit en Bretagne.
L'art marocain
Par leurs nombreux numéros illustrés, les
Annales Coloniales ont initié leurs lecteurs
aux merveilles artistiques de l'Afrique du
Nord et en particulier du Maroc. M. Galotti,
inspecteur des Beaux-Arts au Maroc, vient
d'en exposer les détails dans sa conférence
à l'Ecole Coloniale, et nous ne pouvons que
féliciter ceux qui, suivant l'exemple donné
par le directeur de l'Ecole Coloniale, ont
préservé l'art marocain de toute atteinte.
A son arrivée en Occident, nous dit M.
Galotti, l'Islam n'avait pas à remplacer
d'autres civilisations, il ne s'imposait pas
à des peuples ayant un art personnel. Au
Maroc berbère, il n'y avait que peu ou pas
de civilisation, e'" pas d'art.
L'aptitude à la synthèse, l'amour du
rythme devaient faciliter à l'Islam la figu-
ration de la théologie au Maroc et nous
vîmes l'art arabe se dépouiller des apports
étrangers ; sur ce sol aride, il devint incor-
ruptible et sdbit une sorte de cristallisation et,
dès la fin du xne siècle, est créé l'art déco-
ratif avec certaines formules qui formeront
la base de l'art ornemental.
Le genre testir ou de la ligne droite do-
mine tout d'abord, ce sont les « toiles d'arai-
gnée du prophète » ; par sa symétrie, son
rayonnement du centre à la périphérie, il
constitue ce qu'il y a de plus musulman
dans l'art marocain.
Le genre touris représente des feuilles, des
courbes, des arabesques que nous trouvons
dans les encadrements de la mosquée de Cor-
doue; décor moins abstrait, plus près de la
vie. Courbes géométriques d'un seul élément
aux combinaisons infinies.
Des vues d'objets d'art industriel nous fu-
rent ensuite présentées et expliquées. Les
faïences de Fez dont nous avons relaté la
belle exposition à la manufacture de Sèvres,
faïences où l'on voit des motifs des faïences
de Rouen ou de Delft. Tapis de Rabat, ta-
pis berbère aux énormes chrysanthèmes et
quelques-uns, assez rares, entièrement vio-
lets, broderies de femmes maures, festons
de soie sur des étoffes de coton multicolores.
L art de la sellerie fort développé au Ma-
roc a produit de splendides harnachements.
Les objets en cuivre de Fez, de Meknès et
surtout de Marrakech, sont très renommés.
En cuivre battu et modelé, les Marocains
font de très beaux plateaux. Leurs armes
sont originales. Les agrafes des femmes du
Sous, formées de petits cylindres d'argent
agglomérés dans des cadres triangulaires
sont du plus bèl effet, ainsi du reste que le
diadème des femmes berbères en argent
niellé.
Ceintures de soie, robes brodées à la main,
reliures de cuir, telles sont les manifestations
de l'art marocain industriel dont l'exposé
permettra de comprendre ce que fut l'art
monumental musulman en pays maghreb.
Soit dans quelques medersahs ou par quel-
ques minarets, 1 art monumental a peine à
s'élever, il a au contraire tendance à rester
au ras de terre. C'est donc une architecture
horizontale, sans décor extérieur, sauf pour
les minarets et les portes monumentales des
remparts almoades de Rabat.
De pauvres matériaux constituent le gros
œuvre, car chez le Marocain il n'est pas be-
soin de construire des monuments durables.
la vie étant instable.
A l'intérieur, l'effort décoratif contraste
avec l'extérieur, et c'est au XIIO siècle avant
les Almoades que le sultan Yacoub el Man-
sour fait construire des mosquées aux plans
grandioses et aux minarets splendides, aux
portes immenses, et aussi des aqueducs, des
citernes ; un sentiment de grandeur émane
des ruines de quelques-uns de ces palais, de
Chellah, entre autres.
En 1106, ont été construites la tour Has-
san de Rabat, la Koutoubia de Marrakech,
qui ont quelque ressemblance avec la Giralda
de Séville.
T.a tour Hassan se compose de deux tours
emboitées l'une dans l'autre, de chambres su-
perposées reliées par une rampe intérieure
assez large pour le passage d'un cheval.
T.e minaret de la Koutouhia est surmonté
d'une tige supportant trois boules de cuivre
dont l'une mesure deux mètres de diamètre.
Toute cette architecture est polychrome.
Le minaret de la Kasbah de Marrakech, la
Tîab cr Rouiah de Rabat, tous ces monuments
semblent avoir emprunte leur caractère gran-
diose aux nids d'aigle de l'Atlas, d'où leurs
constructeurs ont pris leur essor.
Avec la dynastie des Mérinides à la fin du
XIIIe siècle, nous avons la ville fortifiée de
Chellah et son cimetière aux stèles funérai-
res en marbre, les médersahs de Fez, qui
sont comme des maisons communes des étu-
diants venus pour suivre les études don-
nées dans les mosquées.
L'intérieur des médersahs révèle un art
consommé du décor.
L'intérieur du mausolée des Saadiens est
de toute beauté, c'est une œuvre tout à fait
particulière : colonnes de marbre, mosaïque
de composition exclusivement marocaine.
plafonds à caissons dorés et une grande cou-
pole en bois sculpté. Gravité, puissance,
splendeur et vanité des choses, si délicate-
ment exprimées, sont vivement ressenties par
les visiteurs.
Quant à l'art moderne, la Rah Mansour
de Meknès, en est un des plus beaux exem-
pl es. Elle date du XVlIIO siècle.
Les Marocains travaillent fort habilement
le fer forgé pour l'ornementation des grilles
de certaines fenêtres.
Nous trouvons dans tous ces travaux un
tol,5; ces tin
témoignage de la vitalité de l'art marocain
et une preuve évidente, que l'art arabe, appli-
que et transformé par l'art marocain, a
donné naissance à une architecture qu'on ne
saurait laisser dépérir.
Eupène Devetux.
..1. 1
A LA CHAMBRE
'L)'c)
Demande d'interpellation
M. Doriot, député communiste, a de-
mandé 't interpeller le Gouvernement sur
les événements de Ghino. 11 annonce qu'il
demandera le rappel d'os marins et soldats
français envoyés en Kxtrèmc-Oiient pour
maintenir l'ordre dans les concessions fran-
çaises et y protéger nos intérêts.
,Cri d'alarme!
̃ f
Le tonnage de la marine marchande
française depuis la guerre a passé de 2 mil-
lions 555.774 tonnes en 1913 à 3.400.000 ton-
nes environ. Mais depuis deux ou trois ans,
loin de s'accroître, il diminue et, d'autre
part, le chiffre actuel comprend 800.000 ton-
nes de navires ayant plus de vingt ans d'âge ;
or, après vingt-cinq ans d'âge, un navire est
pratiquement inutilisable.
Il y a là un danger grave, que signale en
une étude très documentée notre confrère
la Journée Industrielle.
La France, en effet, deuxième puissance
coloniale du monde, a besoin d'une flotte à
la taille de son domaine d'outre-mer.
Que l'Angleterre ait plus de navires de
commerce que nous, c'est dans l'ordre natu-
rel des choses, mais la flotte allemande, ré-
duite à presque rien après la guerre, est déjà
supérieure de 100.000 tonnes à la nôtre et
la marine marchande italienne vient égale-
ment de dépasser en tonnage la marine mar-
chande française.
Au 30 juin 1926, le tonnage total de la
flotte marchande anglaise atteignait 19 mil-
lions 399.797 tonnes (près de six fois le ton-
nage de la nôtre), chiffre à peine supérieur
à celui de 1914. Le nombre des navires (liauf-
fant au mazout s'élevait à 773 ; celui des na-
vires à moteur de plus de 100 tonnes de
jauge brute, à 25 1. Notons également que,
sur 367 navires de plus de 10.000 tonneaux
existant dans le monde. 215 sont anglais.
L'aide de l'Etat se manifeste sous forme
de subventions et de crédits à la construction.
En dehors des subventions correspondant aux
transports de la poste, l'Echiquier verse à
la Compagnie Cunard 90.000 livres sterling
chaque année.
Mais l'Etat, surtout, soutient de son cré-
dit celui de l'armateur.
L'Allemagne, elle, a rétabli des services
commerciaux avec le monde entier, sauf avec
l'Indochine, dont les ports lui sont encore
fermés; lorsque le traité franco-allemand
sera rendu applicable à l'Indochine, les com-
pagnies de navigation françaises rencontre-
ront sans doute, s'il n'est fait aucune réserve
spéciale, la concurrence allemande pour le
transport du riz et des autres produits in-
dochinois dans les ports du nord de l'Europe
et particulièrement à Hambourg; (léjit, grâce
à son port franc, Hambourg est en train de
redevenir le grand marché des amandes de
palme cueillies dans nos colonies de l'Afri-
que occidentale.
Le tonnage de la marine marchande alle-
mande s'élève à 3.500.000 tonnes; elle est en-
core loin de son total d'avant guerre (5 mil-
lions 500.000 tonnes), mais elle dépasse notre
flotte, comme il est dit plus haut, de 100.000
tonnes ; et beaucoup de navires allemands
sont neufs : un grand nombre sont des car-
gos de 10.000 tonnes à moteurs et filent cou-
ramment 14 nœuds.
D'autre part, en janvier 1925, un fonds de
prêt de 50 millions de marks a été consti-
tué par le Reich pour faire des avances aux
constructeurs à 4 (alors que les banques
leur prêtaient à 14 °^>).
La - politique maritime italienne apparaît
plus audacieuse encore par ses entreprises
sur toutes les routes du monde, mémo celles
où l'influence italienne était jusqu'à présent
la plus mince. C'est l'organisation de péri-
ples autour de l'Afrique, la lutte avec les
compagnies françaises sur la côte occiden-
tale africaine, avec les compagnies britan-
niques aux Indes.
l.e Gouvernement italien a d'ailleurs ap-
porté à ses armements l'appui le plus actif
et le plus habile. Aide financière d'abord :
les subventions accordées par lui l'année der-
nière s'élevaient à plus de 278 millions de
lire, dont 6:) millions aux chantiers de cons-
truction navale. Mais aussi, d'une manière
indirecte : l'institution de caisses de prêts,
l'entente avec la Hongrie et la Crècc.
L essor de la manne marchande italienne
ne semble pas devoir s'arrêter; il est favo-
risé par l'enthousiasme national d'un peuple
avide de prestige et pour qui, d'ailleurs, l'ex-
pansion économique, sous une forme ou sous
une autre est devenue une nécessité vitale.
Et de moindres puissances subventionnent
leurs compagnies de navigation, les exonèrent
de taxes, accordent certains dégrèvements aux
marchandises importées sous leur pavillon,
organisent le crédit maritime.
Cependant, la France laisse ses Compa-
gnies de navigation se tirer d'affaire elles-
mêmes ; cela n'aurait pas grande importance,
car leur initiative est admirable, si elles
n'avaient justement à subir la concurrence de
Hottes étrangères subventionnées ou encoura-
gées par l'Etat quelquefois même de flottes
d'Etat.
Les subventions accordées sur le budget gé-
néral à nos Compagnies correspondent pres-
que uniquement à des services postaux, Les
Chambres redoutent, naturellement d'accroî-
tre les charges financières du pays. Mais ce
n'est pas une raison suffisante pour ne donner
aucun encouragement a la construction de
navires; en tout cas. l'institution avec l'aide
des banques, du crédit maritime fortifié par
la garantie de l'Etat, donné dans des condi-
tions à déterminer, n'engagerait pas dos som-
mes considérables.
Très heureusement, les Compagnies de na-
vigation n'ont pas mesuré leurs efforts à raide
gouvernementale et, pour relier nos colonies
à la métropole, en particulier si l'on ex-
cepte le Gabon, qui a perdu a la suppression
du service contractuel des Chargeurs Réunis
- elles ont beaucoup développé leurs ser-
vices ; les Chargeurs Réunis et les Message-
ries Maritimes ont assuré le transport de
95 l'I:. des importation d'îndothine en France,
et de la totalité des exportations de France
en Tndochine: de nouvelles unités ont été mi-
ses m «service sur les lipnes de la côte occi-
dentale d'Afique et de Madagascar: l'an der-
nie, 65 des importaions et 77 °', des expor-
tation^ de Madagascar ont navigué sous pa-
villon français. Mais il reste encore à faire
pour que la concurrence italienne en Afrique
011 en Extrême-Orient, bientôt peut-être, la
concurrence allemande en Indochine ou celle
de Compagnies sud-africaines à Madagascar,
ne détournent vers les marchés étrangers une
part de notre production coloniale.
1
L'Exposition coloniale
internationale
--0-0--
Le Journal Ofticiel publie ce matin le dé-
cret fixant en 1931 l'ouverture de l'Exposi-
tion coloniale internationale de Paris.
LE NUMERO : 8) CENTIMES
-
MARDI SOIR, 10 JANVIER 19e».
lë 0 J %*
L AI' C' .::;.,,-
Les Annales ColoniatëÀ
La amumus a récîmus MW rqm m
tttfMI» éi lovrMi.
Dimotiuiis 1 Marotl RUEDeL et L-0. THÉrBAULT
1..
Tem Itt arUoUê piMlit dm MW
iàra r»pii*illi ««*•• oMMl lit AmmWQMCm
nommit eloyiolER
Rédaction & Administration :
84, IN M ̃MA-IHHr
PARIS OT
TtitTII < LOUVMI IMF
- RICHULIKU lY-M
ABQMEBEITS
«« k supplément Qimstri:
Usas • Mate SIM»
Fmm et
COIMIM 110 • Il 1 K »
Étrupr. - lu b tub Mt
On rabmm - tmfa âuN
imm les bonui te finit
Beldellelt iidislriel des agata algérieua
8.8
Nous avons montré précédemment que
nous avons en Algérie des plantations im-
portantes d'espèces sélectionnées permettant
la création rapide de vastes sisaleraies,
grâce au nombre considérable ede bulbilles
qu'elles produisent. Nous avons aussi indi-
qué que nombreux sont les terrains qui se
prêteraient à l'établissement de ces sisale-
raies.
Nous avons maintenant à étudier de très
près les rendements industriels que peut
donner, dans le Nord de l'Afrique, la cul-
ture des agaves. Rappelons en passant que
le traitement des agaves doit nous donner
deux produits importants : la fibre et l'al-
cool, et un sous-produit qui n'est pas à
dédaigner : le combustible.
Les chiffres donnés sur la question par
la mission Fouque sont évidemment des
chiffres moyens. Ils ont été établis d'après
les données d'expériences multiples; mais
on peut les considérer comme des minima,
car les chiffres trop particulièrement favo-
rables ont été systématiquement éliminés.
D'autre part, l'outillage rudimentaire dont
disposait la mission a certainement donné
des résultats inférieurs à ceux que donne.
rait l'industrialisation des opérations effec-
tuées.
Examinons tout d'abord la production
des feuilles sur un hectare. Nous constatons
les résultats suivants :
10 Nombre de feuilles à l'hectare, 2.000.
20 Nombre de feuilles à récolter par an
et par pied à partir de la 5" année, 18;
30 Poids moyen des feuilles en hiver, 900
granunes ;
40 Longueur des feuilles, 1 m. 15 à 1 m. ;
50 Durée des plantes : plantation Callot,
18 à 20 ans; plantation de la Calle, 10 à
12 ans;
6° Poids des feuilles par hectare et par
an, 30.000 kilos.
Dans la deuxième mission que M. Fou.
que a accomplie en Algérie, les résultats
ont été un peu différents. C'était en saison
d'été, et le poids moyen des feuilles était
assez notoirement inférieur à 900 grammes.
Par ooatre, la certitude que le nombre des
feuilles à récolter par pied et par an
pourrait être largement supérieur à 18 a été
acouise.
Par conséquent, l'évaluation de 30 ton-
nes de feuilles par hectare et par an reste
donc un minimum de la production normale
de feuilles. Notons que ce chiffre est nette-
ment inférieur à celui de tous les pays pro-
ducteurs d'agave : 80 tonnes aux Philip-
pines, 60 tonnes au Yucatan, 50 tonnes à
Madagascar.
Nous en arrivons à la production en
fibres. La teneur en fibres des feuilles oscille
eptre 4,2 en hiver et 6 en été. Le
travail d'extraction de la fibre a été fait
à la main, par des ouvriers peu familiarisés
avec ce travail. Aussi un déchet assez con-
sidérable a été constaté, beaucoup plus
grand pour les feuilles d'été que pour les
feuilles d'hiver. Pour ces dernières, il a été
d'environ 30 En résumé, la production
nette a été d'environ par hectare et par an
de 900 kilogrammes de fibre de qualité
moyennement bonne.
Soulignons en passant ce fait qu'une
défibreuse moderne peut traiter en moyenne
100 tonnes de feuilles par jour, c'est-à-dire
environ 30.000 tonnes par an. Cela repré-
sente bien la production normale d'une
sisaleraie de 1.000 hectares, et nous pou-
vons ainsi affirmer à nouveau que ce nombre
représente l'unité d'exploitation de sisal
au-dessous de laquelle on ne peut espérer
rien faire de sérieux.
Passons à la production en alcool. Les
produits traités par double pressage ont
donné une proportion de jus de 86 en
moyenne. Ce jus est assez fortement acide
(acidité moyenne, 7,25 %) et contient une
assez forte proportion de matières azotées
(3,21 %). Le rendement moyen en alcool
peut être évalué, en hiver à 4 %, ce qui
correspond à une production probable mi-
nima d'alcool de 1.200 litres par hectare
et par an.
Enfin, comme dernier résultat acquis, si-
gnalons que ioo kilogrammes de feuilles
traitées ont donné 11 kilos de tourteau,
poids ramené à 4 kg. 7 après déshydratation
à l'étuve, ce qui correspond à un pouvoir
calorifique de 1.600 calories.
Cette étude serait incomplète si on ne
signalait une difficulté sérieuse que l'on
rencontre inévitablement dans la production
de l'alcool à partir des agaves. Cette diffi-
culté résulte de ce que le jus d'agave, du
moins en Algérie, ne donne pas lieu spon-
tanément à une fermentation alcoolique, et
ceci à cause des gommes, * des matières albu-
minoïdes et surtout des acides qu'il con-
tient. D'autre part, il se produit une fer-
mentation microbienne très intense dans les
jus frais.
- La mission Fouque, après de nombreuses
études et après de remarquables travaux
dus à M. Moreau, a pu évincer en grande
partie toutes ces difficultés. En particulier,
grâce à une stérilisation des jus à 1200,
grâce à un ensemencement des jus stérili-
sés avec des levures sélectionnées, elle a à
peu iprès résolu (industriellement le pro-
blème de la fermentation alcoolique des
jus d'agave.
Nous clôturons dcwic cette étude de la
culture de l'agave en Algérie par une con-
clusion des plus optimiste. Cette crwclu-
sion sera d'ailleurs celle qui termine le rap-
port de M. Fouque. Nous nous plaisons à
la reproduire en son entier ;
a Sans entrer dans les détails industriels
et financiers qui sortiraient du cadre de ce
rapport, nous pouvons signaler que le prix
de revient de la fibre de sisal en Algérie,
comparé au prix de vente actuel, laisse une
marge suffisante pour rendre l'exploitation
du sisal très rémunératrice.
Ceci a les conséquences les plus heu-
reuses pour la production d'alcool carburant;
les frais d'exploitation, l'amortissement du
matériel et du capital, les frais de main-
d'œuvre, les frais généraux, etc. et les légi-
times bénéfices que les industriels doivent
attendre de leurs efforts, seront supportés
par la fibre.
Dans ces conditions, le prix de revient de
l'alcool produit sera très bas, assurément
au-dessous de 100 francs l'hectolitre.
L'avenir d'une industrie du sisal en
Afrique du Nord est considérable. Sans
avilir le prix de ventre la fibre, les exploi-
tations culturales du sisal peuvent se déve-
lopper jusqu'à un plafond que nous esti-
mons devoir être d'environ* 100.000 bec.
tares. Dans ces conditions, les exploitations
de sisal peuvent produire entre 1.200.000
et 1.600.000 hectolitres d'alcool (compté à
zoo") qui, vendu à bas prix, améliorera
considérablement la situation du carburant
national. »
Georgea Nouelle, j
Député de SaÓne-et-Loire, Secrétaire de ta
Commission des Colonies, Membre de la
Commission des Mines et de la Force Mo-
trice.
BROUSSES
& BROUTILLES
Avis aux garçonnes
Une jeune fille, trouvant le noir distingué,
avait fait avec un beau militaire sénégalais
ce à quoi, généralement, aboutit le vague à
l'âme, ou l'énervement d'un jour d'orage,
ou un repas trop épicé, ou encore une curio-
sité, en somme, bien légitime.
- Oui, elle avait fait ça, et puis elle se sen-
--- , ---- -,-- ---- -, r-- ---- -- ---
tit toute chose, et puis elle prit un embon-
point on ne peut plus naturel, mais qui ris-
quait de passer pour scandaleux.
Mais, écrit la Rumeur, « aux environs de
Vanves se trouve un discret établissement
où, moyennant la bagatelle de 80.000 francs,
une jeune fille qui a eu une erreur senti-
mentale, peut, au bout de six à neuf mois,
obvier à toutes ses conséquences. L'enfant
est confié à un orphelinat religieux voisin et
on n'en entend plus parler ».
C'est là, paraît-il, que l'amie passagère du
Sénégalais se délivra de son secret, cepen-
dant qu'on la croyait en croisière en Médi-
terranée.
Or, cet établissement n'est pas unique en
son genre. 11 pu existe au moins un autre,
dans les paraget celui-là, de Saint-Cloud.
Mais les enfants qui en sortent ne sont pas
élevés ad majorem dei gloriam. Ils sont con-
fiés à des ménages stériles autant qu'avides
de progéniture et qui, en échange, font un
don au médecin directeur de cette institu-
tion philanthropique.
Sans rire ! Il s'agit ici de philanthro-
pie. Le directeur en question est personnel-
lement fort riche, et les sommes qu'il reçoit
lui sont indispensables pour entretenir et éle-
ver les « fruits défendus » qui lui restent
pour compte. Ce bon docteur, étant un scien-
tifique, gratifie chaque loupiot mis au monde
par ses soins, d'un pedigree scrupuleusement
établi qui lui permet de garantir aux parents
adoptifs la santé physique et morale des pa-
rents naturels. Et tout le monde 'st bien
content : le ménage stérile, le couple qui
ne le fut pas et le loupiot garanti sur fac-
ture.
Mais que ferait notre philanthrope en pré-
sence d'un nouveau-né couleur d'ébène ou
résolument asiatique? D'abord, la rédaction
du pedigree offrirait de sérieuses difficultés.
Aller chercher les grands parents paternels
au haut du cocotier que hante Halaoo, ou
bien dans une cagna de rizière, ne serait
vraiment pas pratique. Pourtant, les races
se rapprochent de plus en plus, et les jeunes
filles sont de plus en plus curieuses. Comme
les enfants de ces petites folles risqueraient
d'augmenter le nombre des laissés pour
compte du bon docteur, nous conseillons
Saint-Cloud nour les oublis commis en col-
laboration - avec des blancs, et Vanves pour
les œuvres « noir sur blanc », qui sont les
plus voyantes. Vanves a fort bien compris
que le bon Dieu, lui, ne fait plus de diffé-
rence entre les fils de Noé.
Audion
i
L'avènement de Sidi Mohamed
----0-0-
L'entrée solennelle à Fez
L'entrée solennelle à Fez du sultan Sidi
Mohamed aura lieu le 11 janvier. Bien que
le souverain ait été proclamé à Fez, la tradition
exige qu'il visite toutes les capitales, puis tou-
tes les grandes villes de son Empire, particu-
lièrement Fez, capitale religieuse. Sidi Moha-
med est accompagné dans son voyage par M.
Steeg.
L entrée du sultan se fera en grand apparat :
il pénétrera dans la ville, à cheval, entouré de
ses ministres, et il sera reçu devant la salle du
trône par le Résident Général, entouré des
autorités françaises.
-ci ---.
Tanger-Gibraltar
–0-0 » ̃
Mlle Gleitae, la nageuse anglaise, avait
l'intention de se mettre à l'eau ce matin de
bonne heure au cap Spartel, afin de tenter
à nouveau la traversée à la nage du détroit
de Gibraltar.
Devant le marchand de dattes
1"
Nous nous sommes arrêtés de-
vant le marchand de dattes. Ce
sont certainement les plus beau#
frrnts que nous ayons rencontrés.- Mon com-
pagnon engage avec le marchand une longue
conversation en oropie, où il est question de
teum'meur, d'ard'ioun, de dsoflkor et de
nakkela. « Non, ait-il, ce ne sont pas des
« doglet nour o : nous autres, Tunisiens,
nous ne nous pouvons pas là-dessus être
trompés. - '*« -_
Mon compagnon est un Tunisien, amateur
de dattes excellentes. Pendant que nous
nous éloignons du marchand très empressé
auprès d'un client de premier choix, il me
fait l'éloge du dattier, l'éloge fervent, en-
thousiaste.
Sans doute, il a besoin d'une humidité
souterraine considérable, mais il est moins
difficile sur la qualité que sur la quantité.
Des eaux qui tueraient d'autres arbres que
lui suffisent à le rendre prospère, et il est
le seul qui résiste à l'implacable chaleur du
soleil dans certaines régions sahariennes. Il
fournit plusieurs régimes 'dont le poids peut
atteindre 15, 20 ou 25 kilogrammes. On a
dit, non sans raison, que la richesse 'd'une
oasis. se mesure au nombre de ses dattiers.
« Mais ce qui fait que chez nous le dat-
tier paraît un véritable don de la Provi-
dence, c'est qu'il n'est pas aux yeux de nos
concitoyens un arbre destiné à fournir des
desserts. C'est le véritable arbre à pain, et
qui nous permet, d'être moins inquiets pen-
dant les années de sécheresse où les céréa-
les font défaut. Vous connaissez la farine
de dattes, mais les fruits eux-mêmes consti-
tuent la base même de Valimentation dans
plus d'une région qui m'est familière.
Ce n'est pas tout. Je laisse de côté la pré-
paration du breuvage nommé lagnu., que les
Arabes préparent avec la sève du dattier
recueillie par des incisions circulaires dans
le tronc, et l'alcool qu'on petit tirer des
dattes par distillation, alcool de qualité,
croyez-moi. Rien n'est perdu dans le dat-
tier. Le bois très dur et très résistent est
employé tel quel, après Varrachage, pour
servir de poutres, d'étais, de colonnes de
support, sans compter qu'on l'utilise pour
de nombreux usages domestiques.
Nous faisons macerer tes feuilles aans
l'eau, et elles acquièrent alors, sans perdre
de leur solidité, une souplesse si grande
qu'on les emploie à faire des tapis, des
paniers, des cannes et même des chapeaux.
La base élargie des pétioles donne des fibres
assez fortes pour qu'on en fabrique des cor-
dages et des filets.
Comprenez-vous à présent pourquoi le
Pllfrnix nous apparaît comme l'arbre du bon
Dieu 1 - Mais alors comment ri a-t-on pas
développé cette source de richesse pour la
Régence ? -- On l'a développée en fait. les
palmiers dattiers de Gabès, de l'île de
Djerba et de Zar^is, ceux du littoral dit
Sud-Tunisien, de l'intérieur de l'Extrême -
Sud sont en pleine prospérité. C'est surtout
dans les régions du Sud, oit. je TOUS le ré-
pète, c'est le seul arbre qui tiemle bon contre
le coup de feu du soleil, qu'on s'efforce
d'augmenter le nombre des palmiers dattiers.
De 1914 à nos jours, la production tuni-
sienne a doublé, 100.000 tonnes par ail, dont
20.000 de « doglet nour D. - C'est-à-dire ?
- C'est-à-dire de la qualité la plus estimée,
car il y a plus d'une centaine de variétés
de dattes, dont les plus fines et les plus
étoiles sont les plus prisées Cil Europe.
-
- L'exportation atteint présentement
quelle somme? -- 15 millions de francs à
peu près, Mais elle pourrait atteindre une
somme beaucoup plus considérable. On pré
tend qu'il y a 2 millions de dattiers eu
Tmzisie. Nous a7>ons la conviction qu'on
augmctl/era ce chiffre dans des proportions
très importantes : V administration du Pro-
tectorat. s* y emploie activement. Et ce ne
sera pas un des moindres services que notre
chère France nous alira rendus. »
Mario Roustan,
Sénateur de VHérault, ancien ministre
Vice-président de la Commission
sénatorial* des cotontes.
Prochain voyage de M. Steeg
---()-o--
La situation des régions inondées s'étant
beaucoup améliorée, M. Steeg s'embarquera le
15 janvier pour la France.
Il passera à Paris environ vingt jours.
k 4»
A l'Institut musulman
–0-0–
Le dispensaire de l'Institut musulman, ins-
tallé dans les locaux de la mosquée, au coin
des rues Daubenton et Quatrefages, a été re-
mis hier à l'Office d'hygiène sociale de la
Préfecture de la Seine, qui présidera désor-
mais à son fonctionnement. Ainsi s'établit
entre l'administration parisienne et l'Institut
musulman une liaison qui ne saurait être que
profitable à celui-ci.
Cette « transmission de pouvoirs » fut
effectuée, à 17 h. 30, par ai Kaddour hen
Ghabrit, ministre plénipotentiaire du sultan
du Maroc, et M. Rober-Raynaud, secrétaire
général de l'Institut musulman, lorsqu'ils re-
çurent, dans les salles du dispensaire, leurs
hôtes officiels : MM. Pierre Godin, ancien
président du Conseil municipal - qui s'in-
téresse à toutes les œuvres musulmanes, -
Paul Fleurot. et Becquet, conseillers muni-
cipaux; Ginoux, directeur de l'Office d'hy-
giène sociale; Constanzi, chef de bureau au
même service; Gérolami, directeur du ser-
vice des affaires indigènes. Etaient égale-
ment présents : Mme Le Jars, les docteurs
Machtout et Rousseau, et les infirmières du
dispensaire de la rue Lecomte, que dirigent
Mmes Beaumont, Plessis et Darcy.
Après avoir parcouru les salles d'opération,
de stérilisation et de visite, dont ils louè-
rent la parfaite ordonnance, les visiteurs al-
lèrent prendre une tasse de thé à la menthe
au café maure de Si Brahim.
Le Transsaharien
M. Poincaré, président ,du Conseil et
M. André Tardieu, ministre des Travaux
publics, viennent par un échange de lettres,
de se mettre d'accord pour la création d'un
a Office du Transçaharien P. 1
Cet Office d'Etat groupera des person-
nalités officielles et techniques choisies pour
leur autorité et leur compétence.
Dans le projet de loi qui sera soumis au
Parlement et, par conséquent, l'objet d'un
important débat avant la fin de la présente
législature, on prévoit l'intervention de
l'Etat français pour 4 millions (en deux
annuités de 2 millions en 1928 et 1929), de
l'Algérie pour 3 rr.ilîicrs (en deux annuités
analogues), du Maroc pour 1 million (deux
annuités), de la Tunisie pour 500.000
francs (deux annuités), de l'Afrique Occi-
dentale pour 1 million (deux annuités), de
telle manière que la dépense échelonnée sera
peu .sensible à ces divers budgets. A ces
contributions s'ajouteraient celles des ro-
seaux de Paris-Lyon Méditerranée, de Pa-
ris à Orléans et du Midi, chacun pour un
million.
Les études pourront commencer dès le
mois d'octobre prochain pour être terminées
en avril 1929.
A ce moment, en possession de toutes les
données du problème, le gouvernement choi-
sira la Société concessionnaire appelée à
construire le Transsaharien et à en assurer
l'exploitation. C'est probablement l'ensem-
ble des grands réseaux français qui recevra
cette mission.
Cinq cents colons de l'Afrique du Nord,
à l'étroit dans leurs domaines, manifeste-
raient déjà l'intention, dès que le Trans-
saharien sera commencé et sans même en
attendre l'achèvement, d'aller s'installer
dans la boucle du Niger.
Les inondations
en Afrique du Nord
NouveUes crues en Oranie
Depuis dimanche, des pluies torrentielles
tombent à nouveau sur les régions de Bel-Ab-
bès, de Mascara et de Saïda, provoquant de
nouvelles crues des oueds et des inondations.
A Saint-Denis-du-Sig, l'oued Krouf roule
des flots furieux. Les eaux ont submergé la
route de Bou-Henni. Une passerelle provisoire
a été tournée par les eaux, et le remblai a été
emporté. Les communications par la route sont
de nouveau interrompues.
D'autre part, on mande de Dublineau que
le pont sur l'oued Hamman, par lequel passe
la route de Mascara, précédemment emporté,
reconstruit et à peine terminé, a été emporté
hier soir à 17 heures par une violente crue
arrivant de Saïda.
(Par dépêche.)
L'Aviation Coloniale
Randonnée airicaine
Le commandant Gama qui avait quitte
Dakar hier a 7 h. est arrivé a Kaves à
10 li. iU) ayant couvert une distance de 750
Il it tiii-
jourd'hui pour continuer .sur Niamey et
Tombouclou.
Depuis le ;) jallvier on n'a reçu aucune
nouvelle di' l'avion du pilote Lafannechère.
Il avait quitté Agadir à cette date. L'inquié-
L cette (litte.
tude est très grande, et. cela se conçoit.
Séville-Cap Juby
Le capitaine Jnnenez et loC capitaine Igle-
sias accomplissaient le raid Séville-Cap .Juby
et. retour sans escale. Hier, ils avaient viré
na cap Juby et avaient pris le chemin du
retour, lorsqu'une panne les a obligés d'at-
terrir il Sali à 17 heures. Ils ont été dépan-
nés par l'aviation militaire française.
Une croisière anglaise
L'aviation anglaise a fait construire trois
grands hydravions entièrement métalli-
Ci; iUU'MK) inities autour d'une partie do
ques qui doivent entreprendre une croisière
t'Asie et de tout le littoral africain.
La vocation du petit noir
Le marquis de Pinède (lui-même le ra-
-
conte dans ses mémoires), se trouvant à
Bolam, dans la Nouvelle-Guinée portugaise,
devait prendre son vol au-dessus de l'At-
lantique et passer d'Afrique au Brésil. Pour
l'ailler à nettoyer l'appareil, M. de Pinedo
avait engagé un. négrillon. Celui-ci deman-
da à l'aviateur de l'emmcner jusqu'en
Amérique, mais le marquis crût bon de ne
pas attacher trop d'importance au souhait
du netit nètnc
Le moment de partir étant arrivé, l'avia-
teur de Pinc
auprès de l'appareil dont il lui avait confié
la garde. Examinant avec soin les diffé-
1 entes parties de l'avion sur lequel il allait
tenter la grande aventure, de Pinedo dé-
couvrit parmi les réservoirs d'essence, l'en-
fant qui se dissimulait et ne bougeait pas,
bien qu'il fut très incommodé par l'odeur
du combustible. Le négrillon fut tiré de sa
cachette, mais ce 11e fut pas sans résis-
tance, ni cris déchirants.
8.a
AU LUXEMBOURG
L'exposition Gauguin
L'exposition des œuvres sculptées, mode-
lées et gravées par Paul Gauguin, s'est ou-
verte aujourd'hui au musée du Luxembourg.
On y peut voir, dans cet ensemble magni-
fique, quarante gravures admirables qui,
toutes, ont été exécutées soit à la Martini-
que, soit à Tahiti.
C'est d'ailleurs sous ces ciels enchanteurs,
dont il ressentait si profondément le charme
magique, que l'artiste exécuta son œuvre
presque entière, si l'on excepte le séjour
qu'il fit en Bretagne.
L'art marocain
Par leurs nombreux numéros illustrés, les
Annales Coloniales ont initié leurs lecteurs
aux merveilles artistiques de l'Afrique du
Nord et en particulier du Maroc. M. Galotti,
inspecteur des Beaux-Arts au Maroc, vient
d'en exposer les détails dans sa conférence
à l'Ecole Coloniale, et nous ne pouvons que
féliciter ceux qui, suivant l'exemple donné
par le directeur de l'Ecole Coloniale, ont
préservé l'art marocain de toute atteinte.
A son arrivée en Occident, nous dit M.
Galotti, l'Islam n'avait pas à remplacer
d'autres civilisations, il ne s'imposait pas
à des peuples ayant un art personnel. Au
Maroc berbère, il n'y avait que peu ou pas
de civilisation, e'" pas d'art.
L'aptitude à la synthèse, l'amour du
rythme devaient faciliter à l'Islam la figu-
ration de la théologie au Maroc et nous
vîmes l'art arabe se dépouiller des apports
étrangers ; sur ce sol aride, il devint incor-
ruptible et sdbit une sorte de cristallisation et,
dès la fin du xne siècle, est créé l'art déco-
ratif avec certaines formules qui formeront
la base de l'art ornemental.
Le genre testir ou de la ligne droite do-
mine tout d'abord, ce sont les « toiles d'arai-
gnée du prophète » ; par sa symétrie, son
rayonnement du centre à la périphérie, il
constitue ce qu'il y a de plus musulman
dans l'art marocain.
Le genre touris représente des feuilles, des
courbes, des arabesques que nous trouvons
dans les encadrements de la mosquée de Cor-
doue; décor moins abstrait, plus près de la
vie. Courbes géométriques d'un seul élément
aux combinaisons infinies.
Des vues d'objets d'art industriel nous fu-
rent ensuite présentées et expliquées. Les
faïences de Fez dont nous avons relaté la
belle exposition à la manufacture de Sèvres,
faïences où l'on voit des motifs des faïences
de Rouen ou de Delft. Tapis de Rabat, ta-
pis berbère aux énormes chrysanthèmes et
quelques-uns, assez rares, entièrement vio-
lets, broderies de femmes maures, festons
de soie sur des étoffes de coton multicolores.
L art de la sellerie fort développé au Ma-
roc a produit de splendides harnachements.
Les objets en cuivre de Fez, de Meknès et
surtout de Marrakech, sont très renommés.
En cuivre battu et modelé, les Marocains
font de très beaux plateaux. Leurs armes
sont originales. Les agrafes des femmes du
Sous, formées de petits cylindres d'argent
agglomérés dans des cadres triangulaires
sont du plus bèl effet, ainsi du reste que le
diadème des femmes berbères en argent
niellé.
Ceintures de soie, robes brodées à la main,
reliures de cuir, telles sont les manifestations
de l'art marocain industriel dont l'exposé
permettra de comprendre ce que fut l'art
monumental musulman en pays maghreb.
Soit dans quelques medersahs ou par quel-
ques minarets, 1 art monumental a peine à
s'élever, il a au contraire tendance à rester
au ras de terre. C'est donc une architecture
horizontale, sans décor extérieur, sauf pour
les minarets et les portes monumentales des
remparts almoades de Rabat.
De pauvres matériaux constituent le gros
œuvre, car chez le Marocain il n'est pas be-
soin de construire des monuments durables.
la vie étant instable.
A l'intérieur, l'effort décoratif contraste
avec l'extérieur, et c'est au XIIO siècle avant
les Almoades que le sultan Yacoub el Man-
sour fait construire des mosquées aux plans
grandioses et aux minarets splendides, aux
portes immenses, et aussi des aqueducs, des
citernes ; un sentiment de grandeur émane
des ruines de quelques-uns de ces palais, de
Chellah, entre autres.
En 1106, ont été construites la tour Has-
san de Rabat, la Koutoubia de Marrakech,
qui ont quelque ressemblance avec la Giralda
de Séville.
T.a tour Hassan se compose de deux tours
emboitées l'une dans l'autre, de chambres su-
perposées reliées par une rampe intérieure
assez large pour le passage d'un cheval.
T.e minaret de la Koutouhia est surmonté
d'une tige supportant trois boules de cuivre
dont l'une mesure deux mètres de diamètre.
Toute cette architecture est polychrome.
Le minaret de la Kasbah de Marrakech, la
Tîab cr Rouiah de Rabat, tous ces monuments
semblent avoir emprunte leur caractère gran-
diose aux nids d'aigle de l'Atlas, d'où leurs
constructeurs ont pris leur essor.
Avec la dynastie des Mérinides à la fin du
XIIIe siècle, nous avons la ville fortifiée de
Chellah et son cimetière aux stèles funérai-
res en marbre, les médersahs de Fez, qui
sont comme des maisons communes des étu-
diants venus pour suivre les études don-
nées dans les mosquées.
L'intérieur des médersahs révèle un art
consommé du décor.
L'intérieur du mausolée des Saadiens est
de toute beauté, c'est une œuvre tout à fait
particulière : colonnes de marbre, mosaïque
de composition exclusivement marocaine.
plafonds à caissons dorés et une grande cou-
pole en bois sculpté. Gravité, puissance,
splendeur et vanité des choses, si délicate-
ment exprimées, sont vivement ressenties par
les visiteurs.
Quant à l'art moderne, la Rah Mansour
de Meknès, en est un des plus beaux exem-
pl es. Elle date du XVlIIO siècle.
Les Marocains travaillent fort habilement
le fer forgé pour l'ornementation des grilles
de certaines fenêtres.
Nous trouvons dans tous ces travaux un
tol,5; ces tin
témoignage de la vitalité de l'art marocain
et une preuve évidente, que l'art arabe, appli-
que et transformé par l'art marocain, a
donné naissance à une architecture qu'on ne
saurait laisser dépérir.
Eupène Devetux.
..1. 1
A LA CHAMBRE
'L)'c)
Demande d'interpellation
M. Doriot, député communiste, a de-
mandé 't interpeller le Gouvernement sur
les événements de Ghino. 11 annonce qu'il
demandera le rappel d'os marins et soldats
français envoyés en Kxtrèmc-Oiient pour
maintenir l'ordre dans les concessions fran-
çaises et y protéger nos intérêts.
,Cri d'alarme!
̃ f
Le tonnage de la marine marchande
française depuis la guerre a passé de 2 mil-
lions 555.774 tonnes en 1913 à 3.400.000 ton-
nes environ. Mais depuis deux ou trois ans,
loin de s'accroître, il diminue et, d'autre
part, le chiffre actuel comprend 800.000 ton-
nes de navires ayant plus de vingt ans d'âge ;
or, après vingt-cinq ans d'âge, un navire est
pratiquement inutilisable.
Il y a là un danger grave, que signale en
une étude très documentée notre confrère
la Journée Industrielle.
La France, en effet, deuxième puissance
coloniale du monde, a besoin d'une flotte à
la taille de son domaine d'outre-mer.
Que l'Angleterre ait plus de navires de
commerce que nous, c'est dans l'ordre natu-
rel des choses, mais la flotte allemande, ré-
duite à presque rien après la guerre, est déjà
supérieure de 100.000 tonnes à la nôtre et
la marine marchande italienne vient égale-
ment de dépasser en tonnage la marine mar-
chande française.
Au 30 juin 1926, le tonnage total de la
flotte marchande anglaise atteignait 19 mil-
lions 399.797 tonnes (près de six fois le ton-
nage de la nôtre), chiffre à peine supérieur
à celui de 1914. Le nombre des navires (liauf-
fant au mazout s'élevait à 773 ; celui des na-
vires à moteur de plus de 100 tonnes de
jauge brute, à 25 1. Notons également que,
sur 367 navires de plus de 10.000 tonneaux
existant dans le monde. 215 sont anglais.
L'aide de l'Etat se manifeste sous forme
de subventions et de crédits à la construction.
En dehors des subventions correspondant aux
transports de la poste, l'Echiquier verse à
la Compagnie Cunard 90.000 livres sterling
chaque année.
Mais l'Etat, surtout, soutient de son cré-
dit celui de l'armateur.
L'Allemagne, elle, a rétabli des services
commerciaux avec le monde entier, sauf avec
l'Indochine, dont les ports lui sont encore
fermés; lorsque le traité franco-allemand
sera rendu applicable à l'Indochine, les com-
pagnies de navigation françaises rencontre-
ront sans doute, s'il n'est fait aucune réserve
spéciale, la concurrence allemande pour le
transport du riz et des autres produits in-
dochinois dans les ports du nord de l'Europe
et particulièrement à Hambourg; (léjit, grâce
à son port franc, Hambourg est en train de
redevenir le grand marché des amandes de
palme cueillies dans nos colonies de l'Afri-
que occidentale.
Le tonnage de la marine marchande alle-
mande s'élève à 3.500.000 tonnes; elle est en-
core loin de son total d'avant guerre (5 mil-
lions 500.000 tonnes), mais elle dépasse notre
flotte, comme il est dit plus haut, de 100.000
tonnes ; et beaucoup de navires allemands
sont neufs : un grand nombre sont des car-
gos de 10.000 tonnes à moteurs et filent cou-
ramment 14 nœuds.
D'autre part, en janvier 1925, un fonds de
prêt de 50 millions de marks a été consti-
tué par le Reich pour faire des avances aux
constructeurs à 4 (alors que les banques
leur prêtaient à 14 °^>).
La - politique maritime italienne apparaît
plus audacieuse encore par ses entreprises
sur toutes les routes du monde, mémo celles
où l'influence italienne était jusqu'à présent
la plus mince. C'est l'organisation de péri-
ples autour de l'Afrique, la lutte avec les
compagnies françaises sur la côte occiden-
tale africaine, avec les compagnies britan-
niques aux Indes.
l.e Gouvernement italien a d'ailleurs ap-
porté à ses armements l'appui le plus actif
et le plus habile. Aide financière d'abord :
les subventions accordées par lui l'année der-
nière s'élevaient à plus de 278 millions de
lire, dont 6:) millions aux chantiers de cons-
truction navale. Mais aussi, d'une manière
indirecte : l'institution de caisses de prêts,
l'entente avec la Hongrie et la Crècc.
L essor de la manne marchande italienne
ne semble pas devoir s'arrêter; il est favo-
risé par l'enthousiasme national d'un peuple
avide de prestige et pour qui, d'ailleurs, l'ex-
pansion économique, sous une forme ou sous
une autre est devenue une nécessité vitale.
Et de moindres puissances subventionnent
leurs compagnies de navigation, les exonèrent
de taxes, accordent certains dégrèvements aux
marchandises importées sous leur pavillon,
organisent le crédit maritime.
Cependant, la France laisse ses Compa-
gnies de navigation se tirer d'affaire elles-
mêmes ; cela n'aurait pas grande importance,
car leur initiative est admirable, si elles
n'avaient justement à subir la concurrence de
Hottes étrangères subventionnées ou encoura-
gées par l'Etat quelquefois même de flottes
d'Etat.
Les subventions accordées sur le budget gé-
néral à nos Compagnies correspondent pres-
que uniquement à des services postaux, Les
Chambres redoutent, naturellement d'accroî-
tre les charges financières du pays. Mais ce
n'est pas une raison suffisante pour ne donner
aucun encouragement a la construction de
navires; en tout cas. l'institution avec l'aide
des banques, du crédit maritime fortifié par
la garantie de l'Etat, donné dans des condi-
tions à déterminer, n'engagerait pas dos som-
mes considérables.
Très heureusement, les Compagnies de na-
vigation n'ont pas mesuré leurs efforts à raide
gouvernementale et, pour relier nos colonies
à la métropole, en particulier si l'on ex-
cepte le Gabon, qui a perdu a la suppression
du service contractuel des Chargeurs Réunis
- elles ont beaucoup développé leurs ser-
vices ; les Chargeurs Réunis et les Message-
ries Maritimes ont assuré le transport de
95 l'I:. des importation d'îndothine en France,
et de la totalité des exportations de France
en Tndochine: de nouvelles unités ont été mi-
ses m «service sur les lipnes de la côte occi-
dentale d'Afique et de Madagascar: l'an der-
nie, 65 des importaions et 77 °', des expor-
tation^ de Madagascar ont navigué sous pa-
villon français. Mais il reste encore à faire
pour que la concurrence italienne en Afrique
011 en Extrême-Orient, bientôt peut-être, la
concurrence allemande en Indochine ou celle
de Compagnies sud-africaines à Madagascar,
ne détournent vers les marchés étrangers une
part de notre production coloniale.
1
L'Exposition coloniale
internationale
--0-0--
Le Journal Ofticiel publie ce matin le dé-
cret fixant en 1931 l'ouverture de l'Exposi-
tion coloniale internationale de Paris.
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 84.2%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 84.2%.
- Collections numériques similaires Bibliothèque Francophone Numérique Bibliothèque Francophone Numérique /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "RfnEns0"Numba, la bibliothèque numérique du Cirad Numba, la bibliothèque numérique du Cirad /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "NmBA001" Bibliothèque Diplomatique Numérique Bibliothèque Diplomatique Numérique /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "MAEDIGen0"
- Auteurs similaires Ruedel Marcel Ruedel Marcel /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Ruedel Marcel" or dc.contributor adj "Ruedel Marcel")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/2
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k6451193v/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k6451193v/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k6451193v/f1.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k6451193v
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k6451193v
Facebook
Twitter