Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1925-01-09
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 11726 Nombre total de vues : 11726
Description : 09 janvier 1925 09 janvier 1925
Description : 1925/01/09 (A26,N5). 1925/01/09 (A26,N5).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6396850x
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/01/2013
VINGT-SIXIEME ANNEE. - N° jf
HKUMEBO:MCtNTMm8
VENDUliDI SOIH. J 1ANVIKR 19K5.
11 1- r - 0
Les Annales Coloniales
-.d d 1
JOURNAL QUOTIDIEN
LES AmCLBS PUBLIÉS PAR "LES ARIlALDCOLOIiIIALII- SOMT LA PHOMUÉTt
EXCLUSIVE PU JOUWIfAL
IAA_--""NC8I'S--.J"flI"PrMIdII
DIRECTEURS : MARCEL RUEDEL et L.-G. THÉBAULT
RrdariiM et Mmvrtittoi : 34, Rue du Mont-Thabor, PARtS-1* - Mrikoe : L«ITR* le 17
Un e ô
àeqmmEmzqTs i France et Colonta , , M »°ï »'«T,
av" Oh~ l Etranger Mo , M Il 0
* *' onM d. •«» I* Bwetn de pmte et du» le« priad. libraire
Encore le Maroc
m
La question des dettes interalliées, dont la
sol i MO équitable importe tant à l'avenir de
notre pays, les événements d' iutttême-Utient.
dont la répercussion se tait et se tera de plus
en plus sentir sur nos possessions du Pacitique.
tous ces faits ne doivent pas détourner d'une
façon complète notre esprit du Maroc.
Depws l' article que j'ai consacré ici mène à
Abd-el-Krim, les Espagnols n'ont pas éprouvé
de nouveaux revers ; mais la question que pose
leur recul, prélude probable de l'évacuation
complète de la zone qui leur avait été concé-
dée, ne laisse pas de solliciter en France et à
l'étranger l'attention de ceux que préoccupent
ces problèmes. - -
Un peut, sans doute, se demander quel sera,
dans le monde musulman, le coutre-coup ces
échecs espagnols. Abd-el-Krim va-t-il symboli-
ser, depuis les rives de r Ad antique jusqu'à
celles de l'Océan Indien, la vktoi.e de l'infi-
dèle sur le chrétien, et ses succès vont-ils être
considérés comme les heureux combats d'avant-
farde de la gigantesque bataille qu'engageraient
sous peu la civilisation musulmane et la civili-
sation européenne ?
Que les événements du Rif aient détennmé
dans l'islam une certaine effervescence, que,
tout au moins, ils aient été accueillis avec une
vraie sympathie, c'est l'évidence même. Que,
sous l'influence de causes multiples d'ordre éco-
nomique, moral, politique, une certaine résis-
tance se manifeste contre les Européens dans
tous les pays qui subissent la loi religieuse de
Mahomet, c'est ce qu'on ne saurait nier, et
c'est ce que nous avons eu. à cette même place,
l'occasion de signaler.
Mais il convient de ne pas apporter à l'exa-
men des événements politiques une imagination
de poète et de ne pas se complaire en des vi-
sions d'avenir qui peuvent souvent nous empê-
cher de voir le présent.
Il est évidemment contraire à toute bonne
méthode d'isoler à l'excès les différents probI-
mes politiques qui se posent sur les différents
points du Ilobe, et d'établir entre eux une indé-
pendance artificielle. Je me rappelle les sar-
casmes, ou tout au moins les sourires d'incré-
dùlitf, aifton de pitié, qui accueillaient ceux qui.
avant. la guerre, s'efforçaient de montrer à une
opinion insouciante les liens qui unissaient les
Unes aux autres, les intrigues ou les combina.-
sons diplomatiques pour si éloignés qu'en fus-
sent les dive;* théâtres
L'excès contraire peut cependant être tenu
pour aussi dangereux. Et, pour en revenir à
robjet mémo de cet article, ne donnons pas au
chef marocain une importance disproportionnée
à sa personne et à son rôle. Nous risquerions de
lui suggérer des projets qui n'ont peut-t-tre pas
même effleuré son esprit. Notre histoire colo-
niale, qui doit, comme toute l'histoire, être in-
terprétée avec prudence, nous présente quel-
ques erreurs de ce genre qui nous coûtèrent,
d'ailleurs, assez cher.
Malheureusement, il existe chez nous des
hommes qui, impatients de nous voir abandon-
ner au Maroc la politique prudente qu'est celle
du Ministère, ne seraient pas fâchés de grandir
outre mesure la personnalité d'Abd-el-Krim et
d'en faire le héros de l'Islam que nous devrions
nous préparer à contenir d'abord, puis à écraser.
Je viens de lire l'article fort documenté que
le Temps consacre aux opérations qui ont été
faites au Maroc durant l'année 1924 ; on ne
peut en retracer l'histoire embrouillée, d'une
façon plus claire, et en montrer les résultats
d'une manière plus frappante. Mais notre au-
teur, pour si satisfait qu'il soit des résultats ob-
tenus, estime, néanmoins, que notre effort mili-
taire doit être non seulement continué, mais en-
core développé. Et il demande que le corps
d'occupation soit renforcé dans une proportion
considérable.
Ces propos nous inspirent quelque inquiétude, 1
surtout si on les rapproche de certains bruits qui
courent dans les milieux qui s'intéressent aux
choses du Maroc. On y envisage avec quelque
satisfaction ta tournure que tiennent les événe-
ments dans la zone espagnole, et en verrait sans
déplaisir notre action s' y substituer à celle de
nos voisins défaillants. Peut-être en présence
d'un Gouvernement, opposé aux aventures,
compte-t-on sur l'initiative hardie de quelque
chef qui, entreprenant, audacieux, forcerait, en
quelque sorte, la main au Cabinet, lequel, placé
devant le fait accompli, serait bien obligé de
marcher.
Je veux bien qu'il ne faille pas donner à ces
beuits une importance excessive, mais j'estime
qu'ils doivent éveiller l'attention de ceux qui
ont la charge des intérêts de la France en ces
lieux et aussi cette de l'opinion publique trop
facilement encline à ne pas se soucier de ce qui
se passe hors d'Europe.
Qu'on ne s y trompe pas : la question du
Rif n'est pas une affaire qui regarde uniquement
la France et Abd-cl-Krim. Il ne faut pas croire
que les autres puissances laisseraient la France
victorieuse du chef rifain, s'établir tranquille-
ment sur la c6te méditerranéenne. Ni l'Italie,
ni rAngtetene n'y consentiraient. La presse de
ces deux pays est, sur ce point, tout à fait for-
melle.
Le journal italien la Tribana écrivait, il y a
quelque quinze jours, les lignes suivantes qui
sont à méditer : « 11 ne serait pas de l'intérêt
« de la Grande-Bretagne d'avoir en face de
« Gibrahar une France toute-puissante. C'est
« pourquoi, dans le cas où les événements afn-
Il cains se précipiteraient dans un sens défavo-
ri rable à l'Espagne, l'Angleterre aurait tout
« intérêt à appuyer un régime propre à mainte-
« nir l'équilibre dans lequel l'Italie pourrait
« offrir une utile collaboration.
« Affirmer, comme le font les journaux fran-
« çais, que la question marocaine est destinée à
« se résoudre dans un tête-à-tête franco-espa-
« gnol, est tout au moins exagéré. »
Si les affaires se compliquent, des négocia-
tions générales seront nécessaires. et « l'Italie
ne pourra être exclue de ces négociations ».
Les prétentions de l'Italie, que la situation
intérieure de ce pays a toute chance d'accen-
tuer, rencontrent en Angleterre un accueil favo-
rable. La presse libérale anglaise tient un 'an-
gage qui ne diffère guère de celui de la Tri-
buna.
Le grand organe des « rois du coton », du
Lancashire, le Manchester GuardlGn, rend sans
doute à l'action de la France un hommage assez
inattendu d? sa part, mais il ajoute : « Aucune
« puissance ne saurait tolérer qu'une autre puis-
« sance quelconque eût en possession toute la
IC côte méditerranéenne du Maroc avec les ports
« situés dans le détroit de Gibraltar. 11 y
« aura lieu peut-être de reviser, par exemple,
« la convention de Tanger. Dans ce cas. il con-
te viendra sans doute d'inclure dans les dise lis-
te s ions la grande puissance méditerranéenne
« qu'est l'Italie. »
Les journaux gouvernementaux lui font écho.
L'un d eux écrivait quelqués jours après : « Tout
changement, quelle que soit sa nature, qui af-
fecterait la situation du littoral méditerranéen.
ne saurait être regardé avec indifférence par la
Grande-Bretagne ou l'Italie. »
Voilà donc la question posée avec toute la
netteté désirable. Elle ne saurait comporter la
solution trop simple que certains voudraient lui
appliquer.
Ce serait se tromper gravement que de s'ima.
giner que l'Angleterre et l'Italie nous laisse-
raient faire. 11 n'existe pas de Gouvernement
anglais susceptible de se désintéresser du sort
des parties du littoral de la Méditerranée qui
commandent l'attree ou la sortie de cette mer
que traverse la route de Suez et de l'Inde.
Quant au Cabinet de Rome, aux prises avec
de paves difficultés intérieures, il a trop besoin
d'un succès diplomatique qui lui permettrait de
triompher de ses ad versaires. On peut être sûr
qu'il s'efforcera de l'obtenir.
C'est dire, pour terminer, combien notre ac-
tion au Maroc doit être prudente, cette pruden-
ce, d'ailleurs, répondant à notre intérêt le plus
certain.
Henry Fontanier,
Député du Cantal,
Secrétaire de la Commission
des Affaires étrangères.
LI mission du fflrtshai retain
en A. O. P.
"- - < M––
Le maréchal Pétain. qui a mission d'étudier
les ressources de toute nature de l'Afrique occi
dentale française, au point de vue de leur utili-
sation pour la défense nationale. a quitté Paris
hier soir, à 19 h. 50, à destination d'Antibes.
Il s'embarquera à Marseille, demain 10 janvier,
pour Dakar.
Le voyage du maréchal Pétain a aussi pour
but l'itude de la question du recrutement noir.
Le maréchal visitera le Sénégal. la Gumée
et la Côte d'Ivoire,
L'aviation coloniale
Paris au Tchad
Voici quelques renseignements complé-
mentaires sur la voyage de la mission du
cxilonel de Goys et dont fait partie le capi-
taine Pelletier d'Oisy.
Les 2 appareils ont été essayés encore une
fois hier. Ils tiennent parfaitement l'air.
Laugat, le ehef de l'aéroport Blériot, di-
rige l'installation à bord du matériel à em-
porter dans les fuselages. Plus de 800 kilos
de bagages de pièces de rechange, de provi-
sions, d'armes et de munitions sont déjfi
pesés pour chacun des quadrimoteurs et il
est vraisemblable que plus de 100 kHos sup-
plémentaires seront jugés nécessaires.
nu.ns le magasin des magnétos voisinent
avcc ilfls « boîtes de singe », des carbura-
teurs dressent leur tuyauterie imponante,
à côté de hollce pharmaceutiques, de vête-
ments, do casques coloniaux, d'hélices de
rechange, do pièces détachées, de tubes à
air pour la mise en route des moteurs,
d,41x,es, montés avec sandows pour ICB
d'axes, d'atterrissage.
trains d'attei,i,ieffle.
Desin, qui s'y connait puisque est le fa-
meux mécanicien de Pivolo, surveille d'un
œil attentif l'amoncellement de ces objete
th formes et de capnciléj si différentes et
étudie déjù la façon dont il pourra les caler,
sans porter préjudice au centrage de son
appareil.
La date du départ de lu mission n'est pas
encore fixée, pcutrc lundi prochain. Ce
départ, en effet, ne sera donné qu'avec tou-
tes les garanties de sécurité de vol. et l'heu-
re sera celle imposée par rte temps et la
brume.
Rapports et Décrets
Décret du 7 ianvfer donnant de nAlVcflM
dénominations à dtareei rue.. et place
de la commune du Marin .MIe.
J. 0. du 10 janvier 1985.
La production du sel
en Indochine
----0-0-
Celle question a pris,
dans ces derniers mais, une
importance prépondérante
dans nos possessions asia-
tiques.
Dans diverses localités,
les populations indigènes
ont manifesté leur vif mé-
contentement de ne pou-
voir se procurer le sel nécessaire à leur con-
sommation. le sel nécessaire à leur con.
Les statistiques d*avant-guerre indiquaient
250.000 tonnes comme moyenne de la pro-
iuclion, alors que présentement 400.000 ton-
nes au moins seraient nécessaires.
En Cockincftine, en Annam et au Tonkin,
l'industrie des marais salants est prospère,
mais malheureusement les indigènes la pra-
tiquent dans des conditions trop rudimen-
taires pour que leur production puisse satis-
faire aux besoins du pays.
Quant au Cambodge et au Laos, les indi-
gnes y poursuivent V extraction du sel par
févaporâlion des eaux des lacs.
Dans certaines provinces mime, notam-
ment aux environs de Vientiane pendant la
raISon sèche, on recueille sur le sol des ri-
stères, les efflorescences de chlorure de so-
dium provenant de la lente évaporation de
l'tau salée remontant par capillarité. Mais
il ne s'agit là que d'une production locale
indigène dont on ne saurait envisager un im-
portant développement.
C'est donc aux salines exploitées avec les
procédés industriels modernes que VIndochi-
ne doit réclamer le sel qui lui fait présente-
ment défaut.
Si l'on songe que le sel acheté 8 à 10 fias-
très la tonne par l'Administration, est revendu
.Je 35 à 40 piastres, on voit quels très impor-
tants profits le budget de l Indochine retire
de la vente du produit.
La Direction des Douanes doit, au plus
tôt, apporter à cette question une solution
satisfaisante en ravitaillant les populations
tndigènes, en vendant le produit à un prix
moyen presque uniforme alors qu'aujourd'hui
i! varie à l'extrême dans les villages d'une
mime province.
A l'heure où l'Indochine entre dans une
période économique de grande activité, où
elle doit mettre en oeuvre toutes ses richesses
elle doit songer qu'avec le sel, produit de
première nécessité, elle dispose d'un impôt
indirect facilement recouvrable et dont la
répercussion sur le prix de la vie est peu sen-
sible.
L.-G. Thibault
De Tunis au Tchad
Voici la composition exacte de la mission
qui sera dirigée par le lieutenant-colonel
Courtot, chef de la maison militaire du Ré-
sident Général. Elle sera composée de
MM. Lavaudcn, inspecteur des eaux et
forêts, de la direction générale de
l'agriculture ; Montchamp, administrateur
des colonies, du docteur Durand, de l'Insti-
tut Pasteur de Tunis, du lieutenant mitrail-
leur Aunhy, du 4" zouaves, des mécaniciens
spécialistes Lanardc et Sanobcrt, de l'adju-
dant Philibert, du 40 groupe d'aviation. La
mission sera complétée par deux officiers
d'affaires indigènes, six conducteurs d'auto-
mobile de la division d'occupation de Tuni-
sie et d'un guide indigène.
A part le colonel Courtot, MM. Lavaudcn,
Montcliamp et le docteur Durand, toute la
mission est d6jà à Djeneien, où elle a dû
arriver le 7 janvier, le départ de Médeninc
dyant eu lieu le 6 à 2 heures de l'après-midi.
Le ooloncl Courtot et ses compagnons ont
dû rejoindre la mission à Djeneien, le 9
vers midi. La caravane ainsi complètement
constituée fera aussitôt route pour Fort-
Saint où elle sera vraisemblablement le 12.
M. Lucien Saint, ministre résident géné-
ral et M. de Castillon de Saint-Victor, dé-
légué à la résidence, accompagnés de MM.
Fournes, directeur du cabinet du ministre,
Faugère, chef adjoint du cabinet, des capi-
taines Rivaud, directeur par intérim du ca-
binet militaire, Voizard, directeur du servioe
de la presse, avaient tenu à venir saluer a
leur départ les voyageurs. Le commandant
Drevet, directeur de l'administration cen-
trale de l'armée tunisienne, et le capitaine
de Tournemire, directeur adjoint, assistaient
également au départ des membres de la mis-
tnon.
L'itinéraire définitivement adopté com-
prendra les étapes suivantes :
Gabès-Birkectra, 235 kilomètres; BirklJcira-
Djenicn, 70 kilomètres ; Djeriien-Bispister,
200 kilomètres; J ispister.Fort-Polignac, 480
kilomètres : Fort-Polignac-Djanet, 375 kilo-
mètres; Dianct-inessam, 230 kilomètres ;
Inemam-Djado, 325 kilomètres; Djado-Bii-
ma, 206 kilomètres; Btlma-N'guigmi, 525 ki-
lomètres.
Comme le fait remarquer un de nos con-
frères de la presse métropolitaine, ta der-
nière étape Bilma-N'Guigmi sera la plus
dure. Cette région est absolument désertique
et il v fait terriblement chaud. Une cplonnc
de ravitaillement, partie de N'Guii en
1013, sous les ordres du lieutenant Campc-
non, de l'artillerie coloniale, eut à souffrir
cruellement de la soif et de la chaleur, mais
par contre, comme dans toute cette région
orientale de la marche saharienne de l'A.
0. F., la situation est fort calme et sous
la protection de la splendide constellation
de la Croix du Sud, les voyageurs pourront
atteindre le Tchad en tout-? sénmté. Et puis
les méharistes du bataillon n° 3 protégeront
à bonne distance la mission.
Engé" DOMUX
APRÈS LE BLUFF CITROEN
La main doit passer
Nous SOIDIDeI, dans ce journal, trop impar-
tiaux pour ne pas rendre justice, et toute justice,
à M. Citroën. Il a donné une impulsion certai-
ne à 1. automobilisme transsaharien. Si, durant la
guerre, de nombreux officiers et soldats ont déjà
lait, sur des voitures Fiat et autres, la randonnée
de Tombouctou à Alger sans préparation spé-
ciale et sans chenilles, il ne faut rien enlever au
mérite de MM. Haardt et Audouill-Dubreuil
qui. il y a deux ans, traversèrent le Sahara sur
des Citroën à grand renfort de trompettes et de
grosses caisses. La liaison une fois établie, il
était bon de l'asstrer déGnitivement. Le tort
de M. André Citroën a été de vouloir faire tout
seul une oeuvre qu'il ne pouvait mener à bonne
fin, seul.
Il a joué la - carte du Sahara, et avant de
pouvoir donner le coup, la banque était à sec.
Alors, il a cherché un tas de mauvaises raisons
indignes de son intelligence, indignes du super-
patriotisme au nom duquel il a déclaré accom-
plir la liaison algéro-soudanaise. Mais à M.
André Citroën défaillant, peut, doit se substituer
une organisation nouvelle. Ce qu'une marque
n a pu réaliser, un ensemble de marques fran-
çaises doit le tenter.
Il était naturel que le Gouvernement français
et S. M. le roi des Belges ne paient pas par
des subventions annuelles de plusieurs millions
non seulement les frais d'exploitation dont une
firme profiterait, seule, mais encore les frais de
publicité considérable faite à l' occasion de ce
service avec tant de désordre et d'imprevoyan-
ce. Mais il est du devoir du Gouvernement
français, il est de l'intérêt du Gouvernement
belge de ne pas laisser tomber ce qu'avait tenté
avec trop de légèreté M. Citroën. Il faut qu un
consortium se constitue, comprenant non seule-
ment les grandes marques d'automobiles fran-
çaises disposées à y entrer, mais aussi les Com-
pagnies de navigation, et peut-être de chemins
de fer intéressées aux services de la Méditer-
ranée pour reprendre F oeuvre - et dans cet
organisme nouveau l'enfant prodigue qu'est M.
Citroën, aura droit à une place, si les circons-
tances lui. donnent la facilité de la prendre et
de la garder.
A ce consortium, sagement dirigé, économi-
quement administré, sans mesquinerie comme
sans prodigalité, le concours de l'Etat doit être
assuré. Ce sera vraiment une œuvre française et
non pas une affaire personnelle.
Quant aux bruits racontant que le Gouverne-
ment de M. Herriot avait mis des bâtons dans
les roues des auto-chenilles Citroën, c'est vrai-
ment d'une puérilité indigne de ce brasseur
d'affaires souvent génial.
Un communiqué de la Présidence du Con-
seil remet les choses au point ce matin. Si MM.
Citroën, de Castelnau, Mac Orlan, AurrO'I et
Jean Millerand veulent faire de cela un débat
politique. le Gouvernement les attend de pied
ferme. Gare au nouveau rezzou pour cette nou-
velle expédition.
UAngély
EN TRIPOLITAINE
---0-0---
.vll": toutes réserves, on annonce que
les troupes italiennes seraient moeaées sur
la frontière égyptienne à environ 100 kilo-
m'lrcs de SoUum. Un journal égyptien
prêterait aux Italiens l'intention de se sai-
sir de Zarabul et de mettre le Gouverne-
ment égyptien devant le fait accompli.
UANS LA LEGIOND HONNEUR
Parmi les promotions faites au titre du mi <
nistère de la Guerre, nous sommes heureux de
voir fier pour la rosette d'officier de la Lé-
gion d'honneur :
Bonissenot ITooy-Georges), médecin-major
de ly* classe au 8° rég. de tirailleurs coloniaux.
Chevalier du 10 octobre 1911 ; 28 ans de ser.
vices, 8 campagnes. A été cité.
Nous adressons à notre excellent confrère
directeur de la Presse Coloniale, nos cordiales
félicitations.
9
* •
Est promu Commandeur :
Le capitaine Garnier de Laroche, de l'in-
fanterie coloniale.
EN SYRIE
---0-0-
Le général Sarrail et les Marenites
T* général Sarrail a rrçu à sa Résidence
d'hiver le Patriarche maronite du Liban
rt de Syrie. L'entrevue a duré 40 minutem
d a été très cordiale. Le Patiriarcche a af-
firmé l'attachement des Marinitea à la
France ot a exprimé sa oonfiancc dans le
Haut-Commissaire de la République. Le
général Sarrai.l a affirmé, dans sa réponse,
que le» s»:ntiiiie>nt« de la France ne sau-
tai. rit ohangor onvors qui ne change pas,
Les Réunionnais de Paris
o---
Lo samedi 10 janvier, notre distingué
collaborateur et ami, M. Auouate Brunet,
député de la Réunion, présidera le dtncr
des CI Amitiés Réunionnaises n, à la Clo-
serio dos l.Jlas, 20, avenue do l'Observa-
toire.
A l'Académie de médecine
ou
M. Coutièro a entretenu l'Académie de
médecine de la question des stupéliants
qui ainsi qu'elle s était posée à la Haye
en 1912 - se pose à tienéve avec une gra-
vité accrue par le nombre et l'universalité,
des toxicomanes. En face de l'énorme plé-
thore des matières premières et des alca-
loïdes extraits, il y u lieu d'envisager le
contrôle international de la production et
surtout de la fabrication.
La production des matières premières
échappe en grande partie aux nations oc-
cidentales. Klle se fait dans des régions où
régnent des habitudes invétérées de con-
sommation où le pouvoir central est faible,
presques inexistant, et ne permet pas une
action efficace des pays dits civilisés. Par-
tout où cette action a pu être réellement
exercée, comme dans les colonies françai-
ses d'Asie et d'Afrique, a consommation
de l'opium et du chanvre indien est nette-
ment en décroissance. Mais la Chine pro-
dui toujours 1&.000 tonnes d'opium.
La conférence propose de fixer provisoire-
ment à 450 milligrammes d'opium trut et
7 milligrammes de chlorhidrate de cocaïne
par habitant et par an les quantités de
Btupéliants nécessaires aux usages licites
médicaux. Une telle limitation, combinée
ovec des certificats d'importation et d ex-
portation et la surveillance des ports fmnes,
permettrait de suivre de bout en bout, dans
les quelques pays où se trouvent les usi-
nes (Angleterre, Allcmugne, Suisse, France,
Japon), les quantités d'alcaloïdes fabri-
quées, et par suite do restreindre, dans
une mesure très grande, les facilités de la
fraude. En revanche, les préparations ga-
liniques, inoffensives par leurs doses, et
desquelles on ne saurait récupérer les al-
caloïdes, devraient bénéficier du statut flx(o
tt la Haye. C'est dire que la France peut
proposer avec la plus entière bonne foi le
modèle du sévère régime dont elle jouit,
régime qui permettrait le contrôle très réel
(Ing stupéfiants si elle-même n'avait pas à
se défendre contre les importations drun-
gères fmudulcuscs.
00. -
Les gisements faouillers de tladagascar
,« : --o.a--
En poursut/ant ses études de paléontolo-
gie dans la Grande Ile africaine, M. Pive-
tenll a remarqué le puraiiéljsnie qui existe
entre les fossiles de l'tlu et ceux de l'Afri-
que du Sud. Et cette remarque, que M. noue
villé a exposée à l'Académie, conduit l'au-
teur à rechercher également lo parallélisme
qui apparente sans doute les couches houil-
lères de Madagaacer a celles do l'Afrique
du Sud.
dm
Des noieis Dourjios colonies
o.0-
Otlc question devient de première im-
portance au moment où R\orunise le grand
tourisme à travers notre vaste domaine cor
lonial.
En Indochine, le Gouvernement général
dans ces dernières années s'est préoccupé
«le la construction d'hôtels. Présentement
l, Madagascar et en Afrique Occidentale
di's projets sont, ù l'élude.
M. \* -Y. So.bi.tlat dans le dernier numéro
do VHôtellerie étudie dustrie hôtelière aux ('.nlonics. Voici ses
conclusions :
11 importerait do 110 pas nous laisser distau-
cer JI:\!' des étrangers.
l.a construction d'hôtels est aussi indispensa-
ble aux Colonies que celle de quais pour les
navires dans les ports.
Oe peut être entreprise par l'initiative pri-
vée soi t de particuliers, soit de compagnies de
navigation intéresses, ou par l'administration
locale elle-inènie. Elle doit en tout cas être
cncournqéo pa.l' ectto dernière sous toutes les
formes jKissibk'S telles que subventions, exemp-
tions d'impôts, garanties d'intérêts, etc.
l,'hô!d construit, il faut encore que la direc-
tion eu soit aidée par un personnel de choix.
Son recrutement 110 peut dans bien des cas être
assuré à l'aide d'Européens. Il faut donc avoir
recours aux indigènes pour assurer un sexvico
moins coûteux, plus stable peut-être et plus pit-
toresque.
Mais leur éducation pour en faire des bérVl-
leurs un peu styles exigera un apprentissage
parfois !i.s-.';x long, suivant les aptitudes des di-
verses races.
Quant it la formation, d'élèves indigènes dans
une des écoles hôtelières de la Métropole, elle
nous semble partir d'un louable intention,
certes, mais étro d'une réalisation onéreuse, en
raison du prix du voyaire. Avec la somme aller
et Atour représentant ce prix pour un nombre
X d'élèves (que ec soit la Colonie ou l'dvo qui
la fournisscnU il semble que l'on pourrait soit
subventionner une école hôtelière créée dans
la colonie même, soit créer des cours pratiques
ou des stages dans un ou plusieurs bons hôtels
de la colonie ou, fi défaut, d'une autre colonie
française moins lointaine.
En outre, que pourront apprendre en plus les
élèves dans une école de France qu'il serait
impossible do leur enseigner sur placo dans une
érole locale rationnellement organisée ? 11 no
s'agit pas, en effet, Ici d'un enseignement qua
seule la Métropole peut fournir en raison de la
prience de nos professeurs, de la coûteuse ins-
tallation de laboratoires, bibliothèques, "r.
Quelques pièces-types suffiraient : une cui-
sine bien outillée, un petit salon confortable,
une salle à manger avec le traditionnel service
de 71 pièces et l'argenterie. en ruolz corres-
pondante; il sera initié Õ l'art culture frnn-
çais qui n'est, pas toujours un -< article d'cx.
portation » en ce sens que dans la colonie oil
Il s'élnhiira nlus tard l'élève aura sous la main
non plus les aliments fournis par le pol de
Frnnre, mais devra accommoder des plats au
moyen des ressources IOCfl'CR très différentes en
légumes, en viande, en poisson et eu fruits et
ne compter que dans une faible mesure sur les
conserves coûteuses importées de France ou
d'ailleurs. Enfin, le but poursuivi risque d*
n'être pas atteint si l'élève, ft sa sortie de
l'école hôtelière française préfère rester dans
la Métropole comme cmnlové au tien de retour-
ner dans sa colonie d'cricinc.
T:hM,('l Gabarit a été longtemps l'hôtel
Fiuffau do r..mnkrv, des réorganisateurs de
l'induslrie tiôtelièrn aux ^olonios feront
bien de Von inspirer.
- - - - - - - - --
COURRIEI DE L'ALtiEIUE
LES EVENEMENTS ET LES ROIDIES
Menace de grève
On annonce de Marseille que pour mar
quer leur mécontentement au sujet dL
retard apporté décret Mener établissant les huit heures
dans la marinc, le Sundicat des Inscrits mu
rttlmes a décidé d'engager' une action qui
a commencé hier. C'est ainsi qu'uu dPvar
du vapeur Gouverneur-Général-Gueydon.
courrier d'Alger, l'équipage a suspendu le
travail pendant une heure. Une manifesta-
tion identique s'est produite à l'appareilla-
ge (Ill paquebot Arnay/w, courrier d'¡':xtr-
mc-Orient,
(Par dépéchc.)
Nos artistes à Alger
MHo Clara Tambour - vient de rentrer à
Paris, retour d'Alger, où elle a remporté
un succès considérable, ainsi qu'en fait foi
l'unanimité des éloges do la porese locale.
Mimât jEjjtTnmstE
LA VIE ADMINISTRATIVE
Le cabinet de M. Lucien Saint
A la suite de modifications survenues
clans les divers services de la direction gé-
nérale de l'intérieur du Gouvernement tuni-
sien, le cabinet du résident général est ainsi
constitué :
M. Founies, pretnicr secrétaire d'ambas-
?'Me, directeur du cabinet; M. Calal, atta-
ché d'ambassade, chef du cabinet, détadu
prés du directeur général de l'intérieur; M
Faufféres, chel-adjoint dit cabinet; M. Im
v astre, sous-ehef de cabinet; M. Fanet, con-
trôleur eieil hors cadre, chargé des affaires
administratives: M. Simoni, drognian; M.
Ihirnurd, chancelier; M. Voizard, contrÀleui
civil stagiaire, chargé des relations avec le
presse; le. colonel Courtot, chef tle cabinet
militaire; le capitaine Hivau.r, attaché mili-
taire.
L*'« EVENEMENTS ET LES HOMMES
Conférence filmée
Il est assez curieux dû constater com-
bien il existe de personnes s'occupant de
choses coloniales et qui ignorent qu'il y a
iL Paris detj journaux quotidiens et colo-
niaux.
C'est ainsi que les Amis de Carthage,
que nous avons défendus si souvent ici
même, viennent de donner une réception
durant laquelle eut lieu la présentation du
lllm que cette Société vient d'éditer sur les
ruines romaines du Nord-Africain.
Aucun journal colonial n'était inviti.
Puisque cette petite chapelle de germ du
inonde dédaigne les juurnaux qui la dé-
fendent, il nous parait inutile de nous oc-
cuper d'elle.
La Hotte Wrangel
La mission soviétique, arrivée hier à
MaJ'StiLl(', venant do Biwlte, se comtpo-
sait de MM. lvryloïf, membre de FAcadc
mie des Sciences, président : l'amiral lleh-
rens, att-acJié naval à tendres ; Ohras, in-
tfé-nicur naval ; I\ounikoff, ingén,ellr na-
val, et Vedernikoff, ingénieur d'artillerie.
Lo lieutenant, de vaisseau Arzur. ropré
sentant le ministre de la Marine fran-
çaise, accompagnait la nwasion-
t.es re.pjcseiiUinls des Soviets sont l'es.
tés isolés a bord pendant toute la traver-
sée et. n'ont fait aucuno déclaration a y an
tirait a l'objet de leur voyage i\ Bizene.
Les conclusions de l'étude à 14tqticlli
a'est livrée la mission sont toutefois con
nues : l'escadre Wrangel est absolumen'
hors d'état de naviguer par ses propre;
moyens et tous les navires devraient étri
remorques dans un port russe, si l'on n<
fie déridait effectuer les très importun le;
réparations qui s'imposent pour leur mi&
en état de navigabilité,
On ne sait pas encore si l'on s'arrôteir;
à cette solution on si !a flotte sera vendu-
sur place, pour être livrée à la démolition
COURRIER DU MAROC
- -o-* -
LA VIEMONOMUQU]
Le réseau routier
Le réseau routier du Nhtroe ne compas*
lin 1!}4, de routes nationales et régionale:
empierrées et cvlindroes comme les rouit
de 'France, et n\unt un développement
prés de 1.O00 kilomètres, et de pistes am.
iiorées, chemins de caravanes, pister mi;
taires et forestières carrossables par tein;
sec et qui nugmenlent considérablement t<
moyens de communication pour les automo-
biles du Commerce et du Tourisme, l. 'étn
bmacnicm de ce réseau routier a coûté en-
viron IvîTi millions. Parmi les grandes rou-
tes impériales en construction tlgurent cel-
le qui reliera Mcknès et Fez au Tafilalet.
en franchissant le centre du Moyen-Atlas eu
colle qui assurera des restions directe en-
tre Marrakech et Fez en longeant le# con-
treforts de l'Atlas par Kasba-Todla et Khe-
i nifra.
Lie tonnage manipulé
LWgence Extérieurr et CoUmiale puhlrr.
les renseignement suivants sur Le tonnage;
manipulé par la Manutention mamcaino
pendant le mois de novembre dernier. L
s'élève il :Un\ tonnes, qui se décompo-
sent comme suit -,
Première semaine : 9.062 tonnes, dont
-t.860 au débarquement et 4.196 à l'embar-
quement ;
2,1 semaine : G.H02 tonnes dont 4 19.1 an dé-
barquement ot 2.409 h l'emhnmuemenl :
:!• semaine : 12.57B tonnes dont 9.112 au
débarquement et 4.234 à ¡'t'mhnrnu('mrnt :
49 semaine : 11.(153 tonnes dont 5.4?? au
débarquement et 6 ÎW1 é l'embarquement.
Sur ce total de 39.993 tonnes, on comn-to
donc 22.S23 tonnes au débarquement don-
HKUMEBO:MCtNTMm8
VENDUliDI SOIH. J 1ANVIKR 19K5.
11 1- r - 0
Les Annales Coloniales
-.d d 1
JOURNAL QUOTIDIEN
LES AmCLBS PUBLIÉS PAR "LES ARIlALDCOLOIiIIALII- SOMT LA PHOMUÉTt
EXCLUSIVE PU JOUWIfAL
IAA_--""NC8I'S--.J"flI"PrMIdII
DIRECTEURS : MARCEL RUEDEL et L.-G. THÉBAULT
RrdariiM et Mmvrtittoi : 34, Rue du Mont-Thabor, PARtS-1* - Mrikoe : L«ITR* le 17
Un e ô
àeqmmEmzqTs i France et Colonta , , M »°ï »'«T,
av" Oh~ l Etranger Mo , M Il 0
* *' onM d. •«» I* Bwetn de pmte et du» le« priad. libraire
Encore le Maroc
m
La question des dettes interalliées, dont la
sol i MO équitable importe tant à l'avenir de
notre pays, les événements d' iutttême-Utient.
dont la répercussion se tait et se tera de plus
en plus sentir sur nos possessions du Pacitique.
tous ces faits ne doivent pas détourner d'une
façon complète notre esprit du Maroc.
Depws l' article que j'ai consacré ici mène à
Abd-el-Krim, les Espagnols n'ont pas éprouvé
de nouveaux revers ; mais la question que pose
leur recul, prélude probable de l'évacuation
complète de la zone qui leur avait été concé-
dée, ne laisse pas de solliciter en France et à
l'étranger l'attention de ceux que préoccupent
ces problèmes. - -
Un peut, sans doute, se demander quel sera,
dans le monde musulman, le coutre-coup ces
échecs espagnols. Abd-el-Krim va-t-il symboli-
ser, depuis les rives de r Ad antique jusqu'à
celles de l'Océan Indien, la vktoi.e de l'infi-
dèle sur le chrétien, et ses succès vont-ils être
considérés comme les heureux combats d'avant-
farde de la gigantesque bataille qu'engageraient
sous peu la civilisation musulmane et la civili-
sation européenne ?
Que les événements du Rif aient détennmé
dans l'islam une certaine effervescence, que,
tout au moins, ils aient été accueillis avec une
vraie sympathie, c'est l'évidence même. Que,
sous l'influence de causes multiples d'ordre éco-
nomique, moral, politique, une certaine résis-
tance se manifeste contre les Européens dans
tous les pays qui subissent la loi religieuse de
Mahomet, c'est ce qu'on ne saurait nier, et
c'est ce que nous avons eu. à cette même place,
l'occasion de signaler.
Mais il convient de ne pas apporter à l'exa-
men des événements politiques une imagination
de poète et de ne pas se complaire en des vi-
sions d'avenir qui peuvent souvent nous empê-
cher de voir le présent.
Il est évidemment contraire à toute bonne
méthode d'isoler à l'excès les différents probI-
mes politiques qui se posent sur les différents
points du Ilobe, et d'établir entre eux une indé-
pendance artificielle. Je me rappelle les sar-
casmes, ou tout au moins les sourires d'incré-
dùlitf, aifton de pitié, qui accueillaient ceux qui.
avant. la guerre, s'efforçaient de montrer à une
opinion insouciante les liens qui unissaient les
Unes aux autres, les intrigues ou les combina.-
sons diplomatiques pour si éloignés qu'en fus-
sent les dive;* théâtres
L'excès contraire peut cependant être tenu
pour aussi dangereux. Et, pour en revenir à
robjet mémo de cet article, ne donnons pas au
chef marocain une importance disproportionnée
à sa personne et à son rôle. Nous risquerions de
lui suggérer des projets qui n'ont peut-t-tre pas
même effleuré son esprit. Notre histoire colo-
niale, qui doit, comme toute l'histoire, être in-
terprétée avec prudence, nous présente quel-
ques erreurs de ce genre qui nous coûtèrent,
d'ailleurs, assez cher.
Malheureusement, il existe chez nous des
hommes qui, impatients de nous voir abandon-
ner au Maroc la politique prudente qu'est celle
du Ministère, ne seraient pas fâchés de grandir
outre mesure la personnalité d'Abd-el-Krim et
d'en faire le héros de l'Islam que nous devrions
nous préparer à contenir d'abord, puis à écraser.
Je viens de lire l'article fort documenté que
le Temps consacre aux opérations qui ont été
faites au Maroc durant l'année 1924 ; on ne
peut en retracer l'histoire embrouillée, d'une
façon plus claire, et en montrer les résultats
d'une manière plus frappante. Mais notre au-
teur, pour si satisfait qu'il soit des résultats ob-
tenus, estime, néanmoins, que notre effort mili-
taire doit être non seulement continué, mais en-
core développé. Et il demande que le corps
d'occupation soit renforcé dans une proportion
considérable.
Ces propos nous inspirent quelque inquiétude, 1
surtout si on les rapproche de certains bruits qui
courent dans les milieux qui s'intéressent aux
choses du Maroc. On y envisage avec quelque
satisfaction ta tournure que tiennent les événe-
ments dans la zone espagnole, et en verrait sans
déplaisir notre action s' y substituer à celle de
nos voisins défaillants. Peut-être en présence
d'un Gouvernement, opposé aux aventures,
compte-t-on sur l'initiative hardie de quelque
chef qui, entreprenant, audacieux, forcerait, en
quelque sorte, la main au Cabinet, lequel, placé
devant le fait accompli, serait bien obligé de
marcher.
Je veux bien qu'il ne faille pas donner à ces
beuits une importance excessive, mais j'estime
qu'ils doivent éveiller l'attention de ceux qui
ont la charge des intérêts de la France en ces
lieux et aussi cette de l'opinion publique trop
facilement encline à ne pas se soucier de ce qui
se passe hors d'Europe.
Qu'on ne s y trompe pas : la question du
Rif n'est pas une affaire qui regarde uniquement
la France et Abd-cl-Krim. Il ne faut pas croire
que les autres puissances laisseraient la France
victorieuse du chef rifain, s'établir tranquille-
ment sur la c6te méditerranéenne. Ni l'Italie,
ni rAngtetene n'y consentiraient. La presse de
ces deux pays est, sur ce point, tout à fait for-
melle.
Le journal italien la Tribana écrivait, il y a
quelque quinze jours, les lignes suivantes qui
sont à méditer : « 11 ne serait pas de l'intérêt
« de la Grande-Bretagne d'avoir en face de
« Gibrahar une France toute-puissante. C'est
« pourquoi, dans le cas où les événements afn-
Il cains se précipiteraient dans un sens défavo-
ri rable à l'Espagne, l'Angleterre aurait tout
« intérêt à appuyer un régime propre à mainte-
« nir l'équilibre dans lequel l'Italie pourrait
« offrir une utile collaboration.
« Affirmer, comme le font les journaux fran-
« çais, que la question marocaine est destinée à
« se résoudre dans un tête-à-tête franco-espa-
« gnol, est tout au moins exagéré. »
Si les affaires se compliquent, des négocia-
tions générales seront nécessaires. et « l'Italie
ne pourra être exclue de ces négociations ».
Les prétentions de l'Italie, que la situation
intérieure de ce pays a toute chance d'accen-
tuer, rencontrent en Angleterre un accueil favo-
rable. La presse libérale anglaise tient un 'an-
gage qui ne diffère guère de celui de la Tri-
buna.
Le grand organe des « rois du coton », du
Lancashire, le Manchester GuardlGn, rend sans
doute à l'action de la France un hommage assez
inattendu d? sa part, mais il ajoute : « Aucune
« puissance ne saurait tolérer qu'une autre puis-
« sance quelconque eût en possession toute la
IC côte méditerranéenne du Maroc avec les ports
« situés dans le détroit de Gibraltar. 11 y
« aura lieu peut-être de reviser, par exemple,
« la convention de Tanger. Dans ce cas. il con-
te viendra sans doute d'inclure dans les dise lis-
te s ions la grande puissance méditerranéenne
« qu'est l'Italie. »
Les journaux gouvernementaux lui font écho.
L'un d eux écrivait quelqués jours après : « Tout
changement, quelle que soit sa nature, qui af-
fecterait la situation du littoral méditerranéen.
ne saurait être regardé avec indifférence par la
Grande-Bretagne ou l'Italie. »
Voilà donc la question posée avec toute la
netteté désirable. Elle ne saurait comporter la
solution trop simple que certains voudraient lui
appliquer.
Ce serait se tromper gravement que de s'ima.
giner que l'Angleterre et l'Italie nous laisse-
raient faire. 11 n'existe pas de Gouvernement
anglais susceptible de se désintéresser du sort
des parties du littoral de la Méditerranée qui
commandent l'attree ou la sortie de cette mer
que traverse la route de Suez et de l'Inde.
Quant au Cabinet de Rome, aux prises avec
de paves difficultés intérieures, il a trop besoin
d'un succès diplomatique qui lui permettrait de
triompher de ses ad versaires. On peut être sûr
qu'il s'efforcera de l'obtenir.
C'est dire, pour terminer, combien notre ac-
tion au Maroc doit être prudente, cette pruden-
ce, d'ailleurs, répondant à notre intérêt le plus
certain.
Henry Fontanier,
Député du Cantal,
Secrétaire de la Commission
des Affaires étrangères.
LI mission du fflrtshai retain
en A. O. P.
"- - < M––
Le maréchal Pétain. qui a mission d'étudier
les ressources de toute nature de l'Afrique occi
dentale française, au point de vue de leur utili-
sation pour la défense nationale. a quitté Paris
hier soir, à 19 h. 50, à destination d'Antibes.
Il s'embarquera à Marseille, demain 10 janvier,
pour Dakar.
Le voyage du maréchal Pétain a aussi pour
but l'itude de la question du recrutement noir.
Le maréchal visitera le Sénégal. la Gumée
et la Côte d'Ivoire,
L'aviation coloniale
Paris au Tchad
Voici quelques renseignements complé-
mentaires sur la voyage de la mission du
cxilonel de Goys et dont fait partie le capi-
taine Pelletier d'Oisy.
Les 2 appareils ont été essayés encore une
fois hier. Ils tiennent parfaitement l'air.
Laugat, le ehef de l'aéroport Blériot, di-
rige l'installation à bord du matériel à em-
porter dans les fuselages. Plus de 800 kilos
de bagages de pièces de rechange, de provi-
sions, d'armes et de munitions sont déjfi
pesés pour chacun des quadrimoteurs et il
est vraisemblable que plus de 100 kHos sup-
plémentaires seront jugés nécessaires.
nu.ns le magasin des magnétos voisinent
avcc ilfls « boîtes de singe », des carbura-
teurs dressent leur tuyauterie imponante,
à côté de hollce pharmaceutiques, de vête-
ments, do casques coloniaux, d'hélices de
rechange, do pièces détachées, de tubes à
air pour la mise en route des moteurs,
d,41x,es, montés avec sandows pour ICB
d'axes, d'atterrissage.
trains d'attei,i,ieffle.
Desin, qui s'y connait puisque est le fa-
meux mécanicien de Pivolo, surveille d'un
œil attentif l'amoncellement de ces objete
th formes et de capnciléj si différentes et
étudie déjù la façon dont il pourra les caler,
sans porter préjudice au centrage de son
appareil.
La date du départ de lu mission n'est pas
encore fixée, pcutrc lundi prochain. Ce
départ, en effet, ne sera donné qu'avec tou-
tes les garanties de sécurité de vol. et l'heu-
re sera celle imposée par rte temps et la
brume.
Rapports et Décrets
Décret du 7 ianvfer donnant de nAlVcflM
dénominations à dtareei rue.. et place
de la commune du Marin .MIe.
J. 0. du 10 janvier 1985.
La production du sel
en Indochine
----0-0-
Celle question a pris,
dans ces derniers mais, une
importance prépondérante
dans nos possessions asia-
tiques.
Dans diverses localités,
les populations indigènes
ont manifesté leur vif mé-
contentement de ne pou-
voir se procurer le sel nécessaire à leur con-
sommation. le sel nécessaire à leur con.
Les statistiques d*avant-guerre indiquaient
250.000 tonnes comme moyenne de la pro-
iuclion, alors que présentement 400.000 ton-
nes au moins seraient nécessaires.
En Cockincftine, en Annam et au Tonkin,
l'industrie des marais salants est prospère,
mais malheureusement les indigènes la pra-
tiquent dans des conditions trop rudimen-
taires pour que leur production puisse satis-
faire aux besoins du pays.
Quant au Cambodge et au Laos, les indi-
gnes y poursuivent V extraction du sel par
févaporâlion des eaux des lacs.
Dans certaines provinces mime, notam-
ment aux environs de Vientiane pendant la
raISon sèche, on recueille sur le sol des ri-
stères, les efflorescences de chlorure de so-
dium provenant de la lente évaporation de
l'tau salée remontant par capillarité. Mais
il ne s'agit là que d'une production locale
indigène dont on ne saurait envisager un im-
portant développement.
C'est donc aux salines exploitées avec les
procédés industriels modernes que VIndochi-
ne doit réclamer le sel qui lui fait présente-
ment défaut.
Si l'on songe que le sel acheté 8 à 10 fias-
très la tonne par l'Administration, est revendu
.Je 35 à 40 piastres, on voit quels très impor-
tants profits le budget de l Indochine retire
de la vente du produit.
La Direction des Douanes doit, au plus
tôt, apporter à cette question une solution
satisfaisante en ravitaillant les populations
tndigènes, en vendant le produit à un prix
moyen presque uniforme alors qu'aujourd'hui
i! varie à l'extrême dans les villages d'une
mime province.
A l'heure où l'Indochine entre dans une
période économique de grande activité, où
elle doit mettre en oeuvre toutes ses richesses
elle doit songer qu'avec le sel, produit de
première nécessité, elle dispose d'un impôt
indirect facilement recouvrable et dont la
répercussion sur le prix de la vie est peu sen-
sible.
L.-G. Thibault
De Tunis au Tchad
Voici la composition exacte de la mission
qui sera dirigée par le lieutenant-colonel
Courtot, chef de la maison militaire du Ré-
sident Général. Elle sera composée de
MM. Lavaudcn, inspecteur des eaux et
forêts, de la direction générale de
l'agriculture ; Montchamp, administrateur
des colonies, du docteur Durand, de l'Insti-
tut Pasteur de Tunis, du lieutenant mitrail-
leur Aunhy, du 4" zouaves, des mécaniciens
spécialistes Lanardc et Sanobcrt, de l'adju-
dant Philibert, du 40 groupe d'aviation. La
mission sera complétée par deux officiers
d'affaires indigènes, six conducteurs d'auto-
mobile de la division d'occupation de Tuni-
sie et d'un guide indigène.
A part le colonel Courtot, MM. Lavaudcn,
Montcliamp et le docteur Durand, toute la
mission est d6jà à Djeneien, où elle a dû
arriver le 7 janvier, le départ de Médeninc
dyant eu lieu le 6 à 2 heures de l'après-midi.
Le ooloncl Courtot et ses compagnons ont
dû rejoindre la mission à Djeneien, le 9
vers midi. La caravane ainsi complètement
constituée fera aussitôt route pour Fort-
Saint où elle sera vraisemblablement le 12.
M. Lucien Saint, ministre résident géné-
ral et M. de Castillon de Saint-Victor, dé-
légué à la résidence, accompagnés de MM.
Fournes, directeur du cabinet du ministre,
Faugère, chef adjoint du cabinet, des capi-
taines Rivaud, directeur par intérim du ca-
binet militaire, Voizard, directeur du servioe
de la presse, avaient tenu à venir saluer a
leur départ les voyageurs. Le commandant
Drevet, directeur de l'administration cen-
trale de l'armée tunisienne, et le capitaine
de Tournemire, directeur adjoint, assistaient
également au départ des membres de la mis-
tnon.
L'itinéraire définitivement adopté com-
prendra les étapes suivantes :
Gabès-Birkectra, 235 kilomètres; BirklJcira-
Djenicn, 70 kilomètres ; Djeriien-Bispister,
200 kilomètres; J ispister.Fort-Polignac, 480
kilomètres : Fort-Polignac-Djanet, 375 kilo-
mètres; Dianct-inessam, 230 kilomètres ;
Inemam-Djado, 325 kilomètres; Djado-Bii-
ma, 206 kilomètres; Btlma-N'guigmi, 525 ki-
lomètres.
Comme le fait remarquer un de nos con-
frères de la presse métropolitaine, ta der-
nière étape Bilma-N'Guigmi sera la plus
dure. Cette région est absolument désertique
et il v fait terriblement chaud. Une cplonnc
de ravitaillement, partie de N'Guii en
1013, sous les ordres du lieutenant Campc-
non, de l'artillerie coloniale, eut à souffrir
cruellement de la soif et de la chaleur, mais
par contre, comme dans toute cette région
orientale de la marche saharienne de l'A.
0. F., la situation est fort calme et sous
la protection de la splendide constellation
de la Croix du Sud, les voyageurs pourront
atteindre le Tchad en tout-? sénmté. Et puis
les méharistes du bataillon n° 3 protégeront
à bonne distance la mission.
Engé" DOMUX
APRÈS LE BLUFF CITROEN
La main doit passer
Nous SOIDIDeI, dans ce journal, trop impar-
tiaux pour ne pas rendre justice, et toute justice,
à M. Citroën. Il a donné une impulsion certai-
ne à 1. automobilisme transsaharien. Si, durant la
guerre, de nombreux officiers et soldats ont déjà
lait, sur des voitures Fiat et autres, la randonnée
de Tombouctou à Alger sans préparation spé-
ciale et sans chenilles, il ne faut rien enlever au
mérite de MM. Haardt et Audouill-Dubreuil
qui. il y a deux ans, traversèrent le Sahara sur
des Citroën à grand renfort de trompettes et de
grosses caisses. La liaison une fois établie, il
était bon de l'asstrer déGnitivement. Le tort
de M. André Citroën a été de vouloir faire tout
seul une oeuvre qu'il ne pouvait mener à bonne
fin, seul.
Il a joué la - carte du Sahara, et avant de
pouvoir donner le coup, la banque était à sec.
Alors, il a cherché un tas de mauvaises raisons
indignes de son intelligence, indignes du super-
patriotisme au nom duquel il a déclaré accom-
plir la liaison algéro-soudanaise. Mais à M.
André Citroën défaillant, peut, doit se substituer
une organisation nouvelle. Ce qu'une marque
n a pu réaliser, un ensemble de marques fran-
çaises doit le tenter.
Il était naturel que le Gouvernement français
et S. M. le roi des Belges ne paient pas par
des subventions annuelles de plusieurs millions
non seulement les frais d'exploitation dont une
firme profiterait, seule, mais encore les frais de
publicité considérable faite à l' occasion de ce
service avec tant de désordre et d'imprevoyan-
ce. Mais il est du devoir du Gouvernement
français, il est de l'intérêt du Gouvernement
belge de ne pas laisser tomber ce qu'avait tenté
avec trop de légèreté M. Citroën. Il faut qu un
consortium se constitue, comprenant non seule-
ment les grandes marques d'automobiles fran-
çaises disposées à y entrer, mais aussi les Com-
pagnies de navigation, et peut-être de chemins
de fer intéressées aux services de la Méditer-
ranée pour reprendre F oeuvre - et dans cet
organisme nouveau l'enfant prodigue qu'est M.
Citroën, aura droit à une place, si les circons-
tances lui. donnent la facilité de la prendre et
de la garder.
A ce consortium, sagement dirigé, économi-
quement administré, sans mesquinerie comme
sans prodigalité, le concours de l'Etat doit être
assuré. Ce sera vraiment une œuvre française et
non pas une affaire personnelle.
Quant aux bruits racontant que le Gouverne-
ment de M. Herriot avait mis des bâtons dans
les roues des auto-chenilles Citroën, c'est vrai-
ment d'une puérilité indigne de ce brasseur
d'affaires souvent génial.
Un communiqué de la Présidence du Con-
seil remet les choses au point ce matin. Si MM.
Citroën, de Castelnau, Mac Orlan, AurrO'I et
Jean Millerand veulent faire de cela un débat
politique. le Gouvernement les attend de pied
ferme. Gare au nouveau rezzou pour cette nou-
velle expédition.
UAngély
EN TRIPOLITAINE
---0-0---
.vll": toutes réserves, on annonce que
les troupes italiennes seraient moeaées sur
la frontière égyptienne à environ 100 kilo-
m'lrcs de SoUum. Un journal égyptien
prêterait aux Italiens l'intention de se sai-
sir de Zarabul et de mettre le Gouverne-
ment égyptien devant le fait accompli.
UANS LA LEGIOND HONNEUR
Parmi les promotions faites au titre du mi <
nistère de la Guerre, nous sommes heureux de
voir fier pour la rosette d'officier de la Lé-
gion d'honneur :
Bonissenot ITooy-Georges), médecin-major
de ly* classe au 8° rég. de tirailleurs coloniaux.
Chevalier du 10 octobre 1911 ; 28 ans de ser.
vices, 8 campagnes. A été cité.
Nous adressons à notre excellent confrère
directeur de la Presse Coloniale, nos cordiales
félicitations.
9
* •
Est promu Commandeur :
Le capitaine Garnier de Laroche, de l'in-
fanterie coloniale.
EN SYRIE
---0-0-
Le général Sarrail et les Marenites
T* général Sarrail a rrçu à sa Résidence
d'hiver le Patriarche maronite du Liban
rt de Syrie. L'entrevue a duré 40 minutem
d a été très cordiale. Le Patiriarcche a af-
firmé l'attachement des Marinitea à la
France ot a exprimé sa oonfiancc dans le
Haut-Commissaire de la République. Le
général Sarrai.l a affirmé, dans sa réponse,
que le» s»:ntiiiie>nt« de la France ne sau-
tai. rit ohangor onvors qui ne change pas,
Les Réunionnais de Paris
o---
Lo samedi 10 janvier, notre distingué
collaborateur et ami, M. Auouate Brunet,
député de la Réunion, présidera le dtncr
des CI Amitiés Réunionnaises n, à la Clo-
serio dos l.Jlas, 20, avenue do l'Observa-
toire.
A l'Académie de médecine
ou
M. Coutièro a entretenu l'Académie de
médecine de la question des stupéliants
qui ainsi qu'elle s était posée à la Haye
en 1912 - se pose à tienéve avec une gra-
vité accrue par le nombre et l'universalité,
des toxicomanes. En face de l'énorme plé-
thore des matières premières et des alca-
loïdes extraits, il y u lieu d'envisager le
contrôle international de la production et
surtout de la fabrication.
La production des matières premières
échappe en grande partie aux nations oc-
cidentales. Klle se fait dans des régions où
régnent des habitudes invétérées de con-
sommation où le pouvoir central est faible,
presques inexistant, et ne permet pas une
action efficace des pays dits civilisés. Par-
tout où cette action a pu être réellement
exercée, comme dans les colonies françai-
ses d'Asie et d'Afrique, a consommation
de l'opium et du chanvre indien est nette-
ment en décroissance. Mais la Chine pro-
dui toujours 1&.000 tonnes d'opium.
La conférence propose de fixer provisoire-
ment à 450 milligrammes d'opium trut et
7 milligrammes de chlorhidrate de cocaïne
par habitant et par an les quantités de
Btupéliants nécessaires aux usages licites
médicaux. Une telle limitation, combinée
ovec des certificats d'importation et d ex-
portation et la surveillance des ports fmnes,
permettrait de suivre de bout en bout, dans
les quelques pays où se trouvent les usi-
nes (Angleterre, Allcmugne, Suisse, France,
Japon), les quantités d'alcaloïdes fabri-
quées, et par suite do restreindre, dans
une mesure très grande, les facilités de la
fraude. En revanche, les préparations ga-
liniques, inoffensives par leurs doses, et
desquelles on ne saurait récupérer les al-
caloïdes, devraient bénéficier du statut flx(o
tt la Haye. C'est dire que la France peut
proposer avec la plus entière bonne foi le
modèle du sévère régime dont elle jouit,
régime qui permettrait le contrôle très réel
(Ing stupéfiants si elle-même n'avait pas à
se défendre contre les importations drun-
gères fmudulcuscs.
00. -
Les gisements faouillers de tladagascar
,« : --o.a--
En poursut/ant ses études de paléontolo-
gie dans la Grande Ile africaine, M. Pive-
tenll a remarqué le puraiiéljsnie qui existe
entre les fossiles de l'tlu et ceux de l'Afri-
que du Sud. Et cette remarque, que M. noue
villé a exposée à l'Académie, conduit l'au-
teur à rechercher également lo parallélisme
qui apparente sans doute les couches houil-
lères de Madagaacer a celles do l'Afrique
du Sud.
dm
Des noieis Dourjios colonies
o.0-
Otlc question devient de première im-
portance au moment où R\orunise le grand
tourisme à travers notre vaste domaine cor
lonial.
En Indochine, le Gouvernement général
dans ces dernières années s'est préoccupé
«le la construction d'hôtels. Présentement
l, Madagascar et en Afrique Occidentale
di's projets sont, ù l'élude.
M. \* -Y. So.bi.tlat dans le dernier numéro
do VHôtellerie étudie dustrie hôtelière aux ('.nlonics. Voici ses
conclusions :
11 importerait do 110 pas nous laisser distau-
cer JI:\!' des étrangers.
l.a construction d'hôtels est aussi indispensa-
ble aux Colonies que celle de quais pour les
navires dans les ports.
Oe peut être entreprise par l'initiative pri-
vée soi t de particuliers, soit de compagnies de
navigation intéresses, ou par l'administration
locale elle-inènie. Elle doit en tout cas être
cncournqéo pa.l' ectto dernière sous toutes les
formes jKissibk'S telles que subventions, exemp-
tions d'impôts, garanties d'intérêts, etc.
l,'hô!d construit, il faut encore que la direc-
tion eu soit aidée par un personnel de choix.
Son recrutement 110 peut dans bien des cas être
assuré à l'aide d'Européens. Il faut donc avoir
recours aux indigènes pour assurer un sexvico
moins coûteux, plus stable peut-être et plus pit-
toresque.
Mais leur éducation pour en faire des bérVl-
leurs un peu styles exigera un apprentissage
parfois !i.s-.';x long, suivant les aptitudes des di-
verses races.
Quant it la formation, d'élèves indigènes dans
une des écoles hôtelières de la Métropole, elle
nous semble partir d'un louable intention,
certes, mais étro d'une réalisation onéreuse, en
raison du prix du voyaire. Avec la somme aller
et Atour représentant ce prix pour un nombre
X d'élèves (que ec soit la Colonie ou l'dvo qui
la fournisscnU il semble que l'on pourrait soit
subventionner une école hôtelière créée dans
la colonie même, soit créer des cours pratiques
ou des stages dans un ou plusieurs bons hôtels
de la colonie ou, fi défaut, d'une autre colonie
française moins lointaine.
En outre, que pourront apprendre en plus les
élèves dans une école de France qu'il serait
impossible do leur enseigner sur placo dans une
érole locale rationnellement organisée ? 11 no
s'agit pas, en effet, Ici d'un enseignement qua
seule la Métropole peut fournir en raison de la
prience de nos professeurs, de la coûteuse ins-
tallation de laboratoires, bibliothèques, "r.
Quelques pièces-types suffiraient : une cui-
sine bien outillée, un petit salon confortable,
une salle à manger avec le traditionnel service
de 71 pièces et l'argenterie. en ruolz corres-
pondante; il sera initié Õ l'art culture frnn-
çais qui n'est, pas toujours un -< article d'cx.
portation » en ce sens que dans la colonie oil
Il s'élnhiira nlus tard l'élève aura sous la main
non plus les aliments fournis par le pol de
Frnnre, mais devra accommoder des plats au
moyen des ressources IOCfl'CR très différentes en
légumes, en viande, en poisson et eu fruits et
ne compter que dans une faible mesure sur les
conserves coûteuses importées de France ou
d'ailleurs. Enfin, le but poursuivi risque d*
n'être pas atteint si l'élève, ft sa sortie de
l'école hôtelière française préfère rester dans
la Métropole comme cmnlové au tien de retour-
ner dans sa colonie d'cricinc.
T:hM,('l Gabarit a été longtemps l'hôtel
Fiuffau do r..mnkrv, des réorganisateurs de
l'induslrie tiôtelièrn aux ^olonios feront
bien de Von inspirer.
- - - - - - - - --
COURRIEI DE L'ALtiEIUE
LES EVENEMENTS ET LES ROIDIES
Menace de grève
On annonce de Marseille que pour mar
quer leur mécontentement au sujet dL
retard apporté
dans la marinc, le Sundicat des Inscrits mu
rttlmes a décidé d'engager' une action qui
a commencé hier. C'est ainsi qu'uu dPvar
du vapeur Gouverneur-Général-Gueydon.
courrier d'Alger, l'équipage a suspendu le
travail pendant une heure. Une manifesta-
tion identique s'est produite à l'appareilla-
ge (Ill paquebot Arnay/w, courrier d'¡':xtr-
mc-Orient,
(Par dépéchc.)
Nos artistes à Alger
MHo Clara Tambour - vient de rentrer à
Paris, retour d'Alger, où elle a remporté
un succès considérable, ainsi qu'en fait foi
l'unanimité des éloges do la porese locale.
Mimât jEjjtTnmstE
LA VIE ADMINISTRATIVE
Le cabinet de M. Lucien Saint
A la suite de modifications survenues
clans les divers services de la direction gé-
nérale de l'intérieur du Gouvernement tuni-
sien, le cabinet du résident général est ainsi
constitué :
M. Founies, pretnicr secrétaire d'ambas-
?'Me, directeur du cabinet; M. Calal, atta-
ché d'ambassade, chef du cabinet, détadu
prés du directeur général de l'intérieur; M
Faufféres, chel-adjoint dit cabinet; M. Im
v astre, sous-ehef de cabinet; M. Fanet, con-
trôleur eieil hors cadre, chargé des affaires
administratives: M. Simoni, drognian; M.
Ihirnurd, chancelier; M. Voizard, contrÀleui
civil stagiaire, chargé des relations avec le
presse; le. colonel Courtot, chef tle cabinet
militaire; le capitaine Hivau.r, attaché mili-
taire.
L*'« EVENEMENTS ET LES HOMMES
Conférence filmée
Il est assez curieux dû constater com-
bien il existe de personnes s'occupant de
choses coloniales et qui ignorent qu'il y a
iL Paris detj journaux quotidiens et colo-
niaux.
C'est ainsi que les Amis de Carthage,
que nous avons défendus si souvent ici
même, viennent de donner une réception
durant laquelle eut lieu la présentation du
lllm que cette Société vient d'éditer sur les
ruines romaines du Nord-Africain.
Aucun journal colonial n'était inviti.
Puisque cette petite chapelle de germ du
inonde dédaigne les juurnaux qui la dé-
fendent, il nous parait inutile de nous oc-
cuper d'elle.
La Hotte Wrangel
La mission soviétique, arrivée hier à
MaJ'StiLl(', venant do Biwlte, se comtpo-
sait de MM. lvryloïf, membre de FAcadc
mie des Sciences, président : l'amiral lleh-
rens, att-acJié naval à tendres ; Ohras, in-
tfé-nicur naval ; I\ounikoff, ingén,ellr na-
val, et Vedernikoff, ingénieur d'artillerie.
Lo lieutenant, de vaisseau Arzur. ropré
sentant le ministre de la Marine fran-
çaise, accompagnait la nwasion-
t.es re.pjcseiiUinls des Soviets sont l'es.
tés isolés a bord pendant toute la traver-
sée et. n'ont fait aucuno déclaration a y an
tirait a l'objet de leur voyage i\ Bizene.
Les conclusions de l'étude à 14tqticlli
a'est livrée la mission sont toutefois con
nues : l'escadre Wrangel est absolumen'
hors d'état de naviguer par ses propre;
moyens et tous les navires devraient étri
remorques dans un port russe, si l'on n<
fie déridait effectuer les très importun le;
réparations qui s'imposent pour leur mi&
en état de navigabilité,
On ne sait pas encore si l'on s'arrôteir;
à cette solution on si !a flotte sera vendu-
sur place, pour être livrée à la démolition
COURRIER DU MAROC
- -o-* -
LA VIEMONOMUQU]
Le réseau routier
Le réseau routier du Nhtroe ne compas*
lin 1!}4, de routes nationales et régionale:
empierrées et cvlindroes comme les rouit
de 'France, et n\unt un développement
prés de 1.O00 kilomètres, et de pistes am.
iiorées, chemins de caravanes, pister mi;
taires et forestières carrossables par tein;
sec et qui nugmenlent considérablement t<
moyens de communication pour les automo-
biles du Commerce et du Tourisme, l. 'étn
bmacnicm de ce réseau routier a coûté en-
viron IvîTi millions. Parmi les grandes rou-
tes impériales en construction tlgurent cel-
le qui reliera Mcknès et Fez au Tafilalet.
en franchissant le centre du Moyen-Atlas eu
colle qui assurera des restions directe en-
tre Marrakech et Fez en longeant le# con-
treforts de l'Atlas par Kasba-Todla et Khe-
i nifra.
Lie tonnage manipulé
LWgence Extérieurr et CoUmiale puhlrr.
les renseignement suivants sur Le tonnage;
manipulé par la Manutention mamcaino
pendant le mois de novembre dernier. L
s'élève il :Un\ tonnes, qui se décompo-
sent comme suit -,
Première semaine : 9.062 tonnes, dont
-t.860 au débarquement et 4.196 à l'embar-
quement ;
2,1 semaine : G.H02 tonnes dont 4 19.1 an dé-
barquement ot 2.409 h l'emhnmuemenl :
:!• semaine : 12.57B tonnes dont 9.112 au
débarquement et 4.234 à ¡'t'mhnrnu('mrnt :
49 semaine : 11.(153 tonnes dont 5.4?? au
débarquement et 6 ÎW1 é l'embarquement.
Sur ce total de 39.993 tonnes, on comn-to
donc 22.S23 tonnes au débarquement don-
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 80.08%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 80.08%.
- Auteurs similaires Agence économique des territoires africains sous mandat Agence économique des territoires africains sous mandat /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Agence économique des territoires africains sous mandat" or dc.contributor adj "Agence économique des territoires africains sous mandat")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/2
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k6396850x/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k6396850x/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k6396850x/f1.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k6396850x
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k6396850x