Titre : L'Afrique française : bulletin mensuel du Comité de l'Afrique française et du Comité du Maroc
Auteur : Comité de l'Afrique française. Auteur du texte
Auteur : Comité du Maroc (Paris). Auteur du texte
Éditeur : Comité de l'Afrique française (Paris)
Date d'édition : 1919-01-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32683501s
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 janvier 1919 01 janvier 1919
Description : 1919/01/01 (N1)-1919/12/31 (N12). 1919/01/01 (N1)-1919/12/31 (N12).
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k98041559
Source : CIRAD, 2017-132476
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 22/10/2017
- Aller à la page de la table des matières3
- SOMMAIRE
- Nos 1 et 2
- Nos 3 et 4
- Nos 5 et 6
- .......... Page(s) .......... 107
- .......... Page(s) .......... 111
- Nos 7 et 8
- Nos 9 et 10
BULLETIN DU COMITÉ DE L'AFRIQUE FRANÇAISE
LES CLAUSES COLONIALES
du Traité de Paix
DEVANT LE PARLEMENT
Les clauses coloniales du Traité de Paix ont
tenu une place intéressante dans les documents
et les délibérations des deux Chambres sur le
Traité de Paix du 28 juin 1919.
Nous reproduisons ci-après les extraits de rap-
ports et de discours relatifs à ces clauses.
La question des colonies allemandes et celle
des droits et intérêts allemands hors d'Allemagne
tiennent déjà une place dans le rapport général
fait par M. Louis Barthou au nom de la Commis-
sion présidée par M. Viviani et chargée d'exami-
ner le projet de loi approuvant le traité
(Chambre, n° 6657). Voici ce qu'il dit à propos des
colonies allemandes au cours de ses explications
sur les attributions de la future Ligue des Na-
tions :
... Cette énumération se complète par les dispositions du
traité qui règlent le sort des colonies allemandes. La
sixième des quatorze propositions du président Wilson
visait « un règlement librement débattu dans un esprit
large et absolument impartial de toutes les revendications
coloniales, fondé sur ce principe rigoureusement observé
que, pour résoudre les problèmes de souveraineté, les inté-
rêts des populations eu cause pèseront d'un même poids
que les revendications équitables du gouvernement dont
les titres sont examinés ),.
Cette proposition a inspiré les articles 22 et 23 du traité
du 28 juin. En les présentant sous une forme qui a peu
changé, le 16 février 1919, au nom de la Commission, de-
vant la Conférence de la paix, le Président des Etats-Unis
tenait à affirmer qu'ils avaient fait l'objet d'un « examen
très sérieux » de la part des cinq grandes puissances dont
ils exprimaient la conclusion unanime D'une façon géné-
rale, on peut dire que les colonies allemandes sont remises
à la Ligue des nations qui en disposera au profit des puis-
sances alliées et associées reconnues comme mandataires.La
délégation allemande a prétendu, mais elle n'a pas démontré
que les articles 22 et 23 du traité sont en contradiction avec
le cinquième point du programme wilsonien. Nul n'a plus
que le Président Wilson autorité pour répondre. Il disait le
16 février en protestant contre l'oppression des peuples
faibles par des nations sans conscieuce : « Un des derniers
et des plus tristes exemples que nous ayons vus a été révélé
par les faits mis en lumière dans ces derniers temps, par
les agissements de la puissance aujourd'hui heureusement
vaincue, dans les territoires qu'elle occupait hors de l'Eu
rope. Nous avons vu qu'elle avait, dans certains cas, com-
pris son intérêt comme coïncidant, non pas avec les pro-
grès, mais avec l'extermination des populations. Son désir
était non pas d'aider, de développer ces peuples, mais de
s'emparer de leur sol pour y établir des colonies euro-
péennes. Aucun désir de les élever et de les soutenir ne
guidait son action. Le monde nouveau exprime aujourd'hui
la conviction de sa conscience sous une forme juridique et
dit ce système doit finir. »
En mettant fin à ce système, selon des modalités qui ré-
pondent aux règles du droit international et à l'équité, le
Traité de paix a libéré 13 ou 14 millions d'indigènes, sou-
mis à des traitements contre lesquels certaines voix alle-
mandes qui protestent aujourd'hui eurent autrefois le cou-
rage de s'élever. L'Allemagne a perdu la guerre : elle subit,
en perdant ses colonies, le sort que le mémoire de l'état-
major général avait trouvé logique en 1913. « Il n'y aurait
pas à s'inquiéter du sort de nos colonies, disait ce mémoire.
Le résultat final en Europe le réglera pour elles. )1 Il l'a
réglé.
Il semble que l'Allemagne se soit assez vite inclinée,
malgré ses protestations officielles, devant cette fatalité
inévitable.
Dans ses conclusions le rapporteur général dit
à propos du Maroc :
En abrogeant le traité d'Algésiras et le traité franco-
allemand du 4 novembre 1911, il apporte au Maroc une
libération qu'il faudra consolider par d'autres actes dont
l'expulsion de l'Allemagne rendra l'effort et le résultat
plus aisés. L'attaché militaire allemand en Espagne disait
en 1913 : « C'est encore au Maroc qu'on pourra le mieux
couper les jarrets de la France. » Ce n'est pas la France
qui a eu, au Maroc ou en Europe, les jarrets coupés. Le
Maroc, dont le développement est prodigieux et dont les
ressources sont immenses, est une des parties des plus
importantes peut-être de notre avenir. Comme l'Alsace et
comme la Lorraine il était un des enjeux de la bataille. La
bataille est gagnée, et la victoire a libéré l'enjeu.
M. René Besnard, député, a dressé, au nom de
la Commission, un rapport spécial sur les colo-
nies allemandes (Chambre, n° 6665).
Document étendu, bien présenté et qui résume
clairement tout ce qui a été dit et écrit à l'appui
de la thèse de la rétention des colonies alle-
mandes. Il est agréable de retrouver dans un do-
cument officiel de cette importance les argu-
ments, les faits et les conclusions que le parti
colonial français — et tout spécialement le Comité
de l'Afrique française — se sont attachés à
mettre en lumière aux yeux d'une opinion sou-
vent indifférente. M. René Besnard a d'ailleurs
donné à son rapport une grande portée. Il y
étudie non seulement la rétention des colonies
allemandes, mais les conséquences de l'article 22
du pacte de la Société des Nations sur le mandat
colonial, les conséquences des clauses financières
et économiques du traité quant aux colonies et
les négociations relatives à l'attribution des an-
ciennes colonies allemandes.
Tout d'abord, l'article 119 (Afrique française,
p. 131) prononce la renonciation de l'Allemagne
en faveur des princi pales puissances alliées et asso-
ciées à tous ses droits et titres sur ses possessions
d'outre-mer :
On ns saurait trop insister, écrit le rapporteur, sur les
conséquences de cet article.
En vertu de ce principe nettement établi, le fait accompli
est d'une importance capitale. C'est un empire colonial de
3 millions de kilomètres carrés et de 12 millions d'habi-
tants, disséminé sous les latitudes les plus diverses, riche
en ressources variées, qui est abandonné par l'Allemagne
et qui passe aux mains des nations alliées.
Et il consacre plusieurs pages de son rapport à
une étude sur la valeur des colonies allemandes,
à un récit de leur conquête et à un exposé du
partage provisoire du Togo et du Cameroun entre
la France et la Grande-Bretagne. En passant il
rappelle à son tour la faillite des méthodes colo-
niales allemandes et il ajoute :
Les exemples au surplus pourraient être multipliés, et
— 154 —
LES CLAUSES COLONIALES
du Traité de Paix
DEVANT LE PARLEMENT
Les clauses coloniales du Traité de Paix ont
tenu une place intéressante dans les documents
et les délibérations des deux Chambres sur le
Traité de Paix du 28 juin 1919.
Nous reproduisons ci-après les extraits de rap-
ports et de discours relatifs à ces clauses.
La question des colonies allemandes et celle
des droits et intérêts allemands hors d'Allemagne
tiennent déjà une place dans le rapport général
fait par M. Louis Barthou au nom de la Commis-
sion présidée par M. Viviani et chargée d'exami-
ner le projet de loi approuvant le traité
(Chambre, n° 6657). Voici ce qu'il dit à propos des
colonies allemandes au cours de ses explications
sur les attributions de la future Ligue des Na-
tions :
... Cette énumération se complète par les dispositions du
traité qui règlent le sort des colonies allemandes. La
sixième des quatorze propositions du président Wilson
visait « un règlement librement débattu dans un esprit
large et absolument impartial de toutes les revendications
coloniales, fondé sur ce principe rigoureusement observé
que, pour résoudre les problèmes de souveraineté, les inté-
rêts des populations eu cause pèseront d'un même poids
que les revendications équitables du gouvernement dont
les titres sont examinés ),.
Cette proposition a inspiré les articles 22 et 23 du traité
du 28 juin. En les présentant sous une forme qui a peu
changé, le 16 février 1919, au nom de la Commission, de-
vant la Conférence de la paix, le Président des Etats-Unis
tenait à affirmer qu'ils avaient fait l'objet d'un « examen
très sérieux » de la part des cinq grandes puissances dont
ils exprimaient la conclusion unanime D'une façon géné-
rale, on peut dire que les colonies allemandes sont remises
à la Ligue des nations qui en disposera au profit des puis-
sances alliées et associées reconnues comme mandataires.La
délégation allemande a prétendu, mais elle n'a pas démontré
que les articles 22 et 23 du traité sont en contradiction avec
le cinquième point du programme wilsonien. Nul n'a plus
que le Président Wilson autorité pour répondre. Il disait le
16 février en protestant contre l'oppression des peuples
faibles par des nations sans conscieuce : « Un des derniers
et des plus tristes exemples que nous ayons vus a été révélé
par les faits mis en lumière dans ces derniers temps, par
les agissements de la puissance aujourd'hui heureusement
vaincue, dans les territoires qu'elle occupait hors de l'Eu
rope. Nous avons vu qu'elle avait, dans certains cas, com-
pris son intérêt comme coïncidant, non pas avec les pro-
grès, mais avec l'extermination des populations. Son désir
était non pas d'aider, de développer ces peuples, mais de
s'emparer de leur sol pour y établir des colonies euro-
péennes. Aucun désir de les élever et de les soutenir ne
guidait son action. Le monde nouveau exprime aujourd'hui
la conviction de sa conscience sous une forme juridique et
dit ce système doit finir. »
En mettant fin à ce système, selon des modalités qui ré-
pondent aux règles du droit international et à l'équité, le
Traité de paix a libéré 13 ou 14 millions d'indigènes, sou-
mis à des traitements contre lesquels certaines voix alle-
mandes qui protestent aujourd'hui eurent autrefois le cou-
rage de s'élever. L'Allemagne a perdu la guerre : elle subit,
en perdant ses colonies, le sort que le mémoire de l'état-
major général avait trouvé logique en 1913. « Il n'y aurait
pas à s'inquiéter du sort de nos colonies, disait ce mémoire.
Le résultat final en Europe le réglera pour elles. )1 Il l'a
réglé.
Il semble que l'Allemagne se soit assez vite inclinée,
malgré ses protestations officielles, devant cette fatalité
inévitable.
Dans ses conclusions le rapporteur général dit
à propos du Maroc :
En abrogeant le traité d'Algésiras et le traité franco-
allemand du 4 novembre 1911, il apporte au Maroc une
libération qu'il faudra consolider par d'autres actes dont
l'expulsion de l'Allemagne rendra l'effort et le résultat
plus aisés. L'attaché militaire allemand en Espagne disait
en 1913 : « C'est encore au Maroc qu'on pourra le mieux
couper les jarrets de la France. » Ce n'est pas la France
qui a eu, au Maroc ou en Europe, les jarrets coupés. Le
Maroc, dont le développement est prodigieux et dont les
ressources sont immenses, est une des parties des plus
importantes peut-être de notre avenir. Comme l'Alsace et
comme la Lorraine il était un des enjeux de la bataille. La
bataille est gagnée, et la victoire a libéré l'enjeu.
M. René Besnard, député, a dressé, au nom de
la Commission, un rapport spécial sur les colo-
nies allemandes (Chambre, n° 6665).
Document étendu, bien présenté et qui résume
clairement tout ce qui a été dit et écrit à l'appui
de la thèse de la rétention des colonies alle-
mandes. Il est agréable de retrouver dans un do-
cument officiel de cette importance les argu-
ments, les faits et les conclusions que le parti
colonial français — et tout spécialement le Comité
de l'Afrique française — se sont attachés à
mettre en lumière aux yeux d'une opinion sou-
vent indifférente. M. René Besnard a d'ailleurs
donné à son rapport une grande portée. Il y
étudie non seulement la rétention des colonies
allemandes, mais les conséquences de l'article 22
du pacte de la Société des Nations sur le mandat
colonial, les conséquences des clauses financières
et économiques du traité quant aux colonies et
les négociations relatives à l'attribution des an-
ciennes colonies allemandes.
Tout d'abord, l'article 119 (Afrique française,
p. 131) prononce la renonciation de l'Allemagne
en faveur des princi pales puissances alliées et asso-
ciées à tous ses droits et titres sur ses possessions
d'outre-mer :
On ns saurait trop insister, écrit le rapporteur, sur les
conséquences de cet article.
En vertu de ce principe nettement établi, le fait accompli
est d'une importance capitale. C'est un empire colonial de
3 millions de kilomètres carrés et de 12 millions d'habi-
tants, disséminé sous les latitudes les plus diverses, riche
en ressources variées, qui est abandonné par l'Allemagne
et qui passe aux mains des nations alliées.
Et il consacre plusieurs pages de son rapport à
une étude sur la valeur des colonies allemandes,
à un récit de leur conquête et à un exposé du
partage provisoire du Togo et du Cameroun entre
la France et la Grande-Bretagne. En passant il
rappelle à son tour la faillite des méthodes colo-
niales allemandes et il ajoute :
Les exemples au surplus pourraient être multipliés, et
— 154 —
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 98.96%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 98.96%.
- Collections numériques similaires Numba, la bibliothèque numérique du Cirad Numba, la bibliothèque numérique du Cirad /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "NmBA001"
- Auteurs similaires Comité de l'Afrique française Comité de l'Afrique française /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Comité de l'Afrique française" or dc.contributor adj "Comité de l'Afrique française")Comité du Maroc Comité du Maroc /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Comité du Maroc" or dc.contributor adj "Comité du Maroc")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 154/210
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k98041559/f154.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k98041559/f154.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k98041559/f154.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k98041559
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k98041559