Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1925-01-16
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 16 janvier 1925 16 janvier 1925
Description : 1925/01/16 (A26,N9). 1925/01/16 (A26,N9).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6396854k
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
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LB - NUMERO * 0 CENTIMES
VENDREDI SOIR, 16 JANVIER 1#2>.
-
,- Les Annales Coloniales
'o.. - JOURNAL QUOTIDIEN
lis AMAN PUBLICS PAR "LU ANNALES COLONIALES" SONT LA PROPRIÉTÉ
EXCLUSIVE DU JOURNAL
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On • abooiM dana ton* Boréaux ci. et cke* 1M prmeipuillbraim
La reprise des relations
avec la Russie et nos colonies
---000--
A lire certains journaux de nos colo-
nies la reprise des relations avec la
Russie provoquerait parmi nos compa-
triotes de là-bas une certaine émotion
et un commencement d'inquiétude.
J'ai notamment sous les yeux un arti.
de de mon éminent compatriote M.
Camille Denlon où se traduisent ces
sentiments.
Sans doute les propos des représen-
tants de la Russie en Extrême-Orient,
certaines interviews retentissantes commissaire aux Affaires extérieures
Tchitcherine, certains discours de Zi-
hoview semblent justifier ces craintes.
M. Tchitcherine notamment a dé-
claré à un envoyé du Petit Parisien que
la Russie s'associait pleinement au mou-
vement de libération des peuples
d'Asie. « Le vieux continent asiatique,
dit-il, est tout entier ébranlé d'une nou-
velle vie renaissante. Les peuples anti-
ques y frémissent d'un réveil général et
sortent de leur long sommeil; ils en-
trent dans une ère nouvelle de participa-
tion à la civilisation moderne dans toute
sa plénitude; ils font les plus grands
efforts pour se garantir un libre déve-
loppeml ent - dans les domaines politique
et économique 'et dans celui de la cul-
tflfehuBJaine dans toute sa plénitude
et sans aucune entrave. n
- C'est l'évidence même. Les peuples
d'Asie, et cette disposition d'esprit ne
leur est pas particulière, sont soulevés
PU-uh grand désir de bien-être; ils
sonF afetirés vers la civilisation occiden-
tale. Mais cet appétit de changement,
- '- le ..pr, ne date pas d'aujourd'hui.
fi était bien antérieur à la Révolution
,Ai. - - - --
fusse. J'ai lu il y a quelque vingt ans
tians la Revue de Paris une série d'étu-
des sur cette question, et dans lesquel-
les sont consignées des réflexions, des
constatations qui ne diffèrent pas très
sensiblement de celles que nous trouvons
itans la conversation de M. Tchitche-
rbae:
y Ne croyons donc pas que la Révolu-
tion russe ait fait naître dans nos colo-
nies des problèmes, qui lui sont bien
antérieurs et qui ont pris naissance en
réalité au lendemain même de notre ins-
tallation chez les peuples qui avaient
déjà atteint un degré avancé de civili-
ttation. Les événements de Russie ont
pu les rendre un peu plus aigus. Je
suis prêt à l'accorder. - Mais - c'est à
cela que se borne leur influence.
M. Tchitcherine pense que l'expul-
sion des Européens serait pour ces
peuples un véritable avantage. En est-
il bl sûr? On peut penser tout ce que
l'on Voudra de la domination britan-
nique aux Indes, mais on ne peut con-
tester qu'elle ait constitué un progrès
pour les Indiens. Les plus intelligents
d'entre ceux-ci le reconnaissent volon-
tiers et ce qu'ils demandent c'est beau-
coup moins l'expulsion des Anglais
qu'une adaptation de leur politique à
révolution morale et économique de cet
immense pays.
Puisque le problème s'est autrefois
posé et se pose maintenant ainsi, puis-
qu'il est antérieur à l'envoi d'un am-
bassadeur français à Moscou, je me de-
manda en quoi cette démarche pourrait
troubler nos compatriotes d'outre-mer.
J'ajouterai même, et ceci n'a rien de
paradoxal, qu'on devrait s'en féliciter.
Car la reprise des relations diplomati-
ques avec les boviets nous donne, ce
.«titi' manquait auparavant, des moyens
d'agir sur .certaines formes de propa-
gande que nous pourrions trouver inat-
GeptabJçs, Je n'en veux pour preuve,
que la récente demande d'explication
adressée à Moscou par M. Herriot au
sujet d'un discours ou M. Zinoview
"-!i.'immisça# dans nos affaires intérieu-
res. «
-. Et puis, tout ce qui touche à cet
orore d idées, se ramène à un seul
point. Rendons notre présence désirable
en ces lieux par une politique appro-
priée et conforme à l'idéal de notre ré-
gime et nous aurons ruiné, à l'origine
même, la propagande qui, sous le fal-
lacieux prétexte de libérer les peuples,
ne tend rien moins qu'à servir les buts
extrêmes du panslavisme^
Henry Fôntanier,
Dufé du Cantal,
Secrétaire de la ComminCofti
dos Affaires étnmçitr&s.
La Semaine de Rabat
En 1836, le général
comte de la Rue, alors di-
recteur des Affaires de
VAlgérie, avait été envoyé
en mission auprès de
l'empereur du Maroc,
comme on disait à cette
époque. De passage à
Meknès, il eut à s'entre-
tenir avec un. des hauts dignitaires de l'Em-
pire. Il lui parla, naturellemellt, de la Fran-
ce, de sa grandeur, de sa foree, de ses sol-
dats et de ses ressources, de ses armements
et de' sa puissante marine, de son établisse-
ment en Algérie et de ses desseins sur le
pays. Un des secrétaires présents à l'en-
tien fit au général français cette remarque :
« Vous agiriez bien plus sur les Arabes avec
des médecins et des marabouts qu'avec des
canons et des tusils. 9
Jamais observation, jamais conseil ne fut
plus topique que celui-là. De la bouche de
l'intelligent marocain de Meknès sortait une
aérité dont nous ri avons apprécié la portle
que tardivement et dont cependant le fonde-
ment reposait sur la parfaite connaissance
de la Psychologie islamique, Chaaue - fois
que nos médecins se trouvèrent au contact
des populations indigènes de l'Afrique du
Nord, et la remarque fut non moins exacte
pour ce qui est des indigènes de nos autres
tolonies, ils furent accueillis avec une défé-
rence totale, leurs conseils acceptés, suivis
et réclamés avec reconnaissance. Devant le
i toubib » s'abaissaient les barrières sociales
et même familiales,Ha haine désarmait, la
pacification s'instituait dans 'es Cœurs et les
espritss la conquête des âmes entraînait bien-
tôt la conquête de tribus entières et leur at.
tachement définitif,
Vorganisation méthodique de ces efforts
individuels, peu à peù reconnus à leur va-
leur, aboutit à la création de Vassistance
médicale des indigènes, admirable mtse en
ceuvre, non seulement d'une des idées &ma-
mtaires par Quoi se légitime notre action co-
toniate, mais aussi de la conquête padft-
que et durable des pays que nous voulons
amener à notre - civilisation tnodetne.
Loin de moi la pensée de vouloir emever
ara Gouvoritent4- de notre Algérie le ménte
tf avoir Us premiers réalisé une systématique
Assistance médicale des indigènes et dormi
ainsi un exemple 'suivi et mime dépassé dans
nos autres possessions coloniales. Cet objec-
tif est assez facile à atteindre tant que Von
dispose des éléments fournis par le scrotee
de santé militaire, colonial ou naval, à con-
dition que les praticiens puissent être utili-
sés en nombre suffisant. Dès que les services
d'assistance, à la limite d*élasticité des ca-
dres militaires, sétendent et obligent à re-
courir au concours civil, on se heurte aux
difficultés budgétaires t elles apparbissent en
toute clarté par l ouverture de chapitres nou-
veaux aux comptes des dépenses. Et malkeu-
r eus e ment nous avons trop de tendances,
eltes nous, à considérer les dépenses médica-
les et d"1 hygiène comme des dépenses évita-
bles. On fait moins d'histoires pour aug-
menter de quelques bataillons les troupes
d'occupation.
A peine arrivé au Maroc, le général Lyau-
tey, qui avait appris en Algérie à manier le
médecin, donna tous ses soins à l'organisa-
tion sanitaire du pays. Il trouva des hom-
mes, leurs noms restent dans la mémoire des
anciens du Maroc, qui s'en allèrent aux ex..
trémités des régions occupées, avec leur bis-
touri comme arme et des paquets ctiodure
comme instruments diplomatiques, se consa-
crer, en plein désintéressement, en plein db-
tacitement de tout, à la lutte contre la ma-
ladie. Bientôt des infirmeries se dressèrent,
des réseaux sanitaires s'étendirent sur le
pays. Il faut. maintenant aller plus loin et
plus profondément. Il faut habituer l'opi-
nion tubliaue. celle de la métropole, à con-
sidérer l'œuvre médicale aux colonies comme
une tâche essentielle. Le Maréchal n'a pas
hésité à provoquer l'attention du dehors et
à faire organiser, c'est la mode du temps,
une 1 semaine », la semaine médicale de
Rabat.
On a convié de hautes personjtalités scien-
tifiques de Paris et d'ailleurs, les médecins
voisins, les médecins du Maroc, à la visite de
te qui avait été fait, de ce qui reste à faire
par conséquent. <9M. a tenu des réunions où
l'on a parlé médecine et hygiène. On a
échangé des idées. On est surtout venu au
Maroc, et les visiteurs sont rentres chez eux,
prêts à mêler aux récits des visions empor-
tées du pays du soleil leurs souvenirs de
la Semaine de Rabat.
Les travaux des médecins à Rabat ne ré-
volutionneront probablement pas la science.
Le but était autre et il' sera atteint si la
tentative heureuse de cette année est suivie
dyautres semaines qui amèneront en plus
gratid nombre encore d'autres médecins, d'au-
tres ltygiénistes, d'autres coloniaux, aptes à
se convaincre et à convaincre les Français
de la puissance du médecin comme agent co-
lonisateur. Peut-être alors les budgets s'ou-
vriront-ils plus larges pour une actiglt. mé-
dicale plus étendue, mieux organisée, plus
efficace. C'est du sort de nos populations
coloniales qu'il s'afit, Le temps presse.
Peut-être suffirait-il d'une « semaine mé-
dicale D pour affater le dépeuplemeht crois-
sant de cette Afrique Equatoriale oÙ le seul
ennemi est la maladie.
J. Gan.,
Sénat ev&r d'OMn.
L'Algérie à r Académie Française
»»
La reception de M. Jonnart à l'Acadé-
mie française a fourni à M. Alfred Baudril-
lart, qui le recevait sous la Coupole, l'occa-
sion d'esquisser à grands traits rceuvre
de la France en Algérie, œuvre à laquelle
M. Jonnart a prie une part prépondérante.
C'est comme Chef de cabinet de M. Tïr-
man en 1881, que M. Jonnart prit contact
avec l'Algérie. Comme directeur des servi-
ces die l'Algérie au ministère de l'Intérieur
rafnjcien chef de cabinet du Gouverneur
Général de l'Algérie eut à préparer d'ac-
cord avec Burdeau et Jules Ferry le plan
de réorganisation de notre grande colonie
qu'il fit prévadoir à la Chambre lors de son
élection dans le Pas-de-calais.
M. Jonnart, ardent défenseur des entre-
prises coloniales, conseillait dès cette épo-
que de diriger les capitaux de la petite
épargné vers des entreprises qui, au delà
des mers « ajoutent à l'honneur et au pres-
tige du nom français ».
Pendent sa longjue mission de 1000 à 1911
puis en 1918 et 1919, M. Jonnart, ajoute M.
iiaudtillait, donna toute la plénitude de sa
meaure, comme administrateur et -comme
homme d'ritat.
Le 14 juin 1830, date du débarquement
des troupes de Charles X à Sidi-Jfierruch,
naquit, avec notre empire africain du nord
la plus grande France, seize ans après
que, 1814 achevant ce qu'avait commencé
1703, s'était écroulée l'œuvre du génie co-
lonisateur de nos pères.
Sans doute ni les gouvernements ni l'opi-
nion ne s'en rendirent d'abord lPIleiMmenL
compte, et souvent Ms hésitèrent. Mais la
logique des choses et l'intelligente persé-
vérance de quelques hommes furent les
Dilue fortes.
- Aujourd'hui, c'était Sidi-Ferrucih et Al-
ger ; demain, ce sera le Tell, Constantine,
Oran ; après-demain, l'Atlas et puis le Sa-
haro, ftiveo ses oasis i voici la Tunisie, voici
le Maroc ; et par delà de Sénégal et la Oui-
uée, le Soudan, le Niger et ile Congo ;
« votre FV-West », disent parfois noe visi-
teurs américains comparant, étonnés, notre
progression a la conquête môme que leurs
pères ont foite du continent américain.
Empire autrement vaste que ne le fut
jamaIS l'Afrique romaine, et d'assimilation
singulièrement plus difficile, car riaitam a
passé par la.
Empire occupé, non par des tribus indi-
gènes disséminées et œja marquées du sfe
gne de la mort, comme ceUee De l Améri-
que intérieure, mais pâr des populations,
ou assez belliqueuses les unes, ou assez
denses les autrea, pour que le conquérant)
ne s'y sentit jamais ou tout & fait tran-
- quille, ou tout. a fait chez lui.
- Empire dont la cohésion physique parut
longtemps une chimère chimère que le
raLT,. l'automabiie et ravion vainqueurs
transforment sous nos veux en iucoates-
table réallitô.
La plus grande France, oui ; puisque le*
fils de cet empire ont mêlé leur sang a
celui des enfants de la métropole, lorsque
celle-ci fut en péril de mort.
Avec quelle fierté et queQQe splendeur ne
devrons-nous pas célébrer, dans cinq ans,
le centenaire d'un événement qui contenait
en germe tant de grandes et belles ahoses !
Quel hommage ne sera-t-il pas juste de
rendre aux hommes qui ont su voir, vou-
loir, exécuter 1 Au prix de quels efforts,
vous le savez mieux que nous, monsieur,
puisque de ceux-là vous êtes. ,
Lorsque M. Jonnart prit en main Ic Gou-
vernement, l'Algérie, agitée par les luttes
violentes de l'antisémitisme, souffrait d'un
malaise profond dont M. Jules Camhon, (in
cette circonstance comme en d'autres, pro-
phète véridique, avait dénoncé les causes
et le danger.
11 s'agissait d'abord d'y rétaiMir l'autorité
et pour cela d'en finir avec l'incohérence
et 1 infécondité du régime des rattachements
qui confiait à des fonctionnaires parisiens
éparpillés dans les divers ministères le
soin de « traiter suivant les mêmes règles,
avec une égale lenteur, les affaires de l'Al-
gérie et celfles de nos départements bre-
tons et picarde ». Il fallait que le Gouver-
neur Général, sous le contrôle légitime du
pouvoir oentralL, redevlni le véritable chef
des services algériens qui depuis vingt ans,
avaient pris l'habitude de l'ignorer. Il im-
portait enicore que le peuple algérien lui-
même s'intéressât ù, ses affaires et pût
former, en ayant le droit de les discuter
librement, des plans & longue portée.
Tel fut l'objet de la loi du 24 décembre
1900 qui consacra l'oeuvre de décentralisa-
tion administrative et financière dont le
plan était depuis longtemps arrêté dans
j'esprit. de M. Jonnart.
Dès lors, l'Algérie connut la paix, la paix
4ans le travaill, et cessa du même coup de
jmériter Je re&rocfhe que. depuis l'origine,
lui adressait la métropole, » d'être une
mauvaise affaire n.
Libre de ses mouvements, fort de l'appui
des délégations financières et du Conseil
supérieur, (le Parlement, algérien), le Gou.
verneur Général put garder le fond même
de la question algérienne, tourment de ses
prédécesseurs et principal objet de sa eol-
licitude ; faire de l'Algérie une terre vrai-
ment française par le cœur et par la civi-
lisation. Pour y pwrVcni-r¡ y impQanter des
Français, problème de la colonisation ;
rapprocher de nous les indigènes, problè-
me de l'assimilation.
Le fond même de la question algérienne.
M. Jonnart s'attacha à cette conception
de Bugeaud : la colonisation par le peuple
français. Le décret de septembre 1903 eut
pour objet d'attirer les Français et les ren.
dre maîtres du sol, « suivant un plan qui
le couvrirait d'une longue chaîne de villa-
ges pouvant se soutenir mutuellement et
dont chaque anneau constituerait un véri-
table bastion d'emprise et de défense fran-
çaise tt.
Par un bel ensemble de travaux publics,
par la création d'écoles de tout ordre, par
la transformation des écoles supérieures
d'Alger en une Université bien vivante, par
cette exquise villa Abd-el-Tif, la villa
Médiois de nos peintres orientalistes, - M.
Jonnart a manifesté et consacré la supério-
rité économique, morale, intellectuelle du
colon français.
« Voilà la terre algérienne conquise, d&
sait le Gouverneur Général à la Chambre
des députés,le 21 décembre 1903; mais alors
une redoutable question se poseut devant la
conscience française : nous avons conquis
le sol, avons-nous conquis les âmes 1 »
Le dévouement et le loyaJisme de toute
l'Algérie de 1914 à 1918 sont la meilleure
réponse à cette question.
Les caïds tels que Je regretté capitaine
ben Cheriff, les aghas comme Bou Aziz
ben Ganah, à la tête de leurs goums tant
au Maroc que sur le front français, ont
donné le plus bel exemple, la preuve irré-
futable que l'Islam n'est plus, quoi qu'en
pense l'honorable prélat, Mgr Maudrillart,
un obstacle à la colonisation française. Eh
janvier 1918, M. Jonnart obtenait des chefs
indigènes une nouvelle levée de 70.000
hommes dont 20.000 pour les' usines et
50.000 pour cette armée qui a remporté la
victoire. Les lois d'août 1918 et février 1919
établissant le statut des indigènes furent
le remerciemennt de la France musul-
mane à ses loyaux .sujets musulmans.
Au front, quoiqu'en ait dit Bugeaud, le
musulman et le chrétien se sont mélangés.
La suppression de Biribi
et de la transportation
En installant lui-même la Commission
spéciale de la réforme du régime péniton.
tiaire-, M. René Renoult, Garde des Sceaux,
a prononcé une allocution dans laquelle en
reconnaissant que la Société a le droit de
sévir contre le criminel, elle doit ̃considérer
la répression comme un geste conscient et
réfléchi qui doit se traduire par une action
prudente et exemplaire, méthodique et
scientifLciue, dont l'efficacité se conciliera
teujou'rs avec l'esprit de justice et d'huma-
nité.
Et M. Rcnoult (l'ajouter :
« C'est donc A faire œuvre de défense sociale
et de haute équité quo j'ai l'honneur de vous
cOllvier. Vous me permettrez de vous préciser
quelques-uns des problèmes particulièrement
urgents que vous aurez à résoudre si vous vou-
iez envisager l'instauration d'un régime péni-
tentiaire susceptible de produire tout à la fois
un effet d'inlimbdalion et d'amendement.
La question de la transportation fera sans
doute l'objet de vos premiers travaux. Le gou-
vernement a déjà indiqué qu'en principe il était
tout disposé à supprimer cette peine, dont l'ap-
plication a donné lieu à de graves mécomptes.
M'flis encore laut-n que l'avis laiwonse uec i
techniciens que vous êtes, permette de précisers.
iL quel régime seront soumis les condamnés,
AUX travaux forcés..16 suis persuadé que vous ;
tiendrez également à étudier les rôpercussions
budgétaires de cette réforme.
Rappelons que le général Nollet- a ex-
posé à Tavont-dernicr Conseil des minis-
tres ses projets de suppression, des travaux
publics que nous avons puhUés,
A L'OFFICIEL
Trésorerie dlndochine
Par arnête en date du 19 décembre 1924,
M. Demelin (Emile-Frédéric), ancuçn payeur
de 1TO classe de la trésorerie d'Indochine,
admis à faire valoir ses droits à la retraite
par arrêté en date du 15 juin 1920, a été
nommé payeur honoraire de la trésorerie
d'Indocliino.
DEPART
-0-
M. Th. Steeg, Gouverneur Général de
l'Algérie, accompagné de M. Duibroca, chéf
de son secrétariat particulier, a quitté Pa-
ris ce soir à 20 h. 40 à destination de Mar-
seille, d'où il s'embarquera pour Alger.
4>
L'aviation coloniale
---()-O-
Paris-Tchad
La brume épaisse qui recouvrait Paris ce
matin n'a pas permis aux aviateurs du raid
Paris-Tchad de prendre l'air.
La saison n'est, en effet, pas précisément
bien choisie pour ce genre de sport.
Les pilotes sont, d'ailleurs, fort ennuyés
de 'tout le bruit fait autour de leur départ
problématique.
La préparation d'un raid a besoin de si-
lence et de circonspection.
De Tunis au Tchad
-o–
La mission Courlot qui avait quitté Per-
vinquières le 10 famner à 19 heures est ar-
rivée à Bir Pislor le lendemain. à 19 h. 30.
La caravane a accompli dans des condi-
tions normales 500 kilomètres en moins de
trois joiirs de voyage effectif.
O>
Solidarité métropolitaine
On se souvient des inondations et rup-
tures de digues dans le delta tonkinois, des
typhons sur les côtes d'Annam, qui ont
ruiné de nombreux villages.
Jaca grandes Sociétés - et Exploitations
françaises qui. constituent à Paris le Co-
mité de l'Indochine, et à la solidarité des-
quelles it n'est jamais fait appel en vain,
ont souscrit une somme de deux cent vingt
mille francs, qui a été mise à la disposition
du Foyer Indochinois, pour être transférée
au Gouvernement Général à Hanoï.
A LA CHAMBRE
PROJDT DE LOI
Création d'une Banque d'émission
à Madagascar 1
On a distribué cette après-midi à la Cham-
bre le projet de loi du Gouvernement
concernant la création d'une banque d'émis-
sion à Madagascar.
L'article premier du projet de loi déter-
mine le champ d'action. de la banque et fixe
à vingt ans la durée du privilège. En raison
des charge s imposées à l'établissement, dit-
il ,U nous a paru équitable de lui accorder,
en contre-partie, une jouissance suffisam-
ment longue du priwège d'émission. Le
même article fait à la banque l'obligation
de se conformer aux conventions et aux
statuts annexés.
L'article 2 règle les -modalités de l'émis-
sion et du remboursement des billets. Il at-
tribue à ces derniers, cours légal à titre
permanent et cours forcé à Htre provisoire.
il contient une innovation intéressante per-
mettant l'échange de ces billets au pair aux
guichets de la banque contre un transfert
sur France remboursable en billets de la
Banque de France.
L'article 3 fixa la proportion entre le mon-
tant de la circulation fiduciaire et l'encaisse.
La règle adoptée est nouvelle. Il ne pouvait
être question, dans les circonstances pré-
sentes. d'imposer à la banque l'obligation
faite aux autres banques coloniales d émis-
sion de constituer une encaisse métallique
égale au tiers des billets en circulation. 11
a d'ailleurs été apporté, provisoirement, des
tempéraments à cette obligation depuuf la
guerre.
L'article 4 approuve les statuts et les con-
ventions annexés. Suivant la clause hati-
tuelle en la matière, il prévoit la dispense
dos droits de timbre et d'enregistrement en
faveur de ces conventions.
L'article 5 délègue au ministre des Colp-
nies, d'accord avec le ministre des Finan-
ces, le soin de fixer les conditions de circu-
lation et de rnnboursameint des billets de la
banque en cas de liquidation.
L'article 0 rend applicables à la banque
de Madagascar les dispositions des autres
banques coloniales d'émission en matière
de prêts agricoles. Les dispositions dont il
s"agit sont reproduites en détail dans les
statuts. Toutefois, en raison de leur carac-
tère réglementaire et des modifications
qu'elles apportent à la législation de la colo-
nie, il était nécessaire de les faire sanction-
ner par la loi.
L'article 7 assure rinsaisissabilité des
fonds déposés en compte courant à la ban-
que. Conformément à. la jurisprudence en
vigueur, l'opposition n'est pas admise,
même sur le solde définitif des comptes cou-
rants.
L'article 8 fixe le principe de l'affectation
à des œuvres intéressant la colonie de Ma-
dagascar du produit de la redevance sur la
circulation fiduciaire et des parts bénéfi-
ciaires remises à l'Etat par application de
la convention passée avec Je ministre des
Colonies et des statuts. L'Etat qui concède
le privilège eût pu, juridiquement, revendi-
quer le bénéfice de ces avantages ; mais le
privilège d'émission s'exerçant. sur le terri-
toire de Madagascar et. les bénéfices de la
banque étant réalisés dans la colonie, il
parait légitime d'attribuer à cette dernière
les avantages dont il s'agit.
L'article 9 apporte à l'application de J'ar-
ticle 10 de la loi de finances du 6 octobre
1919 une restriction en ce qui concerne les
f0n1cli0.nna.ircs ou anciens fonctionnaires
appelés à occuper les postes auquels le
droit de nomination est réservé au Gouver-
nement par les conventions et les statuts.
Cette restriction, qui est pleinement justi-
fiée, devait iiCNclemaiiieMent être sanction-
née par la loi.
Les caractéristiques essentielles du pro-
jet sont les suivantes :
Des charges financières importantes sont
imposées à la banque au profit de la colo-
nie : c'est, d'abord, une redevance sur la
niie : t'est, fiduci-,iire Ee i,oduictive de 1
circulation fiduciaire productive allant de 1
à 2 %, suivant que le taux de l'escompte
est inférieur à 5 %, compris entre 5 et 7
ou supérieur à 7 : en second lieu, une
participation de la colonie aux bénéfices.
Celte parti ci pa lion varie de la moitié aux
trois quarts des bénétfiloes nets après prélè-
vement des 5 et des 10 des réserves
légale et supptlémenlaire, de 8 au capital
versé et de 10 on faveur du personnel.
EJlle est complétée par un droit de l'Etat au
partage, des réserves dans la méone propor-
tion, disposition indispensable si l'on veut
,éite'l. que la précédente ne soit un vérita-
ble leurre.
Des clauses intéressantes pour le com-
merce local et notre commcrce d'exporta-
tion sont en outre stipulées. C'est, d'une
part, la limitation de la liber lé de l'établis-
sement dans la fixation du taux des es-
^comptes et des avances ; d'autre part, la
gratuité, sans lianitalion, des transferts de
fonds de la colonie dans la métropole ou
inversement, de façon à éviter les inconvé-
nients d'un oliange.
Enfin, les droits d,c contrôle de l'Etat et
t'orientation dans le sens de l'intérêt géné-
ral de la gestion de la banque sont assurés
nu moyen de la nomination par l'Etat du
directeur général et d'un certain noiriibre
1
LE TAUX DE LA PIASTRE
0
Le Gouverneur Général de l'Indochine
vient de faire connaître au ministre des
Colonies qu'à la date du 14 janvier 1925,
le taux officiel de la piastre était de
10 fr. 45.
LE TAUX DE LA ROUPIE
0
Le Gouverneur des Etablissements fran-
çais dans rTn'de vient de faire connaître
au ministre des Colonies qu'à la date du
e l'à la date du
13 janvier 1925, le taux ofnciel de la rou-
pie était de 6 rr. 35.
LAlofirie au connue de France
--0-0-
Notre éminent collaborateur, M. Démon-
tés, dans son cours au Collège de France sur
10 Algérie Economique, traite, cette année,
des cultures industrielles et des productions
d'origine animale et végétale que peuivent uti-
liser les manufactures de la métropole. -
Dans chacune de ces conférences, il précise
également la contribution apportée actuelle,
ment par le Maroc et 4a Tunisie à la France.
Les premiers cours ont été consacrés au ta-
bac, puis au lin et au coton. Voici ies sujets
des prochaines leçons :
Samedi 17 janvier :
Conclusions sur la culture du coton en Al-
gérie, en Tunisie et au Maroc. L' œuvre de
r Association cotonnière coloniale et l'avenir
de l'industrie française.
Mercredi 21 janvier :
L'alfa. Sa répartition géographique et les
conditions de son développement.
Samedi 24 janvier :
L' alfa. Les progrès de l'exploitation et aa
réglementation. La pâte à papier.
Mercredi 27 janoier : ,
Le crin végétal : son origine et les ressour-
ces de l'Afrique du Nord en palmiers nains.
Déplacement de la production et services ren-
dus pendant la guerre par le crin végétal.
Samedi 31 ianoier :
Le sisal et les a utiles plantes textiles d'ori-
gine étrangère qu'il serait possible d'acclima-
ter et d'exploiter dans le Nord de l'Afrique.
Nous publierons chaque mo is le programme
de ces cours qui ont lieu deux tois par se-
mai ne au Collège de France, les mercredis et
les samedis, à 3 heures, et groupent un nom-
breux public s'intéressant au développement
économique de notre Afrique du Nord.
-
la liaison meptionigae nmrimnmr
--0.0--
Les services téléphoniques espagnols,
avec la collaboration d'une Société améri-
caine, posent actuellement dans le détroit
de Gibraltar un cûlAe entre Algésiras et
Ce',uta, qui permettra de "relier Madrikl,
Tetuan, Larache et éventuellement Tanger.
- me%
Les phosphates marocains
80
UAgence Française êf Coloniale publie
les renseignements suivants sur les gise-
ments phosphatiers du Maroc :
L'Office chériflen des phosphates ne s'est pas
borné à mettre en exploitation les gisements
de Kourigha, dans l'arrîôre-pays de casablanca.
entre la Chaouïa et le Tadla. Il a délimité deux
autres gisements très importants, qui seront
exploités ultérieurement. L'un est situé sur le
territoire de la tribu des Rehamme, au centre
d'un triangle compris entre Mazagran, Saftt et
Marrakech. Les exportations se leront vraIsem-
blablement par le port de Satii, lorsqu'il aura
été outillé pour cela. L'autre gisement est dans
le « M'touga JI, territoire situé sur le versant
nord du Haut-Atlas, cr.tre Marrakech et Moga-
dor où les embarquements pourront s'effectuer
après des travaux appropriés.
nnil:-D
COURRIER DE L'ALGEIÉ
G.
LA vm ADMINISTRATIVE
Pour les philatélistes
Sur les propositions du Gouverneur-Gé-
néral de l'Algérie, In. série des timbres
mobiles crocs par l'article 2 du décret du
7 septembre comprendra, en outre, des vi-
gnettes à 2 fr. 40, 3 fr. 00, 4 fr. 80, 100 fr.,
200 fr. et 500 fr.
tjA VIE ECONOMIQUE
Le commerce des écorces à Tan
Nous lisons dans l'Agence Extérieure que
les écorces à tan alimentent en Algérie un
commerce d'exportation -continu avec la
France et l'étranger. Avant la guerre, la
moyenne annuelle dcc;. exportations vers
toutes destinations s'élevait à 100.120
quintaux.; cette moyenne s'est successi-
vement aibaissée à 8^.27'J quintaux en
191*, à 65.126 quintaux pendant la
guerre et à 44-.007 qtx de 19'19 à 1923; mais,
après un ralentissement marqué des sorties
en 1919, 1920 et 1021, relles-ci ont accusé
une reprisf sérieuse en 1022-1923.
Dans -la période d'avant-guerre, c'est
l'élranger qui s'osl adjugé constamment
les plus .fOl" C quantités des écorces ü tan
exportées, de la colonie, dans une propor-
tion qui, de- 190O il 1D07, a dépnsfité les (roi-
quarts de ee ira fit- et qui n'n. jamais été in-
férieure à GO l'I,
Par ordre d'importance d»-* leurs achats,
l'Italie, la Belgique, le Portugal et la Gran-
de-Bretagne se sont classés en létc des
pays imwortatours rlrangew <1.11. cours de la
période en\4sagéc.
On rcmaque qu'i-xi-cplionn^llemcnl, en
1915, les '¡m.p()rlnti¡)H de la Fronce ont .été
supérieures à colti-s de l'étranger; c'est la
Renie fois d'ailleurs que ce fait se produira
nu cours des vingt-denx annécs> dus pério-
des sur examen.
Pendant, la guerre. l'Italie a continué i\.
obsnrh-or. 'à l'étranger, un pourcentage élc-
V'S (lq f',afV qui est aile virtuellement jus-
qu'à la lotalilé ,- n 1018.
Un vœu de la Société des Agriculteurs
An cours de sa dvrnière réunion, la ()C1r.
M des Aoriciilh'urs d.'i\l!f'l'i, a érais le
vrru que la Colonisation àaricolo française
goj! développée on Algérie, notamment pai
l'extension des .petites exploitations. Kilo
n insisté, par ailleurs peur une le crédil
ngrioole et long terme, disnose d'e ressour-
ces suffisantes pour faciliter aux fils- d"
colons l'acquisition do petites propriétés
pour que les achats de terres pour lotisse-
ments sous forme coopérative soient faci-
lités par des avances à faible intérêt: pom
que la Caisse de Colonisation il s'organi-
se en vue de l'achat et du lotissement (h
LB - NUMERO * 0 CENTIMES
VENDREDI SOIR, 16 JANVIER 1#2>.
-
,- Les Annales Coloniales
'o.. - JOURNAL QUOTIDIEN
lis AMAN PUBLICS PAR "LU ANNALES COLONIALES" SONT LA PROPRIÉTÉ
EXCLUSIVE DU JOURNAL
Lm Aimncm eiRéelùme» tont reçue» Ga Bureaux dujottmalttdaru lu Agença dePuUMté
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Réitetita et AtaiiittnlioB : 04, Rue Cl U Mont-Thabor, PARte-1* Td6Pboae : LOIIYRI 19-17
Un 4% a mob 8 mah
jswsgsL. {|™?: : TîT,' 9?.- '? :
-o t BIran,.- 0 110.
On • abooiM dana ton* Boréaux ci. et cke* 1M prmeipuillbraim
La reprise des relations
avec la Russie et nos colonies
---000--
A lire certains journaux de nos colo-
nies la reprise des relations avec la
Russie provoquerait parmi nos compa-
triotes de là-bas une certaine émotion
et un commencement d'inquiétude.
J'ai notamment sous les yeux un arti.
de de mon éminent compatriote M.
Camille Denlon où se traduisent ces
sentiments.
Sans doute les propos des représen-
tants de la Russie en Extrême-Orient,
certaines interviews retentissantes
Tchitcherine, certains discours de Zi-
hoview semblent justifier ces craintes.
M. Tchitcherine notamment a dé-
claré à un envoyé du Petit Parisien que
la Russie s'associait pleinement au mou-
vement de libération des peuples
d'Asie. « Le vieux continent asiatique,
dit-il, est tout entier ébranlé d'une nou-
velle vie renaissante. Les peuples anti-
ques y frémissent d'un réveil général et
sortent de leur long sommeil; ils en-
trent dans une ère nouvelle de participa-
tion à la civilisation moderne dans toute
sa plénitude; ils font les plus grands
efforts pour se garantir un libre déve-
loppeml ent - dans les domaines politique
et économique 'et dans celui de la cul-
tflfehuBJaine dans toute sa plénitude
et sans aucune entrave. n
- C'est l'évidence même. Les peuples
d'Asie, et cette disposition d'esprit ne
leur est pas particulière, sont soulevés
PU-uh grand désir de bien-être; ils
sonF afetirés vers la civilisation occiden-
tale. Mais cet appétit de changement,
- '- le ..pr, ne date pas d'aujourd'hui.
fi était bien antérieur à la Révolution
,Ai. - - - --
fusse. J'ai lu il y a quelque vingt ans
tians la Revue de Paris une série d'étu-
des sur cette question, et dans lesquel-
les sont consignées des réflexions, des
constatations qui ne diffèrent pas très
sensiblement de celles que nous trouvons
itans la conversation de M. Tchitche-
rbae:
y Ne croyons donc pas que la Révolu-
tion russe ait fait naître dans nos colo-
nies des problèmes, qui lui sont bien
antérieurs et qui ont pris naissance en
réalité au lendemain même de notre ins-
tallation chez les peuples qui avaient
déjà atteint un degré avancé de civili-
ttation. Les événements de Russie ont
pu les rendre un peu plus aigus. Je
suis prêt à l'accorder. - Mais - c'est à
cela que se borne leur influence.
M. Tchitcherine pense que l'expul-
sion des Européens serait pour ces
peuples un véritable avantage. En est-
il bl sûr? On peut penser tout ce que
l'on Voudra de la domination britan-
nique aux Indes, mais on ne peut con-
tester qu'elle ait constitué un progrès
pour les Indiens. Les plus intelligents
d'entre ceux-ci le reconnaissent volon-
tiers et ce qu'ils demandent c'est beau-
coup moins l'expulsion des Anglais
qu'une adaptation de leur politique à
révolution morale et économique de cet
immense pays.
Puisque le problème s'est autrefois
posé et se pose maintenant ainsi, puis-
qu'il est antérieur à l'envoi d'un am-
bassadeur français à Moscou, je me de-
manda en quoi cette démarche pourrait
troubler nos compatriotes d'outre-mer.
J'ajouterai même, et ceci n'a rien de
paradoxal, qu'on devrait s'en féliciter.
Car la reprise des relations diplomati-
ques avec les boviets nous donne, ce
.«titi' manquait auparavant, des moyens
d'agir sur .certaines formes de propa-
gande que nous pourrions trouver inat-
GeptabJçs, Je n'en veux pour preuve,
que la récente demande d'explication
adressée à Moscou par M. Herriot au
sujet d'un discours ou M. Zinoview
"-!i.'immisça# dans nos affaires intérieu-
res. «
-. Et puis, tout ce qui touche à cet
orore d idées, se ramène à un seul
point. Rendons notre présence désirable
en ces lieux par une politique appro-
priée et conforme à l'idéal de notre ré-
gime et nous aurons ruiné, à l'origine
même, la propagande qui, sous le fal-
lacieux prétexte de libérer les peuples,
ne tend rien moins qu'à servir les buts
extrêmes du panslavisme^
Henry Fôntanier,
Dufé du Cantal,
Secrétaire de la ComminCofti
dos Affaires étnmçitr&s.
La Semaine de Rabat
En 1836, le général
comte de la Rue, alors di-
recteur des Affaires de
VAlgérie, avait été envoyé
en mission auprès de
l'empereur du Maroc,
comme on disait à cette
époque. De passage à
Meknès, il eut à s'entre-
tenir avec un. des hauts dignitaires de l'Em-
pire. Il lui parla, naturellemellt, de la Fran-
ce, de sa grandeur, de sa foree, de ses sol-
dats et de ses ressources, de ses armements
et de' sa puissante marine, de son établisse-
ment en Algérie et de ses desseins sur le
pays. Un des secrétaires présents à l'en-
tien fit au général français cette remarque :
« Vous agiriez bien plus sur les Arabes avec
des médecins et des marabouts qu'avec des
canons et des tusils. 9
Jamais observation, jamais conseil ne fut
plus topique que celui-là. De la bouche de
l'intelligent marocain de Meknès sortait une
aérité dont nous ri avons apprécié la portle
que tardivement et dont cependant le fonde-
ment reposait sur la parfaite connaissance
de la Psychologie islamique, Chaaue - fois
que nos médecins se trouvèrent au contact
des populations indigènes de l'Afrique du
Nord, et la remarque fut non moins exacte
pour ce qui est des indigènes de nos autres
tolonies, ils furent accueillis avec une défé-
rence totale, leurs conseils acceptés, suivis
et réclamés avec reconnaissance. Devant le
i toubib » s'abaissaient les barrières sociales
et même familiales,Ha haine désarmait, la
pacification s'instituait dans 'es Cœurs et les
espritss la conquête des âmes entraînait bien-
tôt la conquête de tribus entières et leur at.
tachement définitif,
Vorganisation méthodique de ces efforts
individuels, peu à peù reconnus à leur va-
leur, aboutit à la création de Vassistance
médicale des indigènes, admirable mtse en
ceuvre, non seulement d'une des idées &ma-
mtaires par Quoi se légitime notre action co-
toniate, mais aussi de la conquête padft-
que et durable des pays que nous voulons
amener à notre - civilisation tnodetne.
Loin de moi la pensée de vouloir emever
ara Gouvoritent4- de notre Algérie le ménte
tf avoir Us premiers réalisé une systématique
Assistance médicale des indigènes et dormi
ainsi un exemple 'suivi et mime dépassé dans
nos autres possessions coloniales. Cet objec-
tif est assez facile à atteindre tant que Von
dispose des éléments fournis par le scrotee
de santé militaire, colonial ou naval, à con-
dition que les praticiens puissent être utili-
sés en nombre suffisant. Dès que les services
d'assistance, à la limite d*élasticité des ca-
dres militaires, sétendent et obligent à re-
courir au concours civil, on se heurte aux
difficultés budgétaires t elles apparbissent en
toute clarté par l ouverture de chapitres nou-
veaux aux comptes des dépenses. Et malkeu-
r eus e ment nous avons trop de tendances,
eltes nous, à considérer les dépenses médica-
les et d"1 hygiène comme des dépenses évita-
bles. On fait moins d'histoires pour aug-
menter de quelques bataillons les troupes
d'occupation.
A peine arrivé au Maroc, le général Lyau-
tey, qui avait appris en Algérie à manier le
médecin, donna tous ses soins à l'organisa-
tion sanitaire du pays. Il trouva des hom-
mes, leurs noms restent dans la mémoire des
anciens du Maroc, qui s'en allèrent aux ex..
trémités des régions occupées, avec leur bis-
touri comme arme et des paquets ctiodure
comme instruments diplomatiques, se consa-
crer, en plein désintéressement, en plein db-
tacitement de tout, à la lutte contre la ma-
ladie. Bientôt des infirmeries se dressèrent,
des réseaux sanitaires s'étendirent sur le
pays. Il faut. maintenant aller plus loin et
plus profondément. Il faut habituer l'opi-
nion tubliaue. celle de la métropole, à con-
sidérer l'œuvre médicale aux colonies comme
une tâche essentielle. Le Maréchal n'a pas
hésité à provoquer l'attention du dehors et
à faire organiser, c'est la mode du temps,
une 1 semaine », la semaine médicale de
Rabat.
On a convié de hautes personjtalités scien-
tifiques de Paris et d'ailleurs, les médecins
voisins, les médecins du Maroc, à la visite de
te qui avait été fait, de ce qui reste à faire
par conséquent. <9M. a tenu des réunions où
l'on a parlé médecine et hygiène. On a
échangé des idées. On est surtout venu au
Maroc, et les visiteurs sont rentres chez eux,
prêts à mêler aux récits des visions empor-
tées du pays du soleil leurs souvenirs de
la Semaine de Rabat.
Les travaux des médecins à Rabat ne ré-
volutionneront probablement pas la science.
Le but était autre et il' sera atteint si la
tentative heureuse de cette année est suivie
dyautres semaines qui amèneront en plus
gratid nombre encore d'autres médecins, d'au-
tres ltygiénistes, d'autres coloniaux, aptes à
se convaincre et à convaincre les Français
de la puissance du médecin comme agent co-
lonisateur. Peut-être alors les budgets s'ou-
vriront-ils plus larges pour une actiglt. mé-
dicale plus étendue, mieux organisée, plus
efficace. C'est du sort de nos populations
coloniales qu'il s'afit, Le temps presse.
Peut-être suffirait-il d'une « semaine mé-
dicale D pour affater le dépeuplemeht crois-
sant de cette Afrique Equatoriale oÙ le seul
ennemi est la maladie.
J. Gan.,
Sénat ev&r d'OMn.
L'Algérie à r Académie Française
»»
La reception de M. Jonnart à l'Acadé-
mie française a fourni à M. Alfred Baudril-
lart, qui le recevait sous la Coupole, l'occa-
sion d'esquisser à grands traits rceuvre
de la France en Algérie, œuvre à laquelle
M. Jonnart a prie une part prépondérante.
C'est comme Chef de cabinet de M. Tïr-
man en 1881, que M. Jonnart prit contact
avec l'Algérie. Comme directeur des servi-
ces die l'Algérie au ministère de l'Intérieur
rafnjcien chef de cabinet du Gouverneur
Général de l'Algérie eut à préparer d'ac-
cord avec Burdeau et Jules Ferry le plan
de réorganisation de notre grande colonie
qu'il fit prévadoir à la Chambre lors de son
élection dans le Pas-de-calais.
M. Jonnart, ardent défenseur des entre-
prises coloniales, conseillait dès cette épo-
que de diriger les capitaux de la petite
épargné vers des entreprises qui, au delà
des mers « ajoutent à l'honneur et au pres-
tige du nom français ».
Pendent sa longjue mission de 1000 à 1911
puis en 1918 et 1919, M. Jonnart, ajoute M.
iiaudtillait, donna toute la plénitude de sa
meaure, comme administrateur et -comme
homme d'ritat.
Le 14 juin 1830, date du débarquement
des troupes de Charles X à Sidi-Jfierruch,
naquit, avec notre empire africain du nord
la plus grande France, seize ans après
que, 1814 achevant ce qu'avait commencé
1703, s'était écroulée l'œuvre du génie co-
lonisateur de nos pères.
Sans doute ni les gouvernements ni l'opi-
nion ne s'en rendirent d'abord lPIleiMmenL
compte, et souvent Ms hésitèrent. Mais la
logique des choses et l'intelligente persé-
vérance de quelques hommes furent les
Dilue fortes.
- Aujourd'hui, c'était Sidi-Ferrucih et Al-
ger ; demain, ce sera le Tell, Constantine,
Oran ; après-demain, l'Atlas et puis le Sa-
haro, ftiveo ses oasis i voici la Tunisie, voici
le Maroc ; et par delà de Sénégal et la Oui-
uée, le Soudan, le Niger et ile Congo ;
« votre FV-West », disent parfois noe visi-
teurs américains comparant, étonnés, notre
progression a la conquête môme que leurs
pères ont foite du continent américain.
Empire autrement vaste que ne le fut
jamaIS l'Afrique romaine, et d'assimilation
singulièrement plus difficile, car riaitam a
passé par la.
Empire occupé, non par des tribus indi-
gènes disséminées et œja marquées du sfe
gne de la mort, comme ceUee De l Améri-
que intérieure, mais pâr des populations,
ou assez belliqueuses les unes, ou assez
denses les autrea, pour que le conquérant)
ne s'y sentit jamais ou tout & fait tran-
- quille, ou tout. a fait chez lui.
- Empire dont la cohésion physique parut
longtemps une chimère chimère que le
raLT,. l'automabiie et ravion vainqueurs
transforment sous nos veux en iucoates-
table réallitô.
La plus grande France, oui ; puisque le*
fils de cet empire ont mêlé leur sang a
celui des enfants de la métropole, lorsque
celle-ci fut en péril de mort.
Avec quelle fierté et queQQe splendeur ne
devrons-nous pas célébrer, dans cinq ans,
le centenaire d'un événement qui contenait
en germe tant de grandes et belles ahoses !
Quel hommage ne sera-t-il pas juste de
rendre aux hommes qui ont su voir, vou-
loir, exécuter 1 Au prix de quels efforts,
vous le savez mieux que nous, monsieur,
puisque de ceux-là vous êtes. ,
Lorsque M. Jonnart prit en main Ic Gou-
vernement, l'Algérie, agitée par les luttes
violentes de l'antisémitisme, souffrait d'un
malaise profond dont M. Jules Camhon, (in
cette circonstance comme en d'autres, pro-
phète véridique, avait dénoncé les causes
et le danger.
11 s'agissait d'abord d'y rétaiMir l'autorité
et pour cela d'en finir avec l'incohérence
et 1 infécondité du régime des rattachements
qui confiait à des fonctionnaires parisiens
éparpillés dans les divers ministères le
soin de « traiter suivant les mêmes règles,
avec une égale lenteur, les affaires de l'Al-
gérie et celfles de nos départements bre-
tons et picarde ». Il fallait que le Gouver-
neur Général, sous le contrôle légitime du
pouvoir oentralL, redevlni le véritable chef
des services algériens qui depuis vingt ans,
avaient pris l'habitude de l'ignorer. Il im-
portait enicore que le peuple algérien lui-
même s'intéressât ù, ses affaires et pût
former, en ayant le droit de les discuter
librement, des plans & longue portée.
Tel fut l'objet de la loi du 24 décembre
1900 qui consacra l'oeuvre de décentralisa-
tion administrative et financière dont le
plan était depuis longtemps arrêté dans
j'esprit. de M. Jonnart.
Dès lors, l'Algérie connut la paix, la paix
4ans le travaill, et cessa du même coup de
jmériter Je re&rocfhe que. depuis l'origine,
lui adressait la métropole, » d'être une
mauvaise affaire n.
Libre de ses mouvements, fort de l'appui
des délégations financières et du Conseil
supérieur, (le Parlement, algérien), le Gou.
verneur Général put garder le fond même
de la question algérienne, tourment de ses
prédécesseurs et principal objet de sa eol-
licitude ; faire de l'Algérie une terre vrai-
ment française par le cœur et par la civi-
lisation. Pour y pwrVcni-r¡ y impQanter des
Français, problème de la colonisation ;
rapprocher de nous les indigènes, problè-
me de l'assimilation.
Le fond même de la question algérienne.
M. Jonnart s'attacha à cette conception
de Bugeaud : la colonisation par le peuple
français. Le décret de septembre 1903 eut
pour objet d'attirer les Français et les ren.
dre maîtres du sol, « suivant un plan qui
le couvrirait d'une longue chaîne de villa-
ges pouvant se soutenir mutuellement et
dont chaque anneau constituerait un véri-
table bastion d'emprise et de défense fran-
çaise tt.
Par un bel ensemble de travaux publics,
par la création d'écoles de tout ordre, par
la transformation des écoles supérieures
d'Alger en une Université bien vivante, par
cette exquise villa Abd-el-Tif, la villa
Médiois de nos peintres orientalistes, - M.
Jonnart a manifesté et consacré la supério-
rité économique, morale, intellectuelle du
colon français.
« Voilà la terre algérienne conquise, d&
sait le Gouverneur Général à la Chambre
des députés,le 21 décembre 1903; mais alors
une redoutable question se poseut devant la
conscience française : nous avons conquis
le sol, avons-nous conquis les âmes 1 »
Le dévouement et le loyaJisme de toute
l'Algérie de 1914 à 1918 sont la meilleure
réponse à cette question.
Les caïds tels que Je regretté capitaine
ben Cheriff, les aghas comme Bou Aziz
ben Ganah, à la tête de leurs goums tant
au Maroc que sur le front français, ont
donné le plus bel exemple, la preuve irré-
futable que l'Islam n'est plus, quoi qu'en
pense l'honorable prélat, Mgr Maudrillart,
un obstacle à la colonisation française. Eh
janvier 1918, M. Jonnart obtenait des chefs
indigènes une nouvelle levée de 70.000
hommes dont 20.000 pour les' usines et
50.000 pour cette armée qui a remporté la
victoire. Les lois d'août 1918 et février 1919
établissant le statut des indigènes furent
le remerciemennt de la France musul-
mane à ses loyaux .sujets musulmans.
Au front, quoiqu'en ait dit Bugeaud, le
musulman et le chrétien se sont mélangés.
La suppression de Biribi
et de la transportation
En installant lui-même la Commission
spéciale de la réforme du régime péniton.
tiaire-, M. René Renoult, Garde des Sceaux,
a prononcé une allocution dans laquelle en
reconnaissant que la Société a le droit de
sévir contre le criminel, elle doit ̃considérer
la répression comme un geste conscient et
réfléchi qui doit se traduire par une action
prudente et exemplaire, méthodique et
scientifLciue, dont l'efficacité se conciliera
teujou'rs avec l'esprit de justice et d'huma-
nité.
Et M. Rcnoult (l'ajouter :
« C'est donc A faire œuvre de défense sociale
et de haute équité quo j'ai l'honneur de vous
cOllvier. Vous me permettrez de vous préciser
quelques-uns des problèmes particulièrement
urgents que vous aurez à résoudre si vous vou-
iez envisager l'instauration d'un régime péni-
tentiaire susceptible de produire tout à la fois
un effet d'inlimbdalion et d'amendement.
La question de la transportation fera sans
doute l'objet de vos premiers travaux. Le gou-
vernement a déjà indiqué qu'en principe il était
tout disposé à supprimer cette peine, dont l'ap-
plication a donné lieu à de graves mécomptes.
M'flis encore laut-n que l'avis laiwonse uec i
techniciens que vous êtes, permette de précisers.
iL quel régime seront soumis les condamnés,
AUX travaux forcés..16 suis persuadé que vous ;
tiendrez également à étudier les rôpercussions
budgétaires de cette réforme.
Rappelons que le général Nollet- a ex-
posé à Tavont-dernicr Conseil des minis-
tres ses projets de suppression, des travaux
publics que nous avons puhUés,
A L'OFFICIEL
Trésorerie dlndochine
Par arnête en date du 19 décembre 1924,
M. Demelin (Emile-Frédéric), ancuçn payeur
de 1TO classe de la trésorerie d'Indochine,
admis à faire valoir ses droits à la retraite
par arrêté en date du 15 juin 1920, a été
nommé payeur honoraire de la trésorerie
d'Indocliino.
DEPART
-0-
M. Th. Steeg, Gouverneur Général de
l'Algérie, accompagné de M. Duibroca, chéf
de son secrétariat particulier, a quitté Pa-
ris ce soir à 20 h. 40 à destination de Mar-
seille, d'où il s'embarquera pour Alger.
4>
L'aviation coloniale
---()-O-
Paris-Tchad
La brume épaisse qui recouvrait Paris ce
matin n'a pas permis aux aviateurs du raid
Paris-Tchad de prendre l'air.
La saison n'est, en effet, pas précisément
bien choisie pour ce genre de sport.
Les pilotes sont, d'ailleurs, fort ennuyés
de 'tout le bruit fait autour de leur départ
problématique.
La préparation d'un raid a besoin de si-
lence et de circonspection.
De Tunis au Tchad
-o–
La mission Courlot qui avait quitté Per-
vinquières le 10 famner à 19 heures est ar-
rivée à Bir Pislor le lendemain. à 19 h. 30.
La caravane a accompli dans des condi-
tions normales 500 kilomètres en moins de
trois joiirs de voyage effectif.
O>
Solidarité métropolitaine
On se souvient des inondations et rup-
tures de digues dans le delta tonkinois, des
typhons sur les côtes d'Annam, qui ont
ruiné de nombreux villages.
Jaca grandes Sociétés - et Exploitations
françaises qui. constituent à Paris le Co-
mité de l'Indochine, et à la solidarité des-
quelles it n'est jamais fait appel en vain,
ont souscrit une somme de deux cent vingt
mille francs, qui a été mise à la disposition
du Foyer Indochinois, pour être transférée
au Gouvernement Général à Hanoï.
A LA CHAMBRE
PROJDT DE LOI
Création d'une Banque d'émission
à Madagascar 1
On a distribué cette après-midi à la Cham-
bre le projet de loi du Gouvernement
concernant la création d'une banque d'émis-
sion à Madagascar.
L'article premier du projet de loi déter-
mine le champ d'action. de la banque et fixe
à vingt ans la durée du privilège. En raison
des charge s imposées à l'établissement, dit-
il ,U nous a paru équitable de lui accorder,
en contre-partie, une jouissance suffisam-
ment longue du priwège d'émission. Le
même article fait à la banque l'obligation
de se conformer aux conventions et aux
statuts annexés.
L'article 2 règle les -modalités de l'émis-
sion et du remboursement des billets. Il at-
tribue à ces derniers, cours légal à titre
permanent et cours forcé à Htre provisoire.
il contient une innovation intéressante per-
mettant l'échange de ces billets au pair aux
guichets de la banque contre un transfert
sur France remboursable en billets de la
Banque de France.
L'article 3 fixa la proportion entre le mon-
tant de la circulation fiduciaire et l'encaisse.
La règle adoptée est nouvelle. Il ne pouvait
être question, dans les circonstances pré-
sentes. d'imposer à la banque l'obligation
faite aux autres banques coloniales d émis-
sion de constituer une encaisse métallique
égale au tiers des billets en circulation. 11
a d'ailleurs été apporté, provisoirement, des
tempéraments à cette obligation depuuf la
guerre.
L'article 4 approuve les statuts et les con-
ventions annexés. Suivant la clause hati-
tuelle en la matière, il prévoit la dispense
dos droits de timbre et d'enregistrement en
faveur de ces conventions.
L'article 5 délègue au ministre des Colp-
nies, d'accord avec le ministre des Finan-
ces, le soin de fixer les conditions de circu-
lation et de rnnboursameint des billets de la
banque en cas de liquidation.
L'article 0 rend applicables à la banque
de Madagascar les dispositions des autres
banques coloniales d'émission en matière
de prêts agricoles. Les dispositions dont il
s"agit sont reproduites en détail dans les
statuts. Toutefois, en raison de leur carac-
tère réglementaire et des modifications
qu'elles apportent à la législation de la colo-
nie, il était nécessaire de les faire sanction-
ner par la loi.
L'article 7 assure rinsaisissabilité des
fonds déposés en compte courant à la ban-
que. Conformément à. la jurisprudence en
vigueur, l'opposition n'est pas admise,
même sur le solde définitif des comptes cou-
rants.
L'article 8 fixe le principe de l'affectation
à des œuvres intéressant la colonie de Ma-
dagascar du produit de la redevance sur la
circulation fiduciaire et des parts bénéfi-
ciaires remises à l'Etat par application de
la convention passée avec Je ministre des
Colonies et des statuts. L'Etat qui concède
le privilège eût pu, juridiquement, revendi-
quer le bénéfice de ces avantages ; mais le
privilège d'émission s'exerçant. sur le terri-
toire de Madagascar et. les bénéfices de la
banque étant réalisés dans la colonie, il
parait légitime d'attribuer à cette dernière
les avantages dont il s'agit.
L'article 9 apporte à l'application de J'ar-
ticle 10 de la loi de finances du 6 octobre
1919 une restriction en ce qui concerne les
f0n1cli0.nna.ircs ou anciens fonctionnaires
appelés à occuper les postes auquels le
droit de nomination est réservé au Gouver-
nement par les conventions et les statuts.
Cette restriction, qui est pleinement justi-
fiée, devait iiCNclemaiiieMent être sanction-
née par la loi.
Les caractéristiques essentielles du pro-
jet sont les suivantes :
Des charges financières importantes sont
imposées à la banque au profit de la colo-
nie : c'est, d'abord, une redevance sur la
niie : t'est, fiduci-,iire Ee i,oduictive de 1
circulation fiduciaire productive allant de 1
à 2 %, suivant que le taux de l'escompte
est inférieur à 5 %, compris entre 5 et 7
ou supérieur à 7 : en second lieu, une
participation de la colonie aux bénéfices.
Celte parti ci pa lion varie de la moitié aux
trois quarts des bénétfiloes nets après prélè-
vement des 5 et des 10 des réserves
légale et supptlémenlaire, de 8 au capital
versé et de 10 on faveur du personnel.
EJlle est complétée par un droit de l'Etat au
partage, des réserves dans la méone propor-
tion, disposition indispensable si l'on veut
,éite'l. que la précédente ne soit un vérita-
ble leurre.
Des clauses intéressantes pour le com-
merce local et notre commcrce d'exporta-
tion sont en outre stipulées. C'est, d'une
part, la limitation de la liber lé de l'établis-
sement dans la fixation du taux des es-
^comptes et des avances ; d'autre part, la
gratuité, sans lianitalion, des transferts de
fonds de la colonie dans la métropole ou
inversement, de façon à éviter les inconvé-
nients d'un oliange.
Enfin, les droits d,c contrôle de l'Etat et
t'orientation dans le sens de l'intérêt géné-
ral de la gestion de la banque sont assurés
nu moyen de la nomination par l'Etat du
directeur général et d'un certain noiriibre
1
LE TAUX DE LA PIASTRE
0
Le Gouverneur Général de l'Indochine
vient de faire connaître au ministre des
Colonies qu'à la date du 14 janvier 1925,
le taux officiel de la piastre était de
10 fr. 45.
LE TAUX DE LA ROUPIE
0
Le Gouverneur des Etablissements fran-
çais dans rTn'de vient de faire connaître
au ministre des Colonies qu'à la date du
e l'à la date du
13 janvier 1925, le taux ofnciel de la rou-
pie était de 6 rr. 35.
LAlofirie au connue de France
--0-0-
Notre éminent collaborateur, M. Démon-
tés, dans son cours au Collège de France sur
10 Algérie Economique, traite, cette année,
des cultures industrielles et des productions
d'origine animale et végétale que peuivent uti-
liser les manufactures de la métropole. -
Dans chacune de ces conférences, il précise
également la contribution apportée actuelle,
ment par le Maroc et 4a Tunisie à la France.
Les premiers cours ont été consacrés au ta-
bac, puis au lin et au coton. Voici ies sujets
des prochaines leçons :
Samedi 17 janvier :
Conclusions sur la culture du coton en Al-
gérie, en Tunisie et au Maroc. L' œuvre de
r Association cotonnière coloniale et l'avenir
de l'industrie française.
Mercredi 21 janvier :
L'alfa. Sa répartition géographique et les
conditions de son développement.
Samedi 24 janvier :
L' alfa. Les progrès de l'exploitation et aa
réglementation. La pâte à papier.
Mercredi 27 janoier : ,
Le crin végétal : son origine et les ressour-
ces de l'Afrique du Nord en palmiers nains.
Déplacement de la production et services ren-
dus pendant la guerre par le crin végétal.
Samedi 31 ianoier :
Le sisal et les a utiles plantes textiles d'ori-
gine étrangère qu'il serait possible d'acclima-
ter et d'exploiter dans le Nord de l'Afrique.
Nous publierons chaque mo is le programme
de ces cours qui ont lieu deux tois par se-
mai ne au Collège de France, les mercredis et
les samedis, à 3 heures, et groupent un nom-
breux public s'intéressant au développement
économique de notre Afrique du Nord.
-
la liaison meptionigae nmrimnmr
--0.0--
Les services téléphoniques espagnols,
avec la collaboration d'une Société améri-
caine, posent actuellement dans le détroit
de Gibraltar un cûlAe entre Algésiras et
Ce',uta, qui permettra de "relier Madrikl,
Tetuan, Larache et éventuellement Tanger.
- me%
Les phosphates marocains
80
UAgence Française êf Coloniale publie
les renseignements suivants sur les gise-
ments phosphatiers du Maroc :
L'Office chériflen des phosphates ne s'est pas
borné à mettre en exploitation les gisements
de Kourigha, dans l'arrîôre-pays de casablanca.
entre la Chaouïa et le Tadla. Il a délimité deux
autres gisements très importants, qui seront
exploités ultérieurement. L'un est situé sur le
territoire de la tribu des Rehamme, au centre
d'un triangle compris entre Mazagran, Saftt et
Marrakech. Les exportations se leront vraIsem-
blablement par le port de Satii, lorsqu'il aura
été outillé pour cela. L'autre gisement est dans
le « M'touga JI, territoire situé sur le versant
nord du Haut-Atlas, cr.tre Marrakech et Moga-
dor où les embarquements pourront s'effectuer
après des travaux appropriés.
nnil:-D
COURRIER DE L'ALGEIÉ
G.
LA vm ADMINISTRATIVE
Pour les philatélistes
Sur les propositions du Gouverneur-Gé-
néral de l'Algérie, In. série des timbres
mobiles crocs par l'article 2 du décret du
7 septembre comprendra, en outre, des vi-
gnettes à 2 fr. 40, 3 fr. 00, 4 fr. 80, 100 fr.,
200 fr. et 500 fr.
tjA VIE ECONOMIQUE
Le commerce des écorces à Tan
Nous lisons dans l'Agence Extérieure que
les écorces à tan alimentent en Algérie un
commerce d'exportation -continu avec la
France et l'étranger. Avant la guerre, la
moyenne annuelle dcc;. exportations vers
toutes destinations s'élevait à 100.120
quintaux.; cette moyenne s'est successi-
vement aibaissée à 8^.27'J quintaux en
191*, à 65.126 quintaux pendant la
guerre et à 44-.007 qtx de 19'19 à 1923; mais,
après un ralentissement marqué des sorties
en 1919, 1920 et 1021, relles-ci ont accusé
une reprisf sérieuse en 1022-1923.
Dans -la période d'avant-guerre, c'est
l'élranger qui s'osl adjugé constamment
les plus .fOl" C quantités des écorces ü tan
exportées, de la colonie, dans une propor-
tion qui, de- 190O il 1D07, a dépnsfité les (roi-
quarts de ee ira fit- et qui n'n. jamais été in-
férieure à GO l'I,
Par ordre d'importance d»-* leurs achats,
l'Italie, la Belgique, le Portugal et la Gran-
de-Bretagne se sont classés en létc des
pays imwortatours rlrangew <1.11. cours de la
période en\4sagéc.
On rcmaque qu'i-xi-cplionn^llemcnl, en
1915, les '¡m.p()rlnti¡)H de la Fronce ont .été
supérieures à colti-s de l'étranger; c'est la
Renie fois d'ailleurs que ce fait se produira
nu cours des vingt-denx annécs> dus pério-
des sur examen.
Pendant, la guerre. l'Italie a continué i\.
obsnrh-or. 'à l'étranger, un pourcentage élc-
V'S (lq f',afV qui est aile virtuellement jus-
qu'à la lotalilé ,- n 1018.
Un vœu de la Société des Agriculteurs
An cours de sa dvrnière réunion, la ()C1r.
M des Aoriciilh'urs d.'i\l!f'l'i, a érais le
vrru que la Colonisation àaricolo française
goj! développée on Algérie, notamment pai
l'extension des .petites exploitations. Kilo
n insisté, par ailleurs peur une le crédil
ngrioole et long terme, disnose d'e ressour-
ces suffisantes pour faciliter aux fils- d"
colons l'acquisition do petites propriétés
pour que les achats de terres pour lotisse-
ments sous forme coopérative soient faci-
lités par des avances à faible intérêt: pom
que la Caisse de Colonisation il s'organi-
se en vue de l'achat et du lotissement (h
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