Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1925-02-13
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 13 février 1925 13 février 1925
Description : 1925/02/13 (A26,N25). 1925/02/13 (A26,N25).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6396870p
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
VINGT-SIXIEME ANNEE. - N° 25
MB ï WCWTUtiB - VENDREDI SOIR, 13 FEVRIER 1926.
- -- - - --- -'- - - -- - - -
Les Annales Coloniales
'es ,.nna es" "nIa es
- - M A , x
- JOURNAL QUOTIDIEN ob
Uù ARTICLE4 PUBLIÉS PAR "LES ANNALES COLONIALU- SONT LA PROPRIETE
EXCLUSIVE DU JOURNAL
L*t À nnonce» tiRédmnt» teni reçues aux Bureaux dajearnal et daru lu Agence» de Publicité
DIItECTEURS: MARCEL RUËDBL et L.-G. THÉBAULT
-
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8IIp 1 BIrapr MO M M
Ooi'tbonMdmtgMld Berwes de peele et *es Us priadpees libnrirw
RECOURS AU PARLEMENT
«♦»
J'ai signalé dans un récent article la
pétition adressée à la. Chambre des dé-
putés, par M. Bellun, ancien adiminis-
trateur des Services civils de l'Indochi-
ne, pétition contenant des faits graves
a l'égard de M. Beaudoin, actuellement
-Résident Supérieur au Cambodge.
Ces faits avaient motivé déjà au cours
die la dernière législature des débats
passionnés et il est 'l'Crg'reUa,ble que le
-ministre des Colonies d'alors, n'ait pas
oru devoir fournir à cetLe époque les ex-
plications catégoriques qu,* l'on atten-
dait de lui pour faire bonne justice des
graves insinuations portées contre un
de ses plus anciens collaborateurs.
11 le devait d'autant plus qu'il n'igno-
rait pas que ses admirateurs les plus
fervents avaient toujours déploré sa fai-
blesse et sa complaisance à l'égard de
son entourage et M. Beaudoin entre au-
tres avait pris sur son esiprit une in-
fluence dont on avait souvent constaté
et critiqué les néfastes conséquences.
C'est à ses collaborateurs .de la pre-
mière heure, dont. lo choix a été juste-
ment-contesté .que l'on avait attribué des
mesures qui paraissaient loin d'être
inspirées par le souci de l'intérêt géné-
ral.
Avant qu'il n'eut rejoint son poste,
M. Albert Sarraut n'avait-il pas décidé
la retraite c'n niasse de fonctionnaires
anciens et méritants qu'il ne connais-
sait pas, et d'onl. il aurait dû, dans un
esprit de haute juslJce, apprécier les ser-
vices avant de les frapper. Mais au mê-
me moment des nominations scandaleu-
ses et des avancements prématurés que
rien ne jusLiflail, avaient lieu. Leur lé-
.gaULé, gravement suspecte, n'a pas
Ce sont ces sollicitations très tendan-
cieuses et très intéressées auxquelles on
prétend que M. Albert Sarraut n'avait
Jamais pu se soustraire qui constituent
les principales critiques de l'œuvre dont
11 a été l'animateur en Indochine. Sans
qu'il s'on soit peut-être jamais douté,
ce sont elles qui ont souvent inspiré ses
décisions et déterminé ses actes. C'est
Ainsi qu'insensiblement ont ,été écartés
de l'Administration on privés des fonc-
tions qu'ils occupaient tons ceux qui
pouvaient gêner les ambitions gravi-
tant -G-ti r lui.
- -
itt tl eut été plus indépendant, de ca-
j'actère, moins prédisposé à accorder
une créance illimitée à ceux qui cul-
'tivole.nl sa confiance et son amitié, il
aurait peut-être évité, pour l'avenir,
bien des surprises et bien des décep-
tions, Animé d'idées justes et généreu-
ses, souctieux d'accomplir rtotblement la
tdene qui lui avait été conjflée, il a été
le plus souvent mail conseillé on mal se-
condé et il porte la. responsabilité des
fautes qu'il n'a peut-être pa.s commises.
Les antécédents de M. Beaudoin ne le
désignaient certainement pas aux trtesti-
mées flatteuses qui lui ont 'été réservées.
Sa réputation était loin d'être parfaite.
Si rapipriéciatio'n portée SUlr lui parait
meilleure aujourd hu.i, c'est ,que les mi-
lieux qui l'avaient primitivement jugé
avec une juste vérUé, se sont singulière-
ment modifiés. C'es aussi parce que
l'opinion publique se résigne parfois à
attribuer aux ti,Lula.irès de certains
hauts postes les qualités que ceux-ci de-
vraient réellement posséder.'
Toutefois, comme ce fonctionnaire
avait été fort contesté autrefois eL que
des- bruits fâcheux avaient circulé sur
son ,c-olnt;pte donnant une certaine vrai-
semblance aux accusations lancées par
M. Bellan, une occasion excellente se
présentait pour M. Beaudoiiii de, réduire,
une lois pooir tontes à néant les mail veil-
lantes insinuations dont il était depuis
.longtemps l'objet.
Ifin agissant autrement, il permettait
de laisser supposer que certaines per-
sonnalités étaient considérées oomme
intangibles et que la critique de leurs
aotes était mterdito. - -
Ce meme fonctionnaire, en 191't, chef
de cabinet du Gtouxprneur Général, avait
diéfjià été indirectement mêlé à une igTa>ve
affaire dans laquelle un de ses familiers,
usant de son nOtm et de son influence,
avait extorqué une somme assez i.m-
portante à un malheureux adjudicataire
dit Tonkin réduit quelque temps après,
au suicide. -
Assurément la foirtuno inespérée de
M. Bcaiwloin, qu'on lui reproche d'avoir
trop directement favorisée, a pu soule-
ver contre lui l'animosité des jaloux et
d-es envieux et c'est là qu'il faut se mon-
trer très prudent dans l'appréciation
des faits, mais il n'a pas moins régné
autour de lui une atmosphère de suspi-
cion qu'il y avait intérêt pour tout le
monde à dissiper le plus rapidement
Dossible,
Dans quelle posture va se trouver au-
jourd'hui t M. Alfcert Sarraut,ancien Gou-
verneur Gêné'ra,l de l'Indochine, si l'cn-
quête impurtialement menée, réclamée
par la Commission des- Colonies, après
examen, mardi, de la pétition do M. Bel-
lan, aboutit h prouver que les faits ex-
posés par son accusateur sont exacts ?
Une (pareille constatation n'aura-t-elle
pa.s sur l'ensemble de son administra-
tion une répercussion fâcheuse ?
L'investiture des hautes charges que
M. Bea.udoin a acceptées, il y a deux
ans, était assurément de nature à im-
pressionner l'opinion publique, mais
elle rendait en même temps très diffi-
cile, sinon impossible, la -manifestation
de la vérité que réclamait si vivement
M. Bellan.
Comment peut-on, en effets s imagi-
ner que dans un pays où l'autorité revêt
un si grand -prestige une voix oit osé
s'élever pour appuyer les accusations
dont M. Bellan s'était fait l'écho ?
La lutte n'était pas égale entre deux
adversaires dont l'un possédait tant de
moyens à -sa disposition pour agir sur
les osprits et leur imposer sa volonté
ou tout au moins obtenir leur neutralité
bienveillante.
Malgré tout, M. Bellan est parvenu
à faire entendre sa voix. Avec téna-
cité et, malgré le silence obstiné de M.
Albert Sarraut, il a fait a.ppel aux
représentants du pays qui, après exa-
men ont retenu sa pétition et décidé
mardi dernier, sur les conclusions de M.
Auguste nrunet., député de la Réunion,
auinom de la Commission des Colonies :
1° De réclamer au ministre des Colo-
nies de prescrire une enquête adminis-
trative sur les faits allégués par M. Bel-
lan contre M. le Résident supérieur
Beaudoin.
20 De réclamer également au ministre
des Colonies une enquête sur les condi-
tions dans lesquelles M. Bellan a été
mis à la retraite d'once.
Pierre Taittinger,
Déput de Parla. Vice président
de ta Commission de VAlffirie,
des Colonies et des Protectorats.
A LA CHAMBRE
«--. O-D -
AMENDEMENT
Privilège des banques coloniales
Au projet de loimodifiant les conditions
du rcnûllvelJrlTwnL du privilège des banques
de la Martinique, de In Guadeloupe, de la
Guyane et de la Réunion, M. Oatien Can-
dnce a aipporté un amendement ayant pour
objet tic décider que pondant une période de
trois ans anrès la cessation de leurs fonc-
- - - -
tions, le censeur légal et le directetiir de la
banque ne pourront occuper, soit dans la
colonie, soit hors la colonie, un emploi ré-
trihué par une société, par un gtrouipe de
personnes ou par une personne ayant con.
tracté a l'établi gisement fie crédit un ou
plusieurs emprunts qui ont motivé une ac-
tion litigieuse ou des sanctions réclamées
nu 'ministre des Colonies par la Commis-
sion de surveillance des banques colonjale.
0-0
AU SÉNAT
---4W--
DEBATS
Contingent de Légion d'honneur
La Haute Assemblée dans sa séance
d'hier a adopté le projet de loi portant une
nouvelle répartition des contingents de la
Légion d'honneur entre les divers départe-
ments ministériels. -
Ce projet.- était déjà venu on discussion
lors de lo. séance du 30 janvier.
M. Auber, le sympathique sénateur de
la Réunion, avait alors fait gd-optea, un
nmendem-ent portant de in Ó. 20 les rosettes
d'officier et de 90 à 120 les croix de cheva-
lier mises annuellement a la disposition
du ministère des CoTonics ; ce projet avait
été renvoyé a la Commission.
DANS LES COMMISSIONS
Commission sénatoriale des colonies
La composition du Bureau de la Com-
mission sénatoriale des Colonies est ainsi
fixée pour 1920 :
Président : M. SchrAmek.
Vice-présidents : MM. Messimy et Buhan.
Secrétaires : MM. Auber et Lémery.
Commission de l'Algérie
Le Sénat a élu 'hier les 18 membres de la
Commission de l'Algérie au Sénat. Ce sont :
MM. ATbert Mahieu, Comte d'Alsace, Au-
ber, Général Bourgeois, Cfcagnaud, CuttoJiA
Charles Dumoiit, Dur ou x (Alger), Gasser
(Oiran\ Hervoy, Hugues Le Roux, LiNlte-
hant-colonel Jasee, De Landc-lmont, Le
Hars, Manger, Maurice Ordinake, Pedcbi.
dou et Va Hier.
AU CONGO BELGE
OKV- -
Le caoutchouc
En 1924, le Congo belge a exporté sur la'
BefafPquc (Anvers) tant en caoutchoucs syl-
vestres qu'en caoutchoucs de plantations,
400 .tonnes de ce .produit. On peut compa-
rer ce chiffre a celui des exportations lo-
bales de l'Indochine (5.500 tonnes en 1924)
et surtout à ceux des Indes néerlandaises
(175.000 tonnes) Les caoutchoucs sylvestres
de provenance congolaise seraient préfé-
rés, sur le mal'ché d'Anvers, à ceux prove-
nant des « 'hévéas Il et, en général, aux
produits originaires d'Extrême-Orient.
A Anvers, on cotait le 12 février :
Marché à terme. Crêpes et feuilles, le
kilo : fév. 15.25 (id.) - mars, 15.25 (id.).
Tendance calme.
Un tour de vis
--J---'
Ou a dit et répété, on
a chanté sur ious les tons
que les forces vives du
pays devaient être stimu-
lées, que la production de-
vait être encouragée, que le
pays devait tendre à se
suf fire à lui-même.
En parlant dit pays, on
a eu la bonté d'y comprendre, comme de -juste,
les colonies. Les colonies sont le grenier de la
France. Elles sont là pour lui fournir toutes
1 matières complémentaires, et se substituer à
elle pour combler le déficit de sa production
ei lui assurer au besoin fa grosse part de sa
nourriture qt/otidiemte. Les colonies ont ré-
pondu à l'appel de la métropole.
Il est inutile de rappeler Veffort qu'elles
ont effectué pendant la guerre. C'est de l'lris-
toire. Mais depuis elles ont continué à pren-
dre au sérieux le rôle qui leur avait été at-
tribué dans Véconomique générale du pays.
Que Von se reporte aux tableaux de détail
au commerce colonial, et Voit verra de quel
important appoint elles ont marqué dêfiniti.
ventent leur place dans notre vie nationale,
avec quelle ardeur elles ont donné à leur pro-
duction un développement en rapport avec
les appels qui leur étaient adressés. Elles fe-
ront plus encore, car elles sont capables de
faire davantage. A condition toutefois, que
Von tienne compte de ICLlrs besoins, qu'on
leur continue une aide futélaire, faute de
quoi elles reviendront à leurs hésitations.
- Or, l'Algérie, qui viellt en ces dernières
années, de parcourir d'heureuses étapes dans
la vie dit progrès économique, sur qui la
France compte avec raison pour lui fournir
les matières alimentaires aClIlalldécs, à titre
très onéreux, à Vagriculture étrangère, l'Al-
férie commence à souffrir d'une crisf^capa-
hie, si on ne la combat pas immédiatement,
de compromettre très sérieusement la future
récolte.
Vagriculture algéricnne est sous la dépen-
dance étroite du crédit. Elle ne peut se livrer
à la préparation des terres, aux ensemence'
ments, aux travaux de la récolte, si elle n'est
pas mise en possession d'avances financières
suffisantes. Des caisses de crédit mutuelles
se sont créées qui, sous la garantie des colons'
eux-mêmes, empruntent aux banques Vargetti
nécessaire aux campagnes agricoles. Depuis
que cette organisation bancaire fonctionne,
les résultats ont dépasse les espérances. Les
crédits accordés sont rentrés à V heure dite
et les opérations des caisses mutuelles ont
pris une extension heureuse, propice au dé-
veloppement de Vagriculture, favorable à la
1 prospérité énérule, satisiaisanfe pour les be-
I soins mêmes de la métropole.
Malheureusement, tout rc motwement si
fécond en résultats est arrêté par la suppres-
sion brusque et inattendue des crédits agrico-
les. Les banques refusent de nouvelles avan-
ces, ne reçoivent même plus les bordereaux
présentés à Vescompte. L'inqui!tuil{' s'em-
pare du public. A tout prix, il faut Vemp?-
cher de se transformer en panique.
Mais quoi faire ? Il est nécessaire de savoir
que le point de départ de cette crise provient
de certaines difficultés éprouvées par la Ban-
ane de VAlgérie - et dont le contre-coup est
directement, immédiatement ressenti par nos
colons. La totalité des billets de notre Ins-
tlttti colonial démission est en circulation, et
suffit à peine aux besoins courants. D'où Vim-
possibilité d"1 ouvri' des crédits que le manque
de monnaie ne fourrait couvrir. Les autres
établissements bancaires, à qui les colons ont
dû retirer leurs dépôts, ne trouvant pas la
possibilité d'accroître, auprès de la Banque
de l'Algérie, leurs facultés de réescompte,
ferment, à leur tour, leurs guichets.
Il ne faudrait -cependant pas disposer de
sommes fabuleuses pour faire disparaître
cette pénurie. Trente millions suffiraient pour
assurer la marche des caisses de crédit mu-
tuel agricole. C'est le chiffre indiqué au Gou-
verneur Général par la fédération des Asso-
ciations agricoles lors de la visite qu'elle
vient de faire au Chef de la Colonie pour lui
communiquer son émotion et lui demander dit
secours.
La Banque de VAlgérie se déclare impuis-
sante à fournir cette somme, si dispropor-
tionnée pourtant avec les capitaux énormes
qu'elle fait circuler sous forme de billets.
Elle a demandé au Conseil d'Etat, par Vin-
termédiaire du Ministre des Finances, l'au-
torisation de faire, une émission supplémen-
taire de deux cents millions. Par trois fois,
me dit-on, cette sollicitation a été produite,
et par trois fois repoussée.
Il y a, je sais bieu, le spectre de l infla-
tion qui plane au-dessus de la planche à bil-
lets, Mais il y a aussi le spectre d'une ré-
colte manquée qui hante le sommeil des co-
lons algériens. Il n'est pas admissible que
le désastre qui menace Vagriculture .algé-
rienne, et qui serait si préjudiciable à la
France clle-mbue, ne puisse pas cire évité.
Nous adjurons M. le Ministre des Finances
de vouloir bien faire étudier ce problème, qui
nous émeut et nous inquiète. Nous sommes
certains que sa sollicitude en donnera bien
vite à rAlgérie la soluHon satisfaisante.
J. Gnsssr,
Sénateur d'Oran.
«b
A L'OFFICIEL
La démission de ses fonctions de Conseil-
ler Privé titulaire de la NouveHe-Ca-iôdonie
et déppnclnncc offerte par M. Dcferrière est
acceptée.
La politique indioene
du Souvemeur Bfinerai intonsHi
L'une des plus grandes difficultés qui, en
Afrique Eiquatoriale française, s opposent à no-
tre action, est la dispersion des familles, et par-
fois même des individus ; cette dispersion est
en grande partie, une conséquence de notre oc-.
cupation. Les longs déplacements pour les be-
soins du commerce et de la pénétration ont af-
faibli des cadres d'une société indigène autrefois
forte par nécessité ou par crainte.
La liberté des individus instaurée par la
France ne doit pas les soustraire à leurs devoirs
envers leurs familles ni même envers la collec-
tivité.
M. le Gouverneur Général Antonetti s'est
donné comme tâche de maintenir la conscience
de ces obligations et de guider l'indigène vers
le mieux-être commun.
A l'heure actuelle, en face de notre volonté
civilisatrice, nous ne trouvons plus qu'une pous-
sière d'individus dispersés qu'il faut poursuivre
dans la forêt pour seulement les dénombrer. It
n'y a pas de progrès possible dans ces condi-
tions. L'individu isolé est incapable de lutter
contre une nature puissante et nous ne pouvons.
lunsi, l'y aider.
Pour organiser la pzophylaxie des épidémies,
contrôler l'indispensable extension des cultures
vivrières, esp é rer une amélioration des procédés
agricoles, songer à introduire de nouvelles in-
dustries, dans ce pays presque entièrement dé-
pourvu de voies de communication, il faut faire
des étapes entières pour atteindre un ménage et
iges enfants. L'obligation pour les indigènes Je
lie grouper n'est donc point une contrainte sans
tégitimité, et, comme les Annales Coloniales
r ont exposé il y a quelque tempe, le Gouver-
neur de rOubangui-Chari, M. Lamblin, est
déjà entré dans cette voie avec un complet suc-
cès, et grouper les Boubous et les Yackpas
n'était pas chose facile. C'est, d'ailleurs, 1'n
timple retour à l'état de choses antérieur à no-
tre occupation et dont les erreurs inévitables du
début ont seules permis la désagrégation.
Lorsque nous aurons devant nous des groupe-
ments organisés, nous pourrons alors remplir les
obligations que nous avons contractées dans ce
pays décimé par tant de maux.
pa L'Administration ne pouvant se cantonner
dans un rôle fiscal et policier, dans une circons-
cription où nous sommes aujourdo hui à peu près
impuissants à exercer notre tutelle sur 7 à 8.000
familles éparaes sur un territoire grandi comme
un département français, nous veillerons effica-
cement et facilement sur une centaine de villa-
ges de 300 habitants.
L hygiène des populations se trouvera plus
facilement améliorée, de même que pourront
être combattues lès maladies endémiques qui les
déciment, la misère qui les étiole.
L'Administration pourra enfin veiller sur
elles en leur donnant la notion de la vie des
sociétés; en éveillant en elles ce désir de mieux-
être qui est la caractéristique essentielle de la
civilisation.
En résumé, M. le Gouverneur Général Anto-
netti, dont on connaît l'activité, a formulé ainsi
les grandes lignes du programme de politique
indigène qu'il compte suivre :
Régénération physique des races par une
politique) alimentaire soutenue, une amélioration
de l'outillage et des méthodes de culture actuel-
lement primitives ; lutte incessante contre les
maladies endémiques.
- Reconstitution de la Société indigène par
le rétablissement des groupements traditionnels
et l'affermissement des hiérarchies ancestrales.
- Premier appel à la collaboration. de l'éli-
te indigène tant pour la conduite des groupe-
ments reconstitués que pour 'radnMmstration de
la justice dans toutes les questions d'ordre civil
ou menus délits intéressant les autochtones.
Ce programme complète admirablement les
grandes directives données par M. Edouard Da-
ladier, ministre des Colonies, dont fa sollici-
tude envers les populations indigènes ne cesse
de se manifester.
La fameuse pierre du UbSria
Au cours d'une mission allemande de
films plhotog'l'ruphiqucs qu'il dirigeait au Li-
béria, M. Han s SCmburgk, a rapporté :t
Haftbtfurg une énorme pierre fétiche trou-
v6c ,dans une grotte sacrée ne la province
(le Golah,
Sur\:ettc "pierre qui mesure prés d'un
mètre de diamèttre est scalpé en relief un
Il alligatore » objet: de vénération de la part
des pacifiques habitants de cette région,
comme un convenir de TesDrit ancestral.
L'Alligatore est l'fjmblême de la (puis-
sance sûr 'lcr.l'c et dans l'enu et l'expression
de la souveraineté amiphibic et du rarac-
lèiv ptirmaniiiit de leurs dornailllcs. Cette
relique no «emble pas être considérée com-
me un dieu national pnr la plupart des in-
digènes auxquels le Gouvernement accorde
la plus grande liberté religieuse en tant
qu'iil n'y a nueum conflit avec les lois sla-
tutau'cs de la Hùpublique.
Malgré les protestations des gens de Go-
lah et des aufaes kiJms, qui considérèrent
t'enlèvement de 1' Il Aliligatore n comme un
sacrilège, ,ln. -pierre sacrée fut embarquée
ù Kiy.'tovvn ». boo'd du « Wadaï )1, Mais à
runirivéo à ITaniibuurg. elle Tut saisie par les
autorités A la requête du Gouvernement li-
bérien.
M. SchoniburglN eut beau, présenter un
certificat on due forme signé du chef Para-
mount du -Golaih (qui ne sait pas écrire en
anglais), le Goirvememenf. libérien main-
tint sa réclamai ion el la pierre fameuse a
été envoyée au Liberia par les soins de
l'honorable M. Massegudi, consnl général fi
Hambourg de la République noire africaine,
caine.
L'aviation coloniale
ou
Paris-Tchad
L'accident du « Jean-Casale »
Voici quelques renseignements parvenus
au sujet de 1 accident du fean-Casale, sur-
venu à Niamey.
Le sous-secrétaire d'Etat de l'Aéronauti-
que a reçu hier du colonel de Goys le télé-
gramme du ii février, parti de Bamako :
L'accident de Vavion du colonel Vutllemin
a été probablement causé par la mauvaise
position du plan fixe d'arrière.
Après avoir cabré au déPart, Vappareil
glissa sur l'aile.
Malgré les efforts du pilote, et bien que
Vêquipage déployât le plus grand sang-froid
pour rétablir l'équilibre en profondettr,
l'avion s'écrasa au sol.
L'état du colonel Vuillemin est grave; ce.
lui du capitaine Dagneatrx est très satisfai-
satit; enfin, celui du sergent Knectit est ré-
servé.
Le gouverneur de 7Jnder me télégraphie
son arrivée -!Jollr ieudr.
--. - - - L - 1 Colonel DE GOYS.
On le voit, c'est à un défaut de stabilité
qu'il faut attribuer, pour l'instant, cet ac-
cident.
D'après des renseignements complémen-
taires, le colonel Vuillemin aurait une cuisse
fracturée et de nombreuses blessures à la
tête; le sergent Knecht aurait les deux bras
fracturés et l'on craint à son sujet une frac-.
ture du crâne. Enfin, le capitaine Dagneaux
aurait le poignet fracturé.
Un raid belge
Bruxelles-Congo
Nous.avons annoncé il y a quelques jours
que nos amis belges organisaient à leur tour
un raid colonial.
Hier, en effet, le lieutenant-aviateur
Thieffry, à bord du trimoteur Princesse-Ma-
rie-f osé, piloté par t'aviateur Roger, ayant
comme mécanicien de Bruycker, a quitté
l'aérodrome de Haren, dans d'excellentes
conditions, à 8 heures exactement, en vue
d'effectuer la traversée aérienne de Bruxel-
les à Kinshassa-Léopoldville (Congo belge).
L'appareil a roulé à peine trois cents mè-
tres, puis a décollé magnifiquement avec sa
charge complète.
Le ministre des Colonies, M. Carton, as-
sistait au départ.
Voici le programme de route avec l'indi-
cation des grandes escales :
1. Bruxelles-Perpignan 900 kil.
2. Colomb-Béchar 1.430
3, OuaI 1 en .,.,. 960»
4. Gao 1.000
5. Zinder 1.150 -
6. Fort-Lamy..,. t' 860 -
7. Bang-ui 1.100
8. Lc'opoldville-Kinshassa 900 -
Total. 8.300 kil.
En dernière heure, on apprend que jus-
qu'à Châlons-sur-Marne, le voyage alla bien,
mais, peu après, une tempête de neige obli-
gea l'équipage à atterrir à Laperrière (com-
mune de Foiseul-la-Ville) à 45 kilomètres
nord de Dijon.
Le mécanicien répara un tuyau d'essence
qui s'était .rompu et le pilote ayant repris
son vol, atterrit à Dijon à 14 h. 25.
Thieffry est reparti dans la journée en di-
rection de Perpignan.
«ge>
orienu Dm de ruame des sports
00 -
Les membres de cette Académie, réunis
hier soir, ont décerné le Grand Prix annuel
de 10.000 francs.
Fondé en 1911 par M. Henry Deutsirh de
la Meurtho. ce Grand Prix vint récompen-
ser de nombreux avialeurs : André Beau-
mont., Roland Garros, Pégoud, Guynemer,
Fonck, Vuillemin et l'aviation militair.
avec 19 bénéficiaires m 1914.
Pour 1924, c'est encore l'aviation qui se
trouve h l'honneur. C'est, en effet, au ca-
pitaine aviateur PeWetier dj'Oisy que l'Aca-
démie des Sports a accordé cette fois son
Grand Prix, à Pelletier Õ'Oisy et, naturel-
lement, a l'adjudant Besin, qui accompa-
l gna « Pivolo » dans le raid Paris-Tokio, un
des phis remarquables exploita dp. l'avia-
tion française.
de -
CONFÉRENCE DE L'OPIUM
I-o----
Nous avons annoncé hier la fin des tra-
vaux de celle conférence qui s'était ouverte
le 3 novembre dernier.
Le protocole adopté et présenté par les
délégations française et anglaise dédlare
que les puissances signataires s'enga-
gent à renforcer les mesuires qu'elles ont
diéja prises conformément à l'article 6 de
la convention de la Haye de 1912 et, s'il
élait nécessaire, à en (prendre de nouvelles,
pour réduire, dans un délai de 15 ans, la
consomma lion de l'opium préparé dans les
-il,- leur autorité.
Ce délai commencera à courir des que les
pays qui cultivent l'oipium auront assuré
l'exéculian effective d't'R dispositions néces-
soires pour empêcher que 1'ex.porlalion de
l'ûpium brut hors des territoires soumis il
leur aulorilé ne constitue un obstacle sé-
rieux à la réduction de la consommation
dans les pays où l'usage de l'opium préparé
resle temporairement autorisé.
l'ne commission nommée par le Conseil
do la Société des nations sera chargée, le
moment venu, de constater l'exécution d-
fective de ces dispositions. Sa décision sera
sans appel.
Tous les Etals représentés ¡\ la confé-
rence, à l'exception « de la Chine et des
Elats-lînis, ont signé l'accord additionnel a
la convention internationale de l'opium de
la Haye de 1912, élaboré par la conférence.
Le protocole iiqr] de la conférence a été
signé par rEnupire britanniqne, les Tndies.
la France, le Japon, les Pays-Bns, le Por-
tugal. le Siam.
Les prohibitions alcooliques
en A. O. F.
Un arrêté définisasiit les alcools de
traite et les boissons alcooliques prohibées
en Afrique Occidentale Française, vient
d'être pris par le Gouverneur Général, M.
Carde. Il détermine en même temps les
nwsures d'application pour l'exécution des
disvositions (lu décret, du 1fi mai 1921-
- -,- - - -- -- - - - - -- - - --. - ----
En voici les dispositions essentielles :
Article premier. Les boissons alcooli-
ques réputées « alcools de traitt i), dont
l'importation, la circulation, la vente et
lia détention en Afrique Occidentale Fran-
çaise sont interdites par le décret du
15 niai 1921 et les boissons alcooliques
qui peuvent être importées, mises en cir-
culation, vendues et détenues dans lfe
même territoire sont définies dans le ta-
bleau ci-dessous :
Alcools do traite (prohibés)
1° Boissons alcooliques de toute nature
d'une teneur de lY.JQ et au-dessus ;
2° Boissons alcooliques de toute nature
et de tout degré additionnées de stupé-
fiants, notamment de cocaïne, haschich,
opium ou leurs dérivés.
30 Boissons ulcooliques de toute nature
et de tout degré contenant un alcool autre
que J'alcool éChyliflue :
- 4" Absinthe et. liqueurs similaires d'ab-
sinthe définies par le décret du 24 octobre
1922 et toutes autres boissons alcdôldquefl
renfermant des essences ou produits chi-
miques reconnus nocifs ;
5° Alcools (te menthe ne présentant pas
la composition donnée encontre sous le
paragraphe 2 ;
G0 Toutes autres boissons alcooliques ne
répondant pas it la composition des eaux-
de-vie naturelles, des rhums et talias don-
née ci-contre sons le paragraphe 3, ou ré-
pondant a cette définition, mais ne satis-
faisant pas aux conditions d'origine ou de
transport requises par le même paragra-
phe, ou dont les justifications sont recon"
nues inappl-icables ;
7° Euux-de-vie et liqueurs de marques
non autorisées par le Gouverneur Général
ou présentées en récipients d'une conte-
nance non autorisée, ou accompagnées de
justifications reconnues inannlicahles.
a,- -. - - ---
Eaux-de-vie et liqueurs autorisées
1° Alcools a haut titrage destinés .aux
formations hospitalières, aux laboratoirefl
et aux pharmacies ou à certaines indus-
tries, dans la limite des quantités maximal
autorisées annuellement par les Lieute-
nants-Gouverneurs après avis des autorité$
locales.
2° Alcools de menthe titrant 85° et au
dessus, a base d'essences naturelles de
menthe, sans aucune addition de produits
synthétiques.
j° Eaux-de-vie naturelles fines d'une te-
neur inférieure il 05°, importées en fûts ou
en bouteilles, et provenant exclusivement
de la distillation du vin, du cidre et ua
poiré, non privées, par suite d'une recti-
fication consécutive a la distillation, de
leurs caractères spécifiques.
Rhums et tafins, d'une teneur alcoolique
inférieuro à. G..o. importés en fûts ou en
bouteilles et provenant exclusivement de
la distillation soit du jus de la canne à
sucre, soit des mélasses ou sirops prove-
nant do la fabrication du sucre et non pri-
vés, par défécation, des principes aromati-
ques auxquels les rhums -et tanaR doivent
leurs caractères spécifiques.
Eaux-de-vie fines, en bouteilles, exclusi-
vement, provenant exclusivement de la fer-
mentation alcoolique et de la distillation
des cerises, mérises, prunes, mirabelles,
quetches et de tous autres fruits non pri-
vées, par suite d'une rectification consé-
cutive à la distillation, de leurs caractères
spécifiques, lesdits rhums, tafias et eaux-
de-vie devant satisfaire aux conditions sui-
vantes :
a) Soit être accompagnés d'une certificat
d'origine délivré par les administrations
des Douanes ou accises des pays de pro-
duction, légalisés pnr les autorités consu-
laires françaises, reprenant les marques et
numéros des filIs pour les eaux-de-vie dont
l'importation peut être effectuée en fûts ou
des caisses d'emballage pour les eaux-des-
vie dont l'importation ne peut être effec-
tuée qu'en bouteilles et attestant : 10 Que
les eaux-de-vie et tafias ont é obtenus
aux lieux de production des vins, cidres
et poirés, de la carine a sucre ou des fruits
dont ils sont extraits - 2° Qu'ils nrovien-
nent exclusivement de la disTmatiOl; de ces
vins, cidres, poirés jus de canne à sucre,
mélasses ou sirops provenant de la fabri-
cation du sucre ou des fruits, sans avoir
subi aucune des rectifications ou déféca-
tions visées ci-dessus, parvenir directement
des lieux de production ou, en cas d'impor-
tation indirecte, élre accompagnés d'un se-
cond certificat délivré par les Douanes du
pavs où ils ont séjourné, légalisé par l'au-
torifé consiiTairo l'ranriîlsc Pt attestant que
durant le séjour dans en pays ils n'ont suhi
nucun transvasement, ni aucune autre ma-
niplllation.
b) SoiL élre accompagnés de l'acquit
blanc de la régie française ou du hullehn;
certificat d'origine annexé a l'acquit blanc
de régie, modèle 1903, ou du bulletin-talon
de l'acquit blanc, formule 172 dûment vi-
sés par la Douane du pur-, d'embarque-
ment.
4° Eaux-de-vie et liqueurs de marquas,
en bouteilles el en cruchons de toute con-
tenance. pour les liqueurs, d'une conte-
nance minimum de 66 ou de 75 rentihtres
selon les usages comereinux des pays do
production pour les eaux-dc-vic naturelles
définies ci-dessus, autorisées par permis
spécial du Gouverneur général délivré
après avis du Comité de contrôlé, prévu à
l'article :1 c.i-après, ou accompagnés d'un
certificat "'nwnn.nl d'un laboratoire ancigfc»
MB ï WCWTUtiB - VENDREDI SOIR, 13 FEVRIER 1926.
- -- - - --- -'- - - -- - - -
Les Annales Coloniales
'es ,.nna es" "nIa es
- - M A , x
- JOURNAL QUOTIDIEN ob
Uù ARTICLE4 PUBLIÉS PAR "LES ANNALES COLONIALU- SONT LA PROPRIETE
EXCLUSIVE DU JOURNAL
L*t À nnonce» tiRédmnt» teni reçues aux Bureaux dajearnal et daru lu Agence» de Publicité
DIItECTEURS: MARCEL RUËDBL et L.-G. THÉBAULT
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Un m 9 amb 8 a"$
.-MQMEjflrrç J Franc* H Colonie» «0 • 48 • » •
8IIp 1 BIrapr MO M M
Ooi'tbonMdmtgMld Berwes de peele et *es Us priadpees libnrirw
RECOURS AU PARLEMENT
«♦»
J'ai signalé dans un récent article la
pétition adressée à la. Chambre des dé-
putés, par M. Bellun, ancien adiminis-
trateur des Services civils de l'Indochi-
ne, pétition contenant des faits graves
a l'égard de M. Beaudoin, actuellement
-Résident Supérieur au Cambodge.
Ces faits avaient motivé déjà au cours
die la dernière législature des débats
passionnés et il est 'l'Crg'reUa,ble que le
-ministre des Colonies d'alors, n'ait pas
oru devoir fournir à cetLe époque les ex-
plications catégoriques qu,* l'on atten-
dait de lui pour faire bonne justice des
graves insinuations portées contre un
de ses plus anciens collaborateurs.
11 le devait d'autant plus qu'il n'igno-
rait pas que ses admirateurs les plus
fervents avaient toujours déploré sa fai-
blesse et sa complaisance à l'égard de
son entourage et M. Beaudoin entre au-
tres avait pris sur son esiprit une in-
fluence dont on avait souvent constaté
et critiqué les néfastes conséquences.
C'est à ses collaborateurs .de la pre-
mière heure, dont. lo choix a été juste-
ment-contesté .que l'on avait attribué des
mesures qui paraissaient loin d'être
inspirées par le souci de l'intérêt géné-
ral.
Avant qu'il n'eut rejoint son poste,
M. Albert Sarraut n'avait-il pas décidé
la retraite c'n niasse de fonctionnaires
anciens et méritants qu'il ne connais-
sait pas, et d'onl. il aurait dû, dans un
esprit de haute juslJce, apprécier les ser-
vices avant de les frapper. Mais au mê-
me moment des nominations scandaleu-
ses et des avancements prématurés que
rien ne jusLiflail, avaient lieu. Leur lé-
.gaULé, gravement suspecte, n'a pas
Ce sont ces sollicitations très tendan-
cieuses et très intéressées auxquelles on
prétend que M. Albert Sarraut n'avait
Jamais pu se soustraire qui constituent
les principales critiques de l'œuvre dont
11 a été l'animateur en Indochine. Sans
qu'il s'on soit peut-être jamais douté,
ce sont elles qui ont souvent inspiré ses
décisions et déterminé ses actes. C'est
Ainsi qu'insensiblement ont ,été écartés
de l'Administration on privés des fonc-
tions qu'ils occupaient tons ceux qui
pouvaient gêner les ambitions gravi-
tant -G-ti r lui.
- -
itt tl eut été plus indépendant, de ca-
j'actère, moins prédisposé à accorder
une créance illimitée à ceux qui cul-
'tivole.nl sa confiance et son amitié, il
aurait peut-être évité, pour l'avenir,
bien des surprises et bien des décep-
tions, Animé d'idées justes et généreu-
ses, souctieux d'accomplir rtotblement la
tdene qui lui avait été conjflée, il a été
le plus souvent mail conseillé on mal se-
condé et il porte la. responsabilité des
fautes qu'il n'a peut-être pa.s commises.
Les antécédents de M. Beaudoin ne le
désignaient certainement pas aux trtesti-
mées flatteuses qui lui ont 'été réservées.
Sa réputation était loin d'être parfaite.
Si rapipriéciatio'n portée SUlr lui parait
meilleure aujourd hu.i, c'est ,que les mi-
lieux qui l'avaient primitivement jugé
avec une juste vérUé, se sont singulière-
ment modifiés. C'es aussi parce que
l'opinion publique se résigne parfois à
attribuer aux ti,Lula.irès de certains
hauts postes les qualités que ceux-ci de-
vraient réellement posséder.'
Toutefois, comme ce fonctionnaire
avait été fort contesté autrefois eL que
des- bruits fâcheux avaient circulé sur
son ,c-olnt;pte donnant une certaine vrai-
semblance aux accusations lancées par
M. Bellan, une occasion excellente se
présentait pour M. Beaudoiiii de, réduire,
une lois pooir tontes à néant les mail veil-
lantes insinuations dont il était depuis
.longtemps l'objet.
Ifin agissant autrement, il permettait
de laisser supposer que certaines per-
sonnalités étaient considérées oomme
intangibles et que la critique de leurs
aotes était mterdito. - -
Ce meme fonctionnaire, en 191't, chef
de cabinet du Gtouxprneur Général, avait
diéfjià été indirectement mêlé à une igTa>ve
affaire dans laquelle un de ses familiers,
usant de son nOtm et de son influence,
avait extorqué une somme assez i.m-
portante à un malheureux adjudicataire
dit Tonkin réduit quelque temps après,
au suicide. -
Assurément la foirtuno inespérée de
M. Bcaiwloin, qu'on lui reproche d'avoir
trop directement favorisée, a pu soule-
ver contre lui l'animosité des jaloux et
d-es envieux et c'est là qu'il faut se mon-
trer très prudent dans l'appréciation
des faits, mais il n'a pas moins régné
autour de lui une atmosphère de suspi-
cion qu'il y avait intérêt pour tout le
monde à dissiper le plus rapidement
Dossible,
Dans quelle posture va se trouver au-
jourd'hui t M. Alfcert Sarraut,ancien Gou-
verneur Gêné'ra,l de l'Indochine, si l'cn-
quête impurtialement menée, réclamée
par la Commission des- Colonies, après
examen, mardi, de la pétition do M. Bel-
lan, aboutit h prouver que les faits ex-
posés par son accusateur sont exacts ?
Une (pareille constatation n'aura-t-elle
pa.s sur l'ensemble de son administra-
tion une répercussion fâcheuse ?
L'investiture des hautes charges que
M. Bea.udoin a acceptées, il y a deux
ans, était assurément de nature à im-
pressionner l'opinion publique, mais
elle rendait en même temps très diffi-
cile, sinon impossible, la -manifestation
de la vérité que réclamait si vivement
M. Bellan.
Comment peut-on, en effets s imagi-
ner que dans un pays où l'autorité revêt
un si grand -prestige une voix oit osé
s'élever pour appuyer les accusations
dont M. Bellan s'était fait l'écho ?
La lutte n'était pas égale entre deux
adversaires dont l'un possédait tant de
moyens à -sa disposition pour agir sur
les osprits et leur imposer sa volonté
ou tout au moins obtenir leur neutralité
bienveillante.
Malgré tout, M. Bellan est parvenu
à faire entendre sa voix. Avec téna-
cité et, malgré le silence obstiné de M.
Albert Sarraut, il a fait a.ppel aux
représentants du pays qui, après exa-
men ont retenu sa pétition et décidé
mardi dernier, sur les conclusions de M.
Auguste nrunet., député de la Réunion,
auinom de la Commission des Colonies :
1° De réclamer au ministre des Colo-
nies de prescrire une enquête adminis-
trative sur les faits allégués par M. Bel-
lan contre M. le Résident supérieur
Beaudoin.
20 De réclamer également au ministre
des Colonies une enquête sur les condi-
tions dans lesquelles M. Bellan a été
mis à la retraite d'once.
Pierre Taittinger,
Déput de Parla. Vice président
de ta Commission de VAlffirie,
des Colonies et des Protectorats.
A LA CHAMBRE
«--. O-D -
AMENDEMENT
Privilège des banques coloniales
Au projet de loimodifiant les conditions
du rcnûllvelJrlTwnL du privilège des banques
de la Martinique, de In Guadeloupe, de la
Guyane et de la Réunion, M. Oatien Can-
dnce a aipporté un amendement ayant pour
objet tic décider que pondant une période de
trois ans anrès la cessation de leurs fonc-
- - - -
tions, le censeur légal et le directetiir de la
banque ne pourront occuper, soit dans la
colonie, soit hors la colonie, un emploi ré-
trihué par une société, par un gtrouipe de
personnes ou par une personne ayant con.
tracté a l'établi gisement fie crédit un ou
plusieurs emprunts qui ont motivé une ac-
tion litigieuse ou des sanctions réclamées
nu 'ministre des Colonies par la Commis-
sion de surveillance des banques colonjale.
0-0
AU SÉNAT
---4W--
DEBATS
Contingent de Légion d'honneur
La Haute Assemblée dans sa séance
d'hier a adopté le projet de loi portant une
nouvelle répartition des contingents de la
Légion d'honneur entre les divers départe-
ments ministériels. -
Ce projet.- était déjà venu on discussion
lors de lo. séance du 30 janvier.
M. Auber, le sympathique sénateur de
la Réunion, avait alors fait gd-optea, un
nmendem-ent portant de in Ó. 20 les rosettes
d'officier et de 90 à 120 les croix de cheva-
lier mises annuellement a la disposition
du ministère des CoTonics ; ce projet avait
été renvoyé a la Commission.
DANS LES COMMISSIONS
Commission sénatoriale des colonies
La composition du Bureau de la Com-
mission sénatoriale des Colonies est ainsi
fixée pour 1920 :
Président : M. SchrAmek.
Vice-présidents : MM. Messimy et Buhan.
Secrétaires : MM. Auber et Lémery.
Commission de l'Algérie
Le Sénat a élu 'hier les 18 membres de la
Commission de l'Algérie au Sénat. Ce sont :
MM. ATbert Mahieu, Comte d'Alsace, Au-
ber, Général Bourgeois, Cfcagnaud, CuttoJiA
Charles Dumoiit, Dur ou x (Alger), Gasser
(Oiran\ Hervoy, Hugues Le Roux, LiNlte-
hant-colonel Jasee, De Landc-lmont, Le
Hars, Manger, Maurice Ordinake, Pedcbi.
dou et Va Hier.
AU CONGO BELGE
OKV- -
Le caoutchouc
En 1924, le Congo belge a exporté sur la'
BefafPquc (Anvers) tant en caoutchoucs syl-
vestres qu'en caoutchoucs de plantations,
400 .tonnes de ce .produit. On peut compa-
rer ce chiffre a celui des exportations lo-
bales de l'Indochine (5.500 tonnes en 1924)
et surtout à ceux des Indes néerlandaises
(175.000 tonnes) Les caoutchoucs sylvestres
de provenance congolaise seraient préfé-
rés, sur le mal'ché d'Anvers, à ceux prove-
nant des « 'hévéas Il et, en général, aux
produits originaires d'Extrême-Orient.
A Anvers, on cotait le 12 février :
Marché à terme. Crêpes et feuilles, le
kilo : fév. 15.25 (id.) - mars, 15.25 (id.).
Tendance calme.
Un tour de vis
--J---'
Ou a dit et répété, on
a chanté sur ious les tons
que les forces vives du
pays devaient être stimu-
lées, que la production de-
vait être encouragée, que le
pays devait tendre à se
suf fire à lui-même.
En parlant dit pays, on
a eu la bonté d'y comprendre, comme de -juste,
les colonies. Les colonies sont le grenier de la
France. Elles sont là pour lui fournir toutes
1 matières complémentaires, et se substituer à
elle pour combler le déficit de sa production
ei lui assurer au besoin fa grosse part de sa
nourriture qt/otidiemte. Les colonies ont ré-
pondu à l'appel de la métropole.
Il est inutile de rappeler Veffort qu'elles
ont effectué pendant la guerre. C'est de l'lris-
toire. Mais depuis elles ont continué à pren-
dre au sérieux le rôle qui leur avait été at-
tribué dans Véconomique générale du pays.
Que Von se reporte aux tableaux de détail
au commerce colonial, et Voit verra de quel
important appoint elles ont marqué dêfiniti.
ventent leur place dans notre vie nationale,
avec quelle ardeur elles ont donné à leur pro-
duction un développement en rapport avec
les appels qui leur étaient adressés. Elles fe-
ront plus encore, car elles sont capables de
faire davantage. A condition toutefois, que
Von tienne compte de ICLlrs besoins, qu'on
leur continue une aide futélaire, faute de
quoi elles reviendront à leurs hésitations.
- Or, l'Algérie, qui viellt en ces dernières
années, de parcourir d'heureuses étapes dans
la vie dit progrès économique, sur qui la
France compte avec raison pour lui fournir
les matières alimentaires aClIlalldécs, à titre
très onéreux, à Vagriculture étrangère, l'Al-
férie commence à souffrir d'une crisf^capa-
hie, si on ne la combat pas immédiatement,
de compromettre très sérieusement la future
récolte.
Vagriculture algéricnne est sous la dépen-
dance étroite du crédit. Elle ne peut se livrer
à la préparation des terres, aux ensemence'
ments, aux travaux de la récolte, si elle n'est
pas mise en possession d'avances financières
suffisantes. Des caisses de crédit mutuelles
se sont créées qui, sous la garantie des colons'
eux-mêmes, empruntent aux banques Vargetti
nécessaire aux campagnes agricoles. Depuis
que cette organisation bancaire fonctionne,
les résultats ont dépasse les espérances. Les
crédits accordés sont rentrés à V heure dite
et les opérations des caisses mutuelles ont
pris une extension heureuse, propice au dé-
veloppement de Vagriculture, favorable à la
1 prospérité énérule, satisiaisanfe pour les be-
I soins mêmes de la métropole.
Malheureusement, tout rc motwement si
fécond en résultats est arrêté par la suppres-
sion brusque et inattendue des crédits agrico-
les. Les banques refusent de nouvelles avan-
ces, ne reçoivent même plus les bordereaux
présentés à Vescompte. L'inqui!tuil{' s'em-
pare du public. A tout prix, il faut Vemp?-
cher de se transformer en panique.
Mais quoi faire ? Il est nécessaire de savoir
que le point de départ de cette crise provient
de certaines difficultés éprouvées par la Ban-
ane de VAlgérie - et dont le contre-coup est
directement, immédiatement ressenti par nos
colons. La totalité des billets de notre Ins-
tlttti colonial démission est en circulation, et
suffit à peine aux besoins courants. D'où Vim-
possibilité d"1 ouvri' des crédits que le manque
de monnaie ne fourrait couvrir. Les autres
établissements bancaires, à qui les colons ont
dû retirer leurs dépôts, ne trouvant pas la
possibilité d'accroître, auprès de la Banque
de l'Algérie, leurs facultés de réescompte,
ferment, à leur tour, leurs guichets.
Il ne faudrait -cependant pas disposer de
sommes fabuleuses pour faire disparaître
cette pénurie. Trente millions suffiraient pour
assurer la marche des caisses de crédit mu-
tuel agricole. C'est le chiffre indiqué au Gou-
verneur Général par la fédération des Asso-
ciations agricoles lors de la visite qu'elle
vient de faire au Chef de la Colonie pour lui
communiquer son émotion et lui demander dit
secours.
La Banque de VAlgérie se déclare impuis-
sante à fournir cette somme, si dispropor-
tionnée pourtant avec les capitaux énormes
qu'elle fait circuler sous forme de billets.
Elle a demandé au Conseil d'Etat, par Vin-
termédiaire du Ministre des Finances, l'au-
torisation de faire, une émission supplémen-
taire de deux cents millions. Par trois fois,
me dit-on, cette sollicitation a été produite,
et par trois fois repoussée.
Il y a, je sais bieu, le spectre de l infla-
tion qui plane au-dessus de la planche à bil-
lets, Mais il y a aussi le spectre d'une ré-
colte manquée qui hante le sommeil des co-
lons algériens. Il n'est pas admissible que
le désastre qui menace Vagriculture .algé-
rienne, et qui serait si préjudiciable à la
France clle-mbue, ne puisse pas cire évité.
Nous adjurons M. le Ministre des Finances
de vouloir bien faire étudier ce problème, qui
nous émeut et nous inquiète. Nous sommes
certains que sa sollicitude en donnera bien
vite à rAlgérie la soluHon satisfaisante.
J. Gnsssr,
Sénateur d'Oran.
«b
A L'OFFICIEL
La démission de ses fonctions de Conseil-
ler Privé titulaire de la NouveHe-Ca-iôdonie
et déppnclnncc offerte par M. Dcferrière est
acceptée.
La politique indioene
du Souvemeur Bfinerai intonsHi
L'une des plus grandes difficultés qui, en
Afrique Eiquatoriale française, s opposent à no-
tre action, est la dispersion des familles, et par-
fois même des individus ; cette dispersion est
en grande partie, une conséquence de notre oc-.
cupation. Les longs déplacements pour les be-
soins du commerce et de la pénétration ont af-
faibli des cadres d'une société indigène autrefois
forte par nécessité ou par crainte.
La liberté des individus instaurée par la
France ne doit pas les soustraire à leurs devoirs
envers leurs familles ni même envers la collec-
tivité.
M. le Gouverneur Général Antonetti s'est
donné comme tâche de maintenir la conscience
de ces obligations et de guider l'indigène vers
le mieux-être commun.
A l'heure actuelle, en face de notre volonté
civilisatrice, nous ne trouvons plus qu'une pous-
sière d'individus dispersés qu'il faut poursuivre
dans la forêt pour seulement les dénombrer. It
n'y a pas de progrès possible dans ces condi-
tions. L'individu isolé est incapable de lutter
contre une nature puissante et nous ne pouvons.
lunsi, l'y aider.
Pour organiser la pzophylaxie des épidémies,
contrôler l'indispensable extension des cultures
vivrières, esp é rer une amélioration des procédés
agricoles, songer à introduire de nouvelles in-
dustries, dans ce pays presque entièrement dé-
pourvu de voies de communication, il faut faire
des étapes entières pour atteindre un ménage et
iges enfants. L'obligation pour les indigènes Je
lie grouper n'est donc point une contrainte sans
tégitimité, et, comme les Annales Coloniales
r ont exposé il y a quelque tempe, le Gouver-
neur de rOubangui-Chari, M. Lamblin, est
déjà entré dans cette voie avec un complet suc-
cès, et grouper les Boubous et les Yackpas
n'était pas chose facile. C'est, d'ailleurs, 1'n
timple retour à l'état de choses antérieur à no-
tre occupation et dont les erreurs inévitables du
début ont seules permis la désagrégation.
Lorsque nous aurons devant nous des groupe-
ments organisés, nous pourrons alors remplir les
obligations que nous avons contractées dans ce
pays décimé par tant de maux.
pa L'Administration ne pouvant se cantonner
dans un rôle fiscal et policier, dans une circons-
cription où nous sommes aujourdo hui à peu près
impuissants à exercer notre tutelle sur 7 à 8.000
familles éparaes sur un territoire grandi comme
un département français, nous veillerons effica-
cement et facilement sur une centaine de villa-
ges de 300 habitants.
L hygiène des populations se trouvera plus
facilement améliorée, de même que pourront
être combattues lès maladies endémiques qui les
déciment, la misère qui les étiole.
L'Administration pourra enfin veiller sur
elles en leur donnant la notion de la vie des
sociétés; en éveillant en elles ce désir de mieux-
être qui est la caractéristique essentielle de la
civilisation.
En résumé, M. le Gouverneur Général Anto-
netti, dont on connaît l'activité, a formulé ainsi
les grandes lignes du programme de politique
indigène qu'il compte suivre :
Régénération physique des races par une
politique) alimentaire soutenue, une amélioration
de l'outillage et des méthodes de culture actuel-
lement primitives ; lutte incessante contre les
maladies endémiques.
- Reconstitution de la Société indigène par
le rétablissement des groupements traditionnels
et l'affermissement des hiérarchies ancestrales.
- Premier appel à la collaboration. de l'éli-
te indigène tant pour la conduite des groupe-
ments reconstitués que pour 'radnMmstration de
la justice dans toutes les questions d'ordre civil
ou menus délits intéressant les autochtones.
Ce programme complète admirablement les
grandes directives données par M. Edouard Da-
ladier, ministre des Colonies, dont fa sollici-
tude envers les populations indigènes ne cesse
de se manifester.
La fameuse pierre du UbSria
Au cours d'une mission allemande de
films plhotog'l'ruphiqucs qu'il dirigeait au Li-
béria, M. Han s SCmburgk, a rapporté :t
Haftbtfurg une énorme pierre fétiche trou-
v6c ,dans une grotte sacrée ne la province
(le Golah,
Sur\:ettc "pierre qui mesure prés d'un
mètre de diamèttre est scalpé en relief un
Il alligatore » objet: de vénération de la part
des pacifiques habitants de cette région,
comme un convenir de TesDrit ancestral.
L'Alligatore est l'fjmblême de la (puis-
sance sûr 'lcr.l'c et dans l'enu et l'expression
de la souveraineté amiphibic et du rarac-
lèiv ptirmaniiiit de leurs dornailllcs. Cette
relique no «emble pas être considérée com-
me un dieu national pnr la plupart des in-
digènes auxquels le Gouvernement accorde
la plus grande liberté religieuse en tant
qu'iil n'y a nueum conflit avec les lois sla-
tutau'cs de la Hùpublique.
Malgré les protestations des gens de Go-
lah et des aufaes kiJms, qui considérèrent
t'enlèvement de 1' Il Aliligatore n comme un
sacrilège, ,ln. -pierre sacrée fut embarquée
ù Kiy.'tovvn ». boo'd du « Wadaï )1, Mais à
runirivéo à ITaniibuurg. elle Tut saisie par les
autorités A la requête du Gouvernement li-
bérien.
M. SchoniburglN eut beau, présenter un
certificat on due forme signé du chef Para-
mount du -Golaih (qui ne sait pas écrire en
anglais), le Goirvememenf. libérien main-
tint sa réclamai ion el la pierre fameuse a
été envoyée au Liberia par les soins de
l'honorable M. Massegudi, consnl général fi
Hambourg de la République noire africaine,
caine.
L'aviation coloniale
ou
Paris-Tchad
L'accident du « Jean-Casale »
Voici quelques renseignements parvenus
au sujet de 1 accident du fean-Casale, sur-
venu à Niamey.
Le sous-secrétaire d'Etat de l'Aéronauti-
que a reçu hier du colonel de Goys le télé-
gramme du ii février, parti de Bamako :
L'accident de Vavion du colonel Vutllemin
a été probablement causé par la mauvaise
position du plan fixe d'arrière.
Après avoir cabré au déPart, Vappareil
glissa sur l'aile.
Malgré les efforts du pilote, et bien que
Vêquipage déployât le plus grand sang-froid
pour rétablir l'équilibre en profondettr,
l'avion s'écrasa au sol.
L'état du colonel Vuillemin est grave; ce.
lui du capitaine Dagneatrx est très satisfai-
satit; enfin, celui du sergent Knectit est ré-
servé.
Le gouverneur de 7Jnder me télégraphie
son arrivée -!Jollr ieudr.
--. - - - L - 1 Colonel DE GOYS.
On le voit, c'est à un défaut de stabilité
qu'il faut attribuer, pour l'instant, cet ac-
cident.
D'après des renseignements complémen-
taires, le colonel Vuillemin aurait une cuisse
fracturée et de nombreuses blessures à la
tête; le sergent Knecht aurait les deux bras
fracturés et l'on craint à son sujet une frac-.
ture du crâne. Enfin, le capitaine Dagneaux
aurait le poignet fracturé.
Un raid belge
Bruxelles-Congo
Nous.avons annoncé il y a quelques jours
que nos amis belges organisaient à leur tour
un raid colonial.
Hier, en effet, le lieutenant-aviateur
Thieffry, à bord du trimoteur Princesse-Ma-
rie-f osé, piloté par t'aviateur Roger, ayant
comme mécanicien de Bruycker, a quitté
l'aérodrome de Haren, dans d'excellentes
conditions, à 8 heures exactement, en vue
d'effectuer la traversée aérienne de Bruxel-
les à Kinshassa-Léopoldville (Congo belge).
L'appareil a roulé à peine trois cents mè-
tres, puis a décollé magnifiquement avec sa
charge complète.
Le ministre des Colonies, M. Carton, as-
sistait au départ.
Voici le programme de route avec l'indi-
cation des grandes escales :
1. Bruxelles-Perpignan 900 kil.
2. Colomb-Béchar 1.430
3, OuaI 1 en .,.,. 960»
4. Gao 1.000
5. Zinder 1.150 -
6. Fort-Lamy..,. t' 860 -
7. Bang-ui 1.100
8. Lc'opoldville-Kinshassa 900 -
Total. 8.300 kil.
En dernière heure, on apprend que jus-
qu'à Châlons-sur-Marne, le voyage alla bien,
mais, peu après, une tempête de neige obli-
gea l'équipage à atterrir à Laperrière (com-
mune de Foiseul-la-Ville) à 45 kilomètres
nord de Dijon.
Le mécanicien répara un tuyau d'essence
qui s'était .rompu et le pilote ayant repris
son vol, atterrit à Dijon à 14 h. 25.
Thieffry est reparti dans la journée en di-
rection de Perpignan.
«ge>
orienu Dm de ruame des sports
00 -
Les membres de cette Académie, réunis
hier soir, ont décerné le Grand Prix annuel
de 10.000 francs.
Fondé en 1911 par M. Henry Deutsirh de
la Meurtho. ce Grand Prix vint récompen-
ser de nombreux avialeurs : André Beau-
mont., Roland Garros, Pégoud, Guynemer,
Fonck, Vuillemin et l'aviation militair.
avec 19 bénéficiaires m 1914.
Pour 1924, c'est encore l'aviation qui se
trouve h l'honneur. C'est, en effet, au ca-
pitaine aviateur PeWetier dj'Oisy que l'Aca-
démie des Sports a accordé cette fois son
Grand Prix, à Pelletier Õ'Oisy et, naturel-
lement, a l'adjudant Besin, qui accompa-
l gna « Pivolo » dans le raid Paris-Tokio, un
des phis remarquables exploita dp. l'avia-
tion française.
de -
CONFÉRENCE DE L'OPIUM
I-o----
Nous avons annoncé hier la fin des tra-
vaux de celle conférence qui s'était ouverte
le 3 novembre dernier.
Le protocole adopté et présenté par les
délégations française et anglaise dédlare
que les puissances signataires s'enga-
gent à renforcer les mesuires qu'elles ont
diéja prises conformément à l'article 6 de
la convention de la Haye de 1912 et, s'il
élait nécessaire, à en (prendre de nouvelles,
pour réduire, dans un délai de 15 ans, la
consomma lion de l'opium préparé dans les
-il,- leur autorité.
Ce délai commencera à courir des que les
pays qui cultivent l'oipium auront assuré
l'exéculian effective d't'R dispositions néces-
soires pour empêcher que 1'ex.porlalion de
l'ûpium brut hors des territoires soumis il
leur aulorilé ne constitue un obstacle sé-
rieux à la réduction de la consommation
dans les pays où l'usage de l'opium préparé
resle temporairement autorisé.
l'ne commission nommée par le Conseil
do la Société des nations sera chargée, le
moment venu, de constater l'exécution d-
fective de ces dispositions. Sa décision sera
sans appel.
Tous les Etals représentés ¡\ la confé-
rence, à l'exception « de la Chine et des
Elats-lînis, ont signé l'accord additionnel a
la convention internationale de l'opium de
la Haye de 1912, élaboré par la conférence.
Le protocole iiqr] de la conférence a été
signé par rEnupire britanniqne, les Tndies.
la France, le Japon, les Pays-Bns, le Por-
tugal. le Siam.
Les prohibitions alcooliques
en A. O. F.
Un arrêté définisasiit les alcools de
traite et les boissons alcooliques prohibées
en Afrique Occidentale Française, vient
d'être pris par le Gouverneur Général, M.
Carde. Il détermine en même temps les
nwsures d'application pour l'exécution des
disvositions (lu décret, du 1fi mai 1921-
- -,- - - -- -- - - - - -- - - --. - ----
En voici les dispositions essentielles :
Article premier. Les boissons alcooli-
ques réputées « alcools de traitt i), dont
l'importation, la circulation, la vente et
lia détention en Afrique Occidentale Fran-
çaise sont interdites par le décret du
15 niai 1921 et les boissons alcooliques
qui peuvent être importées, mises en cir-
culation, vendues et détenues dans lfe
même territoire sont définies dans le ta-
bleau ci-dessous :
Alcools do traite (prohibés)
1° Boissons alcooliques de toute nature
d'une teneur de lY.JQ et au-dessus ;
2° Boissons alcooliques de toute nature
et de tout degré additionnées de stupé-
fiants, notamment de cocaïne, haschich,
opium ou leurs dérivés.
30 Boissons ulcooliques de toute nature
et de tout degré contenant un alcool autre
que J'alcool éChyliflue :
- 4" Absinthe et. liqueurs similaires d'ab-
sinthe définies par le décret du 24 octobre
1922 et toutes autres boissons alcdôldquefl
renfermant des essences ou produits chi-
miques reconnus nocifs ;
5° Alcools (te menthe ne présentant pas
la composition donnée encontre sous le
paragraphe 2 ;
G0 Toutes autres boissons alcooliques ne
répondant pas it la composition des eaux-
de-vie naturelles, des rhums et talias don-
née ci-contre sons le paragraphe 3, ou ré-
pondant a cette définition, mais ne satis-
faisant pas aux conditions d'origine ou de
transport requises par le même paragra-
phe, ou dont les justifications sont recon"
nues inappl-icables ;
7° Euux-de-vie et liqueurs de marques
non autorisées par le Gouverneur Général
ou présentées en récipients d'une conte-
nance non autorisée, ou accompagnées de
justifications reconnues inannlicahles.
a,- -. - - ---
Eaux-de-vie et liqueurs autorisées
1° Alcools a haut titrage destinés .aux
formations hospitalières, aux laboratoirefl
et aux pharmacies ou à certaines indus-
tries, dans la limite des quantités maximal
autorisées annuellement par les Lieute-
nants-Gouverneurs après avis des autorité$
locales.
2° Alcools de menthe titrant 85° et au
dessus, a base d'essences naturelles de
menthe, sans aucune addition de produits
synthétiques.
j° Eaux-de-vie naturelles fines d'une te-
neur inférieure il 05°, importées en fûts ou
en bouteilles, et provenant exclusivement
de la distillation du vin, du cidre et ua
poiré, non privées, par suite d'une recti-
fication consécutive a la distillation, de
leurs caractères spécifiques.
Rhums et tafins, d'une teneur alcoolique
inférieuro à. G..o. importés en fûts ou en
bouteilles et provenant exclusivement de
la distillation soit du jus de la canne à
sucre, soit des mélasses ou sirops prove-
nant do la fabrication du sucre et non pri-
vés, par défécation, des principes aromati-
ques auxquels les rhums -et tanaR doivent
leurs caractères spécifiques.
Eaux-de-vie fines, en bouteilles, exclusi-
vement, provenant exclusivement de la fer-
mentation alcoolique et de la distillation
des cerises, mérises, prunes, mirabelles,
quetches et de tous autres fruits non pri-
vées, par suite d'une rectification consé-
cutive à la distillation, de leurs caractères
spécifiques, lesdits rhums, tafias et eaux-
de-vie devant satisfaire aux conditions sui-
vantes :
a) Soit être accompagnés d'une certificat
d'origine délivré par les administrations
des Douanes ou accises des pays de pro-
duction, légalisés pnr les autorités consu-
laires françaises, reprenant les marques et
numéros des filIs pour les eaux-de-vie dont
l'importation peut être effectuée en fûts ou
des caisses d'emballage pour les eaux-des-
vie dont l'importation ne peut être effec-
tuée qu'en bouteilles et attestant : 10 Que
les eaux-de-vie et tafias ont é obtenus
aux lieux de production des vins, cidres
et poirés, de la carine a sucre ou des fruits
dont ils sont extraits - 2° Qu'ils nrovien-
nent exclusivement de la disTmatiOl; de ces
vins, cidres, poirés jus de canne à sucre,
mélasses ou sirops provenant de la fabri-
cation du sucre ou des fruits, sans avoir
subi aucune des rectifications ou déféca-
tions visées ci-dessus, parvenir directement
des lieux de production ou, en cas d'impor-
tation indirecte, élre accompagnés d'un se-
cond certificat délivré par les Douanes du
pavs où ils ont séjourné, légalisé par l'au-
torifé consiiTairo l'ranriîlsc Pt attestant que
durant le séjour dans en pays ils n'ont suhi
nucun transvasement, ni aucune autre ma-
niplllation.
b) SoiL élre accompagnés de l'acquit
blanc de la régie française ou du hullehn;
certificat d'origine annexé a l'acquit blanc
de régie, modèle 1903, ou du bulletin-talon
de l'acquit blanc, formule 172 dûment vi-
sés par la Douane du pur-, d'embarque-
ment.
4° Eaux-de-vie et liqueurs de marquas,
en bouteilles el en cruchons de toute con-
tenance. pour les liqueurs, d'une conte-
nance minimum de 66 ou de 75 rentihtres
selon les usages comereinux des pays do
production pour les eaux-dc-vic naturelles
définies ci-dessus, autorisées par permis
spécial du Gouverneur général délivré
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l'article :1 c.i-après, ou accompagnés d'un
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