Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1925-01-29
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 29 janvier 1925 29 janvier 1925
Description : 1925/01/29 (A26,N16). 1925/01/29 (A26,N16).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
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Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
VINGT-SIXIEME ANNEE. No 16
bli NUMERO : a CJLNI IN.iie
JEUDI SOTR, 29 JANVIER IDM.,
Les Annales Coloniales
es. nna. es. "nIa es
JOURNAL QUOTIDIEN
ui AKTICUS PUBLIÉS PA1 -Lu AMNALIS COLONIAL»" SONT LA PBOnUBTÉ
EXCLUSIVE DU JOURNAL
Lm Ammcn HMelam M uni reçut» «ut Bvrtmx duJmtmmlêUan» ImAgtncea JtPmUMié
DIRECTEURS : MARCEL RUEDEL et L.-G. THÉBAULT
RUaeLi- et iéniilitratiM : 34, Ru. du Mont-Thabor, PARIS-1" Me,IIHe : LIIJfII 19-17
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Les troubles chinois
et les intérêts européens
1
Les Annales Coloniales se sont sou-
vent préoccupées de l'agitation chinoise
et de la répercussion qu'elle pourrait
avoir sur les intérêts européens et notre
politique en Extrême-Orient. A maintes
reprises, l'attention a été attirée sur la
situation assez sérieuse créée par des
rivalités intérieures et sur la désorgani-
sation produite par l'absence de tout
pouvoir régulier dans ce vaste empire
«ui occupe une bonne moitié de l'Asie.
JLe voisinage immédiat de nos posses-
sions indochinoises rend cette crise par-
ticulièrement grave et oblige la France
à en suivre les différentes phases avec
me extrême attention.
Dans ces derniers temps, une véritable
scission s'était même produite entre les
Etats du Nord et ceux du Sud, et ces
derniers ne semblaient plus obéir à l'ins-
piration du pouvoir central de Pékin.
L'agitateur Sun Yat Sen que les
derniers télégrammes de Pékin représen-
tent comme très gravement malade
avait refusé de reconnaître l'autorité du
aouveau Président de la République et
avait institué, à Canton, une sorte
d'organisation autonome s'appuyant
sur des mercenaires, recrutés parmi les
mécontents ou les bandes de pirates qui
ont toujours écumé cette partie de la
Chine.
Llllprésence de Sun Yat Sen à Can-
IOK), avec les pouvoirs dictatoriaux qu'il
s'était octroyés à lui-même constituait
an danger, car l'ancien chef républicain
affichait nettement des idées xénophobes
et avait mené avec les Soviets de Russie
des relations assez étroites.
L'Indochine était trop près de lui et
les Français trop mêlés à ses destinées
pour qu'il n'ait pas, à diverses repnsCb,
manifesté à leur égard des sentiments
peu favorables. Les Anglais de Hong-
Kong n'étaient pas traités avec beau-
coup plus de sympathie.
Toutefois, comme il semblait encore
exister un gouvernement régulier à Pé-
kin autour duquel se groupait le corps
diplomatique, et l'attitude de Sun Yat
Sen pouvant être considérée comme
an acte de rébellion accidentel, on était
en droit de ne pas prendre trop au sé-
tieux les déclarations ou les menaces
tfe l'agitateur cantonnais. Il convenait,
tout de même, de surveiller ses faits et
geste et de déjouer, au besoin, les me-
nées qu'il aurait pu ourdir.
On sait que les gouvernements alliés
sont intervenus plusieurs fois pour s'op-
poser à des excès de pouvoir suscepti-
laies de compromettre la sécurité des Eu-
ropéens à Canton, et qui, en tous cas,
constituaient une violation des traités.
Comme le pouvoir central était impuis-
sant à prendre les mesures que nécessi-
taient les circonstances, les puissances
étrangères ont été amenées à faire quel-
les démonstrations qui prouvaient net-
tement qu'elles étaient bien décidées à
sauvegarder elles-mêmes le respect de
leurs droits.
Sun Yat Sen n'avait pas toujours non
plus l'opinion publique avec lui, car on
commençait à trouver très lourde la do-
mination qu'il exerçait sur le pays et les
négociants, qu'il avait en partie ruinés,
loi faisaient déjà une opposition qui
avait même revêtu, dans les derniers
temps, une forme violente. ,
Si les événements du Nord ne s'étaient
pas produits si hâtivement, il est à pré-
sumer que Sun Yat Sen n'aurait pu se
maintenir à Canton où ses meilleures
troupes commençaient à l'abandonner,
alors que les provinces voisines lui mon-
traient de plus en plus leur hostilité.
La défaite de Ou Pei Fou ou plutôt
la désertion de ses officiers et de ses sol-
dats, le renversement du Président de
la République Tsaokoun et l'indécision
qui règne à Pékin où aucun chef vrai-
ment digne de ce nom n'a pu encore
établir son autorité, ont singulièrement
aggravé la crise dans laquelle se débat-
tait la Chine depuis assez longtemps.
Cette dernière révolution semble avoir
été favorable à Sun Yat Sen qui a im-
médiatement quitté Canton où il sera
vraisemblablement peu regretté pour es-
sayer de faire triompher ses idées ou
plutôt d'imposer son autorité auprès de
ceux qui viennent de s'emparer du pou-
voir. Il a fait tout récemment à Shanghaï
des déclarations assez violentes que l'on
a pu considérer comme le programme
d'action dont s'inspirerait, sans doute,
le gouvernement de demain, constitué
aous ses auspices avec cette formule :
« la Chine aux Chinois et l'expulsion
des étrangers ».
On a aussitôt prétendu que, s'ap-
puyant sur les Soviets de Russie et sur
le Japon, qui saisirait avec empresse-
ment une occasion de faire pièce aux
puissances alliées dont il n'a pas eu à se
louer, le nouveau gouvernement chinois
dénoncerait tous les traités passés avec
les pays étrangers, répudierait tous les
engagements pris précédemment envers
eux, pratiquant désormais rigoureuse-
ment la politique de « la porte fermée n.
Il reviendrait, par suite, aux tradi-
tions primitives de l'ancienne dynastie
mandchoue. Alors s'ouvrirait en Asie une
nouvelle ère de conflits auxquels les
puissances, à peine remises du formida-
ble ébranlement de ces dernières années,
devraient à nouveau participer avec un
aléa de conséquences assurément fort
inquiétant.
N'est-ce pas alarmer à tort, en tous
cas, un peu prématurément, une opinion
européenne déjà extrêmement nerveuse?
Le langage tenu par Sun Yat Sen, qui
ne sera sans doute jamais dictateur, sa
mort semblant proche, ressemble assez
aux propos d'un rhéteur qui, n'ayant en-
core aucune responsabilité, se plaît à flat-
ter les masses dont il voudrait bien ainsi
acquérir toutes les bonnes grâces. Il ne
fait qu'imiter l'exemple de tous les dé-
magogues qui, pour mieux frapper les
esprits, forcent la note, mais se gardent
ensuite d'appliquer rigoureusement leurs
théories.
Assurément, il y a en Chine un vieux
levain d'hostilité et de haine contre
l'étranger qu'il convient d'exploiter par-
fois pour détourner l'attention publique
des difficulté intérieures et lui donner
un aliment en pâture. L'étranger, c'est
le barbare que l'on c h argeait autrefois
de tous les crimes et de tous les forfaits
et que l'on assimilait à un danger so-
cial. Aujourd'hui, on le considère com-
me un corrupteur qui, sous des dehors
de civilisation, a introduit, avec ses ins-
titutions et son commerce, des moyens
et des pratiques qui oppriment le peuple
chinois et le démoralisent pour mieux
l'accaparer.
Cependant, depuis un siècle, les idées
ont fait leur chemin. Le Japon n'a pas
trouvé si mauvaises cette civilisation et
cette culture européennes auxquelles il
doit la place qu'il tient maintenant dans
le monde. Et la Chine elle-même n'a-t-
elle pas profité de nos conquêtes intel-
lectuelles et de nos progrès scientifiques ?
Ses négociants, souvent à nos dépens,
ne se sont-ils pas enrichis chez ces étran-
gers ou dans les pays soumis à leur in-
fluence? A l'ombre de leur drapeau, que
ce soit dans les colonies anglaises ou
françaises, aux Philippines, dans les In-
des Néerlandaises ou dans quelques vil-
les d'Amérique, les commerçants chinois
n'ont-ils pas connu une prospérité
inouïe due à la protection qui leur était
accordée? Les jeunes Chinois n'ont-ils
pas été en Occident ou aux - Etats-Unis
pour s'initier aux bienfaits de notre en-
seignement ou de notre éducation ?
On ne peut plus détruire ce qui a été
fait, car nous avons maintenant dans la
place des alliés qui instinctivement réa-
giraient contre une politique qui, sous
une étiquette de nationalisme, heurte-
rait lies intérêts du pays et consommerait
sa ruine.
>
Maurice Bouilloux-Lmfont
Vicc-Présidcni de la Chambre,
Député du Finistère.
A ri'îlysé©
M. Gaston TVmmergue, Président de la
République a reçu hier M. Moreau, direc-
teur énÓral de la Banque d'Algérie, qui lui
a l'omis le compte rendu des opérations de
cet important. Etablissement pour l'exer-
cice 1923-1924.
De Tunis au Tchad
Do
La mission Courtot, composée de plu-
sieurs autochenilles Citroën, et dirigée par
le colonel Courtot, est arrivée à DJanèt le
25 janvier. Sur les 300 km qui séparent
Fort-Polignac de Djanèt, la mission a
beaucoup souffert du froid sur les hauts
plateaux du Tassili des Azdjer. Pendant
fa nuit, le thermomètre marquait entre
–5® et -120. Le colonel Courtot a décidé
que le convoi restera à Dianèt une hui-
taine de jours pour permettre au person-
nel, très fatigue, de prendre du repos.
Les transports mariliaes
à Madagascar
00
Une des questions les
plus importantes pour la
mise en valeur de la Gran-
de Ile réside dans ses re-
lations maritimes avec la
métropole. Partout, en
eflet, à Madagascar, on
constate que si les efforts
de nos colons se traduis
sent par un accroissement intensif de la pro-
duction agricole et industrielle, la question
de l'exportation par mer de ces produits
reste très précaire depuis la guerre.
En effet ces produts sont difficilement
acheminés sur les ports d'Europe.
Après avoir été trop souvent tmmobilisés
à la côte pendant de longs mois, il risquent
de ce fait de subir une lourde dépréciation.
Madagascar, pour améliorer ses relations
maritimes, que les charges de l'armement
rend, depuis 1918, bien précaires, a insertt
à son budget pour V exercice 1925, une Stit-
vention de 4 millons pour les services de
cabotage qui relient entre eux les différents
forts secondaires des côtes est et ouest.
Ce n'est Pas tant, en effet, les relations
entre Majunga, Diégo-Suarez et Tamatave
d* une fart et V Eurofe d'autre fart, qui fai-
saient l'objet des doléances de la colonisation
de la grande lie, que la précarité des ser-
vices de cabotage assurés d'une façon irré-
gulière. Certaines escales sont restées quatre
et même cinq mois sans recevoir la visite
d'aucun navire. On conçoit facilement les
troubles frofonds affortés à la vie économi-
que et sociale par un tel état de chose : pas-
sagers et marchandises en souffrance, ravi-
taillement compromis, etc. Nous sommes
autorisés à fenscr que le sacrifice consenti
pécuniairement par le budget de Madagascar
a comme contre partie une utile convention
plus étroite avec la compagnie concession-
naire : il ne faut pas perdre de vue que le
prestige du pavillon doit itre maintenu, mais
il est impossible d'entraîner à des opérations
financières sans issue les compagnies de na-
vigation, d'autant plus que maintenant, les
exigences particulières se traduisent toujours
par des charges pour l'ensemble des contri-
buables, VEtat se trouve, on le sait, désor-
mais obligé de combler les déficits de toutes
les Sociétés de transports maritimes dl/ail-
lantes.
La situation améliorée par le nouveau
contrat permettra d'ailleurs d'étudier à loi-
sir d'importantes modifications à l'organi-
sation actuelle des transports. Il est hors de
doute que les voyages des navtres annexes
se traduiront toujours par un gros déficit,
tant que ces navires devront être mixtes,
c'est-à-dire, assurer à la fois les services des
passagers - et des marchandises. Cette obli-
gation rend nécessaire un double fersonnel :
naviguant et domestique, abrège leur séjour
sur rade en raison de la nécessité four les
fassagers de corresfondre avec les grands
courriers, ce qui a pour inconvénient de ré-
duire le tonnage embarqué. Je ne cite que
ces deux faits; il y en a d'autres. On peut
donc penser qu'une amélioration considéra-
ble des conditions actuelles de cette naviga-
tion serait obtenue en transformant ces na-
vires mixtes en cargos faisant de la navi-
gation purement commerciale, pouvant par
suite stationner sur les rades jusqu'à enlè-
vement comflct des marchandises en-niaga-
sins.
Quant aux passagers et à la poste, ils se-
raient acheminés sur les grands ports de Ta-
matave, Diégo-Suarez et Majunga par autos
et chemins de fer. Ce serait dont la nécessité,
pour le service des travaux publics, de créer
de nouvelles routes carossables reliant tous
les centres administratifs de la Grande lie
soit aux chemins de fer, soit aux ports ci-
dessus. Nous croyons savoir que ce projet
est à l'étude et serait exécuté sur le fonds
d'emprunt de 300 millions.
Lucien Gasparin.
Député de là Réunion.
Les danonses MiliBires coloniales
--0-0--
Le Gouvernement va demander à nos colo-
nies une nouvelle contribution de 29 millions
aux dépenses militaires. Ce qui porterait nos
dépenses militaires aux Colonies à (194 + 29)
223 millions. L'A gence Coloniale Françai-
se -- fait - un relevé comparatif - des dépenses mili-
taires coloniales.
L'Italie avait, en 1914, un budget militaire
colonial de 10 millions de lires (pour la Libye,
l'Erythrée, la Somalie. Or, ce budget a atteint
(dépenses ordinaires et extraordinaires) 352.
millions de lires en 1923-24. Les dépenses mi-
litaires de la Belgique au Congo représentent
19 millions. L'Espagne avait, au Maroc, 108
millions de dépenses militaires en 1914. Elle
en a eu plus de 300 millions en 1923, et le
chiffre de 1924 n'est pas encore connu.
Raz de marée anodin
--()-o--
D'après des dépftches de source anglaise,
nous avions annoncé que la locaflité de Por-
to-Alessandro-Pinda, au sud-ouest de Nfos-
samedes aurait disparu et qu'il y aurait
plusieurs milliers de victimes.
Le ministère des Colonies du Portugal
dédtfure que seul un banc die sable de 100
mètres de long, inhabité, a disparu, et qu'il
n'y a pas eu de vicUrncs.
A LA CHAMBRE
--
RAPPORTS
La Caisse d'Epargne de IalDt-Pierre
Nous avons, dans notre numéro de mar-
di, signalé le dépôt, par notre ami et col-
laborateur, M. Auguste Brunet. député de
la Réunion, de son rapport sur le projet
de loi impartiseant aux déposants de la
Caisse d'Epargne de Saint-Pierre, un dé-
lai pour le retrait de leurs dépôts.
Voici les conclusions de ce rapport :
On sait qu'aux termes de l'article 4 de
la loi du 7 mai 1863, lorsqu'il s'est écoulé
un délai de trente ans. à partir tant du
dernier versement ou remboursement que
de tout achat, de vente et de toute autre
opération effectuée à la demande des dé-
posants, les sommes que détiennent les
posants, d'épargne aux comptes de ceux-ci
caisses
eont placées en rente sur l'Etat, et les ti-
tres de ces rentes, comme les titres de
rente achetés, soit en vertu de la loi du 22
juin 1846. soit en vertu de la loi du 30 juin
18&1, à la demande des déposants ou d'of-
flce, sont versés à la Caisse des Dépôts et
Consignations pour le compte des dépo-
sants.
Faisant état de la catastrophe du 8 mai
1902, qui a détruit entièrement la ville de
Saint-Pierre, et anéanti !a comptabilité et
tous les documents de la Caisse d'Epargne
de cette ville, d'accord avec le Gouverne-
ment, propose le projet de loi dont la te-
neur suit :
Article unique
Par dérogation aux prescriptions de l'ar-
ticle 4 de la loi du 7 mai 1853, et en rai-
son des circonstances exceptionnelles dans
lesquelles s'est produite la catastrophe
du 8 mai 1902, qui détruisit la ville de
Saint-Pierre (Martinique), un délai de huit
années passé lequel ils seront forclos, est
accorde aux déposants de la Caisse d'épar-
S ne de Saint-Pierre pour le retrait de leurs
dépOta.
* QUESTION ECRITE
Le service de place en Afrique du Nord
M. Angoulvant, député dpmande à M. le mi-
nistre de la Guerre : 1* si la circulaire interpré-
tant l'article 9 du décret du 7 octobre IW9, sur
le service de place, a été abrogée ; 2" dans le
cas de la négative, si elle est appliquée à l'Al-
gérie, à la Tunisie et au Maroc et si, de ce fait,
un capitaine peut remplir les fonctions de ma-
jor de la garnison d'une place où il y a de très
nombreux ofiieiers supérieurs. (Question du 27
décembre 19514.)
- ) 18 Réponse négative ; 8* toute-
fois des considérations d'emploi intervenant
dans la désignation des officiera appelés a rem-
dans
plir les fonctions de major de garnison, l'ho-
norable député est prié de vouloir bien préciser
puisse
le cas particulier dont il s'agit, pour qu'il préciser
être répondu en toute connaissance de cause
à la question ci-dessus.
AU SÉNAT
0
DANS LES COMMISSIONS
Election de la Commission des Colonies
Le Sénat se réunica demain à 15 heures
dans ses bureaux pour procéder fi la dési-
gnation des membres de la Commission
des Colonies pour 1925.
Rappelons que cette Commission de 25
membres est appelée à examiner et à rap-
porter les projets et propositions de loi
concernant les Coionies, les Pays de Pro-
tectorat et les pays sous mandat.
Rapports et Décrets
––o-a––
Décret du 18 janvier 1925 modifiant le dé-
cret du 5 lévrier 1924 portant fixation du
tarit des frais de justice et organisation
de la comptabilité des officiers publics et
ministériels en Afrique occidentale fran-
çaise.
Décret du 18 janvier 1925 relatit à la régle-
mentation de l'alcool et des produits
alcooliques dans la colonie de Madagas-
car et dépendances.
Décret du 22 janvier 1925 par lequel les
pouvoirs conférés par le décret du 16 lé-
vrier 1923 susvisé par M. Bouchaut (Wil-
frid), en qualité de membre suppléant du
Conseil privé de la Guadeloupe et dépen-
dances, sont renouvelés, pour une nou-
velle période de deux années, à compter
du 16 février 1925.
(J. 0. du 28 janvier 12j.;
Décret du 21 janvier 1925 par lequel les
droits d'importation à percevoir en Afri-
que équatoriale française sur les bois-
sons distillées, fixés à 800 fr. par le dé-
cret susvisé du 22 octobre 1920, sont por-
tés à 1.200 fr. par hectolitre d'alcool pur.
Ces dispositions ne sont pas applicables
aux alcools pharmaceutiques destinés aux
formations chirurgicales et aux pharma-
cies.
Décret du 18 janvier 1925 réglementant la
chasse en Cochinchine.
(J. 0. du 29 janvier 1925.)
A L'OFFICIEL
Affectations d'administrateurs
M. Geismar, administrateur adjoint de 2*
classe des colonies, provenant do l'Afrique
occidentale française, a été mis à la dispo-
sition du Gouverneur Général, de Maxla,gias-
car.
M. Midliel (Claude), éllwo breveté de
rRcole coloniale, a été nommé Wëve ad-
ministrateur des colonies et mis h. la dis-
position du Gouverneur Général de l'Afri-
que occidentale française.
M. Pôuvreau (Marcel-Jules-Marie), élève
brevets de l'Ecole coloniale, a été nommé
61 èive administrateur des colonies et mis à
la disposition du Gouverneur Général de.
l'Afrique occidentalie française.
Lus electeurs de Tahiti protestent
court r DIBOlioo dB M. Cauact
OD
Le 8 juin 1924. les électeurs des Etablis-
sements Français de l'Océanie étaient appe-
lés à élire un délégué au Conseil Supérieur
des Colonies. Le corps électoral de cette co-
lonie, mécontent de M. Gratien Candace,
député de la Guadeloupe, qu'ils avaient élu
quatre ans auparavant, voulait avoir un autre
candidat, mais pour cette élection, comme pour
celle du 11 avril 1920, qui avait fait l'objet
de nombreuses protestations, l'Administration
locale veillait. C'est ainsi que le décret du
26 septembre 1920, qui intéresse les Etahlis-
sements Français de 1 Océanie, comme toutes
les colonies qui ont à élire un délégué au Con-
seil Supérieur des Colonies, n'y a été promul-
gué que le 13 décembre 1923, décret et pro-
mulgation faites au Journal officiel de la Co-
Ionie le 1er janvier 1924. Ce qui a rendu im-
possibles les relations nécessaires entre les élec-
teurs et un autre candidat que CaDdace.
Il est inutile de rappeler qu'en 1920, le
Gouverneur des Etablissements Français de
l'Océanie était Jocelyn Robert, l'acolyte de
Candace, que le ministre des Colonies s'est
refusé à renvoyer aux Antilles. Après les évé-
nements survenus à l'occasion des élections lé-
gislatives de 1924 à la Guadeloupe, personne
ne sera surpris que la candidature de M. Gra-
tien Candace au Conseil Supérieur des Colo-
nies pour les Etablissements Français d'Océa-
nie, ait été suscitée et soutenue par le même
Jocelyn Robert qui semble avoir voulu se spé-
cialiser dans l'art de truquer les urnes avant de
tomber Boisneuf.
L'élection de Candace fut donc assurée en
1920 par ce Gouverneur de triste renom. Des
protestations contre cette élection furent alors
adressées à* M. Albert Sarraut. ministre des
Colonies, qui les rejeta par un arrêté du 2
décembre 1921, et cet arrêté fut déféré au
Conseil d'Etat pour annulation par les plai-
gnants :
Ce n'est que le 1er août 1924 que cette
haute juridiction. « considérant que la durée
« du mandat des délégués au Conseil Supé-
(i rieur des Colonies est fixée à quatre ans, et
« qu'il résulte des pièces jointes au dossier
« que le sieur Gratien Candace a été proclamé
« élu le 10 juillet 1920, au'ainsi les pouvoirs
T'. ualitb om pn* s
« du sieur Candace en ladite qualité ont pris
« fin le 10 juillet 1924. que, dans ces condi-
« tions, les requêtes visées sont devenues sans
« objet », a décidé qu'il n'y avait pas lieu de
statuer sur ces requêtes.
La farce a été ainsi jouée 1 Le nègre comme
les é lecteurs de Tahiti appellent Candace, a
ainsi conservé ses fonctions. Délégué des Eta-
blissements Français de l'Océanie jusqu' au 8
juin 1924, percevant, durant quatre ans, l'in-
demnité allouée par le Gouverneur, sans que
les électeurs contribuables aient eu le pouvoir
d'en fixer le montant ou de la supprimer. Ln
effet, la Colonie n ayant plus d assemblée dé-
libérante, le Gouverneur dispose du budget t.
,sa discrétion, et r Administration locale a pris
ses mesures pour que M. Gratien Candace (Qt
seul candidat à la nouvelle élection qui a
donné lieu à des scandales dont le dernier
courrier Pacifique nous apporte les échos.
En dehors des arguments juridiques invoqués
par les protestataires pour établir l'inélébilité
du nouvel élu et les irrégularités dans l'appli-
cation des règlements en vigueur, ceux-ci font
valoir, avec preuves à l'appui, les pressions di-
rectes et indirectes de l'Administration locale
pour assurer l'élection de son candidat.
Comme à la Guadeloupe, où Jocelyn Ro-
bert a proclamé Gratien Candace en qualité
de député, le Gouverneur des Etablissements
Français de l'Océanie a mis son autorité PU
service de Candace.
Un Comité s'étant constitué pour opposer la
candidature de M. Raymond Poincaré à celle
de Candace, le Gouverneur a laissé inscrire
ce qui suit dans une affiche en langue tahi-
tienne du Comité Candace :
« M. Raymond Poincaré n'a jamais solli-
cité ce mandat. C'est pourquoi le Gouverneur
a adressé , t- rolestation au Procureur de la
République en lui ordonnant de poursuivre et
de faire juger ceux qui se livreront à cet acte
hypocrite. »
Sous la terreur de cette menace, beaucoup
d'électeurs n' ont pas osé voter.
Les faits incriminés dans le dossier remis à
M. le Ministre des Colonies sont repartis sous
quatre chefs d'accusations :
1 - Inéligibilité ;
2° Pressions directes et indirectes de 1 Ad-
ministration ;
3° Irrégularités dans l'application du décret
du 28 septembre 1920, organisant le Conseil
Supérieur des Colonies ;
4° Ecartement systématique des citoyens
non fonctionnaires chargés des opérations élec-
torales.
Nul doute que le Conseil d'Etat, oans sa
haute impartialité, n'accueille les justes récla-
mations des électeurs de Tahiti, désireux de
ne plus être représentés par Candace au Con-
seil Supérieur des Colonies.
.-–– -
CONFÉRENCE
--0-
M. Gaston Toseph. le sympathique directeur
de l' Agence Economique de l'Afrique Occi-
dentale Française, fera, le vendredi 30 cou-
rant, aux groupements industriels de Reims,
une causerie illustrée de films sur a la mise en
valeur de l'Afrique Occidentale Française x.
L'aviation coloniale
---0-0-
Paria Tdhad
On mande de Colomb-Béchar que les
avions de la mission de Goys ont quitté Le
terrain d'aviation hier, à 7 h. 45, pour
SIe rendre à Beni-Abbès. Au départ, les
honneurs ont été rendus à la mission par
toutes les troupes de 1a (garnison.
Un peu avant midi, un radio-4élégramme
annonçait que le Jean-Casale et le Roland-
Garros avaient atterri, à 11 h. 30, il Beni-
A!bbès.
Les aviateurs, qui auront procédé aujour-
d'hui à une nouvelle vérification des mo-
teurs et fait le plein d'essence, comptent
reprendre leur vol demain, 30 janvier, pour
atteindre Adrar. Là, ils demeureront jus-
qu'à l'arrivée des pièces de rechange de-
mandées, que leur apporteront les avion
de l'escadrille de Colomb-Bccliar.
On sait que le lieutenant-colonel Rim-
bert, qui remplace à l'aéronautique le co-
Jonol de Goys. s'est occupé mardi de l'ex-
péditions des pièces de rechange réclamées
par la mission arrêtée à Colomb-Béchar.
Pour la ligne Antibes-Tunis
Les essais continuent sur la future ligne
Antibes-Tunis. C'est ainsi que l'aviateur-
Marcheny a effectué dans la journée de
mardi la traversée de la Méditerranée.
A bord d'un hydravion bi-moteurs Mar-
cheny quittait Bizerte le matin, à 7 h. 20,
pour amerrir en rade dAjaccio, à 11 h. 44
Reparti à 13 h., l'aviateur amerrit à Anti-
be.8, à 15 h., ayant réalisé la traversée de
la
bes, Méditerranée en sept heures quarante
minutes, y compris l'escale de une heure
seize à Ajaccio pour ravitaillement.
La liaison aérienne Algérie-Niger
Au moment où se réalise la liaison
aérienne Algérie-Niger, il convient d'atti-
rer l'attention sur 1 effort accompli par les
aviateurs de l'Afrique Occidentale Fran-
çaise. Une base et des ateliers à Dakar,
une escadrille à Bamako, voilà pour le
matériel. Avec ces faibles moyens, le lieu-
tenant-colonel Tulasne et ses aviateurs onji
organisé, avec le concours constant de
l'Administration civile, toute une série de
terrains d'atterrissage permettant l'éta-
blissement de lignes aériennes entre Dakar-
Tambacounda, la Mauritanie avec Port-
Etienne et Atar d'une part, Dakar-Bama-
ko-Tomhouctou-Tcssalit en direction de
l'Algérie d'autre part ; enfin, sans comp-
ter des lignes intermédiaires la grande U-
gne Bamako-Ouagadoûgou-Niamey et Co-
tonou, vers le Tchad, d'une part, et le
Dahomey d'autre part, a été réalisée.
Non contents de préparer ainsi l'avenir,
avec l'autorisation du Ministre des Colo-
nies et du Gouvernement Général de
l'Afrique occidentale, les aviateurs de l'A'.
O. F. ont survolé le Sahara de Tombouc-
tou, jusqu'à Colomb-Béchar, avec trois
vieux appareils de série sans préparation
spéciale et sans autre précaution que l'en.
voi d'essence à Tessalit. Un tel exploit,
quoique bien imprudent, méritait d'être
signalé ; il convient de féliciter le lieute-
nant-colonel Tulnsnc, le capitaine Gama.
le capitaine Michel, l'adjudant Cadoux, pi-
lotes des avions ; les sergents mécani-
ciens Hilsenflck et Berg, de leur activité et
de la part qu'ils ont prise dans la pénétra-
lion saharienne. En - outre, en reconnais-
sant et en installant des terrains d'atter-
rissage à travers , l'Afrique Occidentale
française, notre aviation africaine a pré-
paré le succès des grands raids aériens
qui s'accomplissent actuellement.
t OMIIISATlof DES SE VICES
de la circonscription de Dakar
tt Dépendances
M. le Gouverneur Général Carde vient, par
un arrêté du 30 décembre 1924 que nous avons
signalé à la rubrique « Afrique Occidentale »,
dans le numéro du vendredi 23 janvier, de
procéder à l'organisation des services de la
circonscription de Dakar et Dépendances,
qu'un décret récent a placée sous son autorité
directe. Ce territoire se trouvait précédemment
dans une situation préjudiciable à l'essor géné-
ral de la capitale et du grand' port de l'Afri-
que Occidentale Française du fait que cette
ville et sa banlieue relevaient à la fois de plu-
sieurs autorités administratives dont les servi-
ces chevauchaient, et dont les efforts se contra-
riaient souvent.
Désormais, tout en demeura ot partie inté-
grante de la colonie du Sénégal, la circonscrip-
tion de Dakar et Dépendances ne sera plus que
sous la seule direction du délégué il) Gouver-
neur Général, chef unique qui prendra toutes
les décisions relatives au fonctionnement de
l ensemble des services de la circonscription.
Celte unité de direction qu' a pu ainsi réali-
ser M. Carde permettra l'exécution plus rapido-
et moins coûteuse des travaux d'aménagement-
de toutes sortes que rend nécessaire 1 impor-
tance sans cesse croissante de Dakar, grand e: *
cité maritime qui joue un rôle de premier plan
dans la vie économique de nos possessions de
la côte occidentale ci Afrique.
A l'Administration de la circonscription.
sent maintenant rattachés le Service du Port
de Commerce, qui conserve toutefois son bud-
get particulier, les stations radiotélétçraphiques
de Dakar et de Ouakam, l'Hôpital indigène
de Dakar, la station de Hann, le service du
transit, le service de la station du pilotage de
Dakar, r Ecole Pinet-Laprade, le Service des
Travaux oublies et des mines de la Circons-
cription, Les Municipalités demeurent chargées
du nettoiement et de l'arrosage des voies ptt-
bliques des communes, ainsi que de la surveil-
lance et de la gestion des marchés et des abat.
toi rs.
bli NUMERO : a CJLNI IN.iie
JEUDI SOTR, 29 JANVIER IDM.,
Les Annales Coloniales
es. nna. es. "nIa es
JOURNAL QUOTIDIEN
ui AKTICUS PUBLIÉS PA1 -Lu AMNALIS COLONIAL»" SONT LA PBOnUBTÉ
EXCLUSIVE DU JOURNAL
Lm Ammcn HMelam M uni reçut» «ut Bvrtmx duJmtmmlêUan» ImAgtncea JtPmUMié
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RUaeLi- et iéniilitratiM : 34, Ru. du Mont-Thabor, PARIS-1" Me,IIHe : LIIJfII 19-17
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OB a'abonM DTM t«H Ua BWTMU peete «t ehem 1M priaeipan libnim
Les troubles chinois
et les intérêts européens
1
Les Annales Coloniales se sont sou-
vent préoccupées de l'agitation chinoise
et de la répercussion qu'elle pourrait
avoir sur les intérêts européens et notre
politique en Extrême-Orient. A maintes
reprises, l'attention a été attirée sur la
situation assez sérieuse créée par des
rivalités intérieures et sur la désorgani-
sation produite par l'absence de tout
pouvoir régulier dans ce vaste empire
«ui occupe une bonne moitié de l'Asie.
JLe voisinage immédiat de nos posses-
sions indochinoises rend cette crise par-
ticulièrement grave et oblige la France
à en suivre les différentes phases avec
me extrême attention.
Dans ces derniers temps, une véritable
scission s'était même produite entre les
Etats du Nord et ceux du Sud, et ces
derniers ne semblaient plus obéir à l'ins-
piration du pouvoir central de Pékin.
L'agitateur Sun Yat Sen que les
derniers télégrammes de Pékin représen-
tent comme très gravement malade
avait refusé de reconnaître l'autorité du
aouveau Président de la République et
avait institué, à Canton, une sorte
d'organisation autonome s'appuyant
sur des mercenaires, recrutés parmi les
mécontents ou les bandes de pirates qui
ont toujours écumé cette partie de la
Chine.
Llllprésence de Sun Yat Sen à Can-
IOK), avec les pouvoirs dictatoriaux qu'il
s'était octroyés à lui-même constituait
an danger, car l'ancien chef républicain
affichait nettement des idées xénophobes
et avait mené avec les Soviets de Russie
des relations assez étroites.
L'Indochine était trop près de lui et
les Français trop mêlés à ses destinées
pour qu'il n'ait pas, à diverses repnsCb,
manifesté à leur égard des sentiments
peu favorables. Les Anglais de Hong-
Kong n'étaient pas traités avec beau-
coup plus de sympathie.
Toutefois, comme il semblait encore
exister un gouvernement régulier à Pé-
kin autour duquel se groupait le corps
diplomatique, et l'attitude de Sun Yat
Sen pouvant être considérée comme
an acte de rébellion accidentel, on était
en droit de ne pas prendre trop au sé-
tieux les déclarations ou les menaces
tfe l'agitateur cantonnais. Il convenait,
tout de même, de surveiller ses faits et
geste et de déjouer, au besoin, les me-
nées qu'il aurait pu ourdir.
On sait que les gouvernements alliés
sont intervenus plusieurs fois pour s'op-
poser à des excès de pouvoir suscepti-
laies de compromettre la sécurité des Eu-
ropéens à Canton, et qui, en tous cas,
constituaient une violation des traités.
Comme le pouvoir central était impuis-
sant à prendre les mesures que nécessi-
taient les circonstances, les puissances
étrangères ont été amenées à faire quel-
les démonstrations qui prouvaient net-
tement qu'elles étaient bien décidées à
sauvegarder elles-mêmes le respect de
leurs droits.
Sun Yat Sen n'avait pas toujours non
plus l'opinion publique avec lui, car on
commençait à trouver très lourde la do-
mination qu'il exerçait sur le pays et les
négociants, qu'il avait en partie ruinés,
loi faisaient déjà une opposition qui
avait même revêtu, dans les derniers
temps, une forme violente. ,
Si les événements du Nord ne s'étaient
pas produits si hâtivement, il est à pré-
sumer que Sun Yat Sen n'aurait pu se
maintenir à Canton où ses meilleures
troupes commençaient à l'abandonner,
alors que les provinces voisines lui mon-
traient de plus en plus leur hostilité.
La défaite de Ou Pei Fou ou plutôt
la désertion de ses officiers et de ses sol-
dats, le renversement du Président de
la République Tsaokoun et l'indécision
qui règne à Pékin où aucun chef vrai-
ment digne de ce nom n'a pu encore
établir son autorité, ont singulièrement
aggravé la crise dans laquelle se débat-
tait la Chine depuis assez longtemps.
Cette dernière révolution semble avoir
été favorable à Sun Yat Sen qui a im-
médiatement quitté Canton où il sera
vraisemblablement peu regretté pour es-
sayer de faire triompher ses idées ou
plutôt d'imposer son autorité auprès de
ceux qui viennent de s'emparer du pou-
voir. Il a fait tout récemment à Shanghaï
des déclarations assez violentes que l'on
a pu considérer comme le programme
d'action dont s'inspirerait, sans doute,
le gouvernement de demain, constitué
aous ses auspices avec cette formule :
« la Chine aux Chinois et l'expulsion
des étrangers ».
On a aussitôt prétendu que, s'ap-
puyant sur les Soviets de Russie et sur
le Japon, qui saisirait avec empresse-
ment une occasion de faire pièce aux
puissances alliées dont il n'a pas eu à se
louer, le nouveau gouvernement chinois
dénoncerait tous les traités passés avec
les pays étrangers, répudierait tous les
engagements pris précédemment envers
eux, pratiquant désormais rigoureuse-
ment la politique de « la porte fermée n.
Il reviendrait, par suite, aux tradi-
tions primitives de l'ancienne dynastie
mandchoue. Alors s'ouvrirait en Asie une
nouvelle ère de conflits auxquels les
puissances, à peine remises du formida-
ble ébranlement de ces dernières années,
devraient à nouveau participer avec un
aléa de conséquences assurément fort
inquiétant.
N'est-ce pas alarmer à tort, en tous
cas, un peu prématurément, une opinion
européenne déjà extrêmement nerveuse?
Le langage tenu par Sun Yat Sen, qui
ne sera sans doute jamais dictateur, sa
mort semblant proche, ressemble assez
aux propos d'un rhéteur qui, n'ayant en-
core aucune responsabilité, se plaît à flat-
ter les masses dont il voudrait bien ainsi
acquérir toutes les bonnes grâces. Il ne
fait qu'imiter l'exemple de tous les dé-
magogues qui, pour mieux frapper les
esprits, forcent la note, mais se gardent
ensuite d'appliquer rigoureusement leurs
théories.
Assurément, il y a en Chine un vieux
levain d'hostilité et de haine contre
l'étranger qu'il convient d'exploiter par-
fois pour détourner l'attention publique
des difficulté intérieures et lui donner
un aliment en pâture. L'étranger, c'est
le barbare que l'on c h argeait autrefois
de tous les crimes et de tous les forfaits
et que l'on assimilait à un danger so-
cial. Aujourd'hui, on le considère com-
me un corrupteur qui, sous des dehors
de civilisation, a introduit, avec ses ins-
titutions et son commerce, des moyens
et des pratiques qui oppriment le peuple
chinois et le démoralisent pour mieux
l'accaparer.
Cependant, depuis un siècle, les idées
ont fait leur chemin. Le Japon n'a pas
trouvé si mauvaises cette civilisation et
cette culture européennes auxquelles il
doit la place qu'il tient maintenant dans
le monde. Et la Chine elle-même n'a-t-
elle pas profité de nos conquêtes intel-
lectuelles et de nos progrès scientifiques ?
Ses négociants, souvent à nos dépens,
ne se sont-ils pas enrichis chez ces étran-
gers ou dans les pays soumis à leur in-
fluence? A l'ombre de leur drapeau, que
ce soit dans les colonies anglaises ou
françaises, aux Philippines, dans les In-
des Néerlandaises ou dans quelques vil-
les d'Amérique, les commerçants chinois
n'ont-ils pas connu une prospérité
inouïe due à la protection qui leur était
accordée? Les jeunes Chinois n'ont-ils
pas été en Occident ou aux - Etats-Unis
pour s'initier aux bienfaits de notre en-
seignement ou de notre éducation ?
On ne peut plus détruire ce qui a été
fait, car nous avons maintenant dans la
place des alliés qui instinctivement réa-
giraient contre une politique qui, sous
une étiquette de nationalisme, heurte-
rait lies intérêts du pays et consommerait
sa ruine.
>
Maurice Bouilloux-Lmfont
Vicc-Présidcni de la Chambre,
Député du Finistère.
A ri'îlysé©
M. Gaston TVmmergue, Président de la
République a reçu hier M. Moreau, direc-
teur énÓral de la Banque d'Algérie, qui lui
a l'omis le compte rendu des opérations de
cet important. Etablissement pour l'exer-
cice 1923-1924.
De Tunis au Tchad
Do
La mission Courtot, composée de plu-
sieurs autochenilles Citroën, et dirigée par
le colonel Courtot, est arrivée à DJanèt le
25 janvier. Sur les 300 km qui séparent
Fort-Polignac de Djanèt, la mission a
beaucoup souffert du froid sur les hauts
plateaux du Tassili des Azdjer. Pendant
fa nuit, le thermomètre marquait entre
–5® et -120. Le colonel Courtot a décidé
que le convoi restera à Dianèt une hui-
taine de jours pour permettre au person-
nel, très fatigue, de prendre du repos.
Les transports mariliaes
à Madagascar
00
Une des questions les
plus importantes pour la
mise en valeur de la Gran-
de Ile réside dans ses re-
lations maritimes avec la
métropole. Partout, en
eflet, à Madagascar, on
constate que si les efforts
de nos colons se traduis
sent par un accroissement intensif de la pro-
duction agricole et industrielle, la question
de l'exportation par mer de ces produits
reste très précaire depuis la guerre.
En effet ces produts sont difficilement
acheminés sur les ports d'Europe.
Après avoir été trop souvent tmmobilisés
à la côte pendant de longs mois, il risquent
de ce fait de subir une lourde dépréciation.
Madagascar, pour améliorer ses relations
maritimes, que les charges de l'armement
rend, depuis 1918, bien précaires, a insertt
à son budget pour V exercice 1925, une Stit-
vention de 4 millons pour les services de
cabotage qui relient entre eux les différents
forts secondaires des côtes est et ouest.
Ce n'est Pas tant, en effet, les relations
entre Majunga, Diégo-Suarez et Tamatave
d* une fart et V Eurofe d'autre fart, qui fai-
saient l'objet des doléances de la colonisation
de la grande lie, que la précarité des ser-
vices de cabotage assurés d'une façon irré-
gulière. Certaines escales sont restées quatre
et même cinq mois sans recevoir la visite
d'aucun navire. On conçoit facilement les
troubles frofonds affortés à la vie économi-
que et sociale par un tel état de chose : pas-
sagers et marchandises en souffrance, ravi-
taillement compromis, etc. Nous sommes
autorisés à fenscr que le sacrifice consenti
pécuniairement par le budget de Madagascar
a comme contre partie une utile convention
plus étroite avec la compagnie concession-
naire : il ne faut pas perdre de vue que le
prestige du pavillon doit itre maintenu, mais
il est impossible d'entraîner à des opérations
financières sans issue les compagnies de na-
vigation, d'autant plus que maintenant, les
exigences particulières se traduisent toujours
par des charges pour l'ensemble des contri-
buables, VEtat se trouve, on le sait, désor-
mais obligé de combler les déficits de toutes
les Sociétés de transports maritimes dl/ail-
lantes.
La situation améliorée par le nouveau
contrat permettra d'ailleurs d'étudier à loi-
sir d'importantes modifications à l'organi-
sation actuelle des transports. Il est hors de
doute que les voyages des navtres annexes
se traduiront toujours par un gros déficit,
tant que ces navires devront être mixtes,
c'est-à-dire, assurer à la fois les services des
passagers - et des marchandises. Cette obli-
gation rend nécessaire un double fersonnel :
naviguant et domestique, abrège leur séjour
sur rade en raison de la nécessité four les
fassagers de corresfondre avec les grands
courriers, ce qui a pour inconvénient de ré-
duire le tonnage embarqué. Je ne cite que
ces deux faits; il y en a d'autres. On peut
donc penser qu'une amélioration considéra-
ble des conditions actuelles de cette naviga-
tion serait obtenue en transformant ces na-
vires mixtes en cargos faisant de la navi-
gation purement commerciale, pouvant par
suite stationner sur les rades jusqu'à enlè-
vement comflct des marchandises en-niaga-
sins.
Quant aux passagers et à la poste, ils se-
raient acheminés sur les grands ports de Ta-
matave, Diégo-Suarez et Majunga par autos
et chemins de fer. Ce serait dont la nécessité,
pour le service des travaux publics, de créer
de nouvelles routes carossables reliant tous
les centres administratifs de la Grande lie
soit aux chemins de fer, soit aux ports ci-
dessus. Nous croyons savoir que ce projet
est à l'étude et serait exécuté sur le fonds
d'emprunt de 300 millions.
Lucien Gasparin.
Député de là Réunion.
Les danonses MiliBires coloniales
--0-0--
Le Gouvernement va demander à nos colo-
nies une nouvelle contribution de 29 millions
aux dépenses militaires. Ce qui porterait nos
dépenses militaires aux Colonies à (194 + 29)
223 millions. L'A gence Coloniale Françai-
se -- fait - un relevé comparatif - des dépenses mili-
taires coloniales.
L'Italie avait, en 1914, un budget militaire
colonial de 10 millions de lires (pour la Libye,
l'Erythrée, la Somalie. Or, ce budget a atteint
(dépenses ordinaires et extraordinaires) 352.
millions de lires en 1923-24. Les dépenses mi-
litaires de la Belgique au Congo représentent
19 millions. L'Espagne avait, au Maroc, 108
millions de dépenses militaires en 1914. Elle
en a eu plus de 300 millions en 1923, et le
chiffre de 1924 n'est pas encore connu.
Raz de marée anodin
--()-o--
D'après des dépftches de source anglaise,
nous avions annoncé que la locaflité de Por-
to-Alessandro-Pinda, au sud-ouest de Nfos-
samedes aurait disparu et qu'il y aurait
plusieurs milliers de victimes.
Le ministère des Colonies du Portugal
dédtfure que seul un banc die sable de 100
mètres de long, inhabité, a disparu, et qu'il
n'y a pas eu de vicUrncs.
A LA CHAMBRE
--
RAPPORTS
La Caisse d'Epargne de IalDt-Pierre
Nous avons, dans notre numéro de mar-
di, signalé le dépôt, par notre ami et col-
laborateur, M. Auguste Brunet. député de
la Réunion, de son rapport sur le projet
de loi impartiseant aux déposants de la
Caisse d'Epargne de Saint-Pierre, un dé-
lai pour le retrait de leurs dépôts.
Voici les conclusions de ce rapport :
On sait qu'aux termes de l'article 4 de
la loi du 7 mai 1863, lorsqu'il s'est écoulé
un délai de trente ans. à partir tant du
dernier versement ou remboursement que
de tout achat, de vente et de toute autre
opération effectuée à la demande des dé-
posants, les sommes que détiennent les
posants, d'épargne aux comptes de ceux-ci
caisses
eont placées en rente sur l'Etat, et les ti-
tres de ces rentes, comme les titres de
rente achetés, soit en vertu de la loi du 22
juin 1846. soit en vertu de la loi du 30 juin
18&1, à la demande des déposants ou d'of-
flce, sont versés à la Caisse des Dépôts et
Consignations pour le compte des dépo-
sants.
Faisant état de la catastrophe du 8 mai
1902, qui a détruit entièrement la ville de
Saint-Pierre, et anéanti !a comptabilité et
tous les documents de la Caisse d'Epargne
de cette ville, d'accord avec le Gouverne-
ment, propose le projet de loi dont la te-
neur suit :
Article unique
Par dérogation aux prescriptions de l'ar-
ticle 4 de la loi du 7 mai 1853, et en rai-
son des circonstances exceptionnelles dans
lesquelles s'est produite la catastrophe
du 8 mai 1902, qui détruisit la ville de
Saint-Pierre (Martinique), un délai de huit
années passé lequel ils seront forclos, est
accorde aux déposants de la Caisse d'épar-
S ne de Saint-Pierre pour le retrait de leurs
dépOta.
* QUESTION ECRITE
Le service de place en Afrique du Nord
M. Angoulvant, député dpmande à M. le mi-
nistre de la Guerre : 1* si la circulaire interpré-
tant l'article 9 du décret du 7 octobre IW9, sur
le service de place, a été abrogée ; 2" dans le
cas de la négative, si elle est appliquée à l'Al-
gérie, à la Tunisie et au Maroc et si, de ce fait,
un capitaine peut remplir les fonctions de ma-
jor de la garnison d'une place où il y a de très
nombreux ofiieiers supérieurs. (Question du 27
décembre 19514.)
- ) 18 Réponse négative ; 8* toute-
fois des considérations d'emploi intervenant
dans la désignation des officiera appelés a rem-
dans
plir les fonctions de major de garnison, l'ho-
norable député est prié de vouloir bien préciser
puisse
le cas particulier dont il s'agit, pour qu'il préciser
être répondu en toute connaissance de cause
à la question ci-dessus.
AU SÉNAT
0
DANS LES COMMISSIONS
Election de la Commission des Colonies
Le Sénat se réunica demain à 15 heures
dans ses bureaux pour procéder fi la dési-
gnation des membres de la Commission
des Colonies pour 1925.
Rappelons que cette Commission de 25
membres est appelée à examiner et à rap-
porter les projets et propositions de loi
concernant les Coionies, les Pays de Pro-
tectorat et les pays sous mandat.
Rapports et Décrets
––o-a––
Décret du 18 janvier 1925 modifiant le dé-
cret du 5 lévrier 1924 portant fixation du
tarit des frais de justice et organisation
de la comptabilité des officiers publics et
ministériels en Afrique occidentale fran-
çaise.
Décret du 18 janvier 1925 relatit à la régle-
mentation de l'alcool et des produits
alcooliques dans la colonie de Madagas-
car et dépendances.
Décret du 22 janvier 1925 par lequel les
pouvoirs conférés par le décret du 16 lé-
vrier 1923 susvisé par M. Bouchaut (Wil-
frid), en qualité de membre suppléant du
Conseil privé de la Guadeloupe et dépen-
dances, sont renouvelés, pour une nou-
velle période de deux années, à compter
du 16 février 1925.
(J. 0. du 28 janvier 12j.;
Décret du 21 janvier 1925 par lequel les
droits d'importation à percevoir en Afri-
que équatoriale française sur les bois-
sons distillées, fixés à 800 fr. par le dé-
cret susvisé du 22 octobre 1920, sont por-
tés à 1.200 fr. par hectolitre d'alcool pur.
Ces dispositions ne sont pas applicables
aux alcools pharmaceutiques destinés aux
formations chirurgicales et aux pharma-
cies.
Décret du 18 janvier 1925 réglementant la
chasse en Cochinchine.
(J. 0. du 29 janvier 1925.)
A L'OFFICIEL
Affectations d'administrateurs
M. Geismar, administrateur adjoint de 2*
classe des colonies, provenant do l'Afrique
occidentale française, a été mis à la dispo-
sition du Gouverneur Général, de Maxla,gias-
car.
M. Midliel (Claude), éllwo breveté de
rRcole coloniale, a été nommé Wëve ad-
ministrateur des colonies et mis h. la dis-
position du Gouverneur Général de l'Afri-
que occidentale française.
M. Pôuvreau (Marcel-Jules-Marie), élève
brevets de l'Ecole coloniale, a été nommé
61 èive administrateur des colonies et mis à
la disposition du Gouverneur Général de.
l'Afrique occidentalie française.
Lus electeurs de Tahiti protestent
court r DIBOlioo dB M. Cauact
OD
Le 8 juin 1924. les électeurs des Etablis-
sements Français de l'Océanie étaient appe-
lés à élire un délégué au Conseil Supérieur
des Colonies. Le corps électoral de cette co-
lonie, mécontent de M. Gratien Candace,
député de la Guadeloupe, qu'ils avaient élu
quatre ans auparavant, voulait avoir un autre
candidat, mais pour cette élection, comme pour
celle du 11 avril 1920, qui avait fait l'objet
de nombreuses protestations, l'Administration
locale veillait. C'est ainsi que le décret du
26 septembre 1920, qui intéresse les Etahlis-
sements Français de 1 Océanie, comme toutes
les colonies qui ont à élire un délégué au Con-
seil Supérieur des Colonies, n'y a été promul-
gué que le 13 décembre 1923, décret et pro-
mulgation faites au Journal officiel de la Co-
Ionie le 1er janvier 1924. Ce qui a rendu im-
possibles les relations nécessaires entre les élec-
teurs et un autre candidat que CaDdace.
Il est inutile de rappeler qu'en 1920, le
Gouverneur des Etablissements Français de
l'Océanie était Jocelyn Robert, l'acolyte de
Candace, que le ministre des Colonies s'est
refusé à renvoyer aux Antilles. Après les évé-
nements survenus à l'occasion des élections lé-
gislatives de 1924 à la Guadeloupe, personne
ne sera surpris que la candidature de M. Gra-
tien Candace au Conseil Supérieur des Colo-
nies pour les Etablissements Français d'Océa-
nie, ait été suscitée et soutenue par le même
Jocelyn Robert qui semble avoir voulu se spé-
cialiser dans l'art de truquer les urnes avant de
tomber Boisneuf.
L'élection de Candace fut donc assurée en
1920 par ce Gouverneur de triste renom. Des
protestations contre cette élection furent alors
adressées à* M. Albert Sarraut. ministre des
Colonies, qui les rejeta par un arrêté du 2
décembre 1921, et cet arrêté fut déféré au
Conseil d'Etat pour annulation par les plai-
gnants :
Ce n'est que le 1er août 1924 que cette
haute juridiction. « considérant que la durée
« du mandat des délégués au Conseil Supé-
(i rieur des Colonies est fixée à quatre ans, et
« qu'il résulte des pièces jointes au dossier
« que le sieur Gratien Candace a été proclamé
« élu le 10 juillet 1920, au'ainsi les pouvoirs
T'. ualitb om pn* s
« du sieur Candace en ladite qualité ont pris
« fin le 10 juillet 1924. que, dans ces condi-
« tions, les requêtes visées sont devenues sans
« objet », a décidé qu'il n'y avait pas lieu de
statuer sur ces requêtes.
La farce a été ainsi jouée 1 Le nègre comme
les é lecteurs de Tahiti appellent Candace, a
ainsi conservé ses fonctions. Délégué des Eta-
blissements Français de l'Océanie jusqu' au 8
juin 1924, percevant, durant quatre ans, l'in-
demnité allouée par le Gouverneur, sans que
les électeurs contribuables aient eu le pouvoir
d'en fixer le montant ou de la supprimer. Ln
effet, la Colonie n ayant plus d assemblée dé-
libérante, le Gouverneur dispose du budget t.
,sa discrétion, et r Administration locale a pris
ses mesures pour que M. Gratien Candace (Qt
seul candidat à la nouvelle élection qui a
donné lieu à des scandales dont le dernier
courrier Pacifique nous apporte les échos.
En dehors des arguments juridiques invoqués
par les protestataires pour établir l'inélébilité
du nouvel élu et les irrégularités dans l'appli-
cation des règlements en vigueur, ceux-ci font
valoir, avec preuves à l'appui, les pressions di-
rectes et indirectes de l'Administration locale
pour assurer l'élection de son candidat.
Comme à la Guadeloupe, où Jocelyn Ro-
bert a proclamé Gratien Candace en qualité
de député, le Gouverneur des Etablissements
Français de l'Océanie a mis son autorité PU
service de Candace.
Un Comité s'étant constitué pour opposer la
candidature de M. Raymond Poincaré à celle
de Candace, le Gouverneur a laissé inscrire
ce qui suit dans une affiche en langue tahi-
tienne du Comité Candace :
« M. Raymond Poincaré n'a jamais solli-
cité ce mandat. C'est pourquoi le Gouverneur
a adressé , t- rolestation au Procureur de la
République en lui ordonnant de poursuivre et
de faire juger ceux qui se livreront à cet acte
hypocrite. »
Sous la terreur de cette menace, beaucoup
d'électeurs n' ont pas osé voter.
Les faits incriminés dans le dossier remis à
M. le Ministre des Colonies sont repartis sous
quatre chefs d'accusations :
1 - Inéligibilité ;
2° Pressions directes et indirectes de 1 Ad-
ministration ;
3° Irrégularités dans l'application du décret
du 28 septembre 1920, organisant le Conseil
Supérieur des Colonies ;
4° Ecartement systématique des citoyens
non fonctionnaires chargés des opérations élec-
torales.
Nul doute que le Conseil d'Etat, oans sa
haute impartialité, n'accueille les justes récla-
mations des électeurs de Tahiti, désireux de
ne plus être représentés par Candace au Con-
seil Supérieur des Colonies.
.-–– -
CONFÉRENCE
--0-
M. Gaston Toseph. le sympathique directeur
de l' Agence Economique de l'Afrique Occi-
dentale Française, fera, le vendredi 30 cou-
rant, aux groupements industriels de Reims,
une causerie illustrée de films sur a la mise en
valeur de l'Afrique Occidentale Française x.
L'aviation coloniale
---0-0-
Paria Tdhad
On mande de Colomb-Béchar que les
avions de la mission de Goys ont quitté Le
terrain d'aviation hier, à 7 h. 45, pour
SIe rendre à Beni-Abbès. Au départ, les
honneurs ont été rendus à la mission par
toutes les troupes de 1a (garnison.
Un peu avant midi, un radio-4élégramme
annonçait que le Jean-Casale et le Roland-
Garros avaient atterri, à 11 h. 30, il Beni-
A!bbès.
Les aviateurs, qui auront procédé aujour-
d'hui à une nouvelle vérification des mo-
teurs et fait le plein d'essence, comptent
reprendre leur vol demain, 30 janvier, pour
atteindre Adrar. Là, ils demeureront jus-
qu'à l'arrivée des pièces de rechange de-
mandées, que leur apporteront les avion
de l'escadrille de Colomb-Bccliar.
On sait que le lieutenant-colonel Rim-
bert, qui remplace à l'aéronautique le co-
Jonol de Goys. s'est occupé mardi de l'ex-
péditions des pièces de rechange réclamées
par la mission arrêtée à Colomb-Béchar.
Pour la ligne Antibes-Tunis
Les essais continuent sur la future ligne
Antibes-Tunis. C'est ainsi que l'aviateur-
Marcheny a effectué dans la journée de
mardi la traversée de la Méditerranée.
A bord d'un hydravion bi-moteurs Mar-
cheny quittait Bizerte le matin, à 7 h. 20,
pour amerrir en rade dAjaccio, à 11 h. 44
Reparti à 13 h., l'aviateur amerrit à Anti-
be.8, à 15 h., ayant réalisé la traversée de
la
bes, Méditerranée en sept heures quarante
minutes, y compris l'escale de une heure
seize à Ajaccio pour ravitaillement.
La liaison aérienne Algérie-Niger
Au moment où se réalise la liaison
aérienne Algérie-Niger, il convient d'atti-
rer l'attention sur 1 effort accompli par les
aviateurs de l'Afrique Occidentale Fran-
çaise. Une base et des ateliers à Dakar,
une escadrille à Bamako, voilà pour le
matériel. Avec ces faibles moyens, le lieu-
tenant-colonel Tulasne et ses aviateurs onji
organisé, avec le concours constant de
l'Administration civile, toute une série de
terrains d'atterrissage permettant l'éta-
blissement de lignes aériennes entre Dakar-
Tambacounda, la Mauritanie avec Port-
Etienne et Atar d'une part, Dakar-Bama-
ko-Tomhouctou-Tcssalit en direction de
l'Algérie d'autre part ; enfin, sans comp-
ter des lignes intermédiaires la grande U-
gne Bamako-Ouagadoûgou-Niamey et Co-
tonou, vers le Tchad, d'une part, et le
Dahomey d'autre part, a été réalisée.
Non contents de préparer ainsi l'avenir,
avec l'autorisation du Ministre des Colo-
nies et du Gouvernement Général de
l'Afrique occidentale, les aviateurs de l'A'.
O. F. ont survolé le Sahara de Tombouc-
tou, jusqu'à Colomb-Béchar, avec trois
vieux appareils de série sans préparation
spéciale et sans autre précaution que l'en.
voi d'essence à Tessalit. Un tel exploit,
quoique bien imprudent, méritait d'être
signalé ; il convient de féliciter le lieute-
nant-colonel Tulnsnc, le capitaine Gama.
le capitaine Michel, l'adjudant Cadoux, pi-
lotes des avions ; les sergents mécani-
ciens Hilsenflck et Berg, de leur activité et
de la part qu'ils ont prise dans la pénétra-
lion saharienne. En - outre, en reconnais-
sant et en installant des terrains d'atter-
rissage à travers , l'Afrique Occidentale
française, notre aviation africaine a pré-
paré le succès des grands raids aériens
qui s'accomplissent actuellement.
t OMIIISATlof DES SE VICES
de la circonscription de Dakar
tt Dépendances
M. le Gouverneur Général Carde vient, par
un arrêté du 30 décembre 1924 que nous avons
signalé à la rubrique « Afrique Occidentale »,
dans le numéro du vendredi 23 janvier, de
procéder à l'organisation des services de la
circonscription de Dakar et Dépendances,
qu'un décret récent a placée sous son autorité
directe. Ce territoire se trouvait précédemment
dans une situation préjudiciable à l'essor géné-
ral de la capitale et du grand' port de l'Afri-
que Occidentale Française du fait que cette
ville et sa banlieue relevaient à la fois de plu-
sieurs autorités administratives dont les servi-
ces chevauchaient, et dont les efforts se contra-
riaient souvent.
Désormais, tout en demeura ot partie inté-
grante de la colonie du Sénégal, la circonscrip-
tion de Dakar et Dépendances ne sera plus que
sous la seule direction du délégué il) Gouver-
neur Général, chef unique qui prendra toutes
les décisions relatives au fonctionnement de
l ensemble des services de la circonscription.
Celte unité de direction qu' a pu ainsi réali-
ser M. Carde permettra l'exécution plus rapido-
et moins coûteuse des travaux d'aménagement-
de toutes sortes que rend nécessaire 1 impor-
tance sans cesse croissante de Dakar, grand e: *
cité maritime qui joue un rôle de premier plan
dans la vie économique de nos possessions de
la côte occidentale ci Afrique.
A l'Administration de la circonscription.
sent maintenant rattachés le Service du Port
de Commerce, qui conserve toutefois son bud-
get particulier, les stations radiotélétçraphiques
de Dakar et de Ouakam, l'Hôpital indigène
de Dakar, la station de Hann, le service du
transit, le service de la station du pilotage de
Dakar, r Ecole Pinet-Laprade, le Service des
Travaux oublies et des mines de la Circons-
cription, Les Municipalités demeurent chargées
du nettoiement et de l'arrosage des voies ptt-
bliques des communes, ainsi que de la surveil-
lance et de la gestion des marchés et des abat.
toi rs.
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